La Lettre du CAC40

Transcription

La Lettre du CAC40
La Lettre confidentielle du CAC40
1er décembre 2013
Les ménages ont l’intention d’épargner
davantage - Il y a un chiffre qui est passé
inaperçu, et qui pourtant est particulièrement
important pour celui qui cherche à anticiper
l’évolution de la Bourse de Paris, du moins pour
une vision moyen terme. Il s’agit de l’opinion des
ménages français sur leur capacité future
d’épargne, une enquête réalisée une fois par
mois par l’Insee.
Le chiffre est publié sous la forme d’un solde des
opinions « amélioration » - « détérioration », à
partir de la question suivante, posée à un
échantillon de 2000 ménages :
Pensez-vous réussir à mettre de l'argent de côté au cours des douze prochains mois ?
•
•
Oui, certainement (+) / Oui, peut-être (+)
Non, probablement pas (-) / Non, certainement pas (-)
La dernière enquête montre que pour la première fois depuis mars 2002, le solde des réponses est ressorti
positif (Cf. graphique ci-dessus). Autrement dit, le pourcentage des ménages envisageant de mettre de
l’argent de côté au cours de l’année est supérieur à celui de ceux qui envisagent le contraire.
C’est de bon augure pour la Bourse de Paris, parce que si la majorité des ménages ont l’intention
d’augmenter leur épargne, une partie de celle-ci devrait s’investir en actions, et donc soutenir la tendance
haussière actuelle. C’est en tout cas ce que suggère l’étude de la corrélation entre l’historique de cette
enquête et l’évolution de l’indice CAC40. A titre d’exemple, depuis novembre 2011, le solde est passé de
-10 à +5, tandis que dans le même temps, l’indice CAC40 a progressé de plus de 40% !
L’équilibre des volumes devient moins favorable aux acheteurs
L’élément majeur de ce mois-ci, c’est que le
rapport de force entre les acheteurs et les
vendeurs n’est plus aussi favorables aux premiers.
Alors que le CAC40 a continué de progresser,
l’OBVGRAM est orienté à la baisse depuis le 15
octobre, indiquant ainsi une nette baisse de la
pression acheteuse. Cette configuration fragilise la
dynamique haussière de l’indice.
A court terme, la perspective d’une consolidation
n’est donc pas à exclure. Elle ne devrait pas
remettre en cause la tendance haussière engagée
depuis 2012. On peut néanmoins envisager un
repli du CAC40 jusqu’à 4000 points, une zone
intéressante pour initier des positions acheteuses.
© Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l’autorisation de l’auteur.
1|4
L’indice BNA 40
L’indice BNA 40 se situe à 186,7 points, soit une progression de 2,5% par rapport au mois dernier. Depuis le
début de l’année, sa progression est de 3,6% contre une hausse de 12,7% pour l’indice CAC40. On notera
que l’indice BNA 40 est à un plus haut de l’année, et qu’il a même dépassé son sommet de 2011.
La tendance demeure haussière, toujours soutenue par la moyenne mobile à 6 mois. La perspective d’une
poursuite de la hausse du BNA 40 reste d’actualité. Ce scénario est renforcé par la hausse du momentum
de l’indice, qui se maintient sur un rythme trimestriel supérieur à 4%.
Au niveau de ses composantes, les 5 plus fortes progressions de bénéfice concernent STMICRO (+19,8),
ARCELOR (+18%), CAP GEMINI (+5%), SAFRAN (+3,1%) et SOCGEN (+3%). En queue de peloton, on trouve
TECHNIP (-8,7%), VEOLIA (-7%), ALSTOM (-4,5%), VALLOUREC (-3,3%) et RENAULT (-2,3%).
L’indicateur de participation des BNA
Volatilité du BNA 40
La participation des BNA se situe au même niveau
que le mois dernier. Avec un niveau de 23, cette
participation indique que la moyenne des BNA en
hausse est supérieure à la moyenne des BNA en
baisse. Par ailleurs, aucune divergence baissière
n’est à remarquer entre l’indice BNA 40 et son
indicateur de participation.
La volatilité du BNA 40 s’est tendue depuis le mois
dernier, pour remonter à 4% contre 3,2% le mois
précédent. La volatilité du BNA se situe
maintenant un peu au-dessus de sa moyenne de
long terme. Son augmentation témoigne d’une
moins bonne visibilité sur les fondamentaux des
sociétés.
© Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l’autorisation de l’auteur.
2|4
Ratios boursiers et valorisation
Les conséquences de la crise grecque sur la valorisation de l’indice CAC40 sont maintenant effacées.
