LES FUSIONS ET LES ACQUISITIONS
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LES FUSIONS ET LES ACQUISITIONS
LES FUSIONS ET LES ACQUISITIONS- FORMES DE DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES Vancea Mariana Universiy of Oradea, Faculty of Economics, 1UniversităĠii Street, Postal code: 410.087, Oradea, Bihor, E-mail: [email protected], Phone: +40259408410 Abstract: Mergers and acquisitions, practices of external growth, are nowadays one of the main way for a company to develop independently. This paper proposes to clarify the different definitions of this growth strategy, mergers and acquisitions operations revealing the most important characteristics. Keywords: company, external growth, mergers, acquisitions 1. Éléments essentiels. Definitions Selon la conception de la legislation roumaine dans le domaine de la concurrence, dans la sphère de la notion de concentration économique sont incluses trois grandes categories d’opérations: les fusions, les acquisitions par l’obtention du contrôle et la création des sociétés en commun concentratives272. La fusion signifie la création d’une nouvelle société réalisée par la réunion de deux ou plusieurs sociétés, par leur dissolution ou par l’absorption de l’actif et du passif des sociétés par la société absorbante. D’un autre point de vue, la fusion signifie la confusion de deux ou plusieurs sociétés en une seule, ayant une nouvelle appellation et une nouvelle administration, formée par les membres des sociétés initiales. Une autre interprétation du terme fusion serait la réunion de tous les biens et toutes les activités de deux ou plusieurs sociétés, afin de créer une nouvelle société ou l’absorption des sociétés par l’une d’entre elles. La fusion est une stratégie par laquelle deux sociétés se mettent d’accord à intégrer leurs activités sur des bases à peu près égales, parce que ces sociétés ont des resources et des compétences qui une fois réunies peuvent générer des compétences essentielles beaucoup plus puissantes. Peu de fusions correspondent au sens réel de la notion, parce que dans la majorité des cas l’une des parties domine273. Par la fusion, deux ou plusieurs sociétés se transforment en une seule organisation. Comme implications ladessus on peut mentionner le fait que les fusions sont moins hostiles et traumatisantes que les acquisitions. L’influence positive sur la cote de marché, les capacités de production, la gamme de produits, la valeur des actifs et le chiffre d’affaires vont générer une série d’avantages qui seront plutôt divisés qu’ajoutés et que probablement feront leur apparition au cours d’une période plus prolongée. Le risque et les obligations financières sont similaires à ceux des acquisitions totales, surtout du fait que les actionnaires de la société acquisitionnée vont devenir les actionnaires de la nouvelle société issue à la suite de la fusion. Mais dans la pratique,, il existe peu de véritables fusions, d’habitude, l’un des partenaires est plus puissant en ce qui concerne la dimension du capital, les actifs, la réntabilité ou la generation des liquidités. La composition du nouveau conseil d’administration, ainsi que les personnes qui détiennent les functions-clés dans le cadre de la société, indique, de quelle côté est placé le povoir274. L’acquisition est une stratégie par laquelle une société achète le paquet majoritaire d’actions (même 100%) d’une autre société, ayant l’intention d’élargir le portefeuille d’affaires avec les affaires de la société achetée275. Au début, l’acquisition de toute une société doit être regardée comme une alternative rapide. Dès que l’échange de propriété a eu lieu, du point de vie théorique, les changements deviennent plus faciles. Dans la pratique, les choses ne sont pas si simples, beaucoup d’acquisitions tombent dans l’erreur dans cette phase. Dans beaucoup d’autres cas, le temps qu’on avait prévu au début, devient trop long jusqu’à l’apparition des premiers resultants financiers évidents. L’acquisition représente souvent la plus importante decision d’investissement du capital qu’une société envisage. Généralement, le degré du risqué augmente, surtout si la société acquisitionnée a un domaine d’activité different que l’acquereur. Le droit de propriété absolue désigne le fait que tous les benefices qui seront obtenues reviennent à l’acquisiteur. Il est nécessaire l’agrégation des resultants financiers provenant de la société initiatrice et de celle acquisitionnée276. 