KING KONG - DeVilDead

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KING KONG - DeVilDead
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KING KONG
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Titre original : KING KONG
Année : 2005
Nationalité : Nouvelle-Zélande / Etats-Unis
Acteurs : Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Andy Serkis, Jamie Bell, Kyle Chandler, Lobo Chan,
Thomas Kretschmann, Evan Parke, Colin Hanks & John Sumner
Réalisateur : Peter Jackson
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh & Philippa Boyens
Musique : Howard Shore
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Le succès du KING KONG de 1933, réalisé par Merian C.
Cooper et Ernest B. Schoedsack, ainsi que la permanence de
son personnage titre dans la mémoire collective ont attiré les
convoitises des producteurs en tous genres. Dès les années 50,
Merian C. Cooper envisage lui-même d'en faire un remake
employant le spectaculaire format Cinérama dont il est un
promoteur. Dans les années 60, la Hammer compte aussi en
faire un remake, mais abandonne vite cette idée. Il faut attendre
les années 70 pour voir le premier vrai remake, à savoir KING
KONG de John Guillermin, produit par Dino De Laurentiis et
le studio Paramount. A la même époque, le studio Universal
envisage de faire sa propre version de KING KONG, mais le
film de John Guillermin arrive à terme en premier...
Plus tard, les années 90 voient une résurgence des grands
monstres hollywoodiens classiques, avec des films
financièrement ambitieux. La mode est lancée par le succès du
DRACULA de Francis Ford Coppola, lui-même suivi par
FRANKENSTEIN de Kenneth Brannagh, WOLF de Mike
Nichols, MARY REILLY (racontant l´histoire de «Dr. Jekyll &
Mr. Hyde») et autres L'ILE DU DOCTEUR MOREAU.
Universal, toujours détenteur des droits pour un remake de
KING KONG, a alors en tête de faire revenir le singe géant sur
le devant de la scène.
C'est à cette période que Robert Zemeckis, qui a signé la
trilogie RETOUR VERS LE FUTUR pour Universal, parraine
en son sein FANTOMES CONTRE FANTOMES, comédie
fantastique néo-zélandaise aux effets spéciaux innovants,
entièrement tournée et conçue en Nouvelle-Zélande par un
jeune réalisateur ayant signé quelques titres gores ainsi qu´un
drame remarqué. Il s´agit d´un certain Peter Jackson !
Passionné de KING KONG, Jackson convainc Universal de lui
confier ce projet. Le studio accepte et le fait travailler plusieurs
mois sur sa pré-production. Mais après le mauvais accueil
commercial de FANTOMES CONTRE FANTOMES, le studio
annule ce tournage. Il faudra attendre 1999 pour que la Major
revienne à ses grands monstres avec LA MOMIE de Stephen
Sommers.
Dépité, Peter Jackson se tourne vers un projet encore plus
monumental : la trilogie LE SEIGNEUR DES ANNEAUX !
Après le triomphe de celle-ci, son réalisateur et Universal
relancent le remake de KING KONG, remake qui sera tourné
dans des conditions très semblables à celles du SEIGNEUR
DES ANNEAUX, à savoir entièrement en Nouvelle-Zélande,
avec des collaborateurs proches de Peter Jackson tels que les
scénaristes Fran Walsh et Philippa Boyens, le chef opérateur
Andrew Lesnie, le directeur artistique Grant Major, ou Richard
Taylor à la tête des ateliers Weta.
Pour incarner les héros humains de son KING KONG, Peter
Jackson ne se tourne pas vers des Stars, mais vers des acteurs à
la réputation solide, issus du cinéma indépendant ou
international. Nous retrouvons Adrien Brody (LE PIANISTE
de Roman Polanski), Thomas Kretschmann (LE SYNDROME
DE STENDHAL de Dario Argento) ou, dans le rôle d´Ann
Darrow, Naomi Watts (MULLHOLAND DRIVE de David
Lynch). Plus étonnant, Peter Jackson confie le rôle du cinéaste
aventurier Carl Denham à Jack Black, acteur s'étant imposé en
histrion rondouillard et rigolo, au gré de comédies telles que
ROCK ACADEMY...
A New York, durant la grande dépression... Carl Denham,
réalisateur voyageur et casse-cou, apprend que ses créanciers,
mécontents de son travail, veulent mettre un terme au tournage
de son film ! Denham prend les devants et part la nuit même en
direction d'une mystérieuse île inexplorée, près de Sumatra.
Cette île est surnommée l'Île du Crâne ! Dans cette aventure, il
est accompagné de son équipe de techniciens, de baroudeurs
menés par le capitaine Englehorn, de son scénariste Jack
Driscoll et de sa vedette féminine, Ann Darrow - en fait une
comédienne au chômage croisée le jour même et engagée dans
la plus grande précipitation. Sur Skull Island, l´équipée se
heurte à une tribu d'indigènes, laquelle kidnappe Ann et l'offre
en sacrifice à leur divinité locale : Kong, un monstrueux gorille
géant !
A quelques nuances près, le cinéphile féru de fantastique
aura reconnu ici le résumé du KING KONG de 1933. Peter
Jackson va même jusqu'à installer l'action à la même période,
alors que le remake de 1976 était une aventure contemporaine.
