technique - Blogs Poker Academie

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LP53p68-72_Technique-Sharp:LP3 AR pas si simple 22/01/12 18:15 Page68
TECHNIQUE
PAR SHARP
COACH SUR POKER-ACADEMIE.COM
NIVEAU AVANCÉ
Dans quelles situations
peut-on effectuer
un floating en Omaha ?
Très répandu en Omaha dans les petites et moyennes limites, le floating est pourtant une ligne
de jeu théoriquement incorrecte, à laquelle il faudra souvent préférer l’agressivité. Néanmoins,
dans certaines circonstances s’y prêtant, on pourra l’envisager. Notre expert fait le tour de
ces configurations un peu particulières.
S
i le floating est une arme
redoutable et puissante en
Hold’em, quid de l’Omaha ?
Peut-on envisager de l’utiliser
régulièrement, et avec des
résultats aussi probants ? Pas tout à fait. Peu
de situations y sont propices, et seuls
certains profils de joueurs sont
à cibler dans cette optique. Voyons
d’emblée les limites de l’exercice
au travers d’un exemple de floating raté : cela nous donnera
quelques clés pour comprendre les
ingrédients du succès.
Je suis premier de parole sur
une table de six joueurs ; les
blindes sont de 2€/4€ et le tapis effectif
de 400 €. J’ouvre à 12 € avec K♠Q♥J♣T♠.
Le bouton et la grosse blinde entrent dans
le coup.
Flop : Q♦9♠7♠.
Le flop parfait ! J’ai trouvé top paire, un
wrap de quinte et le tirage couleur au Roi :
je mise 30 € dans un pot de 38. Si
un joueur me relance, je vais engager
mon tapis.
Le bouton est le seul à suivre.
Turn : A♣.
Je checke et le bouton m’imite. J’avais opté ici
pour un check/raise: ma main domine beaucoup des tirages du bouton. En engageant mon
tapis après un check/raise plutôt que par une
mise et un 3-bet, je compte faire face à une range
adverse plus large, et améliorer ainsi mon équité.
au turn. J’ai une cote de 2 contre 1, et dois
gagner une fois sur trois pour justifier de
payer la mise. Je m’exécute et remporte
le pot contre T♥9♦8♥5♦.
La tentative de bluff à la rivière est à mettre au
crédit de mon adversaire. Si je n’avais
pas été attentif, j’aurais pu le mettre sur un
tirage couleur max au flop, top
paire au turn et brelan à la rivière.
Une lecture rapide de son jeu
m’aurait alors convaincu de jeter
ma main. Mais son floating sur ma
mise au flop est une erreur. Seul
un concours de circonstances
favorables peut lui permettre de
rentabiliser cet investissement:
• Que la grosse blinde ne squeeze pas ;
• Que je renonce fréquemment à miser en
bluff au turn ;
• Et, si je lui abandonne l’initiative, que je
couche assez souvent ma main.
Qualifier de floating l’action de payer avec
deuxième paire, tirage quinte par les deux
bouts et backdoor couleur peut surprendre
un joueur de Hold’em. Mais en Omaha,
cette main ne vaut effectivement rien !
Seules trois cartes du paquet donnent le jeu
« Le Hold’em est une bataille
entre ranges polarisées,
l’Omaha est une bataille
entre ranges dépolarisées. »
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Vilain peut également abandonner des combinaisons de deux paires qui ont suffisamment
d’équité contre ma main pour aller à l’abattage.
River:A♥.
Je checke et le bouton bet à hauteur du pot. Avec
une mise de cette taille, si elle est pour valeur, le
bouton espère être payé par AK: il ne peut donc
valoriser qu’un full. Mais quel full peut-il avoir à
la rivière? Avec un brelan, il aurait relancé mon
enchère au flop ou misé au turn. Idem si,
avec un tirage au flop, il a trouvé deux paires
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max : les Six qui n’ouvrent pas la couleur. Si
un Neuf ou un Valet tombe au turn, une
mise ne peut être qu’un bluff dans l’espoir
de faire coucher une main ayant assez
d’équité pour voir la rivière.
POURQUOI LE FLOATING
EST-IL PLUS EFFICACE AU
HOLD’EM ?
Prenons maintenant un exemple en
No Limit Hold’em. Nous sommes à une
table aux blindes 1€/2€, et le tapis effectif
est de 200 €. Un joueur en milieu de parole
ouvre à 6 €, et nous sommes les seuls à
suivre au bouton avec A♠7♠.
