Solvay Alumni REUSSIR UN ENTRETIEN D`EMBAUCHE

REUSSIR UN ENTRETIEN D’EMBAUCHE
Votre curriculum vitae a enfin accroché !
Dans notre article consacré à la rédaction du curriculum vitae, nous expliquions que cette réussite est
probablement due, d'une part, à sa présentation claire, logique, laissant deviner en vous un auteur méthodique,
rationnel et organisé, et permettant un examen et un dépouillement rapides. D'autre part, au choix judicieux de la
terminologie, la suppression des éléments qui n'apportent rien et au contraire la mention d'autres indications
opportunes auxquelles on n'a pas coutume de penser, laissant deviner un(e) candidat(e) tourné(e) vers le concret.
Nous nous situons donc au deuxième stade de la sélection: celui du premier entretien au cours duquel il faudra
confirmer l'excellente impression du premier stade et "vendre" réellement sa candidature.
Ce texte a pour but de clarifier, démystifier et de rendre plus agréable une des étapes les plus importantes dans le
cycle d’un recrutement, l’entretien d’embauche.
L’interview de sélection n’est rien d’autre qu’une opération commerciale sous contrainte. Sa particularité réside
dans le fait qu’il est possible de l’analyser sous deux optiques radicalement opposées : le candidat étant
« vendeur » de ses services (CV) à une société qui l’« achète » en lui offrant un travail (et bien sûr un salaire y
correspondant) ; la société « vend » une fonction (et la société qui s’y rapporte) à un candidat qui viendra
éventuellement la remplir. Ainsi chaque partie se situe à la fois du côté du vendeur et de l’acheteur, ce qui
complique l’obtention d’un équilibre. Le candidat se présentant lors d’un entretien d’embauche doit toujours
garder en mémoire que si, dans la majorité des cas, on se trouve à mi-chemin entre ces deux optiques, c’est lors
de cette entrevue que les deux se rencontrent et peuvent aboutir à une opération réussie. Ce qui est valable pour
le recruteur l’est également pour le recruté qui lui aussi cherche à se faire une idée la plus exacte possible de
l’entreprise et du poste, au-delà de la présentation qui lui en a été faite. Éviter une erreur de recrutement peut
être un objectif partagé par les deux parties.
Certes le contexte peut avoir un impact très important sur l’évolution de l’interview : premier emploi, par le biais
d’un bureau de recrutement, emploi à l’étranger, société multinationale... nous allons cependant tâcher de donner
des clarifications qui devraient êtres valables dans toutes circonstances.
L’interview de sélection est pour certains considérée comme étant l’étape la plus difficile lors d’un recrutement
(ceci est d’ailleurs valable pour les deux parties impliquées... candidat et recruteur). En effet lors de cette
entrevue, les inconnues sont nombreuses. Toutefois un seul élément est toujours présent : le Jugement. Une
bonne préparation (tant mentale que physique), une gestion de l’interview et la connaissance de certaines
caractéristiques propres à ces entrevues (comme le body language) peuvent transformer l’interview en une
expérience positive.
Le Jugement
L’entretien d’embauche met en situation deux personnes qui ne se connaissent pas et qui vont se retrouver,
pendant un laps de temps relativement court, dans la mise en scène d’un bureau (qui est le territoire du
recruteur), avec pour objectif de se connaître (voire juger), sans vraiment oser vouloir abattre leurs défenses
respectives.
L’avantage est au profit du recruteur qui est rompu à ce genre d’exercice et qui maîtrise parfaitement le
processus de l’entretien. Le candidat lui n’est familier, ni du processus, ni de ce type de jeu du chat et de la
souris, se trouvant en territoire inconnu donc hostile. Il est confronté à un enjeu souvent important pour lui :
implications financières, peur du jugement, crainte de s’exposer. Il sera angoissé et donc peu naturel.
Pour réaliser un bon entretien il faut tout d’abord se placer dans une stratégie gagnant/gagnant, c’est-à-dire
considérer candidat et recruteur comme égaux, et admettre qu’un entretien réussi ne débouche pas forcément
sur une embauche, ceci étant vrai pour le candidat comme pour le recruteur. Pour ce faire, le recruteur donnera
au candidat les moyens d’évaluer la pertinence de sa candidature. Un entretien ne doit pas se dérouler à sens
unique et le recruteur être le seul en position de juger.
