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FICHE : INFLATION, ON VOUS MENT ! www.marinelepen2012.fr 02 avril 2012 Bastien Doutrelant et Bruno Desies (CAP Eco) / V4 Ne croyez pas aux chiffres de l’INSEE : l’inflation réelle est à 10% en France ! L’ESSENTIEL : Le trucage des chiffres par l’INSEE : NTIt inEteL E D I F CONà usage strictemen rne document Annonce officielle de l’INSEE le 13 mars 2012 : l’inflation est soi-disant de 2,3% sur un an glissant. En changeant, d’une période à l’autre, les bases et les règles du calcul indiciel de l’inflation, l’INSEE biaise le résultat : - Prix de l’immobilier absents de l’indice INSEE (seule l’évolution du loyer est prise en compte) ! Problème : un logement est certes un investissement mais il est aussi, par essence, un bien de consommation. Ainsi, l’indice des loyers a progressé de 40% en 10 ans, ce qui est déjà considérable quand les prix des logements ont doublé ou triplé. - Prise en compte abusive de l’innovation technologique : exemple : le nouvel iPad coûte le même prix que l’ancien mais comme il est plus puissant que le précédent, l’INSEE le considère comme étant moins cher que son prédécesseur ! - Modification entre deux périodes du panier ou des règles de pondération : on aime le poisson et on en mange deux fois par semaine. Mais son prix augmente alors on n’en prend plus qu’une fois par semaine => l’INSEE diminue la part du poisson dans le calcul de l’indice, autrement dit il n’enregistre pas de hausse sur le prix du poisson ! La réalité : l’inflation est à deux chiffres en France : Véritable flambée du prix des matières premières : pétrole, cuivre, blé… => inflation dite « de second tour » (car elle passe par le détour des matières premières) sur le panier de la ménagère avec une hausse considérable des prix alimentaires : 9% pour les grandes marques et 11% pour les marques distributeurs (source : France 2) => baguette à 6 F, caddie de supermarché à 700 F… Envolée des prix de l'énergie aggravée par une libéralisation des différents marchés : - Essence : litre de sans plomb à plus de 2 €. Pénalise durement automobilistes (véritables vaches à lait du gouvernement) et travailleurs, notamment en zone rurale. - Gaz : + 60% d’augmentation de janvier 2005 à juillet 2011 (particuliers). Accélération de la tendance haussière à partir de janvier 2010 du fait du décret Borloo ayant ouvert le marché, au nom de la concurrence libre et non faussée, aux « banksters » (terme inventé par Roosevelt) de JP Morgan et de Goldman Sachs ! - Electricité : hausse des prix de 30% sur les 5 ans à venir selon le médiateur de l’énergie. Assurance maladie: déremboursement massif des médicaments avec un taux de prise en charge qui passe de 35 à 15%, la différence n'étant, en général, pas compensée par les complémentaires maladies. Baisse du niveau des prestations hospitalières dans une logique de déconstruction de la sécurité sociale. Sur les 10 dernières années, explosion du prix du logement: loyers + 40%, prix de l’immobilier + 100 à 200 %. La meilleure preuve de la tendance inflationniste, c’est la multiplication des prêts à taux mixte (taux fixe pendant les premières années puis taux variable) par les banques pour se prémunir de l’inflation1/5 à venir ! Objections et Eléments de langage Questions journalistiques Réponses Du « protectionnisme intelligent » aux frontières françaises pour maîtriser les flux de capitaux, de marchandises et empêcher un libre-échange imbécile et sauvage. Eventuellement, nous aurons aussi recours au contrôle temporaire du prix des denrées alimentaires de base pour éviter de connaître le même phénomène des révoltes des Que faire contre la hausse des pays du Maghreb en 2010. En effet, une grande partie de la hausse des prix résulte de denrées alimentaires ? la spéculation bancaire sur les matières de base (céréales, huiles, café, viandes, etc.). L’autre partie résulte de la hausse inexorable des prix des produits pétroliers (pic pétrolier). L’autre axe de progrès est de s’attaquer résolument au modèle économique de la grande distribution et en favorisant les productions locales (localisme). Marine Le proposé une 20 centimes d’essence. irréaliste. Pen a récemment baisse immédiate de sur le prix du litre C’est proprement Le prix de l’essence est constitué à hauteur de 60% par des taxes et de 40% par des facteurs extérieurs à la