LP 3 Rubrique DVD - Blogs Poker Academie
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LP42p76-79_Technique-Sharp:LP3 AR pas si simple 21/01/11 10:24 Page76 TECHNIQUE HALTE AU VOL DE BLINDES ! PAR SHARP, PROFESSEUR SUR POKER-ACADEMIE.FR La défense de blindes par le 3-bet Il y a deux façons de contrer un classique vol de blindes : en agressant à son tour par un 3-bet bien placé, ou en suivant simplement, en mode défense. Ce mois-ci, nous nous intéresserons exclusivement à la première option. 3-better, oui, mais avec quelles mains, contre quel type de joueurs, et de combien ? Toutes les réponses de notre expert… C omment faire face à un vol de nos blindes par un joueur en dernier de parole ? Un scénario des plus banals et extrêmement récurrent au No Limit Hold’em. Et pourtant, combien d’entre nous savent comment agir, et combien ont un plan de jeu prédéfini ? Évidemment, la décision dépend du profil adverse et de la profondeur des tapis, mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas planifier nos ripostes. Une fois que l’on sait quoi faire et pourquoi, il ne reste plus qu’à affiner nos ranges en intégrant les paramètres extérieurs que sont l’opposant, les profondeurs de tapis et l’historique de la partie. Face à des joueurs qui attaquent 50, 60, voire 100% des mains en position quand tout le monde a passé avant, une large partie de notre range est vivante et ne doit pas être jetée. Dès lors, deux options s’offrent à nous pour poursuivre le combat : la défense ou l’attaque. C’est-à-dire caller pour voir le flop ou relancer en 3-bet. Dans cet article, nous nous cantonnerons à l’étude de la riposte offensive, et nous verrons le mois prochain quand et pourquoi privilégier la défense passive. LE 3-BET, À FAIRE POUR VALEUR ESSENTIELLEMENT Contre un bouton qui vole inlassablement nos blindes, la réaction naturelle est de répondre à l’agression par l’agression et de placer un 3-bet; avec nos bonnes mains, bien sûr, mais aussi pour une large partie en bluff. Prenons un exemple d’entrée: nous sommes en NL200, blindes 1€/2€, les tapis effectifs sont de 100 BB, soit 200 €, et nous sommes de grosse blinde avec une paire de Quatre. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, mais au lieu de nous contenter de payer et de jouer passivement pour setminer, nous prenons l’initiative avec un 3-bet à 20 € : nous saisissons ainsi notre chance de gagner directement le pot. Le bouton suit la relance, et le flop tombe J82 rainbow. Nous avons représenté une grosse main pré-flop, misons donc en continuation, et remportons le pot. C’est un schéma de jeu idyllique, simple à assimiler… mais qui n’était gagnant que jusqu’en 2008. Depuis, des dizaines d’instructeurs en ont présenté les mérites dans des centaines de vidéos pédagogiques sur Internet, et la tactique est ainsi devenue éculée. Loin de représenter de la force, notre 3-bet est perçu pour ce qu’il est : une tentative de bluff. Ainsi, aujourd’hui, le bouton va souvent répondre à son tour par un 4-bet en bluff ou, au minimum, suivre notre relance et ne pas abandonner facilement post-flop. Contre des adversaires avisés, gardez donc la range de 3-bet en bluff aussi étroite que possible. Mais si le bouton a un pourcentage de vol de blindes élevé et qu’il abandonne fréquemment le combat contre un 3-bet, exploitez cette faille sans scrupule et relancez inlassablement ce joueur. QUEL EST LE BON MONTANT POUR UN 3-BET ? Le bon sizing pour un 3-bet dépend avant tout de la taille des tapis. Ainsi, avec moins de 20 BB, toute relance nous engage et il faudra faire all in. Mais avec plus de profondeur, la taille standard d’un 3-bet varie entre trois à cinq fois le montant de la mise initiale. Selon quels critères faire varier ce coefficient ? La valeur des cartes. Contre un agresseur qui n’attache aucune importance à la taille du 3-bet, misez moins cher avec les bluffs et plus cher avec vos bonnes