Quand et comment polariser ou dépolariser sa

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Quand et comment polariser ou dépolariser sa
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TECHNIQUE
PAR SHARP
COACH SUR POKER-ACADEMIE.COM
L’EMPLOI DES PÔLES
Quand et comment
polariser ou dépolariser
sa range
La théorie moderne du poker se base sur les ranges de mains, un concept définitivement essentiel.
Tout aussi cruciales, les notions de polarisation et de dépolarisation desdites ranges. Sharp associe
la théorie à l’exemple.
P
our en avoir parlé maintes
et maintes fois dans cette
rubrique, mais aussi dans
LivePoker, vous savez tous ce
qu’est une range, ce mot anglais
qui signifie “éventail”. Rappelons malgré
tout qu’au poker, ce terme définit l’ensemble des combinaisons de cartes que peut
détenir un joueur à un moment donné selon
son profil et la tournure des enchères.
Une range est dite polarisée si elle se partage
en deux : le pôle valeur, à savoir les combinaisons que le joueur mise afin de tirer de
la valeur contre la range adverse ; et le pôle
bluff, à savoir les combinaisons que le
joueur sait battues et qu’il mise dans l’espoir
de faire coucher l’autre.
En d’autres termes, cet éventail exclut les
mains moyennes.
Ainsi, on dit qu’un joueur polarise sa range
lorsqu’il mise uniquement pour valeur ou
en bluff. À l’inverse, il dépolarise s’il attaque
avec une range compacte.
Polariser sa range n’est pas l’apanage des
champions. C’est un réflexe spontané et
inconscient, présent chez tous les joueurs, y
compris les débutants.
En effet, au poker, on se retrouve constamment dans l’une de ces trois situations :
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• Avec le jeu max ou une main assez forte
pour vouloir mettre le maximum d’argent
au pot. Par exemple, une paire de Rois avant
le flop, ou A♣2♣ sur 2♦2♠J♥.
• Sans savoir si on est devant ou derrière.
Comme une paire de Huit pré-flop ou JJ sur
un flop A♣9♠2♦. On va jouer ces mains de
façon plus prudente et passive essayant
d’arriver au showdown sans gonfler le pot.
• Avec une combinaison sans aucun espoir
de l’emporter à l’abattage. La plupart du
temps, on couchera les mains de cet ensemble. Mais elles font aussi d’excellentes candidates pour bluffer.
Nous considérerons la polarisation uniquement du coté de l’agresseur pour les actions
de mise ou de relance.
THÉORÈME DE POLARISATION
Alors quand est-il correct, d’un point de
vue théorique, de polariser sa main ? Et
quand, à l’inverse, est-il plus profitable de
garder une range compacte ? Il suffit d’appliquer la règle suivante :
Polarisez votre range lorsque l’adversaire
est davantage susceptible de répondre par
une relance que de payer.
Dépolarisez votre range si votre adver-
saire va plus fréquemment suivre votre
mise que la relancer.
Attention, cette règle ne vaut pas pour les
mises all in ou celles qui engagent le tapis.
Prenons l’exemple suivant pour illustrer plus
clairement nos propos.
Nous sommes à une table de Pot Limit
Omaha ; les blindes sont à 5€/10€, et le
tapis effectif de 3000 €. Nous ouvrons à
35 € avec K♣ K♠ 7♣ 5♠ . Le bouton et la
grosse blinde entrent dans le coup.
Flop : J♣6♣2♦.
Nous misons 80 dans un pot de 110. Le bouton est le seul à suivre.
Turn : Q♣.
Nous misons 220 dans 270. Le bouton suit
River : 3♣.
Nous misons 400 dans 710, mais le bouton
relance à hauteur du pot.
Avec une main faite solide, comme une
quinte ou une couleur, le bouton se contentera de payer afin de débusquer nos bluffs.