Flop : A♣7♥4♦.
L’attaquant mise en continuation 10 €
dans un pot de 15 €. La range adverse est
polarisée : un ensemble de mains très fortes
– AK, AQ et les brelans –, et un autre qui
n’a de valeur que contre les bluffs – As mal
accompagné, paires inférieures à l’As ou
pas de paire.
Le même flop en Omaha est beaucoup
plus riche : il offre de multiples wraps
de quintes, par exemple 5♥6♥8♦9♦, qui est
à 50% contre A7xx. Avec top paire et trois
cartes supérieures au 7, K♦ Q♥ J♥ A♦
a neuf outs, soit 35% de chances de faire
deux meilleures paires, un pourcentage
auquel viennent encore s’ajouter des
possibilités de quinte ou de couleur.
Nous venons de souligner l’une des
différences fondamentales entre les deux
jeux : le Hold’em est une bataille entre
ranges polarisées, l’Omaha est une bataille
entre ranges dépolarisées. Profitons-en
pour rappeler la règle du théorème de
polarisation, qui se présente comme suit :
contre une range polarisée, relancez
rarement et contentez-vous de suivre, mais
face à une range dépolarisée, relancez
fréquemment et payez rarement.
Au Hold’em, relancer serait ici une erreur.
En effet, A♠7♠ est quasiment invulnérable
sur ce flop et ne peut espérer de l’action
que contre un très faible pourcentage de la
range adverse. Le floating est pareillement
indiqué avec top paire ou en bluff. Sans As
en main, l’attaquant devrait s’essouffler
très vite.
En Omaha, une relance représente une
range plus étendue et le flop impacte une
plus large partie de la range adverse. Avec
l’intégralité de sa range, le défenseur a
intérêt à jouer agressivement pour valeur,
pour protéger sa main et pour mettre la
pression sur les jeux moyens de l’attaquant.
Un floating représente un tirage ou une
main moyenne qui ne sait pas se situer.
C’est la porte ouverte à l’attaquant
pour continuer profitablement l’agression ;
quant au défenseur, il devra toujours faire
face à une décision difficile au turn. Pour
la démonstration et d’autres exemples,
reportez-vous à mon article publié en
novembre dernier.
Trouver des situations où il est correct de
faire un floating revient alors à se demander:
“Quand mon adversaire a-t-il une range
polarisée ?” La plupart du temps, ce ne sera
pas le cas. Lorsque vous envisagez de suivre
une mise, demandez-vous si une relance
ou un abandon ne sont pas de meilleures
options. N’ayez pas peur de la variance
qu’entraîne un jeu agressif : vous
l’augmenterez tout autant, sinon plus, en
jouant passivement. En effet, les lignes
de jeu prudentes, voire passives, conduisent
plus de coups à l’abattage ; ce qui, en
Omaha, est très risqué car les mains sont
proches en équité les unes des autres.
LE DONK BET AU FLOP, SIGNE
DE RANGE POLARISÉE
S’il ne prend pas garde à équilibrer son
jeu, le joueur qui donk bet sera sur une
range polarisée. En effet, le vainqueur
du tour d’enchères pré-flop est celui
qui a représenté le meilleur jeu.
En attaquant frontalement, le défenseur
s’expose et devra souvent s’attendre à
faire face à une relance.
• S’il juge son jeu très fort et pense être
devant, c’est une perspective qui l’enchante;
• S’il a un jeu médiocre, insuffisant pour
suivre la mise en continuation, il prend sa
chance de gagner le pot et peut coucher sa
main sans regret ;
• S’il a un jeu à fort potentiel mais trop
faible pour suivre une relance, il hésitera à
miser puisqu’un raise peut le mettre dans
une situation difficile.
LE DONK BET DU FAIBLE
Vilain (SB)
(461 €)
Jérôme (Cut-off)
(582 €)
Blindes 2€/4€
Pré-flop
Flop
Turn
River
Jérôme raise 12 € / Bouton call / SB call (Pot = 40 €)
SB bet 38 € / Jérôme call / Bouton fold (Pot = 116 €)
SB bet 113 € / Jérôme call (Pot = 342 €)
SB bet 298 € et all in / Jérôme call (Pot = 938 €)
D
Flop
Turn
River
Bouton
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On voit donc bien que le défenseur va
puiser dans le top et le bas de sa range pour
les donk bets. C’est la définition même
d’une range polarisée.
