Influence des encouragements lors d`un Push

Transcription

Influence des encouragements lors d`un Push
IFPEK
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie
Influence des encouragements lors d’un Push-Ups
Test chez des sujets sains
Travail Écrit de Fin d’Études
En vue de l’obtention du diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute
HENRY Gaëtan
Année scolaire 2014-2015
IFPEK
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie
Influence des encouragements lors d’un Push-Ups Test chez
des sujets sains
Travail Écrit de Fin d’Études
En vue de l’obtention du diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute
Sous la direction de Monsieur Hervé Merdrignac
HENRY Gaëtan
Année scolaire 2014-2015
1
Remerciements
Merci à Monsieur Hervé MERDRIGNAC, mon directeur de mémoire, pour m’avoir
guidé tout au long de ce travail
Merci à Monsieur Philippe SARRAZIN, Ph.D. Professeur des Universités à l’UJF
– Grenoble 1, pour ses conseils en psychologie du sport
Aux étudiants de l’IFPEK qui ont participé au protocole
Au cabinet Pol’Air pour m’avoir soutenu et guidé
A toutes les personnes m’ayant aidé durant la réalisation de ce Travail Ecrit de Fin
d’Etude
Résumé
Contexte : Cet essai clinique a été réalisé dans le cadre du Travail Ecrit de Fin
d’Etudes en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de masseur Kinésithérapeute à
l’IFPEK.
Objectifs : L’objectif de cette étude est de déterminer les effets des encouragements
verbaux sur le score et sur le ressenti de la pénibilité de l’effort durant un Push-Ups
Test (PUT).
Méthodes : 44 étudiants en kinésithérapie (30 hommes, 14 femmes, agés de 21 (+/2.5) ans) de l’IFPEK ont réalisé un 90°PUT ou un Bent-Knee PUT s’ils n’étaient pas
capable de réaliser un Push-Up (PU). Ils ont fait un premier PUT sans encouragements
puis un second avec. Les PU étaient standardisés et les encouragements de différents
types.
Résultats : Le score au PUT Contrôle était de 32 (+/-15) PU. Avec encouragements, il
était de 38 (+/-19) PU. Le score a significativement augmenté de 5.8 (+/-7) PU avec
encouragements (+17%). Les encouragements n’ont pas montré d’effets significatifs sur
la RPE Scale de Borg à la fin de l’effort.
Discussion : Les encouragements semblent avoir de l’effet sur la performance au PUT.
L’amélioration du score était plus importante chez les sujets ayant réalisé une bonne
performance au PUT Contrôle. Cependant, Les encouragements n’ont pas eu d’effets sur
la perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg. Le pourcentage de
Fréquence Cardiaque Maximale (FCMax) n’a pas évolué avec et sans encouragements,
la RPE Scale non plus. Il semble que l’effort soit limité par les capacités musculaires et
non par l’adaptation du cœur à l’effort.
Conclusion : Les encouragements verbaux permettent une augmentation significative
du score a PUT mais n’ont pas d’effet sur la perception de la pénibilité de l’effort.
Mots-clés : Encouragement verbal, test de pompes, motivation
Abstract
Context : This clinical try was made as a final study work to get the degree of
physiotherapist in IFPEK University
Objectives : The purpose of this study is to determine the effectiveness of verbal
encouragement on the score and on the Borg RPE Scale of healthy subjects during a
Push-Ups Test (PUT).
Methods : 44 students in physiotherapy (30 men, 14 women, who were 21 (+/-2.5) years
old) from IFPEK university did a 90°PUT, or a Bent-Knee PUT if they were not able to do
one 90° PU. They did a first PUT without encouragement, then a PUT with
encouragement. The PU were standardized, and there were different types of
encouragement.
Results : The score on the Control PUT was of 32 (+/-15) PU. With encouragement, the
score was of 38 (+/-19) PU. The score significantly increased of 5.8 +/-7 Push-Ups with
encouragement (+17%). Encouragement did not show effectiveness on the Borg’s RPE
Scale after the PUT.
Discussion : Encouragement seems to have effect on the performance of a PUT. This
score improvement was greater for subjects who made a high performance on the PUT
control. However, encouragement had non impact on the RPE Scale. The percentage of
maximal heartrate evolved neither with encouragement or without it, so the perception of
the arduousness of the effort did not change for the subjects. It seems that the effort was
limited by the muscle’s capacities and not by the heart’s adaptation to effort.
Conclusion : Verbal encouragement showed a significant increase on the PUT score,
but it has no impact on the rating of the perceived
Key-Words : Verbal Encouragements, push-ups test, motivation
Table des Illustrations
Figure 1: Position de départ du 90° Push-Up ............................................................................12
Figure 2: Bent-Knee Push-Up ...................................................................................................14
Figure 3: RPE Scale de Borg ....................................................................................................18
Figure 4: Scores aux Push-Ups Test par ordre croissant au Push-Ups Test Contrôle ...............22
Figure 5: Score aux Push-Ups Test avec et sans encouragements ..........................................23
Figure 6: Différence de scores aux Push-Ups Tests .................................................................24
Figure 7: Différence de RPE Scale avec et sans encouragements............................................24
Table des abréviations :









PU : Push-Up
PUT : Push-Ups Test
90° PUT : 90° Push-Ups Test
BNPUT : Bent-Knee Push-Ups Test
RPE : Rating of Perceived Exertion
BPCO : Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive
FFPI : Five Factors of Personnality Inventory
TDM6 : Test de 6 Minutes de Marches
CMV : Contraction maximale Volontaire
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................ 1
I.
Contexte de l'étude ............................................................................................................. 4
I.1 Présentation des variables ................................................................................................ 4
I.1.1 Les encouragements ................................................................................................... 4
I.1.1.1 La motivation ........................................................................................................ 4
I.1.1.2 Les encouragements verbaux ............................................................................... 5
I.1.1.3 Influence du superviseur ....................................................................................... 8
I.1.2 Les Push-Ups ............................................................................................................11
I.1.2.1 Analyse cinésiologique des 90° Push Up .............................................................11
I.1.2.2 Analyse cinésiologique des Bent-Knee Push-Ups ...............................................13
I.1.2.3 Les Push-Ups Tests ............................................................................................15
I.1.2.4 Validité et reproductibilité .....................................................................................16
I.1.3 Echelle RPE (Rating Of Perceived Exertion) de Borg .................................................17
I.2 Hypothèses de recherche .................................................................................................18
II. Méthodes, résultats, discussion ............................................................................................19
II.1 Méthodes........................................................................................................................19
II.1.1 Introduction ...............................................................................................................19
II.1.2 Echantillon ................................................................................................................19
II.1.3 Protocole ...................................................................................................................20
II.1.3.1 Le Push Up Test .................................................................................................20
II.1.3.2 Les encouragements ..........................................................................................21
II.1.3.3 La RPE Scale .....................................................................................................22
II.2 Résultats .........................................................................................................................22
II.3 Discussion .......................................................................................................................25
Conclusion ................................................................................................................................29
Introduction
Lors des différents stages effectués au cours de ma formation, j'ai remarqué que
de nombreux facteurs psychologiques avaient un impact sur le comportement, le ressenti
de la douleur et les performances des patients durant leur rééducation. Il peut s'agir de
facteurs psycho-sociaux sur le lieu de travail, qui motivent ou non le patient à reprendre
le plus tôt possible le travail. Il peut aussi dépendre de détermination personnelle à se
réhabiliter, en lien avec la reprise de l’activité sportive ou la restauration de l’autonomie
dans les activités de la vie quotidienne.
La Haute Autorité de Santé (HAS) définit le rôle du masseur-kinésithérapeute de
la façon suivante: “Le masseur-kinésithérapeute réalise, de façon manuelle ou
instrumentale, des actes fixés par décret, notamment à des fins de rééducation sur
prescription médicale, dans le but de prévenir l’altération des capacités fonctionnelles, de
concourir à leur maintien et, lorsqu’elles sont altérées, de les rétablir ou d’y suppléer.”
(Ministère de la santé).
Dans cette définition, le rôle du kinésithérapeute dans la prise en charge
psychologique du patient n’est pas abordé. Cependant, durant les stages en milieu
professionnel et tout au long de ma formation, des thèmes comme l’accompagnement du
patient, la position d’interlocuteur privilégié, l’empathie, sont abordés de façon récurrente
et font partie intégrante de la prise en charge du patient.
