Les défis du développement des capacités - Enda
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Les défis du développement des capacités - Enda
ATELIER SUR COMMERCE ET DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE DE L’OUEST Renforcement des capacités, Dialogue et Stratégie 23-25 Juin 2010 Les défis du développement des capacités productives en Afrique de l’Ouest. Intégration et politiques commerciales en Afrique Par Cheikh Saadbouh SECK Directeur du Commerce Extérieur, Sénégal 1 • I/LES AXES DE LA POLITIQUE COMMERCIALE DE LA CEDEAO • Aux termes du Traité constitutif signé le 28 mai 1975 et révisé le 24 juillet 1993, la réalisation des buts et objectifs fixés à la Communauté se fera en plusieurs étapes parmi lesquelles : • La création d’un marché commun dans un délai de dix ans à partir du 1er janvier 1990, à travers la libéralisation des échanges, l’établissement d’un tarif extérieur commun et la suppression entre les Etats membres des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux (Art. 3) ; • La réalisation d’une union économique et monétaire dans un délai de quinze ans à partir du 1er janvier 1990, grâce à : – l’adoption d’une politique commune dans tous les domaines d’activités socioéconomiques ; – la suppression de tous les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services ainsi qu’au droit de résidence et d’établissement, et – l’harmonisation des politiques monétaires, financières et fiscales, l’établissement d’une banque centrale régionale et la création d’une monnaie unique en Afrique de l’ouest (Art. 55.1 du Traité révisé). 2 • La politique commerciale commune de la CEDEAO porte sur : • La libéralisation des échanges intra-communautaires, par l’élimination des droits de douane et autres taxes d’effet équivalent (Art. 35 et 36 du Traité) et l’abolition des restrictions quantitatives qui frappent les importations de produits originaires de la Communauté (Art. 41) ; • L’établissement d’un tarif extérieur commun vis-à-vis des pays tiers (Art. 37), et • La promotion des échanges commerciaux intra-régionaux, notamment au moyen de l’organisation d’une foire commerciale régionale, l’harmonisation de la programmation des foires nationales et la mise en place d’un réseau intra-communautaire d’informations commerciales. 3 • A la lumière de ces extraits du Traité révisé de la CEDEAO, il apparaît que, hormis la mise en place d’un tarif extérieur commun, le champ d’intervention de la politique commerciale commune ne s’étend pas à la gestion des relations commerciales de la Communauté avec les pays tiers. • Si la Communauté « peut conclure des accords de coopération avec des pays tiers » (Art. 83), il reste que les Etats membres eux « peuvent conclure des accords à caractère économique, technique ou culturel avec un ou plusieurs Etats membres, avec des Etats tiers, des organisations régionales ou toute autre organisation internationale … » (Art. 84), à condition que lesdits accords ne soient pas incompatibles avec les dispositions du Traité. • L’alinéa 2 de l’Article 43 dispose même que les accords conclus entre un Etat membre de la CEDEAO et un pays tiers peuvent comporter des concessions tarifaires, à condition que ceci ne porte pas atteinte aux obligations qui incombent à cet Etat en vertu du Traité. • En matière de relations internationales, les Etats membres « s’engagent à formuler et à adopter des positions communes au sein de la Communauté sur les questions relatives aux négociations internationales avec les parties tierces. » (Art. 85) et à participer « …, le cas échéant en tant que groupe, à des négociations internationales organisées dans le cadre du GATT, de la CNUCED ou de toute autre instance de négociation commerciale. » (Art. 50) • La politique commerciale extérieure à la CEDEAO semble ainsi relever davantage de la compétence des Etats membres que de celle de la Communauté. Même si le principe d’une politique commerciale commune à l’égard des tiers est affirmé dans les buts et objectifs assignés à la CEDEAO, il reste que les dispositions opérationnelles lui reconnaissent au mieux la possibilité d’intervenir dans ce domaine dont la maîtrise est pourtant essentielle à la réalisation de sa mission. 4 • Au demeurant, il y a une certaine contradiction entre la volonté affirmée de mettre en place un tarif extérieur commun et la liberté laissée aux Etats membres de mener une politique commerciale autonome à l’égard des pays et organisations non membres, car une politique tarifaire commune vis-à-vis des pays tiers rend indispensable l’application de règles commerciales communes à l’égard de ceux-ci, en particulier en matière de concessions tarifaires. • On peut voir dans ce choix, sans doute délibéré, la conséquence directe de la stratégie de développement introvertie qui a inspiré les rédacteurs du Traité, soucieux de favoriser « La réalisation d’un développement autoentretenu et auto-suffisant » (Art. 26.2.a) et « la promotion de l’autonomie collective ». (Art. 26.3) • En tout état de cause, la stratégie de développement de la CEDEAO s’est progressivement éloignée de celle suivie par ses Etats