- Action Solidarité Tiers Monde
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numéro 235 avril 2007 prix: 2,5 EURO l e d é v e l o p p e m e n t h u m a i n e n re v ue senegal: Islam und demokratie Entretien avec Ernesto Cardenal labels unter der lupe am Beispiel Bananen Philippinen: eine mörderische demokratie Entretien avec Adamo Dahico Brennpunkt Sommaire 06 Nr. 234 Février 2007 Senegal Éditorial .................................................................................................................................................................. 1 Edité par: Action Solidarité Tiers Monde 55, avenue de la Liberté L-1931 Luxembourg Tél: 400 427-20 Fax: 400 427-27 e-mail: [email protected] web: www.astm.lu Responsable de la redaction: Marc Keup Ont participé à ce numéro: Sena Afeto, Dilcia Figueroa, Laurent Hulten, Nicole E. Ikuku, Marc Keup, Monique Langevin, Caroline Pagnot, Carole Reckinger, Jacqueline Rippert, kristy Schank, Julie Smit, Daniel Tchamo, JeanLouis Zeien ea. Photo de couverture: Aude Ehlinger-SOS Faim Impression: CA-Press Esch/Alzette. Abonnements: Jeanny Peffer Tél: 400 427-63 e-mail: [email protected] Vous pouvez vous abonner à la revue Brennpunkt en versant 15 EUR (au Luxembourg) ou 25 EUR (à l’étranger) sur le compte CCP LU 71 1111 0102 3550 0000 (BIC : CCPLLULL) avec mention „abo bp3w“ en n’oubliant pas votre nom et adresse complete. Cet abonnement vous donne droit à 8 numéros qui apparaissent en général tous les deux mois. 12 International Comment les accords commerciaux sapent le développement....................................... 2 RDC: "L'avancée démocratique historique".............................................................................. 4 Senegal: Islam und Demokratie.................................................................................................... 6 La croissance démographique et le (sous)-développement.............................................. 8 Du Sandinisme au Danielisme.....................................................................................................10 Entretien avec Ernesto Cardenal.................................................................................................12 Verhaltenskodex für EU-Geber....................................................................................................14 Labels unter der Lupe am Beispiel Bananen..........................................................................15 Chiquita zahlt Schmiergelder an Terrororganisationen.....................................................18 Kurznachrichten...............................................................................................................................20 Cardenal Dans un entretien, Cardenal fait honneur à son image de franc parleur. 15 Nouvelles des partenaires Philippinen: eine mörderische Demokratie............................................................................21 Trois partenaires de l'ASTM s'échangent au Guatémala....................................................24 Neues von Jana Jagaran - ein Reisebericht.............................................................................26 Luxembourg Action Solidarité Tiers Monde: l'assemblée générale 2007...............................................28 Entretien avec Monique Langevin.............................................................................................31 Conférence et séminaire: diversité culturelle et droits culturels.....................................33 Exposition: All We Need.................................................................................................................34 Entretien avec Adamao Dahico...................................................................................................36 Le coin des lecteurs.........................................................................................................................40 Labels Immer mehr Labels zieren unsere Produkte. Was steckt dahinter? 21 Philippinen Kurz vor den Kongresswahlen befindet sich das Land wie im Ausnahmezustand. Reproduction/Nachdruck La reproduction des articles est autorisée à condition que la source soit mentionnée. Der Nachdruck ist frei unter der Bedingung, dass die Quelle angegeben wird. Réalisé grâce à un appui financier de la Coopération luxembourgeoise. Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité de l'ASTM et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l‘avis du gouvernement luxembourgeois. Das Beispiel Senegal zeigt, dass Islam und Demokratie sehr wohl miteinander vereinbar sind. 36 Le Brennpunkt Drëtt Welt est une revue luxembourgeoise, éditée par l'Action Solidarité Tiers Monde. www.astm.lu Dahico L'humouriste ivoirien nous parle de son parcours. Si j‘étais président... De surcroît, le président de l‘ASTM est un bénévole - ou une bénévole - comme ce fut le cas ces quatre dernières années. On est donc loin de l’image du PDG classique: la présidence de l‘ASTM veille à ce que les décisions prises par le conseil d‘administration soient mises en oeuvre et à ce que la démocratie interne de l‘association soit respectée. Il s‘agit d‘un travail orienté avant tout vers l‘intérieur de l’organisation. C‘est en fait un iceberg, dont la partie visible ne représente qu‘une infime partie du tout. Si on sait en outre que l‘organisation a connu une forte croissance au cours des dernières années, inutile de préciser que rares étaient les candidats à se bousculer au portillon pour endosser les responsabilités de „président“. Pourquoi dans ce cas se représenter à une fonction déjà assumée et dont on connaît tous les aspects - agréables et moins agréables? Difficile de répondre à cette question. D‘abord parce qu‘on se sent „sollicité“ et qu‘on s’aperçoit que personne d‘autre n‘est disposé à jouer le jeu. À première vue, il peut sembler défaitiste de se faire désigner président „faute de volontaires“. Mais la réalité est bien plus complexe. On peut parfaitement „aimer“ l’idée d’être président tout en renonçant toutefois au poste. En tant que bénévole, on dispose d‘une ressource à la fois rare et gratuite (eh oui, économistes, tenez-vous bien!): le temps qu‘on veut et peut bien investir pour l‘association. En tant que simple membre, on peut à tout moment disposer presque librement de ce temps et s‘investir dans telle ou telle activité. En tant que président, ce libre choix est beaucoup plus restreint, voire parfois inexistant. Dire oui à la présidence de l‘ASTM, c‘est renoncer à une certaine liberté, qui est cependant à la base de tout militantisme. L‘interview accordée par Monique Langevin, présidente sortante, explique très clairement cette contradiction (voir p.31). La question qui se pose dès lors est de savoir si l’on n‘est pas plus utile à l‘association en tant qu‘électron libre. Ce choix incombe au candidat lui-même et à l‘ensemble des membres actifs de l‘association. Ce fut le cas lors de notre assemblée générale de mars 2007. Mais attention: il ne s‘agit pas d‘un mariage, l‘engagement ne vaut que pour deux ans. Richard Graf éditorial „Qui est votre président?“ - C‘est une question qui revient très souvent lorsque les bénévoles et/ou les permanente-s s‘apprêtent à présenter le travail de notre association à l’occasion d‘une des nombreuses manifestations organisées par l‘ASTM. N‘est-ce pas typiquement luxembourgeois que de vouloir identifier toute une organisation, voire tout un mouvement, à travers la personne qui la „préside“, alors qu‘au quotidien, des dizaines de militants sont présents sur plusieurs fronts, traitent des sujets brûlants dans des régions très diverses, négocient des dossiers complexes? Pour une association comme l‘ASTM, qui se préoccupe du (mal-) développement, tant au Sud qu‘au Nord, il serait impensable qu‘une seule et unique personne incarne l’ensemble des activités. International International L’avenir hypothéqué: comment les accords commerciaux sapent le développement Les accords de commerce et d‘investissements conclus dans la plus grande discrétion entre les pays riches et les pays pauvres menacent de priver les pays en développement d‘une place de choix dans l‘économie mondiale. Oxfam International Des pays puissants, avec à leur tête les Etats-Unis et l‘Union européenne (UE), cherchent à conclure des accords de libre-échange régionaux et bilatéraux avec un regain d’énergie sans précédent. Et cela sans les fanfares qui accompagnent les rencontres au sommet et à l‘abri des feux des projecteurs des médias internationaux. Près de 25 pays en développement ont aujourd‘hui signé des accords de libre-échange avec des pays développés, et plus de 100 sont engagés dans des négociations. Deux traités bilatéraux d‘investissements sont signés en moyenne chaque semaine. Pour ainsi dire, aucun pays, aussi pauvre soit-il, n‘a été épargné. Les pays riches utilisent des „accords de libre-échange“ (ALE) bilatéraux et régionaux et des traités d’investissement pour négocier des concessions qui leur sont refusées à l‘Organisation mondiale du commerce (OMC), où les pays en développement peuvent s‘allier et demander des règles plus favorables. Les Etats-Unis ont baptisé leur approche „libéralisation compétitive“ et l‘UE a déclaré son intention d‘utiliser ces accords bilatéraux comme „un marchepied pour conclure les futurs accords multilatéraux“. Des accords indispensables? L‘UE affirme que cette nouvelle génération d‘accords bilatéraux et régionaux est indispensable, si les pays en développement d‘Afrique, des Caraïbes et du Pacifique veulent maintenir leur accès aux 2 marchés européens en pleine conformité avec les règles de l‘OMC. L‘UE a également répété aux pays en développement qu‘elle n‘a pas „d’intérêts commerciaux offensifs“ dans les négociations et qu‘il y aura de longues périodes de mise en oeuvre. Cependant, ses propositions, qui ont une portée considérable, et son approche agressive vont à l’encontre de ces déclarations. La progression inexorable de ces accords de commerce et d‘investissements, négociés pour la plupart à huis clos, menace de saper la promesse d’une réduction de la pauvreté dont étaient porteurs le commerce et la mondialisation. Dans un monde de plus en plus mondialisant, ces accords cherchent à privilégier les exportateurs et les entreprises des pays riches au détriment lesquelles il sera difficile de revenir, qui démantèlent systématiquement les politiques nationales destinées à promouvoir le développement. Les Etats-Unis et l‘UE forcent l’adoption de règles sur la propriété intellectuelle qui réduisent l‘accès des populations défavorisées à des médicaments essentiels, augmentent le prix des semences et autre intrant agricole au point d’être inabordables pour les petits agriculteurs et rendent plus difficile l‘accès des entreprises des pays en développement aux nouvelles technologies. À titre d‘exemple, la proposition d‘accord commercial entre les Etats-Unis et la Colombie augmenterait le prix des médicaments de 919 millions de dollars d‘ici à 2020, une somme qui serait suffisante pour financer les soins de santé de 5,2 „Un marchepied pour conclure les futurs accords multilatéraux“. des pauvres agriculteurs et travailleurs, et comportent de sérieuses implications pour l‘environnement et le développement. Au-delà des traités multilatéraux Dans le pire des cas, ces accords enlèvent aux pays en développement les moyens de gouverner efficacement leurs économies et de protéger leurs ressortissants les plus défavorisés. Allant bien au-delà des dispositions négociées au niveau multilatéral, ils imposent des règles d’une portée considérable sur millions de personnes dans le cadre du système public de santé. Dans le cadre de l‘Accord de Libre-échange entre les Etats-Unis, la République dominicaine et l’Amérique centrale (DR-CAFTA), le prix des produits agrochimiques devrait être multiplié plusieurs fois. Les règles des ALE sur la libéralisation des services menacent de pousser les entreprises locales à la faillite, de réduire la concurrence et d‘étendre le pouvoir monopolistique des grandes entreprises. Par exemple, lorsque le Mexique a libéralisé ses services financiers en 1993 en préparation à l’Accord BP 232 - novembre 2006 International marché local. Dans de telles conditions, non seulement les investisseurs étrangers sont incapables de développer des liens au niveau national, de créer des emplois décents ou d’augmenter les salaires, mais ils exacerbent en plus les inégalités. Les chapitres sur les investisPartout dans le monde, la résistance aux accords de libre-échange sements et les s‘intensifie, comme en 2005 à La Paz (Bolivie). accords bilatéraux dans les ALE exposent les gouvernements à des poursuites de libre-échange de l‘Amérique du Nord de la part des investisseurs étrangers si (ALEAN), les entreprises étrangères ont une nouvelle réglementation est perçue augmenté leur part du système bancaire par l’investisseur comme étant dommade 85 pourcent en sept ans, tandis que geable pour ses intérêts, même si ces les prêts à des entreprises mexicaines ont réformes sont dans l‘intérêt public. Le chuté de 10 à 0,3 pour cent du produit montant des réparations exigées de intérieur brut (PIB), privant les populal‘Argentine à la suite de l’adoption de tions défavorisées des zones rurales de mesures d‘urgence pendant la crise sources de crédit vitales. financière de 2001/2002 sont estimées à 18 milliards de dollars. Services inclus Les accords de libre-échange peuvent imposer une libéralisation radicale des Ces nouvelles règles pourraient égaletarifs douaniers, menaçant les moyens ment menacer l‘accès des populations d‘existence des petits agriculteurs et défavorisées à des services essentiels. empêchant les gouvernements d‘utiliser Dans certains ALE américains, les pays leurs politiques tarifaires pour promouen développement s‘engagent à laisser voir ses activités de fabrication. Par les investisseurs étrangers accéder à leurs exemple, par le biais de ses Accords de secteurs publics si lesdits secteurs sont partenariat économique (APE), l‘Europe ouverts aux entreprises privées natiopropose d‘obliger les pays les plus nales. La divulgation officieuse du projet pauvres du monde à ramener à zéro de texte des mandats de négociations une grande partie de leurs tarifs douades ALE de l‘UE avec l‘ASEAN, l‘Inde, niers. En outre, les ALE ne tiennent pas l‘Amérique centrale, les pays andins et compte des répercussions que peuvent la Corée du Sud montre que l‘UE tente avoir les subsides des pays riches sur les d‘obtenir des dispositions similaires pays pauvres par le biais du dumping, pour l‘eau et d’autres services. ou la pléthore de barrières non tarifaires Dans de nombreux accords, les qui continuent à empêcher l‘accès aux nouvelles règles d‘investissements marchés des pays riches. empêchent les gouvernements des pays en développement d‘exiger des entreprises étrangères qu‘elles transfèrent Transfert de pouvoir leurs technologies, forment des travailleurs locaux ou s’approvisionnent sur le L‘effet général de ces changements de BP 232 - novembre 2006 réglementation est de miner progressivement la gouvernance économique, de transférer le pouvoir des gouvernements à des entreprises multinationales en grande partie incontrôlables, de spolier les pays pauvres des outils dont ils ont besoin pour développer leurs économies et s’assurer une position avantageuse sur les marchés mondiaux. Même si les gouvernements des pays en développement ont maintenant pris de l’aplomb pour défendre leurs intérêts à l‘OMC et dans certains accords régionaux et bilatéraux, la balance de pouvoir dans les négociations actuelles penche toujours fortement en faveur des pays riches et des grandes entreprises économiquement influentes. En outre, dans les pays en développement, les petites entreprises, les syndicats, les organisations non gouvernementales, les groupes de femmes et les populations indigènes disposent de peu de mécanismes de participation, et leurs droits et besoins sont largement négligés. Le commerce et les investissements sont indispensables au développement, et il convient de remédier immédiatement aux déséquilibres qui caractérisent et faussent le commerce mondial et les règles d’investissements. Mais les accords de libre-échange et les traités bilatéraux d‘investissements, source d’inégalité et d’exploitation, empêchent les pays en développement d’adopter les politiques mêmes dont ils sont censés avoir besoin pour lutter contre la pauvreté et ne représentent, en aucune manière, un moyen de mettre le commerce et les investissements au service du développement, ou de construire un monde plus sûr et plus juste. Oxfam International est une confédération de 13 organisations qui rassemblent 3000 partenaires répartis dans plus de 100 pays. Cet article provient du document d‘information „L‘avenir hypothéqué“ (mars 2007), disponible sur demande au CITIM . 3 International RDC: „L’avancée démocratique historique“ Au lendemain des dernières élections présidentielles et législatives en République Démocratique du Congo (RDC), la formule est lâchée: la majorité de la presse occidentale, surtout européenne, salue une „avancée démocratique historique“. Sena Afeto Une fois encore, la confusion entre démocratie et multipartisme a fait légion. D‘après sa définition la plus élémentaire, la démocratie devrait être „un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple“. Du moins, c’est ce qu’on a toujours prétendu dans les pays aspirant à ce système politique. Or, tout régime politique, dont bien sûr la démocratie, connaît à la fois des hauts et des bas. Mais dans nos pays du Sud, surtout africains, tout régime ou système politique n’a semble-t-il que de mauvais côtés. Aucun de nos dirigeants ou presque, y compris ceux élus sur une base „démocratique“, ne parvient à Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), peine à avouer sa défaite au second tour de la Présidentielle contre Joseph Kabila. 