Je me suis questionné, à quelques mois de l’obtention du Diplôme d’Etat de
masseur-kinésithérapeute, sur la place de la prise en charge psychologique du patient
dans le plan de traitement établi avec le patient, le médecin et les autres professionnels
de santé.
1
Lors de l'intervention de Gaëlle Kervio (ingénieur de recherche au CHU de
Rennes)
en cours magistral, une phrase m'a particulièrement marqué : « le
kinésithérapeute est au patient ce que l’entraîneur est au sportif ».
Le rôle du kinésithérapeute n'est donc pas limité à la mise en œuvre de techniques
validées scientifiquement et réalisées à partir d’un bilan spécifique à chaque patient. Il
s'agit aussi d'accompagner le patient dans son parcours de soins, de le stimuler pour lui
apporter de la motivation au quotidien et donner du sens à la prise en charge.
Par ailleurs, durant des travaux pratiques (TP) au Pôle Saint-Hélier (Rennes)
concernant l'isocinétisme, le formateur a demandé au groupe d'encourager l’étudiant-test
au cours de son effort. J'ai constaté une amélioration des performances développées par
le sujet avec les encouragements des membres du groupe de TP par rapport au premier
essai sans encouragement. Cependant, s'agissait-il d'une adaptation à l'effort demandé
lors de l'exercice d'isocinétisme ou était-ce lié aux encouragements que nous lui
donnions?
Au cours d’un de mes stages, j’ai assisté à un Push-Ups Test réalisé par un sportif
de haut niveau. J’ai vu le sportif s’auto-encourager lors de son test, plus particulièrement
lors des derniers Push-Ups qui semblaient très pénibles, avec une tétanie de l’ensemble
des groupes musculaires du membre supérieur. Ces auto-encouragements m’ont
interpellé, car ils étaient spontanés et semblaient être directement en lien avec la difficulté
de l’effort développé par le sujet.
Lors de ce TEFE, je réaliserai une étude expérimentale à titre d'essai clinique,
mettant en lien les encouragements du thérapeute avec la performance réalisée par un
sujet sain lors du Push-Ups Test. La cohorte est composée d'étudiants de l'IFPEK et non
de sujets pathologiques, pour des raisons pratiques.
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L'objectif de ce travail est d'évaluer l'éventuel impact des encouragements de
l’examinateur sur la performance d’un sujet au cours d’un Push-Ups Test.
La problématique de recherche est :
En quoi les encouragements verbaux sont-ils en lien avec la performance réalisée
par un sujet sain lors d'un Push Up Test ?
Dans un premier temps, je m'intéresserai aux données factuelles concernant les
encouragements verbaux ainsi que différents facteurs psychologiques pouvant influer sur
la performance du sujet. Une seconde recherche bibliographique concernera les PushUps Test ainsi que la cinésiologie du Push-Up. Ensuite, je décrirai le protocole de l'étude
expérimentale et discuterai à propos des résultats obtenus. Enfin, je confronterai les
résultats de l'étude aux données de la littérature scientifique.
3
I.
Contexte de l'étude
I.1 Présentation des variables
I.1.1 Les encouragements
I.1.1.1 La motivation
La motivation est un facteur important dans la réalisation d'une performance.
Cependant, tout effort est motivé par un objectif, ou une raison. La Achievement Goal
Theory présente la motivation comme la raison, le sens qu’un individu donne à la
réalisation d'une activité (Martin L. Maehr, 2009).
La motivation est la résultante de l’association de deux facteurs :
● Les facteurs intrinsèques : Il s'agit de réaliser un exercice dans un but personnel
: il correspond dans le cadre de la kinésithérapie à s'investir pleinement des
exercices proposés par le thérapeute, afin de mener à bien sa rééducation et
d'améliorer ses capacités physiques. A titre d’exemple, le prolongement de
l’espérance de vie et l’amélioration de la qualité de vie sont les principaux facteurs
de motivation intrinsèques des programmes d'activité pour personnes obèses
(Weir, 2000).
● Les
facteurs
extrinsèques
:
Il
s'agit
de
l’ensemble
des
facteurs
environnementaux qui peuvent influer sur la motivation d’un individu à mener à
4
bien une tâche. La notion de récompense est importante dans le cadre de la
motivation d’un individu. La récompense peut correspondre chez le sportif à une
coupe après de bons résultats lors d'une compétition, d'une prime pour un
employé, ou dans le cadre de la kinésithérapie à proposer un massage en fin de
séance si les exercices sont bien réalisés, par exemple. Une récompense obtenue
suite à un effort est un facteur de motivation extrinsèque qui améliore notamment
les capacités d’apprentissage chez des étudiants (Edward L. Deci, 2001). En
revanche, l’impact d’une récompense extrinsèque sur une performance
musculaire n’a pas été démontré.
Les facteurs extrinsèques correspondent aux circonstances dans lequel la
performance est réalisée. Il peut s’agir d’une compétition, d’un concours, d’un
espace de travail adapté, de la présence de public, ou de tout autre paramètre
environnemental pouvant influencer sur la motivation de l’individu.
Les étudiants qui réalisent le test ont une motivation préalable, dont on ne peut
s’affranchir lors du Push-Ups Test Contrôle. En effet, ils sont volontaires pour participer
à cette étude, donc déjà motivés.
I.1.1.2 Les encouragements verbaux
Les encouragements verbaux visent à renforcer la détermination du sujet à réaliser
une performance, de manière orale, durant la réalisation d'une activité. Il existe différents
types d'encouragements verbaux :
● Les encouragements positifs : Il s'agit de stimuler le sujet de manière à poursuivre
un effort, ou valoriser sa performance (« tu peux réussir », « tu le fais bien »).
5
● Les encouragements négatifs : Il s'agit de stimuler le sujet en l’incitant à améliorer
ses performances, ou à poursuivre un effort difficile (« Ne sois pas faible », « ne
sois pas un perdant »).
En fonction de la personnalité de la personne qui reçoit les encouragements, l’effet
est différent. Ernarl Binboga a testé le recrutement maximal des fibres musculaires du
triceps sural, en contraction isométrique. Les encouragements verbaux n’ont montré un
effet significatif que sur le groupe ayant une personnalité type B selon le Five Factors
Personnality Inventory (FFPI). Le FFPI est un auto-questionnaire mettant en lien le type
de personnalité avec le risque de développer une pathologie cardiaque. La personnalité
de type B est une personnalité calme, peu stressée. Les personnalités de Type A sont
des personnes stressées, impatientes, présentant donc des facteurs de risques cardiovasculaires (McLeod, 2011). Binboga a mis en évidence que les personnalités de type B,
encouragées, augmentent leur recrutement musculaire du triceps sural de 9,2% par
rapport à une contraction sans encouragement. Les personnalités de type A ont diminué
de 2,5% leur recrutement musculaire.
L’effet des encouragements verbaux s’est aussi avéré plus important chez des
personnalités de type B que sur les personnalités de type A, lors d'un Treadmill Test
(Chitwood, 1994).
Les encouragements verbaux n’ont donc pas le même effet selon le type de personnalité
du sujet testé.
Au cours d’un effort musculaire intense, plusieurs études suggèrent que les
encouragements verbaux, associés ou non à un feedback visuel, ont un impact positif sur
la performance réalisée. Ainsi, avec encouragements, lors d’un test d’endurance en
contraction isométrique des membres inférieurs, les sujets encouragés réalisent une
performance 39% supérieure à celle réalisée par le groupe contrôle (M.J. Bikers, 2013).
6
Lors d’un test de force en préhension, il a été montré que les sujets auxquels on
ne donne pas d’instructions particulières, ont spontanément des contractions rapides et
maximales. De plus, l’association de la liberté de réalisation du test, de encouragements
verbaux et du feedback visuel au cours de cette épreuve ont amélioré les performances
par rapport au groupe contrôle (Myung-Chul Jung, 2004). Cet auteur a par ailleurs
spécifié l’intérêt des encouragements verbaux et du feedback visuel au cours d’un test
de force.
De plus, Kimura (1999) a cherché à connaitre l’influence des encouragements
verbaux associés au feedback visuel sur la force maximale concentrique du quadriceps.
