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POSITIF Photo de couverture : Matthew Mc Conaughey dans Mud de Jeff Nichols ÉDITORIAL Revue mensuelle de cinéma Directeur de la publication Michel Ciment Comité de rédaction Ariane Allard, Nicolas Bauche, Fabien Baumann, Albert Bolduc, Jean-Loup Bourget, Michel Ciment, Éric Derobert, Élise Domenach, Pierre Eisenreich, Jean-Christophe Ferrari, Franck Garbarz, Jean A. Gili, Adrien Gombeaud, Dominique Martinez, Alain Masson, Jean-Dominique Nuttens, Hubert Niogret, Eithne O’Neill, Philippe Rouyer, Paul Louis Thirard, Yann Tobin, Grégory Valens, Christian Viviani Positif Un film Richard Linklater Sortie nationale le 26 juin 2013 © Despina Spyrou Collaborateurs Vincent Amiel, Jean-Pierre Berthomé, Pierre Berthomieu, Pascal Binétruy, Marc Cerisuelo, Michel Cieutat, Olivier Curchod, Matthieu Darras, Olivier De Bruyn, Antony Fiant, Philippe Fraisse, Fabien Gaffez, Bernard Génin, Stéphane Goudet, Noël Herpe, Franck Kausch, Yannick Lemarié, Lætitia Mikles, Vincent Thabourey, François Thomas, Alexandre Tylski Correspondants Gerhard Midding (Allemagne), Floreal Peleato (Espagne), Jean-Pierre Coursodon, Michael Henry (États-Unis), Mark Le Fanu, Isabelle Ruchti (Grande-Bretagne), Lorenzo Codelli (Italie), Jan Aghed (Suède) Secrétaire de rédaction Jacqueline Perney Conception et réalisation graphique Saluces pour Actes Sud et Institut Lumière Coordination de la rédaction Michel Ciment et Christian Viviani Photographe Nicolas Guérin Fondateur Bernard Chardère Avant-première Rédaction Positif Éditions SARL 38 rue Milton – 75009 Paris Tél. : 01 43 26 17 80 - Fax : 01 43 26 29 77 Mail : [email protected] Site : www.revue-positif.net En partenariat avec le Forum des images Photothèque Christian Viviani Éditeurs Actes Sud - B.P. 90038 13633 Arles Cedex Le Méjan, Place Nina-Berberova www.actes-sud.fr BEFORE MIDNIGHT avec Ethan Hawke et Julie Delpy Mardi 28 mai à 20h au Forum des images Forum des images, Forum des Halles 2, rue du Cinéma, Paris Ier (sur invitation*) * Réservation indispensable au 04 78 78 36 52 ou de préférence par e-mail : [email protected] Présentation obligatoire de cet exemplaire de Positif à l’entrée du cinéma le soir-même. Offre valable pour deux personnes, dans la limite des places disponibles. Institut Lumière 25, rue du Premier-Film 69008 Lyon www.institut-lumiere.org Partenariats-Publicité Institut-Lumière - Joël Bouvier Tél : 04 78 78 36 52, [email protected] Hors captif : Didier Derville, MAD Tél : 01 41 34 77 84 Relations abonnés Institut-Lumière - Joël Bouvier Tél : 04 78 78 36 52, [email protected] Abonnement Editions Actes Sud / Positif Daudin services 628, avenue du Grain d’or - 41350 Vineuil Canada et USA Expressmag – www.expressmag.com 8155 rue Larrey, Anjou (Québec) H1J2L5 Canada Tél : 00 1 877 363-1310 Impression Imprimerie de Champagne Mensuel. Le numéro 7,80 €, numéro double 10 €, Positif est indexé annuellement dans International Index of Film Periodicals Ce magazine contient un encart abonnement broché entre les pages 32 et 33. La Rédaction reçoit sur rendez-vous. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les articles n’engagent que leurs auteurs. © Les auteurs, Positif, 2011. Tous droits réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Imprimé en France / Dépôt légal à parution CPPAP en cours d’attribution - ISSN 0048-4911 N°627 mai 2013 Cannes, proche et lointain Il est diverses manières possibles de célébrer, dans un numéro de mai, le festival de Cannes (la plus grande rencontre cinématographique au monde) quelques jours avant son ouverture. Soit en évoquant longuement des films que nous n’avons pas vus, donc de pratiquer une critique aveugle qui promeut des œuvres prometteuses, certes, mais dont il vaudrait mieux apprécier concrètement les vertus, exercice sous forme de bandes-annonces qui ne nous a jamais tenté. Soit, comme dans cette livraison, par un dossier conséquent, revenir sur l’œuvre essentielle de Nagisa Oshima, disparu en