4 mettre en place une pratique politique saine et profitant aux peuples. Nos dirigeants ne sont pas atteints du virus démocratique. Tout ce que nous voyons n’est que folklore destiné à satisfaire l’opinion internationale. (MLC), et chef de guerre. Il n’est un secret pour personne que c’est grâce à un partage du pays entre les différents chefs de guerre – le pays était à la merci de six bandes armées, des pays frontaliers étant également impliqués Il suffit que soient „officiellement“ mises en place des institutions pour qu’on parle de démocratie. Peu importe qu‘elles soient régulières ou non. On s’empresse d’en prendre acte ou, le cas échéant, de féliciter les nouveaux dirigeants, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les élections de 2006 La RDC a connu de graves crises socio-politiques au cours de son histoire récente. Crises qui ont semé abus, clientélisme, bafouement des droits fondamentaux, exécutions sommaires, etc. Les deux dernières guerres ont à elles seules causé 3,5 millions de pertes en vie humaine. Ce ne sera pas opportun de retracer ici l‘itinéraire désolant et indécent de ce „pays“ quatre-vingt fois plus grand que la Belgique. Intéressons-nous plutôt à l’actualité. Après une dernière décennie marquée par les crises et les transitions éprouvantes – surtout pour la population, – les Congolais ont été appelés à élire leurs futurs président et parlementaires. De ces élections de juillet 2006 est ressortie la reconduction de Kabila à la présidence de la République. Élu au second tour contre son ex-viceprésident Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de Libération du Congo – qu’un semblant de calme est revenu, permettant d’organiser ces élections. Ce partage a été scellé par les accords de Sun City en Afrique du Sud, en 2002. D’où l’entrée au gouvernement de M. Bemba. Qu‘a donc tiré le peuple de tout cela? Des miettes que ces chefs de guerre aimeraient bien lui offrir gracieusement? Une vraie ambition pour sa nation? Le 1er mars dernier, nous avons assisté à une conférence donnée par la journaliste belge Colette Braeckman, qui connaît bien le pays. On peut saluer ses recherches poussées et une présentation objective sur l’évolution de la situation. Seulement, la question qui demeure posée concerne le sort réservé au peuple. Un certain optimisme ressortait de son analyse. Elle semblait vouloir faire „confiance“ au président réélu qui, selon elle, „cacherait bien son jeu aux BP 235 - avril 2007 International occidentaux et serait animé d’une vraie ambition pour sa nation“. Une démocratie est censée profiter à la population qui délègue le pouvoir à des personnes supposées la représenter valablement. Effectivement, plus de la moitié (70%) des électeurs inscrits ont accompli leur devoir civique. Est-ce suffisant pour parler d’avancée démocratique historique? Ici, dans les pays du Nord, nous dirions que seul le factuel suffit. Il suffit que soient „officiellement“ mises en place des institutions pour qu’on parle de démocratie. Peu importe qu‘elles soient régulières ou non. On s’empresse d’en prendre acte ou, le cas échéant, de féliciter les nouveaux dirigeants et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La pression européenne On connaît la forte pression européenne exercée dans l’organisation de ces élections. Les élections ne vont rien arranger dans nos pays si de profonds changements ne s’y opèrent pas au préalable. Si l’esprit démocratique ne prend pas place dans l’entendement de nos dirigeants, rien ne changera. Cet esprit ne fera pas son chemin tant que les occidentaux privilégieront leurs intérêts dans ces pays au détriment de ceux des populations locales. Kabila a dû accepter de continuer de confier l’exploitation des richesses, surtout minières, de son pays à des entreprises occidentales pour que cette stabilité précaire voie le jour. Les Congolais aspirent plus que jamais à un Etat de droit, à une vie meilleure. Ils en ont surtout assez de ces incessantes crises/guerres qui les martyrisent depuis des années; d’où leur adhésion aux dernières élections. Tout ce que demande ce peuple, c’est la paix et de meilleures conditions de vie. Mais comment y arriver si le pays est à la merci de chefs de guerre qui „auraient accepté de cesser toute initiative armée et faire intégrer leurs troupes dans l’armée régulière“ tout en sachant que leur assurance est leur main mise sur des troupes BP 235 - avril 2007 L‘EUFOR R.D. Congo, force millitaire de l‘Union Européenne, était basée à Kinshassa pour prévenir tout dérapage dans le processus électoral. Son mandat a pris fin en novembre 2006. qui leurs sont fidèles? Nous en voulons pour preuve les récents échanges de tirs d‘armes des 22 et 23 mars à Kinshassa entre la milice de Bemba et l’armée régulière, événement qui a valu à Bemba de fuir le pays pour, selon la version officielle, „se soigner au Portugal“. Une fois encore, on déplore des victimes parmi la population civile. Comment espérer mieux des „dirigeants“ en place lorsque l‘on sait que tout a été mis en œuvre pour empêcher l’opposant historique Etienne Tissekedi et sa formation politique l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), une formation non armée qui a déstabilisé l‘ancien dictateur Mobutu de l’intérieur et facilité son renversement par Kabila-père, de participer aux dernières élections? Preuve que l’esprit démocratique n’y est pas. que, pour que la RDC aille mieux, des infrastructures routières notamment, et une réelle et profonde réorganisation du pays s‘imposaient. Surtout, a-t-elle dit, les contrats miniers existants actuellement devraient être revus. L’Afrique – et la RDC – se redressera et retrouvera une place digne dans le concert des nations lorsque ses intérêts primeront et que sera confiée à ses enfants la possibilité de choisir réellement et librement leurs représentants. Alors seulement pourrons-nous parler d’avancée démocratique historique. Sena Afeto est membre de l‘ASTM. Des intérêts multinationaux? Comment s‘en sortir quand les intérêts des multinationaux occidentaux priment sur ceux des nationaux ? Mme Colette Braeckman a reconnu 5 International Senegal: Islam und Demokratie In den letzten Jahrzehnten hat sich die Demokratie zu einem hohen Ideal entwickelt, dass in den meisten Ländern der Welt zumindest angepeilt wird. Vielfach wurde dabei die Frage aufgeworfen, ob sich die islamische Religion mit demokratischen Grundwerten vereinen lässt. Carole Reckinger Senegal ist eines der wenigen afrikanischen Ländern, das als Demokratie bezeichnet werden kann. Gleichzeitig gehören rund 94% der senegalesischen Bevölkerung der islamischen Religion an. Die Bedeutung des Wortes Demokratie in der senegalesischen Umgangssprache Wolof, Demokaraasi, wird weniger mit liberalen Werten und einem Mehrparteiensystem verbunden, sondern vielmehr mit „Konsens“. Cruise O’Brian beschrieb die damalige Situation mit folgenden Worten: „Alle fünf Jahre konnte man vor den Wahlen über die Regierung und über das Establishment sagen was man wollte. Man konnte sogar öffentliche Kundgebungen abhalten ohne viel mehr als eine minimale Gefängnisstrafe zu riskieren. Die einzige Grundregel auf die die Regierung bestand, war dass sie am Ende als Sieger hervorging.“ Schlussendlich nahm die Herrschaft des „Parti Socialiste du Sénégal“ doch noch ein friedliches Ende, als im Jahr 2000 Oppositionsführer Die Interaktion zwischen der sekulären Staatsgewalt und den Sufi-Bruderschaften schützt in gewisser Weise auch den Staat vor jenem Zusammenbruch, den man in einigen Nachbarländern beobachten konnte. Sie half den Institutionen, die ja größtenteils von der französischen Kolonialmacht importiert wurden und seither vom Westen beeinflusst blieben, sich an den senegalesischen Kontext anzupassen. Nachdem das Land 1960 von Frankreich seine Unabhängigkeit erstritt, wurde es während 40 Jahren vom „Parti Socialiste du Sénégal“ regiert. Der erste Präsident, Léopold Sédar Senghor, trat 1981 zu Gunsten seines Ministerpräsidenten Abdou Diouf ab. Dieser gewann die folgenden Wahlen 1988 und 1993 mit überwältigender Mehrheit, welche allerdings von der Organisation Freedom House als „unfair“ beurteilt wurden. Der irische Akademiker und Politiker 6 Abdoulaye Wade die Wahlen gewann. Er wurde im Februar 2007 mit 56% der Stimmen wiedergewählt. In den 1980er und 1990er Jahren versuchte die damalige Regierung unter Präsident Diouf islamische Reform- und Oppositionsgruppen in das politische System einzufügen. Die Gründung zahlreicher neuer Parteien in dieser Zeit verhinderte, dass sich die Islamisten als einzige Oppositionskraft etablieren konnten. In Folge der wirtschaftlichen Krise Anfang der 1990er Jahre, wurde der „réveil islamique“ durch eine generelles Desinteresse gegenüber religiösen Themen in der Politik ersetzt. Dadurch waren die islamischen Oppsitionsgruppen gezwungen sich der sozialen und ökonomischen Realität des Landes anzunehmen und weitgehend auf die religiöse Rhetorik zu verzichten. So wurden sie ein Teil der politischen Landschaft und ihr Programm war weitgehend mit dem der etablierten Parteien identisch. Die Sufi-Bruderschaften Senegal ist ein sekuläres Land und seine Verfassung garantiert die Religionsfreiheit. Doch einige der mächtigsten Männer Senegals sind Mitglied von islamischen Sufi-Bruderschaften. So spielt z.B. die Mouride-Bruderschaft eine wichtige politische, ökonomische und soziale Rolle im Senegal. Sogar Staatspräsident Abdoulaye Wade gab öffentlich kund, dass er eine Pflicht gegenüber dem „Marabout“ (religiöse Persönlichkeit) seiner Bruderschaft zu erfüllen hat. Auch wenn diese religiöse Einrichtungen in der Vergangenheit keine direkte politische Rolle gespielt haben, so ist ihr Einfluss in der Bevölkerung überaus bedeutend und sie stehen zumindest in einem ständigen Dialog mit den politischen Eliten. Auch ist ihre Fähigkeit Wahlen zu beeinflussen unumstritten, wie die Vergangenheit gezeigt hat. Doch die Interaktion zwischen der sekulären Staatsgewalt und den SufiBruderschaften schützt in gewisser Weise auch den Staat vor jenem Zusammenbruch, den man in einigen Nachbar- BP 235 - avril 2007 International Amtsinhaber Abdoulaye Wade wurde im Februar 2007 als senegalesischer Präsident bestätigt. ländern beobachten konnte. Sie half den Institutionen, die ja größtenteils von der französischen Kolonialmacht importiert wurden und seither vom Westen beeinflusst blieben, sich an den senegalesischen Kontext anzupassen. In den ländlichen Gebieten, die für die Politiker nur schwer zugänglich sind, bringen sie die politischen Botschaften aus der Hauptstadt unter das Volk und werden so zu einem Mittler zwischen den Wählern und der Politik. Im Gegenzug erhalten die Bruderschaften Land, technische Ausrüstung und Bankkredite, die zu einem gewissen Grad wieder der Bevölkerung zugute kommen. Denn obwohl sie viele Anhänger unter der städtischen Bevölkerung haben, bleiben sie vor allem BP 235 - avril 2007 auf dem Land sehr einflussreich. Rückschläge Doch die senegalesische Demokratie birgt auch immer noch seine Schattenseiten. Journalisten und Oppositionspolitiker werden teilweise schikaniert und eingeschüchtert. Im Mai letzten Jahres wurde Abdourahim Agne, Führer einer oppositionellen Reformpartei, eingesperrt und der Aufwiegelung des Volkes angeklagt, als er die Menschen aufforderte dem Beispiel der Ukraine zu folge und Präsident Wade mit friedlichen Protesten aus dem Amt zu jagen. Doch im Vergleich zu den meisten afrikanischen Staaten ist die Demokra- tisierung Senegals weit fortgeschritten. Sie zeigt, dass die islamische Reformagenda durchaus mit demokratischen Werten vereinbar ist. Der Islam hat in Senegal keine hemmende Wirkung auf die Demokratie, sondern laut Cruise O’Brien, die Fähigkeit das Land zusammenzuhalten. Armut, ökonomische und soziale Ungleichheiten, sowie die paternalistische Gesellschaftsstruktur sind für die senegalesische Demokratie weitaus schädlicher. Carole Reckinger studiert an der School of Oriental and African Studies in London. 7 International Débat: la croissance démographique et le (sous)-développement La famine, les maladies n’ont pas pu réguler la croissance démographique dans les pays du Sud comme le préconisait Malthus dans „l’Essai sur le principe de la population“ en 1798. Daniel Noumbissié Tchamo S’il reste vrai que l’augmentation arithmétique des ressources (alimentaires) ne compensera pas les besoins d’une population en pleine croissance, les prévisions de Malthus ont été un échec autant que toutes les mesures contraceptives mises à la disposition de ces populations. Tout porte à croire que c‘est à cause de „la rareté organisée“ qu’un enfant de moins de dix ans meurt de faim ou de maladies liées à la malnutrition toutes les cinq secondes dans le monde (Ziegler, 2005 : 117) car la planète peut de l’humanitaire. C’est d’ailleurs en se lamentant sur la misère des enfants dans le „tiers monde du tiers monde“(Afrique) qu’un animateur français, Pascal Sevran, propose de „stériliser la moitié de la population“ (Var matin, 05-12-06) après avoir établi un lien direct entre les crises de famine et la forte croissance démographique nigériennes en particulier et de l’Afrique en général : „la bite des noirs est responsable de la famine en Afrique … On enverra même de l’argent pour qu’ils [les noirs] puissent continuer à répandre, à semer la mort“ (Sevran : 2005). Cela implique que cette mesure vise à mettre fin, semble-t-il, à ce désastre Ceux qui, comme Pascal Sevran, préconisent la stérilisation, ce qui est de notre point de vue d‘un paternalisme obscène et de mauvais goût, utiliseraient plutôt leur microphone ou leur plume pour inciter à agir en faveur de l’investissement humain. „nourrir“ (sans OGM), ses 6, 2 milliards actuels non sans penser aux générations futures (voir rapport FAO sur l’insécurité alimentaire dans le monde, 2003). Une leçon infâme Mais ceux qui font le lien entre la croissance démographique des populations et le sous-développement des pays du Sud, notamment l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Asie, n’hésitent pas à prescrire les thérapies de choc sous le saut 8 humain, qui rend tout „développement„ impossible et dont l’Occident paie la facture. C’est à partir de cette étincelle que jaillit notre réflexion qui s’inscrit en faux contre toute corrélation forte entre la croissance démographique et le „sousdéveloppement“ dont la famine est l’une des formes d’expression. Ce genre de leçon infâme a soulevé à juste titre les flots de critiques qui, au-delà des contestations sur le fond des propos, montrent que l’enjeu de la démographie ne cesse d’avoir un regain d’intérêt aux yeux du citoyen lambda comme des théoriciens du „développement“. L‘enjeu démographique Le nombre d‘habitants sur terre a en effet franchi la barre des 6 milliards, et les prévisions à l‘horizon 2020 situent la population mondiale entre 7,2 et 8,5 milliards selon un rapport des Nations Unies, World population prospects 1996. (Susan George, 2006, 127). La population des régions les moins développées du monde atteindrait 7milliards tandis que celle des régions développées représenterait près de 1, 3 milliards. Les néomalthusiens comme Paul Erlich y voyaient déjà depuis 1968 „une bombe P“ redoutable, tant pour ces populations que pour l’humanité toute entière. Car la croissance de la population est, selon eux, synonyme de surpopulation, de pénurie d’eau, de déforestation et de famine (conjoncturelle et structurelle), d‘exploitation des enfants, de prostitution juvénile dans les pays du Sud. Ce qui, aux yeux de ces alarmistes, est fort préjudiciable pour la croissance économique, et donc pour l’emploi, d’autant plus que toute nouvelle personne supplémentaire est toujours de trop et implique une productivité nulle. Mais est-ce une „raison majeure“ pour proposer la stérilisation des populations de ces régions, proposition irresponsable d’un animateur de télévision (mais digne d’intérêt pour certains néomalthusiens) de subventionner le contrôle des naissances pour sortir du „sous-développement“? BP 235 - avril 2007 International La première solution est une insulte à la dignité humaine et la seconde une fausse vraie solution qui ne cesse de démontrer ses limites. On ne saurait décréter, sur ces bases-là, la stabilité d’une telle population: en d‘autres termes, on ne peut, par souci d’éradiquer les crises de famine, faire assimiler aux populations du Sud (les plus vulnérables) la conception „à la carte“ qu’on a d’un nouveauné au Nord. Une forte croyance au principe du génie... Premièrement au Sud, compte tenu du niveau de vie façonné par une absence de tout système de sécurité sociale, on attend des enfants qu’ils prennent leurs parents en charge quand ceux-ci sont âgés: on y a une forte croyance au „principe du génie“, à savoir la chance dans le nombre. L’un d’eux peut „réussir“, à l‘instar de Mandela, Fotso Victor, Einstein…, et changer le statut de toute la famille. L’argument du nombre au Sud résiste à toutes les mesures contraceptives classiques, d’autant plus que la mortalité infantile est encore élevée parmi les couches populaires où les couples ont plus d’enfants qu’ils n‘en souhaitent réellement afin de maximiser les chances de gains par rapport aux décès liés à une faible espérance de vie, (moins d’une génération par rapport à la moyenne en Occident pour les mieux lotis) et à des conditions sociales, politiques et climatiques défavorables. À l‘inverse, voir en l’enfant un facteur d’amélioration du bienêtre familial est quelque chose de révolu dans les pays riches. Ici, avoir un enfant est généralement pour les mieux lotis, „une entreprise coûteuse“ précédée d‘une longue réflexion et requérant un réel investissement. Contrairement au Sud où les facteurs socio-économiques et affectifs BP 235 - avril 2007 sont déterminants, le Nord porte encore, dans une certaine mesure, attention au seul facteur affectif. Sans donner raison à la théorie du développement par gradation de Rostow, il faut reconnaître que tel n’était pas le cas pour l’Europe ou dans les sociétés rurales de l’Amérique au XIXe siècle, où le taux de natalité dépassait celui des pays pauvres du Sud aujourd’hui. ...et un contribuable potentiel Deuxièmement, au Sud, dans une croissance démographique, un bébé n’est pas toujours de trop; c’est un futur contribuable potentiel qui participera au financement des programmes sociaux (vu les circonstances, la question des modalités de cette contribution est secondaire). Un aspect que le Nord enviera (avec nuance) à moyen et à long terme car le