Influence des encouragements lors d`un Push
Transcription
Influence des encouragements lors d`un Push
IFPEK Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie Influence des encouragements lors d’un Push-Ups Test chez des sujets sains Travail Écrit de Fin d’Études En vue de l’obtention du diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute HENRY Gaëtan Année scolaire 2014-2015 IFPEK Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie Influence des encouragements lors d’un Push-Ups Test chez des sujets sains Travail Écrit de Fin d’Études En vue de l’obtention du diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute Sous la direction de Monsieur Hervé Merdrignac HENRY Gaëtan Année scolaire 2014-2015 1 Remerciements Merci à Monsieur Hervé MERDRIGNAC, mon directeur de mémoire, pour m’avoir guidé tout au long de ce travail Merci à Monsieur Philippe SARRAZIN, Ph.D. Professeur des Universités à l’UJF – Grenoble 1, pour ses conseils en psychologie du sport Aux étudiants de l’IFPEK qui ont participé au protocole Au cabinet Pol’Air pour m’avoir soutenu et guidé A toutes les personnes m’ayant aidé durant la réalisation de ce Travail Ecrit de Fin d’Etude Résumé Contexte : Cet essai clinique a été réalisé dans le cadre du Travail Ecrit de Fin d’Etudes en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de masseur Kinésithérapeute à l’IFPEK. Objectifs : L’objectif de cette étude est de déterminer les effets des encouragements verbaux sur le score et sur le ressenti de la pénibilité de l’effort durant un Push-Ups Test (PUT). Méthodes : 44 étudiants en kinésithérapie (30 hommes, 14 femmes, agés de 21 (+/2.5) ans) de l’IFPEK ont réalisé un 90°PUT ou un Bent-Knee PUT s’ils n’étaient pas capable de réaliser un Push-Up (PU). Ils ont fait un premier PUT sans encouragements puis un second avec. Les PU étaient standardisés et les encouragements de différents types. Résultats : Le score au PUT Contrôle était de 32 (+/-15) PU. Avec encouragements, il était de 38 (+/-19) PU. Le score a significativement augmenté de 5.8 (+/-7) PU avec encouragements (+17%). Les encouragements n’ont pas montré d’effets significatifs sur la RPE Scale de Borg à la fin de l’effort. Discussion : Les encouragements semblent avoir de l’effet sur la performance au PUT. L’amélioration du score était plus importante chez les sujets ayant réalisé une bonne performance au PUT Contrôle. Cependant, Les encouragements n’ont pas eu d’effets sur la perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg. Le pourcentage de Fréquence Cardiaque Maximale (FCMax) n’a pas évolué avec et sans encouragements, la RPE Scale non plus. Il semble que l’effort soit limité par les capacités musculaires et non par l’adaptation du cœur à l’effort. Conclusion : Les encouragements verbaux permettent une augmentation significative du score a PUT mais n’ont pas d’effet sur la perception de la pénibilité de l’effort. Mots-clés : Encouragement verbal, test de pompes, motivation Abstract Context : This clinical try was made as a final study work to get the degree of physiotherapist in IFPEK University Objectives : The purpose of this study is to determine the effectiveness of verbal encouragement on the score and on the Borg RPE Scale of healthy subjects during a Push-Ups Test (PUT). Methods : 44 students in physiotherapy (30 men, 14 women, who were 21 (+/-2.5) years old) from IFPEK university did a 90°PUT, or a Bent-Knee PUT if they were not able to do one 90° PU. They did a first PUT without encouragement, then a PUT with encouragement. The PU were standardized, and there were different types of encouragement. Results : The score on the Control PUT was of 32 (+/-15) PU. With encouragement, the score was of 38 (+/-19) PU. The score significantly increased of 5.8 +/-7 Push-Ups with encouragement (+17%). Encouragement did not show effectiveness on the Borg’s RPE Scale after the PUT. Discussion : Encouragement seems to have effect on the performance of a PUT. This score improvement was greater for subjects who made a high performance on the PUT control. However, encouragement had non impact on the RPE Scale. The percentage of maximal heartrate evolved neither with encouragement or without it, so the perception of the arduousness of the effort did not change for the subjects. It seems that the effort was limited by the muscle’s capacities and not by the heart’s adaptation to effort. Conclusion : Verbal encouragement showed a significant increase on the PUT score, but it has no impact on the rating of the perceived Key-Words : Verbal Encouragements, push-ups test, motivation Table des Illustrations Figure 1: Position de départ du 90° Push-Up ............................................................................12 Figure 2: Bent-Knee Push-Up ...................................................................................................14 Figure 3: RPE Scale de Borg ....................................................................................................18 Figure 4: Scores aux Push-Ups Test par ordre croissant au Push-Ups Test Contrôle ...............22 Figure 5: Score aux Push-Ups Test avec et sans encouragements ..........................................23 Figure 6: Différence de scores aux Push-Ups Tests .................................................................24 Figure 7: Différence de RPE Scale avec et sans encouragements............................................24 Table des abréviations : PU : Push-Up PUT : Push-Ups Test 90° PUT : 90° Push-Ups Test BNPUT : Bent-Knee Push-Ups Test RPE : Rating of Perceived Exertion BPCO : Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive FFPI : Five Factors of Personnality Inventory TDM6 : Test de 6 Minutes de Marches CMV : Contraction maximale Volontaire Table des matières Introduction ................................................................................................................................ 1 I. Contexte de l'étude ............................................................................................................. 4 I.1 Présentation des variables ................................................................................................ 4 I.1.1 Les encouragements ................................................................................................... 4 I.1.1.1 La motivation ........................................................................................................ 4 I.1.1.2 Les encouragements verbaux ............................................................................... 5 I.1.1.3 Influence du superviseur ....................................................................................... 8 I.1.2 Les Push-Ups ............................................................................................................11 I.1.2.1 Analyse cinésiologique des 90° Push Up .............................................................11 I.1.2.2 Analyse cinésiologique des Bent-Knee Push-Ups ...............................................13 I.1.2.3 Les Push-Ups Tests ............................................................................................15 I.1.2.4 Validité et reproductibilité .....................................................................................16 I.1.3 Echelle RPE (Rating Of Perceived Exertion) de Borg .................................................17 I.2 Hypothèses de recherche .................................................................................................18 II. Méthodes, résultats, discussion ............................................................................................19 II.1 Méthodes........................................................................................................................19 II.1.1 Introduction ...............................................................................................................19 II.1.2 Echantillon ................................................................................................................19 II.1.3 Protocole ...................................................................................................................20 II.1.3.1 Le Push Up Test .................................................................................................20 II.1.3.2 Les encouragements ..........................................................................................21 II.1.3.3 La RPE Scale .....................................................................................................22 II.2 Résultats .........................................................................................................................22 II.3 Discussion .......................................................................................................................25 