Mesurée à l’aune de l’actif net, la valeur intrinsèque de l’indice parisien a retrouvé un niveau normal. C’est
ainsi que la capitalisation boursière des sociétés du CAC40 représente actuellement 1,8 fois en moyenne
leurs fonds propres, ce qui correspond à peu près à la moyenne du Price Book ratio depuis une quinzaine
d’années.
Le PER 12 mois du CAC40 est sur sa moyenne historique
Le PER 2013(e) est de 16,4 et de 13,6 pour
2014(e). Quant au PER à 12 mois, il se situe
actuellement à 14 contre 14,1 le mois précédent.
C’est un niveau légèrement supérieur à sa
médiane historique (13,4). Autrement dit, le
marché accepte aujourd’hui de payer 14 fois les
bénéfices prévisionnels à 12 mois, alors qu’au
début de l’année, il n’acceptait de les payer que
11,6 fois. Entre temps, le climat des affaires s’est
sensiblement redressé.
Pas de bulle spéculative, la valorisation de l’indice CAC40 est normale
Mesurée à l’aune de son multiple de
capitalisation, la valorisation de l’indice est
correcte ; ce dernier n’est ni surévalué, ni sousévalué. La sous-évaluation du CAC40 de près de
30% apparue fin 2011 a donc été entièrement
résorbée. Entre temps, l’indice parisien s’est offert
une sympathique progression de l’ordre de 35%.
Est-ce à dire que le marché n’ira pas plus loin ?
Pas du tout, car un marché financier ne reste
jamais bien longtemps à l’équilibre. Après avoir
commis un excès à la baisse, il en commettra un à
la hausse… c’est la loi du Tao.
L’écart entre les taux d’intérêt et le rendement des actions se résorbe
Avec un niveau de 2,9%, le rendement des
dividendes de l’indice CAC40 demeure supérieur
au taux de l’OAT à 10 ans (2,30% fin novembre),
une configuration qui perdure depuis la crise
grecque de l’été 2011.
Le spread s’est toutefois réduit depuis le début de
l’année. Ce processus de normalisation, qui
devrait se poursuivre au cours des prochains mois,
traduit une sousperformance du prix des OAT par
rapport à celui des actions du CAC40. En d’autres
termes, il est plus intéressant de privilégier les
actions que les obligations.
© Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l’autorisation de l’auteur.
3|4
Le sentiment des investisseurs
L’appétence au risque pour la Bourse de Paris ne se dément pas, et les investisseurs continuent de
privilégier les actions risquées (financières et cycliques notamment). Ce comportement se retrouve au
niveau mondial où le métal jaune est délaissé tandis que l’euro est recherché. D’autre part, depuis que le
Risk Ratio est devenu positif, en août 2012, le CAC40 constitue toujours un excellent placement en termes
de couple rentabilité/risque.
La Prime de risque du CAC40 poursuit sa décrue
Avec un niveau de 7%, la prime de risque est en
légère hausse de 10 points de base par rapport au
mois précédent. Toutefois, comme l’atteste
l’orientation baissière de sa moyenne mobile, la
tendance de la prime de risque est toujours
baissière. La hausse tendancielle de la prime de
risque, entre 2007 et 2012, est une époque
révolue, et l’année 2013 marque très
certainement le début d’un processus de retour à
la moyenne historique, qui se situe pour les 20
dernières années à 4,9%.
Le JB Index® montre une propension modéré au risque
Le JB Index montre l’évolution de la prime de
risque relative entre les 10 actions les moins
risquées du CAC40 et les 10 actions les plus
risquées. Le risque est appréhendé par la volatilité
des bénéfices.
Avec un niveau de 1,4%, le JB Index est toujours
positif. Par ailleurs, sa tendance demeure
haussière, ce qui indique que la prime de risque
des actions risquées baisse davantage que celle
des actions moins risquées. On est toujours dans
une configuration d’appétence au risque qui reste
modérée, dans la mesure où le JB Index n’est pas
dans une zone d’avidité.
Regain d’intérêt sur les sociétés de taille intermédiaire
Signe d’un regain de l’appétence au risque, les
petites et moyennes capitalisations devraient à
nouveau surperformer les grosses valeurs de la
cote. La force relative des premières par rapport à
l’indice CAC40 vient en effet de sortir par le haut
d’une figure en triangle. Les entreprises de taille
intermédiaire cotées (ETI) affichent une liquidité
moindre que les sociétés du CAC40. De plus, leur
chiffre d’affaires est davantage orienté sur le
marché domestique. Le retour des investisseurs
sur cette classe d’actifs témoigne d’une
amélioration du sentiment économique.
© Copyright Jérôme Boumengel - Toute reproduction ou rediffusion interdite sans l’autorisation de l’auteur.
4|4