En choisissant de rouvrir les enchères, notre
adversaire polarise : ou il relance pour
valeur avec la couleur max, ou alors il
relance en bluff, le plus souvent avec l’As de
trèfle “sec” (c’est-à-dire sans autre trèfle en
main) en bloqueur.
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LES NUTS OU UN PUR BLUFF AVEC L’AS EN BLOQUEUR ?
Vilain (Bouton)
(3000 €)
Hero (UTG)
(3500 €)
Blindes 5€/10€
D
Pré-flop
Flop
Turn
River
Hero raise 35 € / Bouton call / BB call (Pot = 110 €)
Hero bet 80 € / Bouton call (Pot = 270 €)
Hero bet 220 € / Bouton call (Pot = 710 €)
Hero bet 400 € / Bouton raise 1910 € / Hero ? (Pot = 3020 €)
Flop
Il faut savoir toutefois que certaines actions
excluent une range polarisée :
• Coucher le haut et le bas de sa range pour
continuer avec les mains moyennes est une
aberration.
• On peut construire des exemples où un
joueur va égaliser, suivre ou faire parole avec
une range polarisée dans l’intention de piéger ou de bluffer. Ces cas sont rares et supposent une mise ou une relance plus tard.
3-BET OU PAS 3-BET ?
POLARISER OU PAS ?
Que faire si le joueur au hi-jack ouvre à
3,5 BB et que nous recevons une paire de
Six, en grosse blinde, et disposons d’un tapis
de 20 blindes ?
Avec un si petit tapis, l’investissement est
trop lourd pour voir un flop, et toute relance
nous engage. La stratégie optimale est de
relancer les combinaisons qui résistent le
mieux si nous sommes payés ; 66 est de celles-là. En effet, en cumulant les chances de
gagner le pot de 5 blindes pré-flop et l’équité
de 66 contre la range adverse pour 20 blindes, il est profitable de faire all in.
L’adversaire ne pourra jamais relancer et
devra cependant favoriser une range compacte dépolarisée.
Turn
River
Passons à la pratique au travers de quelques
exemples de 3-bet en position. Dans tous
les cas, nous sommes au bouton et le tapis
effectif est de 100 BB.
KK en full ring vs open raiseur UTG.
En table pleine de dix joueurs, un régulier
ouvre en premier de parole. Il est plus fréquent de voir un régulier relancer que de
défendre passivement hors de position contre
un 3-bet. Nous ouvrons une paire de Rois
en milieu de parole. Le théorème nous dit
de polariser. Or, il est hors de question de
relancer KK en bluff. Est-ce une main assez
forte pour faire partie du pôle valeur ?
Traditionnellement, en table pleine, notre
adversaire va 4-better quelques mains en
bluff et ne 4-bet pour valeur qu’avec AA et
KK. Or, une paire de Rois n’a que 22%
contre cette range et n’est donc pas assez
forte pour une relance (3-bet) pour valeur.
Mieux vaut ne pas se dévoiler trop tôt, se
contenter de payer et voir un flop.
Si notre adversaire défend plus de combinaisons qu’il n’en relance, par exemple toutes les paires dans l’espoir d’un brelan, nous
gagnerons en revanche à 3-better.
KK en full ring vs open raiseur cut-off.
Avec la même main contre le même adver-
saire, qui ouvrirait cette fois depuis le cutoff, les choses sont différentes. En effet, le
joueur ouvre une range beaucoup plus large
depuis ce poste. Sous peine d’être constamment bluffé en 3-bet, il va devoir élargir sa
range de 4-bet. S’il déclenche un 4-bet avec
{AA, KK, QQ et AK} mais aussi avec un pôle
bluff, la paire de Rois passe à 57% et nous
opterons donc pour le 3-bet.
AJ en short handed
face à un open raiseur solide.
Avec six joueurs à table, UTG+1 ouvre les
enchères. L’open raiseur est un bon joueur
qui va répondre en 4-bet et rarement payer.
Avec AJ, nous devons donc polariser.