membres, dont les économies ont abandonné le modèle de développement basé sur l’import substitution pour se tourner vers des modèles ouverts sur l’extérieur 5 II/ POLITIQUE COMMERCIALE ET NEGOCIATIONS DE L’APE/AO/UE 2.1. LE MANDAT DE NEGOCIATIONS • La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDAO avait adopté, en janvier 2003, le mandat de négociation de l’Accord de Partenariat Economique Afrique de l’ouest (CEDEAO + Mauritanie) - Union Européenne. Les termes de ce mandat, s’articulent notamment autour des objectifs suivants : • la création progressive, conformément aux règles de l’OMC, d’une zone de libre échange entre la CEDEAO et la Communauté Européenne pendant une période de douze ans à compter du 1er Janvier 2008 ; • la nécessité de donner la priorité au développement et à la réduction de la pauvreté ; • la coopération sur les questions touchant au commerce ; • l’approfondissement du processus d’intégration en Afrique de l’Ouest ; • l’amélioration de la compétitivité : renforcement de capacité et mise à niveau ; • l’amélioration de l’accès au marché pour les exportations de l’Afrique de l’Ouest. 6 • 2.2 LA FEUILLE DE ROUTE DES NEGOCIATIONS • La région de l’Afrique de l’Ouest et la CE ont adopté la feuille de route des négociations de l’APE.en Août 2004 à Accra. LES PRIORITES DE LA REGION • la mise en place d’une zone de libre échange ; • la réalisation de l’union douanière ; • la facilitation des échanges ; • la normalisation et le contrôle de la qualité ; • le renforcement des capacités en matière de mesures sanitaires et phytosanitaires ; • la coopération la coopération en matière de propriété intellectuelle ; • l’amélioration de la compétitivité : renforcement des capacités et mise à niveau. 7 Pour la zone de libre échange, la session extraordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO tenue les 1er et 2 septembre 2003 a donné les orientations devant permettre le bon fonctionnement du schéma de libéralisation des échanges, dont la réalisation reste liée : à l’application correcte du prélèvement communautaire de manière à assurer la correcte compensation des pertes de recettes, - à la réalisation de campagnes d’information et de sensibilisation - à la conduite de missions de suivi et de contrôle - et à l’existence d’un système efficace de facilitation des échanges. En ce qui concerne l’union douanière, mise en place du TEC/CEDEAO basée sur le TEC de l’UEMOA avec une 5è bande de 35% et un dispositif complémentaire au TEC(décision de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEDAO,tenue le 12 janvier 2006, à Niamey). 8 • La mise en œuvre d’une politique hardie de normalisation et du contrôle de qualité, à travers la réalisation d’un programme visant : • la création de structures nationales là où elles n’existent pas, et le renforcement de celles déjà existantes ; • la formation du personnel impliquė dans les activités de normalisation et de contrôle de qualité ; • - l’institution de systèmes de certification ; • - le développement de centres nationaux de documentation et d’information normatives. • Le renforcement des capacités en matière sanitaire et phytosanitaire (SPS). • La promotion des investissements dans la région ainsi que la concurrence, dans le cadre des négociations de l’APE à travers: • l’instauration d’un environnement propice à l’investissement, pour mobiliser les ressources internes et également promouvoir l’entrée de capitaux étrangers, notamment en assurant des conditions transparentes, stables et prévisibles ; • l’adoption d’un cadre juridique communautaire en matière de concurrence en vue de remédier aux pratiques anti-concurrentielles. • La mise en place d’un régime de droit de la propriété intellectuelle qui assure un juste équilibre entre la promotion de l’innovation et du développement technologique, l’incitation 9 au transfert de technologie et la réalisation des objectifs de développement social. L’AMELIORATION DE LA COMPETITIVITE : RENFORCEMENT DES CAPACITES ET MISE A NIVEAU • Afin d’assurer le développement économique soutenable des pays de l’Afrique de l’Ouest et de la région dans son ensemble, la région Afrique de l’Ouest a décidé de mettre en œuvre le Programme Communautaire de Développement(PCD) . • Celui-ci est basé sur une coopération économique dynamique qui s’applique de façon privilégiée aux domaines d’activités susceptibles de subir des contraintes et des difficultés internes, que ce soit en raison du processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, de la mise en œuvre de l’APE ou de l’insertion de la région Afrique de l’Ouest dans l’économie mondiale. • Parallèlement au renforcement du processus d’intégration régionale, la mise en oeuvre d’actions contribuant à l’amélioration de la compétitivité vise à maximiser les bénéfices dynamiques générés par l’APE et à aider les pays du l’Afrique de l’Ouest à ajuster leurs économies au processus de libéralisation, et ce afin d’assurer la dimension développement du processus de l’APE. Il s’agit notamment d’examiner les moyens de développer les capacités d’offre. 10 JE VOUS REMERCIE DE VOTRE ATTENTION 11