Autobiographie

Transcription

Autobiographie

Autobiographie
Stage
de
4
jours
Conduit
par
Alain
André
Les
expériences
de
la
vie
n’acquièrent
une
signification
que
sous
leur
forme
racontée
ou,
pour
reprendre
ce
que
Céline
avait
répondu
à
ceux
qui
prétendaient
que
ses
romans
n’étaient
que
des
autobiographies
déguisées
:
«
La
vie
aussi
c’est
de
la
fiction…
et
une
biographie,
c’est
quelque
chose
qu’on
invente
après
coup
».
Raymond
FEDERMAN
Principe
•
Présentation
générale
des
stages
«
Autobiographie
»
proposés
par
Aleph
(rappel)
Écrire
sur
le
registre
autobiographique
suscite
bien
des
questions.
Quels
souvenirs
privilégier,
pour
quels
destinataires
?
Quelle
confiance
accorder
à
ce
matériau
sensible,
coloré
par
les
sortilèges
de
la
mémoire
?
Toutes
les
autobiographies
ne
sont‐elles
pas
des
autofictions,
ou
des
élaborations
«
romanesques
»
?
Comment
l’exploration
des
mots,
lieux
et
situations
peut‐elle
conduire
à
s’interroger
sur
le
sens
d’une
vie
‐
et
à
chercher
la
forme
littéraire
qui
en
rendra
compte
au
mieux
?
L'atelier
parcourt
ce
chemin
essentiel
à
toute
écriture,
de
l'émotion
à
son
élaboration
littéraire
susceptible
d'atteindre
le
lecteur.
Il
met
en
évidence
quelques
stratégies
d’écriture
et
montre
comment
écrire
permet
de
réinventer
sa
vie.
•
Point
de
vue
de
l’intervenant
—
Inventer
le
sens
de
notre
expérience
«
La
lassitude
à
l’endroit
du
récit
un
peu
trop
«
ficelé
»
(suspense,
dénouement
soigneusement
préparé
en
sous‐main)
semble
partagée
par
les
meilleurs
des
autobiographes
contemporains,
de
Jacques
Roubaud
à
W.G.
Sebald
ou
Enrique
Vila‐Matas,
de
Paul
Nizon
à
Annie
Ernaux,
Pierre
Bergounioux
ou
Leslie
Kaplan.
Pour
ma
part,
même
si
j’ai
écrit
des
histoires
–
des
romans
–
je
m’intéresse,
en
amont
des
histoires,
aux
situations
et
aux
expériences
que
nous
avons
vécues.
Les
écrire,
c’est
nous
les
approprier,
les
réinventer,
leur
donner
un
sens
:
en
faire
quelque
chose
plutôt
que
rien.
Travailler
sur
notre
rapport
au
monde
et
à
nous‐mêmes,
l’élaborer
en
nous
confrontant
à
notre
univers
intérieur
et
à
tout
l’inconnu
qu’il
recèle.
«
À
l’époque
où
j’écrivais
Rien
que
du
bleu
ou
presque,
roman
nourri
d’une
expérience
autobiographique,
je
ne
tentais
pas
d’imaginer
une
histoire.
Je
tentais
de
faire
re‐émerger
un
monde
(celui
de
mon
adolescence)
et
de
l’articuler
à
ma
vie
présente.
—
Carrefours
formels
Engagé
aujourd’hui
dans
le
chantier
d’un
autre
roman
autobiographique,
je
suis
sensible
à
certaines
thématiques,
à
certains
carrefours
formels
qui
appellent,
s’il
s’agit
d’écrire,
des
choix.
«
Le
caractère
trompeur
de
la
mémoire,
d’abord.
Avec
sa
façon
de
traiter
le
souvenir
comme
le
rêve,
dont
il
est
aisé
de
se
rendre
compte
dès
que
l’on
confronte
le
récit
du
souvenir
aux
traces
que
nous
en
conservons
parfois
(journal,
correspondances,
photos,
documents
administratifs).
