Les salons du livre : faut-il y aller ?

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Les salons du livre : faut-il y aller ?
Edith Soonckindt
Auteur, traductrice, éditrice, conseillère
éditoriale
Les salons du http://soonckindt.com
livre : faut-il y aller ?
Author : didou151515
Vous avez dit salons du livre ?
Forte de ma dernière expérience positive à la Foire du livre de Bruxelles, je me
propose de vous la détailler pour mémoire un peu plus loin, non sans oublier de
vous rappeler que c'est un siège en règle de l'éditeur (feu Hors Commerce)
de mon roman (Le Bûcher des anges), qui a permis, lors de la Foire du livre de
Bruxelles cuvée 2001 et après de multiple péripéties, l'édition de ce dernier. Tout
comme c'est ma venue à la journée professionnelle du Salon du livre de Paris il y
a plusieurs années de cela qui m'a permis d'être présentée à Joelle Losefeld et de
décrocher par la suite une traduction de ma bien-aimée Anne Enright, auteur
irlandaise de grande qualité et Man Booker Prize depuis.
En guise de préambule
Je l'avoue néanmoins, je dois toujours me forcer pour y aller ; je n'y vais d'ailleurs
pas régulièrement - sauf quand promo à assurer - et le cocktail d'inauguration du
Salon du livre de Paris,
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mondain en diable, est pour moi un supplice tellement il est artificiel. Mais j'ai
sûrement tort de ne pas faire plus d'efforts, surtout quand l'on sait l'importance du
rapport humain dans ces métiers devenus de plus en plus virtuels depuis
l'apparition du Net...
Que vous soyez apprenti auteur ou traducteur - c'est pourquoi cette newsletter
s'adresse aux deux catégories -, il peut être utile de s'y rendre, surtout lors de la
journée professionnelle où certains éditeurs sont là. Attention, pas de journée
professionnelle à la Foire du livre de Bruxelles, je le crains, et représentation
assurée par les attachées de presse et non les éditeurs (pour les grandes
maisons) lors de cette même "foire". Pour être autorisé à se rendre à ladite
journée, publication préalable + badge obligatoires je le crains aussi, et/ou
invitation nécessaire d'une société quelconque (ATLF, SGDL, Maison des
écrivains etc.). Idem pour les cocktails d'inauguration où il est nécessaire de
montrer patte blanche - invitation d'une maison d'édition, généralement ; mais si
vous avez du culot, vous pouvez toujours tenter votre chance à l'entrée... Les
invitations sont souvent pour deux personnes, parfois l'on y va seul(e) et l'on peut
faire entrer quelqu'un, je l'ai déjà fait.
Je disais donc.
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C'est rarement une mauvaise idée d'y aller. En dépit du vertige que peut
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occasionner une telle myriade de livres dans un même endroit - le Salon de Paris
est immense, et fatiguant : pour voir de plus près la production d'un éditeur qui
vous intéresse, peut-être mal distribué dans votre ville s'il est petit ; pour discuter
avec lui - s'il est petit il sera généralement présent en personne quel que soit le
jour ou le salon ; pour s'enquérir auprès de l'une ou l'autre attachée de presse de
la ligne éditoriale de telle ou telle maison qui vous intéresse ; pour "sentir" un
éditeur si vous souhaitez lui laisser un manuscrit ou lui proposer vos services de
traduction. Attention, c'est rarement une bonne idée de laisser un manuscrit
dans un salon du livre, il a de fortes chances d'être perdu ; idem pour un C.V.
Tant que j'y suis, j'en profite pour vous rappeler qu'il n'est pas plus judicieux
d'envoyer manuscrits et/ou C.V. via le Net sauf accord préalable, encore moins
par fax, ça ne sera jamais lu, spams obligent !
Dernier point : si vous êtes auteur jeunesse, ne comptez pas trop sur le Salon de
Montreuil (ou d'ailleurs) pour montrer vos textes, cela ne fonctionne hélas pas
comme cela ; injustice flagrante par rapport aux illustrateurs qui, eux, peuvent y
ouvrir leur "book" en cinq minutes et ça fonctionne, je l'ai vu de mes propres yeux.
Néanmoins, que ce soit pour de la prospection et/ou un éventuel contact
humain, toujours précieux dans ce milieu, les salons sont utiles, même les plus
petits comme les salons du livre régionaux. Rappelez-vous toujours que, sauf
exception, en tant qu'auteur/traducteur débutant vous aurez toujours plus
de chances d'être "élu" en abordant un petit éditeur à taille humaine qu'en
attaquant (le plus souvent en vain) une grosse machine...
