King Kong - Plan Séquence

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King Kong - Plan Séquence
ciné-goûter
plan-séquence
King Kong ❘
Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack
Une équipe cinématographique se rend à Skull Island, une île mystérieuse où vit un animal monstrueux,
adoré par les indigènes comme un dieu et nommé King Kong. Ann Darrow, l’actrice engagée pour le film,
est enlevée par les indigènes qui l’offrent en sacrifice au monstre. Un singe gigantesque apparaît et
emporte Ann au fond de la jungle. Denham,
USA - 1933 - 1h40 - N/B
le cinéaste, et ses hommes se mettent à sa Réalisation : Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack • Scénario : James A. Creelman,
recherche. Après avoir affronté bien des Ruth Rose d’après une idée de Merian C. Cooper et Edgar Wallace • Photographie :
dangers, ils finissent par capturer l’animal Edward Linden, Vernon Walker • Décors : Caroll Clark, Al Herman, Van Nest Polglase
Costumes: Walter Plunkett • Effets spéciaux: Willis O’Brien • Montage: Ted Cheesman
et le ramènent à New York.
Musique : Max Steiner • Production : David O’Selznick • Interprètes : Fay Wray (Ann
Darrow), Robert Armstrong (Carl Denham) Bruce Cabot (John Driscoll), Frank Reicher
(le capitaine Englehorn), Sam Hardy (Charles Weston)
La figure du monstre
L’attente et la frayeur
L’une des techniques de films de
monstres est de ne jamais faire apparaître la créature dès le début du film
mais au contraire de créer une tension
et l’attente du spectateur. Dans King
Kong, il faut attendre une quarantaine
de minutes avant de le voir apparaître
dans la séquence où l’héroïne est offerte en sacrifice.
Le spectateur ne sait pas ce qui se
passe derrière la lourde porte, la première partie de la séquence joue sur
l’inquiétude de cet espace inconnu.
L’ouverture de la porte s’opère par
gestes lents tout comme le mouvement des personnages qui passent la
porte enfin ouverte. La fermeture de
la porte et l’abandon de l’héroïne
dans l’espace inconnu achèvent la
première partie et augmentent un
peu plus l’inquiétude ressentie par le
spectateur qui se trouve alors de
l’autre côté sans rien apercevoir
encore. Tout repose ensuite sur le
hors champ (ce qui n’est pas visible à
l’image) : on entend les cris du
monstre, la musique suggère son pas
lourd, et les bruits d’arbres arrachés
indiquent sa progression. Puis on lit
sur les visages des personnages la
frayeur, la terreur de l’héroïne qui
découvre le monstre face à elle. Cette
technique permet de renforcer la
tension et la frayeur du spectateur
qui imagine le monstre.
La monstruosité
King Kong apparaît comme un
monstre d’abord en raison de sa
taille démesurée. C’est un gorille
géant, hors norme, comme on n’en a
jamais vu. Cette monstruosité est
rendue visible à l’écran grâce aux
cadrages choisis :
l’actrice minuscule au premier plan,
le monstre énorme à l’arrière-plan
permet de donner une échelle de
grandeur, la contre-plongée accentue la taille du monstre, et les gros
plans sur le visage et les yeux de la
bête donnent à sa tête une taille
gigantesque (elle remplit l’écran).
King Kong est aussi un monstre
parce qu’il ne ressemble à rien
d’existant. L’expressivité de son visage et sa fascination devant l’héroïne,
ses gestes par la suite, le rapprochent
du comportement de l’homme. Et
lorsque King Kong et l’héroïne
échangent un regard, il se crée une
étrange complicité entre la « belle et
la bête ».
Origine du film :
Etats-Unis (United States of America) : république fédérale limitée par le Canada
et le Mexique, l’Atlantique et le Pacifique, constituée par 50 états avec l’Alaska
et les îles Hawaii, 9 363 353 km 2 ; 252 800 000 habitants (Américains).
