Le mercredi 3 Novembre, à partir de 8h 15 dans le cadre de l
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Le mercredi 3 Novembre, à partir de 8h 15 dans le cadre de l
Le mercredi 3 Novembre, à partir de 8h 15 dans le cadre de l'émission Télématin, Christelle Ballestrero présentait en présence de William Leymergie une chronique concernant les relations entre nutrition et cancer. http://telematin.france2.fr/?page=chronique&id_article=21323 Dès la première minute nous apprenons que Mme Ballestrero et son équipe ont fait un long voyage pour rencontrer un épidémiologiste distingué, le Pr Hu. Distingué sans doute à dessein parmi ses pairs pour la radicalité de ses propos. Cela dit, ne jetons pas trop vite la pierre à ce monsieur : nous n'avons les moyens ni de vérifier ce qui a été retenu ou écarté au montage, ni de nous rendre à Harvard pour le rencontrer et lui poser, nous aussi quelques questions pour savoir ce qu'il pense vraiment. Voici ensuite ce que nous pouvons en dire, en situant dans le temps de la chronique les moments les plus savoureux : 1'12" : la journaliste nous indique que beaucoup de choses sont dites notamment dans des rapports qui n'ont pas été publiés, pas démontré scientifiquement... Mais d'autres l'ont été ! Et ce n'est pas un rapport que l'on nous invite à découvrir, mais bien des "paroles verbales" sans doute sélectionnées au montage. 1'24" : Mme Ballestrero, en regardant l'écran avec un air de défi, nous dit que ce sera l'occasion de mettre les choses au point, d'opérer "une petite mise au point salutaire" concernant les liens entre alcool et cancer, ce qui est important à faire en France. On sent bien que l'heure de la revanche a sonné. En ce qui nous concerne, nous aimerions bien que les propos se normalisent en France, "Where the wine is damned" (Decanter), et ceci par rapport au consensus international. 1'34" : William Leymergie nous indique que l'approche à ce sujet de l'autre côté de l'Atlantique n'est pas du tout la même que de celui ci. C'est bien notre point de vue à la lumière des "erreurs de traduction" qui ont donné récemment une tonalité très différente à la brochure PNNS "Nutrition & Prévention des Cancers" par rapport à celle du World Cancer Research Fund-American Institute for Cancer Research, pourtant cité comme référence suprême et rédigé par un panel d'experts tout aussi crédibles que Mr Hu. 2'10" : Mr Hu nous parle d'abord de l'obésité comme facteur déterminant en matière de cancer. Mais les produits qui favorisent l'obésité, la molécule de sucre par exemple, a-t-il eu le temps d'en parler ? Rappelons que le WCRF-AICR donne les boissons sucrées comme "à éviter" alors que les boissons alcoolisées ne sont qu'"à limiter". Le Pr Hu, encore une fois si ses propos ont été intégralement reproduits, est beaucoup plus proche de la version "décalée" de la brochure PNNS. Ce n'était dés lors pas la peine de faire autant de kilomètres pour dénicher un prohibitionniste patenté : nous avons les mêmes à la maison ! 3'10" : Mr Hu nous indique que consommer de grandes quantités de lait protège du cancer colorectal. Or même la brochure PNNS reconnaît qu'une trop importante consommation de produits laitiers favorise le cancer de la prostate, première cause de cancer masculin. Sans rentrer dans le débat sur les facteurs de croissance ou l'hypercholestérolimie, il serait logique que des préconisations différenciées suivant les sexes, comme pour les boissons alcoolisées mais en sens inverse, soient mentionnées. Non ? 3'40" : Mr Hu comme la brochure PNNS, nous dit qu'il faut limiter la consommation de charcuterie. Encore une fois ce professeur est un français qui s'ignore, puisque le panel d'experts du WCRF-AICR préconisent eux d'éviter les viandes transformées. 3'45" : enfin le grand moment ! Le Pr Hu va nous dire qu'une consommation même faible d'alcool est susceptible de favoriser le cancer du sein ou du colon. Nous reviendrons sur cette affirmation, mais ce qu'il importe de noter c'est qu'il n'est en aucun cas fait état des aspects bénéfiques de la consommation d'alcool et notamment de vin, en particulier au niveau cardio-vasculaire. Ce qui fait l'objet d'un consensus quasi-général si l'on excepte l'article de Christelle Ballestrero dans Fémina. Finalement, heureusement pour lui que Frank Hu n'est pas français : il se serait fait lui aussi tirer les oreilles par le Haut Conseil de Santé Publique, soucieux de juste mesure en matière de prévention. 5'00" : une jeune fille va nous présenter les "trucs affreux" que mangent les Américains. Pour être honnêtes, nous rappellerons que certaines images ont précédemment concerné également ce type de nourriture. Mais on s'est bien gardé de nous montrer des produits du même type, solides ou liquides, d'origine américaine et qui auraient été beaucoup plus facilement identifiables par les téléspectateurs français ! Par exemple ceux que distribue telle entreprise très connue qui, par croissance externe, est devenue le premier restaurateur de France... 5'25" : William Leymergie l'ayant rappelé, Christelle B. va quand même reconnaître que l'obésité représente le 1° risque de cancer (ce qui ne lui pe rmettra pas d'obtenir une aussi bonne note que Paule Martel en 2009) mais sans toutefois mentionner le type d'alimentation qui la favorise, mais elle va ensuite très rapidement et très habilement remettre l'alcool sur le tapis. A quoi aurait servi un tel reportage s'il ne permettait pas de marquer des points en vue d'obtenir le Grand Prix dont nous parlions précédemment ? 5'36" : Enfin le moment tant attendu depuis l'entrée sur le plateau ! Que dis-je ? Depuis la découverte qu'il existait un épidémiologiste atypique : le Pr Hu ! Un si long voyage ! Tant de travail de montage ! Et maintenant, l'apothéose, l'aboutissement, l'estocade ! L'oeil est vengeur et le sourire triomphal : "Un verre de vin pour les femmes, ça augmente tout de suite le risque de cancer du sein". Et cela placé avec une telle rapidité qu'une oreille moyennement attentive n'entendra peut être que : "Un verre de vin... cancer du sein". Aucune importance si le nombre de cancers du sein a doublé dans le même temps où la consommation de vin diminuait presque de moitié ! Il y a toujours d'excellentes explications pour ce genre d'étranges phénomènes contradictoires. http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/cancer_sein/9029-cancer-sein-questions.htm Annexe : voici, à l'appui de nos dires, les traductions du WCRF-AICR 1) l'officielle, par la branche française, le FMRC : http://www.fmrc.fr/PDFs/french_summary_5Nov07.pdf 2) celle par la Ligue Nationale Contre le Cancer : http://www.ligue-cancer.net/article/837_les-10-recommandations-preventives-suite-au-rapport-wcrf Nous ne cachons pas que cette version est notre préférée car elle n'hésite pas à traduire "fast-food" par... fast-food ! N.B 1 : les grandes marques de restauration rapide (à éviter autant que possible) et de boissons sucrées (à éviter) sont de puissants annonceurs publicitaires dans toutes sortes de médias. Leur contribution à l'équilibre budgétaire de nombre de ceux ci est loin d'être négligeable. N.B 2 : les boissons alcoolisées (à limiter) ne sont pas autorisées à faire de la publicité à la télévision. Leur contribution à l'équilibre budgétaire des différentes chaînes télévisées est donc nulle.