Prenons un exemple… Les blindes sont de
2€/4€ et le tapis effectif de 461 €. Jérôme,
coach historique sur Poker Académie,
ouvre à 12 € avec Q♥J♥T♦8♠ depuis le
cut-off. Le bouton et la petite blinde suivent.
Flop : J♣6♥4♦.
La petite blinde mise 38 € dans un pot
de 40. Jérôme suit et le bouton s’écarte.
En tête à tête, je préfère suivre plutôt que
relancer car, nous l’avons vu, nous sommes
bien souvent face à une range polarisée. A
contrario, dans un pot à trois joueurs,
j’aurais opté pour une relance à 100,
suffisante pour chasser le bouton et arrêter
le coup. Il sera alors facile d’abandonner
contre un 3-bet. Face à une range incluant
les wraps, les brelans et les combinaisons
de deux paires avec tirage, les chances de
gain de Jérôme chutent à 27%.
Turn : K♥.
La petite blinde mise 113 € dans 116.
Jérôme suit encore. En Omaha, un joueur
double barrel rarement avec air. S’il est sur le
bas de sa range, le donk bet sur deux tours
représente une main trop faible pour suivre
une mise au flop et qui a trouvé de l’équité
au turn. Si notre main est assez forte pour
continuer de suivre, une relance est
généralement de mise afin de la protéger.
Mais Jérôme contrôle les deux tirages
apparus au turn : il a tirage couleur second,
la Dame en bloqueur, et tirage quinte
bilatéral. Ainsi, sa main n’a pas vraiment
EXPLOITER LA RANGE POLARISÉE D’UN JOUEUR SERRÉ
QUI A 3-BET PRÉ-FLOP
Vilain (BB)
(550 €)
Héro (Bouton)
(706 €)
Blindes 2€/4€
D
Pré-flop
Flop
Turn
Hero raise 12 € / BB reraise 40 € / Hero call (Pot = 82 €)
BB bet 56 € / Hero call (Pot = 194 €)
BB check / Hero bet 140 € / BB fold (Pot = 334 €)
Flop
besoin d’être protégée. En payant, il
donne l’opportunité à la petite blinde de
continuer à bluffer ou d’améliorer un tirage
inférieur. Suivre permet également à
Jérôme de bluffer la rivière dans certains
cas. Par exemple, si l’adversaire mise deux
paires avec J6xx, il peut abandonner à la
rivière sur un Quatre, qui contrefait son
jeu, un Trois, un Cinq ou un Sept, qui
ouvrent la possibilité d’une quinte.
River : Q♠.
La petite blinde fait tapis pour 298 € de
plus. Avec deuxième et troisième paires,
Jérôme peut être battu par toute
une gamme de combinaisons : quintes,
deux paires aux Rois ou brelans.
TO FLOAT OR TO PEEL ?
Le floating est un terme du No Limit Hold’em désignant l’action de suivre la mise d’un
adversaire sur un tour d’enchères avec une main faisant partie du bas de notre range,
c’est-à-dire avec rien ou pas grand-chose, dans l’optique de bluffer au tour d’enchères
suivant. Or, il est difficile de n’avoir vraiment rien en Omaha. Floating et Omaha ne font
donc pas bon ménage, et l’on préfère parler de “peeling”. Peel (en français, éplucher)
est un terme de Limit, qui désigne l’action de payer la mise adverse.
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Turn
Cependant, Vilain n’a pas cessé de miser,
et le jeu max à la rivière est très éloigné du
flop. Il peut avoir ATxx par accident, mais
sa range reste polarisée et Jérôme a la cote
pour payer. Ce qu’il fait, et il l’emporte
contre K♦8♥7♥2♦.
Cet exemple est typique du bas d’une range
de donk bet. Avec une ventrale, et deux
backdoors à la couleur, la petite blinde n’a
pas assez de force pour suivre une mise.
Sa main a en revanche assez de potentiel
pour tenter un bluff et continuer si elle
améliore. Son bluff a failli réussir: Jérôme et
beaucoup de ceux qui ont analysé la main
sur le forum de Poker Académie étaient
d’avis d’abandonner au flop ou à la rivière.