L’augmentation de performance était plus importante lorsque les encouragements
verbaux étaient associés au feedback visuel. Cependant la performance a d’avantage
augmenté avec les encouragements seuls qu’avec un feedback visuel seul.
De même, Mc.Nair a montré que les encouragements verbaux seuls permettaient
d’augmenter de 5% la force maximale isométrique des fléchisseurs de coude chez des
athlètes. Il a par ailleurs spécifié que les encouragements verbaux permettaient à l’athlète
d’utiliser la quasi-totalité de ses capacités musculaires.
Cependant, certaines études démontrent l'inefficacité des encouragements
verbaux. En effet, lors d'un Test de 6 Minutes de Marche (TDM6), encourager des sujets
sains ou des sujets atteints de BPCO n'a eu d'effet significatif ni sur la distance parcourue,
ni sur la durée de marche réelle, ni sur l’échelle de Borg (Patricia E. M. Marinho).
Cependant il est précisé que ce test sous-maximal vise à évaluer le niveau d'exercice
dans les activités de la vie quotidienne, il ne correspond pas à un effort musculaire
intense.
7
Les encouragements verbaux semblent donc avoir un effet lors d’un effort
musculaire intense ou maximal.
I.1.1.3 Influence du superviseur
Il existe trois besoins fondamentaux en psychologie, ayant une influence sur le
supervisé : la compétence, l’autonomie, et la proximité sociale.
La compétence reflète la capacité du sujet à maîtriser les consignes et à avoir de
l’influence sur son environnement. Cela nécessite la démonstration de son efficacité à
une tierce personne, en l’occurrence l’examinateur. La compétence vise donc à
impressionner l’examinateur ou le public. (Laguardia & Ryan, 2000).
La proximité sociale est le fait de se sentir considéré et apprécié par l’examinateur.
L’examinateur doit donc donner de l’importance à l’examiné afin de lui apporter du bienêtre et du soutien au cours de son effort. Cela nécessite de montrer à l’examiné qu’il est
au centre des attentions, donc de créer un lien de sympathie réciproques entre
examinateur et examiné (Baumeister & Leary, 1995).
L’autonomie laissée au supervisé correspond au sentiment de l’examiné d’être à
l’origine de l’effort qu’il fournit. C’est la personne qui décide de la performance qu’il
souhaite réaliser, c’est à dire que le superviseur “soutient et stimule les initiatives
individuelles” (Sarrazin, 2011).
8
La Théorie de l’Auto-Détermination décrit deux styles motivationnels que peut
adopter un superviseur : le premier style motivationnel « soutient l’autonomie » du
supervisé, dans la mesure où il prend en compte le point de vue du supervisé. Le second
est un style dit “contraignant”, correspondant à l’obligation du supervisé de se comporter
de la manière dont le superviseur décide (Reeve, 2008).
Le style “soutenant l’autonomie” cherche à nourrir les “ressources motivationnelles
internes” (Sarrazin, 2011), tandis que “le style contraignant se traduit par une volonté de
motiver en utilisant des leviers externes” (récompenses, punitions…) (Sarrazin, 2011). Le
style “soutenant l’autonomie” considère de mauvais résultats comme un déficit
motivationnel, auquel il convient de trouver une réponse, tandis que le style contraignant
répondra par des critiques à de mauvais résultats.
L’association des trois besoins psychologiques fondamentaux apporte de
l’autonomie et du bien-être au sujet, donnant une source de motivation supplémentaire
au supervisé. A l’inverse, s’ils ne sont pas réunis, la motivation est dite contrainte.
L’activité à laquelle le supervisé s’exerce est alors perçue comme négative, elle n’apporte
aucune satisfaction. Cela peut avoir un impact négatif sur la performance de l’individu.
Au cours du Push-Ups Test, il conviendra donc de réunir ces trois besoins
fondamentaux (autonomie, proximité sociale, compétence) afin d’adopter le style
“soutenant l’autonomie” lors du Push-Ups Test avec encouragements.
Afin de stimuler le sentiment de compétence lors du Push-Ups Test, il s’agit de confirmer
au sujet qu’il produit une bonne performance, que l’exercice est bien réalisé. Cela vise à
procurer à l’individu un sentiment d’efficacité, donc de délivrer un feedback positif sur sa
performance.
9
Pour donner le sentiment de proximité sociale lors du Push-Ups Test,
l’examinateur instaure une ambiance sympathique et établit un lien de confiance et de
coopération avec lui. Le lien s’établit facilement dans la mesure où le sujet a conscience
de contribuer à un essai clinique, et que l’examinateur a de la gratitude pour l’effort que
va fournir l’étudiant. Il s’agit donc de montrer la gratitude et l’importance qu’accorde
l’examinateur à l’étudiant faisant un Push-Ups Test.
En revanche, l’autonomie laissée au sujet reste la même avec et sans
encouragements: en effet, la manière de d’effectuer les Push-Ups est invariable, avec ou
sans stimulation verbale. L’examinateur ne peut donc pas laisser d’avantage d’autonomie
au participant, dans un souci de reproductibilité et de fiabilité du Push-Ups Test.
Selon la théorie de l’auto-efficacité décrite par Bandura, la performance réalisée
par un athlète est fonction de plusieurs facteurs : les facteurs environnementaux (le
comportement du coach), l’action du sujet (la performance réalisée), ainsi que les
facteurs personnels (auto-détermination, objectifs personnels).
Vealey (1998) décrit neuf facteurs principaux, pouvant influer sur le niveau de
confiance et l’efficacité d’un athlète:
-
La maîtrise de l’activité
-
La démonstration d’adresse à de tierces personnes
-
La préparation physique et mentale
-
La représentation du corps de l’athlète
-
Le support social
-
L’expérience de son entourage (voir ses pairs réussir)
-
La confiance en son coach
-
Le bien être dans le milieu de la compétition
-
Une situation propice à la réussite.
10
Dans le cadre du protocole, la maîtrise de l’activité, la préparation physique et
mentale et la représentation du corps sont des facteurs sur lesquels l’examinateur n’a
pas d’influence, car ils sont intrinsèques au sujet. En revanche, le superviseur, en
encourageant le sujet, endosse à la fois le rôle de coach et de public.
I.1.2 Les Push-Ups
L’exercice de pompes ne nécessite aucun matériel spécifique. La résistance est
celle du propre poids du sujet. On utilisera les Push-Ups dans le cadre de l’évaluation de
la force et de l’endurance des membres supérieurs. Cependant, les pompes sont
principalement utilisées dans le cadre du Resistance Training (Lubans, 2014). Suivre un
entraînement basé sur les Push-Ups permet une augmentation de la force et de la
puissance des membres supérieurs (Vossen et al, 2000).
I.1.2.1 Analyse cinésiologique des 90° Push Up
Un Push-Up est un “mouvement de culture physique consistant à relever, en
poussant sur les bras, le corps raidi et allongé à plat ventre sur le sol.” (Larousse, 2015).
-
Position de départ : Le sujet est en procubitus, coudes en extension, mains à
l'aplomb des épaules, le troisième rayon des doigts dirigé vers l'avant,
parallèlement à l'axe du corps. Les membres inférieurs sont en extension, en appui
sur les orteils. Les points d’appuis sont donc les mains du sujet, à plat sur le sol,
et les orteils. Cela nécessite un gainage des articulations suivantes : genoux,
hanches, complexe lombo-pelvien et rachis, afin de maintenir le tronc rectiligne
dans les trois plans de l’espace, de la tête au pied (Bret Contreras, 2012).
11
Les principaux muscles stabilisateurs en position haute sont les trapèzes
supérieurs et inférieurs, les obliques externes, le dentelé antérieur et le psoas.
Dans cette position, 69% de la masse corporelle est supportée par les membres
supérieurs (Beach, 2008), ou de 64% (Ebben, 2011).
Figure 1: Position de départ du 90° Push-Up
-
Phase descendante : le centre de gravité s'abaisse avec une flexion des coudes
et une abduction des épaules.
