Formation histoire de l`alcool 2
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Formation histoire de l`alcool 2
Histoire les temps modernes De quoi ça parle ? Cet historique de la période moderne abordera les changements de comportements sociaux et l’apparition de la notion de maladie alcoolique qui préoccupera la « santé publique ». Cette préoccupation prendra deux directions : la Prévention par la création d’une législation spécifique répressive et préventive et d’ associations de prévention les Soins partagés entre les prises en charges médicales soutenues par la recherche et les prises en charges associatives Si l’archéologie de l’alcool a montré que l’usage réglementé, protégé, sacralisé reste encore actuel, l’histoire des temps modernes mettra en forme « sociale » ce que les anciens avaient repéré et traduit en usage « humain ». La fin du XVIIIèmè siècle, le début de la révolution industrielle s’accompagne de changements démographiques et de comportement social en Europe. Un historien britannique Théodore Zeldin écrit que le peuple français « acquiert tout d’un coup en même temps , le droit de vote et le droit de boire. » . Les méfaits d’une consommation excessive sont décrits par Dickens pendant qu’un médecin suédois Magnus Hus propose le terme d’alcoolisme en décrivant les multiples alcoolopathies viscérales ou mentales . La traduction française sera publiée en 1852. Ainsi sont rattachés à une molécule, l’alcool, décrite par les chimistes, les effets néfastes de nombreuses boissons alcooliques. Toutefois, en 1865, Pasteur, ne trouvant pas de germes nuisibles dans le vin déclare que « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ». Il est bon de rappeler que seules les boissons distillées étaient mises en cause, au point qu’un médecin affirmait en 1877 que « l’alcoolisme ne se rencontre que dans les départements qui ne consomment pas de vin » ! ! ! La guerre de 14/18. 14/18. L’utilisation des quarts de « gnole » durant la guerre suivie dès la fin de celle-ci par « l’union sacrée » autour du « pinard de la victoire » réussira à faire passer la consommation de vin par habitant en France de 160 à 172 litres par an (moyenne 1930 - 1939) contre 60 litres en 1997, cette alcoolisation est essentiellement masculine, des tas de jeunes conscrits ayant découvert pendant ce dramatique épisode toutes les particularités du produit qui donnait du courage, qui permettait de soigner sa détresse et ses peurs etc… etc…Paradoxalement, la consommation d’absinthe fut interdite en … 1915. L’entre-deux guerres La fin de la première guerre mondiale va marquer un temps de surproduction du vignoble français, donc d’une augmentation de la consommation par habitant citée plus haut. Les lois répressives s’intéressent à l’ivresse publique, toujours considérée comme un désordre social et situent la majorité alcoolique à 18 ans. En janvier 1920 les Etats - Unis inventent la prohibition pendant qu’en France les association antialcooliques ne seront plus soutenues par l’état, ni moralement, ni financièrement. La victoire de 1918 a amené une expansion de l’alcoolisation, la défaite de juin 1940 amènera des restrictions, celle d’une cure de désintoxication nationale « obligée ». L’après-guerre Le monde médical demeurera jusqu’aux années 1950 assez impuissant devant le phénomène de la dépendance alcoolique et des alcoolopathies. L’apport des vitamines, la découverte de médicaments psychotropes, hypnotiques , tranquillisants, aidera les médecins. Les méthodes de dégoût ou de dissuasion apparaissent, la méthode Champeau des piqûres chauffantes est proposée en 1965. Les années 1970 voient la création des Consultations d’Hygiène Alimentaire devenant Centre d’Hygiène Alimentaire en 1975 pour s’appeler Centre d’Hygiène Alimentaire et d’Alcoologie (CHAA) en 1983 qui se transformeront enfin en Centre de Cure d’Alcoologie Ambulatoire (CCAA) en 1999. La Ligue Nationale contre l’Alcoolisme deviendra Comité de Prévention contre l’Alcoolisme pour se nommer depuis l’Association de Prévention contre l’Alcoolisme l’objectif essentiel est la prévention et l’application de la législation et non l’aide aux soins. Le monde associatif avec la Croix Bleue et la Croix d’Or crée des Centres de cure et postcure. Il se laïcise avec la création de Vie Libre en 1953, proche du milieu du travail et des mouvements d’Education Populaire. L’aide à la réinsertion professionnelle devient un de leurs principaux objectifs. Les Alcooliques Anonymes est une association issue de la rencontre en 1935 de deux buveurs américains qui sont ainsi devenus abstinents. Ceux-ci éditent un livre en 1939 « les Alcooliques Anonymes » dans lequel ils développent l’idée de maladie comportementale caractérisée par une perte de contrôle des consommations et dont le seul traitement est l’abstinence absolue (sobriété), renouvelée de 24h en 24h . Ce traitement n’est selon eux possible qu’avec le partage de l’expérience de chacun mise en commun. Le centre d’intérêt sera une réflexion commune et comportementale sur le « comment » on boit, « comment » on s’arrête et non sur le « pourquoi » je bois. Ce mouvement sera introduit en France en 1960. Il existe également des mouvements associatifs professionnels issus des grandes entreprises publiques ou privées. En 1990 une définition de « l ’Addiction » est proposée par Goodman : « Processus par lequel un comportement pouvant permettre à la fois une production de plaisir et d’écarter ou d’atténuer une sensation de malaise interne est employé de façon caractérisée par l’impossibilité répétée de contrôler ce comportement et sa poursuite en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives » Ce concept d’addiction amène au terme de pratiques addictives, comprenant de multiples facettes dont celle de la dépendance alcoolique. Mais ceci est une autre histoire , celle qui reste à écrire dans l’entrée des années 2000 ….