déclin de la démographie risque de faire péricliter le système de pensions et, partant, la cohésion sociale toute autant que la solidarité entre les générations; à moins que les centres de décisions ne continuent, comme ils le font déjà, de mettre cyniquement leur politique migratoire à la remorque de la politique de l’emploi. De même qu’il n’y a pas, à notre connaissance, de lien direct entre la croissance démographique, la croissance économique et la résorption du chômage, il n’y en a pas entre le déclin de la population et la résorption du chômage. Car tout est d’abord question d’avoir une population formée et innovante prête à saisir les retombées de la croissance (intensive) et à jouer sur les mécanismes de redistribution. Ce qui n’est pas incompatible avec „la pression démographique“ car celle-ci est aussi potentiellement source d’innovation et d’invention technologique, capable d’améliorer la qualité de vie, certes pas à l’échelle d’une „croissance intensive“. Ceux qui, comme Pascal Sevran, en s’alarmant de la situation des enfants misérables, de la famine au Sud (notamment en Afrique) préconisent la stérili- 9 International sation, ce qui est de notre point de vue d‘un paternalisme obscène et de mauvais goût, feraient mieux d‘utiliser leur microphone ou leur plume pour inciter à agir en faveur de l’investissement humain: promouvoir les infrastructures, l’éducation, une santé accessible aux plus démunis, des mécanismes de redistribution intra et interétatiques. Importante démocratisation En clair, c’est le développement humain qui, stimulé, parviendra à stabiliser, voire réduire la population, agissant ainsi comme le véritable contraceptif. „Nous devrions donc probablement laisser chaque pays décider si une population plus nombreuse crée une pression intolérable sur ses ressources naturelles ou s’il s’agit d’un terreau propice au développement de nouvelles idées et d’une nouvelle source de recettes fiscales“ (William Easterly, 2006 :121); d’où l’importance de la démocratie (en termes de libertés de conceptualisation de ses propres besoins sociaux et économiques pour l’intérêt général, mettant en exergue une connexion entre droits politiques et besoins économiques). L’Afrique de transition démocratique peut aussi être en partie l’Afrique de transition démographique. L’Afrique, à l‘inster des autres continents du Sud, connaît de fortes inégalités en matière de taux de natalité tout comme en densité de population: c’est „l’Afrique du plein et du vide“ qui, schématiquement, donne lieu à un littoral méditerranéen, où le ralentissement démographique est certain, et trois ensembles subsahariens à plus ou moins forte croissance dont l’Afrique de l’Ouest (40% du total au subsaharien) et l’Afrique de l’Est (37%) d’un côté et, de l’autre, la diagonale d’un vide relatif, qui passe du Soudan (11 hab/km2) à la Namibie (2hab/ km2) englobant tous les Etats de l’Afrique équatoriale (centrale) loin de l’île Maurice (600 habs/ km2). Nicaragua: du Sandinisme au Danielisme 16 ans après le rejet des sandinistes, Daniel Ortega du Front Sandiniste National de Libération (FSNL) a été réélu en novembre 2006 comme Président du Nicaragua. Kristy Schank Comme on pouvait s‘y attendre, Ortega a bénéficié du soutien du Président vénézuélien Hugo Chávez pendant sa campagne électorale, et a été désavoué par Washington. Ce qui, à première vue, paraît normal, est toutefois surprenant sachant que lors des élections, l’ancien sandiniste s’est rallié, dans son nouveau rôle de dirigeant autoritaire, aux instances conservatrices du pays. Les élections 2006 Ortega figurait parmi les commandants du FSLN qui, le 19 juillet 1979, ont renversé le dictateur Anastasio Somoza Debayle, dernier représentant du clan des Somozas au pouvoir au Nicaragua pendant plus de 45 ans. La révolution sandiniste s‘est maintenue jusqu’en 1990 avec Ortega à la présidence dès 1985. Plusieurs réformes ont été réalisées au cours de ces années, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la réforme agraire. Après la chute du régime sandiniste, le pays centraméricain a connu une forte influence néolibérale marquée par de nombreuses privatisations dans les secteurs publics, comme la distribution de l’énergie, les communications et l’éducation, accompagnées de multiples tentatives de privatisation de l’eau. Ces mesures ont, entre autres, conduit à un appauvrissement général, à des taux d’analphabétisme et de chômage désormais assez élevés ainsi qu‘à un accès limité à l’éducation. Après deux candidatures présidentielles infructueuses, Ortega s’est zoom Les élections au Nicaragua en novembre 2006 „Lentement, mais proprement“, ainsi ont eu lieu les élections du 5 novembre 2006 au Nicaragua. Le taux de participation, qui a atteint 67% des 3,66 Mio. d’habitants ayant le droit de vote, est supérieur à celui enregistré dans le reste de l’Amérique latine, mais inférieur à celui qui a marqué les élections tenues précédemment au Nicaragua. Daniel Ortega, du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), l‘a emporté avec 37,99% des voix. Les autres candidats ont pour leur part obtenu 28,30% pour le conservateur Eduardo Montealegre, de l’Alliance Libérale de Nicaragua (ALN), et 27,11% pour José Rizo, du Parti Libéral Constitutionnaliste (PLC). Le quatrième candidat, Edmundo Jarquín, du Mouvement de Rénovation Sandiniste (MRS), a quant à lui recueilli 6,29 % des suffrages. Les résultats reflètent plus au moins la répartition des sièges au Parlement: FSLN, 38 sièges; ALN, 24; PLC, 25; MRS, 5. Daniel Tschamo est membre de l‘ASTM. 10 BP 235 - avril 2007 International représenté lors des élections de 2006. La campagne, dirigée principalement par son épouse et manager Rosario Murillo, s‘intitulait „réconciliation, unité nationale et amour“ et reflétait le rapprochement entre Ortega et la spiritualité de l’Eglise catholique. Sur le plan international, la campagne électorale a été soutenue par le président vénézuélien Hugo Chávez, qui avait promis au peuple nicaraguayen du pétrole à prix réduit en cas d’une victoire d‘Ortega. Au contraire, les Etats-Unis ont réagi à la candidature sandiniste en menaçant de bloquer les „remesas“1 en cas de victoire sandiniste. Fidel Castro et Hugo Chávez étaient parmi les premiers à féliciter Ortega pour sa victoire électorale et à lui souhaiter la bienvenue dans le cercle des nations latino-américaines ayant viré à gauche. Cependant, bon nombre d‘acteurs progressistes et de représentants de la gauche à l’intérieur du pays se méfient de plus en plus de „leur“ candidat sandiniste. Les rebondissements dans le parcours politique de Daniel Ortega au cours des dernières quinze années n’était que trop visibles... Critique de la gauche Au coeur des critiques exprimées par ses ex-camarades figure le pacte conclu par Ortega avec l’ancien président libéral Arnoldo Aleman (PLC) à la fin des années 90. Tous deux se sont assurés le contrôle des instances centrales, telle que la Cour Suprème de Justice. En outre, c‘est grâce à une modification de la constitution concernant la loi électorale, commanditée précisément par Aleman et Ortega, que ce dernier a remporté les élections de 2006. Cette modification portait sur la réduction du nombre de voix nécessaires pour gagner les élections au premier tour, le taux passant de 45% à 35%. La victoire d’Ortega résulte également du fait que les partis de la droite libérale n’étaient pas unis et que le jeune Mouvement de Rénovation Sandiniste (MRS), BP 235 - avril 2007 „L‘amour est plus fort que la haine“: graffiti électoral en faveur d‘Ortega, à Léon (Nicaragua) qui s’était formé autour de l’ancien maire sandiniste de Managua Herty Lewites, demeurait méconnu, surtout dans les régions rurales. À Managua, le MRS a pu réunir des personnalités de la gauche progressiste du pays, dont de nombreux artistes et activistes sandinistes (surtout des femmes), qui se sont détournés d’Ortega et de la direction officielle du FSLN comme p. ex. les frères Mejia Godoy, Sergio Ramirez, Ernesto Cardenal, Giaconda Belli et Vilma Muñez. Ils critiquent surtout le nouvel autoritarisme d’Ortega, la corruption et l’absence de démocratie à l’intérieur du Frente, dont la direction actuelle a notamment renoncé à tenir des pré-élections internes avant la présidentielle. La bipolarité rompue a rassemblé le FSLN, les militaires et l’Eglise, allant jusqu‘à se présenter avec l’ex-chef des Contras, Morales Carazo, en tant que vice-président. Il n’est donc pas surprenant que la victoire d’Ortega soit saluée à la fois par des forces de gauche latinoaméricaines et par des entrepreneurs, financiers et banquiers proaméricains. Néanmoins, une grande partie de la population nicaraguayenne se méfie des derniers propos populistes d’Ortega et constate avec inquiétude le processus de transformation au sein du FSLN du „sandinismo au danielismo“, comme le remarquent certains journalistes internationaux. Kristy Schank est membre de l‘ASTM (1) Argent envoyé par les travailleurs nicaraguayens émigrés aux En 2007, après les élections, la bipolarité du système politique nicaraguayen des décennies passées semble rompue. Le gouvernement actuel est composé d’un mélange de représentants des différents partis, tout en conservant le pacte entre Ortega et Aleman (FSLN-PLC). Ortega Etats-Unis à leur famille. Au total, leur montant est estimé à environ 700 millions de dollars. 11 International Entretien Ernesto Cardenal: „des révolutions, il y en aura toujours!“ En visite au Luxembourg en mars 2007, Ernesto Cardenal a fait honneur à son image de franc parleur. Dans une interview accordée au Centre d‘Information Tiers Monde (CITIM), le poète révolutionnaire nicaraguayen ne cache pas son antipathie envers le nouveau gouvernement de son ancien compagnon de lutte, Daniel Ortega. qu’une seule conférence de presse et il n’avait toujours pas désigné les membres de son gouvernement, à part les ambassadeurs aux Etats-Unis, au Costa Rica et à Cuba. Le gouvernement est donc toujours un mystère pour moi. De plus, le vote à été minoritaire avec seulement 38% des votes en faveur d‘Ortega. Plus de 60% des votes étaient donc contre lui. Ce n‘est que grâce au nombre élevé de candidats et aux divisions entre ceuxci qu‘il a remporté ces élections. Il ne représente pas la majorité du pays. Ce qui est intéressant, c’est que le pouvoir ne semble pas reposer entre les mains d’une personne, mais de deux: lui et son épouse. C‘est elle qui rédige toutes ses déclarations. Apparemment, elle décide également du choix des ministres. Prêtre, poète, révolutionnaire: Ernesto Cardenal est une véritable légende vivante. Au Centre Culturel Neumünster, il a démontré ses talents d‘écrivain et, quelques heures plus tôt, il nous a rappelé son engagement inébranlable Quelle est votre réaction face à l’élection de Daniel Ortega en novembre 2006 au Nicaragua ? Je ne suis pas contre l’élection de Daniel, mais on avait un autre candidat sandiniste, qui ne l’a pas remportée. Comment envisagez-vous l‘avenir du nouveau gouvernement? Est-il mieux que le précédent? Je ne peux pas le dire. Quand je suis parti 12 pour l‘Europe, il était au pouvoir depuis un mois à peine. Cela fait maintenant deux semaines que je suis en tournée avec le Grupo Sal en Allemagne, en Autriche etc. Vous êtes certainement mieux informé que moi sur la situation au Nicaragua. Tout a commencé dans le plus grand secret. Pendant toute la campagne électorale, il n’y a pas eu de déclaration ni de conférence de presse. Pendant le premier mois de son gouvernement, il n’a donné Le programme électoral d’Ortega était sensiblement différent de celui de son premier gouvernement... Le programme électoral de Daniel parle de réconciliation, d’unité nationale et d’amour. On ne sait pas ce que cela signifie. Sa position vis-à-vis des Etats-Unis est également très différente. Oui. Il s’est rapproché un peu de tous les gouvernements de la région, aussi bien des Etats-Unis que des gouvernements de gauche comme Cuba, le Vénézuela, et même l’Iran. C’est ambigu, tout cela a été passé sous silence. Il a souscrit une convention avec l’Iran, mais ne l’a jamais publiée. BP 235 - avril 2007 International Opportunisme politique? nous en Europe. Que pensez-vous de ce personnage? Oui. Que pensez-vous de tous les gouvernements de gauche en Amérique latine qui ont remporté des élections l’année passée ? Je suis en faveur de tous ces gouvernements, mais je crois que le gouvernement d‘Ortega ne sera pas de gauche. Il ne peut pas être de gauche, parce que son programme est basé sur l’unité nationale, la réconciliation et sur une alliance avec les somozistes et la contrerévolution, avec des capitalistes et des entrepreneurs. Rétrospectivement,comment voyez-vous le premier gouvernement d’Ortega? La déception fut très grande lorsqu‘il sombra dans la corruption... C’est pourquoi bon nombre de sandinistes ont quitté le parti. Parce qu’on voyait que ce n’était plus la révolution, mais une trahison faite à la révolution. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de la révolution. Les gouvernements de droite qui ont suivi ont annulé la plupart des progrès en matière de réforme agraire, de santé et d’éducation, à part peut-être la culture. Le plus grand succès de la révolution a avoir survécu est la démocratie. Bien que les gouvernements suivants aient été pro-capitalistes, néolibéraux et corrompus, ils étaient tout de même démocratiques. Il y a eu la liberté de presse, le pluralisme politique et des élections libres. Un autre succès a été l’instauration de l’armée sandiniste, qui s’appelle maintenant l’armée nationale, mais qui est toujours la même. Elle ne s’implique plus dans la politique comme ce fut le cas avant la révolution et elle est respectée par l‘ensemble de la population; elle n’est plus au service d’un seul parti. L’image d‘Hugo Chavez (président du Venezuela) est très ambiguë chez BP 235 - avril 2007 90% des médias de communication appartiennent à 3 grandes multinationales nord-américaines. Toutes les informations que vous recevez ici, y compris celles concernant le Nicaragua, passent par ces multinationales et une grande partie de ces informations sont simplement fausses. On transforme une partie de l’information et on en passe une autre sous silence. Le Venezuela vit une nouvelle révolution, mais les médias ont ridiculisé Chavez, l‘ont présenté comme un bouffon, un clown ou un fou. C‘est également la façon dont on présente la révolution cubaine et dont on a caricaturé Fidel. Je suis sûr que les gens ici au Luxembourg qui ont visité Cuba n’ont pas retrouvé l’image de l‘île que véhiculent les médias capitalistes. C’est également ce qui est arrivé à la révolution au Nicaragua. Ceux qui y sont allés, y compris des gens d’ici, pourraient témoigner que c’était une bonne chose. Mais les médias étatsuniens ont dit le contraire. Ce qui est intéressant avec la révolution actuelle au Venezuela, c’est que c’est une révolution bolivarienne. C’est le vieux rêve d’une Amérique latine unie, face à l’Amérique du nord. Et c’est pour cela qu’il est attaqué, le président Chavez, pour cette attitude bolivarienne. Je suis un grand admirateur, mais aussi un ami de Chavez. Par contre, je ne suis pas d’accord avec l’aide qu’il apporte à Daniel Ortega, mais il peut faire ce qu’il veut. Ce sont des raisons d’Etat, je suppose. Comment voyez-vous le futur de la révolution à Cuba ? Je ne peux pas le savoir, mais je crois que la révolution se poursuivra. Avec ou sans Fidel. Une question sur la religion : comment voyez-vous le futur de la théorie de la libération ? Lors de la deuxième visite du pape JeanPaul II au Nicaragua, un journaliste lui avait demandé dans l’avion ce qu’il pensait de la théorie de la libération. Le pape avait alors répondu que ce n‘était plus un danger puisque le communisme était mort. Plus tard, l’évêque brésilien Casaldaliga affirma à cet égard que tant qu’il y aurait des pauvres, il y aurait la théorie de la libération. Cela est important, parce que l’ancien pape tout comme le pape actuel l’ont toujours combattue. Les deux papes ont combattu la vraie Eglise. Tous les succès obtenus par l’Eglise ont été niés et annulés par ces deux papes. Ainsi ont-ils fait reculer l’Eglise au lieu de la faire avancer. Est-ce que selon vous ce retour en arrière s’est accéléré depuis l’avènement de Joseph Ratzinger ? C’est resté la même chose, puisque de toute façon Ratzinger menait déjà la „Le triomphe de la révolution est le triomphe de la poésie“: après la chute du dictateur Somoza en 1979, Ernesto Cardenal devient Ministre de la Culture du gouvernement sandiniste. 13 International politique du pape antérieur. Je ne pourrais pas dire si c’est mieux ou pire, ça me semble simplement la même chose. Est-ce que le monde verra encore beaucoup de révolutions ? Des révolutions il y en aura toujours, c’est comme avec le feu ou avec les langues. Au début, il y avait la Révolution française, laquelle nous a tous influencés. Malgré la terreur et la guillotine, elle a quand même imposé la démocratie à ce monde. Il y a eu des révolutions depuis et il y en aura d’autres. La première et la plus grande des révolutions fut celle de Jésus, qui disait qu’il fallait instaurer le gouvernement de Dieu sur Terre et qu’il fallait changer le monde. Cette révolution est toujours vivante, entre chrétiens et non-chrétiens. Parfois les non-chrétiens sont plus fidèles à la doctrine du Christ que les chrétiens eux-mêmes. La révolution sociale, Jesus l’a faite aussi. En parlant de révolution sociale, quelle est actuellement la force des mouvements populaires au Nicaragua? On ne sent pas qu’ils ont beaucoup de force. Avec une première révolution qui avait suscité tant d‘espoirs mais qui s‘est brisée, et avec le faux sandinisme de Daniel Ortega aujourd’hui, le peuple ne semble guère convaincu de la cause révolutionnaire. Il règne surtout une grande frustration dans le pays. Europäische Kommission: Verhaltenskodex für EU-Geber Der EU-Kommissar Louis Michel schlägt einen Verhaltenskodex vor, der zukünftig die Hilfsgelder der EU-Mitgliedsstaaten besser koordinieren soll. Nachdem der Europäische Rat sich im Jahre 2005 auf eine quantitative Erhöhung der öffentlichen Entwicklungszusammenarbeit bis 2015 geeinigt hat, soll nun auch eine qualitative Verbessserung der Hilfe eingeleitet werden. Das Hauptaugenmerk der EU-Kommission fällt dabei auf eine bessere Koordinierung der einzelnen Mitgliedsstaaten in ihren Anstregungen. Zu diesem Zweck hat Louis Michel Anfang März einen freiwilligen Verhaltenskodex vorgestellt. Das Ziel dabei ist nach eigenen Worten der Abbau von Bürokratie, Einsatz der Gelder, wo sie am meisten benötigt werden, Bündelung der Hilfe und Arbeitsteilung mit Blick auf mehr, bessere und raschere Hilfe. „Hilfe soll helfen und nicht zur Belastung werden. Wir müssen innerhalb der EU Bürokratie abbauen und zu einer besseren Aufgabenteilung gelangen. Der von der Kommission vorgeschlagene Verhaltenskodex basiert Si vous aviez dû sacrifier une chose dans votre vie, auriez-vous sacrifié la révolution, la poésie ou Dieu? J’aurais sacrifié tout ce que Dieu m’aurait demandé de sacrifier. Propos receuillis lors de la conférence de presse au CITIM le 3 mars 2007. Traduit de l‘espagnol par Marc Keup. 14 „Hilfe soll helfen und nicht zur Belastung werden.