DOM JUAN - Théâtre de Caen

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DOM JUAN - Théâtre de Caen
DOM JUAN
MOLIÈRE
photos © Bohumil KOSTOHRYZ
DOM JUAN
MOLIÈRE
MARDI 29 SEPTEMBRE / JEUDI 1ER & VENDREDI 2 OCTOBRE À 20H00 AU
GRAND THÉÂTRE
DURÉE ENVIRON 2H00(PAS D’ENTRACTE)
EN FRANÇAIS
L’ÉQUIPE
MISE EN SCÈNE
ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE SCÉNOGRAPHIE LUMIÈRES MUSIQUE COSTUMES Myriam Muller
Antoine Colla
Jeanny Kratochwil
Philippe Lacombe
Bernard Valléry
Caroline Koener
AVEC
DOM JUAN SGANARELLE ELVIRE GUSMAN CHARLOTTE MATHURINE PIERROT DOM LOUIS DOM CARLOS DOM ALONSE LE PAUVRE M. DIMANCHE Jules Werner
Valéry Plancke
Garance Clavel
Renelde Pierlot
Caty Baccega
Delphine Sabat
Brice Montagne
Marja-Leena Junker
Mathieu Moro
Fabio Godinho
Franck Sasonoff
Alain Holtgen
PRODUCTION Les Théâtres de la Ville de Luxembourg
COPRODUCTION Théâtre d’Esch
AVEC LE SOUTIEN DE Mierscher Kulturhaus
CRÉATION AU Grand Théâtre le 29 septembre 2015
INTRODUCTION À LA PIÈCE PAR Madame Betty Belais, une demi-heure avant chaque
représentation (en français)
EN TOURNÉE
Théâtre d’Esch 7 & 8 octobre 2015
Mierscher Kulturhaus 18 octobre 2015
DOM JUAN
SYNOPSIS
Dom Juan, jeune noble libertin, en permanence accompagné de son valet Sganarelle vient de
déshonorer Elvire qu’il a séduite et abandonnée. Cette nouvelle atteinte à la bonne conduite et à
la morale de son temps lui vaut d’être recherché et menacé. Mais Dom Juan s’en moque, il séduit
sans relâche, blasphème à tout va et continue à nier ce que tous redoutent, le Ciel.
Dans sa course permanente, Dom Juan découvre le tombeau d’un commandeur qu’il a tué
récemment. Par bravade, il invite le mort à dîner et, d’un signe de la tête, la statue du commandeur accepte. Sganarelle, son père, Elvire, un spectre, tous tentent de lui faire entendre raison
mais Dom Juan s’obstine. Sentant que sa situation commence à être périlleuse, Dom Juan décide
de tromper son monde et fait l’éloge de l’hypocrisie. Trop tard, son châtiment sera inéluctable:
La statue du commandeur apparaît une nouvelle fois, Dom Juan meurt et Sganarelle se retrouve
seul.
LA PIÈCE
Molière écrit cette pièce en 1665, en quinze jours affirment certains, en réaction aux critiques contre son Tartuffe qui fut interdit parce que scandaleux. Molière répond à ses détracteurs par une nouvelle provocation.
Il est difficile pour nous d’imaginer à quel point une telle pièce pouvait mettre le Paris de
l’époque en émoi et entraîner de violentes confrontations intellectuelles.
Dom Juan bouscule son temps. D’un côté, les dévots qui cherchent à développer un moralisme
contraignant et de l’autre, les libertins qui pensent que tout est permis à l’homme. En utilisant
ce mythe qui circule en Europe depuis déjà longtemps, Molière lance un pavé pour faire imploser les fondements moraux de son époque. Tirso de Molina l’avait fait avant lui, mais à d’autres
fins. Il pensait protéger les jeunes filles en leur peignant le prototype du libertin, de l’homme à
éviter. Molière en fait le rebelle absolu. Celui qui s’oppose à tout ce qui ne va pas dans le sens de
sa propre liberté.
Mais Molière ne juge pas Dom Juan, ce qui rend cette pièce totalement énigmatique. Pour
poser la question de Dieu et de la possible liberté absolue de l’homme, Molière, comme à son habitude, utilise le rire. Pourtant, dans ce cas précis, le rire semble plus grave que dans ses autres
pièces, presque forcé, comme anecdotique. Les scènes marquantes ne sont pas les «paysannes»
de l’acte II, qui pourtant démontrent le génie comique de l’auteur, mais bien les rencontres
tragiques entre le héros et Elvire, ou le père et surtout le pauvre que Dom Juan provoque jusqu’à
créer chez le spectateur un sentiment de malaise.
