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TENDANCE® CAC40 Lettre du mois de décembre 2014 Des fondamentaux en demi-teinte, mais un retour de l’appétence pour le risque A l’issue de la publication des résultats du troisième trimestre 2014, les analystes financiers ont de nouveau révisé à la baisse leurs prévisions d’activité pour les actions du CAC40. Pour l’exercice 2014, le consensus attend une baisse du chiffre d’affaires de -3,41% par rapport à celui de 2013. Il faut dire que les sociétés du CAC40 continuent d’être prises en étau entre une croissance économique toujours aussi atone en Europe, et une reprise américaine qui n’est pas suffisante pour pallier le ralentissement dans les pays émergents. Par ailleurs, la forte baisse de l’euro (-10% depuis le mois de mai) ne produira pas d’effets sensibles avant la fin du second semestre 2015. Toutefois, même si leur activité est atone, les entreprises du CAC40 n’ont guère de soucis à se faire pour leurs bénéfices. Chute du pétrole, désendettement et plans de restructuration lancés les années précédentes portent leurs fruits. Même si elle a été révisée à la baisse depuis le début de l’année, la croissance des bénéfices du CAC40 pour 2014 est attendue en progression de +8,2% par rapport à 2013, et de +15% pour celles de 2015 (par rapport à 2014). Concernant le sentiment de marché, on a pu observer un certain retour de l’appétence pour le risque. Pour l’heure, il s’agit surtout d’un intérêt à court terme pour les actions, qui s’explique essentiellement par un effet d’aubaine après la mini panique d’octobre. Certains intervenants ont profité d’un repli de l’indice à 3800 points pour acheter à bon compte, et avec l’idée de faire des allers et retours d’ici la fin de l’année. Cet intérêt à court terme va-t-il se transformer en un intérêt à moyen terme ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question dans la mesure où nos indicateurs de sentiment sont partagés ; mais nous surveillons attentivement leur évolution. Quant à l’analyse technique, la bonne configuration de nos indicateurs techniques éloignent pour l’instant le scénario d’une nouvelle et forte correction de l’indice CAC40. Elle suggère néanmoins qu’il sera difficile à l’indice de dépasser les 4500 points sans réaliser une consolidation à court terme. Lyon, le 28 novembre 2014 Synthèse des estimations financières du CAC40 CHIFFRE D’AFFAIRES du CAC40 (en millions d’€) Novembre Octobre Δ (en %) 2014 2014 CA(e) 30 742 30 784 -0,14% 2014 CA(e) 31 683 31 792 -0,34% 2015 EBITDA du CAC40 (en millions) Novembre Octobre 2014 2014 BNA(e) 2014 BNA(e) 2015 MARGE BRUTE du CAC40 (en %) Novembre Octobre Δ (en point) 2014 2014 EBITDA(e) 2014 EBITDA(e) 2015 16,49% 16,60% -0,11 16,96% 17,08% -0,12 BÉNÉFICE du CAC40 Novembre Octobre 2014 2014 BNA(e) 2014 BNA(e) 2015 3,62€ -0,84% 4,13€ 4,17€ -0,83% 4 743 -0,26% 5 020 5 046 -0,51% Δ (en %) 5,89€ 5,93€ -0,68% 6,54€ 6,62€ -1,14% RENDEMENT du CAC40 (en %) Novembre Octobre Δ (en point) 2014 2014 Δ (en %) 3,59€ 4 730 CASH FLOW du CAC40 Novembre Octobre 2014 2014 MARGE(e) 2014 MARGE(e) 2015 Δ (en %) BNA(e) 2014 BNA(e) 2015 3,03% 3,13% -0,10 3,35% 3,47% -0,12 © Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur. Email : [email protected] 1 BÉNÉFICES ET VALORISATION DU CAC40 (1) Evolution des prévisions de bénéfice du CAC40 Les prévisions des analystes ont encore diminué au mois de novembre. Pour l’exercice 2014, le consensus attend un bénéfice moyen de 3,59€ contre 3,62€ au mois d’octobre. Pour celui de 2015, il s’attend à 4,13€ (contre 4,17€). Pour l’heure, l’indice BNA 40 demeure haussier à moyen terme, au-dessus de ses moyennes mobiles. (3) Momentum du BNA 40 Depuis le mois de septembre, les perspectives bénéficiaires du CAC40 sont en perte de vitesse. Le momentum du BNA 40 est retombé à +0,2% contre un plus haut à +2,4%. Ce mouvement de décélération devrait se poursuivre avec un retour du momentum en zone négative, ce qui donnerait le signal d’un mouvement de baisse sur le BNA 40. (5) P/E