n° 035 2010 - La Voix des Sans Voix

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n° 035 2010 - La Voix des Sans Voix
COMMUNIQUE DE PRESSE N°035/RDC/VSV/CD/2010
POUR AVOIR AFFICHE LA PHOTO DE M. FLORIBERT CHEBEYA
BAHIZIRE DANS LEUR BUREAU, DES MEMBRES DE L’ONG
SOPROP ENLEVES PAR LA POLICE A KINSHASA/RIGHINI
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives
protestations contre la recrudescence des actes d’intolérance, intimidations et
autres menaces par le pouvoir en place à l’égard des faiseurs d’opinion en
l’occurrence les défenseurs des droits humains, journalistes, membres de la
Société Civile, défenseurs judiciaires… Hier c’était, entre autres, l’assassinat
mardi 01 au mercredi 02 juin 2010, de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE, Directeur
Exécutif de la VSV, lorsqu’il est allé répondre à l’invitation de l’Inspecteur
Général de la Police Nationale Congolaise (PNC), suivi de la disparition du
chauffeur et membre effectif de la VSV, monsieur Fidèle BAZANA EDADI, de
monsieur Salvator MUHINDO assassiné à Béni…
Aujourd’hui c’est l’enlèvement, depuis jeudi 21 juillet 2010, vers 12h00, de
monsieur Omari BILL, Coordonnateur de l’ONG Solidarité pour la Promotion
Sociale et la Paix (SOPROP)/Kinshasa et l’infirmière de cette ONG, madame
COCO SELIPA.
En effet, huit (8) hommes armés en tenue civile ont débarqué à bord de trois (3)
véhicules dont un mini bus de marque Toyota Liteace, une voiture Mazda et une
jeep à vitres fumées au siège de l’ONG précitée, sise avenue Tshibangu, quartier
Righini/Salongo, dans la commune de Lemba.
Se réclamant tantôt inspecteurs de santé tantôt membres de la commission
« Tolérance Zéro », ces hommes ont brandi, sans donner la possibilité de lire, un
document qualifié d’ « ordre de mission » avant de procéder à la perquisition du
Centre Médical de Réhabilitation et Réinsertion des Victimes de la Torture et
autres violences de SOPROP.
Ces présumés inspecteurs, agissant sous ordre d’un certain commandant Morgan
se sont déployés dans l’enceinte de l’ONG cherchant à rencontrer le responsable
de SOPROP.
Déjà, dès l’entrée principale du bureau, y trouvant affiché sur la valve une photo
de M. Floribert CHEBEYA BAHIZIRE ; ces visiteurs insolites ont manifesté
beaucoup d’intérêt en posant des questions sur ladite photo. Ils ont également
pointé du doigt l’ambulance ayant transporté le corps de Floribert CHEBEYA
BAHIZIRE jusqu’au Stade Vélodrome, le jour de la levée de son corps à la
morgue de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex Mama Yemo) pour
l’exposition.
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Par la suite, ces « inspecteurs » se sont introduits dans les salles de la maternité.
Au sortir, ils diront qu’une toilette était sale et ont sommé M. Omari BILL et Mme
Coco SELIPA de les accompagner au Commissariat de la police de la commune
de Matete. Les membres de SOPROP sont embarqués sans ménagement dans
leurs véhicules garés à l’extérieur avant de les acheminer au Commissariat de la
Police, District de Mont Amba, dans la même commune.
Ils ont brutalisé M. Omari BILL et Mme Coco SELIPA jusqu’à arracher leurs
téléphones portables et autres effets personnels. Le commissaire Emile, S2 du
Sous-Commissariat de la police de Righini, qui voulait s’’enquérir de la situation,
est menacé par commandant Morgan.
Dans son rapport adressé à sa
d’enlèvement « comme une
soulèvement du fait que des
Directeur Exécutif de la VSV
SOPROP ».
hiérarchie, commandant Morgan a justifié l’acte
tentative d’incitation de la population au
photos de feu Floribert CHEBEYA BAHIZIRE,
étaient affichées sur les murs du bureau de
Sans les entendre sur Procès-Verbal (PV), les deux (2) victimes seront
séparément placées en détention dans des cellules après les avoir molestées. Par
ailleurs, Maître Serge MUHINGA et Christophe BENDERA, respectivement avocat
et chef de programme de SOPROP qui ont suivi les victimes jusqu’à Matete par
moto, ont été également appréhendés et jetés au cachot. Ils ont aussi subi le
même sort avant de se voir ravir les effets personnels en leur possession.
Vers 19h30, toutes les victimes sont relâchées sous fortes pressions avec ordre
de se présenter, vendredi 23 juillet 2010 à 10h00, au bureau du colonel Saïd,
chef de renseignement du district du Mont Amba.
La VSV tient à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur
l’acharnement par la Police Nationale Congolaise (PNC) contre les acteurs de la
Société Civile. Ceci relance avec acuité l’instrumentalisation et la politisation des
forces de l’ordre public et des services de sécurité contre la population par le
pouvoir en place en RDCongo.
Eu égard à ce qui précède, la VSV invite :
-
l’Auditeur Général des Forces Armées de la RDCongo (FARDC) et l’Avocat
Général de la République de se saisir d’urgence de ce cas flagrant
d’enlèvement, séquestration et mauvais traitements en vue d’interpeller
les auteurs et commanditaires afin qu’ils répondent de leurs actes devant
la loi ;
-
le gouvernement congolais à mettre fin aux actes anti-démocratiques
matérialisés par de graves tracasseries, menaces, harcèlement,
intimidations, enlèvements, arrestations arbitraires, détentions illégales,
disparitions forcées… dont sont victimes les défenseurs des droits
humains.
Fait à Kinshasa, le 26 juillet 2010.
LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)