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La Préparation
Tout comme pour le sport, la meilleure préparation aux entretiens c'est l'entraînement.
Il faut tout de suite vous faire à l'idée que vos premiers entretiens risquent fort d’être des échecs. En effet, vous
manquez d'entraînement !
Ainsi, pour réussir les entretiens à des postes qui vous attirent, il faut donc acquérir de la pratique, ou « se refaire
la main » pour les plus seniors. Pour cela "faites-vous les dents" sur des offres qui vous intéressent mais ne sont
pas votre premier choix, car plus vous aurez d'entretiens, plus vous aurez d'aisance dans leur déroulement. Les
simulations d’entretiens organisées par la cellule emploi pour les étudiants en dernière année constituent
également une excellente préparation.
Il existe même une théorie extrême qui préconise de postuler à des fonctions « sans intérêt » ce qui répondra au
principe: vous répondez à des offres qui ne vous attirent pas a priori et ainsi vous n'avez rien à perdre. Le
résultat est que vous abordez ces entretiens très décontracté(e) et la valeur de l’exercice sera donc limitée. Il est
vrai qu’il n’est pas utile de « s’entraîner » avec un proche ou un ami car ce dernier n’aura aucune valeur réelle et
crédible.
Évitez donc de vous concentrer, même si c'est la tentation de chacun, uniquement sur les offres liées à 100% à
l'objectif que vous vous êtes fixé, en tout cas au début de votre processus de recherche !
Un autre élément fondamental d’une bonne préparation c’est que vous devez impérativement connaître les
entreprises qui vous ont convoqué. Les recruteurs sont consternés de voir que la majorité des candidats qu'ils
reçoivent sont totalement "incultes" sur leur société.
Vous n'avez aucune excuse lorsqu'il s'agit d'une convocation à la suite d'une candidature spontanée; l'entreprise
juge, en effet, que si vous vous êtes tourné vers elle c'est avec un minimum d'information. Les entreprises
tiennent le même raisonnement lorsque vous répondez à une offre d'emploi où elles ont indiqué leur raison
sociale.
Une question que se posent souvent les personnes invitées à se présenter à un entretien d’embauche est : Que
dois-je apporter avec moi à l'entretien?
Un exemplaire de l'offre
Une copie de votre Curriculum Vitae
Des références que vous souhaitez soumettre
Une liste de questions que vous souhaitez poser
Des exemples si possible de votre travail (tableaux Excel, organigrammes, graphes...)
Et pourquoi pas votre dernière “performance appraisal”...
Ne vous encombrez pas trop, mais n'allez pas les mains vides. Si vos documents restent dans votre mallette sans
que vous les consultiez pendant l'entretien, ce n'est pas grave. Le fait que vous soyez prêt(e) à montrer des
réalisations ou évaluations par exemple peut être rassurant pour l’interviewer. Par contre, si vous ne vous
rappelez pas de ce que vous avez écrit dans votre CV vous laisserez une mauvaise impression.
Cela paraîtra évident, mais n'oubliez pas :
* de vous renseigner sur le lieu exact de l'entretien et comment y arriver
* le nom (n’hésitez pas à demander d’épeler) de la / des personnes que vous allez rencontrer
* de prendre le numéro de téléphone de la secrétaire en cas de retard
* de préparer vos habits et ce que vous allez porter lors l'entretien
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L’Entretien
Le fait que vous ayez été invité(e) à une première interview est le signe que le(s) recruteur(s) a/ont déjà été
impressionné (s) par ce que vous avez dit/écrit. L’étape suivante est de lui/leur prouver que vous êtes aussi bon
que le Curriculum Vitae le suggérait.
Une règle en or est : Soyez en avance, JAMAIS EN RETARD !
Une fois cette règle respectée il faudra bien affronter l’interview. Quatre éléments jouent un rôle essentiel dans
ce moment qui peut durer de 5 minutes à 2 heures, ce sont :
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la première impression
le “Body language”
leurs questions
une conclusion positive
D’après une étude menée par le Professeur Alfred Mehrabian, spécialiste dans l’analyse de la communication, la
première impression est composée par les facteurs suivants:
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•
•
7% de ce qui est dit.
