les effets de l`alcool sur l`organisme N°1
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les effets de l`alcool sur l`organisme N°1
Les effets nocifs de l'alcool sur l'organisme. Les effets des drogues, qu'elles soient licites ou illicites, sont relativement bien connus des médecins. L'alcool est particulièrement bien connu, car très anciennement utilisé par les populations occidentales. L'inventaire des effets, impressionnant, ne veut pas dire que ce produit est plus dangereux que les autres produits à usage limité ou interdit, il veut simplement dire que ses effets sont mieux répertoriés. L'alcoolisation chronique est facteur de risques au niveau du foie, du système digestif et cardio-vasculaire, de certains types de cancers, de mort accidentelle, sans compter sa responsabilité directe dans la mort par empoisonnement. Les effets psychotropes. L'alcool est un produit qui stimule initialement l'individu, et qui ensuite le calme ou l'endort. Il est également désinhibiteur, c'est à dire favorisant l'échange avec les autres, mais aussi "les passages à l'acte" (violences, agressions). L'usage chronique d'alcool aboutit à un état dépressif si tant est que celui ci n'était pas déjà préexistant. L'alcool est classé parmi les drogues. La dépendance psychique est relativement modeste, l'impression de dépendance psychique est surtout sous-tendue par l'amélioration passagère de l'état mentale lors de la prise d'alcool. La dépendance physique est très importante. En effet, l'état de manque ou le sevrage alcoolique engendre des tremblements, des confusions mentales (prédélirium ou delirium tremens) qui, sans soins, peuvent aller jusqu'au décès. Lors de ces états, la personne tremble, transpire, a souvent des hallucinations à type d'animaux (rats, araignées, reptiles). Cet état est une urgence médicale. Les autres effets sur le cerveau et les nerfs. L'alcool a comme autre particularité de détruire les neurones soit directement lors de l'absorption de doses massives, soit en empêchant l'absorption digestive des vitamines B. Les neurones ayant absolument besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort neuronale. Cette mort neuronale se traduit par trois grands types de symptômes: -des troubles définitifs de l'équilibre, la personne reste "ébrieuse " à vie du fait de lésions situées au niveau du cervelet (ataxie) et des nerfs périphériques (polynévrite). -des troubles de la mémoire des faits immédiats, la personne devient définitivement incapable de mémoriser les faits récents, tout en gardant intact les faits anciens. Cela est dû à des lésions de la région hippocampique du cerveau. -des troubles démentiels plus généraux, liés à des atteintes moins localisées du cortex. Les effets sur le foie. L'alcool induit trois types d'effets sur le foie: l'hépatite, la stéatose, la cirrhose. -l'hépatite traduit la destruction des cellules du foie, ou hépatocytes. (Voir article) Contrairement à l'idée reçue, l'hépatite n'est pas une pré cirrhose et le dosage des enzymes signifiant la destruction cellulaire (transaminases ou TGO-TGP STGO STGP) est un très mauvais critère de suivi de cirrhose. En générale, une hépatite est réversible à l'arrêt de l'intoxication. -la stéatose correspond à un dépôt de graisses dans le foie. Ces graisses sont des triglycérides. On les retrouve dans le sang à des taux anormalement élevés chez les consommateurs excessifs d'alcool, mais aussi de sucres rapides ou lents (féculents). Le dépôt de triglycérides disparaît difficilement après un régime sévère et l'arrêt de l'alcoolisation. La stéatose se traduit pas un gros foie mou et sensible. -la cirrhose est un dépôt de protéines dans le foie. Ce dépôt n'est pas réversible. Le foie devient dur, pierreux, rempli de nodules. La cirrhose peut évoluer l'insuffisance hépatique (jaunisse, hémorragies) ou vers le cancer du foie. Les effets sur le pancréas. La prise d'alcool engendre des inflammations pancréatiques (pancréatites) et des destructions pancréatiques. Les conséquences en sont des insuffisances des fonctions digestives (diarrhées chroniques), des cancers du pancréas, et du diabète puisque le pancréas régule le taux de sucre. Les effets sur l'estomac. Les effets