La
façon,
aussi,
dont
elle
est
travaillée
par
les
éléments
qui
ont
surdéterminé,
souvent
à
notre
insu,
notre
histoire
singulière
:
histoires
familiales,
Histoire
avec
un
grand
H.
Nos
souvenirs
sont
une
incroyable
sélection
de
bribes,
un
montage
intéressé
:
un
chantier
à
fouiller.
Comment
s’y
prendre
?
«
L’obligation
ensuite,
par
conséquent,
de
choisir
dans
ce
matériau.
Car
si
notre
mémoire
est
immensément
lacunaire,
elle
constitue
un
puits
sans
fond.
Il
faut
identifier
des
motifs,
comme
le
propose
Vladimir
Nabokov
au
seuil
de
son
autobiographie,
Autres
rivages.
Et
travailler
des
liens,
des
coïncidences,
ainsi
que
le
suggère
WG.
Sebald.
Mais
comment
choisir
?
«
La
nécessité,
enfin,
de
trouver
la
bonne
distance
avec
les
expériences
que
nous
propose
notre
fallacieuse
mémoire.
Il
faut
trouver
le
ton
juste,
en
évitant
les
pièges
(le
sentimentalisme
ou
l’égotisme
narcissique,
par
exemple).
Là
encore,
comment
faire
?
—
Apports
contemporains
«
Avançant
dans
mon
nouveau
chantier,
j’ai
éprouvé
le
besoin
de
procéder
un
certain
nombre
de
lectures
d’accompagnement.
Au‐delà
de
Michel
Leiris,
Georges
Perec
ou
Thomas
Bernhard,
j’avais
envie
de
lire
ces
auteurs
(Nizon,
Sebald,
Roubaud,
etc.),
qui
partagent
l’idée
que
le
monde
réel
ne
se
trouve
plus
dans
le
discours
conventionnel
qui
relie
la
«
fiction
»
au
monde
connu,
cohérent,
exprimable,
mais
qu’il
faut
le
découvrir,
l’inventer,
grâce
au
travail
de
la
langue
elle‐même,
dans
cet
espace
que
certains,
à
tort
ou
à
raison,
ont
choisi
de
nommer
«
autofictionnaire
».
Paul
Klee
n’écrivait‐il
pas,
déjà,
que
l’art
ne
reproduit
pas
le
visible,
mais
qu’il
«
rend
visible
»
?
«
La
moisson
a
été
si
riche
que,
dans
les
marges
de
ces
lectures,
j’ai
noté
des
idées,
qui
parfois
ne
portaient
plus
sur
mon
chantier,
mais
sur
une
idée
de
séance,
puis
une
autre
:
qui
me
donnaient
l’idée
et
le
désir
d’inventer
un
atelier
d’écriture,
pour
expérimenter
et
interroger
avec
d’autres
aussi
bien
des
questionnements
que
de
précises
stratégies
d’écriture.
»
2
Public
Le
stage
est
ouvert
aux
personnes
déjà
engagées
dans
un
atelier
régulier
ou
dans
une
pratique
régulière
de
l’écriture.
Il
suffit
qu’elles
souhaitent
faire
l’expérience
de
ce
qu’elles
ont
à
inventer
quand
elles
écrivent,
explicitement,
à
partir
de
leur
expérience
vécue.
Méthode
Le
dispositif
utilisé
au
cours
du
stage
est
celui
de
l’atelier
d’écriture.
Il
propose
un
cadre
chaleureux
et
positif.
On
peut
oser
donner
à
lire
ses
textes.
On
bénéficie
d'une
véritable
écoute
et
de
retours
permettant
d'élaborer
puis
d'avancer
dans
l’élaboration
d'un
projet
d'écriture.
L'accompagnateur
respecte
quelques
principes
fondamentaux
:
prise
en
compte
de
la
sensibilité
et
des
rythmes
individuels
;
soutien
de
l'engagement
personnel
dans
l'écriture
;
aide
à
la
création
de
textes
aboutis
et
lisibles
hors
de
l'atelier.
