Fiche Ail Oignon Echalote - Chambre d`Agriculture du Gard

Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Maraichage
Septembre 2008
Ail, Oignon, Echalote
Rédigée par :
Christophe BONNEMORT
Chambre d’Agriculture de l’Aude
Potentiel des marchés
Production
Principaux pays producteurs
Oignons : Il se cultive au niveau
mondial en moyenne 1,5 millions
d’hectares, soit une production d’environ
16 millions de tonnes. C’est une des
rares productions qui soit cultivée sur
plusieurs continents. L’Afrique noire et
Madagascar sont exportateurs, ainsi que
le Maroc (20 000 ha).
Echalote : La production mondiale est
dominée
par
l’Indonésie
(500 000
tonnes) et la Thaïlande (200 000
tonnes).
Ail : Il se produit en moyenne (20032005) 4,2 Mtonnes d’ail, le 1er pays
producteur étant la Chine (1,2 Mtonnes),
suivie de l’Inde (0,5 Mtonnes) et de la
Corée (0,3 Mtonnes).
Production en France
Oignons : on trouve en France des
oignons toute l’année. La production
française, en diminution autour de
7 000 ha
soit
environ
300 000
tonnes/an, est complétée par des
importations : Pays Bas, Espagne, Italie,
Maroc. On peut répartir ou classer les
oignons en trois groupes :
Les oignons blancs : ces légumes
sont de moins bonne conservation
mais ils assurent la consommation
de printemps
Les oignons jaunes ou rouges sont
des
sélections
de
productions
estivales qui se conservent très bien
une bonne partie de l'hiver
Les oignons de couleurs et les
oignons à tondre.
Production, à retenir...
Principaux départements producteurs
en France :
Quart Nord-Est (130 000 tonnes) :
Aisne, Ardennes, Aube, Bas-Rhin,
Marne, Nord, Oise, Pas-de-Calais,
Somme.
Quart Nord-Ouest (120 000 tonnes)
: Calvados, Côte-d’Or, Eure-et-Loire,
Finistère, Ille-et-Vilaine, Loiret, Loiret-Cher, Manche, Seine-et-Marne.
Quart Sud-Est (20 000 tonnes) :
Bouches-du-Rhône, Drôme, Puys de
Dôme.
Quart Sud-Ouest (4 000 tonnes) :
Haute-Garonne, Lot-et-Garonne.
Ces 23 départements représentent
environ 85 % de la production
nationale.
Le plus connu des oignons à tondre est
la ciboule qu'il ne faut pas confondre
avec la ciboulette. Il existe également
l’oignon perpétuel qui ressemble à la
ciboule mais a la particularité de ne pas
monter en graines.
Echalote : La France produit 40 000
tonnes/an, soit les 4/5ème de la
production
Union
Européenne.
Les
principales régions de production sont la
Bretagne et le Val de Loire.
Ail : La France est un pays d’ail, avec de
nombreuses démarches territoriales, en
particulier dans le Sud de la France (Ail
blanc de Beaumont de Lomagne - 82, Ail
de Provence, Ail de Lautrec – 81, Ail
violet de Cadours – 46). Aux 28 000
tonnes de production moyenne annuelle,
on
peut
rajouter
30 000
tonnes
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote
importées (Espagne ; Argentine, Chine),
sachant que 12 000 tonnes d’ail français
sont
exportées
(Espagne,
Italie,
Allemagne).
En Languedoc-Roussillon, 2 types de
production peuvent être identifiés :
La production maraîchère, diffuse sur
l’ensemble du territoire régional,
avec des concentrations autour des
agglomérations (ceintures vertes) et
dans les Pyrénées-Orientales
La production locale de variétés
spécifiques,
essentiellement
en
oignon : Oignon doux des Cévennes
(30), Oignon de Lezignan la Cèbe
(34), Oignon doux de Citou (11)
L’oignon des Cévennes est celui qui a
connu le plus fort développement depuis
10 ans : ses surfaces ont été multipliées
par 2 sur cette période, permettant
d’atteindre une production de 1 600
tonnes par an. Les cantons concernés
sont Sumène, Le Vigan, Valleraugue,
Lasalle et Alzon sur des terrasses
granitiques
et
schisteuses.
Les
producteurs
(une
centaine)
sont
organisés en coopératives, qui assurent
le conditionnement et la mise en marché
et produisent un oignon d’aspect satiné,
à chair fine et juteuse à goût sucré.
La démarche de l’oignon de Citou est
comparable, bien que concernant un
territoire beaucoup plus réduit (la seule
commune de Citou dans la Vallée de
l’Argent Double du Haut Minervois
audois, avec quelques producteurs).
La production de Lezignan la Cèbe est
aujourd’hui également assez modeste, et
ne concerne que peu de surfaces.
A noter des exemples de diversification
sur de l’oignon frais et sur de l’oignon
transformé en confits.
Sur l’ail, on citera la démarche du
département voisin du Vaucluse, 2ème
département français pour la production
d’ail vert, sur 14 communes entre
Orange et Avignon, avec pour épicentre
Piolenc.