UNE RANGE SERRÉE DE 3-BET
PRÉ-FLOP EST FORCÉMENT
POLARISÉE POST-FLOP
Autre exemple de main face à une range
polarisée, que trahit aisément un 3-bet
pré-flop… Je suis au bouton à une table à
six joueurs ; les blindes sont de 2€/4€ et le
tapis effectif de 550 €. J’ouvre à 12 € avec
T♠T♥6♣6♠. La grosse blinde, un joueur
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au style serré, 3-bet à 40 € et je suis.
Contrairement au Hold’em, lorsqu’un
joueur 3-bet, il a une range dépolarisée.
Cependant, elle est construite en agrégeant
des catégories bien distinctes :
• Les grosses paires, principalement AAxx
et KKxx ;
• Les grosses cartes, AKT8 par exemple ;
• Les rundowns assortis ou doublement
assortis, comme JT98 par exemple.
Flop : J♦5♠7♥.
Mon adversaire mise 56€ dans un pot de
82, je suis. Impossible, à ce stade, de dire la
force de sa main. Selon la catégorie de main
qu’il a surenchérie pré-flop, il peut avoir le
jeu max… comme rien du tout. Cependant,
il va miser avec l’intégralité de sa range.
Mais si le flop ne l’a pas fortement impacté,
il va être mal à l’aise pour continuer
l’agression. Le moment de vérité arrive
rapidement dans un pot 3-betté: une mise
de plus et la grosse blinde engage son tapis.
Sa range s’en trouve donc polarisée.
Ma main, elle, n’a d’autre valeur que de
bloquer les tirages quinte. C’est un pur floating, avec pour plan de bluffer sur toutes les
cartes entre le Trois et le Valet qui tomberaient
au turn, ouvrant la possibilité d’une suite, ou si
l’adversaire manifeste de la faiblesse.
Turn : A♠.
Mon adversaire checke, je mise 140 € et
remporte le pot. Ce n’est pas une bonne
carte pour ma range. Cependant, la grosse
blinde arrête l’agression : c’est le feu vert
pour attaquer le pot ! De plus, avoir deux
piques et deux Dix en main diminuent les
EXPLOITER LA TROP GRANDE AGRESSIVITÉ
GRÂCE À UN PUR FLOATING
Vilain (SB)
(230 €)
Héro (BB)
(200 €)
Blindes 1€/2€
Pré-flop
Flop
Turn
SB raise 6 € / Hero call (Pot = 12 €)
SB bet 8 € / Hero call (Pot = 28 €)
SB check / Hero bet 22 € / SB fold (Pot = 50 €)
Flop
probabilités de faire face à un tirage
couleur ou un wrap de quinte et de
déclencher un check/raise. Je prends ce
risque en misant. Mais il est beaucoup
plus dangereux d’aller à l’abattage.
La grosse blinde peut facilement avoir
une meilleure main ou passer devant
grâce à la dernière carte.
QUAND FLOATER CONTRE
UNE RANGE DÉPOLARISÉE ?
Le poker est un jeu d’adaptation. Vous
réussirez d’autant mieux en évitant de vous
fixer des interdits. Apprenez et comprenez
les fondamentaux pour savoir vous en
PETIT LEXIQUE SPÉCIAL PLO
WRAP (en français, emballage) : désigne un super tirage quinte pouvant donner
jusqu’à 17 cartes pour faire une suite.
RUNDOWN (souricière) : terme venu du baseball décrivant une action de jeu où la
défense piège l’attaque. Catégorise les mains de départ d’Omaha avec quatre cartes
qui se suivent.
BACKDOOR (porte de derrière) : désigne un tirage au flop qui nécessite encore deux
cartes pour être complété. Les backdoors de tous types sont légion en Omaha !
Turn
affranchir. Le floating peut être la ligne de
jeu optimale pour exploiter les défauts
d’un adversaire même si sa range est
dépolarisée, ou s’avérer nécessaire afin
d’équilibrer votre jeu.
• Pour exploiter une range trop large
pré-flop
Les blindes sont de 1€/2€ et le tapis
effectif est de 200 €. La petite blinde ouvre
les enchères à 6 et je défends ma grosse
blinde avec 2♣2♦7♣Q♥ : une main très
faible mais mon adversaire relance dans
cette situation avec une fréquence supérieure à 60%. Je paye pour le punir en
usant du pouvoir de la position.