Les principaux muscles de la phase descendante sont, selon Contreras, 2012 :
-
Le triceps brachial : recrutement moyen 66% des fibres musculaires par
rapport à une contraction maximale volontaire (CMV)
-
Le grand pectoral : 61% de recrutement par rapport à la CMV
-
Le deltoïde antérieur : 42% de recrutement par rapport à la CMV
On observe un glissement postérieur de la scapula sur le grill costal pour augmenter
l’amplitude de la flexion/abduction de l’articulation gléno-humérale. Le gainage du tronc
doit être maintenu tout au long de la phase descendante. La phase descendante s’achève
lorsque la flexion de coude est de 90°. En fin de phase descendante, le pourcentage du
poids supporté par les membres supérieurs est de 75% (Beach, 2008).
12
-
Phase ascendante : il s'agit du retour à la position initiale. Il y a une extension de
coude et une adduction d'épaule, avec principalement un travail concentrique du
triceps brachial et du grand pectoral, jusqu'à l'antériorisation complète de la
scapula sur le grill costal par le dentelé antérieur. Une fois que le sujet a retrouvé
la position de départ, il amorce la phase descendante du push-up suivant.
La position des mains a une influence sur l’activité des fibres musculaires des
muscles effecteurs. En effet, plus l’écartement des mains est important, plus l’activité du
grand pectoral sera importante. A l’inverse, plus les mains sont rapprochées, plus
l’activité du triceps brachial sera majorée (Geiger B, 2004). De même, plus les mains sont
placées vers l’arrière, plus l’action du grand pectoral est importante. Réciproquement,
plus les mains sont positionnées vers l’avant, plus l’action du triceps brachial est majorée
(Marina K. Gouvali, 2005).
Lors du Push-Ups Test, il faudra donc surveiller l’apparition de compensations,
notamment par des changements dans la position des mains du sujet. Cependant, l’axe
du tronc restera un facteur à observer plus particulièrement. En effet, la principale
compensation que l’on observe lors de la réalisation de pompe est l’apparition d’une
lordose lombaire.
I.1.2.2 Analyse cinésiologique des Bent-Knee Push-Ups
Les Bent-Knee Push-Ups sont des pompes « à genoux ».
-
Position de départ : Le sujet est en procubitus, coude en extension, les mains à
l'aplomb des épaules, le troisième rayon des doigts dirigés vers l'avant,
parallèlement à l'axe du corps. Le sujet est en appui sur les genoux, les pieds ne
touchent pas le sol. Les points d’appuis sont donc les mains du sujet, à plat sur le
13
sol, et les genoux. Le tronc est gainé, rectiligne, la tête dans l'axe du tronc. Le
pourcentage du poids supporté par les membres supérieurs dans cette position
est de 54% (B .Suprak, 2011).
-
Figure 2: Bent-Knee Push-Up
-
Phase descendante : le centre de gravité s'abaisse avec une flexion des coudes
et une abduction d'épaule. Les principaux muscles de la phase excentrique sont
le triceps brachial et le grand pectoral, en mode de contraction excentrique. Le
gainage du tronc doit être maintenu tout au long de la phase descendante. La
descente s'achève lorsque la poitrine est en contact avec le sol sans s'appuyer
dessus. En fin de phase descendante, le pourcentage du poids supporté par les
membres supérieurs est de 62% (B. Suprak, 2011).
-
Phase ascendante : il s'agit du retour à la position initiale. Il y a une extension de
coude et une adduction d'épaule, avec principalement un travail concentrique du
triceps brachial et du grand pectoral, jusqu'à l'antériorisation complète de la
scapula sur le grill costal par le dentelé antérieur. Une fois que le sujet a retrouvé
la position de départ, il amorce la phase descendante du push-up suivant.
14
I.1.2.3 Les Push-Ups Tests
-
Le 90° Push-Up Test
Le 90° Push-Ups Test permet d’évaluer l’endurance et la force des membres
supérieurs ainsi que de la ceinture scapulaire (Ahmad Hashim, 2012). Il consiste à
réaliser un maximum de 90° Push-Ups telles que décrites précédemment, à une cadence
libre, sans interruption. Le test s’achève si l’on a observé des compensations lors de deux
Push-Ups consécutifs, ou si le sujet n'est pas en capacité d'en réaliser d'avantage.
Lorsqu’un Push-Up est terminé et bien réalisé, il est comptabilisé. Le sujet peut alors
amorcer la phase descendante du Push Up suivant.
Un Push-Up ne peut être comptabilisé si :
-
La poitrine sert d'appui au sol
-
La phase ascendante ou descendante n'est pas effectuée intégralement (flexion
de coudes inférieure à 90°, extension de coudes incomplète).
-
Des compensations sont observées (poussée asymétrique des membres
supérieurs, rotation du tronc, perte de l’alignement du rachis, déplacement des
mains ou des pieds, pause de plus de 3 secondes en position haute ou basse).
Le score final est le nombre de pompes correctement réalisées à la fin de l’effort.
-
Le Bent-Knee Push-Ups Test
Le Bent-Knee Push-Ups Test repose sur le même principe, sauf que les pompes
sont réalisées à genoux telles que décrites précédemment. Il est destiné aux personnes
15
ne pouvant réaliser correctement une pompe. Les compensations observées sont les
mêmes que celles qui apparaissent lors de 90° Push-Ups.
I.1.2.4 Validité et reproductibilité
-
Le 90° Push-Ups Test (Ahmad Hashim, 2012)
Le 90° Push-Ups Test a une excellente fiabilité inter-examinateur (0,99 pour les
hommes et 0,98 pour les femmes). Deux examinateurs différents ont donc une très forte
probabilité de trouver le même score pour un même test.
La reproductibilité est de 0,93 pour les hommes et les femmes, ce qui correspond à un
coefficient élevé (le score obtenu au 90° Push-Ups Test sera sensiblement égal d’un jour
sur l’autre).
Par ailleurs le coefficient de corrélation entre le nombre de push-ups réalisés et le
nombre de répétitions au développé-couché à 70% de la masse corporelle pour les
hommes est de 0,64.
Pour les femmes, le coefficient de corrélation entre les résultats au Push-Ups Test et le
nombre de répétions au développé couché à 40% de la masse corporelle est de 0,28.
Cela traduit une validité modérée pour les hommes et faible pour les femmes. La faible
validité du test chez les femmes est due au fait que l’effort demandé lors d’un push-up
leur est trop difficile.
-
Le Bent-Knee Push-Ups Test (Hether Miranda Woods, 2001)
16
Le Bent-Knee Push-Ups Test a aussi une excellente fiabilité inter-examinateur
chez les femmes (0,997). Deux examinateurs différents ont donc une très forte probabilité
de trouver le même score pour un même test.
La reproductibilité du test est de 0,83 pour les femmes. D’une fois sur l’autre, un
même sujet réalisera donc probablement une performance similaire.
Le Bent-Knee Push-Ups Test présente un coefficient de corrélation de 0,67 avec
le nombre de répétitions en développé-couché à 40% de la masse corporelle. Cela
correspond à une corrélation moyennement forte.
La fiabilité, la reproductibilité et la validité du Bent-Knee Push-Ups Test n’ont pas
été étudiées chez les hommes.
I.1.3 Echelle RPE (Rating Of Perceived Exertion) de Borg
L’Echelle RPE est une échelle d’évaluation de l’effort perçu. Le sujet donne une
valeur correspondante à sa perception du niveau d’effort réalisé. Cet index s’échelonne
de 6 (effort d’intensité très très légère) à 20 (effort maximal) (Borg, 1962). Cette échelle
est corrélée au pourcentage de la fréquence cardiaque maximale théorique du sujet, à la
lactatémie des muscles travaillants, au rythme respiratoire, ainsi qu’à la capacité à tenir
une conversation, voir figure 1. (Borg, 1987).
Cette échelle est nécessairement subjective. L’évaluation de la pénibilité de l’effort
peut donc varier d’un individu à l’autre. Cependant, la différence du ressenti de la
17
pénibilité de l’effort entre le Push-Ups Test avec et sans encouragements permet une
évaluation personnalisée et reproductible pour un même individu.
1
Figure 3: RPE Scale de Borg
I.2 Hypothèses de recherche
Les hypothèses de recherche sont les suivantes :
-
Les encouragements verbaux permettent d'améliorer la performance d'un sujet
lors d'un Push-Ups Test
-
Les encouragements verbaux permettent de diminuer la perception réelle de la
pénibilité de l’effort, lors d’un Push-Ups Test
1
RPE Scale de Borg d’après : Ph.Aigroz – Entrainement longue distance – Trail Nordic
18
II. Méthodes, résultats, discussion
II.1 Méthodes
II.1.1 Introduction
Le but de cet essai clinique est d’évaluer les effets des encouragements sur le
nombre de pompes réalisées lors d’un Push-Ups Test.