“ EU-Kommissar Michel will die Gelder der Mitgliedsstaaten besser koordinieren. auf bewährten Methoden; die Gelder werden dort eingesetzt werden, wo man sie am dringendsten braucht, und sie werden so eingesetzt, dass sie wirksam zur Ausmerzung der Armut beitragen.“ so der EU-Kommissar. Die Kommission schlägt beispielsweise vor, dass die Geber ihr Engagement je Partnerland auf diejenigen beiden Sektoren beschränken, in denen sie den größten komparativen Vorteil bieten. Dieser Grundsatz kann dazu führen, dass ein Mitgliedstaat die Verantwortung für die Abwicklung seines Hilfeprogramms in einem bestimmten Bereich einem anderen Mitgliedstaat überträgt, der dazu besser in der Lage ist. Heute konzentrieren sich zu viele Geber auf Erfolgsländer wie Vietnam, während andere oft fragile Länder wie die Zentralafrikanische Republik häufig vernachlässigt werden. Es wird daher vorgeschlagen, dass alle EU-Geber den „unterfinanzierten“ oder vernachlässigten Ländern wenigstens einen Teil ihres Hilfebudgets widmen. Ausserdem kommt es immer wieder zu beträchtlichen Überschneidungen bei der Hilfe. In Tansania beispielsweise gibt es über 600 Projekte im Gesundheitsbereich, meist zur Bekämpfung von HIV/AIDS. In Kenia werden Arzneimittel von 20 Gebern über 13 verschiedene Beschaffungsstellen erworben. Eine durch den freiwilligen Verhaltenskodex erreichte wirksame Arbeitsteilung zwischen den EU-Gebern soll nun derartigen Situationen ein Ende bereiten. Inwieweit das Konzept der Kommission schlußendlich erfolfreich sein wird, hängt allerdings vom Willen der EU-Mitgliedsstaaten ab. BP 235 - avril 2007 International Labels unter der Lupe am Beispiel Bananen: Steckt im Frosch ein verwunschener Märchenprinz ? „Wir haben keinen Einfluss darauf was Chiquita in seiner Werbung schreibt.“ Diese Aussage kommt nicht von einer Gruppe von kritischen Minderheitsaktionären oder von aufmüpfigen Bananenpflückern in Costa Rica. Es ist vielmehr die Antwort von Oliver Bach, einem Verantwortlichen der US Umweltorganisation Rainforest Alliance. Diese NGO schmückt mit ihrem Frosch-Label die gelben Früchte des Multis Chiquita. Jean-Louis Zeien sensibel“ darstellt. Anlass und Ort dieser kritischen Frage: ein Workshop auf der Tagung „Labels unter der Lupe“, die von 13 Schweizer NGOs Mitte Februar in Obige Aussage ist seine Antwort Bern organisiert wurde. auf die Frage, ob er es als zulässig Zu diesem Zeitpunkt war in diesem empfinde, dass aufgrund der Rainforest Workshop den meisten der Anwesenden Alliance Zertifizierung, Chiquita sich in bereits klar: mit biologischem Anbau seiner Einführungswerbung als „streng hat Chiquita und auch ihr Zertifizierer ökologisch, sozial gerecht und kulturell Rainforest Alliance nichts zu tun. Auf ihrer Internetseite (www.rainforest-alliance.org) könne jeder Einblick nehmen in die ökologische Kriterienliste die von der US-Umweltorganisation abverlangt werden, so Oliver Bach. In der Tat werden dort eine Reihe von messbaren Kriterien angeführt wie z.B.: Entwaldungsverbot, Verbot von bestimmten Chemikalien, Standards für Abfallbeseitigung etc. Für den kritischen Beobachter bleibt eine Frage offen: Genügt dies um sich als „streng ökologisch“ „Das neue Chiquita Label mit dem Siegel der Rainforest Alliance zu bezeichnen oder steht für gute Arbeits- und Lebensbedingungen auf den Plantagen kann es nicht beim sowie für eine nachhaltige Landwirtschaft, in der Umweltschutz groß Normalverbraucher geschrieben wird“ so die Firma Chiquita auf ihrer Homepage www. chiquita.de. Etiquettenschwindel? zu dem falschen BP 235 - avril 2007 Eindruck führen, hier wäre ein biologischer Chiquita-Landbau am Werke? An dieser Frage scheiden sich dann wohl die Geister. Der Moderator des Workshops, François Meienberg von der Schweizer NGO „Erklärung von Bern“, wandte sich dann der Frage zu, inwiefern das Frosch-Label von Rainforest Alliance etwas mit Fair Trade zu tun habe. Nein, lautete die eindeutige Antwort von dem Verantwortlichen, da seien sie als Umweltorganisation nicht kompetent, das wäre eindeutig der Bereich der Fairhandelsorganisationen wie Max Havelaar oder TransFair. Mit anderen Worten: bei Chiquita-Rainforest Alliance gibt es keine garantierten Mindestpreise mit einer Fair Trade Prämie oder andere Maßnahmen des fairen Handels. Dies bleibt die „Auszeichnung“ des Fairen Handels. Chiquitabanane - weder fair gehandelt noch biologisch angebaut Damit dürfte wohl klar sein: Bei Chiquita mit Frosch-Label wird weder fair gehandelt noch biologisch angebaut. Also doch kein verwunschener Märchenprinz, der im Frosch auf der Banane steckt ? Aber Chiquita setzt laut Frosch-Label auch soziale Akzente mit z.B. Schulungsprogrammen und dem Bau von Schulen auf den Plantagen. Dabei gibt es auch hier wesentliche Unterschiede zum fairen Handel wie z.B. 15 International in der Förderung von emanzipatorischen Modellen resp. betrieblichen Mitbestimmungsrechten. Auf der Tagung wurde deutlich spürbar, welche Spannungen weiterhin im Verhältnis zu den Gewerkschaften vor Ort bestehen. Immer wieder wird von Gewerkschaftsseite aus dem Süden darauf hingewiesen, dass die Freiheit einer gewerkschaftlichen Organisation der Arbeiter nicht gewährleistet sei und systematische Diskriminierungen stattfinden würden. Fair Trade setzt dabei konsequent auf Emanzipation: Vor allem bei den Kleinbauernkooperativen bestimmen die Mitglieder selbst, wo sie investieren möchten und wie sie selbst ihre Arbeitsund Lebensbedingungen dank den Fair Trade Mehreinnahmen verbessern möchten. Labels – eine Notwendigkeit ? Also doch der Faire Handel als alleiniger Polarstern, der in der Ferne leuchtet, wie ein Teilnehmer des Workshops bemerkte ? Kritik am Fairen Handel gab es trotzdem auch seitens Helge Fischer von Banafair, des zweiten Redners. Helge Fischer lehnte zunächst das Zertifizierungssystem von Rainforest Alliance als nicht ausreichend glaubwürdig ab. Er ist der Meinung, dass es im fairen Handel auch einige Vorgehensweisen gibt, die verbesserungswürdig sind. Er beanstandet, dass die Kontrollkosten, die in den Ländern des Südens anfallen, von den Produzenten selbst getragen werden müssen. (Bei den biologischen Zertifizierungssystemen ist dies auch der Fall.) Darüber hinaus bergen laut Helge Fischer die Labels ein Verständnisproblem für alle Beteiligten – vom Produzenten bis zum Konsumenten. Zu viele Labels würden in den Industrieländern entwickelt werden und die Produzenten im Süden hätten ihre Mühe die unterschiedlichen Kriterien, Bedingungen, Standards etc. zu verstehen und zu erfüllen. Auch die Konsumenten 16 könnten sich in diesem Labeldschungel nicht mehr zurecht finden. Martin Rohner, der Direktor der Schweizer Fair Handelsorganisation Max Havelaar (der Schwesterorganisation von TransFair-Minka) war der Dritte am Rednerpult des Workshops. Er wies darauf hin, dass der Faire Handel nur funktionieren und den Produzenten Mehreinnahmen bringen könne, wenn eine seriöse Kontrolle auch im Süden stattfindet. Diese würde natürlich auch Kosten mit sich bringen. Darüber hinaus gebe es im Fairen Handel einen Hilfsfonds, der benachteiligten Produzentengruppen bei Bedarf finanziell unter die Arme greifen könne zwecks Finanzierung der Kontrolle. (Alle anfallenden Kosten wie z.B. Entwicklung von Fair Trade Standards und Kontrollen in den Ländern des Nordens werden von den Fairhandelsorganisationen in den europäischen Ländern finanziert.) Die Existenz von Labels wäre in den Augen des Max Havelaar Direktors absolut vertretbar und notwendig. Allerdings nur, wenn das Label einen tatsächlichen Mehrwert gegenüber den handelsüblichen Praktiken garantieren würde. Beim Label des fairen Handels sei dies eindeutig der Fall. Die Kritik an Rainforest Alliance, die mit Chiquita zusammenarbeiten, war nicht auf diesen Workshop beschränkt. Am Vormittag hatte der Gewerkschaftsvertreter der Bananenplantagenarbeiter aus Costa Rica die Glaubwürdigkeit von Rainforest Alliance bereits in Frage gestellt und von massiven Einschüchterungen der Arbeiter durch das Management auf den Plantagen berichtet, die im Vorfeld der Kontrollbesuche der Umweltorganisation stattfanden. Daraufhin bot Oliver Bach von Rainforest Alliance dem Gewerkschaftsvertreter ein ehrliches Gespräch an, man solle sich doch gemeinsam an einen runden Tisch setzen. Auf solche öffentlichkeitswirksamen Aussagen solle er verzichten, denn vor zweieinhalb Jahren sei ein solches Angebot schon erfolgt mit dem Resultat dass er als Gewerkschaftsver- Beim Label des fairen Handels steht die Eigenverantwortung der Produzenten im Vordergrund (photos: Transfair-Minka). treter seitdem nichts mehr von Rainforest Alliance gehört habe. Im Kreuzfeuer der Kritik Überhaupt hatten die Chiquita und Rainforest Alliance Vertreter es an diesem Vormittag sehr schwer bei einem überwiegend kritischen Publikum, so BP 235 - avril 2007 International auch der Senior Director Corporate Responsibility von Chiquita George Jaksch, der sich bemühte, die Nachhaltigkeit bei der Produktion von Chiquita Bananen hervorzustreichen. Das größte Eingeständnis vergangener Verfehlungen des Multis, das Herr Jaksch verlauten ließ, lag darin, dass Chiquita bei der Prägung des Begriffs ‚Bananenrepublik’ eine maßgebliche Rolle gespielt habe. Ansonsten pries er insgesamt die Wandlung des Konzerns an, der seit 1992 sowohl ökologisch als auch sozial auf dem rechten Weg sei mit Hilfe von Rainforest Alliance. Auch wenn Chiquitas Anstrengungen um ökologische und soziale Verbesserungen anzuerkennen sind, so blieb die Skepsis bei vielen Teilnehmern der Tagung jedoch groß. „Zu grausam war die Ausbeutung von Mensch und Natur während eines Jahrhunderts“ (Ursula Brunner, Ehrenpräsidentin von terrafair in tf 6/2006) und darüber hinaus gibt auch die rezente Vergangenheit Anlass zu Zweifel an dem Wandel, denn der Konzern musste zugeben, in Kolumbien terroristische Gruppen finanziert zu haben (siehe Artikel Seite 18). Solche Beispiele tragen dazu bei, dass trotz Bemühungen von Chiquita in Zusammenarbeit mit Rainforest Alliance, Zweifel an der wundersamen Wandlung des Frosches in einen Märchenprinzen aufkommen. Vor dem Hintergrund der Forderung von kritischen Verbrauchern nach einer umwelt- und sozialverträglicher Produktion wirft das natürlich auch weitere Fragen auf : Wieso hat bislang Chiquita das neue Frosch Label nur in einigen Verbraucherländern eingesetzt, darunter die Schweiz und Luxemburg, Länder in denen der Konzern tatsächlich seit der Einführung der Fair Trade Bananen an Boden verloren hat oder sich die Frage nach der sozialen Verantwortung von Unternehmen deutlicher stellt? Handelt es sich tatsächlich nur um eine Testphase bevor es weltweit eingeführt wird, oder ist es kein Zufall, dass bislang dort mit dem Froschlabel gearbeitet wird, wo BP 235 - avril 2007 Fair Trade Bananen durch ihren großen Marktanteil (56 % in der Schweiz!) dem Giganten teilweise empfindliche Einbussen bescherten? Fragen zur nachhaltigen Entwicklung von Labels Abschließend stellen sich einige wesentliche Fragen sowohl für die Fair Trade Bewegungen bzw. NGOs als auch für die Politik, die ihre jeweilige Verantwortung in diesem Bereich übernehmen müssen: Kann resp. soll eine NGO eine Partnerschaft aufnehmen mit multinationalen Konzernen, welche die unbe- tiven mit der Vermehrung von Labels umgehen, die nachhaltige Entwicklung auf ihre Fahnen geschrieben haben, aber mit ihren Kriterien weit unter den Standards des fairen Handels liegen? Welchen Labels gelingt es, das Vertrauen der Verbraucher zu gewinnen und welche Labels werden verschwinden? In manchen europäischen Ländern wurden bereits erste Kontakte geknüpft und Kooperationen zwischen Fair Trade Organisationen und einem multinationalen Unternehmen aufgebaut. Solche Schritte bergen gleichermaßen Risiken als auch Chancen: Wird hier der Fair Trade Ansatz nur als soziales Feigenblatt gebraucht oder geht es dem Unter- Die Labels inklusive des Fair Trade Garantiezeichens dürfen nicht zur Imagepflege missbraucht werden, sie müssen sich ihre Glaubwürdigkeit am Wirkungsgrad der positiven Fairänderungen von Arbeits- und Lebensbedingungen der Menschen im Süden unter Beweis stellen. quemen Wahrheiten ihrer vergangenen Geschäftspraktiken leugnen oder nicht bereit sind diese aufzuarbeiten? Kann eine NGO Kriterien entwickeln, die Kommunikation jedoch dem jeweiligen Konzern überlassen und auf eine Regulierung der Aussagen des Konzerns in Bezug auf Ökologie und Soziales verzichten? Welche Voraussetzungen müssen erfüllt sein in Bezug auf Vergangenheitsbewältigung eines Konzerns damit eine NGO nicht ihre Glaubwürdigkeit aufs Spiel setzt bei einer Zusammenarbeit mit diesem Konzern? Wie kann resp. muss die öffentliche Hand regulierend eingreifen, damit Labels Mindestbedingungen erfüllen? Wie hoch soll der Mehrwert gegenüber den handelsüblichen Praktiken sein, damit der Einsatz eines Labels überhaupt gerechtfertigt ist? Wie sollen die Fair Trade Initia- nehmen um die Nutzung von neuen Marktnischen resp. das Aufpolieren von Imageschwierigkeiten? Oder können solche Kooperationsmodelle ernsthafte Anzeichen sein für die Wahrnehmung einer sozialen Verantwortung, die besonders auch multinationale Unternehmen in den Ländern des Südens haben? Damit die Spreu vom Weizen getrennt wird, muss auf diese Fragen in möglichst naher Zukunft eine Antwort gefunden werden, am besten in Zusammenarbeit mit den betroffenen Menschen im Süden. Die Labels inklusive des Fair Trade Garantiezeichens dürfen nicht zur Imagepflege missbraucht werden, sie müssen ihre Glaubwürdigkeit am Wirkungsgrad der positiven Fairänderungen von Arbeits- und Lebensbedingungen der Menschen im Süden unter Beweis stellen. 17 International Kolumbien: Chiquita zahlte Schmiergelder an Terrororganisationen Der weltgrößte Bananenproduzent Chiquita musste sich vor einem US-Gericht wegen der finanziellen Unterstützung von Terrororganisationen verantworten. Mit der Zahlung von 25 Millionen US-Dollar entzog sich der Konzern nun einer Verurteilung. Diese wandern allerdings in die Staatskasse der USA, anstatt die Opfer zu entschädigen. Kristy Schank Vor kurzem musste Chiquita eingestehen, zwischen 1997 und 2004 insgesamt 1,7 Mio. US-Dollar Schmiergelder an die paramilitärische Vereinigung Autodefensas Unidas de Colombia (AUC) in Kolumbien gezahlt zu haben. Von 1990 bis 1997 erhielt die FARC (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia) diese Zahlungen, die vor der AUC die Anbaugebiete von Chiquita in Uraba und Santa Marta im Norden Kolumbiens kontrollierte. Sowohl die ultrarechten Paramilitärs als auch die links gerichtete Guerilla gelten in den USA spätestens seit 2001 als terroristische Organisationen und somit ist deren finanzielle Unterstützung verboten. Beide Organisationen sind verantwortlich für zahlreiche Massaker an der Zivilgesellschaft im lang andauernden Bürgerkrieg in Kolumbien, sowie für einen Grossteil des Kokainexports. Chiquita hat nun eine Strafzahlung von 25 Mio. Dollar angekündigt, um sich von der Klage des US-Gerichtshofes freizukaufen. Schutzgelder ? Chiquita behauptet die Gelder seien Schutzgelder gewesen, die die Sicherheit ihrer Angestellten gewährleisten sollten. Dies klingt im kolumbianischen Kontext durchaus plausibel, doch stellte die Staatsanwaltschaft ausserdem fest, dass im Hafen von Carepa 3.000 Sturmgewehre des Typs AK 47 und 5 Millionen Patronen des Kalibers 5,62mm in einer Lagerhalle der Chiquita-Tochterfirma 18 Chiquita zahlte jahrelang Schmiergelder an die paramilitärische Organisation AUC und an die linke Guerilla FARC (Photo: Jason P. Howe) . Panadex S.A. abgeladen wurden. Wer sich auch nur annähernd mit der über hundertjährigen Geschichte des Konzerns auseinandergesetzt hat, weiß wie zynisch solche Worte aus dem Mund des weltgrößten Bananenproduzenten klingen. Chiquita wurde 1899 als United Fruit Company (UFC) gegründet mit Sitz in Cincinnati, Ohio (USA) und mit Hauptanbaugebieten in Zentralamerika, der Karibik, sowie Kolumbien und Ecuador in Südamerika. Durch das Schaffen gewaltiger Infrastrukturen erlangte die UFC sehr früh eine entscheidende Machtstellung in diesen Ländern. Die bereitgestellte Infrastruktur, besonders im Transportwesen, beschränkte sich jedoch hauptsächlich auf die Eisenbahnstrecken und Transportwege die dem Konzern für den Bananenexport gewinnbringend diente. Dadurch erlangte die „Yunai“, wie die UFC auch genannt wurde, bereits Anfang des 20. Jahrhunderts ihre bis heute andauernde Vormachtsstellung von globalen Ausmaßen. Um diese Vormachtstellung im weltweiten Obsthandel zu verteidigen, war Chiquita jedes Mittel recht. Die Liste der Anschuldigungen ist lang: Ausbeutung der ArbeiterInnen, Bestechung von BeamtInnen, Einflussnahme auf nationale Regierungen, brutale Eingriffe Streikende und Missachtung der Gewerkschaftsfreiheit. Besonderes Aufsehen BP 235 - avril 2007 International erregte der Fall Arbenz in Guatemala. Der damalige sozialdemokratische Präsident Guatemalas Jacobo Arbenz veranlasste 1951 eine Agrarreform die vorsah, 500 km2 landwirtschaftliche Fläche der UFC gegen Entschädigung zu enteignen und an lokale KleinbäuerInnen zu verteilen. Die Firma sah daraufhin ihre politische Macht im Land gefährdet und ließ mit Hilfe der USA den Präsidenten durch eine Söldnergruppe stürzen. Der Nachfolger von Arbenz machte die Enteignungen, sowie den eingeführten Mindestlohn und Arbeitnehmerschutz wieder rückgängig. Aber nicht nur die sozialen, sondern auch die ökologischen Auswirkungen von Chiquita sind verheerend. Der Monokulturanbau bringt exzessives Düngen mit sich, was die Gewässer stark verschmutzt und Flora und Fauna der umliegenden Regenwälder bedroht. Der intensive Pestizideinsatz ist aber auch für die ArbeiterInnen nicht ungefährlich. Schlagzeilen machte der Einsatz des Pflanzengiftes Nemagon aus Dibromchlorpropan (DBCP) ab den 1950er Jahren. Aus Flugzeugen wurde das Gift breitflächig über die Plantagen gesprüht, unabhängig davon ob BananenarbeiterInnen gerade auf den Anbaugebieten arbeiteten oder gleich neben den Feldern wohnten. Schwere körperliche Missbildungen, Unfruchtbarkeiten, Krebs und Hautkrankheiten waren die Folge dieser Pflanzengifte, die in ihrem Herstellerland, den USA, längst verboten waren. Ab den 1970er Jahren prangerten weltweite Kampagnen die Vorgehensweise des Lebensmittelkonzerns an. Daraufhin benannte sich die UFC 1984 in Chiquita Brands International um, um so vom schlechten Image vergangener Zeiten weg zu kommen. Die Verantwortung des Nordens Die Anklage Chiquitas vor einem US-Gericht macht deutlich, welche Machtposition multinationale Konzerne in Lateinamerika innehaben. Denn nicht etwa vor einem kolumbianischen Tribunal muss sich Chiquita verantworten, obwohl deren Zusammenarbeit mit den Terrororganisationen dort mit Sicherheit seit langem bekannt war. Erst die Verletzung der US-amerikanischen Terrorismusgesetze die seit 2001 verschärft wurden, brachte den Konzern vor Gericht, obwohl er systematisch die Sozial- und Umweltgesetzgebung in den Gastländern ignoriert. Die Abhängigkeit mancher Volkswirtschaften von den multinationalen Großkonzernen ist enorm und solange sich die Ursprungsländer im Norden nicht für die Praktiken ihrer Betriebe in Drittländern interessieren, werden sie auch weiterhin straffrei Gewinne auf Kosten der lokalen Bevölkerung machen dürfen. Kristy Schank ist Mitglied der ASTM. zitiert / cité Message des femmes tchadiennes sur les APE Femmes tchadiennes, mobilisons-nous pour un Accord de Partenariat Economique UE/ACP pour le développement! 