KING KONG
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MATINÉE SCOLAIRE: KING KONG De Peter Jackson Jeudi 16 octobre à 9h00 www.cinemas-du-grutli.ch 2014 - scolaire n° 14 Réalisation Scénario Musique Image Avec Peter Jackson Fran Walsh Philippa Boyens Peter Jackson James Newton Howard Andrew Lesnie Naomi Watts Jack Black Adrien Brody Thomas Kretschmann Colin Hanks Andy Serkis Evan Parke Jamie Bell > 5 francs par élève > Gratuit pour les enseignants accompagnants > Réservations: [email protected] (...) Si le film de Peter Jackson dure aussi longtemps, c’est d’abord parce qu’il ne se contente pas de n’être qu’un remake du classique de Cooper et Schoedsack (auquel il est humoristiquement fait allusion au début), mais une véritable compile de tous les films, livres, mythes et légendes que l’homme a inventés depuis les origines. (...) Autre effet, la banalisation des effets numériques, qui elle-même entraîne une banalisation des scènes d’action les plus spectaculaires. Désormais, les possibilités de l’informatique sont tellement énormes et répandues qu’elles ne servent plus à créer du surnaturel ou de l’imaginaire futuriste mais à reconstituer de l’ancien de façon «réaliste»: King Kong recrée ainsi minutieusement le New York des années 30 ou la faune préhistorique. Bon point pour le spectateur informaticien ou féru d’antiquités. Mais (...) le film de Jackson ne s’appesantit pas sur son New York années folles. Celui-ci n’est qu’un décor n’empêchant ni l’histoire de prendre le grand large, ni les personnages d’acquérir une certaine épaisseur. Dans cette dimension universelle propre au meilleur cinéma hollywoodien, les scènes d’action sont © 2013 Les Cinémas du Grütli Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch KING KONG Etats-Unis - 2005 - 187 min - vo ang str fr - couleur L’ambitieux réalisateur Carl Denham n’arrive pas à obtenir le soutien de ses producteurs pour son dernier film. Afin d’éviter la saisie de ses bobines, il embarque avec toute son équipe sur un cargo. Il compte emmener son petit monde sur une île encore inexplorée pour y finir son oeuvre. Sur place, Denham tombe sur des indigènes agressifs qui kidnappent son actrice principale, la blonde Ann Darrow. Offerte en sacrifice, elle est emmenée dans la jungle par Kong, un gorille géant. Carl Denham, qui voit son projet de film sombrer, espère capturer la créature pour la ramener à New York et faire fortune... Avec le soutien de la Commisson Ecole & Culture du Cycle d’Orientation un élément fondamental. Ces séquences sont ici légion, et font défiler toutes les figures habituelles : combats titanesques, poursuites haletantes, suspensions audessus du vide, déclinaison complète du bestiaire de l’horreur… (...) Pour les «cinéphiles à l’ancienne» dans mon genre, la dimension hautement technologique et spectaculaire de King Kong n’empêche ni l’humour, ni l’émotion. De ce point de vue, la relation entre la belle et la bête est une vraie réussite. Car sous sa carapace de monstre primaire, King Kong est un cœur d’artichaut : le pauvre, il tombe raide dingue d’Ann Darrow (Naomi Watts), qui elle-même n’est pas insensible à cette figure de mâle superlatif. Leur relation est une histoire d’amour impossible, et Naomi Watts autant qu’Andy Serkis (et les informaticiens qui ont «retouché» la bête?) parviennent à lui insuffler son poids d’incarnation et de tristesse. Ce King Kong est donc aussi un mégablockbuster mélancolique et touchant. Autre pan passionnant de ce film s’adressant aussi aux cinéphiles avertis: le personnage joué par Jack Black avec l’humour et l’abattage coutumiers de l’acteur. Sorte de croisement entre Orson Salle associée de la Salle associée de la Welles (ressemblance physique et même penchant fauché-mégalo), D. W. Griffith et James Cameron, ce Carl Denham incarne un possible mélange entre les modèles de Peter Jackson et l’image qu’il projette de lui-même, dans la lignée de Forgotten Silver, son faux documentaire sur un génie du muet totalement inventé. (...) A travers ce personnage, mais aussi à travers la relation entre Naomi Watts et Adrien Brody (qui, en tant qu’écrivain intello, timide et fragile, est bien l’antithèse de King Kong), Jackson passe par tous les états du cinéma et les étapes de son histoire : fiction, documentaire, attraction foraine, studio, lieux naturels, école Lumière et tendance Mélies, interaction permanente entre tournage et vie réelle… Il montre aussi comment un cinéaste, même le plus mégalo d’entre eux, peut être dépassé par les circonstances de tournage, englouti par son projet, et que ce n’est pas forcément un mal. On le voit, King Kong est susceptible de fédérer petits et grands, cinéphages et cinéphiles, spectateurs du samedi soir et maniaques du joystick, historiens du septième art et mangeurs de popcorn, et tous ceux qui sont tout cela à la fois. Un spectacle cinématographique total. Serge Kaganski, Les Inrocks