38% de l’intonation de la voix
55% de l’impact visuel, comme par exemple la tenue vestimentaire, l’expression du visage et les
mouvements corporels (ou Body Language).
Une autre étude, menée par un professeur en psychologie de l’Université de Toledo, affirme que lorsque deux
personnes se rencontrent pour la première fois, ce sont les premières 30 secondes qui jouent un rôle pour le
jugement.
Voici deux scenarios – le bon et le mauvais :
Le « Worst Case » :
Guy est nerveux, il appréhende sa première interview à la reception d’une société. Quiconque le regarde peut
remarquer certains signes distinctifs : son pied tapote rapidement, et il se murmure à lui-même, clairement
répétant ses phrases. Il est vautré sur le fauteuil, et lorsqu’il aperçoit l’interviewer venant vers lui, il frotte sa
main moite sur son pantalon. Il se lève, et à ce moment, le magazine qu’il avait posé sur ses jambes tombe par
terre. Lorsqu’il le ramasse son portefeuille glisse de sa poche de son veston bien trop large pour lui et une
multitude de papiers s’envole au pied du recruteur. Celui-ci le regarde et se dit « Ce type est une catastrophe
ambulante, il ne ressemble en rien à la personne que nous souhaitons voir représenter notre entreprise ». Lorsque
Guy finalement retrouve son souffle, il avance sa main, mais sa poignée de main est faible.
Le « Best Case » :
Nathalie se sent préparée et confiante alorsqu’elle patiente à la reception d’une société. Elle sait qu’elle présente
bien, et elle se sent à l’aise. Elle s’est préparée et sait qu’elle est capable de remplir la fonction. Elle se concentre
sur comment se vendre en tant que solution aux problèmes du futur employeur. Lorsque le recruteur s’approche
d’elle, elle se lève et continue à sourire tout en le regardant franchement. Elle le regarde droit dans les yeux en
lui tendant la main. Elle serre sa main d’une poigné ferme. « Cette femme a de l’assurance – elle semble avoir
des chances réelles » pense le recruteur.
Dès lors faites attention aux sept éléments suivants:
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L’apparence compte. Lorsque votre look est bon, vous vous sentez mieux. Ne portez pas des vêtements
avec lesquels vous ne vous sentez pas à l’aise. Ne sortez pas le veston que vous portez une fois par an
lors des grandes occasions, qui sent la naphtaline!
La tenue doit être classique et neutre, pas de vêtements trop extravagants ni de couleurs vives.
Choisissez des couleurs qui vous mettent en valeur. Les vêtements sont du packaging et ne doivent pas
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distraire du “produit”. Soignez aussi les autres éléments de votre apparence, rasage pour ces messieurs,
maquillage pour ces dames, coiffure, chaussures cirées, …
La communication non verbale peut donner un message plus fort que les mots. Lorsque vous êtes assis
restez droit, ne vous balancez pas. Ne croisez pas vos bras, cela pourra vous donner une attitude
défensive. Des mouvements modérés des mains sont parfaitement acceptables et peuvent rendre la
conversation plus vivante.
Le contact des yeux est essentiel et est le meilleur moyen de démontrer votre intérêt dans la fonction.
Cela vous permettra aussi d’analyser les réactions du recruteur, et adapter votre discours si nécessaire
L’intonation de votre voix est un élément souvent négligé. Ne parlez pas trop vite et gardez votre
intonation modérée, cela peut être difficile si vous êtes nerveux mais respirez profondément avant de
répondre. Gardez vos réponses claires et concises, sans pour cela répondre par oui/non.
Faites varier le volume de votre voix afin de ne pas rendre vos réponses trop monotones.
Veillez à utiliser un vocabulaire clair en faisant attention aux « euh ...».
N’hésitez pas à sourire de temps en temps !