volonté de la puissance publique (prix à la production notamment). Pour réduire immédiatement de 20 centimes le prix du litre d’essence, il suffira simplement de baisser de 20% la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Cette diminution de la TIPP sera entièrement financée par une taxation supplémentaire des superprofits des grandes compagnies pétrolières (12 milliards d’€ pour Total en 2011), ce qui signifie qu’elle sera neutre sur le plan budgétaire. C’est de l’enfumage : dans les conseils régionaux (dont 21 sur 22 sont dirigés par des socialistes), tous les groupes de droite comme de gauche ont voté l’augmentation de la François Hollande propose la TIPP part régionale de la TIPP, à l’exception de ceux du Front National ! Par ailleurs, le flottante : vous devriez applaudir ! candidat socialiste propose une « contribution climat énergie » (nouveau nom de la taxe carbone) qui aura pour effet presque immédiat de porter le litre d’essence à 3 € ! Comme pour le pétrole, il n’y a rien d’inéluctable à la hausse du prix de l’électricité. EDF appartenant majoritairement à l’Etat et ses bénéfices ayant été au premier semestre 2011 de 2,6 milliards d’euros, le gouvernement doit enfin prendre ses Comment comptez-vous lutter responsabilités. Il faut impérativement soustraire le secteur de l’énergie à la logique contre la hausse des prix de du rendement, et lui rendre son caractère public. L’Etat doit reprendre le contrôle de ses services publics, soit tout l’inverse de ce qui a été encouragé ces dernières années l’électricité ? par une Europe de Bruxelles ultralibérale et un gouvernement UMP aux ordres. La vraie question est la suivante : est-ce qu’EDF a vocation à être une multinationale cotée en bourse pour le bénéfice de ses dirigeants et de ses actionnaires ou à assurer la production et la distribution d’électricité en France au meilleur prix ? Le contrôle de la production et de l’approvisionnement de l’énergie est stratégique pour une nation souveraine; A l’époque où EDF et Gaz de France étaient publics, les tarifs restaient encadrés par l’état. Avec ses directives sur le gaz, l’UE a imposé en 2000, la suppression des monopoles nationaux et la libéralisation du marché du gaz. Nous connaissons la suite, le PS a privatisé sans scrupule, alors que Lionel Jospin promettait « Je ne laisserai pas privatiser EDF et GDF ! ». En janvier 2010, l’Etat Sarkozien à son tour, a autorisé 2 banques d’affaires de Wall Street Contre la hausse des prix de (Goldman Sachs et JP Morgan) à devenir opérateurs de service public et à vendre du l’énergie ? Gaz en France (les décrets Borloo). Avec l’UMPS, les prix s’envolent ! De plus, même si le prix du pétrole ne peut qu’augmenter structurellement du fait du pic de production pétrolière, 60% des prix du pétrole, sont constitués par des taxes qui vont dans la poche de l'Etat. Nous diminuerons ces taxes de 5%, pour faire baisser le prix du gaz et de l'essence à la pompe. Cette baisse sera compensée financièrement par une « taxation spéciale sur les profits des grandes entreprises pétrolières et gazières ». idem pour le transport avec la SNCF ! Le cas échéants nous aurons recours au gel des tarifs. 2/5 Vous ne proposez rien pour permettre aux Français d’accéder à un logement malgré la hausse des prix. Si, une fois au pouvoir, Marine Le Pen décidait de dévaluer, il y aurait nécessairement un surplus d’inflation ! La principale cause de la bulle immobilière est due depuis des décennies à une création monétaire excessive des banques commerciales qui génèrent une inflation artificielle des actifs et crée une exclusion dans l’accession à la propriété ; La demande étrangère est aussi responsable de l’augmentation des prix de l’immobilier à la fois par les riches acheteurs étrangers qui tirent le marché vers le haut (en 2010, 7% des achats à Paris ont été le fait de la clientèle étrangère) et par l’immigration qui accroit artificiellement la demande de logements sociaux (200 000 personnes de plus à loger par an) au détriment du reste de la population. Outre reprendre le contrôle des banques à terme, nos remèdes sont de réglementer, taxer ou interdire l’achat de biens immobiliers par des étrangers comme dans de nombreux pays, et d’attribuer prioritairement les logements sociaux aux Français tout en maitrisant sérieusement les flux de migrants. Pour favoriser l'accession