Conclusion ................................................................................................................................29 Introduction Lors des différents stages effectués au cours de ma formation, j'ai remarqué que de nombreux facteurs psychologiques avaient un impact sur le comportement, le ressenti de la douleur et les performances des patients durant leur rééducation. Il peut s'agir de facteurs psycho-sociaux sur le lieu de travail, qui motivent ou non le patient à reprendre le plus tôt possible le travail. Il peut aussi dépendre de détermination personnelle à se réhabiliter, en lien avec la reprise de l’activité sportive ou la restauration de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne. La Haute Autorité de Santé (HAS) définit le rôle du masseur-kinésithérapeute de la façon suivante: “Le masseur-kinésithérapeute réalise, de façon manuelle ou instrumentale, des actes fixés par décret, notamment à des fins de rééducation sur prescription médicale, dans le but de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou d’y suppléer.” (Ministère de la santé). Dans cette définition, le rôle du kinésithérapeute dans la prise en charge psychologique du patient n’est pas abordé. Cependant, durant les stages en milieu professionnel et tout au long de ma formation, des thèmes comme l’accompagnement du patient, la position d’interlocuteur privilégié, l’empathie, sont abordés de façon récurrente et font partie intégrante de la prise en charge du patient. Je me suis questionné, à quelques mois de l’obtention du Diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute, sur la place de la prise en charge psychologique du patient dans le plan de traitement établi avec le patient, le médecin et les autres professionnels de santé. 1 Lors de l'intervention de Gaëlle Kervio (ingénieur de recherche au CHU de Rennes) en cours magistral, une phrase m'a particulièrement marqué : « le kinésithérapeute est au patient ce que l’entraîneur est au sportif ». Le rôle du kinésithérapeute n'est donc pas limité à la mise en œuvre de techniques validées scientifiquement et réalisées à partir d’un bilan spécifique à chaque patient. Il s'agit aussi d'accompagner le patient dans son parcours de soins, de le stimuler pour lui apporter de la motivation au quotidien et donner du sens à la prise en charge. Par ailleurs, durant des travaux pratiques (TP) au Pôle Saint-Hélier (Rennes) concernant l'isocinétisme, le formateur a demandé au groupe d'encourager l’étudiant-test au cours de son effort. J'ai constaté une amélioration des performances développées par le sujet avec les encouragements des membres du groupe de TP par rapport au premier essai sans encouragement. Cependant, s'agissait-il d'une adaptation à l'effort demandé lors de l'exercice d'isocinétisme ou était-ce lié aux encouragements que nous lui donnions? Au cours d’un de mes stages, j’ai assisté à un Push-Ups Test réalisé par un sportif de haut niveau. J’ai vu le sportif s’auto-encourager lors de son test, plus particulièrement lors des derniers Push-Ups qui semblaient très pénibles, avec une tétanie de l’ensemble des groupes musculaires du membre supérieur. Ces auto-encouragements m’ont interpellé, car ils étaient spontanés et semblaient être directement en lien avec la difficulté de l’effort développé par le sujet. Lors de ce TEFE, je réaliserai une étude expérimentale à titre d'essai clinique, mettant en lien les encouragements du thérapeute avec la performance réalisée par un sujet sain lors du Push-Ups Test. La cohorte est composée d'étudiants de l'IFPEK et non de sujets pathologiques, pour des raisons pratiques. 2 L'objectif de ce travail est d'évaluer l'éventuel impact des encouragements de l’examinateur sur la performance d’un sujet au cours d’un Push-Ups Test. La problématique de recherche est : En quoi les encouragements verbaux sont-ils en lien avec la performance réalisée par un sujet sain lors d'un Push Up Test ? Dans un premier temps, je m'intéresserai aux données factuelles concernant les encouragements verbaux ainsi que différents facteurs psychologiques pouvant influer sur la performance du sujet. Une seconde recherche bibliographique concernera les PushUps Test ainsi que la cinésiologie du Push-Up. Ensuite, je décrirai le protocole de l'étude expérimentale et discuterai à propos des résultats obtenus. Enfin, je confronterai les résultats de l'étude aux données de la littérature scientifique. 3 I. Contexte de l'étude I.1 Présentation des variables I.1.1 Les encouragements I.1.1.1 La motivation La motivation est un facteur important dans la réalisation d'une performance. Cependant, tout effort est motivé par un objectif, ou une raison. La Achievement Goal Theory présente la motivation comme la raison, le sens qu’un individu donne à la réalisation d'une activité (Martin L. Maehr, 2009). La motivation est la résultante de l’association de deux facteurs : ● Les facteurs intrinsèques : Il s'agit de réaliser un exercice dans un but personnel : il correspond dans le cadre de la kinésithérapie à s'investir pleinement des exercices proposés par le thérapeute, afin de mener à bien sa rééducation et d'améliorer ses capacités physiques. A titre d’exemple, le prolongement de l’espérance de vie et l’amélioration de la qualité de vie sont les principaux facteurs de motivation intrinsèques des programmes d'activité pour personnes obèses (Weir, 2000). ● Les facteurs extrinsèques : Il s'agit de l’ensemble des facteurs environnementaux qui peuvent influer sur la motivation d’un individu à mener à 4 bien une tâche. La notion de récompense est importante dans le cadre de la motivation d’un individu. La récompense peut correspondre chez le sportif à une coupe après de bons résultats lors d'une compétition, d'une prime pour un employé, ou dans le cadre de la kinésithérapie à proposer un massage en fin de séance si les exercices sont bien réalisés, par exemple. Une récompense obtenue suite à un effort est un facteur de motivation extrinsèque qui améliore notamment les capacités d’apprentissage chez des étudiants (Edward L. Deci, 2001). En revanche, l’impact d’une récompense extrinsèque sur une performance musculaire n’a pas été démontré. Les facteurs extrinsèques correspondent aux circonstances dans lequel la performance est réalisée. Il peut s’agir d’une compétition, d’un concours, d’un espace de travail adapté, de la présence de public, ou de tout autre paramètre environnemental pouvant influencer sur la motivation de l’individu. Les étudiants qui réalisent le test ont une motivation préalable, dont on ne peut s’affranchir lors du Push-Ups Test Contrôle. En effet, ils sont volontaires pour participer à cette étude, donc déjà motivés. I.1.1.2 Les encouragements verbaux Les encouragements verbaux visent à renforcer la détermination du sujet à réaliser une performance, de manière orale, durant la réalisation d'une activité. Il existe différents types d'encouragements verbaux : ● Les encouragements positifs : Il s'agit de stimuler le sujet de manière à poursuivre un effort, ou valoriser sa performance (« tu peux réussir », « tu le fais bien »). 5 ● Les encouragements négatifs : Il s'agit de stimuler le sujet en l’incitant à améliorer ses performances, ou à poursuivre un effort difficile (« Ne sois pas faible », « ne sois pas un perdant »). En fonction de la personnalité de la personne qui reçoit les encouragements, l’effet est différent. Ernarl Binboga a testé le recrutement maximal des fibres musculaires du triceps sural, en contraction isométrique. Les encouragements verbaux n’ont montré un effet significatif que sur le groupe ayant une personnalité type B selon le Five Factors Personnality Inventory (FFPI). Le FFPI est un auto-questionnaire mettant en lien le type de personnalité avec le risque de développer une pathologie cardiaque. La personnalité de type B est une personnalité calme, peu stressée. Les personnalités de Type A sont des personnes stressées, impatientes, présentant donc des facteurs de risques cardiovasculaires (McLeod, 2011). Binboga a mis en évidence que les personnalités de type B, encouragées, augmentent leur recrutement musculaire du triceps sural de 9,2% par rapport à une contraction sans encouragement. Les personnalités de type A ont diminué de 2,5% leur recrutement musculaire. L’effet des encouragements verbaux s’est aussi avéré plus important chez des personnalités de type B que sur les personnalités de type A, lors d'un Treadmill Test (Chitwood, 1994). Les encouragements verbaux n’ont donc pas le même effet selon le type de personnalité du sujet testé. Au cours d’un effort musculaire intense, plusieurs études suggèrent que les encouragements verbaux, associés ou non à un feedback visuel, ont un impact positif sur la performance réalisée. Ainsi, avec encouragements, lors d’un test d’endurance en contraction isométrique des membres inférieurs, les sujets encouragés réalisent une performance 39% supérieure à celle réalisée par le groupe contrôle (M.J. Bikers, 2013). 