Flop : K♣5♥3♥.
Mon adversaire mise 8€ dans 12 et je suis.
La range adverse n’est pas polarisée, mais elle
est tellement large qu’elle est déséquilibrée,
avec un trop-plein de bluffs au regard des
autres mains. Je pourrais relancer mais ma
range est elle aussi très étendue. À représenter
trop de force, je perdrais en crédibilité.
Turn : 9♦.
Mon adversaire checke, je mise 22 € et
remporte le pot.
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PUNIR LA PASSIVITÉ EN FLOATANT
Hero (Bouton)
(678 €)
Vilain (Cut-off)
(500 €)
D
Pré-flop
Flop
Turn
Blindes 3€/6€
Vilain raise 18 € / Hero call (Pot = 45 €)
Vilain bet 30 € / Hero call (Pot = 105 €)
Vilain check / Hero bet 70 € / Vilain fold (Pot = 175 €)
Flop
Turn
Flop
• Pour exploiter des joueurs trop agressifs
post-flop
David Benyamine ou Richard Ashby ont
bâti leurs succès dans les parties les plus
chères du monde grâce à un style large et
passif. Avec des opposants comme durrrr,
Ivey et Ilari Sahamies, le niveau d’agression
atteint des sommets. David et Richard en
prennent le contre-pied en laissant leurs
adversaires miser à leur place. Pour autant,
n’essayez pas de les imiter ! Cela demande
beaucoup plus de maîtrise du jeu et sera
moins rentable qu’un jeu agressif à la
plupart des limites. Cependant, à la table
d’un dégénéré qui relance à hauteur du
pot à chaque fois qu’il a la parole,
le meilleur choix est de lui laisser
l’initiative et de l’attraper quand il bluffe.
• Pour exploiter des joueurs trop timides
post-flop
LA FLOATING AVEC DES BLOQUEURS POUR ÉQUILIBRER SA RANGE
Hero (Bouton)
(220 €)
Big Blind
(236 €)
D
Pré-flop
Flop
Turn
Vilain raise 7 € / Hero call / BB call (Pot = 22 €)
BB check / Vilain bet 18 € / Hero call / BB fold (Pot = 58 €)
Vilain check / Hero bet 48 € / Vilain fold (Pot = 96 €)
Flop
Vilain (Cut-off)
(256 €)
72 LivePoker
Blindes 1€/2€
Flop
Turn
Ironiquement, le floating est également
une arme efficace contre un adversaire trop
peu agressif. Jugez plutôt… Les blindes
sont de 3€/6€ et le tapis effectif est de
500 €. Le cut-off ouvre les enchères à
18 €, et je suis seul à suivre au bouton
avec T♦9♥8♦6♥.
Flop : A♣J♣7♦.
Le cut-off mise 30 € dans 45, je calle. Mon
équité est trop faible pour suivre cette
enchère et je n’ai aucune garantie de valoriser mes tirages. Cependant, cet adversaire
est très prévisible : il mise très fréquemment en continuation, mais se révèle peu
enclin à poursuivre l’action en bluff au
turn et redoute de mettre de l’argent avec
une main marginale.
Turn : 5♥.
Mon adversaire checke, je mise 70 € dans
105 et remporte le pot.
• Pour garder une range équilibrée
post-flop
Les blindes sont de 1€/2€ et le tapis effectif
de 220€. Le cut-off ouvre les enchères à 7€,
nous payons au bouton avec T♦7♥Q♣Q♥
et la grosse blinde complète.
Flop : J♣T♠8♠.
L’attaquant mise 18 € dans 22. Je suis et
la grosse blinde abandonne. Avec deux
Dames en main, il est peu probable de
faire face à une quinte. Nous pourrions
donc relancer en bluff, direz-vous ! Mais
une main faite peut-être largement
derrière un tirage en Omaha. Par exemple,
sur ce flop, Q922 n’a que 35% contre
AKQ2 avec tirage couleur. Avec une
simple quinte, sans amélioration possible
vers un full ou une couleur, il est plus sage
de se contenter de payer et d’attendre
le turn pour s’engager. Afin d’être
équilibré, nous choisissons de jouer les
bloqueurs de la même façon que si nous
avions quinte sans autre possibilité
d’amélioration.
Turn : 4♦.
Notre adversaire checke, nous misons
48 € dans 58 et remportons le pot. ■

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