à la propriété, nous proposons la mise en place d'un chèque premier logement. Le secteur locatif libre serait quant à lui développé, afin de faciliter les conditions d'achat du logement social par les locataires au bout de 10 ans. Enfin, nous intégrerons la politique du logement à celle de l'aménagement du territoire, notamment en adaptant la loi SRU aux possibilités de chaque commune et en modifiant les règles d'urbanisme en zones denses. Oui un peu, mais nous maîtriserons à un objectif-cible de 4 % maximum ! Voici la réponse d’Alain Cotta dans son livre « Sortir de l’euro ou mourir à petits feux », pages 67 et 68 : « La corrélation entre les deux phénomènes (Dévaluation / inflation) n’est pas automatique. Au contraire, puisqu’une dévaluation réussie – la nôtre par exemple en 1968 et beaucoup d’autres avant et après – est précisément celle qui permet de rééquilibrer les finances extérieures sans inflation. » En somme, nous souhaitons simplement réinstaurer la politique monétaire gagnante des Trente Glorieuses (6 dévaluations en France) pour recréer les conditions du plein emploi et de la prospérité ! Des recettes du succès qui ont fait la grandeur économique de la France. La monétisation de la dette publique (création monétaire) par la Banque de France, que nous voulons pratiquer pour désendetter la France sera limitée à 5 % du PIB Français par an dont 0,5 % pour financer la croissance nationale. Nos adversaires qui nous accusent de créer une vague d’inflation ignorent, volontairement ou pas, que Vous protestez contre la hausse des depuis 2002, la BCE a multiplié par trois la masse monétaire M3 (taux prix, mais votre création monétaire d’accroissement de 8% par an environ) dans la zone euro, dont récemment, plus de de 100 milliards d’euros par an ne 1 000 Milliards d’€ d’injection de liquidités à 3 ans, pour sauver l’euro monnaie fera qu’aggraver le phénomène. unique et le cartel bancaire... Et pourtant l’inflation est restée contenue à 2 % environ en moyenne sur la décennie. Il est piquant de constater que Michel Rocard (PS) qui dénonce mon projet économique souhaite une monétisation gigantesque des dettes au plan européen. Pour eux, la solution technique qui est valable à l’échelle de l’Europe ne l’est plus au niveau national ! Plus loin dans le passé, on enregistrait en France 5% par an d’inflation moyenne entre 1963 et 1972, puis 11 % par an en moyenne entre 1973 et 1982. En 1983, sous la Présidence de François Mitterrand, Jacques Delors met fin à l’indexation des salaires sur l’indice officiel des prix à la consommation : la gauche prend une mesure ultralibérale en mettant fin à « l’échelle mobile des salaires » pour Ne faut-il pas également agir sur lutter contre l’inflation. La droite en avait rêvé et la gauche l’a fait ! Cette vieille les salaires pour maintenir le revendication est désormais oubliée par les Syndicats ! Le niveau réel des salaires pouvoir d’achat ? baisse régulièrement depuis le milieu des années 80, du fait d’une comédie annuelle sur les négociations salariales, qui se solde au finale, par une hausse inférieure à l’inflation officielle. MLP réinstaurera donc l’échelle mobile des salaires pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés ! 3/5 SLOGAN politique : « Mieux vaut un peu d’inflation nationale qu’une hyperinflation euromondialiste ! » : Le modèle économique patriotique de MLP est l’alternative raisonnable au modèle économique ultralibéral de l’UMPS. « Stop à la valse des étiquettes et à la (sur)vie chère avec Sarkhollande ! » : Explosion des prix de la santé, du logement, de l’alimentation, du transport, de l’énergie... conséquence L'inflation en 2010 : les vrais chiffres L'inflation pour l'année 2010 selon l'INSEE est de 1,80 %. Mais dans le détail : Eau courante + 3.30 % Gaz de ville + 6.90 % Fuel domestique +23.20 % Électricité + 2.40 % Carburants + 14.40 % Loyer + 1.60 % Tabac + 6.00 % Téléphonie & Internet +14.10 % Assurance automobile + 3.50 % Assurance habitation + 6.75 % Impôts locaux + 2.80 % Redevance TV + 1.65 % Alimentaire Produits frais + 7.60 % Fruits frais + 5.30 % Légumes +11.00 % Poissons + 4.80 % Petit lexique monétaire Inflation : phénomène de hausse des prix liée à différents facteurs tels qu’un gonflement excessif de la masse monétaire ou une circulation monétaire plus rapide que celle de la production ; un excès de la demande