6 Lors d’un test de force en préhension, il a été montré que les sujets auxquels on ne donne pas d’instructions particulières, ont spontanément des contractions rapides et maximales. De plus, l’association de la liberté de réalisation du test, de encouragements verbaux et du feedback visuel au cours de cette épreuve ont amélioré les performances par rapport au groupe contrôle (Myung-Chul Jung, 2004). Cet auteur a par ailleurs spécifié l’intérêt des encouragements verbaux et du feedback visuel au cours d’un test de force. De plus, Kimura (1999) a cherché à connaitre l’influence des encouragements verbaux associés au feedback visuel sur la force maximale concentrique du quadriceps. L’augmentation de performance était plus importante lorsque les encouragements verbaux étaient associés au feedback visuel. Cependant la performance a d’avantage augmenté avec les encouragements seuls qu’avec un feedback visuel seul. De même, Mc.Nair a montré que les encouragements verbaux seuls permettaient d’augmenter de 5% la force maximale isométrique des fléchisseurs de coude chez des athlètes. Il a par ailleurs spécifié que les encouragements verbaux permettaient à l’athlète d’utiliser la quasi-totalité de ses capacités musculaires. Cependant, certaines études démontrent l'inefficacité des encouragements verbaux. En effet, lors d'un Test de 6 Minutes de Marche (TDM6), encourager des sujets sains ou des sujets atteints de BPCO n'a eu d'effet significatif ni sur la distance parcourue, ni sur la durée de marche réelle, ni sur l’échelle de Borg (Patricia E. M. Marinho). Cependant il est précisé que ce test sous-maximal vise à évaluer le niveau d'exercice dans les activités de la vie quotidienne, il ne correspond pas à un effort musculaire intense. 7 Les encouragements verbaux semblent donc avoir un effet lors d’un effort musculaire intense ou maximal. I.1.1.3 Influence du superviseur Il existe trois besoins fondamentaux en psychologie, ayant une influence sur le supervisé : la compétence, l’autonomie, et la proximité sociale. La compétence reflète la capacité du sujet à maîtriser les consignes et à avoir de l’influence sur son environnement. Cela nécessite la démonstration de son efficacité à une tierce personne, en l’occurrence l’examinateur. La compétence vise donc à impressionner l’examinateur ou le public. (Laguardia & Ryan, 2000). La proximité sociale est le fait de se sentir considéré et apprécié par l’examinateur. L’examinateur doit donc donner de l’importance à l’examiné afin de lui apporter du bienêtre et du soutien au cours de son effort. Cela nécessite de montrer à l’examiné qu’il est au centre des attentions, donc de créer un lien de sympathie réciproques entre examinateur et examiné (Baumeister & Leary, 1995). L’autonomie laissée au supervisé correspond au sentiment de l’examiné d’être à l’origine de l’effort qu’il fournit. C’est la personne qui décide de la performance qu’il souhaite réaliser, c’est à dire que le superviseur “soutient et stimule les initiatives individuelles” (Sarrazin, 2011). 8 La Théorie de l’Auto-Détermination décrit deux styles motivationnels que peut adopter un superviseur : le premier style motivationnel « soutient l’autonomie » du supervisé, dans la mesure où il prend en compte le point de vue du supervisé. Le second est un style dit “contraignant”, correspondant à l’obligation du supervisé de se comporter de la manière dont le superviseur décide (Reeve, 2008). Le style “soutenant l’autonomie” cherche à nourrir les “ressources motivationnelles internes” (Sarrazin, 2011), tandis que “le style contraignant se traduit par une volonté de motiver en utilisant des leviers externes” (récompenses, punitions…) (Sarrazin, 2011). Le style “soutenant l’autonomie” considère de mauvais résultats comme un déficit motivationnel, auquel il convient de trouver une réponse, tandis que le style contraignant répondra par des critiques à de mauvais résultats. L’association des trois besoins psychologiques fondamentaux apporte de l’autonomie et du bien-être au sujet, donnant une source de motivation supplémentaire au supervisé. A l’inverse, s’ils ne sont pas réunis, la motivation est dite contrainte. L’activité à laquelle le supervisé s’exerce est alors perçue comme négative, elle n’apporte aucune satisfaction. Cela peut avoir un impact négatif sur la performance de l’individu. Au cours du Push-Ups Test, il conviendra donc de réunir ces trois besoins fondamentaux (autonomie, proximité sociale, compétence) afin d’adopter le style “soutenant l’autonomie” lors du Push-Ups Test avec encouragements. Afin de stimuler le sentiment de compétence lors du Push-Ups Test, il s’agit de confirmer au sujet qu’il produit une bonne performance, que l’exercice est bien réalisé. Cela vise à procurer à l’individu un sentiment d’efficacité, donc de délivrer un feedback positif sur sa performance. 9 Pour donner le sentiment de proximité sociale lors du Push-Ups Test, l’examinateur instaure une ambiance sympathique et établit un lien de confiance et de coopération avec lui. Le lien s’établit facilement dans la mesure où le sujet a conscience de contribuer à un essai clinique, et que l’examinateur a de la gratitude pour l’effort que va fournir l’étudiant. Il s’agit donc de montrer la gratitude et l’importance qu’accorde l’examinateur à l’étudiant faisant un Push-Ups Test. En revanche, l’autonomie laissée au sujet reste la même avec et sans encouragements: en effet, la manière de d’effectuer les Push-Ups est invariable, avec ou sans stimulation verbale. L’examinateur ne peut donc pas laisser d’avantage d’autonomie au participant, dans un souci de reproductibilité et de fiabilité du Push-Ups Test. Selon la théorie de l’auto-efficacité décrite par Bandura, la performance réalisée par un athlète est fonction de plusieurs facteurs : les facteurs environnementaux (le comportement du coach), l’action du sujet (la performance réalisée), ainsi que les facteurs personnels (auto-détermination, objectifs personnels). Vealey (1998) décrit neuf facteurs principaux, pouvant influer sur le niveau de confiance et l’efficacité d’un athlète: - La maîtrise de l’activité - La démonstration d’adresse à de tierces personnes - La préparation physique et mentale - La représentation du corps de l’athlète - Le support social - L’expérience de son entourage (voir ses pairs réussir) - La confiance en son coach - Le bien être dans le milieu de la compétition - Une situation propice à la réussite. 10 Dans le cadre du protocole, la maîtrise de l’activité, la préparation physique et mentale et la représentation du corps sont des facteurs sur lesquels l’examinateur n’a pas d’influence, car ils sont intrinsèques au sujet. En revanche, le superviseur, en encourageant le sujet, endosse à la fois le rôle de coach et de public. I.1.2 Les Push-Ups L’exercice de pompes ne nécessite aucun matériel spécifique. La résistance est celle du propre poids du sujet. On utilisera les Push-Ups dans le cadre de l’évaluation de la force et de l’endurance des membres supérieurs. Cependant, les pompes sont principalement utilisées dans le cadre du Resistance Training (Lubans, 2014). Suivre un entraînement basé sur les Push-Ups permet une augmentation de la force et de la puissance des membres supérieurs (Vossen et al, 2000). I.1.2.1 Analyse cinésiologique des 90° Push Up Un Push-Up est un “mouvement de culture physique consistant à relever, en poussant sur les bras, le corps raidi et allongé à plat ventre sur le sol.” (Larousse, 2015). - Position de départ : Le sujet est en procubitus, coudes en extension, mains à l'aplomb des épaules, le troisième rayon des doigts dirigé vers l'avant, parallèlement à l'axe du corps. Les membres inférieurs sont en extension, en appui sur les orteils. Les points d’appuis sont donc les mains du sujet, à plat sur le sol, et les orteils. Cela nécessite un gainage des articulations suivantes : genoux, hanches, complexe lombo-pelvien et rachis, afin de maintenir le tronc rectiligne dans les trois plans de l’espace, de la tête au pied (Bret Contreras, 2012). 11 Les principaux muscles stabilisateurs en position haute sont les trapèzes supérieurs et inférieurs, les obliques externes, le dentelé antérieur et le psoas. Dans cette position, 69% de la masse corporelle est supportée par les membres supérieurs (Beach, 2008), ou de 64% (Ebben, 2011). Figure 1: Position de départ du 90° Push-Up - Phase descendante : le centre de gravité s'abaisse avec une flexion des coudes et une abduction des épaules. Les principaux muscles de la phase descendante sont, selon Contreras, 2012 : - Le triceps brachial : recrutement moyen 66% des fibres musculaires par rapport à une contraction maximale volontaire (CMV) - Le grand pectoral : 61% de recrutement par rapport à la CMV - Le deltoïde antérieur : 42% de recrutement par rapport à la CMV On observe un glissement postérieur de la scapula sur le grill costal pour augmenter l’amplitude de la flexion/abduction de l’articulation gléno-humérale. Le gainage du tronc doit être maintenu tout au long de la phase descendante. La phase descendante s’achève lorsque la flexion de coude est de 90°. En fin de phase descendante, le pourcentage du poids supporté par les membres supérieurs est de 75% (Beach, 2008). 