Capitale : Washington. Langue : Anglais. Monnaie : Dollar
Les Réalisateurs
Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack
est l’un des duos de réalisateurs les plus
connus d’Hollywood. D’abord aventuriers, militaires, documentaristes
(Chang,1927), puis réalisateurs et producteurs de films, ils racontent des histoires exotiques se déroulant dans des
lieux reculés où deux civilisations s’opposent. En 1929, ils réalisent ensemble
leur première fiction, déjà avec Fay Wray,
The Four Feathers. En 1932, Cooper produit Les Chasses du comte Zaroff, que
Schoedsack réalise avec Irving Pitchel.
On a déjà dans ce film les décors de
jungle de King Kong ainsi que les acteurs
Fay Wray et Robert Armstrong. King Kong
sort en 1933 et fait rentrer le duo dans
la légende. Le succès du film dépasse
le cadre de l’époque et devient l’un des
plus grands films du cinéma. Schoedsack
et Cooper travaillent beaucoup mais
après la Seconde guerre mondiale, le
duo va partir chacun de son côté, réalisant encore Mighty Joe Young (1949). Ces
deux personnalités bien distinctes, mais
partageant le même sens de l’exploration
permirent la production de nombreux
films d’aventures.
Point cinéma
Les effets spéciaux
Pour ce film, toutes les techniques les
plus modernes de l’époque furent utilisées. Il fallut plus d’un an de tournage et
un budget de 750 000 dollars, somme
considérable pour le début des années
trente. Jamais King Kong ne fut incarné
par un homme dans une peau de singe.
Il s’agit d’une authentique animation
faite selon le principe de l’image par
image. Une série de maquettes articulées
et de tailles différentes furent construites,
ainsi qu’une tête, une main et un pied
géant, pour le tournage de certains gros
plans. Sorte de plate-forme faite de bois,
d’acier et de latex, recouverte de peau
d’ours et de lapin, la patte du grand
singe était animée par des cordages et des
poulies qui faisaient bouger ses doigts,
stimulant des crispations. Grâce aux
éclairages, elle devenait réelle.
O’Brien animera non seulement le singe
géant mais aussi toute une variété d’animaux préhistoriques, du stégosaure au
brontosaure, du tyrannosaure au ptéranodon. Il s’inspirera de gravures de
Gustave Doré pour créer l’atmosphère et
les paysages de Skull Island.
« Lorsque la RKO me contacta pour King
Kong, j’appris qu’on me destinait le plus
grand partenaire de mémoire de cinéphile (…) Je manquai défaillir lorsqu’on
me poussa sous le nez une photo du
monstre (…) C’est le rôle le plus exténuant de ma carrière. Il m’a procuré
une extinction de voix tant je fus obligée
de hurler de terreur, prisonnière inconfortable de la main d’un partenaire pourtant bien pacifique… » Fay Wray
A voir :
Le Fils de Kong, Ernest B. Schoedsack (1933)
King Kong contre Godzilla, Ishirô Honda (1962)
King Kong, John Guillermin (1976)
King Kong, Peter Jackson (2005)
RUBRIQUE JEU
A lire :
❘ Document réalisé par l’association Plan-Séquence
grâce au soutien du Ministère de la Culture, DRAC du Nord-Pas de Calais
et de La caisse d'Epargne du Pas de Calais.
❘ Concepteur-rédacteur : Nadia Paschetto ❘
❘ Création graphique D. Braillon & G. Dupuis 03 27 83 94 94 ❘ Imprimerie Danquigny
Quels sont les dangers respectifs
auxquels est confronté King Kong ?
Réponses :
Le tyrannosaure et un ptérodactyle
Denham et ses hommes
Une escadrille de chasseurs de combat
La Belle et la Bête, Mme Leprince de Beaumont
La vie secrète des monstres, Bruno Gibert (Palette)
Le Royaume des singes, Ian Redmond
(Gallimard Jeunesse)