REUSSIR SON DEPART DE L`ENTREPRISE Si quitter son
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REUSSIR SON DEPART DE L`ENTREPRISE Si quitter son
REUSSIR SON DEPART DE L’ENTREPRISE Si quitter son entreprise est toujours un événement difficile à vivre, il faut cependant s’efforcer de prendre de la hauteur pour réussir la séparation en fonction de 3 objectifs majeurs : - Optimiser les conditions matérielles de sortie - Préserver son capital relationnel - Se donner les moyens de réussir son rebond après la séparation. 4 règles essentielles pour une bonne négociation Durant cette période délicate où l’on se retrouve soudainement seul face à l’entreprise, le risque est grand d’adopter des réflexes inefficaces : celui de se laisser emporter par ses émotions, ou de n’avoir comme objectif que de maximiser le nombre de mois d’indemnités. Pour Bertrand Reynaud, associé du cabinet Bercoff Reynaud Conseil qui accompagne les cadres dans leur négociation de départ, «lors d’un départ subi ou souhaité, il est possible de prendre la maitrise du processus de sortie en co-produisant la solution avec l’entreprise». Il souligne ainsi 4 règles essentielles : 1 La nécessité de prendre du recul pour aiguiser sa perception et renforcer sa vigilance. Il est toujours déstabilisant_ surtout lorsque l’on s’est impliqué fortement dans son activité_ de se retrouver non pas contre mais face à l’entreprise. On peut alors se laisser emporter par l’émotion et le ressentiment, ce qui est rarement stratégique. 2 Poser un regard lucide sur sa situation dans deux registres : D’une part, être clair sur son positionnement dans la gouvernance de l’entreprise : suis-je dans le cercle de pouvoir ou en dehors ? Comment puis-je y accéder ? Quelle reconnaissance ai-je des membres du cercle ? D’autre part, reconnaitre sa position dans son propre cycle de changement professionnel. Où est ce que j’en suis dans ce cycle ? En fin de cycle, je peux me trouver dans une phase de désengagement et de désynchronisation. 3. Définir une stratégie de négociation et des objectifs précis, ne pas se lancer tête baissée : savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas. Cette phase nécessite déjà d’identifier les acteurs d’influence et la manière de les mobiliser. Elle consiste également à construire les argumentaires à tenir auprès de chacun d’eux : il faut faire passer à la fois sa détermination et son ouverture tout en respectant et comprenant son interlocuteur. Il est également essentiel d’identifier les alternatives à la négociation : procès, actions hostiles diverses,….L’existence d’alternatives définit sa puissance dans la négociation, même (et surtout) si on ne les met pas en œuvre. Le registre dans lequel on s’inscrit aura également une incidence sur la négociation : éviter le discours plaintif et revendicatif et se positionner comme apporteur et créateur de valeurs La mise en œuvre de la stratégie doit être opportuniste : il est essentiel d’être attentif à ce qui ce passe, aux incidents, imprévus, au contenu des entretiens, aux évolutions attendues ou non sur lesquelles accrocher une action, une demande ou encore un ajustement de la stratégie. 4. Dans toutes ces étapes, la relation est fondamentale : éviter l’agressivité et le ressentiment, « tough on issues, soft on people ». Bienveillance, transparence, courtoisie et alignement des demandes sur les valeurs et la gouvernance de l’entreprise sont essentiels pour préserver le capital relationnel. Par ailleurs Bertrand Reynaud insiste sur la nécessité pendant cette période de rester irréprochable dans l’exercice de sa fonction. Négocier un outplacement Parmi les éléments de négociation, l’outplacement peut être une proposition de l’employeur ou une demande du collaborateur. L’accompagnement par un conseil extérieur vise à un reclassement à l’extérieur de l’entreprise dans les meilleures conditions. L’outplacement négocié pendant la rupture, va démarrer après la sortie de l’entreprise. Comme l’explique Denis Boutte, Directeur Associé, l’Espace Dirigeants, cabinet d’outplacement spécialisé dans l’accompagnement des cadres dirigeants « la première étape de cette prestation vise à définir chez le candidat -1) ce qu‘il sait faire, 2) ce qu’il a envie de faire 3) ce qu’il est capable de faire que ce soit dans la continuité ou en privilégiant le changement (secteur, métier, création ou reprise d’entreprise,…)» Après cette phase de reconstruction, le cadre va aborder une deuxième phase au cours de laquelle il va apprendre à se vendre et à se positionner comme pouvant répondre aux besoins des entreprises qu’il aura identifiées. La troisième phase est un accompagnement dans les techniques de réseau pour oser prendre un rendez-vous, réussir ses entretiens, convaincre. L’outplacement peut inclure un accompagnement lors des premiers mois dans l’entreprise. Un accompagnement de type outplacement diminue par deux le temps de recherche d’emploi (source : étude annuelle 2013 Syntec Conseil en Evolution Professionnelle). Surtout il aide à construire les 10 prochaines années de sa vie professionnelle: son projet et la définition de ses objectifs. Frédéric Serres Directeur des Ressources Humaines de la Banque du Crédit Municipal de Paris conclut « Avoir une « bonne » négociation de départ, c’est partir en ayant optimisé les conditions matérielles et préservé son capital relationnel. Négocier un outplacement c’est se donner la possibilité de réfléchir, de poser ses valises, de regarder autour de soi. » Informations recueillies lors de la Soirée Carrières « réussir son départ de l’entreprise », co-organisée par les associations Arts et Métiers, EDHEC Alumni, EM Lyon, InterMines, Sciences Po Alumni, et UniAgro Carrières. Intervenants : Bertrand Reynaud, co-fondateur de Bercoff Reynaud Conseil et co-auteur, avec Maurice Bercoff de « Je veux quitter mon entreprise – comment décider et négocier mon départ ». Denis Boutte, Directeur Associé, l’Espace Dirigeants, cabinet d’outplacement spécialisé dans l’accompagnement des cadres dirigeants. Frédéric Serres, Directeur des Ressources Humaines de la Banque du Crédit Municipal de Paris, enseignant en Master GRH de Sciences Po.