12 - Phase ascendante : il s'agit du retour à la position initiale. Il y a une extension de coude et une adduction d'épaule, avec principalement un travail concentrique du triceps brachial et du grand pectoral, jusqu'à l'antériorisation complète de la scapula sur le grill costal par le dentelé antérieur. Une fois que le sujet a retrouvé la position de départ, il amorce la phase descendante du push-up suivant. La position des mains a une influence sur l’activité des fibres musculaires des muscles effecteurs. En effet, plus l’écartement des mains est important, plus l’activité du grand pectoral sera importante. A l’inverse, plus les mains sont rapprochées, plus l’activité du triceps brachial sera majorée (Geiger B, 2004). De même, plus les mains sont placées vers l’arrière, plus l’action du grand pectoral est importante. Réciproquement, plus les mains sont positionnées vers l’avant, plus l’action du triceps brachial est majorée (Marina K. Gouvali, 2005). Lors du Push-Ups Test, il faudra donc surveiller l’apparition de compensations, notamment par des changements dans la position des mains du sujet. Cependant, l’axe du tronc restera un facteur à observer plus particulièrement. En effet, la principale compensation que l’on observe lors de la réalisation de pompe est l’apparition d’une lordose lombaire. I.1.2.2 Analyse cinésiologique des Bent-Knee Push-Ups Les Bent-Knee Push-Ups sont des pompes « à genoux ». - Position de départ : Le sujet est en procubitus, coude en extension, les mains à l'aplomb des épaules, le troisième rayon des doigts dirigés vers l'avant, parallèlement à l'axe du corps. Le sujet est en appui sur les genoux, les pieds ne touchent pas le sol. Les points d’appuis sont donc les mains du sujet, à plat sur le 13 sol, et les genoux. Le tronc est gainé, rectiligne, la tête dans l'axe du tronc. Le pourcentage du poids supporté par les membres supérieurs dans cette position est de 54% (B .Suprak, 2011). - Figure 2: Bent-Knee Push-Up - Phase descendante : le centre de gravité s'abaisse avec une flexion des coudes et une abduction d'épaule. Les principaux muscles de la phase excentrique sont le triceps brachial et le grand pectoral, en mode de contraction excentrique. Le gainage du tronc doit être maintenu tout au long de la phase descendante. La descente s'achève lorsque la poitrine est en contact avec le sol sans s'appuyer dessus. En fin de phase descendante, le pourcentage du poids supporté par les membres supérieurs est de 62% (B. Suprak, 2011). - Phase ascendante : il s'agit du retour à la position initiale. Il y a une extension de coude et une adduction d'épaule, avec principalement un travail concentrique du triceps brachial et du grand pectoral, jusqu'à l'antériorisation complète de la scapula sur le grill costal par le dentelé antérieur. Une fois que le sujet a retrouvé la position de départ, il amorce la phase descendante du push-up suivant. 14 I.1.2.3 Les Push-Ups Tests - Le 90° Push-Up Test Le 90° Push-Ups Test permet d’évaluer l’endurance et la force des membres supérieurs ainsi que de la ceinture scapulaire (Ahmad Hashim, 2012). Il consiste à réaliser un maximum de 90° Push-Ups telles que décrites précédemment, à une cadence libre, sans interruption. Le test s’achève si l’on a observé des compensations lors de deux Push-Ups consécutifs, ou si le sujet n'est pas en capacité d'en réaliser d'avantage. Lorsqu’un Push-Up est terminé et bien réalisé, il est comptabilisé. Le sujet peut alors amorcer la phase descendante du Push Up suivant. Un Push-Up ne peut être comptabilisé si : - La poitrine sert d'appui au sol - La phase ascendante ou descendante n'est pas effectuée intégralement (flexion de coudes inférieure à 90°, extension de coudes incomplète). - Des compensations sont observées (poussée asymétrique des membres supérieurs, rotation du tronc, perte de l’alignement du rachis, déplacement des mains ou des pieds, pause de plus de 3 secondes en position haute ou basse). Le score final est le nombre de pompes correctement réalisées à la fin de l’effort. - Le Bent-Knee Push-Ups Test Le Bent-Knee Push-Ups Test repose sur le même principe, sauf que les pompes sont réalisées à genoux telles que décrites précédemment. Il est destiné aux personnes 15 ne pouvant réaliser correctement une pompe. Les compensations observées sont les mêmes que celles qui apparaissent lors de 90° Push-Ups. I.1.2.4 Validité et reproductibilité - Le 90° Push-Ups Test (Ahmad Hashim, 2012) Le 90° Push-Ups Test a une excellente fiabilité inter-examinateur (0,99 pour les hommes et 0,98 pour les femmes). Deux examinateurs différents ont donc une très forte probabilité de trouver le même score pour un même test. La reproductibilité est de 0,93 pour les hommes et les femmes, ce qui correspond à un coefficient élevé (le score obtenu au 90° Push-Ups Test sera sensiblement égal d’un jour sur l’autre). Par ailleurs le coefficient de corrélation entre le nombre de push-ups réalisés et le nombre de répétitions au développé-couché à 70% de la masse corporelle pour les hommes est de 0,64. Pour les femmes, le coefficient de corrélation entre les résultats au Push-Ups Test et le nombre de répétions au développé couché à 40% de la masse corporelle est de 0,28. Cela traduit une validité modérée pour les hommes et faible pour les femmes. La faible validité du test chez les femmes est due au fait que l’effort demandé lors d’un push-up leur est trop difficile. - Le Bent-Knee Push-Ups Test (Hether Miranda Woods, 2001) 16 Le Bent-Knee Push-Ups Test a aussi une excellente fiabilité inter-examinateur chez les femmes (0,997). Deux examinateurs différents ont donc une très forte probabilité de trouver le même score pour un même test. La reproductibilité du test est de 0,83 pour les femmes. D’une fois sur l’autre, un même sujet réalisera donc probablement une performance similaire. Le Bent-Knee Push-Ups Test présente un coefficient de corrélation de 0,67 avec le nombre de répétitions en développé-couché à 40% de la masse corporelle. Cela correspond à une corrélation moyennement forte. La fiabilité, la reproductibilité et la validité du Bent-Knee Push-Ups Test n’ont pas été étudiées chez les hommes. I.1.3 Echelle RPE (Rating Of Perceived Exertion) de Borg L’Echelle RPE est une échelle d’évaluation de l’effort perçu. Le sujet donne une valeur correspondante à sa perception du niveau d’effort réalisé. Cet index s’échelonne de 6 (effort d’intensité très très légère) à 20 (effort maximal) (Borg, 1962). Cette échelle est corrélée au pourcentage de la fréquence cardiaque maximale théorique du sujet, à la lactatémie des muscles travaillants, au rythme respiratoire, ainsi qu’à la capacité à tenir une conversation, voir figure 1. (Borg, 1987). Cette échelle est nécessairement subjective. L’évaluation de la pénibilité de l’effort peut donc varier d’un individu à l’autre. Cependant, la différence du ressenti de la 17 pénibilité de l’effort entre le Push-Ups Test avec et sans encouragements permet une évaluation personnalisée et reproductible pour un même individu. 1 Figure 3: RPE Scale de Borg I.2 Hypothèses de recherche Les hypothèses de recherche sont les suivantes : - Les encouragements verbaux permettent d'améliorer la performance d'un sujet lors d'un Push-Ups Test - Les encouragements verbaux permettent de diminuer la perception réelle de la pénibilité de l’effort, lors d’un Push-Ups Test 1 RPE Scale de Borg d’après : Ph.Aigroz – Entrainement longue distance – Trail Nordic 18 II. Méthodes, résultats, discussion II.1 Méthodes II.1.1 Introduction Le but de cet essai clinique est d’évaluer les effets des encouragements sur le nombre de pompes réalisées lors d’un Push-Ups Test. Le Push-Ups Test vise à évaluer la force et l’endurance des muscles du membre supérieur et de la ceinture scapulaire. On cherche à savoir si les encouragements et la motivation ont une influence sur la performance réalisée lors du Push-Ups Test ainsi que sur la perception de l’effort sur l’échelle RPE de Borg. II.1.2 Echantillon L'échantillon est composé de n=44 sujets, dont 14 femmes et 30 hommes. Ils sont tous étudiants en kinésithérapie à l'IFPEK, en moyenne âgés de 21 ans +/- 2.5 ans. Leur taille, poids, IMC, niveau d'activité physique, consommation de tabac, ont été évalués. Les sujets présentant une pathologie cardio-respiratoire ou une atteinte des membres supérieurs ont été exclus de l'étude. 