classiques sont des reflux oesophagiens et des inflammations des muqueuses. Cette inflammation des muqueuses est à l'origine de la malabsorption de certaines vitamines, et donc indirectement des troubles neurologiques. Le consommateur se plaint de reflux alimentaires le matin et de brûlures digestives. Les effets sexuels. L'alcoolisation chronique s'accompagne régulièrement mais pas systématiquement d'une impuissance chez l'homme et d'une disparition des cycles menstruels chez la femme. Ces états correspondent déjà à une altération conséquente de l'état général. Les effets sur les vaisseaux et le coeur. L'effet le plus classique est la réduction de l'artérite. Cet effet bénéfique est un peu controversé car peut être dû aux folâtes qui sont des molécules présentent dans beaucoup de boissons alcoolisées. L'hypertension artérielle est assez régulièrement constatée, L'alcool est considéré comme étant la première cause d'hypertension artérielle en France. Sur le système veineux, les boissons alcoolisées aggravent les douleurs veineuses et les problèmes hémorroïdaires. Enfin, on constate chez les grands alcooliques une atteinte du muscle cardiaque pouvant aller jusqu'à l'insuffisance cardiaque et la mort. Les palpitations favorisées par la prise de certaines boissons alcoolisées sont un moindre mal. Les effets cancérigènes. Ils sont souvent favorisés par la prise concomitante de tabac. Les cancers les plus fréquents sont, outre le cancer du pancréas déjà cité, les cancers de la langue, de la gorge (larynx, cordes vocales) et les cancers de l'oesophage. Les effets sur la moelle osseuse. L'alcool a un effet délétère sur le développement des globules rouges et des globules blancs. Cet effet est direct, toxique, ou indirect, carences vitaminiques. Son expression la plus connue est le VGM (volume globulaire moyen), augmenté chez les alcooliques (et les fumeurs), et qui sert de test de surveillance pour les alcooliques chroniques. La liste n'est pas exhaustive. Ces symptômes ne touchent pas tout le monde mais il est bien rare qu'un consommateur régulier ne souffre pas d'un petit quelque chose. Accessoirement cela donne une idée des effets toxiques que l'on peut répertorier sur un produit lorsqu'il est bien référencé. Lorsque l'on sait qu'au décours de la prohibition aux USA, les gens qui souhaitaient revoir légaliser la vente d'alcool trouvaient des médecins pour dire que les effets nocifs de l'alcool étaient liés uniquement liés à sa mauvaise qualité, on est en droit de demander une évaluation et une information un peu plus sérieuse pour des produits actuellement illicites et qui pourraient devenir autorisés Fausses idées sur l'alcool et ses effets sur l’organisme : L'alcool désaltère. Pas vraiment. Passé le premier effet de satisfaction, l'alcool au contraire déshydrate, notamment en faisant uriner davantage. C'est d'ailleurs cette déshydratation qui provoque l'effet "gueule de bois" après excès. L'alcool donne des forces. Non, l'alcool provoque dans un premier temps une sensation d'euphorie qui donne une sensation de force. L'épuisement à l'effort est au contraire très rapide, voire dangereux. L'alcool réchauffe. La sensation de chaleur est due à la dilatation des vaisseaux sous la peau. En réalité, la température du corps s'abaisse d'un demi degré par fraction de 50 g d'alcool absorbé. La sensation de chaleur peut donc masquer un abaissement de température et entraîner des problèmes graves par temps froid. Dilué dans l'eau, l'alcool est moins toxique. Mélanger de l'alcool à de l'eau peut en modifier le goût et en faciliter l'ingestion, mais ne change pas la quantité d'alcool absorbée. L'alcool donne de meilleurs réflexes. Absolument pas. Dès les premières prises d'alcool, les capacités de réaction sont altérées. Avec une alcoolémie de 0,80 g/l la distance de freinage d'un véhicule roulant à 100 km/h est augmentée de 14 mètres. De plus, l'inadaptation des gestes et les troubles de la vision peuvent être sources d'accidents graves. L'alcool ne fait pas grossir. L'alcool apporte 7 calories par gramme. Il y a environ 100 calories dans un verre de vin. De plus, il s'agit de calories favorisant le stockage de mauvaises graisses. L'exercice