Les ventes avec primes et cadeaux
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Les ventes avec primes et cadeaux
F170-p26 c prat 21/01/05 15:53 Page 1 Commerce pratique Les ventes avec primes et cadeaux Produit ou service accessoire, la prime vient s'ajouter au produit ou service principal dans le cadre d'un contrat de vente. Le cadeau est quant à lui un produit ou service proposé indépendamment de tout contrat. Les ventes et prestations avec primes Selon l'article L 131-35 du code de la consommation, la vente ou offre de vente de produits, biens ou prestations donnant droit à titre gratuit immédiatement ou à terme à une prime sous forme de produits, biens ou services est interdite. Néanmoins, il existe un certain nombre de dérogations dans les cas ci-dessous qui ne sont pas considérés comme des primes : • les produits ou services identiques à ceux du contrat principal avec la remise d'une quantité supérieure pour un prix identique : exemple 25% de produit gratuit ou 10 achetés, 1 offert…; • les biens ou services indispensables à l'utilisation normale de ceux achetés en contrat principal : piles électriques pour un jouet…; • les conditionnements usuels des produits, une bouteille pour une boisson; • les prestations sans valeur marchande : pression des pneus pour un plein d'essence…; • les facilités de stationnement; • le service après-vente. Des exceptions 46 Echantillons, menus objets ou services De même, la remise d'échantillons, petits objets ou services échappe à l'interdiction des ventes FACE - FEVRIER 2005- N° 170 avec primes s'ils ont une valeur limitée et font l'objet d'un marquage publicitaire. Une valeur limitée La valeur maximale est déterminée selon le prix de vente net, TTC, des produits, biens ou ser vices faisant l'objet de la vente principale. Elle ne doit pas être supérieure à 7% du prix net quand celui-ci est inférieur ou égal à 80, 5€ plus 1% du prix net si celui-ci est supérieur à 80€, et en aucun cas, elle ne doit dépasser 60€. Cette valeur s'entend "départ production" pour les objets produits en France et "franco dédouanés" à la frontière française pour les articles importés. Par conséquent, les coûts de transport et droits de douane éventuels doivent être pris en compte dans le calcul de la valeur de l'échantillon ou objet. La jurisprudence précise par ailleurs que l'ensemble des coûts afférents à la production et à la mise en place de la prime doivent être intégrés. Marquag e pub licitair e : La mention "échantillon gratuit-ne peut être vendu" doit figurer de manière lisible, indélébile et apparente sur les échantillons. Les petits objets seront également marqués de manière apparente et indélébile du nom, de la marque, du sigle ou du logo de la personne ou société partie prenante de l'opération publicitaire. L'interdiction des ventes à primes ne s'applique pas à la remise d'une somme d'argent. Si c'est le vendeur ou prestataire de service qui la consent, elle est assimilée à une réduction de prix, avantage obéissant à la réglementation applicable en la matière. Par contre, si la remise d'une somme d'argent est consentie par le fabricant, elle est considérée comme une vente avec prime licite dans la mesure où il n'y a pas attribution d'un produit, bien ou service. Attention aux sanctions Les actions peuvent être de deux ordres, civil et pénal. Toute personne subissant un préjudice suite à une vente avec prime interdite peut demander en justice des dommages et intérêts en se constituant partie civile. Les professionnels concurrencés par l'organisateur de l'opération prohibée ont également latitude d'engager une action en concurrence déloyale. Sur le plan pénal, les infractions sont punies d'une amende contraventionnelle de 1 500 € (3 000€ si récidive) par article mis en vente illicitement et, si l'opération est de nature à induire en erreur la clien- tèle, d'une peine d'emprisonnement de deux ans et/ou d'une amende de 37 500 €. Pour les ventes avec primes, il existe des réglementations particulières à certains produits comme l'alcool, le tabac, les livres, produits pharmaceutiques, opérations de banque). Les cadeaux Constitue un cadeau l'attribution, à titre gratuit par un commerçant ou prestataire de services, d'un bien, produit ou service à un consommateur. La pratique est licite, dès lors que le client n'est pas tenu d'effectuer un achat préalable, concomitant ou ultérieur à la délivrance dudit cadeau.Toutefois, quand il est assimilable à un acte de concurrence déloyale, le procédé peut donner lieu à demande de dommages et intérêts. Attention toutefois : quand le cadeau est remis postérieurement à l'achat ou inclus dans un article, la pratique n'est licite que dans la mesure où l'acheteur n'a pas été averti au préalable de son existence. Dans ce cas, il ne s'agirait plus d'un cadeau mais d'une prime…la remise de cadeau est interdite quand elle concerne les secteurs de l'alcool, du tabac et des produits pharmaceutiques.