L`Insoumission à la mauvaise réputation
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L`Insoumission à la mauvaise réputation
L’insoumission à la mauvaise réputation. Tout le monde aime, tout un chacun sourit à la chanson de Georges Brassens, la mauvaise réputation. Le premier couplet est magnifique en analyse du comportement humain. « Au village sans prétention, j’ai mauvaise réputation. Qu’je m’démène ou qu’je reste coi, je pass’ pour un je ne sais quoi. Je ne fais pourtant de tort à personne, en suivant mon ch’min de petit bonhomme ; Mais les brav’s gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux Non les brav’s gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. Tout le monde médit de moi sauf les muets ça va de soi. » Quel plus bel exemple d’insoumission, l’homme rebelle qui ne veut pas ressembler à ses congénères. En fait ce que l’on souhaite toutes et tous au fond de nous. Ne pas rentrer dans le moule, être un insoumis, avoir la liberté de penser, de réfléchir, d’être et sans plagier Shakespeare, de ne pas être. Mais voilà entre l’être et le paraître, il y a celle ou celui qui juge, qui sait mieux que vous, où vous étiez l’autre soir, qui vous connaît tellement qu’elle, qu’il parle de vous bien plus, que vos amis, bien plus que votre famille, bien plus que vous . Cette personne est une sorte de communiquant, quand une personne tombe dans ses griffes, elle le déchiquette, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour non pas ternir la réputation, mais éructer tant de haine, que même les plus tolérants changeront de trottoir à votre vue. Le village, sa place, ses rues, le bistrot, tant de lieux pour donner naissance à la rumeur. Pourquoi cela ? Car vous êtes différent, insoumis, vous avez peut-être un jour osé lui répondre, lui refuser peut-être un service, ou un ordre, qu’elle, qu’il vous donnait. Et oui cet individu ne supporte pas la contradiction, encore moins l’insoumission. Et pourtant il est entouré, il représente bien souvent un courant, un mouvement, une idéologie ; nombreuses et nombreux sont ses auditeurs, qui de ces paroles s’abreuvent, car grâce à lui ils auront leur tête de Turc, ils pourront critiquer à loisir, et accuser de tous les maux celle ou celui qui sera l’objet non pas de quolibets, mais de cette haine qu’elle ou qu’il distille nuit et jour. Alors vous pensez, celui qui écrit cela est soit paranoïaque, soit associable, voire pire encore il se prend pour qui ? Car dans notre société, on donne plus facilement raison, à celle ou celui qui au travers d’un petit pouvoir, colportera ragots et méchanceté, qu’a celle ou celui qui ne veut pas que l’on lui dicte sa vie. Georges Brassens dans sa chanson tenait aussi ce propos : « La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas. Je ne fais pourtant de tord à personne …. Mais les brav’s gens n’aiment pas que l’on suivent une autre route qu’eux…… » L’insoumission, c’est aussi de rentrer en résistance contre ces individus, en refusant toute opinion préconçue, en laissant à chacun le libre choix de déterminer la valeur humaine de chaque individu, vaste programme basé sur la seule objectivité de ses propres critères, mais qui ne sont pas influencés par n’importe qui ! Qui forcement aura un jugement de valeur partial. D’ailleurs l’insoumis(e), ne jugera pas, il ou elle prendra les individus tel qu’ils sont, avec plus ou moins d’affinité, dans le respect de l’humain, chacune et chacun étant libre de mener sa vie comme bon lui semble, du moment qu’elle ou il ne vienne pas entraver la liberté de vivre d’autrui. Christian PONCINI