mains, dans la limite de cinq à six fois sa mise. Car il ne s’agit pas non plus d’effrayer l’adversaire ! D’autant que face à la plupart des joueurs, cette stratégie grossière est vouée à l’échec. Le montant du 3-bet doit alors être identique quelle que soit la main. Le montant de la relance initiale. Certains ouvrent en min-raise 76 LivePoker au bouton pour se garder la possibilité de suivre les 3-bets à moindres frais avec une large range. Il est important de leur couper les cotes par un 3-bet de quatre fois le montant du min-raise ou plus – donc huit à dix BB. À l’inverse, si le standard du bouton est d’ouvrir à cinq BB, relancez moins cher. Votre style de jeu. Relancez plus cher si votre range est plus orientée vers des 3-bets pour valeur, et moins si vous bluffez beaucoup. Le style de l’adversaire. Si votre opposant jette fréquemment contre les 3-bets, bluffez-le le plus souvent possible, mais relancez moins cher pour le faire à moindres frais. Contre un joueur qui ne jette jamais, bluffez rarement et faites-lui payer cher vos grosses mains. LP42p76-79_Technique-Sharp:LP3 AR pas si simple 21/01/11 10:24 Page77 TECHNIQUE ÉLARGIR SA RANGE DE 3-BET: LES POUR ET LES CONTRE Je préconise une range de 3-bet pour valeur très étroite : QQ+ et AK, même contre un inconnu. Nous le verrons, contre beaucoup de profils, il y a intérêt à merger sa range pour y inclure AQ et les paires supérieures à 99. 3-better avec ces mains est sans nul doute profitable; c’est même nécessaire si vous le faites souvent en bluff. Vous devez alors garder votre range pour valeur assez large pour ne pas vous faire contrer systématiquement par un 4-bet. Néanmoins, ce n’est pas toujours la ligne optimale et il y a souvent plus à gagner avec un simple call. Car 3-better fréquemment simplifie la tâche des adversaires. En effet, en jouant son tapis avant le flop, on ne donne plus la possibilité à nos rivaux de commettre des erreurs au flop, au turn ou à la river. De plus, cela augmente également la variance. Cependant, ne faites pas l’erreur de relancer en 3-bet (AQ+, 99+) pour jeter sur un 4-bet. Contre la plupart des ranges, avec l’argent déjà au pot, il est correct de jouer ces mains à fond. PLANIFIER ET PROFILER AVANT DE RELANCER Voyons maintenant plus précisément comment planifier son 3-bet, et anticiper les ripostes selon le profil de notre opposant. Gardez bien à l’esprit qu’être en avance sur la range initiale adverse (si tant est que l’on peut en être sûr) ne justifie pas en soi une relance. Un exemple simple nous aidera à mener cette petite étude : nous sommes toujours en NL200, blindes 1€/2€, les tapis effectifs sont de 100 BB, soit 200 €, et nous sommes de grosse blinde avec, cette fois, une paire de Dix. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, nous relançons à 20 et il 4-bet à 45. Que faire ? Toutes nos options sont mauvaises, qu’il s’agisse d’abandonner et de perdre dix blindes avec l’une des meilleures combinaisons de départ, qu’il s’agisse de faire tapis et de risquer 180 € pour en gagner 65 avec la certitude d’être payé par toutes les paires qui nous dominent, ou encore qu’il s’agisse de suivre la relance et d’engager près du quart de notre tapis sans d’autre plan postflop que de toucher notre brelan. En planifiant avant de 3-better à 20 €, nous gardons un éventail plus large d’options et simplifions nos décisions… Contre Phil-le-Dingue, nous relançons avec le plan de faire all in s’il nous 4-bet. En effet, il a un large éventail de 4-bet et on l’a déjà vu partir à tapis avec paire de Sept ou AJ. Contre Lisa-la-Curieuse, nous relançons avec le plan de jeter face à un 4-bet. En effet, il y a de la valeur à prendre: elle va souvent suivre notre relance et notre mise en continuation avec une large range de mains que notre paire de Dix domine, mais son éventail de 4-bet est très étroit et nous pouvons jeter en toute confiance sur une sur-relance. Contre