Ratio du CAC40 En mai dernier, le marché a accepté de payer 15,6x le Bénéfice prévisionnel de l’indice CAC40. Cet excès de valorisation a par la suite été corrigé, mais le récent rebond de l’indice fait à nouveau apparaître des tensions sur sa valorisation, d’autant que le risque de baisse sur le BNA 40 Index pourrait à nouveau faire grimper le P/E ratio sur ses plus hauts annuels. (2) Advance/Decline du BNA 40 L’Adv/Dec est tombé à 55%, contre 70% fin octobre et 80% au plus haut annuel (mois de mai). Il n’y a maintenant plus que 22 actions du CAC 40 dont les BNA à 12 mois soient en progression, contre 28 titres le mois précédent. Cette dynamique est bien lancée pour entrainer l’indicateur en zone négative, ce qui fragiliserait le BNA 40. (4) Volatilité du BNA 40 La volatilité du BNA 40 est restée stable en novembre pour se maintenir à 2,4%, un niveau au-dessous de sa moyenne de long terme. Ce faible niveau de dispersion des variations du BNA 40 indique que les analystes financiers ont en moyenne une bonne visibilité sur l’évolution des bénéfices des 40 sociétés de l’indice. (6) P/E Value du CAC40 L’indice CAC40 et sa P/E value divergent à nouveau. Mesuré à l’aune de cet indicateur, le CAC40 apparaît surévalué de près de 15%. En tablant sur le principe d’une tendance au retour à sa valeur fondamentale (P/E value), l’indice parisien devrait revenir à 3800 points, un niveau qu’il a déjà brièvement testé au mois d’octobre. © Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur. Email : [email protected] 2 PRIME DE RISQUE ET SENTIMENT DE MARCHÉ (7) La Prime de risque du CAC40 La prime est retombée à 6,9% après son point haut d’octobre à 7,5%. Elle reste toutefois dans une dynamique haussière depuis l’été dernier, période où elle a franchi son trend baissier de long terme tout en remontant au-dessus de ses moyennes mobiles à 3 et 6 mois. L’aversion au risque devrait continuer de progresser à moyen terme. (9) La Volatilité implicite du CAC40 Après avoir touché un plus bas annuel, la volatilité implicite est remontée sur sa moyenne historique située à 24%, ce qui ne s’était pas produit depuis 2012. Le récent reflux apparaît donc fragile d’autant qu’il y a près de 70% des actions du Monep qui affiche une volatilité implicite en progression sur les 3 derniers mois. (11) La Force relative du CAC Small sur le CAC40 Les investisseurs continuent de privilégier les valeurs du CAC40 au détriment des petites capitalisations. Cette préférence pour la liquidité se reflète dans un ratio de force relative toujours orienté à la baisse depuis son plus haut annuel de mars. Avec la dead cross entre les 2 moyennes mobiles, cette sousperformance devrait encore se poursuivre. (8) Le JB Index Le JB Index demeure orienté à la baisse depuis le début de l’année. Il ne confirme pas la récente détente de l’aversion au risque puisqu’il vient d’atteindre un plus bas annuel. Les investisseurs restent méfiants et continuent de privilégier les titres qui affichent une forte visibilité sur leurs perspectives bénéficiaires. (10) Le Ratio de risque du CAC40 Le ratio de risque continue de suivre la dynamique baissière amorcée au cours de l’été. En dépit d’un rebond du ratio au cours du mois de novembre, prendre des positions à l’achat sur l’indice CAC40 n’est toujours pas rationnel à moyen terme. La sous-performance du rendement de l’indice indique que le risque pris n’est pas assez rémunéré. (12) La Force relative du lingot (en €) sur le CAC40 Valeur refuge par excellence, l’or qui s’était effondrée en 2013 a repris un peu de force depuis le début de l’année. La force relative entre le lingot et le CAC40 s’est légèrement redressée pour atteindre un plus haut annuel. La sortie par le bas d’un biseau de consolidation suggère une reprise de la sousperformance de l’or sur l’indice parisien. © Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur. Email : [email protected] 3 SAISONNALITÉ, VOLUMES ET ANALYSE CHARTISTE DU CAC40 (13) Saisonnalité du CAC40 D’ici la fin de