Le Push-Ups Test vise à évaluer la force et l’endurance des muscles du membre
supérieur et de la ceinture scapulaire. On cherche à savoir si les encouragements et la
motivation ont une influence sur la performance réalisée lors du Push-Ups Test ainsi que
sur la perception de l’effort sur l’échelle RPE de Borg.
II.1.2 Echantillon
L'échantillon est composé de n=44 sujets, dont 14 femmes et 30 hommes. Ils sont
tous étudiants en kinésithérapie à l'IFPEK, en moyenne âgés de 21 ans +/- 2.5 ans. Leur
taille, poids, IMC, niveau d'activité physique, consommation de tabac, ont été évalués.
Les sujets présentant une pathologie cardio-respiratoire ou une atteinte des
membres supérieurs ont été exclus de l'étude.
19
Trois sujets ont été exclus de l’étude lors de la réalisation du premier Push-Ups
Test malgré un interrogatoire préalable (deux pour douleur aiguë dans l’épaule, un pour
douleur lombaire). Ces sujets n’ont pas été pris en compte lors de l’analyse statistique.
II.1.3 Protocole
II.1.3.1 Le Push Up Test
Après une phase d’échauffement des membres supérieurs, chaque sujet essaie
de réaliser un Push-Up. Si la réalisation d’un Push-Up est possible sans compensation,
alors le sujet réalisera un 90° Push-Ups Test dans le cadre du protocole.
Si le Push-Up est impossible, il réalise un Bent-Knee Push-Ups. Si le Bent-Knee
Push-Up est possible, le sujet réalisera un Bent-Knee Push-Ups Test dans le cadre du
protocole. S’il n’y parvient pas, il est exclu de l’étude. Chaque sujet réalise deux fois le
Push-Ups Test (test et re-test), d’abord sans encouragements, puis avec.
Lorsqu’un Push-Up est terminé et correctement réalisé, il est comptabilisé. Un
Push Up ne peut être comptabilisé si :
-
La poitrine sert d'appui au sol
-
La phase ascendante ou descendante n'est pas effectuée intégralement
-
Des compensations sont observées (poussée asymétrique des membres
supérieurs, rotation du tronc, perte de la rectitude du rachis, pause de plus de 3
secondes en position haute ou basse).
20
Le test s'achève lorsque deux Push-Ups consécutifs n'ont pas été correctement
réalisés ou si le sujet n'est pas en capacité d'en réaliser d'avantage. Le score final est le
nombre de Push-Ups correctement effectuées à la fin de l’effort.
Les consignes données aux sujets sont les suivantes :
-
Le but est de réaliser le plus de pompes possibles, à une fréquence libre,
sans pause
-
Les mains sont à l’aplomb des épaules, le troisième rayon dans l’axe du
corps
-
La position de départ est en position haute, bras en extension complète. La
descente s’arrête lorsque les coudes forment un angle de 90°
-
Le tronc doit rester gainé et rectiligne dans les trois plans de l’espace.
II.1.3.2 Les encouragements
Lors du Push-Ups Test Contrôle, l’examinateur compte seulement les pompes, à
voix haute, et corrige la position du sujet afin de garantir la bonne réalisation du test.
Lors du Push-Ups Test Encouragé : les encouragements verbaux sont prononcés
avec une intonation forte, et sont composés à la fois d’encouragements positifs (“c’est
bien, continues comme ça”, …), ou négatifs (“ne fais pas ton faible”, …) cherchent à
donner un but à l’exercice (“Tu fais ça pour mon mémoire”). Chaque pompe est comptée
à voix haute afin de fournir un feedback auditif au sujet.
21
II.1.3.3 La RPE Scale
La RPE Scale est présentée au sujet à la fin du test. Il évalue alors son ressenti
sur l’intensité de l’effort qu’il vient de réaliser. La fréquence cardiaque est prise à la fin de
l’effort à l’aide d’un cardio-fréquencemètre. La Fréquence Cardiaque Maximale
Théorique (FCMax) est calculée selon la formule d’Astrand (220-Age), (Åstrand, P.-O.
(1968). Le pourcentage de la FCMax est ensuite calculé.
II.2 Résultats
Lors du test sans encouragements, les sujets ont réalisé en moyenne 32 pompes
(+/-15). Avec encouragements, la moyenne est de 38 pompes (+/-19), avec une
augmentation moyenne de 5.8 pompes supplémentaires (+/-7). (p<0,05)
La performance réalisée avec encouragement est donc en moyenne 1.17 (+/-0.21) fois
plus importante que sans encouragements (voir figure 2).
Figure 4: Scores aux Push-Ups Test par ordre croissant au Push-Ups Test Contrôle
22
Nombre de PU
Contrôle
Encouragements
Différence
Moyenne
32
38
+5.8
Médiane
30
35
+4
Écart type
15
19
7
Il est important de noter que les sujets
réalisant une performance supérieure à
30
PU
lors
encouragements
score
de
8.2
du
ont
PU
test
sans
amélioré
leur
(+/-7)
avec
encouragements, alors que ceux ayant
un score inférieur à 30 PUT Contrôle
n’ont augmenté que de 3.2 PU (+/-5.6)
avec encouragements.
Figure 5: Score aux Push-Ups Test avec et sans
encouragements
Les encouragements verbaux ont donc plus d’influence sur les sujets entraînés
que sur les sujets peu entraînés (voir figure 3).
Par ailleurs, l’écart type est plus important lorsque les sujets sont encouragés.
Cela implique que les effets des encouragements ont augmenté l’étalement de
l’échantillon, donc que les écarts de score entre les personnes ont augmenté. Les
encouragements n’ont donc pas le même effet sur toutes les personnes.
23
6 sujets ont réalisé un score inférieur au Push-Ups Test
contrôle par rapport au Push-Ups Test avec encouragements,
4 sujets ont eu une différence nulle.
Ainsi, 77% des sujets testés ont réalisé un score plus important
lorsqu’ils étaient encouragés.
Les
encouragements
verbaux
permettent
une
amélioration significative du score au Push-Ups Test.
Figure 6: Différence de scores aux
Push-Ups Tests
Concernant le la perception de la pénibilité de l’effort, avec encouragements, la
RPE Scale moyenne est de 14.1 +/- 1.9, ce qui correspond à un effort pénible. Sans
encouragements elle est de 13.8 +/-1.7, avec une différence moyenne de +0.32 +/- 1.6
(p<0,05) non significative (voir figure 4).
Différence de RPE Scale par sujet
4
3
2
1
0
-1
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
-2
-3
-4
-5
-6
Figure 7: Différence de RPE Scale avec et sans encouragements
24
L’inefficacité des encouragements verbaux sur la RPE Scale après un Push-Ups
test est à mettre en relation avec l’évolution du pourcentage de la FCMax à la fin de
l’effort, qui n’a pas évolué avec et sans encouragements (+1.1% +/-7.4% avec
encouragement par rapport au test contrôle, non significatif). Le pourcentage de FCMax
à la fin de l’effort est en moyenne de 59.9% sans encouragements, et de 61.1% avec
encouragements.
Les encouragements verbaux n’ont pas d’influence sur la perception de
l’effort après un Push-Ups Test.
II.3 Discussion
Les résultats montrent que les encouragements verbaux améliorent de manière
significative la performance des étudiants en kinésithérapie au Push-Ups Test, par
rapport à un Push-Ups Test sans encouragements.
Cette augmentation de la performance semble être liée au niveau de départ des
sujets. En effet les sujets ayant une performance supérieure à 30 pompes lors du PushUps Test Contrôle ont une augmentation plus de 2 fois plus grande que ceux qui ont fait
moins de 30 pompes à ce même test.
Cela est en accord avec la théorie de l’auto-efficacité. En effet, un athlète réalisant
une bonne performance dans ses expériences passées augmente son sentiment
d’efficacité, sa motivation et donc sa performance (Bandura, 1986, 1997). Cependant,
ces résultats sont en contradiction avec ceux d’Amagliani (2010). Selon Amagliani, le
niveau d'entraînement de la personne n’a pas d’influence sur la réponse aux
25
encouragements. En effet, chez des étudiantes entraînées et non entraînées, la force
maximale volontaire statique en extension du quadriceps a augmenté de façon similaire
chez des athlètes que chez des sujets non entrainés.