accélère l'élimination de l'alcool. Non, ni le froid, ni l'effort n'accélèrent l'élimination de l'alcool. En revanche, l'élimination varie fortement selon les individus. Les hommes supportent mieux l'alcool que les femmes. C'est en partie vrai, mais il faut nuancer. Pour une même quantité d'alcool, l'alcoolémie varie selon les individus, quel que soit leur sexe. Plusieurs facteurs interviennent dont l'accoutumance, la vitesse d'élimination du foie, le poids, la prise de médicaments, l'absorption d'aliments, .... Hommes ou femmes, l'imprégnation alcoolique est une réaction personnelle, mais qui, dans tous les cas, influence le comportement. • • • Présence de gènes particuliers (exemple allèle A1 du gène du récepteur D2 à la dopamine, médiateur du système cérébral de récompense). La dégradation dans l'organisme de l'alcool diffère selon les individus, leurs sexes et les ethnies probablement du fait d'un fonctionnement différent et génétiquement déterminé des enzymes qui en sont responsables. Cliniquement, il est établi que les enfants d'alcooliques, eux-mêmes non alcooliques présentent des réactions psychomotrices et cognitives moins marquées pour une dose identique et modérée d'alcool que les enfants de non alcooliques. Ceci pourrait altérer les capacités d'autocontrôle des consommations d'alcool et en faciliter l'abus. Quelles peuvent être les effets de l'alcoolisme sur l'organisme humain ? Sur une durée assez longue, l'alcoolisme affecte le système nerveux et provoque une encéphalopathie hépatique, des démences alcooliques («Gayet Wernicke», «korsakoff», «marchiava-bignami»), sans oublier une neuropathie alcoolique et une névrite optique «rétro bulbaire» ; ensuite c'est le pancréas : son affection déclenche une insuffisance pancréatique exocrine (mal digestion) et endocrine (diabète) d'où une pancréatite aiguë ou chronique; le système cardiovasculaire quant à lui, provoque une hypertension portale avec varices gastriques et oesophagiennes, une hypertension artérielle, cardiopathie et une insuffisance veineuse ; concernant le foie, c'est de la cirrhose que souffrira le sujet, et accompagnée d'une insuffisance hépatocellulaire ; plus grave encore, le cancer : là, de oesophage, en passant par l'estomac, la langue, les lèvres, le cavum... tous ces organes seront atteints et l'on parlera de «cancers des voies aérodistorsions supérieures». Par contre en cas de consommation relativement courte, c'est de gastrite, de nausées et vomissements, de reflux gastro oesophagien, d'hépatite aigue alcoolique et d'ivresse aigue (ralentissement des réflexes, état d'ébriété, de tristesse et d'euphorie, vasodilatation, troubles de l'équilibre) dont se plaindra le sujet et pouvant aboutir à un coma éthylique, voire au décès de l'individu. Il est bien certain que l'alcoolisme provoque des modifications biologiques de l'individu (atteinte hépatique, celle pancréatique et des insuffisances en vitamines pour les individus du groupe B), mais il est aussi important de noter que, l'arrêt subit de l'alcoolisme peut entraîner des crises convulsives dès les premières heures, des hallucinations visuelles liées à la mise en scène d'animaux, des délires ... : c'est le «Syndrome de sevrage alcoolique» La diffusion : Grâce au sang, l'alcool se répand dans les organes : cerveau, foie, cœur, rate, rein.. La plus grande partie de l'alcool absorbé (90% environ) est brûlée principalement par le foie. L'éthanol : C'est une drogue qui touche en priorité le système nerveux et le foie. L'alcool éthylique ou éthanol appelé communément « alcool » est une molécule chimique qui provient de la fermentation des hydrates de carbone (glucides) Sa toxicité va toucher d'autres organes et générer des maladies quand la consommation va dépasser le stade de l'occasionnel. L'alcoolisation de l'individu : Le Docteur A. GAILLARD déclare : « Il y a alcoolisation lorsqu'un sujet a absorbé une certaine quantité d'alcool susceptible de modifier le fonctionnement de son organisme et plus particulièrement ses fonctions nerveuses. » Le fait qu'une personne habituée aux boissons alcooliques supporte bien ces boissons, signifie d'abord que ses cellules nerveuses ont perdu de leur sensibilité.