1. Les APE, c’est d’abord l’affaire des femmes qui représentent en Afrique plus de 50% de la population; 2. Exigeons un report de 3 ans de la date butoir du 31 décembre 2007 pour conclure un „APE équitable“; 3. L’APE doit nous aider à développer nos produits locaux (fruits, volailles, viande, oseille, oignons, etc.) en vue de favoriser leur exportation; 4. L’APE doit favoriser l’intégration régionale en Afrique Centrale; 5. La signature des APE doit être conditionnée par la prise en compte des coûts d’ajustement, et par le règlement de questions préalables: clarifier la notion de libre-échange et l’accès aux marchés, respecter les préférences régionales; 6. L’APE doit contribuer au renforcement des capacités institutionnelles des ACP: formation, promotion de l’industrialisation des ACP; 7. L’Union européenne doit faire preuve de plus de transparence dans les négociations et non faire pression sur les Etats ACP. La paix en Afrique, c’est aussi un Accord de Partenariat Economique POUR le développement! Organisations signataires: Centre d’Informations et de Liaison des Ong (CILONG), Cellule de liaison et informations des associations féminines (CELIAF), Association de coopération et de recherche pour le développement (ACORD), Association pour la Défense des Droits des consommateurs (ADC). BP 235 - avril 2007 19 International Kurznachrichten Burma: Naypyidaw neue Hauptstadt Burmas Militärjunta hat ihre Hauptstadt offiziell von Rangun in das 400 km nördlich gelegene Naypyidaw verlegt, was übersetzt so viel wie „Königliche Stadt“ bedeutet. Das Land, das von der Junta in „Myanmar“ umgetauft wurde, ist international isoliert. Naypyidaw wurde förmlich aus dem Boden gestampft und hat heute nach offiziellen Angaben rund 900.000 Einwohner. Die Gründe für den Wechsel des Regierungssitzes sind weiterhin unklar. Die Junta gab an, die Stadt sei im Gegensatz zu Rangun zentral gelegen. Ausländische Beobachter vermuten allerdings eher strategische Gründe : Naypyidaw liege mitten im Urwald und sei daher leichter zu verteidigen. Mauretanien: Sieg der Demokratie Über 40 Jahre lang reihten sich in Mauretanien Putsch und Gegenputsch aneinander. Jetzt kam es zum ersten Mal zu einem friedlichen Machtwechsel. Der 69-jährige Sidi Mohammed Ould Cheikh Abdellahi setzte sich im März mit 52,8 Prozent der Stimmen gegen seinen Kontrahenten Ahmed Ould Daddah durch. Eineinhalb Jahre nachdem das Militär im August 2005 dem damaligen Diktator Maaouya Ould Taya die Macht entriss, wird das westafrikanische Land nun international als ein Modell für einen demokratischer Wandel gepriesen. Kambodscha: Das Rote-Khmer Tribunal in Schwierigkeiten Drei Jahrzehnte nach den Massakern der Roten Khmer in Kambodscha (19751979) warten die Opfer immer noch auf Gerechtigkeit. Seit einem Jahrzehnt wird zwischen der kambodschianischen Justiz und den Vereinten Nationen über das Prozessrecht und die Inhalte des Tribunals gestritten, das 2007 endlich die Arbeit aufnehmen sollte. Zur Anklage der Verantwortlichen kam es allerdings immer noch nicht, da sich die kambodschanische Anwaltskammer (BAKC) quer legt. Die UN-Richterin Claudia Fenz und ihre Kollegen berichteten, die BAKC wolle die - ohnehin unüblichen - Zulassungsgebühren für ausländische Richter „indiskutabel hoch“ ansetzen. Sollte keine Lösung in diesem Streit gefunden werden so Fenz, müssten die UN-Richter aufgeben und ihre Arbeit beenden. Senegal: Abdoulaye Wade neuer Präsident Senegals Abdoulaye Wade (80), der im Jahr 2000 nach 26 Jahren Opposition den langjährigen Staatschef Abdou Diouf ablöste, gewann am 28 Februar 2007die Präsidentschaftswahl in Senegal. Er erhielt bereits im ersten Wahlgang die absolute Mehrheit mit 55,7 %. Wade stammte aus einer Kaufmannsfamilie und studierte an der Sorbonne in Paris. 20 Seine erste Amtszeit gilt aus innenpolitischer Sicht allgemein als wenig erfolgreich. Umso mehr setzte er sich außenpolitisch in Szene. Er gilt als Freund von Frankreichs Staatschef Chirac und war 2001 einer der Mitbegründer der Neuen Partnerschaft für Afrikas Entwicklung (Nepad). BP 235 - avril 2007 Nouvelles des partenaires Nouvelles des partenaires Philippinen: eine mörderische Demokratie Fast vier Jahre nach dem letzten Besuch auf den Philippinen, scheint das Land unverändert: das Verkehrschaos von Manila, der scharfe Kontrast zwischen den Slums und der hypermodernen Skyline des Makati-Geschäftsviertels und der konstante, alles übertönende Lärm der Motorräder und Jeepneys, der jeden Versuch einer Unterhaltung auf der Strasse praktisch unmöglich macht. Julie Smit Doch obwohl äußerlich unverändert, waren wir uns sehr wohl bewusst, dass das Land nicht mehr das gleiche ist wie im Jahr 2003. Die ersten Gespräche mit unseren Partnern und ein kurzer Blick in die lokalen Tageszeitungen bestätigen, dass sich das Land zurzeit wie im Ausnahmezustand befindet. Der nationale Urnengang (Mai 2007) steht an und mit ihm Befürchtungen über Wahlmanipulationen, Einschüchterung der linken Opposition und vor allem Mordanschläge auf progressive Politiker (laut der Menschenrechtsorganisation Karapatan 800 Opfer seit dem Amtsantritt der Präsidentin Arroyo im Jahr BP 235 - avril 2007 2001). Eine Frage erhitzt die Gemüter dabei besonders: inwiefern steht die Regierung mit den gezielten Tötungen in Verbindung? Bis vor kurzem fast unbemerkt von der restlichen Welt, befindet sich das Land in einer tiefen politischen Krise die teilweise an eine Kriegsrecht-Situation erinnert. Gegner der Regierung befinden sich unablässig in Gefahr der Welle an Gewalt und Menschenrechtsverletzungen zum Opfer zu fallen. Doch glücklicherweise beginnt die Weltöffentlichkeit sich langsam bewusst zu werden, dass auf den Philippinen mehr im Argen liegt, als die regelmäßigen Überschwemmungen, Taifune und die gelegentlichen Entführungen von westlichen Urlaubern durch die islamistische Abu Sayaff-Terrororganisation im Süden des Landes. Untersuchung der Vereinten Nationen Im Februar 2007 besuchte der Sondergesandte der Vereinten Nationen, Philip Alston, die Philippinen. Während zehn Tagen untersuchte er die politischen Mordanschläge und die systematischen Menschenrechtsverletzungen, nachdem sich mehrere Familien von Opfern und die Organisation Karapatan an den UN-Menschenrechtsrat gewand hatten. Alston bezeichnete die Morde an linken Aktivisten und Journalisten als „erschreckend“. Gleichzeitig empfand er die Theorie der Regierung und des Militärs, wonach die Tötungen auf Konflikte innerhalb der kommunistischen Partei der Philippinen und ihres bewaffneten Flügels „New People’s Army“ zurückzuführen sind, als „besonders unüberzeugend“ (especially unconvincing). Er kam zu den gleichen Schlussfolgerungen wie die Menschenrechtsorganisationen, die vor allem das Militär für die politischen Morde verantwortlich machen. Unsere Partner berichteten, wie sie in den letzten Jahren Familienangehörige und Freunde verloren haben und fast alle unter ihnen fürchten ständig um ihr Leben. Mehrere unter ihnen erzählten uns, dass sie unablässig in Bewegung sind, nachdem sie Morddrohungen erhalten haben. Danilo Ramos, der Vorsitzende unserer Partnerorganisation KMP, einer Bauernbewegung, traut sich nicht mehr zu seiner Familie in Bulacan 21 Nouvelles des partenaires und wechselt regelmäßig seinen Wohnsitz. Bety Pennido, eine Aktivistin der Menschenrechtsorganisation Karapatan, ist ebenfalls ständig unterwegs nachdem sie Drohungen des Militärs erhalten hat. Sie musste ihre Frisur ändern um weniger schnell erkannt zu werden. Mobiltelefone werden nur noch mit äußerster Vorsicht benutzt, aus Angst abgehört zu werden. Einige Regionen des Landes sind so schwer militarisiert, dass eine Reise dorthin nicht mehr in Betracht gezogen werden kann. Wir wurden ausdrücklich davor gewarnt, unsere Partnerorganisation Nueva Ecjia zu besuchen, obwohl ihr Sitz nur 120 km von der Hauptstadt entfernt liegt. Stattdessen kamen sie nach Manila, um uns zu treffen und um über die Probleme zu berichten, mit denen sie konfrontiert sind. Die Auswirkungen der letzten Jahre in permanenter Angst waren unübersehbar: sie hatten viel von ihrer Fröhlichkeit und ihrem spontanen Humor verloren, der uns bei früheren Besuchen so aufgefallen war und fast alle unter ihnen leiden unter Bluthochdruck. Das Team musste ihre Büroräume in Cabanatuan aufgeben, als die Situation sich auf gefährliche Weise zuspitzte. Die lokale Bevölkerung ist derart traumatisiert, dass sie uns baten das Projekt-Programm so zu verändern, dass sie zuerst psychologische Hilfe finanzieren können, ehe sie mit den ehemals geplanten Gesundheitsprogrammen fortfahren können. Repression und Manipulation Wir kamen gerade auf den Philippinen an, als sich die heißeste Phase des Wahlkampfes anbahnte und alles ist auf dieses Ereignis fokussiert. Die Befürch- das Fälschungen der letzten Wahlen im Jahr 2004 offen legte. Gleichzeitig versucht die Regierung unter Arroyo, die progressiven Parteien zu diskreditieren, wie z.B. Bayan Muna (das Volk zuerst), Anakpawis (Arbeiterpartei) und Gabriela (Frauenpartei), indem sie ihnen Nähe zur bewaffneten Aufstandsbewegung „New People’s Army“ unterstellt. Fassungslos lasen wir in der Tageszeitung, dass der Vorsitzende von Bayan Muno, Satur Ocampo, festgenommen und wegen seiner angeb- Ka Bel erzählte uns von der Notwendigkeit seiner Partei Anakpawis so viele Kandidaten wie möglich ins Rennen um die Parlamentssitze zu schicken, da sie davon ausgehen müssen, dass einige von ihnen bis zum Wahltermin ermordet werden. tung, dass die Regierung die Wahlen manipulieren wird, ist allgemein weit verbreitet. Nur einige Wochen vorher waren die Räume der Wahlkommission niedergebrannt worden, die über den korrekten Ablauf des Urnengangs wachen soll. Es wird vermutet, dass mit dieser Tat Beweismaterial vernichtet werden sollte, lichen Beteilung an einer Mordserie Mitte der 1980er Jahre angeklagt wurde. Die angebliche Tat geschah zu einer Zeit als Ocampo aus politischen Gründen im Gefängnis saß. Die Mainstream-Zeitung „Philippine Daily Inquirer“ brachte am 27ten März die Schlagzeile: „We’re back to martial law, part II“, bezogen auf die Jahre unter der Marcos-Diktatur. Im Zusammenhang mit der Verhaftung Ocampos und der Verhaftung einiger Journalisten auf Grund einer Verleumdungsklage die durch den Ehemann der Präsidentin eingebracht wurde, schrieb der „Inquirer“: „dies ist ein klares Signal dafür, dass die Demokratie in diesem Land im Sterben liegt, wenn sie nicht bereits tot ist.“ Ironischerweise hat die Verfolgung der Oppositionsgruppen durch die ArroyoRegierung, den progressiven Parteien Aufwind verschafft. Ein Sprecher von Bayan Muna meinte dazu: „die Gegner unserer Partei sind zu unseren besten Wahlkampf-Managern geworden.“ Besuch bei Ka Bel Ein anderer linker Oppositionspo- 22 BP 235 - avril 2007 Nouvelles des partenaires Crispin Beltran, alias Ka Bel, in seinem Krankenhauszimmer von wo er seinen Wahlkampf führt. Der 80jährige ehemalige Gewerkschaftsführer steht seit über einem Jahr unter Hausarrest. litiker und ehemaliger Gewerkschaftsführer Crispin Beltran, führt den Wahlkampf aus seinem Krankenhauszimmer heraus, bewacht durch die Polizei. Wir besuchten ihn dort und besprachen mit ihm die derzeitige politische Situation. Er erzählte uns von der Notwendigkeit seiner Partei Anakpawis so viele Kandidaten wie möglich ins Rennen um die Parlamentssitze zu schicken, da sie davon ausgehen müssen, dass einige von ihnen bis zum Wahltermin ermordet werden. „Ka Bel“, wie er von seinen Freunden genannt wird, steht seit Februar 2006 unter Arrest, als er wegen öffentlichem Aufruhr angeklagt wurde. Seither hält er seine Moral vor allem durch die zahlreichen in- und ausländischen Solidaritätsbekundungen aufrecht die seine Zimmerwände bedecken. Im Zuge des BP 235 - avril 2007 damaligen Ausnahmezustands waren einige Parlamentarier sogar gezwungen im Kongressgebäude Zuflucht zu suchen. Er bedankte sich für den Protestbrief den die ASTM damals an die Präsidentin Arroya schrieb. Die Oppositionspolitiker legen alle ihre Hoffnungen auf einen Regierungswechsel bei den Wahlen im Mai. Rafael Mariano, der sich für Anakpawis zur Wiederwahl stellt, glaubt dass eine Änderung der Mehrheitsverhältnisse im Kongress ihrer Verfolgung eine Ende setzen wird, so dass sie endlich ihre Arbeit zum Wohle der armen Bevölkerungsteile aufnehmen können. Realitätsverlust Sicherlich ist ein Politikwechsel vonnöten, wenn sich etwas an den derzeitigen Ungerechtigkeiten und der allgegenwärtigen Armut ändern soll. Während überall im Land Plakate mit der Aufschrift „Gloria cares“ (Gloria Arroyo, derzeitige Präsidentin. Anm.) an den Wänden hängen, muten ihre Aussagen zur Armutsbekämpfung eher befremdlich an: „Ich fordere meine Landsleute dazu auf, ihr Geld zuerst für Basisprodukte auszugeben, ehe sie Luxusartikel kaufen, damit unsere Kinder genug zu essen haben.“ Nachdem wir die entsetzlichen menschenverachtenden Lebensbedingungen in den Slums von Cebu gesehen haben, müssen wir uns unweigerlich fragen ob diese Frau noch mit der Realität in Kontakt steht. Julie Smit ist Mitglied der ASTM 23 Nouvelles des partenaires Guatémala: trois organisations partenaires de l‘ASTM échangent leurs expériences à Antigua. La rencontre qui a réuni nos partenaires du Guatemala, du Salvador et du Honduras vient de s’achever. Il s‘agit de l‘ISD (Initiative Sociale pour la Démocratie) au Salvador, du CENCOPH (Centre de Communication Populaire) au Honduras et du CUC (Comité d’Unité Paysan) au Guatemala, ainsi que de SERJUS (Services Juridiques et Sociaux). Une rencontrre qui s‘est avérée très fructueuse... Dilcia Figueroa et Monique Langevin Trois jours durant, du 19 au 21 mars, nous nous sommes retrouvés à Antigua, l’ancienne capitale du Guatemala, détruite en très grande partie lors du tremblement de terre de 1773, à la suite duquel la capitale fut déplacée à Guatemala-city. Antigua est aujourd‘hui une très jolie ville aux rues colorées et pavées à l’ancienne. On y voit encore les ruines des églises et des couvents détruits lors du tremblement de terre. La réunion s’est déroulée dans une ancienne maison coloniale appartenant maintenant à la communauté luthérienne du Guatemala et faisant office de lieu d’accueil. Cette maison, à l’origine privée, a été transformée en hôpital pendant une dizaine d’années. D’après nos renseignements, le Che Guevara y a été soigné (chambre 10), lors de son séjour au Guatemala au début des années 50, pendant le gouvernement progressiste de Jacobo Arbenz. L’ASTM a depuis plusieurs années quatre partenaires en Amérique centrale avec lesquels elle développe une dynamique de coopération en vue de renforcer le mouvement social et la démocratie dans la région. C’est dans ce contexte que la rencontre ayant pour thème „Démocratie et Mouvement social“ a eu lieu. La lutte commune pour les DESC La mise en place d’une stratégie de concentration de nos actions dans quelques pays et la lutte pour la réalisation des DESC (droits économiques, sociaux et culturels) nous ont amenés à appuyer ces organisations qui travaillent sur de telles problématiques. Au cours des dernières années, elles ont acquis dans leur pays une grande expertise dans ces domaines. Voici un an à peine, constatant une concordance entre leurs visions, objectifs et expériences, et afin de mettre leurs savoirs en commun, l’ASTM a envisagé une rencontre entre ces partenaires. Celle-ci visait à échanger des expériences et des méthodologies, ainsi qu‘à définir un plan de travail commun permettant une meilleure implication dans la réalisation d’une démocratie qui réponde aux besoins de toute la population, et non seulement des élites traditionnelles au pouvoir. Des démocraties surtout formelles Victor Cute, de Serjus, et Renan Valdes, de CENCOPH, présentent les résultats de la réflexion sur les faiblesses de la démocratie dans les différents pays d’Amérique centrale. 