En revanche, les encouragements verbaux n’ont pas montré d’effets significatifs
sur la perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg. Il est cependant
important de noter que la perception de l’effort est corrélée au pourcentage de la FCMax
du sujet. Or, ce rapport était sensiblement égal à 0.6 avec et sans encouragements. A la
fin de l’effort, les sujets n’ont pas atteint leur FCMax. Il est donc probable que leur effort
ait été limité par les capacités musculaires (potentiel mitochondrial et disponibilité en
substrats énergétiques) plus que par l’adaptation du cœur à l’effort (disponibilité en O2).
Ces résultats sont en accord avec plusieurs auteurs, démontrant que les
encouragements verbaux permettaient une augmentation de la performance lors d’efforts
musculaires intenses voir maximaux (Binboğa, Bickers, Jung, Kimura, Amagliani). Lors
du protocole réalisé pour ce Travail Ecrit de Fin d’Etude, une augmentation de 17% a été
observée lorsque le sujet était encouragé, ce qui est supérieur aux résultats trouvés par
les auteurs précédents (entre 5 et 15% selon les études).
Il est donc indispensable de prendre du recul par rapport aux résultats obtenus
lors de l’expérimentation. Des biais ont pu avoir une influence sur la performance réalisée
par les étudiants de l’IFPEK lors de cette étude.
Certains sujets ont réalisé un 90° Push-Ups Test, d’autres ont réalisé un BentKnee Push-Ups Test. Ce biais a été compensé par l’analyse de la différence de score
entre le test contrôle et le test avec encouragement, et non par le score direct du PushUps Test.
26
Tous les sujets ont d’abord effectué le Push-Ups Test Contrôle, puis le Push-Ups
Test Encouragé. Il n’y a pas eu de randomisation à ce sujet. Or, la performance passée
influe sur la performance future : d’après les théories de l’auto-détermination et de l’autoefficacité, le fait de re-passer une épreuve a tendance à stimuler le sujet à faire mieux la
seconde fois (Feltz & Chase, 1998). De plus, “les performances passées semblent être
la meilleure source d’informations sur l’efficacité, parce qu’elles sont basées sur les
expériences personnelles du sujet” (traduction de Bandura, 1997). Ainsi, le sujet connaît
déjà la performance qu’il s’apprête à réaliser et il cherchera à augmenter son efficacité
lors du test.
Certains écarts au protocole ont été commis : au cours de la réalisation du
protocole, un public s’est formé autour des sujets qui passaient le Push-Ups Test. Il est
arrivé que le public encourage aussi le sujet. Or, il a été démontré que le sujet cherche à
montrer ses capacités aux autres, a besoin d’un support social, dans un environnement
adapté à la compétition, favorable à la réalisation d’une bonne performance (Vealey,
1998). L’apparition d’un public qui exhorte le sujet a sans doute eu un impact sur la
performance du sujet par rapport aux encouragements de l’examinateur seul.
Une sorte de compétition s’est installée au sein de l’échantillon durant la réalisation
du protocole. Les étudiants ont discuté entre eux de leurs performances au Push-Ups
Test, et ont cherché à faire mieux que leurs pairs. Cette compétition, imprévue, est une
source de motivation pour les sujets, qui a sans doute eu une influence sur le score final
du Push-Ups Test, particulièrement observée chez les sujets réalisant un score très élevé
au Push-Ups Test (surtout chez les trois sujets ayant réalisé plus de 80 pompes).
Il est important d’ajouter que certains sujets ont du faire les deux tests dans la
journée pour des raisons logistiques. Malgré un temps de repos d’au moins 6 heures
entre les deux tests, il est probable que la fatigue liée au premier test ait eu une influence
sur la performance au second test.
27
L’ensemble de ces facteurs ont certainement eu une influence positive comme
négative sur la performance réalisée par l’échantillon.
Les encouragements verbaux et la motivation des sujets réalisant un Push-Ups
Test a donc une influence significative sur le nombre de Push-Ups réalisés par rapport à
un Push-Ups Test sans encouragements, cependant cela ne permet pas de diminuer la
perception de la pénibilité de l’effort sur la RPE Scale de Borg.
28
Conclusion
L’objectif
de cette étude
expérimentale était d’évaluer l’influence
des
encouragements de sujets sains lors d’un Push-Ups Test. On a observé qu’en
encourageant ponctuellement des sujets sains lors d’un Push-Ups Test leur score
augmentait de 17% en moyenne. Cette étude s’inscrit dans une réflexion plus globale sur
la pratique et le comportement du kinésithérapeute.
L’attitude du kinésithérapeute au cours d’un effort musculaire intense a une
influence sur la performance du patient (Binboğa, Bickers, Jung, Kimura, Amagliani). Or,
le kinésithérapeute ne recherche pas une augmentation ponctuelle de la performance
musculaire d’un patient. L’objectif de la réhabilitation est une augmentation à long terme
des capacités d’un patient.
Dans le cadre de pathologies chroniques, le facteur motivation occupe une place
importante dans l’évolution du patient, notamment sur l’observance du traitement. Cela
dépend de la relation entre le soignant et le patient, de la pédagogie du thérapeute, et
de l’implication personnelle du patient dans son traitement (Légéron, 2001). Le rôle du
thérapeute est de stimuler le patient sur ces trois axes. Or, le soignant, en encourageant
et en motivant le patient, renforce la relation de confiance établie avec ce dernier (Vealey,
1998).
Sur une prise en charge à long terme, il serait intéressant d’évaluer les effets d’une
prise en charge stimulante et motivante pour le patient, notamment chez ceux qui
présentent des pathologies chroniques.
Cependant, il n’existe pas d’étude sur les effets des encouragements à long terme
chez des patients présentant des pathologies chroniques. En effet, il ne serait pas éthique
29
de réaliser une étude où l’on n’encourage pas les patients (groupe contrôle) tandis que
l’on encourage d’autres patients (groupe expérimental).
Il faut par ailleurs veiller à ne pas prodiguer d’encouragements délétères : en effet,
encourager le patient ne doit pas interférer avec le principe de prudence. Dans le cadre
d’une réhabilitation cardiaque notamment, la production d’un effort maximal est contreindiquée. Ainsi, le thérapeute doit adapter les encouragements à chaque patient, en
fonction de ses capacités, de sa pathologie, du stade de sa rééducation et des objectifs
fixés. En effet, les encouragements du thérapeute seront différents s’il s’agit du début
d’une réhabilitation cardio-vasculaire ou de la fin de la rééducation d’un sportif de haut
niveau.
De plus, il existe des statistiques à long terme dans le milieu du sport. Le fait de
jouer à domicile s’accompagne des encouragements du public. On s’aperçoit qu’en Ligue
1 de football, sur les 5 dernières saisons, les équipes ont 45% de victoires à domicile,
29% de matchs nuls et 26% de défaites (Ligue Française de Football). Le rôle du
treizième homme est évoqué de façon récurrente par les joueurs.
Ces statistiques sont majorées en Top 14 : sur la saison 2013-2014, sur les 182 matchs
joués à domicile, les équipes ont 80% de victoire à domicile, 5% de match nul, et 15% de
défaites (Ligue Française de Rugby).
Le public n’est évidemment pas le seul facteur à avoir une influence sur les
résultats à domicile : la connaissance du terrain et l’absence de temps de déplacements
ont aussi un impact sur la performance des joueurs. Cependant, le public renforce le
sentiment de compétence, donc la motivation d’un individu (Laguardia & Ryan, 2000).
Le kinésithérapeute serait alors le soignant, le coach et le public du patient.
30
Bibliographie
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32
Annexes
Fiche de lecture
Références : Ahmad Hashim, Mohd Sani Madon. Objectivity, Reliabilityand Validity of the
90° Push-Ups Test Protocol Among Male and Female Students of Sports Science
Program. World Academy of Science, Engineering and Technology Vol:6 2012-06-23
Localisation : http://waset.org/publications/3416/objectivity-reliability-and-validity-of-the90%C2%BA-push-ups-test-protocol-among-male-and-female-students-of-sportsscience-program
Informations sur les auteurs : Ahmad Hashim et Mohd Sani Madon sont docteurs en
science du sport. Ils travaillent à la Faculty of Sports Science and Coaching, Sultan Idris
University of Education, en Malaisie.