Certaines modifications sont tout de même notables, la
principale concernant Jack Driscoll, jeune premier de cette
aventure. Alors que dans le film de 1933, il s'agissait d'un
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marin énergique et prompt à l'action, dont la personnalité
s'opposait à celle plus fantasque de Carl Denham, il devient ici
un scénariste new yorkais, un intellectuel sensible et intraverti
appelé à se dépasser pour réagir à des circonstances
exceptionnelles. Un personnage au fond typique de la
production de Peter Jackson, à rapprocher des héros des
FEEBLES,
BRAINDEAD,
FANTOMES
CONTRE
FANTOMES, voire du Frodon de LE SEIGNEUR DES
ANNEAUX.
Par ailleurs, si le KING KONG originel durait 100 minutes,
celui de Peter Jackson dépasse les trois heures, pour une
histoire a priori très semblable. Alors que le film de
Schoedsack et Cooper prenait délibérément son temps avant
l'arrivée sur l'Île du Crâne, nous avons ici une heure (!) de
mise en place avant l'apparition du roi Kong. Ce long prologue
nous permet d'admirer une reconstitution impressionnante du
New York des années 30, tout en nous présentant les
personnages principaux avec un grand luxe de détails. La
même chose peut être écrite du voyage menant de New York à
l'île mystérieuse, voyage faisant habilement monter l'attente du
spectateur tout en faisant se développer les relations entre les
protagonistes de l´action.
Mais, une fois débarquée sur Kong Island, les fans du singe
géant commencent à douter face à ce remake. La présentation
des indigènes, complètement dégénérés et violents, est une
séquence aux relents artificiels et qui ne fonctionne guère : la
faute notamment à des choix de mise en scène discutables dans
leurs effets.
La suite des aventures sur Kong Island nous entraîne dans
une course-poursuite ininterrompue, débauche de créatures
préhistoriques en tous genres et de poursuites haletantes,
prétexte à une succession d'effets spéciaux et de paysages
fantastiques sans égal au cinéma ! Le spectacle est
certainement énorme, Jackson semblant avoir pris un malin
plaisir à prendre tous les moindres ingrédients du film
d'origine et à les étendre autant que possible, aussi bien terme
d'envergure que de durée. Toutefois, la qualité des effets
spéciaux ne suit pas toujours, comme en atteste cette course
parmi les brontosaures au cours de laquelle les acteurs ne sont
pas incorporés de façon très naturelle.
Plus grave, le combat de Kong contre trois tyrannosaures
géants, supposé être le tour de force technique, le coeur du
métrage en terme de grand spectacle, vire au cartoon excessif
et confus, dépassant de trop loin les limites du vraisemblable.
Ce passage laisse rapidement le spectateur sur la touche. Le
réalisme du style documentaire de Schoedsack et Cooper savait
rendre l´impossible crédible. L´emphase et l´excès appliqués
ici par Peter Jackson se heurtent à cette difficulté et ne la
surmontent pas.
La longueur des aventures chez les dinosaures s'avère telle
que Peter Jackson en retira même l'intégralité de deux
séquences importantes dans le montage distribué en salles.
Ainsi, la première rencontre de l'équipage avec un monstre (un
tricératops, alors qu'il s'agissait d'un stégosaure dans le film de
1933) n'apparaît que dans la version longue destinée au marché
vidéo. De même, l'affrontement contre un monstre marin, lui
aussi présent dans le film de 1933, a été retiré de la version
salle, en vue de resserrer l'action.
Il ne s´agit pas de nier les réelles qualités
cinématographiques de ce spectacle à l´envergure
exceptionnelle, de la recréation tout en couleurs de la jungle de
l´île du Crâne, de ses marais, de sa fosse aux insectes tueurs, de
sa muraille cyclopéenne, auxquels ont même été ajouté les
ruines monumentales issus des dessins préparatoires de
CREATION (un projet avorté sur lequel travailla le technicien
des effets spéciaux Willis O´Brien pour le studio RKO, avant
que ses efforts ne soient orientés vers le projet KING KONG) !
La réussite la plus impressionnante en terme technique reste
la nouvelle création de Kong, époustouflant de réalisme. Fruit
de la collaboration entre l´acteur Andy Serkis et des animateurs
de Weta Digital, ce gorille géant frappe par son expressivité,
les détails de sa reconstitution ainsi que l´authenticité de sa
gestuelle. Seul manque parfois une certaine sensation de poids
dans ses déplacements, mais cela n´enlève rien à cette création
techniquement purement spectaculaire.
Le nouveau Kong est délibérément décrit comme un vieux
mâle solitaire, dernier de son espèce (ce qui n´était pas
réellement impliqué dans la version 1933). Cette créature
bougonne se déridera avec la compagnie d´abord effrayée, puis
compatissante d´Ann Darrow. Se crée alors un lien de
tendresse et d´amitié entre les deux êtres, lien absent de la
version originale. La sympathie pour Kong est alors poussée
jusqu´à des excès sentimentaux, flirtant avec le kitsch, à coups
de couchers de soleil sucrés et de glissades mièvres parmi les
sapins de Noël.