sur l’offre ; un accroissement des coûts de production. C’est la comparaison des prix nominaux dans le temps qui permet de mesurer un taux d’inflation. L’inflation est cependant toujours hétérogène, tous les prix n’évoluant pas de la même façon. Ainsi constate-t-on souvent que les prix des services augmentent plus vite que ceux des biens, surtout manufacturés. Enfin, en période d’inflation, salaires et revenus augmentent aussi. La comparaison de leur évolution nominale avec celle des prix permet de mesurer des prix réels, qui rendent compte de l’évolution du pouvoir d’achat. Ainsi, en France, de 1949 à la fin des années 1970, si les prix nominaux ont beaucoup augmenté, les prix réels ont baissé. L’inflation n’a donc pas alors érodé le pouvoir d’achat des Français. On peut distinguer une inflation rampante (inférieure à 10% de hausse annuelle des prix) ; une inflation rapide (à deux chiffres, jusqu’à 100% de hausse annuelle) ; une inflation galopante, enfin (supérieure à 100%), qui, dans des cas heureusement rares, prend la forme d’une hyperinflation (Allemagne en 1923, Russie soviétique de 1918 à 1922). Déflation : la déflation est un phénomène de baisse des prix (l’inverse de l’inflation). Mais on peut aussi parler de politique de déflation, pour désigner l’action consistant à freiner la hausse des prix par des mesures d’austérité telles que la réduction de la masse monétaire, l’encadrement et le renchérissement du crédit (opéré par le biais d’une hausse des taux d’intérêt), la hausse des recettes publiques (notamment des prélèvements obligatoires) et la compression des dépenses (rigueur budgétaire), le contrôle des revenus (rigueur salariale), etc. La déflation ne doit pas être confondue avec la désinflation, puisque, au sens strict, celle-ci désigne une réduction des taux d’inflation (qui restent cependant positifs). Dans le courant des années 1980, une désinflation s’est opérée dans les grands pays industrialisés (dont les taux d’inflation ont été ramenés à un niveau bas). Ce fut le cas en France avec le fameux « tournant de la rigueur » opéré par Pierre Mauroy en 1983. Mais on ne peut considérer qu’une économie entre en déflation que lorsque les taux d’intérêts y deviennent durablement négatifs. 4/5 La politique menée au Royaume-Uni après la Grande Guerre pour permettre une réévaluation de la livre sterling est un bon exemple de politique de déflation classique. L’économie mondiale, pendant la crise des années 1930, est en déflation. La baisse des prix agricoles et industriels est partout durable et prononcée. Dépréciation monétaire : perte de valeur d’une monnaie mesurable à la fois sur le plan intérieur et extérieur. Sur le plan intérieur, la dépréciation d’une monnaie résulte de l’inflation, puisque la hausse des prix signifie que le pouvoir d’achat de l’unité monétaire s’érode (en période d’inflation, on sait qu’on achètera moins de biens avec 50 € dans six mois ou un an qu’aujourd’hui). Sur le plan extérieur, il y a dépréciation de fait d’une monnaie lorsque, même en système de taux de change officiellement fixes, un marché des changes parallèle s’installe où se pratique un change moins avantageux à cette monnaie, avec une décote par rapport au cours officiel. La dépréciation est officialisée quand les autorités monétaires l’entérinent en procédant à une dévaluation. Il y a eu de fortes dépréciations des monnaies européennes dans la période des changes flottants consécutive à la fin de la Grande Guerre (celle du mark étant la plus spectaculaire). Le franc a connu à partir de 1919 une dépréciation marquée, qui s’est accélérée entre 1924 et 1926 et qu’a entérinée la dévaluation de 1928. Le dollar s’est fortement déprécié de 1973 à 1979 après l’abandon des parités fixes (ou plutôt le système des parités étroitement encadrées qu’avait instauré les accords de Bretton Woods en juillet 1944). Dévaluation : la dévaluation consiste, pour les autorités monétaires d’un pays, à affaiblir la valeur de la monnaie nationale en modifiant sa parité pour diminuer son taux de change par rapport à l’étalon de référence (or, dollar, DTS ou droit de tirage spécial ou encore monnaie du FMI). Avant le 20e siècle, les épisodes d’inflation, sans être inconnus (inflation liée à l’émission excessive d’assignats sous le Révolution française, Guerre de Sécession aux Etats-Unis) étaient généralement