l’année, l’indice CAC40 devrait pouvoir profiter d’une saisonnalité favorable. Historiquement, le mois de décembre est en effet propice aux actions. Sur les 15 dernières années, le mois de décembre s’est terminé sur une hausse dans 10 cas sur 15, avec une progression moyenne de celle-ci de l’ordre de 2,5%. (15) Volumes (CVS) du CAC40 Après la phase de panique d’octobre, caractérisée par l’apparition d’un pic sur les volumes de transactions, le calme est revenu. Le rebond du CAC40 s’accompagne de volumes plus faibles que la normale, ce qui indique que la hausse de l’indice est la conséquence d’une réduction de l’offre et non d’une augmentation de la demande. (17) OBVGRAM du CAC40 A partir du mois de mars, l’Obvgram a commencé à baisser graduellement, tandis que le CAC40 continuait de progresser. Cette divergence traduisait une phase de distribution au cours de laquelle la pression acheteuse a laissé la place à une pression vendeuse. Pour l’heure, l’indice CAC40 est toujours sous le joug d’une pression vendeuse. (14) Price oscillator du CAC40 Après la divergence baissière de juin, qui a préfiguré la correction estivale de l’indice CAC40, l’oscillateur s’est dégonflé. Sous l’effet du principe du Tao, il est revenu en zone de survente. La configuration actuelle est positive à court terme compte tenu de la présence d’une petite divergence haussière sur l’oscillateur. (16) Solde des volumes sur le CAC40 Sur novembre, les volumes haussiers ont représenté 2,5x les volumes baissiers, permettant au solde des volumes de remonter à +30% après un plus bas annuel à -80%. En dépit de cette progression, le solde des volumes n’a pas encore atteint et dépasser les 55%, seuil au-dessus duquel on pourra considérer que l’indice CAC40 est devenu suracheté. (18) Analyse chartiste du CAC40 L’indice a rebondi sur la borne basse de son canal haussier, un seuil graphique renforcé par la moyenne SLOW et par une ancienne résistance devenue support. Le seuil des 4500 sera toutefois difficile à franchir sans une consolidation préalable. En effet, ce niveau correspond à la moyenne mobile FAST qui va jouer le rôle de résistance. © Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur. Email : [email protected] 4 ANNEXES (1) L’indice BNA 40 est un indice synthétique qui correspond à la moyenne pondérée des BNA prévisionnels à 12 mois des 40 valeurs de l’indice. (2) L’Advance/Decline du BNA 40 est un indicateur qui mesure la différence (en %) entre le nombre d’actions du CAC40 dont le BNA prévisionnel sur 12 mois est en progression, et le nombre d’actions qui affichent un BNA prévisionnel en baisse. (3) Le momentum du BNA 40 représente la vitesse moyenne à laquelle évolue l’indice. Il correspond à la variation de l’indice calculée en % sur une période glissante de 3 mois. (4) La volatilité du BNA 40 correspond à l’écart type annualisé de l’indice. L’interprétation de cet indicateur repose sur le principe que la visibilité des analystes financiers sur les perspectives de bénéfice des sociétés est inversement proportionnelle à la volatilité de leur bénéfice. (5) Le P/E ratio du CAC40 correspond à la moyenne pondérée des P/E ratio prévisionnels à 12 mois des 40 valeurs de l’indice. Les niveaux de survalorisation et de sous-valorisation sont déterminés à partir de la volatilité des prix et des bénéfices prévisionnels. (6) La P/E value est un critère d’évaluation des sociétés cotées qui repose sur l’historique de leur P/E ratio prévisionnel. Elle correspond au produit de la moyenne historique à 10 ans du P/E ratio à 12 mois par le BNA prévisionnel à 12 mois de la société cotée. Les P/E value des actions du CAC40 sont agrégées pour donner la P/E value de l’indice parisien. (7) La prime de risque correspond à l’écart entre la rentabilité prévisionnelle du marché des actions et le taux d’intérêt sans risque. Nous utilisons une Prime de risque à court terme en soustrayant le taux actuariel des bons du Trésor à 1 an de l’inverse du P/E ratio à 12 mois du CAC40. (8) Le JB Index® est un