Dans une de mes premières newsletters je vous avais parlé de l'utilité du
catalogue du Salon du livre de Paris (par exemple) ; il est clair qu'y aller en
personne est encore mieux, ce qui n'exclut pas d'acheter le catalogue aussi, sur
place ou par correspondance. Et bien sûr les salons de Montréal, Genève ou
d'ailleurs sont tout aussi fatigants, mais tout aussi utiles.
Attention, à la Foire de Francfort (à l'automne) pour les traducteurs : je n'y ai
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jamais été, et pour cause, c'est surtout une foire entre éditeurs (français et
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étrangers), où se négocient essentiellement - parfois à prix d'or lors d'enchères les achats de droits de traduction lors de rendez-vous individuels pris à
l'avance. A mon avis vous perdriez votre temps en y allant prospecter en tant que
traducteur, mais je peux me tromper et, de toute façon, il y aura toujours des
informations à y glaner.
A la Foire du livre de Bruxelles cette année...
Mais rien de tel qu'un exemple concret pour vous faire comprendre l'intérêt d'une
telle visite.
Je me suis donc rendue, avec des pieds de plomb au départ, au cocktail
d'inauguration de la Foire du livre de Bruxelles, cuvée 2014.
Et voici en vrac ce que j'y ai glané :
Un agréable moment autour d'un petit verre de rouge avec Maud de chez Bela/La
Maison des auteurs (SCAM/SACD Belgique, société d'auteurs à laquelle je suis
affiliée) et la rencontre de deux membres du personnel bien sympathiques
(Benjamin & Marie-Laure) avec qui je n'avais eu jusqu'à présent que des contacts
téléphoniques ou sur FB. C'est tout de même plus agréable de pouvoir mettre un
visage sur une voix, or nous sommes amenés à nous parler plusieurs fois dans
l'année, entre autre lors de la déclaration, homérique, des droits de reprographie.
Une petite papote en chemin avec une amie comédienne et l'autre écrivaine, ça
crée toujours du lien.
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Une recherche par trois fois désespérée - les gens bougent, lors du cocktail ! - de
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mon dernier éditeur en date, David Giannoni, directeur des dynamiques éditions
belges Maelström, celui de La Femme sans nom ; je ne l'avais pas vu depuis
longtemps - traductions forcenées obligent une année durant - et c'est toujours
une mauvaise idée de ne pas entretenir un contact régulier (heureusement il y a
FB). David m'a immédiatement sollicitée pour un "coaching" informel de deux
stagiaires de la boutique Maelström qui se destinent à la traduction, et je trouve
cela une bien sympathique perspective !
Petit passage ensuite à L'Esperluète, éditeur belge de jolis petits livres illustrés,
pour y récupérer (après accord préalable...) un manuscrit texte/photos hélas
refusé, y rencontrer l'éditrice et sa charmante assistante, Charlotte - cela peut
servir pour un meilleur contact une prochaine fois... -, et m'offrir le panache d'y
acheter un livre !
J'ai poursuivi ma petite virée jusqu'au stand du Québec où, généralement,
j'achète toujours un livre en affectueux souvenir d'un vieux voyage au Canada.
Lisez, je vous les recommande chaleureusement, les recueils de nouvelles de
Sylvie Massicotte, rencontrée il y a 10 ans à cette même Foire du livre, et qui est
devenue une amie depuis. Mais déçue par mon achat de l'an dernier (ce n'était
pas du Sylvie Massicotte...), j'ai plutôt bifurqué vers le stand suisse en quête
d'informations sur les éditions des Syrtes. Cela m'a permis d'apprendre que leur
spécialité n'était pas la Shoah - ils étaient sur ma liste pour y envoyer mon
manuscrit sur ce sujet - mais le monde slave... Et hop, une fausse piste éliminée
grâce à la charmante attachée de presse.
A ma demande, cette dernière m'a par ailleurs recommandé un jeune auteur
suisse - je n'en connais pratiquement aucun -, ce qui m'a permis de découvrir un
petit bijou, La Lune assassinée de Damien Murith, que je vous recommande aussi
chaleureusement (voir mon post sur FB à ce sujet). Du coup, je sais maintenant
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que L'Age d'homme, à qui je n'ai jamais rien envoyé, publie des textes
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contemporains, novateurs et intéressants - chapitres de quelques lignes, entre
autres exemples -, info utile pour des envois ultérieurs... Et comme je venais de le
récupérer avec mon manuscrit, j'ai spontanément offert à la charmante attachée
un exemplaire de La Femme sans nom ! (sait-on jamais quel chemin elle
parcourra...).
Après, après, ah oui, des bulles, enfin, au stand de Waterstones, la librairie
anglaise (passage éclair), que je recommande aux Bruxellois !