19 Trois sujets ont été exclus de l’étude lors de la réalisation du premier Push-Ups Test malgré un interrogatoire préalable (deux pour douleur aiguë dans l’épaule, un pour douleur lombaire). Ces sujets n’ont pas été pris en compte lors de l’analyse statistique. II.1.3 Protocole II.1.3.1 Le Push Up Test Après une phase d’échauffement des membres supérieurs, chaque sujet essaie de réaliser un Push-Up. Si la réalisation d’un Push-Up est possible sans compensation, alors le sujet réalisera un 90° Push-Ups Test dans le cadre du protocole. Si le Push-Up est impossible, il réalise un Bent-Knee Push-Ups. Si le Bent-Knee Push-Up est possible, le sujet réalisera un Bent-Knee Push-Ups Test dans le cadre du protocole. S’il n’y parvient pas, il est exclu de l’étude. Chaque sujet réalise deux fois le Push-Ups Test (test et re-test), d’abord sans encouragements, puis avec. Lorsqu’un Push-Up est terminé et correctement réalisé, il est comptabilisé. Un Push Up ne peut être comptabilisé si : - La poitrine sert d'appui au sol - La phase ascendante ou descendante n'est pas effectuée intégralement - Des compensations sont observées (poussée asymétrique des membres supérieurs, rotation du tronc, perte de la rectitude du rachis, pause de plus de 3 secondes en position haute ou basse). 20 Le test s'achève lorsque deux Push-Ups consécutifs n'ont pas été correctement réalisés ou si le sujet n'est pas en capacité d'en réaliser d'avantage. Le score final est le nombre de Push-Ups correctement effectuées à la fin de l’effort. Les consignes données aux sujets sont les suivantes : - Le but est de réaliser le plus de pompes possibles, à une fréquence libre, sans pause - Les mains sont à l’aplomb des épaules, le troisième rayon dans l’axe du corps - La position de départ est en position haute, bras en extension complète. La descente s’arrête lorsque les coudes forment un angle de 90° - Le tronc doit rester gainé et rectiligne dans les trois plans de l’espace. II.1.3.2 Les encouragements Lors du Push-Ups Test Contrôle, l’examinateur compte seulement les pompes, à voix haute, et corrige la position du sujet afin de garantir la bonne réalisation du test. Lors du Push-Ups Test Encouragé : les encouragements verbaux sont prononcés avec une intonation forte, et sont composés à la fois d’encouragements positifs (“c’est bien, continues comme ça”, …), ou négatifs (“ne fais pas ton faible”, …) cherchent à donner un but à l’exercice (“Tu fais ça pour mon mémoire”). Chaque pompe est comptée à voix haute afin de fournir un feedback auditif au sujet. 21 II.1.3.3 La RPE Scale La RPE Scale est présentée au sujet à la fin du test. Il évalue alors son ressenti sur l’intensité de l’effort qu’il vient de réaliser. La fréquence cardiaque est prise à la fin de l’effort à l’aide d’un cardio-fréquencemètre. La Fréquence Cardiaque Maximale Théorique (FCMax) est calculée selon la formule d’Astrand (220-Age), (Åstrand, P.-O. (1968). Le pourcentage de la FCMax est ensuite calculé. II.2 Résultats Lors du test sans encouragements, les sujets ont réalisé en moyenne 32 pompes (+/-15). Avec encouragements, la moyenne est de 38 pompes (+/-19), avec une augmentation moyenne de 5.8 pompes supplémentaires (+/-7). (p<0,05) La performance réalisée avec encouragement est donc en moyenne 1.17 (+/-0.21) fois plus importante que sans encouragements (voir figure 2). Figure 4: Scores aux Push-Ups Test par ordre croissant au Push-Ups Test Contrôle 22 Nombre de PU Contrôle Encouragements Différence Moyenne 32 38 +5.8 Médiane 30 35 +4 Écart type 15 19 7 Il est important de noter que les sujets réalisant une performance supérieure à 30 PU lors encouragements score de 8.2 du ont PU test sans amélioré leur (+/-7) avec encouragements, alors que ceux ayant un score inférieur à 30 PUT Contrôle n’ont augmenté que de 3.2 PU (+/-5.6) avec encouragements. Figure 5: Score aux Push-Ups Test avec et sans encouragements Les encouragements verbaux ont donc plus d’influence sur les sujets entraînés que sur les sujets peu entraînés (voir figure 3). Par ailleurs, l’écart type est plus important lorsque les sujets sont encouragés. Cela implique que les effets des encouragements ont augmenté l’étalement de l’échantillon, donc que les écarts de score entre les personnes ont augmenté. Les encouragements n’ont donc pas le même effet sur toutes les personnes. 23 6 sujets ont réalisé un score inférieur au Push-Ups Test contrôle par rapport au Push-Ups Test avec encouragements, 4 sujets ont eu une différence nulle. Ainsi, 77% des sujets testés ont réalisé un score plus important lorsqu’ils étaient encouragés. Les encouragements verbaux permettent une amélioration significative du score au Push-Ups Test. Figure 6: Différence de scores aux Push-Ups Tests Concernant le la perception de la pénibilité de l’effort, avec encouragements, la RPE Scale moyenne est de 14.1 +/- 1.9, ce qui correspond à un effort pénible. Sans encouragements elle est de 13.8 +/-1.7, avec une différence moyenne de +0.32 +/- 1.6 (p<0,05) non significative (voir figure 4). Différence de RPE Scale par sujet 4 3 2 1 0 -1 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 -2 -3 -4 -5 -6 Figure 7: Différence de RPE Scale avec et sans encouragements 24 L’inefficacité des encouragements verbaux sur la RPE Scale après un Push-Ups test est à mettre en relation avec l’évolution du pourcentage de la FCMax à la fin de l’effort, qui n’a pas évolué avec et sans encouragements (+1.1% +/-7.4% avec encouragement par rapport au test contrôle, non significatif). Le pourcentage de FCMax à la fin de l’effort est en moyenne de 59.9% sans encouragements, et de 61.1% avec encouragements. Les encouragements verbaux n’ont pas d’influence sur la perception de l’effort après un Push-Ups Test. II.3 Discussion Les résultats montrent que les encouragements verbaux améliorent de manière significative la performance des étudiants en kinésithérapie au Push-Ups Test, par rapport à un Push-Ups Test sans encouragements. Cette augmentation de la performance semble être liée au niveau de départ des sujets. En effet les sujets ayant une performance supérieure à 30 pompes lors du PushUps Test Contrôle ont une augmentation plus de 2 fois plus grande que ceux qui ont fait moins de 30 pompes à ce même test. Cela est en accord avec la théorie de l’auto-efficacité. En effet, un athlète réalisant une bonne performance dans ses expériences passées augmente son sentiment d’efficacité, sa motivation et donc sa performance (Bandura, 1986, 1997). Cependant, ces résultats sont en contradiction avec ceux d’Amagliani (2010). Selon Amagliani, le niveau d'entraînement de la personne n’a pas d’influence sur la réponse aux 25 encouragements. En effet, chez des étudiantes entraînées et non entraînées, la force maximale volontaire statique en extension du quadriceps a augmenté de façon similaire chez des athlètes que chez des sujets non entrainés. En revanche, les encouragements verbaux n’ont pas montré d’effets significatifs sur la perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg. Il est cependant important de noter que la perception de l’effort est corrélée au pourcentage de la FCMax du sujet. Or, ce rapport était sensiblement égal à 0.6 avec et sans encouragements. A la fin de l’effort, les sujets n’ont pas atteint leur FCMax. Il est donc probable que leur effort ait été limité par les capacités musculaires (potentiel mitochondrial et disponibilité en substrats énergétiques) plus que par l’adaptation du cœur à l’effort (disponibilité en O2). Ces résultats sont en accord avec plusieurs auteurs, démontrant que les encouragements verbaux permettaient une augmentation de la performance lors d’efforts musculaires intenses voir maximaux (Binboğa, Bickers, Jung, Kimura, Amagliani). Lors du protocole réalisé pour ce Travail Ecrit de Fin d’Etude, une augmentation de 17% a été observée lorsque le sujet était encouragé, ce qui est supérieur aux résultats trouvés par les auteurs précédents (entre 5 et 15% selon les études). Il est donc indispensable de prendre du recul par rapport aux résultats obtenus lors de l’expérimentation. Des biais ont pu avoir une influence sur la performance réalisée par les étudiants de l’IFPEK lors de cette étude. Certains sujets ont réalisé un 90° Push-Ups Test, d’autres ont réalisé un BentKnee Push-Ups Test. Ce biais a été compensé par l’analyse de la différence de score entre le test contrôle et le test avec encouragement, et non par le score direct du PushUps Test. 26 Tous les sujets ont d’abord effectué le Push-Ups Test Contrôle, puis le Push-Ups Test Encouragé. Il n’y a pas eu de randomisation à ce sujet. Or, la performance passée influe sur la performance future : d’après les théories