indicateur avancé de la Prime de risque. Il correspond à l’écart entre la prime de risque des 8 actions les moins risquées du CAC40 (quintile supérieur) et celle des 8 actions les plus risquées (quintile inférieur). Le risque est ici appréhendé par la volatilité des prévisions de BNA. Plus la prévision du BNA d’une action est volatile, plus cette dernière sera considérée comme risquée, et inversement. (9) La volatilité implicite du CAC40 correspond à l’indice CAC40Volatility Index, calculé à partir de la moyenne des volatilités implicites des options à parité et à échéance de 6 mois sur le CAC40 et cotées sur le Monep. (10) Le Risk ratio du CAC40 permet d’évaluer si la décision d’acheter l’indice est un acte rationnel au regard du risque pris ; il permet donc de prendre des risques uniquement quand ceux-ci sont correctement rémunérés. La décision reposera sur l’analyse de l’évolution du ratio. Un ratio qui baisse témoigne d’une sous-performance du rendement de l’indice par rapport à son risque ; inversement, quand le ratio progresse cela traduit une surperformance du rendement sur le risque. (11) La Force relative de l’indice CAC Small sur l’indice CAC40 s’apparente à un indicateur de fuite vers la liquidité. Dans la mesure où les petites capitalisations affichent une liquidité moindre que les valeurs du CAC40, leur surperformance indique une confiance des investisseurs sur les perspectives du marché boursier à moyen et long terme. Inversement, une sous-performance témoigne d’un manque de confiance dans les perspectives d’évolution de la Bourse. (12) La Force relative du lingot sur l’indice CAC40 est un indicateur de fuite vers la qualité. Dans la mesure où le métal jaune est considéré comme une valeur refuge, les investisseurs sont enclins à acheter de l’or quand leurs anticipations sur les actions deviennent négatives. (13) La saisonnalité du CAC40 est représentée par un graphique obtenu à partir de la moyenne des variations mensuelles des 10 dernières années. (14) L’oscillateur mesure la vitesse relative d’une moyenne mobile courte par rapport à une moyenne longue. Quand un mouvement se met en place, la réaction des prix est d’abord visible sur la moyenne courte, pour ensuite se propager à la moyenne longue. Quand la courbe de l’oscillateur augmente, cela signifie que la moyenne courte progresse plus vite que la moyenne longue, et donc que le marché accélère son mouvement de hausse ; inversement lorsque l’oscillateur décroît. (15) Les volumes de transactions correspondent au nombre d’actions de l’indice échangées sur la période. Ce chiffre est corrigé des variations saisonnières selon un modèle multiplicatif ; il est également corrigé des jours fériés, des applications et des variations induites par les changements d’échéance sur les contrats à terme du CAC40. (16) Le solde des volumes a pour objectif de déterminer si le marché est suracheté ou survendu en distinguant à l’intérieur du volume global échangé (cvs), les volumes haussiers et les volumes baissiers. Les premiers sont calculés à partir de la somme des volumes échangés sur les titres du CAC40 dont le cours de clôture a terminé en hausse, tandis que les seconds le sont à partir des titres dont le cours de clôture a terminé en baisse. (17) L’Obvgram du CAC40 mesure la différence entre la pression acheteuse et la pression vendeuse, à partir d’une méthode de calcul et de traitement des volumes de transactions qui améliore l’information apportée par l’indicateur On Balance Volume. L’Obvgram est présenté dans le chapitre 6 de mon ouvrage « Psychologie boursière & Prévision chartiste ». (18) L’analyse chartiste du CAC40 repose sur un bar chart en données hebdomadaires, accompagné de 2 moyennes mobiles. Une Slow qui correspond à une moyenne mobile simple à 200 semaines, et une Fast qui correspond à une moyenne mobile autorégressive calculée également sur une période de 200 semaines. © Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l'autorisation de l'auteur. Email : [email protected] 5