24 Nous sommes partis d’une analyse des réalités en Amérique centrale: celleci a mis en évidence les lacunes de la BP 235 - avril 2007 Nouvelles des partenaires démocratie telle qu’elle y est vécue actuellement, ainsi que le manque de coordination entre les mouvements sociaux. Mais heureusement, le tableau n‘est pas si sombre, et au-delà des faiblesses et des menaces, il y a également des opportunités à saisir pour faire avancer les espoirs d’une grande partie de la population. Parmi les menaces, il a été mentionné le fait que dans ces pays, la démocratie est surtout formelle, axée sur une pratique électorale et ne permet pas la réalisation des DESC. Marta, une dirigeante nationale du CUC participant à la réunion, a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la situation de très grande pauvreté de la majorité de la population a généré une culture de lutte pour la survie et non pas pour une implication dans la recherche d’une vraie démocratie. Néanmoins, contrairement à l’époque où sévissaient dans ces pays des régimes autoritaires et répressifs, il existe actuellement des espaces de discussion de débats, de réflexion et de mobilisation. En outre, l’accès aux technologies de la communication permet de plus en plus la construction de réseaux d’organisations qui luttent pour la défense des droits. Une méthodologie participative La méthodologie utilisée pendant toute la rencontre ainsi que les compétences et l’engagement des participants ont généré des débats très riches en idées et en propositions. Cette méthodologie appelée „participative“ faisant constamment appel aux expériences person- L’accès aux technologies de la communication permet de plus en plus la construction de réseaux d’organisations qui luttent pour la défense des droits. BP 235 - avril 2007 Fernando Solis, consultant, donne un aperçu de la conjoncture en Amérique centrale, ainsi que de l’évolution des trusts constitués par les grandes familles détenant le pouvoir économique. nelles et au vécu de chacun, permet de construire des réflexions propres, et pas seulement académiques. Pour conclure, l’analyse de la conjoncture socio-politique et des champs d’action de chacune des organisations présentes, ainsi que le constat relatif au besoin d’articulation des organisations ont permis d’établir une série de recommandations à mettre en pratique. Cellesci doivent contribuer à la construction de la démocratie et au renforcement du mouvement social. Au-delà de cet engagement, les organisations se sont mises d’accord sur quelques actions concrètes à développer dans les mois qui viennent. Entre autres, chacun s’est engagé: à mettre ses compétences à la disposition des autres; à établir des mécanismes de communication et à créer un espace d’analyse théorique en vue de nourrir les pratiques. Une nouvelle rencontre est envisagée pour le courant de l‘année 2008 afin d’évaluer les avancées dans le programme qui vient d’être défini. Le 3è jour s’est conclu sur une évaluation de la rencontre, l‘occasion pour les participants de manifester unanimement leur grande satisfaction. Au-delà des objectifs qui ont été atteints, la synergie générée a déjà déclenché des collaborations qui se sont mises immédiatement en place entre des participants qui ne se connaissaient pas jusque-là. Pour l’ASTM, cette rencontre, la première du genre, a permis non seulement de vérifier à nouveau la cohérence de nos actions et l’importance d’appuyer de telles organisations, mais aussi de continuer à développer des synergies entre différents acteurs de développement. Dilcia Figueroa et Monique Langevin sont membres de l‘ASTM. 25 Nouvelles des partenaires Indien: Neues von Jana Jagaran - ein Reisebericht Laurent Hulten, freiwilliger Mitarbeiter der ASTM, besuchte vor kurzem auf eigene Faust die indische Partnerorganisation Jana Jagaran. Hier sein Reisebericht. Laurent Hulten Vor einigen Wochen besuchte ich unsere Partnerorganisation Jana Jagaran, im Bundesstaat Karnataka. Hauptgrund für den Trip war ein Projekt hier in Luxemburg, das wir seit einigen Monaten vorbereiten : Inspiriert von der Idee „L’Afrique dans mon école / village africain“, das die ASTM seit einigen Jahren anbietet, wollen wir in naher Zukunft in vergleichbarer Weise das Thema Indien, und spezieller den Bundesstaat Karnataka Kindern und Jugendlichen in Luxemburg näherbringen. Einstieg ins Thema soll ein großes Wandtuch werden, welches verschiedene Aspekte des Lebens auf dem Land in Karnataka darstellt. Was lag näher, als bei unseren Freunden von Jana Jagaran anzuklopfen, ob sie uns da nicht weiterhelfen könnten ? Sie konnten! Und um die Dinge voranzutreiben, verbrachte ich einige Tage in Indiens Südwesten. Meine Homebase für die Zeit wurde das Internat von Father Tom Chenkala, dessen Bruder Joe vor mehr als 25 Jahren Jana Jagaran gründete. Es liegt in Nesargi, 30 km außerhalb der Distriktshauptstadt Belgaum, wo sich das Hauptquartier von Jana Jagaran befindet. Hier hatte ich Gelegenheit, bei einer der monatlichen Versammlungen der Frauen-Selbsthilfegruppen dabei zu sein. Nach zähem Beginn vor einigen Jahren erfreuen sich diese Gruppen nun einer steigenden Beliebtheit. Es geht darum, Probleme in den umliegenden Dörfern gemeinsam zu besprechen, nach Lösungen zu suchen, aber auch Aufklärungsarbeit zu bieten. 26 (zu Themen wie Gesundheit, Politik, Bürgerrechte, ...) Außerdem verwalten sie ihre finanziellen Reserven eigenständig, funktionnieren so quasi als eine kleine Bank, nach dem Mikrokredit-Prinzip. Warum die Frauen ? Können die Männer das nicht ? Erstens sind die Männer öfter unterwegs oder mit dem Bestellen der Felder beschäftigt, zweitens hat sich herausgestellt, dass die Frauen oft ein größeres Verantwortungsgefühl gegenüber ihrer „community“ haben, und auch weniger anfällig dafür sind, dem Bruder Alkohol zu sehr zuzuspre- chen. In den darauffolgenden Tagen bin ich dann ziemlich viel „auf Achse“ mit meinem Aufpasser/Reiseführer/Organisator Gopi Krishna. Gopi steht nicht bei Jana Jagaran in Lohn und Brot, sondern arbeitet freelance. Das tun die meisten, die mit Jana Jagaran zu tun haben. Sein eigentliches „Baby“ ist die Taschenmanufaktur in Mekelmardi, in der Nähe von Nessargi. Mit Recht ist er sehr stolz : Die Nachfrage ist in den letzten Jahren stetig gestiegen, es gibt feste Abnehmer in aller Herren Länder, sowohl in Europa als auch in Ostasien, Arbeit am Webstuhl in Rajankatti (photo: Laurent Hulten). BP 235 - avril 2007 Nouvelles des partenaires vor allem Japan. Auch hier arbeiten nur Frauen aus dem Dorf und einigen umliegenden Weilern. Sie können ihre Kinder mitbringen, die tollen dann herum und tragen so zur allgemeinen Belustigung, also nicht zuletzt auch zur Hebung des Arbeitsklimas bei. Ein ziemlich sicherer Job und ein Einkommen, das weit über dem liegt, was man z.B. in der Landwirtschaft verdient : Mekelmardi ist eine Erfolgsstory. Eigentlich soll ich mit Gopi den Künstler besuchen, der für uns dieses große Gemälde anfertigen soll. Der heißt Annand und wohnt in Raichur, fast 300 km westlich von Belgaum. In Indien aber ticken die Uhren anders: Manchmal werden die Dinge gleich erledigt, manchmal erst später, oder morgen, oder...irgendwann halt. Gopi ist ein viel beschäftigter Mann, was man auch daran merkt, dass sein Handy nie mehr als 10 Minuten am Stück Ruhe gibt. Nach zwei Tagen und einigem eben business-bedingten Zickzack durch Karnataka und Maharashtra landen wir dann bei Annand. Wir diskutieren und hantieren zwei Nachmittage lang mit mit Schere und Kleber, schließlich einigen wir uns doch noch auf ein Konzept für das Bild. Annand verspricht, dass er sich gleich an die Arbeit begibt, und dass das Werk BP 235 - avril 2007 ganz bestimmt nächste Woche fertig sein wird. In der Zwischenzeit besuche ich endlich Father Joe in Belgaum, und lerne einen beeindruckend warmherzigen und symphatischen Menschen kennen, der es fertigbringt, hundert Dinge gleichzeitig zu deixeln, für alle da zu sein, und dabei trotzdem noch ein Bild der Ruhe und Souveränität abzugeben. Wie macht er das bloß ? Ich wohne der Jahreshauptversammlung der verschiedenen Arbeitsbereiche von Jana Jagaran bei : großer Bahnhof! Aufklärungsarbeit über Bürgerrechte, eine kleine Farm für biodynamische Landwirtschaft, Unterstützung und Beratung für Kleinbauern, Gopis Taschenmanufaktur, und und und.... Alle berichten vom vergangenen Jahr und blicken voraus auf 2007 und darüber hinaus. Mir bleibt als lustigste Szene in Erinnerung, wie einige der Leute um den Tierarzt Dr. Baig mit einem kleinen Sketch zeigen, wie sie in den abgelegen Landstrichen bei den Hirten Aufklärungsarbeit leisten, um ihnen klarzumachen, dass Krankheitsbefall bei ihren Schafsherden kein gottgewollter Schicksalsschlag ist, sondern etwas, wogegen man sich u.a. mit Medikamenten und Impfungen, sowie mit staatlichen Unterstützungsprogrammen helfen lassen kann. Ein paar Leute krie- chen hierfür auf dem Boden herum und ahmen die blökenden Schafe nach – alle kringeln sich vor Lachen. Die nächsten Tage begleite ich Gopi weiter bei verschiedenen Business-Trips und wir finden zwischendurch Zeit, einige Dinge für unser Indien-Schulprojekt in Luxemburg zu besorgen : typische Kleidung, traditionelles Spielzeug aus Badami, Küchenutensilien, Bücher, CD’s, usw. Die Zeit vergeht wie im Flug, und am letzten Tag vor meiner Abreise rumpeln wir ein weiteres Mal über Karnatakas Straßen nach Raichur, wo ich unser Gemälde in Empfang nehmen will. Annand am Handy : “Yes, yes, please come, painting is finish !” Pustekuchen ! Sechs Leute gleichzeitig arbeiten fleißig daran, aber fertig ist das Bild noch lange nicht. Annand macht ein verlegen-betretenes Gesicht und bemüht sich um Erklärungen. Ich muss grinsen und kann nicht wirklich böse sein : Hier ticken die Uhren eben wie gesagt anders. Dann wird es eben später mit der Post gesendet. Namaste, auf Wiedersehen – dank der Hilfe von Jana Jagaran wird unser Schulprojekt in diesem Herbst (hoffentlich) startklar sein. Laurent Hulten ist Mitglied der ASTM. 27 Luxembourg Luxembourg Action Solidarité Tiers Monde: l‘Assemblée générale 2007 a élu un nouveau président. L’assemblée générale (AG) ordinaire de l’ASTM s’est tenue le 10 mars dernier dans les locaux du Centre d‘Information Tiers Monde (CITIM) et a vu l‘élection d‘un nouveau président. Nicole E. Ikuku L’assemblée générale (AG) ordinaire de l’ASTM s’est tenue le 10 mars dernier dans les locaux du Centre d‘Information Tiers Monde (CITIM). Conformément aux statuts de l‘ASTM, le conseil d‘administration est élu tous les deux ans lors de l‘AG. Ce fut le cas cette présence de nouvelles têtes a donné lieu à un tour de table où chacun a pu brièvement se présenter. La matinée a été consacrée à diverses présentations, notamment: le bilan financier 2006 et les perspectives financières 2007-2009, les rapports d’activités 2006 et les objectifs pour 2007 et, pour conclure, les élections du conseil d’administration et du/de la président/e. Nous adressons un grand merci à l’ensemble des donateurs qui, grâce à leur générosité, nous ont permis de faire face à des engagements toujours croissants. année, à commencer par l’élection de l’ensemble des membres du CA, suivie de l’élection du nouveau président. Richard Graf, qui avait déjà occupé ce poste de 2001 à 2003, a été désigné président à l‘unanimité. Membre actif depuis 1976 et premier permanent de l‘ASTM en 1982, Richard Graf a, au cours des deux dernières années, assuré les fonctions de trésorier de l‘association. Les membres remercient Monique Langevin pour ses quatre années d’engagement personnel à la présidence et pour tout le travail qu’elle a réalisé. Monique Langevin demeure bien entendu membre du conseil d’administration et membre bénévole de l’ASTM. De même, l‘assemblée a adressé ses remerciements aux membres sortants Colette Tonnar, Marie-Paule Ley et Julia Georgi pour leur travail au sein du CA qui accueille ainsi trois nouveaux membres: Aline Fares, Ricarda Colles et Nikki Shillinglaw. La 28 Bilan financier 2006 et budget 2007 Avec un volume global de 1,5 million d‘euros consacrés aux projets de nos partenaires du Sud et aux activités d‘éducation au développement ici au Luxembourg, la vitesse de croisière des dernières années a été maintenue. Il en va de même pour les dons reçus par l’ASTM. Nous adressons un grand merci à l’ensemble des donateurs qui, grâce à leur générosité, nous ont permis de faire face à des engagements toujours croissants. De manière générale, il a été constaté que la trésorerie de l‘ASTM a fait l’objet de nettes améliorations suite au versement de subventions importantes qui se faisaient attendre depuis 2002. Toutefois, en raison d’un retard accusé dans le versement de subventions publiques destinées à financer certaines opérations de nos partenaires, nous nous sommes vus dans l’obligation d’avoir recours à un crédit de pont accordé par Etika afin de pré-financer ces actions. L‘exercice 2006 s‘est soldé par un léger bénéfice; dès lors, les fonds propres de l‘association sont en hausse par rapport à 2005. Cependant, si nous souhaitons, comme prévu, renforcer notre participation financière auprès de nos partenaires actuels ou en admettre de nouveaux, nous devrons développer nos recettes. De plus, il convient de zoom Nouveau Conseil d‘administration de l‘ASTM Membres bénévoles: Richard Graf (Président), Luc Amegandji, Ricarda Colles, Aline Fares, Monique Langevin, Mike Mathias, Cécilia Raffaeli, Monique Schumacher Niki Shillinglaw, Julie Smit et Raymond Wagener. Les permanents représentants des secteurs (sans droit de vote): Robert Bodja, Dilcia Figueroa, Michèle Hemmer, Nicole Etikwa Ikuku, Marc Keup. BP 235 - avril 2007 Luxembourg L‘assemblée générale 2007 s‘est tenue comme toujours au Centre d‘Information Tiers Monde (CITIM). maintenir une réserve pour faire face aux difficultés de trésorerie décrites plus haut. Les comptes 2006 ont été approuvés et il a été donné mandat au conseil d’administration d‘établir le budget 2007 sur la base des accordscadres établis d‘un commun accord avec le ministère de la coopération. Un défi majeur dans les années à venir consistera en l‘augmentation des fonds propres de l‘association moyennant une campagne de collecte de fonds. Les rapports d’activités des permanents ont ensuite été présentés au moyen de diapositives (type PowerPoint). Il faut rappeler que début 2007, l’équipe de l’ASTM compte 14 permanents dont 9 à temps plein et 5 à temps partiel, parmi lesquels une personne est engagée à durée déterminée pour le projet culture BP 235 - avril 2007 2007. Voici brièvement ce que nous pouvons retenir des présentations : Coordination: le recrutement et l’encadrement de nouveaux bénévoles se sont avérés fructueux en 2006. En effet, sur environ 10 demandes, 7 personnes sont restées et ont renforcé les groupes de travail existants. Rappelons que les permanents ont entamé un accompagnement méthodologique de leurs activités en éducation au développement qui leur permettra d’aboutir à la création d’une feuille de route afin de mieux répondre aux objectifs prédéfinis par activité. Demeure néanmoins la question des entretiens annuels à réaliser en 2007 et de l’organisation de formations adaptées à l’intention des permanents et ainsi que leur suivi. Projets de solidarité: en 2006, deux permanents et une dizaine de bénévoles ont suivi sans grandes difficultés 23 projets dont 11 en Amérique Latine, 6 en Asie, 5 en Afrique et 1 au ProcheOrient. Les questions soulevées en 2006 – qui demeurent d’actualité en 2007 - concernent les critères de sélection des partenaires ainsi que l’amélioration du fonctionnement du groupe Projets. Force est de constater que pour certaines organisations partenaires, notamment aux Philippines, les conditions de travail se sont considérablement dégradées au cours de l’année 2006. Citim: la bibliothèque a fait l’objet de nombreux changements; l’ASTM se réjouit du bon déroulement des services du Citim et de son cadre accueillant. Les locaux ont été entièrement rénovés au cours de l’année écoulée. Il convient de 29 Luxembourg souligner qu’en octobre 2007, le Citim fêtera ses 25 ans; et les bénévoles désireux de participer à l’organisation de cet événement - et les idées - sont les bienvenus. Agence Culturelle: de nombreux pièces de théâtre et autres spectacles mettant en scène des artistes du Sud ont été organisés en 2006, une initiative qui se poursuivra cette année. Les ateliers des cultures traditionnelles de l’agence culturelle ont déjà commencé en février 2007. Dans le cadre de l’année culturelle 2007, une personne a été engagée en février pour la réalisation des ateliers autour du projet Troller revisited proposés aux lycées et aux maisons de jeunes. Revue «Brennpunkt Drett Welt» et travail politique: en 2006, le nombre d’éditions de la revue est passé de cinq à sept numéros et la rédaction a mis l’accent sur une amélioration du contenu tout en élargissant le nombre d’auteurs. Pour 2007, la rédaction prévoit une modification de la mise en page, comme vous pouvez le constater dans ce numéro. Sur le plan politique, le groupe suit de près la négociation des Accords de Partenariat Economique et l’impact de l’introduction des organismes génétiquement modifiés pour nos partenaires, ainsi que d’autres dossiers en relation avec le développement humain. Agence Communes: en février 2007, nous recensons 30 communes qui ont adhéré ou vont adhèrer à l’Alliance du Climat: celles-ci représentent plus de la moitié de la population du Luxembourg. Actuellement, quatre membres permanents, dont une personne engagée en février 2007, s’attachent à proposer des activités de sensibilisation destinées aux habitant(e)s des communes. ASTM Jeunes: le groupe Jeunes s’est quelque peu restreint. Il est clair qu’après cinq ans de fonctionnement, les mêmes jeunes ont des préoccupations différentes et il convient d’assurer une re-dynamisation de ce groupe en attirant de nouveaux membres. Néanmoins, les quelques jeunes présents ne manquent 30 La présidente sortante, Monique Langevin (à dr.), et le nouveau président Richard Graf (à g.). pas d’idées et insufflent un élan prometteur à l’ASTM Jeunes. Comptabilité et secrétariat du personnel: les deux permanentes à temps partiel, chargées de la comptabilité, ont dû faire face à de nombreux changements survenus en 2006, à savoir l’engagement de nouveaux membres permanents et un nouveau plan comptable, mais nous espérons que l’année 