de l’auto-détermination et de l’autoefficacité, le fait de re-passer une épreuve a tendance à stimuler le sujet à faire mieux la seconde fois (Feltz & Chase, 1998). De plus, “les performances passées semblent être la meilleure source d’informations sur l’efficacité, parce qu’elles sont basées sur les expériences personnelles du sujet” (traduction de Bandura, 1997). Ainsi, le sujet connaît déjà la performance qu’il s’apprête à réaliser et il cherchera à augmenter son efficacité lors du test. Certains écarts au protocole ont été commis : au cours de la réalisation du protocole, un public s’est formé autour des sujets qui passaient le Push-Ups Test. Il est arrivé que le public encourage aussi le sujet. Or, il a été démontré que le sujet cherche à montrer ses capacités aux autres, a besoin d’un support social, dans un environnement adapté à la compétition, favorable à la réalisation d’une bonne performance (Vealey, 1998). L’apparition d’un public qui exhorte le sujet a sans doute eu un impact sur la performance du sujet par rapport aux encouragements de l’examinateur seul. Une sorte de compétition s’est installée au sein de l’échantillon durant la réalisation du protocole. Les étudiants ont discuté entre eux de leurs performances au Push-Ups Test, et ont cherché à faire mieux que leurs pairs. Cette compétition, imprévue, est une source de motivation pour les sujets, qui a sans doute eu une influence sur le score final du Push-Ups Test, particulièrement observée chez les sujets réalisant un score très élevé au Push-Ups Test (surtout chez les trois sujets ayant réalisé plus de 80 pompes). Il est important d’ajouter que certains sujets ont du faire les deux tests dans la journée pour des raisons logistiques. Malgré un temps de repos d’au moins 6 heures entre les deux tests, il est probable que la fatigue liée au premier test ait eu une influence sur la performance au second test. 27 L’ensemble de ces facteurs ont certainement eu une influence positive comme négative sur la performance réalisée par l’échantillon. Les encouragements verbaux et la motivation des sujets réalisant un Push-Ups Test a donc une influence significative sur le nombre de Push-Ups réalisés par rapport à un Push-Ups Test sans encouragements, cependant cela ne permet pas de diminuer la perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg. 28 Conclusion L’objectif de cette étude expérimentale était d’évaluer l’influence des encouragements de sujets sains lors d’un Push-Ups Test. On a observé qu’en encourageant ponctuellement des sujets sains lors d’un Push-Ups Test leur score augmentait de 17% en moyenne. Cette étude s’inscrit dans une réflexion plus globale sur la pratique et le comportement du kinésithérapeute. L’attitude du kinésithérapeute au cours d’un effort musculaire intense a une influence sur la performance du patient (Binboğa, Bickers, Jung, Kimura, Amagliani). Or, le kinésithérapeute ne recherche pas une augmentation ponctuelle de la performance musculaire d’un patient. L’objectif de la réhabilitation est une augmentation à long terme des capacités d’un patient. Dans le cadre de pathologies chroniques, le facteur motivation occupe une place importante dans l’évolution du patient, notamment sur l’observance du traitement. Cela dépend de la relation entre le soignant et le patient, de la pédagogie du thérapeute, et de l’implication personnelle du patient dans son traitement (Légéron, 2001). Le rôle du thérapeute est de stimuler le patient sur ces trois axes. Or, le soignant, en encourageant et en motivant le patient, renforce la relation de confiance établie avec ce dernier (Vealey, 1998). Sur une prise en charge à long terme, il serait intéressant d’évaluer les effets d’une prise en charge stimulante et motivante pour le patient, notamment chez ceux qui présentent des pathologies chroniques. Cependant, il n’existe pas d’étude sur les effets des encouragements à long terme chez des patients présentant des pathologies chroniques. En effet, il ne serait pas éthique 29 de réaliser une étude où l’on n’encourage pas les patients (groupe contrôle) tandis que l’on encourage d’autres patients (groupe expérimental). Il faut par ailleurs veiller à ne pas prodiguer d’encouragements délétères : en effet, encourager le patient ne doit pas interférer avec le principe de prudence. Dans le cadre d’une réhabilitation cardiaque notamment, la production d’un effort maximal est contreindiquée. Ainsi, le thérapeute doit adapter les encouragements à chaque patient, en fonction de ses capacités, de sa pathologie, du stade de sa rééducation et des objectifs fixés. En effet, les encouragements du thérapeute seront différents s’il s’agit du début d’une réhabilitation cardio-vasculaire ou de la fin de la rééducation d’un sportif de haut niveau. De plus, il existe des statistiques à long terme dans le milieu du sport. Le fait de jouer à domicile s’accompagne des encouragements du public. On s’aperçoit qu’en Ligue 1 de football, sur les 5 dernières saisons, les équipes ont 45% de victoires à domicile, 29% de matchs nuls et 26% de défaites (Ligue Française de Football). Le rôle du treizième homme est évoqué de façon récurrente par les joueurs. Ces statistiques sont majorées en Top 14 : sur la saison 2013-2014, sur les 182 matchs joués à domicile, les équipes ont 80% de victoire à domicile, 5% de match nul, et 15% de défaites (Ligue Française de Rugby). Le public n’est évidemment pas le seul facteur à avoir une influence sur les résultats à domicile : la connaissance du terrain et l’absence de temps de déplacements ont aussi un impact sur la performance des joueurs. Cependant, le public renforce le sentiment de compétence, donc la motivation d’un individu (Laguardia & Ryan, 2000). Le kinésithérapeute serait alors le soignant, le coach et le public du patient. 30 Bibliographie Ahmad Hashim, Mohd Sani Madon, Objectivity, Reliability and Validity of the 90º Push-Ups Test Protocol Among Male and Female Students of Sports Science Program, World Academy of Science, Engineering and Technology Vol: 6 2012-06-23 Amagliani, Ruth M.; Petrella, John K.; and Jung, Alan P. (2010) "Type of Encouragement Influences Peak Muscle Force in College-Age Women," International Journal of Exercise Science: Vol. 3: Iss. 4, Article 2. Åstrand, P.-O. (1968). Physical Performance as a Function of Age. JAMA: The Journal of the American Medical Association, 205(11), 729. Baumeister, R. F. & Leary, M. R. (1995). The need to belong: Desire for interpersonal attachments as a fundamental human motivation. Psychological Bulletin, 117, 497-529 Baumgartner, T, Oh, S, Chung, H, and Hales, D. Objectivity, reliability, and validity for a revised push-up test protocol. Measurement in Physical Education and Exercise Science, 6: 225- 242, 2002. Beach, T, Howarth, S, and Callaghan, J. Muscular contribution to low-back loading and stiffness during standard and suspended push-ups. Hum Mov Sci. 27: 457-472, 2008. Berger. Application of research findings in progressive resistance exercise to physical therapy. Journal of the Association of Physical and Mental Rehabilitation 1965;19:200–3. Bickers, M. J. (1993). Does verbal encouragement work? The effect of verbal encouragement on a muscular endurance task. Clinical Rehabilitation, 7(3), 196–200. Binboğa, E., Tok, S., Catikkas, F., Guven, S., & Dane, S. (2013). The effects of verbal encouragement and conscientiousness on maximal voluntary contraction of the triceps surae muscle in elite athletes. Journal of Sports Sciences, 31(9), 982–8. Borg, G. (1962). Physical performance and perceived exertion. (Studia Psychologica et Paedagogica. Series altera, Investigationes XI.) Lund: Gleerup Borg, G., Hassmén, P., & Lagerström, M. (1987). Perceived exertion related to heart rate and blood lactate during arm and leg exercise. European Journal of Applied Physiology and Occupational Physiology, 56(6), 679–685. Contreras B, Schoenfeld B, Mike J, Tiryaki-Sonmez G, Cronin J, Vaino E. The Biomechanics of the Push-up: Implications for resistance training programs. Strength Cond J. 2012;34(5):41–46. Deci, Edward L.; Koestner, Richard; Ryan, Richard M., “Extrinsic Rewards and Intrinsic Motivation in Education: Reconsidered Once Again” Review of Educational Research, v71 n1 p1-27 Spr 2001 Ebben, W. P., Wurm, B., VanderZanden, T. L., Spadavecchia, M. L., Durocher, J. J., Bickham, C. T., & Petushek, E. J. (2011). Kinetic Analysis of Several Variations of Push-Ups. Journal of Strength and Conditioning Research. Feltz, D. L., & Chase, M. A. (1998). The measurement of self-efficacy and confidence in sport. In J. L. Duda (Ed.), Advancements in sport and exercise psychology measurement (pp. 63- 78). Morgantown, WV: Fitness Information Technology Geiger, B. Training notebook: Angle play. Muscle Fitness January: 46-48, 2004. Gouvali, M. K., & Boudolos, K. (2005). Dynamic and electromyographical analysis in variants of push-up exercise. Journal of Strength and Conditioning Research, 19, 146–151. Jung, M.