Un divorce = 4 procédures
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Un divorce = 4 procédures
8 L’AVENIR AGRICOLE ET RURAL k VENDREDI 24 AOUT 2007 aufildelasemaine ACTUALITES Réagir pour s’adapter... résoudre les problèmes juridiques i Jean-Marc est marié à Isa- belle depuis plus de 10 ans ; ils exploitent conjointement en EARL mari et femme mais malheureusement, ils ne s’entendent plus et envisagent de divorcer. Un divorce = 4 procédures Fonds Social Européen J ean-Marc a entendu parler d’une «réforme du divorce» et souhaite être renseigné à ce sujet. Il prend donc la décision de contacter la cellule REAGIR et notamment la cellule juridique pour connaître les différentes procédures de divorce. I – Les cas de divorce Le divorce est une épreuve qui bouleverse toute la famille ; la loi du 26 mai 2004 a eu pour objectif de moderniser le droit du divorce en simplifiant les procédures lorsque les époux s’entendent et en apaisant les conflits lorsqu’ils existent. Les couples en crise ont désormais à leur disposition 4 nouveaux types de divorce : Le sort du bail en cas de divorce orsque le bail a été L consenti aux deux époux copreneurs, celui qui poursuit l’exploitation a droit au renouvellement du bail à son profit en cas de divorce. Néanmoins, il doit remplir les mêmes conditions d’exploitation et d’habitation que celles exigées du bénéficiaire de la reprise (participer aux travaux de manière effective, posséder matériel et cheptel nécessaire à l’exploitation, habiter sur les lieux ou à proximité et respecter le contrôle des structures). 1) LE DIVORCE PAR CONSENTEMENT MUTUEL Ce divorce qui remplace le divorce sur requête conjointe, repose sur l’accord entre les époux, tant sur le principe de la rupture que sur l’ensemble de ses conséquences. Aucune durée minimale de mariage n’est exigée (le délai minimal de 6 mois n’est plus requis) et les époux n’ont pas à faire connaître les raisons du divorce. Les époux s’adressent à deux avocats respectifs ou à un avocat unique choisi d’un commun accord. Les avocats déposent la requête en divorce au Tribunal de Grande Instance et le juge aux affaires familiales convoque alors les époux. Ces derniers lui soumettent une convention réglant toutes les conséquences pratiques du divorce pour eux et leurs enfants. Le juge homologue la convention et prononce le divorce s’il a la conviction que la volonté des époux est réelle et que leur consentement est libre et éclairé. Il peut refuser s’il constate que la convention préserve insuffisamment les intérêts des enfants ou de l’un des époux. Les époux doivent alors présenter une nouvelle convention dans un délai maximum de 6 mois. Si le juge refuse une 2ème fois d’homologuer la convention, ou en l’absence de nouvelle convention, la demande en divorce est caduque. 2) LE DIVORCE ACCEPTÉ Les époux sont d’accord pour divorcer mais ne parviennent pas à s’entendre sur les conséquences de la rupture. Le divorce peut être demandé par l’un ou l’autre des époux ou par les 2. Chacun des époux doit être assisté d’un avocat, celui-ci adresse une requête en divorce au Tribunal de Grande Instance. Le juge prononce le divorce s’il a la conviction que chacun des époux a donné librement son accord. Si l’autre époux ne reconnaît pas les faits, le juge ne peut prononcer le divorce. L’acceptation du principe du divorce n’est plus susceptible de rétractation par la voie de l’appel. 3) LE DIVORCE POUR ALTÉRATION DÉFINITIVE DU LIEN CONJUGAL Le divorce peut être demandé par l’un des époux lorsque le lien conjugal est définitivement altéré. L’altération doit résulter de la cessation de la communauté de vie entre les époux, s’ils vivent séparés depuis au moins 2 ans (avant la réforme le délai était fixé à 6 ans). Le divorce est automatiquement prononcé si ce délai de 2 ans de séparation est acquis à la date de l’assignation. Les motifs de séparation n’ont pas à être énoncés. 