Sujet traité : Cette étude a pour but d'étudier l'objectivité, la validité et la reproductibilité
du 90° Push-Ups Test chez des étudiants et étudiantes de Sports Science Program, par
rapport à leur nombre de répétitions en développé-couché à 70% de leur poids pour
leshommes, 40% pour les femmes.
Mots clés : Arm and shoulder girdle strenght and endurance, 90° Push-Ups Test, Bench
press
Résumé sélectif :
Introduction : Le 90° Push-Ups Test est un outil de mesure de la force et de l'endurance
du bras et de l'a Plusieurs variantes de ce test existent, en particulier pour les femmes
(Bent knee Push Ups Test (pompe à genoux), Bench Push-Ups (pompe sur un banc de
13' de hauteur), qui réalisent un nombre insuffisant voir nul de vraies push-ups pour être
significatif. Le but est de mettre en évidence une corrélation entre le nombre de push-ups
réalisés et le nombre de répétitions en développé-couché à 70% du poids, chez des
étudiants hommes et femmes
Méthodes : 168 hommes et 132 femmes étudiants au Sports Science Program ont
participé volontairement à cette étude. Ils étaient habitués à réaliser des pompes et
étaient entrainés au développé-couché. Le premier jour, ils ont tous réalisés le push ups
test. Deux examinateurs ont chacun évalué autant de femmes que d'hommes. Le nombre
1
de push-ups correctement effectuées étaient comptabilisés. Le second jour ils ont été
évalués au développé couché, à 70% du poids pour les hommes et 40% pour les femmes.
Le test a pu être refait une fois en cas d'échec.
Résultats : Le résultat montre une objectivité de 0,99 pour les hommes et 0,98 pour les
femmes. Cela traduit une haute fiabilité inter-examinateurs. La reproductibilité est de
0,93 pour les hommes et les femmes, ce qui correspond à un coefficient élevé. Cela
implique que d'un jour sur l'autre, un même sujet peut réaliser des scores proches de
l'identique. Par ailleurs le coefficient de corrélation entre le nombre de push-ups réalisés
et le nombre de répétitions au développé-couché à 70% pour les hommes est de 0,64.
Pour les femmes, le coefficient de corrélation entre les résultats au Push Ups Test et le
nombre de répétions au développé couché à 40% de la masse corporelle est de 0,28.
Cela traduit une validité modérée pour les hommes et faible pour les femmes. Les
hommes ont réalisé en moyenne 36,93 push-ups, et 7,75 répétitions de développécouché. Les femmes ont en moyenne fait 22,58 push ups, et 3,85 répétitions au
développé-couché.
Discussion : Le test est donc facile à suivre pour l'examinateur et le participant, il est
reproductible d'un jour sur l'autre. En revanche, le push-ups test est modérément corrélé
(0,64) avec le nombre de répétitions en développé-couché à 70% de la masse corporelle
du sujet pour l'homme, et faiblement corrélé pour les femmes (0,28) à 40% de la masse
corporelle, ce qui est plus bas que les résultats trouvés dans d'autres études. Ces autres
études étaient cependant réalisées avec une cohorte moins importante. Le Bent knee
push ups test plutôt que le 90° push ups test pourrait être un meilleur moyen d'évaluer la
force musculaire chez la femme, pour qui le test semble être trop difficile, avec un nombre
de répétitions trop faible. Il est à noter que les étudiants étaient sportifs et entraînés, il est
probable que les scores obtenus au Push Ups Test soit moindre sur une population moins
sportive
Pistes de lectures complémentaires
Baumgartner, T, Oh, S, Chung, H, and Hales, D. Objectivity, reliability, and validity for a
revised push-up test protocol. Measurement in Physical Education and Exercise Science,
6: 225- 242, 2002.
Gouvali, M. K., & Boudolos, K. (2005). Dynamic and electromyographical analysis in
variants of push-up exercise. Journal of Strength and Conditioning Research, 19, 146–
151
Commentaires : Le 90° Push Ups Test est plutôt fiable pour les hommes et est
reproductible, en regard de la performance réalisée au développé-couché. En revanche,
ces deux variables sont faiblement corrélées pour les femmes, en raison de la difficulté
des pompes corps entier (résistance trop élevée), donc du moindre nombre de push ups
réalisées au cours du test. Le Bent Knee Push Ups Test semble être plus adaptées aux
femmes.
2
Fiche de lecture
Références : Binboğa, E., Tok, S., Catikkas, F., Guven, S., & Dane, S. (2013). The effects
of verbal encouragement and conscientiousness on maximal voluntary contraction of the
triceps surae muscle in elite athletes. Journal of Sports Sciences, 31(9), 982–8.
Localisation
:
https://books.google.fr/books?id=utMqBwAAQBAJ&pg=PA267&lpg=PA267&dq=%E2%80%A2+Binbo%C
4%9Fa,+E.,+Tok,+S.,+Catikkas,+F.,+Guven,+S.,+%26+Dane,+S.+%282013%29.+The+effects+of+verbal
+encouragement+and+conscientiousness+on+maximal+voluntary+contraction+of+the+triceps+surae+mu
scle+in+elite+athletes.+Journal+of+Sports+Sciences,+31%289%29,+982%E2%80%938.&source=bl&ots
=Z7wOaYxca7&sig=rgy32grXB1jpIGP9S7zlBEFyJE&hl=fr&sa=X&ei=WGM6VfT_GYWdsgGtwYGoBg&ved=0CCwQ6AEwAQ#v=onepage
&q=%E2%80%A2%20Binbo%C4%9Fa%2C%20E.%2C%20Tok%2C%20S.%2C%20Catikkas%2C%20F.
%2C%20Guven%2C%20S.%2C%20%26%20Dane%2C%20S.%20(2013).%20The%20effects%20of%20
verbal%20encouragement%20and%20conscientiousness%20on%20maximal%20voluntary%20contractio
n%20of%20the%20triceps%20surae%20muscle%20in%20elite%20athletes.%20Journal%20of%20Sport
s%20Sciences%2C%2031(9)%2C%20982%E2%80%938.&f=false
Sujet traité : Cet article est un essai clinique mettant en lien les encouragements verbaux
et la contraction maximale volontaire (CMV) chez des athlètes de haut niveau.
Mots clés : personality, surface electromyography, muscle contraction, athletic
performance
Résumé sélectif
Introduction : Le but de cette étude est d’évaluer les effets des encouragements verbaux
sur la CMV du triceps sural chez des athlètes de haut niveau, en fonction de leur niveau
de conscience (ou type de personnalité).
Méthodes : Le taux de recrutement des fibres musculaires du triceps sural a été mesurée
lors d’une CMV à partir d’électrodes de surface (EMG), avec et sans encouragements,
chez 83 athlètes de haut niveau (30 femmes et 53 hommes). Ils ont aussi rempli le
questionnaire FFPI (Five Factors of Personnality Inventory), qui vise à évaluer le niveau
de conscience donc le type de personnalité.
3
Résultats : Sur l’ensemble des athlètes, il n’y a pas eu de différence statistiquement
significative de pourcentage de recrutement des fibres musculaires, avec et sans
encouragements. Cependant, lorsque les athlètes ont été divisés en deux groupes (haut
et bas niveau de conscience), il apparait que les athlètes avec un bas niveau de
conscience ont augmenté de 9,2% le recrutement des fibres du triceps, alors que le
recrutement a diminué de 2,47% chez les athlètes à haut niveau de conscience.
Discussion : Les encouragements verbaux ont permis d’augmenter le taux de
recrutement des fibres musculaires du triceps sural lors d’une CMV statique chez les
personnes à faible niveau de conscience selon le FFPI, tandis que ce taux diminue chez
les personnes à haut niveau de conscience. Les encouragements verbaux ont donc une
influence différente selon le type de personnalité des sujets testés.
Commentaires : Lors du Push-Ups Test, il est possible que certaines personnes voient
leur score augmenter, diminuer ou ne pas évoluer selon leur type de personnalité. Des
recherches complémentaires sont à faire au sujet des différents types de personnalité.