Organisation commerciale
La production maraîchère d’ail, oignon,
échalote et la production locale d’oignon
de
terroir
sont
essentiellement
commercialisées localement, mais pas
forcément qu’en circuit court.
Prix
Oignon :
Les
oignons
de
terroir
amènent une plus value intéressante, de
l’ordre de 50 à 100% (voire plus pour
l’oignon doux des Cévennes) par rapport
à un oignon classique, dont le prix (payé
producteur
avant
conditionnement)
oscille entre de 0,2 et 0,4 €/kg, avec une
nette augmentation ces 2 dernières
campagnes (2006 et 2007).
Cependant, leur niveau de rendement et
leur durée de conservation est moindre,
limitant les volumes en l’absence de
système
de
stockage
organisé
collectivement (à l’exception de la
coopérative Origine Cévennes).
Echalote : L’échalote est vendue départ
station (après conditionnement) autour
d’1 €/kg (échalote demi longue en sac de
5 kg), avec des variations saisonnières
élevées (cours en général plus élevés de
janvier à mai). Comme pour l’oignon, le
prix de l’échalote de terroir est plus
attractif.
Ail : Les prix sont en général réguliers
sur une saison, mais peuvent fortement
varier d’une saison à l’autre selon le
niveau de production. En moyenne pluriannuelle, ils se situent pour l’ail blanc
autour de 2 € HT/kg prix expédition. L’ail
violet peut être plus élevé, notamment
dans le cadre des démarches terroir
(Cadours).
Synthèse
Pour
ces filières, il
n’y a pas
d’organisation collective en dehors de
l’oignon des Cévennes bien que des
démarches de terroir, notamment en
oignon, apportent une bonne plue-value.
Dans le cadre d’une diversification
individuelle,
ces
productions
sont
rarement rentables. Mais les démarches
actuelles s’élargissent en volume et en
méthode.
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote
Impact environnemental
Impact des intrants
Cultures nécessitant l’utilisation d’engrais
et de produits phytosanitaires, mais sur
de petites surfaces.
Régionalement,
en
particulier pour
l’oignon doux des Cévennes, la culture
se fait dans un cadre très raisonné :
utilisation de modèles d’avertissement
pour la lutte phytosanitaire pilotés par
un réseau de stations météo. De plus, la
majorité des parcelles sont en coteaux,
donc bien ventilées et nécessitent peu de
traitements.
Impact sur la ressource en eau
Cultures nécessitant l’irrigation, de mai à
fin juillet, sur des périodes « sensibles ».
Impact sur les paysages
Fort impact paysager dans les terroirs de
moyenne montagne avec la remise en
culture de terrasses.
Impact sur la biodiversité
Sans impact, hormis par la réouverture
du milieu dans les cultures en terrasse.
Synthèse
Effet paysager important en moyenne
montagne
(ex
de
l’oignon
des
Cévennes).
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Ces contraintes seront essentiellement
décrites pour la culture d’oignon, qui est
la seule réellement développée dans la
région.
Type de sols
Les sols qui conviennent le mieux sont
les sols silico-argileux ou argilo-siliceux
ayant une structure stable et se
ressuyant bien.
Les terres humifères donnent en général
une production importante mais dont la
conservation est moins bonne.
Les terrains sableux peuvent également
convenir en sachant qu'il est alors
nécessaire de palier aux à-coups de
végétation, résultant d'une alimentation
irrégulière, toujours à craindre dans ce
type de sol.
Les parcelles avec de nombreuses
pierres se prêtent très mal à une
mécanisation intégrale de la culture.
Les oignons réussissent moins bien dans
les sols dont le pH est inférieur à 6,5. Il
est alors nécessaire de procéder à un
chaulage approprié pour éviter des
blocages
avec
certains
éléments
fertilisants.
Topographie
Préférer les parcelles planes pour faciliter
la maîtrise de l’irrigation.
Adaptation au climat
Bien que l'oignon soit cultivé sous toutes
les latitudes, sa végétation est très
dépendante de facteurs climatiques en
particulier de la longueur du jour et de la
température.
En effet, pour former un bulbe, la plante
doit recevoir une durée d'éclairement
supérieure à une certaine valeur qui est
une caractéristique variétale. Il en
résulte la nécessité de choisir une variété
bien adaptée à la région.
De même, les températures élevées sont
favorables à la formation du bulbe mais
si
la
température
augmente,
les
exigences en lumière diminuent.
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote
Implantation de la production
Rotation :
Parmi
l'ensemble
des
mesures
à
prendre
pour
lutter
efficacement contre le nématode des
bulbes (Ditylenchus dipsaci) la rotation
est un facteur à considérer.
On admet que la culture d'oignons ne
devra pas revenir sur une même parcelle
plus d'une fois tous les quatre ans. En
terre argileuse la durée de rotation sera
portée à cinq ans.
Préparation du sol : Une bonne
préparation est un facteur important qui
concourt à la réussite de la culture. Il
repose au départ sur la qualité du labour
qui devra être réalisé en tenant compte
des caractéristiques propres à la terre de
façon à présenter lors de sa reprise au
printemps un ensemble friable mais sans
excès pour éviter les phénomènes de
compacité.