La
méthode
pédagogique
est
celle
d'Aleph.
Elle
fait
alterner
temps
d'écriture
individuelle,
échanges
en
petits
groupes,
entretiens
avec
l'animateur,
échanges
en
grand
groupe.
Les
écrits
sont
peu
à
peu
enrichis
à
partir
des
suggestions
et
apports
du
groupe
et
de
l’intervenant,
de
l'analyse
éventuelle
de
brefs
textes
d'auteurs
permettant
de
se
saisir
des
enjeux
et
parfois
des
tours
de
mains
(style,
procédés)
propres
à
la
construction
de
ce
type
d’écrit.
Objectifs
•
S’autoriser
à
écrire
sur
un
mode
explicitement
autobiographique
–
ce
qui
ne
signifie
pas
devoir
à
tout
prix
«
écrire
vrai
».
•
Se
familiariser
avec
les
questions,
tant
existentielles
que
de
technique
littéraire,
que
soulève
l’intention
d’élaborer
littérairement
un
matériau
autobiographique.
•
S’approprier,
en
les
expérimentant,
quelques
stratégies
contemporaines
d’écriture
et
les
relier
à
un
possible
projet
d’écriture
personnelle.
Contenus
Une
série
de
propositions
fait
émerger
un
matériau
(une
série
de
textes).
L’écriture
et
les
échanges
permettent
de
se
confronter
pratiquement
aux
questions
clés
qui
sont
celles
d’une
élaboration
littéraire
et
contemporaine
de
l’écriture
autobiographique
:
conception
de
la
mémoire
et
traitement
des
souvenirs
;
identification
de
motifs
personnels
permettant
leur
organisation
;
prise
en
compte
des
décalages
temporels
(l’air
du
temps,
l’influence
de
l’Histoire)
;
utilisation
des
matériaux
documentaires
;
décentrement,
ton
et
rythme
narratifs.
L'intervenant
Alain
ANDRÉ,
directeur
général
d'Aleph‐Écriture
et
écrivain,
a
conçu
plusieurs
stages
et
cycles
d’Aleph
consacrés
au
fragment,
à
la
nouvelle
et
au
roman.
Il
est
l’auteur
de
romans,
comme
3
Rien
que
du
bleu
ou
presque
(Denoël,
2000)
ou
La
passion,
dit
Max
(collection
«
Photoroman
»,
Thierry
Magnier,
2007)
;
de
nouvelles
ou
fictions
brèves
;
d'essais
consacrés
à
l’écriture
et
aux
ateliers,
comme
Devenir
écrivain.
Un
peu,
beaucoup,
passionnément
(Leduc.s,
2007)
ou
Écrire
l’expérience.
Vers
la
reconnaissance
des
pratiques
professionnelles
(en
collaboration
avec
Mireille
Cifali,
PUF,
2007)
;
ainsi
que
d’ouvrages
pratiques
et
de
nombreux
articles
de
fond
consacrés
à
l'écriture
et
aux
ateliers.
Modalités
pratiques
4
jours
:
du
12
au
15
juillet
2010,
à
Paris.
Tarifs
• 336
€
pour
les
particuliers
(arrhes
:
150
€
à
verser
lors
de
l’inscription).
• 672
€
au
titre
de
la
formation
permanente
(Ces
prix
s’entendent
nets
de
TVA.)
Nota
Bene
Chaque
participant
est
invité
à
apporter
5
photographies
liées,
de
près
ou
de
loin,
à
son
histoire
personnelle.
Information
:
01
46
34
24
27
et
<info@aleph‐ecriture.fr>
Conseil
pédagogique
et
projets
de
formation
:
<claire.lecoeur@aleph‐ecriture.fr>
ALEPH
ÉCRITURE
(siège
et
Ile‐de‐France)
7
rue
Saint‐Jacques
75005
PARIS
www.aleph‐ecriture.fr
‐
FP
n°11751802275
4

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