Sachant que cette main ne sera jamais en
avance face au pôle de valeur de la range de
4-bet adverse, et sauf dynamique particulièrement agressive contre un joueur qui 4-bet
très fréquemment en bluff, mieux vaut se
contenter de payer la relance. Du reste, ne
pas 3-better avant le flop ne signifie pas
jouer nos cartes pour leur pure valeur faciale.
Utiliser la position est souvent décisif. Ainsi,
face à un adversaire qui c-bet trop systématiquement, vous pouvez choisir de le relancer sur un flop du type 7♠6♥2♦ : la texture
s’y prête bien et, hors de position, même
une paire supérieure aura du mal à soutenir l’agression.
AJ en short handed
face à un open raiseur gambleur.
Toujours avec six joueurs à table, et une
relance initiale qui vient du même poste, que
faire avec AJ si l’open raiseur est cette fois un
joueur récréatif au style assez large? Ce dernier 4-bet très rarement et défend passivement avec une majeure partie de sa range
d’ouverture : le théorème nous invite maintenant à dépolariser nos 3-bets. Ainsi, il est
plus profitable de le relancer que de payer
avec AJ. En trouvant top paire, on pourra
tirer valeur des mains de sa range dominées:
JT, QJ, KJ, et les As moins bien accompagnés.
Nous bâtissons un pot aux perspectives très
profitables avec l’initiative et la position. En
prime, nous isolons un joueur susceptible
de faire des erreurs post-flop.
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DÉPOLARISER POUR EXTRAIRE DE LA VALUE
Vilain (Bouton)
(2300 €)
Hero (UTG+2)
(2000 €)
Blindes 5€/10€
D
Pré-flop
Flop
Turn
River
Hero raise 50 € / Bouton call / SB, BB call (Pot = 200 €)
SB, BB check / Hero bet 150 € / Bouton call / SB, BB fold (Pot = 500 €)
Hero bet 300 €/ Bouton call (Pot = 1100 €)
Hero bet 800 € / Bouton call (Pot = 2700 €)
Flop
POST-FLOP,
ÇA MARCHE AUSSI
Le théorème de polarisation s’applique aussi
post-flop. Prenons quelques exemples rapides pour chaque street.
Au flop.
Nous ouvrons A♥ 9♥ en milieu de parole,
seule la grosse blinde défend. Y a-t-il de
la valeur à miser en continuation sur le
flop T♠9♠3♣ ?
• Si l’adversaire est passif et checke/raise rarement, nous dépolarisons et misons notre
deuxième paire pour valeur. On sera suivi
par des mains qui nous battent mais également par beaucoup de combinaisons dominées. En moyenne, la mise est profitable.
• Si le défenseur checke/raise fréquemment,
on évite de se retrouver dans une situation
difficile et devons checker.
Au turn.
Nous ouvrons au bouton à 3 BB avec T♠J♠
et sommes suivis par la petite blinde. Nous
misons en continuation 4 blindes sur le flop
T♥4♥3♦, et sommes suivis. Que faire sur le
K♥ au turn ?
Contre la plupart des adversaires, il faut
dépolariser et miser TJ pour valeur. Le
check/raise au turn est beaucoup plus rare
qu’au flop. Nous n’avons plus top paire mais
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Turn
River
il n’y a pas beaucoup de Rois dans la range
adverse. On sera souvent payé par :
des Dix moins bien accompagnés ;
les paires intermédiaires entre le Quatre et
le Dix ;
l’As de cœur sec ou doublé d’un tirage
ventral (AJ, AQ, A2, A5).
À la river.
Nous sommes en table pleine dans un casino,
les blindes sont à 5€/10€, et le tapis effectif
de 200 BB (2000 €).
En milieu de parole, nous ouvrons les enchères à 50 € avec K♣K♠ ; le bouton et les blindes suivent.
Flop : J♦6♥5♥.