4) LE DIVORCE POUR FAUTE Un des époux peut demander le divorce pour faute si son conjoint a commis une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations liés au mariage, rendant intolérable le maintien de la vie commune. Peuvent notamment être invoqués comme motifs : - les violences (injures, mauvais traitements) - l’adultère (toutefois l’adultère n’est plus une cause systématique de divorce même s’il est constaté par huissier). Les faits sont laissés à l’appréciation du juge. Les époux doivent obligatoirement s’adresser à un avocat qui présente la requête en divorce auprès du juge aux affaires familiales. Le juge convoque les époux pour une tentative de conciliation. En cas d’échec de la conciliation le juge rend une ordonnance de non conciliation et autorise un époux à assigner en divorce l’autre devant le Tribunal de Grande Instance. L’époux qui demande le divorce doit prouver les faits invoqués par tous moyens (attestations écrites, correspondances, constat d’adultère …) Le juge peut rendre alors : - un jugement de divorce - un jugement de rejet lorsque les faits ne sont pas établis ou que leur gravité ne justifie pas le prononcé du divorce. Le jugement peut être prononcé soit : - aux torts exclusifs de l’un des époux - aux torts partagés en cas de comportement fautif des deux époux i ENBREF Le sort des biens en cas de divorce uel que soit le régime matrimonial, chacun Q des époux gère seul les biens propres, mobiliers ou immobiliers qu’il possédait avant le mariage ou ceux qu’ils ont acquis pendant le mariage. Ainsi en cas de divorce, chacun récupère ses biens propres. Si les époux sont en séparation de biens, et qu’ils ont acquis ensemble des biens, ces acquisitions sont placées sous le régime de l’indivision ; ils devront provoquer le partage pour en obtenir l’attribution. Si les époux sont mariés sous le régime de la communauté, l’époux qui a mis en valeur l’exploitation peut exiger l’attribution préférentielle des biens communs. Dans ce cas, ces biens lui seront attribués sous réserve éventuellement d’une soulte (contre valeur en espèce) à verser à son conjoint. Si les deux époux entendent poursuivre chacun l’exploitation, ils devront trouver un accord sur leur partage, à défaut le juge disposera d’un pouvoir souverain d’appréciation pour procéder à la liquidation du patrimoine. II– Le coût du divorce En raison de congés maternité, les référents REAGIR que vous pouvez contacter, en ce moment, sont : Plus une séparation est conflictuelle, avec des contentieux à répétition, plus ils seront élevés. Certains avocats travaillent au forfait pour des séparations simples, en revanche, un tarif horaire est proposé pour suivre des divorces contentieux. En moyenne il faut compter entre 1 000 et 4 000 euros de frais d’avocat auxquels il faut ajouter les frais de notaire en cas de partage de biens immobiliers. Les personnes disposant de faibles revenus peuvent bénéficier de l’aide juridictionnelle. Dans ce cas, l’Etat prend en charge partiellement ou totalement les frais de procédure. Patricia PRAT ADASEA 03.25.35.03.46 III – Les effets du divorce Valérie LAVEY - FDSEA 03 25 35 03 70 Avec la réforme du divorce de janvier 2005, les époux en instance de divorce doivent présenter un projet de liquidation des biens en cours de procédure. A défaut d’accord entre les époux, le juge ordonne la liquidation et le partage des biens et intérêts patrimoniaux. Une procédure de divorce entraîne des frais importants et notamment des frais d’avocat. Les honoraires sont libres et varient en fonction de la notoriété du cabinet et de la complexité du dossier. ATTENTION Contact REAGIR : Christine PARISEL - MSA 03 25 43 54 21 Claire DOUBRE Chambre d’Agriculture 03 25 35 03 32 Il peut désigner un notaire en vue d’élaborer un projet de liquidation et de formation des lots à partager. Le partage des biens devra se finaliser dans l’année qui suit le divorce. Suite à la rencontre avec le référent REAGIR, Jean-Marc a pris conscience de la difficulté de la situation et veut entamer une réflexion éclairée sur la possibilité de mettre un terme à la communauté de vie. Il envisage de prendre contact avec un avocat qui lui permettra d’appréhender au mieux les effets négatifs du divorce et de trouver les solutions adaptées à sa situation tant sur le plan patrimonial (partage des biens, attribution du logement) que sur le plan affectif et financier (droit de garde des enfants, versement d’une pension alimentaire). Si comme Jean-Marc vous vous posez des questions dans tous les domaines juridiques, vous pouvez contacter la cellule REAGIR, le référent vous informera sur vos droits et vous orientera, si nécessaire, vers les personnes compétentes en la matière (notaire, avocat, huissier de justice …)