Patrick-le-Prudent, nous avons un choix à faire entre relancer et suivre. Cela dépendra largement de notre image à la table et de l’historique. Contre Mike-le-Dangereux, nous nous contenterons de suivre. Il équilibre bien ses 4-bets en bluff et pour valeur. En relançant, nous risquons donc de nous retrouver dans la situation difficile décrite plus haut. C’est également la ligne que je privilégie contre un inconnu. Plusieurs articles ne suffiraient pas à décliner les caractéristiques des différents profils de joueurs, mais ces quatre catégories sont typiques et englobent assez bien les types de rivaux que vous seriez amenés à rencontrer. Néanmoins, soyez vigilants aux dynamiques engendrées, car un joueur peut s’adapter et modifier son style en cours de partie. Voyons maintenant plus généralement avec quelle range 3-better chacun de ces quatre profils type. Le régulier dangereux : Mike. Ce joueur va nous poser des problèmes en 4-bettant avec une bonne fréquence, mais aussi en suivant notre raise pour nous piéger ou nous bluffer post-flop. Nos chances de prendre de la valeur s’équilibrent avec nos chances de tomber dans un piège. Ce n’est pas contre lui que l’on va gagner gros. Je préconise donc face à ce type de joueurs une range très polarisée… • En 3-bet pour valeur pure avec pour plan de partir à tapis si nécessaire : QQ+ et AK. • En semi-bluff avec pour plan de jeter sur un 4-bet : les As assortis {A2-A5s} et les consécutives assorties {87s-9Ts}. En effet, ces mains peuvent connecter fortement un flop et piéger le piégeur. Le régulier prudent : Patrick. Il respecte nos 3bets et va rarement 4-better, mais très souvent payer en position. Post-flop, il abandonne souvent, à moins de trouver un jeu fort. Il y a donc de la valeur à élargir notre range, et c’est pourquoi je préconise les ranges ci-dessous… • En 3-bet pour valeur pure avec pour plan de partir à tapis si nécessaire : JJ+ et AK. • En semi-bluff avec pour plan de jeter sur un 4-bet : tous les As assortis, et les Rois assortis K5s+. Les As et les Rois assortis allient la probabilité de trouver top pair, avec la possibilité de trouver un tirage couleur au flop ou au turn, et d’avoir assez d’équité pour poursuivre l’agression. Le 4-betteur fou : Phil. Cet adversaire n’entend pas se laisser marcher sur les pieds et répond fréquemment au 3-bet par un 4-bet. • S’il n’hésite pas à engager son tapis, relancez-le avec pour plan de suivre à tapis avec la range suivante : {99+ ; AJs+ ; AQo+}. • S’il jette souvent sur les 5-bets, ajoutez à votre range toutes les paires et KQs, avec l’intention de répondre à son 4-bet par un all in. La mondaine large et passive : Lisa. Elle va suivre préflop avec la quasiintégralité de sa range et suivre passivement nos mises post-flop s’il connecte un tant soit peu. LivePoker 77 LP42p76-79_Technique-Sharp:LP3 AR pas si simple 21/01/11 10:25 Page78 TECHNIQUE Nous relancerons donc pour valeur avec des mains pouvant aller à l’abattage et privilégierons ainsi les grosses cartes, et les paires moyennes ou supérieures. • Si vous n’êtes pas confiant dans votre jeu hors position, ou s’il vous semble que votre adversaire peut être retors, ne relancez “que” : {55+ ; ATs+ ; AJo+ ; KJs+ ; KQo}. • Avec plus d’assurance, ou face à un joueur très faible, relancez toutes les paires, tous les As assortis et toutes les broadways, ainsi que {A8o+ ; K5s+ ; 76s+ ; T9o ; Q9s+ ; J9s+}. ou nous voir abandonner le combat. Or, rien n’est pire que de relancer pré-flop, miser au flop pour abandonner le pot au turn, ou aller à l’abattage et perdre contre une paire de Trois. Il est donc important d’anticiper et de prévoir son coup. À vous de savoir jauger l’opposition, à vous de savoir si vous devez miser deux ou trois barrels pour remporter le pot, ou si votre adversaire ne jettera jamais une paire. QUAND MISER EN CONTINUATION AU FLOP, ET QUAND BLUFFER ? Que l’on rencontre de la