De même, en retirant toute scène de tension vaguement
sexuelle entre les deux personnages (tel que le déshabillage
d´Ann Darrow), Peter Jackson amoindrit la partie menaçante
de Kong et en fait un Monstre bien gentil, nous ramenant à une
histoire d´amitié entre un animal et un enfant comme nous en
avons déjà vue au cinéma. Le mythe Kong perd alors de sa
subversion et de sa superbe. Par excès d´empathie, il devient
plus conventionnel. Dans le même sens, l´attitude
inconditionnellement favorable d´Ann Darrow à l´égard du
gorille, y compris lorsqu´il s´avère très dangereux, tuant et
blessant à tour de bras, donne à la jeune femme des réactions
paraissant absurdes, irresponsables.
Par ses erreurs d´approche, ce nouveau KING KONG paraît
un film maladroit, tout respectueux qu´il soit de son modèle
auquel il adresse force renvois. Pourtant, malgré ses limites, il
est aussi indéniable que, pris comme tel, le KING KONG de
Peter Jackson est un luxueux divertissement, proposant des
visions superbes, des séquences parfois époustouflantes, tel le
final au sommet de l´Empire State Building ou l´arrivée du
Venture à l´Île du Crâne. Le KING KONG de Peter Jackson est
un livre d´images fantastiques fastueux, bien qu´un brin
longuet.
Sorti en salles en 2005, le film KING KONG arrive par la
suite dans une édition DVD contenant le film dans sa version
cinéma, puis quelques mois plus tard, dans une version plus
luxueuse incluant un montage allongé et proposant deux
disques supplémentaires de bonus. KING KONG est aussi sorti
dès 2006 en HD-DVD, standard dont il a été le porte-drapeau
technique, le blockbuster de référence pour le studio Universal.
C´est finalement en 2009 qu´il sort en Blu-ray, notamment en
France, dans l´édition que nous allons tester ici.
Disons-le tout net, en terme de qualité d´image, ce transfert
1080p défilant à 24 images par seconde est tout simplement
une référence. La copie est d´une perfection inattaquable sur
l´ensemble de sa durée, avec une gestion des contrastes et des
couleurs toujours impeccable. Surtout, l´impression de
définition est spectaculaire en permanence.
En terme de bande sonore, nous trouvons une piste anglaise
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en DTS Master 5.1 non compressée, d´excellente qualité, aux
dialogues toujours parfaitement clairs et naturels. Les bruits
animaliers sont impressionnants, la musique est enveloppante
et parfaitement mise en valeur. Bref, ne tergiversons pas, nous
avons là aussi un produit de référence. De plus, ce disque
propose diverses pistes en DTS classique, dont le doublage
français. Il fournit aussi des sous-titres français, aussi bien sur
le film que sur les suppléments.
C´est justement dans le domaine des bonus que ce Blu-ray
de KING KONG déçoit. Comme réel supplément utile, il
propose d´abord une option «Picture In Picture», c'est-à-dire
des petits documentaires et dessins de production en relation
avec les scènes visionnées, qui s´incrustent dans l´image en vue
d´illustrer la conception du métrage. En tout, ces petites
featurette couvrent environ une heure de visionnage. Si elles
s´avèrent agréables à consulter, elles ne compensent pas la
disparition des très nombreux bonus (dont un making of de
plus de trois heures !) qui étayaient l´édition «Extended» en
DVD et qui n´ont pas été inclus sur ce Blu-ray !
Le seul bonus supplémentaire est le commentaire audio
assuré par Peter Jackson et la scénariste Philippa Boyens,
commentaire assez intéressant par certains aspects, mais qui se
présente d´emblée comme un complément de la foison des
suppléments de l´édition «Extended» !
Consolons-nous en constatant que ce Blu-ray est le seul
support à proposer dans un même emballage la version salle de
3h07 et la version longue de 3h20, toutes les deux avec une
qualité d´image et de son irréprochables.
Si cette édition Blu-ray s´avère un tour de force technique en
terme de rendu haute définition, et si elle a été commercialisée
à un tarif raisonnable, elle s´avère une déception quant à son
interactivité qui n´est pas à la hauteur du matériel disponible et
des possibilité du support Blu-ray !
Emmanuel Denis
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Spécifications de l’édition Blu-ray chroniquée
Editeur : Universal
Zone : 2 - France
Format Disque :
Durée : 201 minutes
Format d’image : 16/9 - 2.35
Format(s) sonore(s) : English (DTS HD Master 5.1),
Francais (DTS 5.1), German (DTS 5.1), Italian (DTS
5.1), Spanish (DTS 5.1), Japanese (DTS 5.1)
Sous-titrage(s) : English, Francais, German, Italian,
Dutch, Danish, Norwegian, Finnish, Swedish,
Portuguese, Spanish, Japanese, Chinese & Korean,
Liste des bonus de l’édition Blu-ray chroniquée
• Version cinéma (188mn)
• Version longue (201mn)
• Commentaires audio de Peter Jackson et Philippa Boyens
• U-Control
• Featurettes
• InterviewsGaleries
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