-C., & Hallbeck, M. S. (2004). Quantification of the effects of instruction type, verbal encouragement, and visual feedback on static and peak handgrip strength. International Journal of Industrial Ergonomics, 34(5), 367–374. Kimura, I. F., Gulick, D. T., & Lukasiewicz, W. C. (1999). Effect of visual feedback and verbal encouragement on eccentric quadriceps and hamstrings peak torque. Sports Medicine, Training and Rehabilitation 31 Laguardia, J. G., & Ryan, R. M. (2000). Buts personnels, besoins psychologiques fondamentaux et bien-être : théorie de l’autodétermination et applications. Revue québécoise de psychologie, 21(2), 281–304. Légeron, P., & Azoulaï, G. (2001). Trois axes pour améliorer l’observance dans la prise en charge de l’asthme : cas particulier de l’enfant. Revue Française d’Allergologie et d'Immunologie Clinique, 41(7) Lubans, D. R., Smith, J. J., Harries, S. K., Barnett, L. M., & Faigenbaum, A. D. (2014). Development, testretest reliability, and construct validity of the resistance training skills battery. Journal of Strength and Conditioning Research / National Strength & Conditioning Association, 28(5) Marinho, P. E. M., Raposo, M. C., Dean, E., Guerra, R. O., & Dornelas de Andrade, A. (2014). Does verbal encouragement actually improve performance in the 6-minute walk test? Physiotherapy Theory and Practice, 30(8), 540–3. Martin L. Maehr and Akane Zucho, “Achievement Goal Theory: The Past, Present, and Future”, Handbook of Motivation at School, New York, 2009, p. 77 – 104 McNair, P. J., Depledge, J., Brettkelly, M., & Stanley, S. N. (1996). Verbal encouragement: effects on maximum effort voluntary muscle action. British Journal of Sports Medicine, 30(3), 243–5. McLeod, S. A. (2011). Type A Personality. Retrieved from http://www.simplypsychology.org/personality-a.html Moffatt, R. J., Chitwood, L. F., & Biggerstaff, K. D. (1994). The influence of verbal encouragement during assessment of maximal oxygen uptake. The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness, 34(1), 45–9. Reeve, R. H., Langer, S. M., & Bernholc, A. S. High school student health and academic achievement in North Carolina. North Carolina Medical Journal, 69(6), 511–2. Sarrazin, P., Pelletier, L., Deci, E., & Ryan, R. (2011). Nourrir une motivation autonome et des conséquences positives dans différents milieux de vie : les apports de la théorie de l’autodétermination. In C. Martin-Krumm et C. Tarquinio (Eds.), Traité de psychologie positive (pp. 273-312). Bruxelles : De Boeck Suprak, DN, Dawes, J, and Stephenson, MD. The effect of position on the percentage of body mass supported during traditional and modified push-up variants. J. Strength Cond Res. 25: 497-503, 2011. Vealey R.S., Hayashi, S.W., Garner-Holman, M., & Giacobbi, P. (1998). Sources of sportconfidence: Conceptualization and instrument development. Journal of Sport & Exercise Psychology, 20, 54-80. Vossen, J.F., Kramer, J.F., Burke, D.G., & Vossen, D.P. (2000) Comparison of dynamic push-up training and plyometric push-up training on upper-body power and strength. Journal of Strength Conditoning Research. 14(3), 248-253 Weir, T. (2000, May 2). “The new PE”, USA Today Wood, H. M., & Baumgartner, T. A. (2004). Objectivity, Reliability, and Validity of the Bent-Knee Push-Up for College-Age Women. Measurement in Physical Education and Exercise Science, 8(4), 203–212. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pompe/62495 http://www.lfp.fr/ligue1/classement?cat=Ext#sai=82&journee1=1&journee2=38&cat=Dom http://www.lnr.fr/statistiques-generales-2013-2014.html 32 Annexes Fiche de lecture Références : Ahmad Hashim, Mohd Sani Madon. Objectivity, Reliabilityand Validity of the 90° Push-Ups Test Protocol Among Male and Female Students of Sports Science Program. World Academy of Science, Engineering and Technology Vol:6 2012-06-23 Localisation : http://waset.org/publications/3416/objectivity-reliability-and-validity-of-the90%C2%BA-push-ups-test-protocol-among-male-and-female-students-of-sportsscience-program Informations sur les auteurs : Ahmad Hashim et Mohd Sani Madon sont docteurs en science du sport. Ils travaillent à la Faculty of Sports Science and Coaching, Sultan Idris University of Education, en Malaisie. Sujet traité : Cette étude a pour but d'étudier l'objectivité, la validité et la reproductibilité du 90° Push-Ups Test chez des étudiants et étudiantes de Sports Science Program, par rapport à leur nombre de répétitions en développé-couché à 70% de leur poids pour leshommes, 40% pour les femmes. Mots clés : Arm and shoulder girdle strenght and endurance, 90° Push-Ups Test, Bench press Résumé sélectif : Introduction : Le 90° Push-Ups Test est un outil de mesure de la force et de l'endurance du bras et de l'a Plusieurs variantes de ce test existent, en particulier pour les femmes (Bent knee Push Ups Test (pompe à genoux), Bench Push-Ups (pompe sur un banc de 13' de hauteur), qui réalisent un nombre insuffisant voir nul de vraies push-ups pour être significatif. Le but est de mettre en évidence une corrélation entre le nombre de push-ups réalisés et le nombre de répétitions en développé-couché à 70% du poids, chez des étudiants hommes et femmes Méthodes : 168 hommes et 132 femmes étudiants au Sports Science Program ont participé volontairement à cette étude. Ils étaient habitués à réaliser des pompes et étaient entrainés au développé-couché. Le premier jour, ils ont tous réalisés le push ups test. Deux examinateurs ont chacun évalué autant de femmes que d'hommes. Le nombre 1 de push-ups correctement effectuées étaient comptabilisés. Le second jour ils ont été évalués au développé couché, à 70% du poids pour les hommes et 40% pour les femmes. Le test a pu être refait une fois en cas d'échec. Résultats : Le résultat montre une objectivité de 0,99 pour les hommes et 0,98 pour les femmes. Cela traduit une haute fiabilité inter-examinateurs. La reproductibilité est de 0,93 pour les hommes et les femmes, ce qui correspond à un coefficient élevé. Cela implique que d'un jour sur l'autre, un même sujet peut réaliser des scores proches de l'identique. Par ailleurs le coefficient de corrélation entre le nombre de push-ups réalisés et le nombre de répétitions au développé-couché à 70% pour les hommes est de 0,64. Pour les femmes, le coefficient de corrélation entre les résultats au Push Ups Test et le nombre de répétions au développé couché à 40% de la masse corporelle est de 0,28. Cela traduit une validité modérée pour les hommes et faible pour les femmes. Les hommes ont réalisé en moyenne 36,93 push-ups, et 7,75 répétitions de développécouché. Les femmes ont en moyenne fait 22,58 push ups, et 3,85 répétitions au développé-couché. Discussion : Le test est donc facile à suivre pour l'examinateur et le participant, il est reproductible d'un jour sur l'autre. En revanche, le push-ups test est modérément corrélé (0,64) avec le nombre de répétitions en développé-couché à 70% de la masse corporelle du sujet pour l'homme, et faiblement corrélé pour les femmes (0,28) à 40% de la masse corporelle, ce qui est plus bas que les résultats trouvés dans d'autres études. Ces autres études étaient cependant réalisées avec une cohorte moins importante. Le Bent knee push ups test plutôt que le 90° push ups test pourrait être un meilleur moyen d'évaluer la force musculaire chez la femme, pour qui le test semble être trop difficile, avec un nombre de répétitions trop faible. Il est à noter que les étudiants étaient sportifs et entraînés, il est probable que les scores obtenus au Push Ups Test soit moindre sur une population moins sportive Pistes de lectures complémentaires Baumgartner, T, Oh, S, Chung, H, and Hales, D. Objectivity, reliability, and validity for a revised push-up test protocol. Measurement in Physical Education and Exercise Science, 6: 225- 242, 2002. Gouvali, M. K., & Boudolos, K. (2005). Dynamic and electromyographical analysis in variants of push-up exercise. Journal of Strength and Conditioning Research, 19, 146– 151 Commentaires : Le 90° Push Ups Test est plutôt fiable pour les hommes et est reproductible, en regard de la performance réalisée au développé-couché. En revanche, ces deux variables sont faiblement corrélées pour les femmes, en raison de la difficulté des pompes corps entier (résistance trop élevée), donc du moindre nombre de push ups réalisées au cours du test. Le Bent Knee Push Ups Test semble être plus adaptées aux femmes. 2 Fiche de lecture Références : Binboğa, E., Tok, S., Catikkas, F., Guven, S., & Dane, S. (2013). The effects of verbal encouragement and conscientiousness on maximal voluntary contraction of the triceps surae muscle in elite athletes. Journal of Sports Sciences, 31(9), 982–8. Localisation : https://books.google.fr/books?id=utMqBwAAQBAJ&pg=PA267&lpg=PA267&dq=%E2%80%A2+Binbo%C 4%9Fa,+E.,+Tok,+S.,+Catikkas,+F.,+Guven,+S.,+%26+Dane,+S.