résistance ou que le board soit effrayant, statistiquement, dans une bataille bouton vs blindes, vous aurez le plus souvent la meilleure main avec top pair. N’hésitez donc pas à vous commit dans le coup, surtout si les profondeurs de tapis s’y prêtent. Dans cet exemple, nous sommes encore en NL200, blindes 1€/2€, les tapis effectifs sont de 100 BB, soit 200 €, et nous sommes de grosse blinde avec A♠Q♠. Le bouton ouvre les enchères à 7 €, nous relançons à 24 et il suit. Le flop : A♣K♥6♥. Nous misons 28 € dans le pot de 49, il calle. Il y a donc 105 € au pot. Le turn : 8♥. Beaucoup de joueurs paniquent dans cette situation : “Dois-je miser ? Ne serait-ce pas alors transformer ma main en bluff ? Si je checke, pourrais-je payer une éventuelle mise ? Et de combien ?” Il faut garder son En relançant avec nos meilleures mains, nous toucherons souvent notre flop et nous aurons moins de situations difficiles à contrôler. Mais que faire lorsque notre main rate le flop? Notre décision va dépendre de sa texture, et de la façon dont celui-ci s’accorde avec notre range et celle de l’agresseur. Avec des tapis de départ de 100 blindes, la taille de la mise en continuation n’a nul besoin d’être importante : un bet de 10 à 12 BB est suffisant, car l’effet de levier nous protège contre les relances en bluff. Mais avec des tapis de 200 blindes, il faut miser plus cher. Miser en continuation ne doit pas être systématique. Il est parfois sage d’abandonner le coup sans lutter au flop. Pensez aussi à intégrer des check/raises, en bluff pur, en semi-bluff, ou pour valeur si vous faites face à un joueur agressif. Ainsi, nous sommes en NL200, blindes 1€/2€, les tapis effectifs sont de 100 BB, soit 200 €, et nous sommes de grosse blinde avec 7♠8♠. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, nous relançons à 20 et il suit. Le flop : 2♥4♠4♣. Il est très peu probable que le bouton nous ait payé pré-flop avec un Quatre ou un Deux en main. S’il est honnête, nous pouvons miser en continuation et espérer remporter le pot. Mais un joueur suspicieux et malin pourra se faire la même réflexion sur notre range et nous disputer le pot. D’ailleurs, beaucoup de joueurs vont suivre notre bet au flop avec des mains aussi faibles que TJ, en espérant trouver une paire 78 LivePoker FAUT-IL S’ENGAGER AVEC TOP PAIR ? sang-froid et avoir un plan. La bonne question est en réalité : dois-je engager mon tapis avec top pair ? La réponse est oui. Avec 105 € au pot et des tapis effectifs restants inférieurs à 150 €, il suffira d’abattre le meilleur jeu un peu plus d’une fois sur trois pour justifier d’engager le reste des jetons. Certes, nous ferons parfois face à une couleur, un brelan ou deux paires. Mais le poker est un jeu de statistiques et dans la majorité des cas, nous remporterons le pot contre une paire et un tirage couleur, ou un As plus mal accompagné. Une fois notre but fixé – à savoir ici engager notre tapis si nécessaire –, il nous reste à définir comment l’atteindre. Je conseille simplement de miser. Opter pour un check/raise nous fait perdre trop de valeur lorsque le bouton prend une carte gratuite. QUE FAIRE AVEC HAUTEUR AS-ROI ? Après avoir relancé avec AK, deux fois sur trois, nous ne trouverons ni As ni Rois. Voici des exemples de mains où j’ai employé des stratégies différentes. Premier cas. J’ai A♠K♠ en grosse blinde. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, je relance à 20 et il suit. Il y a 41 € au pot. Le flop : 2♥7♣T♠. Je mise 25 €, mon adversaire suit. Il y a maintenant 91 € au pot. Le turn : 4♠. Je mise 45 € et il passe. Il n’y a pas de tirage couleur possible au MAINTENIR LA PRESSION EN SEMI-BLUFF Vilain (Bouton) (200 €) Hero (Big Blind) (276 €) D Pré-flop Flop Turn Blindes 1€/2€ Vilain bet 6 € / Hero raise 20 € / Vilain call 20 € (Pot = 41 €) Hero bet 25 € / Vilain call 25 € (Pot = 91 €) Hero bet 45 € / Vilain fold Flop Turn LP42p76-79_Technique-Sharp:LP3 AR pas si simple 21/01/11 10:25 Page79 TECHNIQUE flop : cela réduit la range avec laquelle mon adversaire peut me contrer. Plus important, le T♠ me donne deux backdoors et un plan de jeu. Je vais donc miser le flop, puis miser le turn sur un pique, un Valet ou une Dame en semi-bluff, et sur un As et un Roi pour valeur. Sans pique au flop, je ne mise pas en continuation et abandonne le pot. Je serai souvent suivi et le turn ne m’apportera pas assez de cartes pour poursuivre l’agression. De toute façon, ne pas miser systématiquement sur un flop de texture identique donne davantage de crédit à nos bluffs. Deuxième cas. J’ai A♠K♦ en grosse blinde. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, je relance à 24 et il suit. Il y a 49 € au pot. Le flop : Q♦7♦8♣. Je checke, et il en fait de même. Toujours 49 € au milieu. Le turn : 7♥. Je checke, mon adversaire mise 18 €, je suis. Il y a maintenant 85 € au pot. La river : 7♣. Je checke, il checke aussi et je remporte le pot contre T♦5♦. Je relance cher avant le flop, car cet adversaire n’aime pas folder et je veux tirer le maximum de valeur. Mais j’abandonne le coup au flop, étant donné que ma main n’a pas assez d’équité contre sa range. Il ne faut pas s’entêter à vouloir gagner tous les pots ! Mais je profite de sa passivité pour voir le turn. J’ai ainsi gagné un tour d’enchères et deux informations : le bouton n’a pas misé au flop et ne mise pas cher au turn sur une carte qui ne change rien. En effet, avec une cote de plus de 4 contre 1, je ne peux pas passer. À la rivière, avec tous les tirages ratés, j’aurais même payé une mise de la taille du pot. En fait, son manque d’agressivité au flop a coûté le pot à mon opposant. Troisième cas. J’ai A♥K♥ en grosse blinde. Le bouton ouvre les enchères à 6 €, je relance à 20 et il suit. Il y a 41 € au pot. Le flop : 2♥4♠J♠. Je mise 22 €, mon adversaire suit. Il y a maintenant 85 € au pot. Le turn : 5♣. Je checke, mon adversaire mise 50 €, je le relance à tapis et il passe. Voilà une variation un peu plus élaborée du premier exemple. Jusqu’au turn, mon plan est le même. Après, j’adopte une ligne moins orthodoxe, car je juge mon rival assez agressif pour avoir beaucoup de CHECK/CALL TURN AVEC DE LA SHOWDOWN VALUE Vilain (Bouton) (248 €) Hero (Big Blind) (202 €) Blindes 1€/2€ Pré-flop Vilain bet 6 € / Hero raise 24 € / Vilain call 24 € (Pot = 49 €) Flop Turn River Hero check / Vilain check (Pot = 49 €) Hero check / Vilain bet 18 € / Hero call 18 € (Pot = 85 €) Hero check / Vilain check (Pot = 85 €) Flop Turn River CHECK/RAISE ALL IN AVEC AIR FACE À UN JOUEUR AGGRO Vilain (Bouton) (200 €) Hero (Big Blind) (222 €) D Blindes 1€/2€ Pré-flop Vilain bet 6 € / Hero raise 20 € / Vilain call 20 € (Pot = 41 €) Flop Hero bet 22 € / Vilain call 22 € (Pot = 85 €) Turn Hero check / Vilain bet 50 € / Hero raise all in / Vilain fold (Pot = 135 €) Flop bluffs dans sa range. Voyons mon équité contre son éventail de mains… • S’il a un brelan, j’ai 8%. Cependant, brelan de Valets est rare, car beaucoup de joueurs aiment partir à tapis pré-flop avec JJ. Et faire face à brelan de Deux ou de Quatre supposerait qu’il suive pré-flop avec une petite paire et qu’il ne relance pas au flop. • S’il a deux paires, j’ai 8%. Or, c’est improbable, car 42, 45, J5, J4, J2 ou 52 sont rarement dans sa range. • S’il a une paire, mais pas d’As ou de Roi dans sa main (comme avec QJ par exem- Turn ple), j’ai 20%. Il va rarement miser une paire en dessous du Valet et peut se convaincre de jeter sur ma relance. • S’il a un tirage, je suis favori. Selon la force du tirage, j’ai entre 52% (contre 6♠7♠) et 70% (contre A♠7). • S’il est en bluff complet et a suivi par exemple avec 8♦9♦ au flop dans le seul but d’arracher le pot au turn, mon check/raise remportera toujours le pot. Rendez-vous le mois prochain pour voir comment défendre ses blindes en se contentant de suivre ! ■ LivePoker 79