La principale particularité de cette pièce réside sans doute dans son ambiguïté: il y a autant
de lectures possibles de Dom Juan qu’il y a de lecteurs. Donc autant de mises en scène possibles
qu’il y a de metteurs en scène.
Et cette spécificité est incarnée par le personnage même de Dom Juan, lui aussi profondément ambigu.
NOTE DE LA MISE EN SCÈNE
Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes
mises à mal, maris poussés à bout…
Débauché, oisif, libertin, impie, mais néanmoins séducteur, Dom Juan vient à bout des
situations les plus scabreuses. Vivant dans la transgression, il lui reste l’ultime provocation, une
invitation à dîner lancée à la statue du Commandeur, l’homme qu’il tua naguère.
Dom Juan raconte la descente aux enfers du célèbre libertin. Une œuvre d’une intensité
exceptionnelle, énigmatique et difficile à catégoriser: une comédie, une tragédie, un conte moraliste? La pièce raconte les deux derniers jours de Dom Juan en ce monde, les étapes d’un effondrement, d’une descente aux enfers.
L’histoire d’un suicide.
Dom Juan transgresse tous les codes moraux, sociaux et religieux de son temps. Il est oisif,
vit au crochet de ses créanciers et de sa famille. C’est un homme à qui on a donné la permission
(ou qui se donne la permission) de tout faire: de tuer, parce que son rang lui assure cette impunité, de se marier tous les mois, d’enlever une fille non consentante, d’en tirer une autre du couvent
pour l’abandonner après la nuit de noce. Son libertinage, l’abus de pouvoir, l’indifférence à tout
devoir social et même à la simple existence d’autrui, l’oisiveté, les dettes: autant de traits qui
dessinent fort précisément une certaine caste. Les agissements de Dom Juan sont ceux de tous
ses paires et le reflet d’une société en crise qui positionne ses envies et désirs personnels avant
tout.
Mais Dom Juan n’est pas uniquement cela. C’est aussi un homme qui bat en brèche toute
morale établie, remet en cause l’ordre bourgeois et les idées reçues. Il défie Dieu et ce faisant, onpourrait dire qu’il devient une sorte de pionnier, pour ainsi dire le premier martyr de la laïcité!
Pourtant chez Molière, pas de thèse, aucune démonstration. Il ne se fait ni prédicateur ni
philosophe. Et c’est précisément ce qui rend Dom Juan fascinant, car devant nous vit et meurt
-‐ aussi vrai que si nous le rencontrions sur notre route - un homme qui a parié contre Dieu.
Un homme qui, dans son orgueil, s’est cherché et trouvé un rival digne de lui. Partant du mythe
de ce banal envoûteur de femmes, Molière a créé une étonnante figure de libertin (au sens
étymologique du terme, c.à.d. de libre penseur, d’affranchi) qui nous engage et nous force à nous
questionner sur les questions fondamentales et existentielles, qui sont: la destinée humaine, le
sens de la vie.
«... toute spéculation autour d’une œuvre est plus ou moins stérile, du moment qu’elle ne nous
livre rien d’essentiel: à savoir le secret de la puissance d’attraction que cette œuvre exerce.»
André Breton, Flagrant
LA SCÉNOGRAPHIE
L’errance proprement dite de Dom Juan sera sans doute amoindrie et le réalisme d’aller de
lieu en lieu aussi. Est-­ce que son errance n’est pas plus émotionnelle et spirituelle?
Il se dégage aussi de sa personne une étrange passivité, comme si rien ne l’atteignait réellement, comme s’il se situait déjà ailleurs. D’où l’idée de laisser venir les autres personnages à lui,
plutôt qu’aller à eux. Donc en sédentarisant Dom Juan, la plupart des scènes se passeront chez
lui.
Une sorte de loft bobo. Lieu de débauche et d’ennui. Lieu qu’il partage avec son éternel compagnon, Sganarelle. Derrière une sorte de «forêt» permettant l’errance des autres personnages
autour de Dom Juan.
LES COSTUMES
Costumes contemporains. Résolument d’aujourd’hui avec quelques intrusions dans le passé
suivant les personnages. Le tout dans une élégance d’une société en fin de parcours.
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Pour tout renseignement concernant la réservation de places ainsi que pour l’organisation de
rencontres, d’introductions, de workshops ou de visites guidées, n’hésitez pas à contacter:
Manon Meier: Tél. +352 4796 4054, [email protected]
Les Théâtres de la Ville
de Luxembourg
1, Rond-point Schuman
L–2525 Luxembourg
www.lestheatres.lu