Seul le bouton suit notre mise de continuation de 150 dans un pot de 200 .
Turn : 7♦.
Notre adversaire paye encore une mise de
300 dans un pot de 500.
River : 3♥.
Outre les multiples possibilités de doubles
paires, cette carte donne la quinte à tout
joueur ayant un Quatre, et complète la couleur. Il y a 1100 € au pot et il reste 1500 €
de tapis effectif à chaque joueur. Laquelle
des lignes suivantes adopteriez-vous : miser
et payer une relance ; miser et jeter sur une
relance ; checker et payer ; ou checker et
abandonner le coup sur une mise ?
• Miser et payer une relance est la pire des
options. Nous avons montré énormément
de force : il serait suicidaire de la part de
l’adversaire de nous revenir dessus avec une
main plus faible.
• Checker et caller est la ligne la plus répandue. L’idée est de contrôler la taille du
pot avec une main somme toute marginale.
On donne aussi la possibilité au bouton de
bluffer un tirage raté. Pourtant, cette option
n’arrive qu’en troisième place dans mon
classement.
• Je préfère, en deuxième choix, checker
et abandonner le coup sur une mise. En
effet, le bouton ne va jamais enchérir une
main plus faible pour valeur, et sa fréquence de bluff ne sera pas suffisante pour
rendre un call profitable. Il s’attend, en effet,
à être payé par toutes les paires supérieures
au Valet.
• La ligne optimale est de miser et jeter sur
un contre. La fréquence de relance adverse
est très basse. Le bouton va relancer pour
valeur avec couleur, mais ce n’est qu’une
petite partie de sa range. À moins qu’il ne
sache lire notre mise pour de la faiblesse,
à ce stade, une relance en bluff serait illogique de sa part. En appliquant le théorème, nous dépolarisons et misons finement pour valeur.
Au final, j’ai misé 800, je fus payé et j’ai remporté le pot. Je ne connais pas la main, mais
elle contient très probablement un Valet. De
peur d’être battus, la plupart des joueurs
vont checker. Miser ici affiche donc une
range extrêmement polarisée : couleur ou
bluff. Or, rien de plus tentant de vouloir
débusquer un bluff avec une paire…
SE DÉFENDRE CONTRE
LA POLARISATION
Partant du théorème de polarisation, on en
déduit facilement son corollaire de défense
contre la polarisation :
Contre une range polarisée, relancez
rarement et contentez-vous de suivre.
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UNE RANGE QUI SE POLARISE DAVANTAGE À CHAQUE STREET
Hero (Big Blind)
(123.000 $)
Vilain (Bouton)
(100.000 $)
D
Pré-flop
Flop
Turn
River
Blindes 500$/1000$
Bouton raise 3000 $ / Hero call (Pot = 6000 $)
Hero check / Bouton bet 4500 $ / Hero call (Pot = 15.000 $)
Hero check / Bouton bet 12.500 $ / Hero call (Pot = 40.000 $)
Hero check / Bouton bet 35.000 $ / Hero call (Pot = 110.000 $)
Flop
Face à une range dépolarisée, relancez
fréquemment et payez rarement.
Une première application donne des clés
pour lutter contre les 3-bets. Étudions le cas
de figure suivant.
Nous sommes en NL400, blindes 2€/4€,
et cinq joueurs autour de la table. Le tapis
effectif est de 460 €. Avec A♥ Q♥ , nous
ouvrons depuis le bouton à 12 €, et le
joueur en petite blinde renchérit par un 3bet à 48 €. Quelle est la meilleure stratégie ?
• Si notre adversaire a une range dépolarisée.
En effet, nous l’avons vu précédemment,
3-better et aller à l’abattage avec AJ ou 99.
Alors le corollaire nous donne le 4-bet en
ligne de jeu optimale : ainsi, nous mettons
le bas de la range ennemie en porte-à-faux.
