presse_2011_34 (29.69 Ko)

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COMMUNIQUE DE PRESSE N°034/RDC/CE/2011
ENLEVEMENT A KINSHASA/LIMETE D’UNE VINGTAINE DE
PERSONNES
La Voix des Sans-Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), est vivement
préoccupée pour la sécurité et la vie d’une vingtaine de personnes enlevées
dans la nuit du mardi 09 août 2011, vers 2h00 du matin, sur avenue des
Marais, quartier Funa (Ofitra), commune de Limete.
En effet, près de quarante (40) hommes lourdement armés dont les uns en
uniforme des Forces Armées de la RDCongo (FARDC), de la Garde
Républicaine (GR), de la Police Nationale Congolaise (PNC) et d’autres en
tenue civile, ont débarqué à bord de trois (3) véhicules garés sur avenue
Congo du même quartier.
A la faveur de l’obscurité, ces hommes se sont dirigés sur avenue des Marais
où ils ont défoncé les portes et fenêtres de plusieurs maisons à coup de
crosses ou de bottes avant de faire intrusion dans plusieurs d’entre elles,
sises avenue des Marais, n° 26, 27, 28 et 29.
Sous fortes menaces, ils ont procédé à l’enlèvement des occupants dont la
majorité est originaire de la province de l’Equateur.
Parmi les victimes, il y a notamment messieurs MBUNI Elvis (locataire), Jacky
Maria MAKUKULA MATUMONA (photographe de son état), ZOLA Christian,
BONGOMBA BONIAMA John, BOBELE BOPILA Covo, MUZAMBA MWANAKOLO
Meshack, BONGABA MAYABA Philémon, IBOBELA MALONGO Israël,
EPANZOLA MABONGA Justin, ELONDO MALOTO Salomon et MALEMBE
Sylvain, BOTUKI Jean et MOSENDEKE MAYOYO Jean Michel, le policier
BOSAKAKA Pitchou et son petit-frère LILO BONGELE Paul.
Au cours de cet enlèvement, un bébé de cinq (5) mois, BONGELI EBENGO a
été piétiné par un policier qui enjambait la fenêtre défoncée pour accéder
dans la maison.
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Dans leur colère, les hommes armés ont effectué une descente musclée au
Centre médico-social « Solidarité » situé dans ladite parcelle où ils ont
également enlevé deux médecins stagiaires notamment NZOKO NOKO
Armand et ELONDO Jilva ainsi que messieurs MABOKE MPOLIKO Ruffin,
LIKOFATA de Mouva (tous gardes-malades), monsieur KIPANGA Afani, un
malade sous perfusion et un certain monsieur MOMBO MONYAMA Freddy.
Toutes les victimes ont été menottées avant d’être embarquées à bord des
véhicules et conduites vers une destination inconnue, et ce, sans être
informées du motif de leur enlèvement.
Des effets personnels tels que les téléphones, sacs, camera, argent... ont été
emportés.
Les informations parvenues à la VSV font état de la localisation des victimes
aux cachots du Bataillon PM au camp militaire Kokolo où elles feraient l’objet
des traitements cruels, inhumains ou dégradants et de privation de toutes
visites.
Tout compte fait, la VSV dénonce le climat de terreur se traduisant par la
récurrence des cas d’enlèvement, arrestations arbitraires et détentions
illégales enregistrés ces derniers jours et qui sont de nature à torpiller les
efforts visant à encourager la tenue et l’organisation des élections apaisées
tant souhaitées par l’opinion nationale et internationale.
Eu égard à ce qui précède, la VSV exige:
-
L’ouverture d’une enquête indépendante en vue de faire la lumière sur
l’enlèvement des personnes précitées aux fins de sanctionner les
commanditaires et exécutants conformément à la loi;
-
La fin de la chasse contre les originaires de la province de l’Equateur ;
-
La libération immédiate et sans condition de toutes les victimes
enlevées, sinon les déférer devant une juridiction compétente en cas
des griefs sérieux à leur charge ;
-
La prise en charge de soins médicaux du bébé de cinq (5) mois piétiné
par l’un des hommes armés.
Fait à Kinshasa, le 15 août 2011.
LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)