Pistes de lecture complémentaires :


Amagliani, Ruth M.; Petrella, John K.; and Jung, Alan P. (2010) "Type of Encouragement Influences
Peak Muscle Force in College-Age Women," International Journal of Exercise Science: Vol. 3: Iss.
4, Article 2.
Moffatt, R. J., Chitwood, L. F., & Biggerstaff, K. D. (1994). The influence of verbal encouragement
during assessment of maximal oxygen uptake. The Journal of Sports Medicine and Physical
Fitness, 34(1), 45–9.
4
Fiche de lecture
Références : Ebben, W. P., Wurm, B., VanderZanden, T. L., Spadavecchia, M. L.,
Durocher, J. J., Bickham, C. T., & Petushek, E. J. (2011). Kinetic Analysis of Several
Variations of Push-Ups. Journal of Strength and Conditioning Research.
Localisation : https://ojs.ub.uni-konstanz.de/cpa/article/viewFile/4457/4146
Sujet traité : Cet article étudie le pourcentage du poids du corps supporté par les
membres supérieurs au cours de différents types de pompes
Mots clés : Strenght, body weight, upper body, closed kinetic chain
Résumé sélectif :
Introduction : Le but de cet étude est d’évaluer la réaction du sol au niveau des mains
au sol, donc d’évaluer le pourcentage du poids du corps supporté par les membres
supérieurs, au cours de différents types de pompes, dont les pompes classiques et les
pompes à genou (Bent-Knee Push-Ups)
Méthodes : 23 sujets (14 hommes, 9 femmes) ont réalisé 2 fois 6 variations de pushups dans un ordre aléatoire, avec deux minutes de repos entre chaque variation. La
réaction du sol a été mesurée au niveau des mains à l’aide d’une plateforme. Cela
permet d’établir le pourcentage du poids du corps supporté par les membres supérieurs
en position haute, basse, et lors d’un Bent-Knee Push-Up ou d’un 90° Push-Up
notamment (4 autres variations ont été étudiées, avec les mains ou les pieds en
position surélevée). On s’intéresse aux 90° Push-Ups et aux Bent-Knee Push-Ups.
5
Résultats : La réaction du sol est plus importante en position basse qu’en position
haute. De plus, lorsque les mains sont surélevées ou que les genoux sont fléchis, le
pourcentage du poids du corps supporté par les mains est moins important. A l’inverse,
si les pieds sont surélevés, le pourcentage du poids du corps supporté par les membres
supérieurs est plus important.
Discussion : La position des pieds, des mains, des genoux permettent d’adapter la
difficulté des pompes et de permettre aux personnes de tout niveau de réaliser cet
exercice de culture physique. Si un 90° Push-Up est impossible, le Bent-Knee Push-Up
permettra à un sujet de réaliser des pompes avec moins de contraintes au niveau du
membre supérieur.
Pistes de lectures complémentaires


Vossen, J.F., Kramer, J.F., Burke, D.G., & Vossen, D.P. (2000) Comparison of dynamic push-up
training and plyometric push-up training on upper-body power and strength. Journal of Strength
Conditoning Research. 14(3), 248-253
Contreras B, Schoenfeld B, Mike J, Tiryaki-Sonmez G, Cronin J, Vaino E. The Biomechanics of the
Push-up: Implications for resistance training programs. Strength Cond J. 2012;34(5):41–46.
6
Echantillon
Encouragements
Contrôle
Delta
N
Sexe
Age
Test
FC Max
PU
RPE Scale
FC
% FCMax
PU
RPE Scale
FC
% FCMAX
PU
RPE Scale
FC
% FCMAX
1
F
26
PU
194
50
15
162
84
32
14
154
79
18
1
8
4
2
F
21
BNPU
199
25
15
136
68
21
15
100
50
4
0
18
3
F
19
BNPU
201
35
17
118
59
32
15
134
67
3
2
36
16
4
H
20
PU
200
19
13
136
68
20
11
138
69
-1
2
-2
-1
5
H
20
PU
200
41
15
126
63
30
13
130
65
11
2
-2
6
H
20
PU
200
27
13
106
53
32
15
128
64
-5
-2
-4
22
-11
7
F
21
BNPU
199
12
15
126
63
10
15
110
55
2
0
16
8
8
H
19
PU
201
21
14
154
77
18
13
140
70
3
2
14
7
-8
9
F
21
BNPU
199
17
14
92
46
15
14
92
46
2
0
0
0
10
H
19
PU
201
21
15
122
61
21
13
106
53
0
1
16
8
11
H
22
PU
198
29
11
140
71
25
13
134
68
4
-2
3
12
H
20
PU
200
23
13
116
58
26
11
136
68
-3
2
6
20
-10
13
H
23
PU
197
24
16
112
57
25
15
106
54
-1
1
6
3
14
H
18
PU
202
49
10
110
54
42
12
98
49
7
-2
12
6
15
H
21
PU
199
29
16
96
48
23
15
100
50
6
1
-4
-2
16
H
19
PU
201
40
15
104
52
33
15
112
56
7
0
-8
-4
17
H
20
PU
200
34
14
108
54
29
13
88
44
5
1
10
18
H
21
PU
199
42
12
108
54
45
11
130
65
-3
1
20
22
19
H
21
PU
199
44
12
140
70
30
15
134
67
14
-3
20
F
23
PU
197
23
14
96
49
23
13
124
63
0
1
21
H
20
PU
200
33
11
160
80
32
11
154
77
1
3
23
H
24
PU
196
39
16
112
57
42
14
124
63
-3
25
H
26
PU
194
62
14
148
76
49
15
138
71
13
26
H
22
PU
198
44
15
98
49
37
14
82
41
27
H
25
PU
195
49
12
116
59
27
17
122
63
6
28
-11
3
-14
2
6
12
3
-6
-1
10
5
7
1
16
8
22
-5
-6
-3
1
Echantillon
Encouragements
Contrôle
Delta
N
Sexe
Age
Test
FC Max
PU
RPE Scale
FC
% FCMax
PU
RPE Scale
FC
% FCMAX
PU
RPE Scale
FC
% FCMAX
28
H
19
PU
201
49
15
112
56
47
15
104
52
29
H
19
PU
201
44
14
124
62
37
15
118
59
2
0
8
4
7
-1
6
3
30
H
19
PU
201
23
14
106
53
22
15
120
60
1
-1
-14
-7
31
F
29
PU
191
60
15
116
61
40
13
32
F
27
BNPU
193
18
18
94
49
16
17
102
53
20
2
14
7
92
48
2
1
2
1
34
H
21
PU
199
64
15
144
72
54
35
F
21
BNPU
199
18
10
88
44
10
15
156
78
10
0
-12
-6
10
90
45
8
0
-2
-1
36
H
23
PU
197
84
16
146
74
37
F
20
PU
200
16
15
144
72
60
13
120
61
24
-3
26
13
19
13
120
60
-3
2
24
12
38
H
22
PU
198
23
15
100
51
23
15
120
61
0
0
-20
-10
39
H
25
PU
195
63
16
40
H
23
PU
197
81
16
120
62
54
15
110
56
9
1
10
5
134
68
63
14
138
70
18
2
-4
-2
41
H
22
PU
198
47
42
H
22
PU
198
51
15
124
63
36
15
128
65
11
0
-4
-2
15
134
68
43
15
136
69
8
0
-2
-1
43
F
20
PU
200
44
F
20
BNPU
200
21
13
110
55
18
14
124
62
3
-1
-14
-7
51
12
136
68
40
14
114
57
11
-2
22
11
45
H
19
PU
46
F
21
PU
201
83
13
152
76
79
11
144
72
4
2
8
4
199
31
15
128
64
26
14
102
51
5
1
26
4
47
F
19
PU
201
18
10
82
41
18
10
80
40
0
5
2
13
Moy
38,1
14,1
121
61,1
32,4
13,8
119
59,9
5,75
0,36
2,36
1,3
Med
34,5
15
119
60,7
30
14
120
60,8
4
1
4
3,0
ET
18,7
1,9
20,2
10,2
14,7
1,7
19,5
9,9
7,04
1,8
14,8
7,5
Les sujets 22, 24, 33 ont été exclus de l’étude car ils ont arrêté le Push-Ups Test Contrôle pour cause de douleurs lors des premiers Push-Ups
2

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