Car ses combinaisons n’ont pas l’équité
suffisante pour s’engager à tapis. En les
jetant, l’adversaire prive de flop une partie
de sa range ayant une grosse équité… sans
compter qu’il perd de surcroît le montant
de son 3-bet.
• Si notre adversaire a une range polarisée.
Il n’a pas surenchéri avec des mains moyennes ou 3-bet en bluff A♣5♠ ou K♥3♥. Ici
aussi, il faut s’en tenir au corollaire : un 4bet facilite la tâche adverse. Il va pousser les
Turn
River
combinaisons de son pôle de valeur à tapis
et abandonner ses bluffs au moindre coût.
Or, A♥Q♥ n’a que 39% face à un pôle de
valeur aussi large que {AA-99, AQ, AK}. Il y
a donc moins de danger à laisser le pôle de
bluff adversaire voir un flop. La meilleure
stratégie est au final de se contenter de
payer le 3-bet.
Le corollaire s’applique également post-flop,
comme le montre cette décision à la rivière.
J’ai volontairement emprunté l’exemple
suivant à Phil Galfond, qui l’a bâti afin
d’illustrer un tout autre concept dans une
de ses vidéos.
Il s’agit d’un tête-à-tête aux blindes 500$/1000$, avec un tapis effectif de
100.000 $. Cette main fictive nous oppose
à un régulier au style solide et standard,
mais pas très créatif, peu (voire pas) enclin
à balancer de gros bluffs ou à miser pour
valeur dans des situations tendues.
Le régulier ouvre depuis le bouton à 3000
et nous défendons avec 6♣5♣.
Flop : 8♦5♠4♥.
Il mise en continuation 4500 $ dans 6000.
Le call est facile : contre la range adverse,
deuxième paire et une ventrale constituent une main assez solide pour voir le
turn, mais trop faible pour relancer.
Turn : J♠.
Le bouton envoie 12.500 $ dans 15.000 $.
Là, la range adverse commence à se polariser. En effet, il misera pour valeur avec
quinte, brelan, deux paires, une paire supérieure au Huit ou une de paire de Huit bien
accompagnée {A8, K8, Q8}. Il checkera en
espérant une amélioration ou pour aller à
l’abattage sans plus de frais s’il a une paire
inférieure au Huit, une hauteur As ou Roi,
ainsi que pour abandonner les mains sans
espoir. Enfin, il misera en bluff ses tirages
couleur et quinte, incluant les ventrales.
Avec la texture du tableau, cela représente
beaucoup de combinaisons : n’importe
quelle main avec deux piques, un Six ou un
Sept, 9T, QT, A2, A3 et 32 – s’il relance cette
dernière pré-flop.
Nous payons donc encore.
River : K♣.
Il y a 40.000 $ au pot et le bouton tire une
troisième salve à 35.000 $.
La taille de la mise polarise à l’extrême la
range adverse. S’il a par exemple TJ, il ne
peut pas espérer être payé et tirer valeur
d’une main inférieure en misant aussi cher.
Son pôle de mise pour valeur se limite donc
à top paire ou mieux : un Roi en main, une
paire d’As, deux paires, brelan ou quinte.
Sans toutes les détailler et les comptabiliser,
cela ne représente pas un si grand nombre
de combinaisons.
En revanche, il y a dans sa range énormément de combinaisons légitimes pour miser
le turn en semi-bluff. Comptant sur le Roi
pour nous effrayer, le bouton aura à cœur
de bluffer, particulièrement avec celles de
ses mains n’ayant aucune chance de gagner
à l’abattage.
Il nous coûte 35.000 $ pour en gagner
75.000. Un rapide calcul de cotes nous
invite à suivre si l’on gagne dans plus de
35/75 = 7/15, soit environ 47%. Il suffit
donc que le pôle bluff pèse 47% du
total des combinaisons pour que notre
call soit profitable ; et c’est largement le
cas. Nous payons et remportons le pot
contre 7♦T♦. ■
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