janvier et que la Quinzaine des réalisateurs cannoise révéla il y a quarante-cinq ans avec La Pendaison (1968) puis, successivement et comme autant de chocs, Journal d’un voleur de Shinjuku, Il est mort après la guerre, La Cérémonie (tous deux en couverture de Positif) jusqu’au scandale de L’Empire des sens (1975), avant que la compétition ne lui ouvre ses portes avec des œuvres plus classiques (Furyo, Max mon amour). Les hasards et les mystères de la programmation ont voulu que sortent ce moi-ci Mud, le troisième film du plus talentueux réalisateur américain de sa génération, Jeff Nichols, présenté l’an dernier dans la compétition cannoise, et les deux dernières parties de la trilogie de l’Autrichien Ulrich Seidl, Paradis : Foi et Paradis : Espoir, dont le Paradis : Amour était lui aussi en concours. Deux films dédaignés par le jury, dont le président Nanni Moretti n’a jamais caché son hostilité au le cinéma américain ni à la personnalité du metteur en scène viennois qu’il avait fustigé quand, déjà président du jury à la Mostra, il avait dû lui concéder un Lion d’argent pour Dog Days sous la pression de ses collègues dont Jerzy Skolimowski, ardent défenseur du film. Si Jeff Nichols bénéficie d’un consensus mérité, Seidl pratique, comme Stroheim son compatriote, mais aussi Buñuel, Franju, Fassbinder ou Oshima, un cinéma de la cruauté qui ne manque pas de provoquer le spectateur et de créer des clivages critiques. Dans sa recension de Paradis : Amour (au demeurant plutôt favorable) lors de sa présentation au dernier festival de Cannes, Jacques Mandelbaum dans Le Monde, journal de référence (19 mai 2012), ne manquait pas de s’interroger : « Pourquoi cette culture autrichienne, en cela unique au monde, produit-elle des antagonistes aussi extrêmes que Wolfgang Amadeus Mozart et Adolf Hitler ? » L’enquête semble un peu courte et aurait pu être enrichie par le très large réseau de correspondants à l’étranger qui fait la réputation de son journal. Il aurait appris que Franco et Vélasquez coexistent en Espagne, Goering et Beethoven en Allemagne, Jack l’Éventreur et Shakespeare en Angleterre, le sénateur McCarthy et Hemingway aux États-Unis, Mussolini et Michel-Ange en Italie, Staline et Stravinski en Russie, Mao et Confucius en Chine, et même Landru et Marcel Proust en France ! Seule exception, réelle celle-là, dans ce concert des nations où coexistent les deux faces de la nature humaine, la Suisse qui nous a donné Klee, Honegger, Ramuz et Giacometti mais aucun tueur en série. Jacques Mandelbaum qui jadis avait cru voir en Psychose (la douche évidemment) et L’avventura (la disparition d’Anna équivalent à celle du peuple juif, manière sans doute pour Antonioni de faire oublier son enthousiasme juvénile pour Le Juif Süss) deux grands films sur la Shoah. Si sa réflexion se révèle aujourd’hui trop limitée sur les cultures nationales, elle était allée trop loin dans son délire d’interprétation sur les rapports du cinéma et de l’Holocauste. On découvrira aussi dans ce numéro un prolongement de nos réflexions récentes sur cinéma et peinture avec l’évocation de Maurice Pialat, peintre et metteur en scène, et de Kijû Yoshida, critique d’art à ses heures. Nos lecteurs seront peut-être surpris de découvrir en ouverture de la rubrique Films une étude sur la dernière œuvre de Pierre Schoeller, produite par Canal+ et diffusée sur cette chaîne. C’est qu’il nous semble de plus en plus artificiel de séparer ce type de réalisations des films distribués en salle. Twin Peaks de David Lynch, Mildred Pierce de Todd Haynes, Les Mystères de Lisbonne de Raúl Ruiz, Carlos d’Olivier Assayas, Boadwalk Empire de Martin Scorsese, House of Cards de David Fincher, Top of the Lake de Jane Campion (sensation du festival de Berlin 2013), comme jadis La Maison des bois de Maurice Pialat, Les Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini ou Berlin Alexanderplatz de Rainer Werner Fassbinder, appartiennent de plein droit à l’histoire du cinéma. Michel Ciment