loi n°2014-856 - Grant Thornton
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loi n°2014-856 - Grant Thornton
Flash Social Septembre 2014 Obligation d’information des salariés préalablement à la cession de l’entreprise : loi n°2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire Objectif : créer un nouveau droit d’information préalable des salariés des petites et moyennes entreprises (PME), en cas de transmission d’entreprises saines Dans les entreprises employant moins de 50 salariés Le but est d’encourager la transmission d’entreprises saines aux salariés et d’aider le cédant à identifier une solution de reprise. Dans ce cadre, la loi crée un droit d’information préalable pour les salariés en cas de cession de leur entreprise (i.e. fonds de commerce, parts sociales et actions ou valeurs mobilières donnant accès à la majorité du capital) La cession du fonds de commerce par son propriétaire ne pourra plus intervenir avant l’expiration d’un délai de 2 mois à compter de la notification aux salariés de son intention de vendre le fonds et de la possibilité pour les salariés de présenter une offre. Ce droit oblige le cédant à informer ses salariés avant tout projet formalisé de cession pour leur donner les conditions de temps et de réflexions nécessaires à la formulation d’une offre de rachat de leur entreprise. Ces nouvelles dispositions s'appliquent aux cessions conclues 3 mois au moins après la publication de la loi et s'imposeront donc à compter du 1er novembre 2014, sous réserve de la publication du décret précisant les conditions de mise en œuvre de ce dispositif. En revanche, elles ne seront pas applicables dans certains cas, tels que les successions ou les procédures collectives. Ce nouveau droit va conférer un pouvoir d’action aux salariés qui pourront proposer une offre de reprise de leur entreprise sous la forme juridique qu’ils souhaitent (SA, SARL, SCOP, etc.). Cession d’un fonds de commerce Si le propriétaire du fonds n’en est pas l’exploitant, ce délai court à compter de la notification de cette information par le propriétaire à l’exploitant. L’exploitant du fonds doit alors, sans délai, porter cette information à la connaissance des salariés. La cession ne pourra intervenir avant l’expiration du délai de 2 mois, à moins que chaque salarié ait fait connaître sa décision de ne pas présenter d’offre. La sanction de cette obligation est extrêmement lourde, puisque la cession intervenue en méconnaissance peut être annulée à la demande de tout salarié. L’action en nullité se prescrit par 2 mois à compter de la date de publication de l’avis de cession du fonds. L’information des salariés peut être effectuée par tout moyen (à préciser par voie réglementaire). A leur demande, les salariés peuvent être assistés par un représentant de la CCI, de la Chambre des métiers etc. et plus largement par toute personne désignée par les salariés dans des conditions définies par décret (il sera intéressant de voir quelles seront les limites posées par le décret quant à la qualité de cet « assistant »). Les salariés ont, s’agissant des informations reçues, une obligation de discrétion similaire à celle prévue pour les membres des comités d'entreprise. La cession doit intervenir dans un délai maximal de 2 ans (suivant l’expiration du délai de 2 mois précédant la cession). Si elle n’a pas eu lieu au bout de 2 ans, tout nouveau projet de cession doit être à nouveau notifié aux salariés. Cession de la majorité du capital Lorsque le propriétaire d'une participation représentant plus de 50 % des parts sociales d'une SARL, ou d'actions ou valeurs mobilières donnant accès à la majorité du capital d'une société par actions, veut les céder, les salariés en sont informés au plus tard 2 mois avant la cession. Dans les entreprises employant de 50 à 249 salariés Cession d’un fonds de commerce Dans les entreprises soumises à l’obligation de mettre en place un comité d’entreprise et se trouvant, à la clôture du dernier exercice, dans la catégorie des PME, l’exploitant du fonds devra porter à la connaissance des salariés la notification qui lui aura été faite par le propriétaire du fonds sur son intention de le céder, et ce, au plus tard concomitamment à l’information/consultation de son comité d’entreprise. Les autres dispositions sont similaires à celles prévues pour les plus petites entreprises. Cession de la majorité du capital De même qu’en cas de cession d’un fonds de commerce, la cession ne pourra intervenir avant l’expiration du délai de 2 mois, dès lors que chaque salarié a fait connaître sa décision de ne pas présenter d’offre. La cession intervenue en méconnaissance peut être annulée à la demande de tout salarié. Dans les entreprises visées, en cas de cession de participation représentant plus de 50 % des parts sociales d'une SARL ou des actions ou valeurs mobilières donnant accès à la majorité du capital d'une société par actions, le cédant notifie aux salariés sa volonté de céder la société en même temps qu'il procède à l'information/consultation du comité d'entreprise. L’action en nullité se prescrit par 2 mois à compter de la date de publication de la cession de la participation, ou de la date à laquelle tous les salariés en ont été informés. Les autres dispositions sont similaires à celles prévues pour les plus petites entreprises. Les salariés sont également informés par tout moyen. Ils peuvent se faire assister par un représentant de la CCI, de la Chambre des métiers etc., et par toute personne désignée par les salariés. La cession en projet peut être réalisée entre 2 mois et 2 ans après l’information des salariés. En conclusion En pratique, il est probable que ces nouvelles dispositions aboutissent à des négociations en amont, l’intention de céder n’étant divulguée qu’une fois la cession réglée. L’obligation d’information des salariés serait alors de facto transformée en simple « formalité », la cession étant en réalité d’ores et déjà décidée. Ce texte permet toutefois d’envisager de façon plus systématique une reprise par les salariés. Néanmoins, la reprise d’une entreprise par ses salariés est compliquée et comprend de lourds engagements, des capacités financières et managériales pour acquérir l’entreprise, puis la faire fonctionner et la développer. Notre équipe Droit Social reste à votre entière disposition pour toute assistance et pour répondre à toute question complémentaire que vous pourriez avoir. Vos contacts Département juridique Sylvie Scelles Tavé Avocat - Associée Directeur du Département T +33 (0)1 53 42 61 66 E [email protected] GT Société d'Avocats T +33 (0)1 53 42 61 61 F +33 (0)1 53 42 61 62 E [email protected] Cécile Didolot Avocat Senior en Droit Social T +33 (0)1 53 42 61 64 E [email protected] Mailys Tixier Avocat en Droit Social T +33 (0)1 53 42 61 53 E [email protected] NOTE : Cette note d’alerte est de nature générale et aucune décision ne devrait être prise sans davantage de conseil. GT Société d’Avocats n’assume aucune responsabilité légale concernant les conséquences de toute décision ou de toute mesure prise en raison de l'information ci-dessus. Vous êtes encouragés à demander un avis professionnel. Nous serions heureux de discuter avec vous de l'application particulière des changements à vos propres cas.