Introduction La lettre du père Eymard Pour approfondir le texte
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Introduction La lettre du père Eymard Pour approfondir le texte
Introduction Mademoiselle Adèle Julhien est de Marseille. Le père Eymard lui a adressé deux lettres (18 juillet 1861 et 14 juin 1868). Dans la première il parle de la guérison miraculeuse de cette demoiselle par l’intercession de Notre-Dame de La Salette (25 octobre 1856) ; en effet il a rédigé une relation de cette guérison, adressée aux Missionnaires de La Salette (CO 1053). Adèle semble vivre un moment de souffrance, d’obscurité dans la foi, mais cette situation l’unit tout spécialement au Christ : « Vous êtes à lui, il est à vous. La sainte croix vous unit tous deux; c’est le lien de votre alliance ». Cet état de vie, lui dit le père Eymard, vient de Dieu. Pour cela il l’invite à vivre dans l’action de grâce habituelle, « c’est l’exercice le plus agréable à Notre Seigneur, et le plus doux au cœur. Faites action de grâces de tout, car tout est grâce, tout peut être une louange à Dieu » (CO 1049). Dans la deuxième lettre, celle que nous présentons, le père Eymard exhorte sa dirigée à la confiance en l’avenir, laissant de côté tous ses soucis du passé. La miséricorde du Seigneur est un « second baptême ». Il l’invite à répondre à l’amour prévenant du Seigneur, à être « jeune d’amour », car elle est l’aimée du Seigneur. La lettre du père Eymard Paris, 14 juin 1868 Mademoiselle bien chère en Notre Seigneur, Enfin vous vous êtes décidée à m’écrire! Je vous en remercie, car votre lettre m’a fait plaisir. Je remercie bien Notre Seigneur de la tonsure que votre cher et pieux neveu a reçue! ce qui prouve qu’il est bien à sa vocation et que ses supérieurs l’estiment. Que Dieu le bénisse et le fasse arriver bientôt jusqu’au saint autel, pour la gloire de Dieu, le bien des âmes et pour votre consolation. Je voudrais vous savoir en bonne santé; pour y arriver, évitez toute émotion pénible, toute peine des autres, soyez un peu plus forte contre les vents et les tempêtes extérieures. Mais ce que je désire le plus, c’est que votre âme soit confiante en Dieu pour l’avenir. Dormez tranquille sur les mains de la divine Providence! Soyez joyeusement pieuse au service du bon Maître, comme étant la vierge de son cœur et l’heureuse servante de son amour; soyez impitoyable, sévère sur le passé, vous défendant la vue libre, la pensée arrêtée, la colère même juste. Le baptême efface tout, le second baptême y ajoute un mérite de plus. Il le faut à tout prix, et sans aucun prétexte. Vous savez bien combien votre âme m’a toujours été chère, et que j’ai demandé à Dieu votre guérison pour mieux le servir et longtemps. Soyez donc jeune d’amour pour Notre Seigneur, reprenez cette joie du printemps de votre vie. Vous êtes blanche, pourquoi vouloir rembrunir cette belle fleur? Vous êtes l’aimée de Notre Seigneur, ne pleurez pas toujours, mais réjouissez-vous en sa divine bonté. Que Dieu vous garde et vous soit tout en tous. Mes bien affectueux souvenirs à votre chère Anaïs que j’aime à bénir avec vous. Eymard Pour approfondir le texte « Dormez tranquille sur les mains de la divine Providence ». Le père Eymard invite à être confiant en Dieu et à vivre tranquille dans sa main. Nous retrouvons souvent dans la Sainte Ecriture des textes qui parlent de la « main de Dieu ». St Jean nous dit que personne ne peut nous arracher de sa main et de la main de son Père (cf. Jn 10,28-29). Le prophète Isaïe nous assure que Dieu nous aime plus qu’une maman et ne nous oublie pas, notre nom est gravé sur sa main (cf. Is 49,14-16). Dieu nous prend la main droite, nous protège et nous conduit (cf. Is 41,13-14). « Le baptême efface tout, le second baptême y ajoute un mérite de plus ». Les Pères de l’Eglise présentent le sacrement de la pénitence comme un second baptême, « la seconde planche [de salut] après le naufrage qu’est la perte de la grâce » (CEC 1446). La réconciliation renouvelle la grâce du baptême. « Soyez … jeune d’amour pour Notre Seigneur, reprenez cette joie du printemps de votre vie ». Il nous semble entendre, dans ces mots, l’auteur du livre de l’Apocalypse dire à l’Eglise d’Ephèse : « Tu as perdu ton amour des premiers temps… reviens à ta conduite première » (Ap 2,4-5). « Vous êtes blanche, pourquoi vouloir rembrunir… ». Eymard invite sa correspondante à garder sa relation avec le Christ dans sa condition originale (la candeur de la jeunesse) ; il l’invite à vivre un amour entier, pur, virginal et en même temps nuptial. Dans la première lettre il lui avait écrit : « Le pur amour, c’est la flamme qui sort et s’élève de son foyer, mais n’y revient plus, ne le regarde plus, elle va vers sa fin » (CO 1049). Sagesse de vie - 2 A l’écoute de St Pierre-Julien Eymard « Vous êtes l’aimée de Notre Seigneur ». Saint Jean, dans sa première lettre, répète sans cesse : « Mes bien-aimés ». Nous sommes aimés par Dieu. C’est notre dignité, c’est la vérité la plus profonde de notre vie. Etre l’aimée, la bien-aimée, nous renvoie au Cantique des Cantiques : « Lève-toi, ma bienaimée, ma belle, viens » (2,10.13). Le prophète Jérémie, au nom de Dieu, nous dit : « Je t’ai aimé d’un amour éternel » (31,3) ; et Isaïe : « Tu as du prix à mes yeux, … tu as de la valeur et … je t’aime » (43,4). « Réjouissez-vous en sa divine bonté ». St Paul écrit dans sa lettre aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche » (Ph 4,4-5). Pour la prière Seigneur je te prie avec les paroles du psalmiste : « Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère » (Ps 130). Une lettre pour nous tous Centre de spiritualité « Eymard » 67, rue du Breuil 38350 La Mure [email protected] Lettre à Mlle Adèle Julhien 14 Juin 1868 CO 2191 Que votre âme soit confiante en Dieu pour l’avenir