2007 leur sera plus douce. Bien entendu, l’ensemble de ces présentations ont fait l’objet de multiples réflexions et discussions autour des activités de chacun. Elles ont permis un échange riche en informations et en conseils entre membres permanents et bénévoles. Ces derniers ont salué le dynamisme de chacun ainsi que l’interaction et la complémentarité des divers secteurs de l’ASTM. L’après-midi a été entièrement consacrée à la politique de récolte de fonds et à la campagne que l‘ASTM souhaite mettre sur pied à cette occasion, mais il ne s’agit pas de recueillir des fonds „à n’importe quel prix“. Pour permettre au groupe d’avancer dans ses réflexions et d’orienter ses actions futures, il était important d’impliquer les membres de l’ASTM, de manière à susciter un débat et un échange d’idées sur ce thème. Les 18 personnes présentes l’après-midi se sont réparties en trois groupes de travail qui se sont avérés très créatifs. Après une demi-heure d’échanges, tous se sont réunis en plénière pour partager leurs réflexions. Le groupe Fundraising a ainsi rassemblé un certain nombre de réponses et de pistes pour la prochaine réunion, tandis que les membres de l’AG ont mandaté le groupe pour proposer des actions concrètes ainsi qu’un budget pour le prochain CA. Pour clore cette assemblée, le nouveau président a vivement remercié tous les membres et il soumettra prochainement, avec Nicole, des propositions de répartition des tâches aux nouveaux membres du conseil. Nicole E. Ikuku est membre de l‘ASTM. BP 235 - avril 2007 Luxembourg Entretien Action Solidarité Tiers Monde: Monique Langevin dresse le bilan de cinq années de présidence Pendant cinq ans, Monique Langevin a été présidente d‘Action Soliarité Tiers Monde. Lors de l‘Assemblée Générale de l‘ASTM en mars, Monique ne s‘est pas représentée, cédant ainsi la place à Richard Graf. Dans un entretien avec le Brennpunkt, elle dresse le bilan de sa présidence. Depuis quand es-tu active à l’ASTM et quelles étaient tes fonctions ? J’ai commencé à travailler à l’ASTM en septembre 1988 en tant que permanente, responsable des projets. À cette époque, l’ASTM appuyait surtout des projets en Amérique latine. Nous n’étions que trois permanents à temps partiel pour l’ensemble des activités. Puis l’équipe s’est agrandie, notamment avec l‘arrivée d’une 2ème permanente chargée plus spécifiquement des projets en Afrique. Mes fonctions en tant que permanente ont pris fin en juillet 2002, date à laquelle j’ai pris ma retraite, mais avec l’intention de continuer comme bénévole. Et puis en octobre 2002, pour des raisons liées au fonctionnement interne, on m’a demandé d‘assurer la présidence, ce que j’ai accepté. Qui était président à l‘époque? C’était Richard Graf. Quant à moi, j’ai assumé ces fonctions jusqu’aux élections du 10 mars dernier. Qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui tu ne te soies pas représentée ? Je pense qu’il est souhaitable que la présidence tourne. Une nouvelle personne va apporter de nouvelles idées. Et puis, la tâche de présidente est une tâche lourde et j’avais envie effectivement de passer le flambeau afin d’avoir un tout petit plus de disponibilité. Quand on est président, on doit être présent le plus possible. Car au-delà des tâches quotidiennes, il faut assister aux conseils d’administration, BP 235 - avril 2007 Monique Langevin quitte la présidence de l‘ASTM, qu‘elle a assurée de 2002 à 2007. Elle restera bénévole active au sein de l‘ASTM. aux réunions de gestion, etc.. Maintenant, j’ai envie de pouvoir m’absenter de temps en temps sans me sentir „coupable“. Justement, en parlant de la fonction et des tâches, peux-tu faire un petit bilan de tes 5 ans de présidence? C’est difficile de dresser un „petit“ bilan de „mes“ 5 années de présidence. Dans une association comme l’ASTM, qui oeuvre dans plusieurs domaines d’activités, complémentaires mais différents les uns des autres, tels que l’appui à des projets dans le Sud, l’éducation au développement et le travail politique, la responsabilité de ce qui se fait dans l’organisatvion ne relève pas de la seule présidence, même si l‘on endosse la responsabilité de faire en sorte que ça marche bien. Et pour que ça fonctionne, il faut veiller à la cohérence des activités. Ce n’est pas toujours évident quand elles sont aussi nombreuses. De plus, au cours de ces 5 années, l’ASTM a vu son équipe s’agrandir; on dénombre à présent 12 permanents, à temps plein ou partiel, certes, mais cela nous a obligés à revoir notre gestion. En tant que prési- 31 Luxembourg dente, je me suis sentie très concernée par la bonne marche de l’association et de son équipe de travail. C’est pour moi une satisfaction de quitter la présidence en sachant que l‘équipe marche bien, que les permanents s’entendent bien et ont à coeur de faire bouger l’association, de la faire vivre. Un autre aspect que je veux souligner, bien que là encore je n’en sois pas vraiment responsable, tout en y ayant contribué, c’est d’avoir vu des jeunes rejoindre notre association. Pour moi, c’est quelque chose de vraiment essentiel, parce qu’une association doit vivre, évoluer, et je crois que nous sommes sur la bonne voie. Quels sont les points forts ou les dossiers que tu aimerais voir se poursuivre à l‘avenir? Un point qui me paraît essentiel, c’est la visibilité de l’ASTM. S‘il est vrai que nous menons beaucoup d’activités, sommes présents dans de nombreux événements, certains ne nous connaissent toujours pas. Cette difficulté à se faire connaître vient peut-être du fait que nous ne sommes pas une ONG qui travaille dans l’humanitaire mais que nous travaillons seulement dans le long terme. Or, notre Monique Langevin devient permanente d‘ASTM dès 1988. Ici, en mission au Mexique au début des années 90. dans ce domaine, nous continuons à approfondir cette thématique aussi bien dans le domaine des projets que celui de l’éducation au développement. Autre point: la communication. Nous avons un outil formidable avec notre revue, le bp3w qui est devenu LE journal luxembourgeois qui traite de ce qui se passe dans les pays du sud. Nous C’est pour moi une satisfaction de quitter la présidence en sachant que l‘équipe marche bien, que les permanents s’entendent bien et ont à coeur de faire bouger l’association, de la faire vivre. reconnaissance est indispensable pour obtenir des appuis financiers nécessaires au développement de nos activités. Un autre chantier en cours est celui de la maîtrise parfaite du cadre logique. La définition des objectifs, des indicateurs „objectivement vérifiables“, des critères d’évaluation constitue un travail constant. Bien que les permanents tout comme les bénévoles aient suivi à plusieurs reprises des formations 32 aimerions qu’il soit davantage connu. Et puis il y a la communication de ce que nous faisons auprès de nos partenaires. C’est quelque chose que j’aimerais promouvoir maintenant que je vais avoir plus de disponibilité. Dans quel cadre pouvons-nous espérer te retrouver à l’ASTM ? au développement m’intéresse beaucoup, j’ai été permanente pour les projets et c’est ce domaine qui m’attire le plus. Peut-être parce que je m’y sens plus compétente? Mais je crois surtout que c’est pour les rencontres que nous faisons lorsque nous partons en mission. J’en reviens toujours pleine d’énergie, forte de l’exemple que me donnent nos partenaires dans leurs luttes pour changer leur situation. Je vais donc poursuivre ma collaboration en tant bénévole du groupe „Projets“. Je me suis également présentée au conseil d’administration, je participerai donc à ses activités mais d’un peu plus loin par rapport à ces dernières années. Je souhaite bonne chance à Richard qui vient d’être élu président. Je le connais de longue date et j‘ai toujours apprécié ses qualités et ses compétences. Je laisse la présidence entre de très bonnes mains, et j’en suis très heureuse. Les questions ont été posées par Nicole Ikuku. Transcription réalisée par Liza Amatini. Bien que ce qui touche à l’éducation BP 235 - avril 2007 Luxembourg Conférence et séminaire: diversité culturelle et droits culturels. Pour quoi faire? L‘Institut de Formation Sociale organise, dans le cadre de l‘année culturelle 2007 et en collaboration avec d‘autres organisations, deux journées de réflexion sur la diversité culturelle et les droits culturels. Le Luxembourg est un pays multiculturel, cela ne fait aucun doute. Cette diversité culturelle peut-elle pour autant garantir la cohésion sociale d’un pays comme le Luxembourg ? La culture peut être source d’enrichissement mutuel mais également engendrer un repli communautaire ou nationaliste en poussant à son paroxysme le patrimoine (artistique ou linguistique) de sa communauté d’origine. Par ailleurs, la diversité culturelle constitue l’une des sources du développement économique, mais aussi intellectuel ou spirituel. Le développement des pays du Sud de l’hémisphère ne devrait donc pas dépendre des seules forces du marché. Enfin, l’accès à la culture pour les minorités tout comme pour les populations marginalisées ou exclues est-il véritablement reconnu et appliqué? L’exercice de „droits culturels“, à l’instar des droits sociaux ou politiques, pourrait l’assurer. De ce constat devrait découler une redéfinition des politiques culturelles. „Luxembourg et Grande Région 2007“ représente un moment particulier pour lancer ce débat citoyen. Conférence-débat, jeudi 24 mai 2007 à 18h30 Conférence-débat sur „Les enjeux de la Convention Unesco sur la diversité culturelle“ . Cette Convention sur la “Protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles” est entrée officiellement en vigueur le 18 mars 2007. • “Le contenu et les enjeux de la Convention UNESCO“ par Patrice Meyer-Bisch. • „Quels enjeux pour le Luxembourg?“ par Raymond Weber. • Modération: Carole Schimmer, Radio 100,7. BP 235 - avril 2007 Séminaire, vendredi 25 mai 2007 09h00: accueil et introduction 09h30: Raymond Weber: „Diversité culturelle et cohésion sociale“ 10h45: café 11h00: Nicole Graffé: un témoignage personnel: „Vers et pour une participation des plus défavorisés à la vie culturelle.“ Patrice Meyer-Bisch (Chaire UNESCO pour les droits de l‘homme et la démocratie): „Pourquoi des Droits culturels?“ 12h30: déjeuner 13h30: présentation de projets “Participation citoyenne et intégration par la culture” 14h00: ateliers: 1. Les enjeux de la diversité culturelle au Luxembourg ? Menaces sur l’identité ? 2. Participation et intégration par la culture: en fait-on assez? Le rôle du politique. 3. Culture et Développement: une chance pour les rapports Nord-Sud? 16h00: mise en commun, conclusions et suites. Le 24 et 25 mai 2007 au Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster. Inscription • par téléphone : +352 44743-339 • par mail : [email protected] www.ifs.lu • par courrier : Institut de Formation Sociale Frédéric MERTZ, 5, avenue Marie-Thérèse L-2132 Luxembourg. Veuillez nous indiquer à quel groupe de travail vous souhaitez participer l’après-midi. Participation aux frais : gratuit Inscription avant le 11 mai 2007. 33 Luxembourg Exposition: All We Need - le monde selon les besoins ALL WE NEED est d’abord une exposition dans un lieu unique, spectaculaire et absolument irrésistible : les Soufflantes, immense Halle industrielle de l’usine sidérurgique de Belval. ALL WE NEED est également une exploration du monde globalisé et des efforts consentis par les humains pour imaginer et vivre une vie heureuse. ALL WE NEED pose des questions d’actualité et situe les hommes et les femmes de Luxembourg et de la Grande Région face aux défis de l’avenir: ne pas renoncer aux plaisirs de la vie tout en menant une existence soucieuse des limites écologiques de la biosphère. Un parcours à couper le souffle Intégré dans l‘immense Halle des Soufflantes de Esch/Belval, l‘exposition propose un parcours de découverte à tous les égards: la pénétration d‘un lieux fermé au public pendant plus de cent ans, la découverte d‘une installation industrielle morte et abandonnée sont renforcées par cette approche ludique, artistique et aventurière pour présenter la quête des humains pour une vie meilleure. Les visiteurs partiront à l’aventure sans autre bagage qu’un baladeur mp3 qui raconte l’histoire des roses dans nos magasins de fleurs, les réflexions du trafiquant d’organes à Medelín et la vie du thon qui retrouve ses amis au départ du navire spatial qui les emmènera vers d‘autres rives. Le parcours de l‘exposition est constitué de 10 stations suivant les besoins humains fondamentaux d‘après Manfred Max-Neef qui vous invite à un voyage d‘introspection et de découverte de vos envies les plus profondes et les plus réelles. Et quel est mon premier pas pour contribuer à un monde meilleur? L‘exposition n‘apporte pas de réponse, mais tente de poser des questions. À nous tous de contribuer aux réponses.... Par notre premier pas pour réussir cet autre monde auquel nous aspirons. © Christof Weber Besoins fondamentaux sur une planète solidaire 34 All We Need Halle des Soufflantes Site de Belval Ouest, 12, avenue des Hauts Fournaux L-4362 Esch-sur-Alzette Le parcours de l‘exposition est constitué de 10 stations qui reprennent les thématiques suivantes: 1. Loisirs Relax: tourisme, rencontres culturelles, musiques du monde. 2. Subsistance Survive: changement climatique, pêche industrielle et artisanale, génie génétique. 3. Liberté Choose: liberté économique et droits politiques et civiques. 4. Affection Love: diamants et métaux précieux des colonies, fleurs importées. 5. Identité Belong: vêtements, signes d‘identité. 6. Assistance BP 235 - avril 2007 Luxembourg Protect: concepts de santé, médicaments et commerce d‘organes. 7. Compréhension Understand: appropriation des savoirs, cartes du monde. 8. Créativité Create: matériel informatique et autres 9. Transcendance Believe: des rêves aux croyances, des convictions à l‘obscurantisme. 10. Participation Stand Up, Get Up, Fight for Your Rights: un autre monde est possible. Si les besoins fondamentaux sont partout les mêmes, la façon dont les humains tentent de les satisfaire varie considérablement suivant le contexte culturel et surtout évidemment en fonction du niveau de vie. Les habitants des pays du Nord de la planète s’acharnent à vouloir réussir leur quête du bonheur par une multitude de produits de consommation. Trop souvent hélas, ce mode de consommation porte préjudice aux droits d’autres habitants de la planète. À travers tous ces produits, des histoires et destins rendent compte tant BP 235 - avril 2007 des ressources planétaires limitées que du commerce injuste. Il devient apparent qu’à partir du point de saturation, la surabondance en marchandises nuit à la qualité de vie générale. L’exposition propose une série de concepts alternatifs, d’idées et de réponses à l’éternelle question d‘une vie accomplie. Une vie certes sans ascèse ni renoncements, mais une vie orientée par un esprit d’équité et de justice planétaire et par la prise de conscience que l’humanité ne dispose en fait que d’une seule Terre. Ainsi, le périple à travers le monde en tant que marché global devient un voyage de découverte sur les aspirations éternelles de l’humanité vers le bonheur universel. infos : www.allweneed.lu L‘exposition All We Need Horaires d‘ouverture: Du 21 avril au 28 octobre 2007 • mardi à dimanche de 11h-19h • nocturne: jeudi de 11h-21h • Fermé le lundi Classes scolaires et groupes (à partir de 30 personnes): • mardi à vendredi également à partir de 9h sur rendez-vous. Prix: • tarif normal 6 euros. • tarif réduit 5 euros (sur présentation d‘un ticket valable des transports publics). • tarif étudiant 3 euros (-26 ans, personnes handicapées, demandeurs d‘emploi, club 2007, groupes à partir de 12 personnes). • gratuit (PASS2007, 1 accompagnateur par groupe, le 1er dimanche du mois). 