Et puis... découverte inopinée d'un stand qui vendait des livres (bien intéressants)
sur la traduction, ce qui m'a permis d'avoir confirmation de l'existence de l'ATLB,
soeur belge de l'ATLF (Association des traducteurs littéraires de France), qui
m'avait contactée sans suites (de leur part) il y a quelques années. Contact
renoué, donc, avec l'une de ses organisatrices, deuxième échange de cartes de
visite, inscription ultérieure sur leur blog et projets de collaborations. Sympathique
perspective, franchement, vu que j'assiste assez peu aux manifestations pourtant très intéressantes, et nombreuses - de l'ATLF basée à Paris, par manque
de temps autant que d'argent et j'ai sûrement tort, là aussi, de ne pas faire plus
d'efforts.
Mais l'heure tournait et je n'avais toujours pas vu ma chère Nadine (Monfils,
auteur de polars déjantés chez Belfond, dont le dernier ci-contre). Rendez-vous
fut pris par téléphone au stand Interforum dans dix minutes... Ce qui m'a permis
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d'y vérifier que mon Chardonneret y était en bonne place (...), de jeter un oeil par
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hasard sur le stand de Bragelonne juste à côté et de vérifier de visu - superbes
livres sur les tables - que mon opus dans cette catégorie (la fantasy) n'était pas
très conforme (souvenez-vous de l'importance de la prospection...). Du coup,
cela m'évitera peut-être un envoi inutile. Oui, sur Internet je l'aurais peut-être vu
aussi, mais là on pouvait feuilleter...
Ne trouvant pas Nadine, j'ai cherché à la place le stand de Ecrire Magazine - pour
qui j'ai collaboré pendant quelques années, ce qui n'a pas été sans incidence sur
la publication de mon roman... -, et j'ai eu le plaisir d'y retrouver ce cher Victor
(Bouadjio, le directeur), pas vu depuis trop longtemps ! Ce qui m'a permis d'avoir
la réponse à un dernier mel de ma part resté en suspens : était-il intéressé par la
publication dans le magazine de certaines des newsletters de ce site-ci
susceptibles d'intéresser ses lecteurs, des apprentis auteurs pour la plupart ?
Réponse positive ! Ce qui est une sympathique perspective pour moi et lesdites
newsletters, qui serviront donc deux fois pour certaines, avec une diffusion papier
à la clé ! Et comme un bonheur ne vient jamais seul, voilà que son assistante,
avec qui j'entame une petite discussion, me demande si je n'aimerais pas prendre
un stagiaire (!!) deux jours durant, son lycéen de fils (il s'intéresse aux langues)
devant se frotter aux réalités du monde professionnel ! Troisième échange de
cartes de visite - il faut toujours en avoir sur soi - et c'est ainsi que j'ai signé deux
jours plus tard une convention de stage avec un charmant Maxime, ce qui m'a
beaucoup amusée.
Enfin enfin, j'ai retrouvé ma chère Nadine qui allait dédicacer ses livres - que je
recommande bien sûr - durant toute la durée de la Foire, et qui a eu la gentillesse
de m'offrir un de ses poches (La Vieille qui voulait tuer le bon Dieu), un autre polar
déjanté dont j'ai rendu compte sur ma page FB. Nadine étant une charmante
personne et une excellente source d'informations et autres contacts littéraires d'autant qu'à présent elle habite Paris -, je ne pouvais terminer la soirée plus en
beauté ! Un petit verre de rouge (de trop) à la main !
En conclusion
De retour chez moi épuisée, mais ravie !
Vous tiendrai bien sûr au courant des suites quelles qu'elles soient.
N'oubliez bien sûr pas que tout grand salon digne de ce nom est aussi l'occasion
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de dénicher un livre jamais vu ailleurs, de rencontrer ou d'écouter les auteurs
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que vous aimez, de vous
faire dédicacer leurs ouvrages, et d'assister à des conférences sur ce sujet qui
vous passionne autant que moi : les livres !
Pour aller sur ma page FB voir les 2 "posts" mentionnés plus haut, cliquer sur le
bouton tout en bas en bas de cette page.
Si vous avez le temps, allez donc faire un petit tour ici pour voir les nouvelles
liseuses que Nathalie Materne, dont je recommande les services informatiques, a
installées pour mes traductions (ainsi que sur la page d'accueil ! :-)
Et n'hésitez pas à retourner vers la newsletter auteurs intitulée Trucs et astuces,
qui a été augmentée (au début et à la fin) de quelques informations depuis la
dernière fois...
A venir pour vous dans les prochaines semaines : encore une ou deux
newsletters sur Donna Tartt et son Chardonneret (pour le blog traducteurs), et
une sur les liseuses ainsi que des interviews (pour le blog auteurs).
On dirait que c'est reparti - puisque je n'ai pas de nouvelle traduction pour
l'instant...
Au plaisir, donc, et n'oubliez pas vos questions et/ou commentaires ci-après si
vous en avez !
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