On recherchera donc :
En surface : une terre fine sans
excès, si la battance est à craindre,
mais suffisante pour assurer un
contact étroit entre la graine et la
terre
En profondeur : un profil sans cavité
Conduite de la production
Date de semis : On réalisera le semis le
plus tôt possible à la sortie de l'hiver dès
que les conditions permettront de
travailler correctement les terres. Les
variétés à jours longs seront semées les
premières dès la mi-mars si possible. Les
variétés à jours courts pourront être
semées plus tard jusqu'à la mi-avril.
Écartement - Densité de semis : Les
écartements retenus varient de 30-33
cm à 45 cm. La quantité de graines à
semer sera fonction :
De l'optimum recherché à déterminer
selon son marché (80 à 140
bulbes/m2)
Du taux de germination en terre,
c'est l'élément le plus difficile à
cerner
Du poids de 1 000 graines,
renseignement qui n'est pas dénué
d'importance quand on sait que l'on
peut avoir des écarts allant jusqu'à
30% d'un lot à un autre.
Désherbage :
La
concurrence
des
mauvaises herbes intervient au niveau
de la nutrition de l'oignon mais aussi en
ralentissant son développement foliaire
par manque de lumière. Elle peut encore
se manifester en favorisant l'installation
de maladies telles que le botrytis ou le
mildiou.
Les moyens de lutte :
Le
désherbage
chimique :
en
prélevée et post-levée
Le désherbage manuel : souvent
nécessaire
Le binage mécanique
Les maladies de l'oignon : Le mildiou,
les
pourritures
(sclérotiniose
et
bactériose) et le botrytis.
Les parasites : Principalement le thrips
et la mouche de l'oignon
La récolte se fait traditionnellement
manuellement
après
arrachage
mécanique.
Irrigation
Nécessaire. Attention à bien maîtriser
l’aspersion, en évitant les recoupements
(risque de maladies + gaspillage en
eau).
Contrainte de main d’oeuvre
Poste contraignant, surtout en culture
traditionnelle peu mécanisée, que ce soit
au moment du repiquage ou pour la
récolte.
Contrainte foncière
La culture traditionnelle d’oignon (ou
d’ail ou d’échalote) peut de faire sur de
petites parcelles.
Mécanisation
La mécanisation ne se conçoit que
collectivement ou sur de grandes
surfaces.
Pour
les
bâtiments,
l’équipement d’un local de stockage sec
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote
et froid est indispensable, surtout pour
les variétés locales d’oignon doux.
Sensibilité au précédent vigne
Attention aux différents risques de
phytotoxicité
(toxicité
cuivrique,
rémanence d’herbicides,…)
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Culture donnant droit aux ICHN en zone
de montagne.
Culture n’activant pas les DPU par
contre, ni ne générant d’aides PAC
Risque
financier
et
intérêt
économique pour l’exploitant
Les
critères
indiqués
concernent
uniquement
d’oignon.
ci
la
dessous
culture
Résultats économiques et facteurs de
risque
La marge brute/ha peut être élevée.
Avec un chiffre d’affaire de l’ordre de 20
à
30 000
€/ha
et
des
charges
opérationnelles
entre
5 000
et
10 000 €/ha, selon la nécessité ou non
d’embaucher de la main d’oeuvre
saisonnière.
Les principaux facteurs de risques sont la
maîtrise technique de la culture, y
compris la maîtrise de la conservation
après récolte et les prix.
Fourchette de Marge Brute : 10 à
20 000 €/ha
Besoins de trésorerie
Elevé : semences
Risque financier lié aux investissements
Oui,
si
investissement
individuel
(stockage, mécanisation) non maîtrisé.
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote
Personnes ressources
Organismes de développement
Christophe BONNEMORT - Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautès a Trèbes –
11878 CARCASSONNE Cedex 9
Anne BOUTITIE - SUAMME (acquisition de références techniques sur l’Oignon Doux des
Cévennes) - Mas de Saporta - CS 10010 - 34 875 Lattes Cedex
Organisations professionnelles :
Coopérative Origine Cévennes à St André de Majencoules (30) – zone du Vigan
Association des producteurs d’oignon doux de l’Argent Double à Citou (11)
Opérateurs économiques
Mr GALEGO, maraîcher à Gigean (34)
Mr NAUWEALERS, producteur de confit d’oignons à Belvèze du Razes (11)
Mr A GUILHEM, producteur d’oignons frais à Castelnaudary (11)
Bibliographie
Fiche SNM bilan de campagne 2006-2007 oignon – www.snm.agriculture.gouv.fr
Fiche SNM bilan de campagne 2006 ail www.snm.agriculture.gouv.fr
Fiche SNM bilan de campagne 2006-2007 échalote www.snm.agriculture.gouv.fr
Culture légumière – N°51 juin/juillet 1999 – Dossier : l’ail vert
Compte rendu réunion régionale oignon 01 mars 2007, Chambre d’Agriculture de l’Aude.
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Partie 2 : Fiche Ail, Oignon, Echalote