35 Luxembourg Entretien Adamo Dahico: l‘enfant terrible de l‘humour ivoirien. C’est dans l’ambiance matinale du café du Centre Culturel de Rencontre de l’Abbaye Neumünster (CCRN) que j’ai eu l’honneur et le plaisir de rencontrer „l’enfant terrible de l’humour ivoirien“, alias Adama Dahico, présent parmi nous du 17 au 30 mars 2007 dans le cadre du 1er festival „Humour pour la paix“ organisé par le CCRN. Il a bien voulu nous accorder cette interview pour le Brennpunkt. Brennpunkt: Bonjour Adama Dahico et soyez le bienvenu au Grand Duché du Luxembourg. Adama Dahico : Bonjour cher ami. La première chose que j’aimerais vous demander, c’est comment va Dahico ? Adama se porte très bien, raison pour laquelle il a effectué ce déplacement. Cela fait des milliers de kilomètres quand même. Ceci pour avoir le privilège de partager une passion avec vous, celle de l’humour. Je me porte bien, Dieu merci. Et c’est ce que je souhaite à tous ceux qui m’aiment et à ceux qui ne me connaissent pas encore. tions les griots qui étaient les courroies de transmission entre les rois et les populations. Ce sont eux qui transmettent les mauvaises et les bonnes nouvelles. Ils ont l’art de manier la langue avec délicatesse et génie. Ils savent tout transmettre avec de belles paroles dont ils usent souvent pour dédramatiser les situations les plus difficiles. L’humour qui s’installe aujourd’hui en Afrique a hérité de ce savoir faire, de l’art de ces griots, des jeux de mots dont usaient allègrement ces derniers. Il prend place aussi et surtout grâce au courage et au désir d’y parvenir des personnes qui pratiquent le métier d’humoriste aujourd’hui. C’était jusqu’à une date récente considéré comme le domaine réservé aux perdus de la société, aux ratés, ou bien à ceux qui n’ont aucun métier, aucune qualification professionnelle. Il fallait donc être „bouffon“ pour faire rire. C’est une pratique revenant à ceux qui n’ont rien d’autre à faire. Mais aujourd’hui l’humour est pratiqué par des gens qui y croient, qui en portent l’amour, qui ont foi en ce métier. C’est ainsi que nous tenons compte de comment l’humour se pratique partout en Europe, en Afrique. Nous nous cultivons aussi à travers les médias, la presse, la télévision, la radio. Nous nous sommes rendu compte, à D’où vient Dahico? Je viens de la Côte d’Ivoire, un beau pays situé en Afrique de l’Ouest, qui compte environ 17 millions d’habitants. Pays où je suis le président d’un célèbre parti politique dénommé „le Parti du Rire“. Mes parents sont d’origine malienne. Ils sont arrivée en Côte d’Ivoire avant les années de l’indépendance (les années 60). Aujourd’hui, je jouis pleinement de la citoyenneté africaine, ivoirienne... Voilà Adama Dahico. On a l‘impression que l’humour (professionnel) commence à s’installer en Afrique pour de bon, quel est votre avis à ce sujet? Vous savez que l’Afrique est un continent d’humour. Nous avons dans nos tradi- 36 Sena Afeto de l‘ASTM (à gauche) et Adamo Dahico (à droite) lors d‘une entrevue matinale au Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster. BP 235 - avril 2007 Luxembourg travers nos différents voyages, que nous ne sommes pas si ridicules que ça. Dans mon pays, j’ai fait des émissions de TV, des chroniques dans certains médias, des spectacles. C’est vous dire que l’humour se porte très bien; tout dépend des personnes qui l’ont choisi comme métier. Si vous considérez quelque chose comme votre gagne pain, vous mettrez forcément toutes les chances, tous les moyens à votre disposition pour pouvoir le pratiquer au mieux. C’est ce que nous essayons de faire. Si j’ai bien saisi tes propos, l’humour africain serait le prolongement logique de la tradition orale qui a toujours caractérisé l’Afrique? Tout à fait. Pour revenir à vous-même Dahico, comment, du jour au lendemain, êtesvous devenu humoriste? C’est vrai que ce fut le parcours du combattant. D’abord, depuis les classes de lycée et collège, j’étais parmi les élèves retenus en fin d’année pour faire des sketchs pendant les fêtes scolaires. Après ma seconde, j’ai voulu intégrer l’Institut National des Arts pour me former en dramaturgie. Ce qui ne s’est malheureusement pas fait à cause du nombre trop élevé de candidats. Nous avions donc la possibilité de l’intégrer à la rentrée suivante. Mais, en attendant, je m’étais inscrit dans une troupe de la place, disons une troupe de quartier diens/humoristes appelé „Les Rigolos d’Abobo“ (un quartier d’Abidjan). Nous avons participé à des émissions télé. Dieu merci, j’ai été retenu dans une émission radio „Alokodrom“ animée par un certain Tonton Boba à l’époque. J’ai donc fait huit ans de radio. Après la radio, j’ai joué dans une pièce de théâtre. Voilà un peu le parcours d‘Adama Dahico. Aujourd’hui j’écris aussi des bouquins. Quand on dit Adama Dahico, on pense tout de suite au rire. À quand remonte ta première montée sur scène en tant qu’humoriste de profession? C’était en 1992. Mon groupe et moi avions participé à un dîner de gala. Nous avions joué une trentaine de minutes. Cela m’a beaucoup marqué. Mais mon premier véritable one man show remonte à l‘an 2000, au Palais des Cultures. C’était quelque chose de nouveau, d’inédit dans mon pays et surtout à Abidjan. Parlons à présent des soutiens d’Adama Dahico. Pour arriver à s’affirmer dans une telle profession, y-a-t-il une structure officielle pour te soutenir ou t’es-tu débrouillé tout seul, le système D quoi? (Rire). J’en ris parce que vous êtes mieux placé que moi pour savoir que le financement des œuvres ou activités culturelles en Afrique est le dernier des chapitres à l’ordre du jour de nos instances gouvernementales. Nos ministères de la culture Je viens de la Côte d’Ivoire, un beau pays d‘Afrique de l’Ouest et d‘environ 17 millions d’habitants. dirigée par une personne qui avait fait l’Institut. L’appétit venant en mangeant, j’ai eu envie tout suite d’aller plus loin. En deux ans, j’ai eu mon initiation de base sur le plan théâtral, ensuite nous avons créé un petit groupe de comé- BP 235 - avril 2007 ont toujours été les plus pauvres alors qu’on dit que la culture, c’est notre âme, c’est notre sens. Je voudrais tout simplement dire que les soutiens d’Adama Dahico sont variés. D’abord, il y a moimême, mes cachets, mes rentrées de publicité, d’animateurs de spectacles. J’ai mis en place une petite structure de production appelée „production de Doromikan“ qui me permet de mieux organiser mon travail. Quand nous organisons de grands événements, nous faisons appel à de plus grandes structures, des sponsors. C’est vrai que ces sponsors ne nous donnent pas grand chose, mais le peu dont nous bénéficions nous permet quand même d’y arriver. Il y aussi des personnes de bonne volonté qui nous aident. Et puis bon Dieu merci, nous avons un président de la République, son excellence Laurent Gbagbo, qui est amateur de rire. Pour nous, c’est un artiste. Il est professeur d’histoire, il sait ce que c’est que l’art, la tradition. Il apprécie beaucoup les artistes qui travaillent. Il m’a fait l’honneur de me faire Chevalier de l’Ordre national. À chaque fois que nous organisons une activité d’envergure et que nous faisons appel à lui, il a toujours répondu favorablement à nos requêtes. Je crois que c’est tout ce qui fait que Dahico a encore du souffle, cet amour pour ce métier. Il est vrai que sans les moyens, on a beau aimer faire quelque chose, on n’y parvient pas. Je peux vous affirmer qu’avec le président Gbagbo, nous les artistes, nous sommes des „bébés gâtés“. Je veux dire les artistes qui aiment travailler et qui travaillent dur. On peut dire que dans votre cas, c’est un privilège, pour ne pas dire un grand privilège, de se voir aider ou soutenir par un président de la République au moment où dans nos pays africains, les structures font réellement défaut pour la promotion de la culture. Je vous assure que nous avons un ministère de la culture mais c’est un département qui a n’a pas de budget adéquat. Il y a aussi des sociétés qui peuvent aider les artistes à avancer dans leurs métiers. Mais écoutez, comme on le dit chez nous, „chacun est venu se chercher à Abidjan“, donc voilà. On prend ça comme ça. C’est une question de volonté 37 Luxembourg politique. Peut-être qu’on a eu un président qui aime la culture. Demain, si c’est un autre qui aime l’économie, peut-être que ce seront les économistes, hommes d’affaire qui auront grâce à ses yeux. Revenons à présent sur le plan international, africain bien sûr. On a connu de grands noms du rire par le passé. J’aimerais juste citer feu Jean Miché Kankan du Cameroun. Il nous a marqués par ses sketchs teintés d’un humour très apprécié dans toute l‘Afrique. Aujourd’hui, il n’est plus. Ses œuvres tournaient autour du train-train quotidien, de questions de société. On a aussi le phénomène Pie Tshibanda, d’origine congolaise (RDC) et résidant en Belgique. Il fait lui aussi des malheurs dans le métier et il est surtout orienté vers les questions d’immigration, de racisme, d’intégration des Africains en Europe. Y-a-t-il un domaine de prédilection pour Adama Dahico? Ou aime-t-il aborder toutes sortes de questions? Vous savez, un humoriste c’est un médecin; un médecin généraliste capable de diagnostiquer le mal partout. Si vous avez mal à la dent, il peut vous indiquer les médicaments appropriés pour calmer la rage et les maux de tête qui vont avec... De temps en temps, il se permet de se spécialiser ou se focaliser sur un domaine bien précis quand il sait que le mal est très profond. Donc aujourd’hui, le mal de l’Afrique est lié à l’avènement du multipartisme, de la démocratie, la bonne gouvernance et tout ce qui va avec. Adama Dahico, évoluant avec l’actualité, attaque aujourd’hui l’humour sociopolitique. Peut-être que demain il s’orientera vers un autre domaine. Nous pensons qu’il y a beaucoup de choses à revoir, à changer dans nos pays sur le plan politique. C’est pour cela d’ailleurs que je suis candidat aux prochaines élections présidentielles. Cela me permet de croquer l’actualité sociopolitique et, en même temps, j‘en profite pour mettre en relief les problèmes auxquels nous 38 Adamo Dahico sur scène lors de son spectacle au CCRN à Luxembourg. faisons face en Europe et aussi dans d’autres pays africains. Je me mets donc dans la peau des politiciens pour toucher et souligner ces réalités. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons redéfinir la démocratie, le multipartisme. Parce que nous avons remarqué que la liberté d’expression a biaisé un peu le comportement de certains jeunes. Ils n’ont plus d’égard envers leurs aînés alors que le respect envers ses aînés est une valeur très importante dans nos sociétés. Nous avons nos valeurs culturelles, traditionnelles à maintenir et à valoriser. Aujourd’hui, les pratiques dans les campagnes et dans les villes ne sont pas les mêmes. Comment concilier nos traditions, nos cultures avec la modernité? C’est l’un des grands défis à relever pour l’Afrique. La démocratie mal enseignée est venue dénaturer, démystifier un peu l’autorité de nos chefs traditionnels. Adama Dahico est entre tout ça. C’est donc l’humour sociopolitique, comme le disait Coluche à l’époque, qui intéresse Dahico aujourd’hui. On voit que Dahico est bien ancré dans ses racines ancestrales, mais il fait en même temps avec la modernité. Il ne se renie pas en quelque sorte. Comme je l’ai dit, l’humour est dans notre tradition. Nous devons nous appuyer sur cette dernière pour faire face à tout ce que la modernité nous apporte, sinon nous finirons par devenir des déracinés. Ce n’est pas tout ce qui nous BP 235 - avril 2007 Luxembourg vient de l’Occident, surtout de l’Europe, que nous adopter. Il faut avoir la faculté de trier tout ça et en garder ce qui est compatible avec nos us. On ne peut pas, au nom de je ne sais quel développement, tout accepter. Nos fétiches, nos divinités finiront par se retourner contre nous. On dira que ce sont des malheurs. Moi je dis non, c’est juste parce que nos traditions n’acceptent pas certaines choses, certains comportements et attitudes importés. Vous avez touché tantôt une question très sensible dans nos pays, celle de la liberté d’expression. Adama Dahico peut-il dire librement ce qu’il pense, dénoncer objectivement ce qui ne va pas? Merci pour cette question. Je peux dire que la Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus avancés sur ce plan. Quand Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir, il a pris une disposition qui interdit l’arrestation ou l’incarcération des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. Vous savez, il a lui-même séjourné en prison. Les gens sont libres d’écrire ce qu’ils veulent. Il y en a eu certains qui ont été interpellés. Liberté d’expression ne veut pas dire liberté d’intoxication. Il faut être sûr des informations avant de les diffuser. Mettre des rumeurs à la une pour s’en excuser le lendemain n’a rien avoir avec cette liberté. Aucun artiste n’a été mis en prison. Ils sont libres de dire et de chanter ce qu’ils veulent. Le journal français Le Monde te définissait en octobre dernier en ces termes : „Le comique le plus populaire de Côte d’Ivoire utilisant au mieux la dérision pour panser les blessures d’une population lasse de la crise politique ou du scandale des déchets toxiques“. Vous retrouvez-vous dans cette définition ? Je l’assume pleinement. Il est vrai que l’événement tragique le plus récent est celui du déversement des déchets BP 235 - avril 2007 toxiques dans un quartier populaire d’Abidjan. J’ai fait un sketch là-dessus en disant que „les déchets, on les connaissait avant parce qu’on est habitué“. Mais c’est le toxique là qui nous a surpris. Les globules blancs – les blancs donc – ont déversé trop de déchets toxiques dans notre sang – notre pays – avec le concours de ses filles et fils. Les gens ont bien apprécié et j’en ai été félicité. Revenons à présent sur un plan un peu plus sérieux. Notre continent souffre de plusieurs maux, il est très malade. Que pensez-vous de cet état de choses? Il faut que nos dirigeants africains comprennent que quand on vient au pouvoir, c’est pour servir et non se servir. Un député ne peut être dans le même confort qu’un président de la République. Si vous arrivez chez certains ministres, vous n’avez même pas la place pour stationner un vélo, tellement il y a de voitures partout. Il fait quoi avec tout ça ? Voyez-vous, il n’est pas industriel. Il devient intouchable. Ceux qui ne sont plus au gouvernement ne conçoivent pays hôte? Tant que nous n’aurons pas compris cela, nous resterons sur notre lit d’hospitalisation. Je pense qu’on est suffisamment formé et instruit pour sortir de cet état. Ce sont les mêmes documents que nous avons étudiés en Europe avec les blancs. De retour chez nous, on n’a même pas honte de rouler dans de belles voitures sans voies bitumées. Nos dirigeants aiment bien qu’on les voie partout, dans les médias; qu’on leur soit reconnaissant tout le temps. Il faut que les gens travaillent. Et en ce qui concerne la population? AD: Elle doit elle aussi comprendre qu’elle ne peut pas totalement confier son destin aux seules autorités politiques. Le politicien, c’est quelqu’un qui a l’art de jouer avec les mots pour amadouer la population. Comment peut-on convaincre quelqu’un avec un sac de riz de 50 kg pour aller faire voter toute une famille? Ce sac suffira-t-il pour nourrir la famille pendant les cinq ans du mandat électoral? Tant que ce genre de mentalité subsistera, on n’évoluera Il faut que nos dirigeants africains comprennent que quand on vient au pouvoir, c’est pour servir et non pour se servir. même plus de réintégrer leur profession initiale. Ils pensent ce sera synonyme de régression. C’est ainsi qu’ils deviendront les lèche-bottes de ceux qui sont aux affaires espérant redevenir ministre un jour, ou alors quémander des postes de conseillers, ambassadeurs, etc. Dans certaines ambassades africaines et d‘Europe, le service laisse à désirer. Je me demande ce que ces diplomates sont allés chercher là-bas. Ils ne servent pas leur pays, ils font des affaires. Combien sont-ils à inviter des artistes, des opérateurs économiques à venir promouvoir les potentialités de leur pays dans leur pas. Je veux dire aux jeunes Africains d’avoir un esprit de créativité, d’initiative personnelle. Ils doivent aimer travailler. C’est le seul chemin pour s’en sortir. Le problème de l’Afrique c’est l’Afrique elle-même. Les solutions ne peuvent venir que de ses enfants. Regardez la Côte d’Ivoire, nous avons sillonné tous les pays occidentaux pour régler la crise. Mais c’est juste à côté ici à Ouagadougou que l’ultime solution est trouvée. Interview réalisée par Sena Afeto. 39 Le coin des lectures Le coin des lectures Amartya Sen: Warum es keinen Krieg der Kulturen gibt Gibt es einen „Krieg der Kulturen“ zwischen dem Westen und dem Islam? Die einen sagen, wir sind bereits mitten in diesem Krieg, die anderen hoffen, den Konflikt durch einen Dialog der Kulturen entschärfen zu können. Amartya Sen zeigt in seinem Buch, daß die falsche Illusion einer einzigen Identität diesen „Krieg der Kulturen“ konstruiert und zugleich fatal vorantreibt. Während die Welt zunehmend aufgeteilt wird in Blöcke aus Religionen, Kulturen oder Zivilisationen, geraten uns andere Faktoren des menschlichen Daseins wie Klasse, Geschlecht, Bildung, Beruf, Sprache, Kunst, Wissenschaft, Moral oder Politik immer mehr aus dem Blick. Sens brillante Analyse von Multikulturalismus, Postkolonialismus, Fundamentalismus, Terrorismus und Globalisierung macht vor allem eines klar: Die Welt kann sich ebenso in Richtung Frieden bewegen, wie sie jetzt auf Gewalt und Krieg hinzusteuern scheint. C.H.Beck: 210 Seiten J.M.G Le Clézio: Raga On dit de l‘Océanie qu‘elle est le continent invisible. Invisible parce que les voyageurs qui s‘y sont aventurés la première fois ne l‘ont pas aperçue et parce qu‘aujourd‘hui, elle reste un lieu sans reconnaissance internationale, un passage, un territoire qui a fait rêver bien des explorateurs qui risquèrent leur vie pour l‘atteindre et essayer d‘en cartographier les contours. J.M.G. Le Clézio n‘avait pas imaginé que le mythe rejoignait la réalité : il découvre l‘immensité de l‘océan, les myriades d‘îles, d‘îlots, d‘atolls. De ce continent fait de mer plus que de terre, il s‘approche, découvrant archipels, valeurs émergées des profondeurs, récifs coralliens. L’auteur nous invite à la découverte de la culture océanienne, au repérage au moyen des étoiles, à la méditation sur l‘immensité de la mer, à l‘amour des mères qui protègent leurs enfants dans la tempête. Voyage initiatique, approche de la beauté vers l‘humanité, ce texte ouvre une réflexion et une critique de la mondialisation qui vient mettre en péril l‘harmonie d‘une civilisation précieuse mais fragile. Editions du Seuil: 140 pages Youssou N‘Dour: die Küche meiner Mutter Rue 22, angle 31, in der Medina von Dakar: Ein Stadtviertel der kleinen Leute, voller Gerüche und Farben, voller Leben und Festivitäten. Hier beginnt die Geschichte von Youssou N’Dour, der die Musik seines Heimatlandes in der ganzen Welt berühmt machte. In diesem Buch erzählt er über die authentische afrikanische Küche, so wie sie seine Mutter Sokhna liebevoll für ihre große Familie seit seiner Kindheit bereitet. Die meisten Rezepte wurden seit Generationen mündlich weitergegeben, hier sind sie zum ersten Mal notiert. Christian Verlag: 194 Seiten Le Centre d‘Information Tiers Monde (55, avenue de la Liberté) est ouvert du lundi au vendredi de 14.00 à 18.00 heures. Les frais d‘inscription au CITIM s‘élèvent à 5 euros par année et permettent l‘emprunt de livres et tout autre matériel. 40 BP 235 - avril 2007 Une exposition sur les besoins, les ressources et l’équité Eine Ausstellung über Bedürfnisse, Ressourcen und Fairness 21.04.07 – 28.10.07 Les Soufflantes d’Esch Belval val s 19h Du mardi au dimanche de 11h à 19h / Dienstag bis Sonntag von 11h bis 19h Jeudi 11h à 21h / Donnerstag von 11h bis 21h Concept Artistique / Künstlerisches Konzept: Martin Heller Site de Belval Ouest, 12, Avenue des Hauts Fourneaux, L-4362 Esch-sur-Alzette www.luxembourg2007.org www.allweneed.lu Groupes scolaires sur inscription mardi au vendredi à partir de 9h / für Schulklassen auf Anfrage Dienstag bis Freitag ab 9h 6€ / 5€ / 3€ Inscriptions scolaires et informations autour du programme pédagogique: / Einschreibung für Klassen und Auskunft über das pädaogische Begleitprogramm: [email protected] tél 26 02 09 24 Ce projet a été réalisé dans le cadre de Luxembourg et Grande Région, Capitale Européenne de la Culture 2007 sous le Haut-Patronage de Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse partenaires All We Need