+%282013%29.+The+effects+of+verbal +encouragement+and+conscientiousness+on+maximal+voluntary+contraction+of+the+triceps+surae+mu scle+in+elite+athletes.+Journal+of+Sports+Sciences,+31%289%29,+982%E2%80%938.&source=bl&ots =Z7wOaYxca7&sig=rgy32grXB1jpIGP9S7zlBEFyJE&hl=fr&sa=X&ei=WGM6VfT_GYWdsgGtwYGoBg&ved=0CCwQ6AEwAQ#v=onepage &q=%E2%80%A2%20Binbo%C4%9Fa%2C%20E.%2C%20Tok%2C%20S.%2C%20Catikkas%2C%20F. %2C%20Guven%2C%20S.%2C%20%26%20Dane%2C%20S.%20(2013).%20The%20effects%20of%20 verbal%20encouragement%20and%20conscientiousness%20on%20maximal%20voluntary%20contractio n%20of%20the%20triceps%20surae%20muscle%20in%20elite%20athletes.%20Journal%20of%20Sport s%20Sciences%2C%2031(9)%2C%20982%E2%80%938.&f=false Sujet traité : Cet article est un essai clinique mettant en lien les encouragements verbaux et la contraction maximale volontaire (CMV) chez des athlètes de haut niveau. Mots clés : personality, surface electromyography, muscle contraction, athletic performance Résumé sélectif Introduction : Le but de cette étude est d’évaluer les effets des encouragements verbaux sur la CMV du triceps sural chez des athlètes de haut niveau, en fonction de leur niveau de conscience (ou type de personnalité). Méthodes : Le taux de recrutement des fibres musculaires du triceps sural a été mesurée lors d’une CMV à partir d’électrodes de surface (EMG), avec et sans encouragements, chez 83 athlètes de haut niveau (30 femmes et 53 hommes). Ils ont aussi rempli le questionnaire FFPI (Five Factors of Personnality Inventory), qui vise à évaluer le niveau de conscience donc le type de personnalité. 3 Résultats : Sur l’ensemble des athlètes, il n’y a pas eu de différence statistiquement significative de pourcentage de recrutement des fibres musculaires, avec et sans encouragements. Cependant, lorsque les athlètes ont été divisés en deux groupes (haut et bas niveau de conscience), il apparait que les athlètes avec un bas niveau de conscience ont augmenté de 9,2% le recrutement des fibres du triceps, alors que le recrutement a diminué de 2,47% chez les athlètes à haut niveau de conscience. Discussion : Les encouragements verbaux ont permis d’augmenter le taux de recrutement des fibres musculaires du triceps sural lors d’une CMV statique chez les personnes à faible niveau de conscience selon le FFPI, tandis que ce taux diminue chez les personnes à haut niveau de conscience. Les encouragements verbaux ont donc une influence différente selon le type de personnalité des sujets testés. Commentaires : Lors du Push-Ups Test, il est possible que certaines personnes voient leur score augmenter, diminuer ou ne pas évoluer selon leur type de personnalité. Des recherches complémentaires sont à faire au sujet des différents types de personnalité. Pistes de lecture complémentaires : Amagliani, Ruth M.; Petrella, John K.; and Jung, Alan P. (2010) "Type of Encouragement Influences Peak Muscle Force in College-Age Women," International Journal of Exercise Science: Vol. 3: Iss. 4, Article 2. Moffatt, R. J., Chitwood, L. F., & Biggerstaff, K. D. (1994). The influence of verbal encouragement during assessment of maximal oxygen uptake. The Journal of Sports Medicine and Physical Fitness, 34(1), 45–9. 4 Fiche de lecture Références : Ebben, W. P., Wurm, B., VanderZanden, T. L., Spadavecchia, M. L., Durocher, J. J., Bickham, C. T., & Petushek, E. J. (2011). Kinetic Analysis of Several Variations of Push-Ups. Journal of Strength and Conditioning Research. Localisation : https://ojs.ub.uni-konstanz.de/cpa/article/viewFile/4457/4146 Sujet traité : Cet article étudie le pourcentage du poids du corps supporté par les membres supérieurs au cours de différents types de pompes Mots clés : Strenght, body weight, upper body, closed kinetic chain Résumé sélectif : Introduction : Le but de cet étude est d’évaluer la réaction du sol au niveau des mains au sol, donc d’évaluer le pourcentage du poids du corps supporté par les membres supérieurs, au cours de différents types de pompes, dont les pompes classiques et les pompes à genou (Bent-Knee Push-Ups) Méthodes : 23 sujets (14 hommes, 9 femmes) ont réalisé 2 fois 6 variations de pushups dans un ordre aléatoire, avec deux minutes de repos entre chaque variation. La réaction du sol a été mesurée au niveau des mains à l’aide d’une plateforme. Cela permet d’établir le pourcentage du poids du corps supporté par les membres supérieurs en position haute, basse, et lors d’un Bent-Knee Push-Up ou d’un 90° Push-Up notamment (4 autres variations ont été étudiées, avec les mains ou les pieds en position surélevée). On s’intéresse aux 90° Push-Ups et aux Bent-Knee Push-Ups. 5 Résultats : La réaction du sol est plus importante en position basse qu’en position haute. De plus, lorsque les mains sont surélevées ou que les genoux sont fléchis, le pourcentage du poids du corps supporté par les mains est moins important. A l’inverse, si les pieds sont surélevés, le pourcentage du poids du corps supporté par les membres supérieurs est plus important. Discussion : La position des pieds, des mains, des genoux permettent d’adapter la difficulté des pompes et de permettre aux personnes de tout niveau de réaliser cet exercice de culture physique. Si un 90° Push-Up est impossible, le Bent-Knee Push-Up permettra à un sujet de réaliser des pompes avec moins de contraintes au niveau du membre supérieur. Pistes de lectures complémentaires Vossen, J.F., Kramer, J.F., Burke, D.G., & Vossen, D.P. (2000) Comparison of dynamic push-up training and plyometric push-up training on upper-body power and strength. Journal of Strength Conditoning Research. 14(3), 248-253 Contreras B, Schoenfeld B, Mike J, Tiryaki-Sonmez G, Cronin J, Vaino E. The Biomechanics of the Push-up: Implications for resistance training programs. Strength Cond J. 2012;34(5):41–46. 6 Echantillon Encouragements Contrôle Delta N Sexe Age Test FC Max PU RPE Scale FC % FCMax PU RPE Scale FC % FCMAX PU RPE Scale FC % FCMAX 1 F 26 PU 194 50 15 162 84 32 14 154 79 18 1 8 4 2 F 21 BNPU 199 25 15 136 68 21 15 100 50 4 0 18 3 F 19 BNPU 201 35 17 118 59 32 15 134 67 3 2 36 16 4 H 20 PU 200 19 13 136 68 20 11 138 69 -1 2 -2 -1 5 H 20 PU 200 41 15 126 63 30 13 130 65 11 2 -2 6 H 20 PU 200 27 13 106 53 32 15 128 64 -5 -2 -4 22 -11 7 F 21 BNPU 199 12 15 126 63 10 15 110 55 2 0 16 8 8 H 19 PU 201 21 14 154 77 18 13 140 70 3 2 14 7 -8 9 F 21 BNPU 199 17 14 92 46 15 14 92 46 2 0 0 0 10 H 19 PU 201 21 15 122 61 21 13 106 53 0 1 16 8 11 H 22 PU 198 29 11 140 71 25 13 134 68 4 -2 3 12 H 20 PU 200 23 13 116 58 26 11 136 68 -3 2 6 20 -10 13 H 23 PU 197 24 16 112 57 25 15 106 54 -1 1 6 3 14 H 18 PU 202 49 10 110 54 42 12 98 49 7 -2 12 6 15 H 21 PU 199 29 16 96 48 23 15 100 50 6 1 -4 -2 16 H 19 PU 201 40 15 104 52 33 15 112 56 7 0 -8 -4 17 H 20 PU 200 34 14 108 54 29 13 88 44 5 1 10 18 H 21 PU 199 42 12 108 54 45 11 130 65 -3 1 20 22 19 H 21 PU 199 44 12 140 70 30 15 134 67 14 -3 20 F 23 PU 197 23 14 96 49 23 13 124 63 0 1 21 H 20 PU 200 33 11 160 80 32 11 154 77 1 3 23 H 24 PU 196 39 16 112 57 42 14 124 63 -3 25 H 26 PU 194 62 14 148 76 49 15 138 71 13 26 H 22 PU 198 44 15 98 49 37 14 82 41 27 H 25 PU 195 49 12 116 59 27 17 122 63 6 28 -11 3 -14 2 6 12 3 -6 -1 10 5 7 1 16 8 22 -5 -6 -3 1 Echantillon Encouragements Contrôle Delta N Sexe Age Test FC Max PU RPE Scale FC % FCMax PU RPE Scale FC % FCMAX PU RPE Scale FC % FCMAX 28 H 19 PU 201 49 15 112 56 47 15 104 52 29 H 19 PU 201 44 14 124 62 37 15 118 59 2 0 8 4 7 -1 6 3 30 H 19 PU 201 23 14 106 53 22 15 120 60 1 -1 -14 -7 31 F 29 PU 191 60 15 116 61 40 13 32 F 27 BNPU 193 18 18 94 49 16 17 102 53 20 2 14 7 92 48 2 1 2 1 34 H 21 PU 199 64 15 144 72 54 35 F 21 BNPU 199 18 10 88 44 10 15 156 78 10 0 -12 -6 10 90 45 8 0 -2 -1 36 H 23 PU 197 84 16 146 74 37 F 20 PU 200 16 15 144 72 60 13 120 61 24 -3 26 13 19 13 120 60 -3 2 24 12 38 H 22 PU 198 23 15 100 51 23 15 120 61 0 0 -20 -10 39 H 25 PU 195 63 16 40 H 23 PU 197 81 16 120 62 54 15 110 56 9 1 10 5 134 68 63 14 138 70 18 2 -4 -2 41 H 22 PU 198 47 42 H 22 PU 198 51 15 124 63 36 15 128 65 11 0 -4 -2 15 134 68 43 15 136 69 8 0 -2 -1 43 F 20 PU 200 44 F 20 BNPU 200 21 13 110 55 18 14 124 62 3 -1 -14 -7 51 12 136 68 40 14 114 57 11 -2 22 11 45 H 19 PU 46 F 21 PU 201 83 13 152 76 79 11 144 72 4 2 8 4 199 31 15 128 64 26 14 102 51 5 1 26 4 47 F 19 PU 201 18 10 82 41 18 10 80 40 0 5 2 13 Moy 38,1 14,1 121 61,1 32,4 13,8 119 59,9 5,75 0,36 2,36 1,3 Med 34,5 15 119 60,7 30 14 120 60,8 4 1 4 3,0 ET 18,7 1,9 20,2 10,2 14,7 1,7 19,5 9,9 7,04 1,8 14,8 7,5 Les sujets 22, 24, 33 ont été exclus de l’étude car ils ont arrêté le Push-Ups Test Contrôle pour cause de douleurs lors des premiers Push-Ups 2