circonscrits et limités. Née pendant la Première Guerre mondiale, l’inflation paraît être devenue bien plus structurelle au 20e siècle. Il est donc logique que les dévaluations, très rares au 19e siècle, soient devenues bien plus courantes au 20e. Dans les années 1920, les dévaluations, opérées en France et dans la plupart des autres pays d’Europe occidentale, apparaissent comme la sanction inévitable de l’inflation accumulée depuis la guerre. Le Royaume-Uni se refuse cependant par son refus de dévaluer, et mène, pour ramener sa convertibilité à la même parité-or qu’en 1914, une politique de déflation qui handicape pourtant beaucoup son économie. On peut donc dire que la livre s’est dépréciée, pendant et après la Première Guerre mondiale, mais elle n’a pas été dévaluée, les Britanniques étant parvenus à enrayer sa dépréciation, puis à opérer une « réappréciation » de leur monnaie. Dans les années 1930, les dévaluations ont été utilisées assez efficacement, notamment par le Royaume-Uni puis les Etats-Unis, pour combattre la crise ou plutôt l’« exporter » dans d’autres pays. Elles permettaient aux pays qui y eurent recours, primo, d’améliorer leur situation commerciale, en favorisant les exportations (les prix nationaux apparaissent plus attractifs) et en freinant les importations (le pouvoir d’achat externe d’une monnaie dévaluée est par définition amoindri) ; secundo, d’arrêter les fuites de capitaux (la dévaluation de la livre devait arrêter une hémorragie de capitaux d’autant plus dangereuse que celle-ci était convertible en or) ; tertio, de lutter contre la déflation née de la crise, qui alourdissait notamment le poids des dettes (la dévaluation du dollar en 1934 devait ainsi permettre une politique d’inflation allégeant les pertes des producteurs et les difficultés des débiteurs). Au terme des accords de Bretton Woods, le recours aux dévaluations aurait dû devenir exceptionnel et limité après la Seconde Guerre mondiale. En fait, l’inflation amena plusieurs pays, particulièrement la France, à pratiquer des dévaluations en chaîne. Mais dans le contexte des « Trente Glorieuses », le recours aux dévaluations était devenu plus néfaste qu’efficace. D’abord, en renchérissant les importations, elles nourrissaient l’inflation dans le pays qui les pratiquait, entretenant ainsi un cercle vicieux. L’avantage obtenu à l’exportation était donc éphémère. Ensuite, en sanctionnant les détenteurs de capitaux, elles créaient une méfiance durable qui encourageait la spéculation. Enfin, en affaiblissant la monnaie d’un pays, elles y favorisaient les investissements étrangers (si une monnaie est dévaluée, le pouvoir d’achat des autres monnaies dans le pays augmente, et les étrangers y acquièrent donc plus facilement des entreprises ou des actions), avec le risque d’une perte d’indépendance de l’appareil de production national. Réévaluation : la réévaluation, qui est l’inverse d’une dévaluation, consiste, pour les autorités monétaires d’un pays, à renforcer la valeur nationale de la monnaie en modifiant sa parité pour augmenter son taux de change par rapport à l’étalon de référence (or, dollar, ou DTS). Comme la dévaluation, elle peut être le résultat d’un choix délibéré, ou une mesure imposée par des contraintes extérieures. Des réévaluations ont été pratiquées notamment par la RFA pendant les « Trente Glorieuses » et après. En effet, ce pays jouissait d’une fort bonne santé économique : croissance forte et régulière ; faible taux de chômage ; faible taux d’inflation ; excédents commerciaux permanents. Il en résultait un afflux de capitaux étrangers en RFA, et donc une forte demande de deutschemarks sur le marché des changes. Dans ces conditions, les autorités ouest-allemandes durent à plusieurs reprises laisser flotter à la hausse leur monnaie, pour rendre officiels ensuite des taux de change réévalués. Sans handicaper réellement les exportations allemandes, ces réévaluations ont favorisé une déflation des coûts d’approvisionnement pour l’industrie allemande (puisque le pouvoir d’achat du deutschemark à l’étranger se trouvait renforcé à chaque réévaluation), et ont donc renforcé la stabilité des prix. Une inflation assez marquée affectant alors les pays voisins (notamment la France), la tendance à l’appréciation du deutschemark s’en trouvait encore renforcée. On était dans un véritable « cercle vertueux ». 5/5