Leurs Questions
Avec une bonne préparation, vous êtes en bonne position pour répondre de manière adéquate aux questions et
montrer votre connaissance de vous-même, de la fonction et de la société laquelle vous postulez. N’oubliez pas
que certains recruteurs peuvent être inexpérimentés ; cela ne signifiera pas seulement qu’ils sont nerveux mais
aussi mal placés pour juger vos aptitudes à remplir la fonction. Vous devez vous assurer de faire en sorte qu’ils
vous interrogent sur tout ce qu’il faut qu’ils sachent sur vous. Pour cela vous devez :
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Être préparé(e) à parler – évitez les réponses oui/non et expliquez aussi souvent que possible. Faites
cependant attention de ne pas vous répéter. La tentation sera grande de parler trop afin de « remplir »
les blancs. N’ayez pas peur de demander s’il souhaite que vous développiez certains domaines.
Tenez compte de la fonction de votre interlocuteur afin de cibler vos réponses par rapport à ses attentes.
Demandez des explications si vous en avez besoin – Ceci vous permettra non seulement de pouvoir
répondre à la question posée mais aussi de montrer que vous avez confiance en vous.
Si vous avez besoin d’un moment de réflexion, prenez une gorgée d’eau si possible.
Utilisez des exemples pris de vos expériences.
Soyez positifs – évitez les « mais... » Beaucoup de personnes ont tendance à minimiser les expériences.
Par exemple ne dites pas « Oui, j’ai travaillé en équipe mais c’était seulement dans un bar pendant les
week-ends ! » Dites plutôt, « J’ai travaillé pendant les week-ends dans un bar très fréquenté avec trois
autres personnes, et il était très important de travailler en équipe afin de minimiser l’attente des
clients. »
Soyez vous-même. Rien ne sert de décrocher un emploi dans lequel vous serez malheureux et donc nonperformant.
Rappelez-vous que la franchise est votre meilleur atout. N’évitez pas certaines questions, expliquez
franchement le contexte et les raisons de votre attitude.
Les Questions Difficiles
Certaines questions peuvent vous sembler avoir comme but de vous démonter, ainsi celles qui portent sur la
vision de vous-même d’un point de vue différent ou pire encore celles qui semblent vous inciter au sadisme…
Voici quelques bons exemples :
- Quelles sont vos faiblesses ?
- Quel a été votre plus grand échec ?
- Comment vos amis vous décriraient ?
- Si vous deviez être un animal, lequel seriez-vous ?
Une des raisons de ce type de questions est l’attente de votre réaction. Relax, soyez honnête, gardez à l’esprit les
points que vous voulez exprimer de vous-même et tournez le sujet de façon à ce que vous puissiez souligner le
côté positif et minimiser les parties faibles. Pour répondre à la première, vous pourriez dire que vous avez
tendance à être perfectionniste, ce qui peut causer des lacunes en « Time management », mais que vous en êtes
conscient et faites en sorte que le temps soit alloué efficacement pour atteindre vos « deadlines ».
La même stratégie peut aussi être utilisée afin de répondre aux questions posées sur une vision différente sur
vous-même, en utilisant par exemple la vision que vos amis portent sur vous, car cela révélera aussi votre
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relation avec autrui. Vous pouvez dès lors exprimer votre côté loyal, votre capacité à écouter les autres ainsi que
l’aide que vous donnez aux autres. Le problème est qu’il sera difficile de dire « mes amis trouvent que je suis
loyal... » sans paraître présomptueux, mais il sera plus facile de rajouter des attributs comme « Je crois que mes
amis diraient que.... » ou « J’espère que mes amis diraient... »
Une Fin Positive
Voici l’occasion pour vous de poser les questions que vous avez préparées. Si la possibilité ne vous est pas
offerte, soyez poliment assertif et demandez si vous pouvez poser quelques questions si c’est le moment
opportun pour cela. N’hésitez pas à demander quelles sont les étapes qui suivent. Si cela vous convient remerciez
l’interviewer et réitérez votre enthousiasme pour la fonction pour laquelle vous avez postulé. Terminez toujours
l’interview par une note positive. Et n’oubliez pas qu’il importe de vous faire une image la plus correcte possible
de l’entreprise, de ses valeurs, de l’ambiance de travail… Souvent, le premier entretien se fait dans une salle de
réunion, et il est difficile de se rendre compte de la culture et de l’ambiance de travail. N’hésitez pas à demander
à visiter les bureaux lors des entretiens suivants...
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