Communiqué de Presse N° 007 2008
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Communiqué de Presse N° 007 2008
COMMUNIQUE DE PRESSE N° 007/RDC/VSV/CD/2008 MORT EN DETENTION DES MILITAIRES DE LA GARDE DE JEAN-PIERRE BEMBA La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’homme (VSV) dénonce le décès de monsieur Léonard Nyembo mercredi 30 janvier 2008 à l’hôpital général de référence de Makala (ex Sanatorium) à Kinshasa/Selembao. Ce décès allonge la liste des civils et militaires proches de monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC) dans le collimateur du pouvoir de monsieur Joseph Kabila particulièrement depuis mars 2007. En effet, M. Léonard Nyembo, personnel civil (jardinier) du sénateur et ancien vice-président de la République, M. Jean-Pierre Bemba Gombo, a été enlevé en mars 2007, bien après les affrontements des 22-23 mars 2007 à Kinshasa dans le cadre de la chasse à l’homme organisée par le pouvoir en place. Après le transit dans des cachots de la Garde Républicaine et autres services de sécurité, M. Léonard Nyembo, tout comme les autres victimes appréhendées dans les mêmes circonstances, ont échoué quelques jours plus tard au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK, ex prison centrale de Makala) pour « appartenance » au parti politique Mouvement de Libération du Congo, (MLC) de M. Jean-Pierre Bemba. Pendant la détention, M. Léonard Nyembo s’est plaint de la détérioration de son état de santé sans que l’autorité pénitentiaire ne puisse lui accorder la moindre attention. De la malnutrition à cause de l’absence totale de prise en charge, des symptômes tels que le bâillonnement ventral, l’anémie,… se sont manifestés chez le déténu-patient. Ses demandes réitérées de transfert vers un centre de santé équipé ont été plusieurs fois interprétées comme une manœuvre pour une tentative d’évasion. M. Léonard Nyembo, en compagnie d’autres détenus malades dont major Yawa Gomonza, sergent Mombili Ekutshu, caporal Mokili Ngamu…, ont été transférés dimanche 27 décembre 2007 par un billet de transfert collectif au Sanatorium où ils ont été accueillis au pavillon 4. A cause de manque de moyens financiers, les victimes font l’objet de l’indifférence des médecins et infirmiers qui exigeraient une somme de dollars américains dix (USD 10) à chaque malade avant tout acte 2 médical pendant que ces dernières ne sont privées de leurs soldes depuis leurs arrestations. Souffrant, depuis près de trois mois, de malnutrition, de gonflement ventral, d’anémie, d’amaigrissement très prononcé et autres complications liées aux os causé, entre autre, par la torture pendant la détention à la Direction des Renseignements Généraux et Services Spéciaux de la Police (DRGS), … elles sont dépourvues de médicaments et ne reçoivent qu’un traitement symptomatique. L’absence de prise en charge médicale (abandon de malade, absence de médicaments et de traitement, grève du personnel médical, etc.) a conduit au décès de M. Léonard Nyembo mercredi 30 janvier 2008. La précarité médicale et alimentaire expose sérieusement les autres détenus malades à la mort au Sanatorium et au CPRK. Des informations parvenues à la VSV font état, à ce jour, d’une dizaine de personnes détenues dans le dossier nommé « dossier 22-23 » mortes dans les mêmes circonstances et de la pression des autorités pour retourner les patients-malades pendant que les soins médicaux appropriés à leur état de santé ne leur ont pas été encore administrés. La VSV saisit l’occasion douloureuse pour dénoncer la précipitation et l’acharnement à vouloir remplir des prisons RDCongolaises contrairement à la capacité réelle de prise en charge alimentaire, médicale et en dépassement de la capacité d’accueil. A titre illustratif, le CPRK, avec une capacité d’accueil de mille cinq cents (1500) détenus, compte actuellement plus de cinq mille (5000) détenus. Le gouvernement congolais prévoit un budget journalier de cent trente francs congolais (130Fc, soit environ €0,20) par détenu au CPRK, budget théoriquement libéré périodiquement au niveau du gouvernement sans qu’il n’arrive effectivement à la prison en vue de payer les arriérés accumulés des fournisseurs, des frais de fonctionnement… La malnutrition, la promiscuité, … sont des causes de maladies conduisant souvent à la mort des détenus dont la majorité est sans assistance des membres de famille. Actuellement, des centaines des détenus sont touchés par la malnutrition et exposés à des maladies et la mort certaines. La VSV dénonce la politique gouvernementale de vouloir exterminer, à petit-feu, les personnes civiles et militaires, arrêtées en rapport avec les affrontements de mars 2007 à Kinshasa entre la garde du sénateur Jean-Pierre Bemba et la Garde Républicaine et accusées d’appartenance au MLC. Tout compte fait, la VSV demande au gouvernement congolais de travailler effectivement pour le bien-être des congolais en général et des personnes incarcérées dans différentes prisons à travers le pays, de sécuriser tous les 3 pensionnaires du CPRK… en assurant leur prise en charge alimentaire, médicale,… et en décongestionnant les milieux carcéraux. En d’autres termes, la VSV invite le gouvernement de la RDCongo de mettre en pratique, sans tarder, les résolutions et recommandations des Assises Pénitentiaires de Kinshasa sur la réforme du système pénitentiaire congolais, organisées, avec le concours des bailleurs des fonds étrangers, dont l’Union Européenne (commissaire européen aux affaires humanitaires et développement), la France, la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC)…, au lycée Docteur Shaumba à Kinshasa/Gombe du 17 au 21 juillet 2007. Qu’une Enfin, la VSV demande qu’une enquête soit diligentée sur les décès en cascade des détenus dont ceux incarcérés en rapport avec le MLC en vue d’établir des responsabilités et punir les exécutants, les auteurs et complices conformément à la loi. Kinshasa, le 01 février 2008. LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)