778 Tandis que la majorité des fusions sont des transactions agrées par les deux parties (amicale), les acquisitions consistent en prises souvent nonagrées par l’autre partie (hostile). Dans la pratique on a constaté que les plus fréquentes sont les acquisitions, par rapport aux fusions. A la fin du vingtième siècle, la stratégie de fusion-acquisition est devenue une stratégie utilisée par beaucoup de sociétés, même les petites sociétés ont adopté cette stratégie pour accroître leur activité et pénétrer sur de nouveaux marchés. Les principaux motifs de la croissance par fusions-acquisitions sont: • Accroître son pouvoir de domination et d’influence Une des raisons de la croissance externe peut résider dans la volonté de disposer d’un pouvoir économique sufissant pour renforcer le pouvoir de la firme après des autres acteurs du marché. Ce pouvoir de marché peut être caractérisé par la capacité de l’entreprise acheteuse, suite a l’opération, à modifier avec le temps les conditions du marché à son avantage et au detriment de ses principaux concurrents. Le cas du rapprochement entre Schneider Electric et Legrand dans le domaine des équipements électriques constitue un exemple d’obtention d’un pouvoir de domination abusive qui a conduit la commission européenne à rejeter le projet. • Capter de resources spécifiques Pour rester concurentielle au sein de l’environnement, il est parfois nécessaire pour une enterprise de disposer rapidement de nouvelles resources (compétences ou actifs). Par exemple. Par l’acquisition du danois Lexel, le groupe Schneider Electric, qui développait ses activités dans la moyenne tension et les automatisms, a pu s’engager dans la basse tension et proposer ainsi à ses clients des systèmes complets pour leurs besoins en électricité. • Prendre position sur un nouveau marché L’un des buts de la croissance externe peut être, de prendre position sur des marchés nouveaux ou d’étendre ses activités à des nouvelles zones géographiques (internationalisation). La croissance externe peut constituer un moyen efficace et rapide de prendre des parts de marché aux concurrents sur des zones géographiques indispensables au développement de l’entreprise. Par exemple, en achetant Nissan, Renault a pris le contrôle d’un réseau de distribution qui offre des possibilités d’ouverture sur le marché asiatique. De même, l’acquisition du cimentier roumain Romcin a permis à Lafarge de s’octroyer une part élevée du marché roumain277. • Se diversifié Les sociétés achètent ou fusionnent avec d’autres sociétés qui déploient des affaires plus ou moins en corrélation. • Éviter les coûts et les risques liés à la consolidation des nouveaux produits. 2. Principales classifications existantes La littérature classe habituellement les operations de fusions-acquisitions selon leurs motivations stratégiques. La classification la plus courante est issue de la « Federal Trade Commission » aux EtatsUnis. Elle vise essentiellement à analyser le degré de proximité professionnelle entre les firmes regroupées et à renseigner sur la position recherchée par la nouvelle direction au sein du secteur considéré. Cette approche conduit à distinguer quatre types de rapprochements : 1. Les fusions-acquisitions horizontales sont de rapprochements d’entreprises concurrentes ou potentiellement concurrentes. Le but est d’augmenter le pouvoir de marché du nouvel ensemble et de réaliser des économies d’échelle278. Le marché pertinent peut être domestique, européen, voire mondial selon la nature des enterprises concernées. Une telle fusion peut être bloquée si elle menace la concurrence ou elle crée trop de pouvoir sur le marché, par la loi antitrust279. Exemples de ce type de rapprochement sont Mercedes et Chrysler ou Carrefour Promodès en 1998, du pétrolier Total avec son concurrent belge Petrofina en 1999, de Mittal Steel et Arcelor en 2006, etc. Ce type de rapprochement est le plus courant et represente plus de la moitié des cas de prise de contrôle realisés sur les marchés americains et européens. Ces operations visent généralement la spécialisation et le contrôle d'une partie importante du marché. 2. Les fusions-acquisitions verticales sont des rapprochements d’entreprises d’une même filière qui ne sont pas directement concurrentes. C'est le cas par exemple de GDF qui poursuit sa politique 779 d'intégration de la chaîne gazière en rachetant des sociétés d'exploration et de production de gaz. comme TCIN. Ce type de rapprochement peut par conséquent prendre la forme d'une politique d'intégration en amont de la filière (achat de fournisseurs). II peut également se faire en aval par1'acquisition de réseaux de distribution. C'est 1'option prise par le groupe Walt Disney qui a procédé à une intégration avale en rachetant la chaîne de télévision ABC, en vue d'augmenter la diffusion des émissions Disney sur ABC Les fusions-acquisitions verticales peuvent par conséquent permettre de contrôler 1'ensemble de la chaîne économique. des matières premières au produit fini (contrôle des sources d'approvisionnement et des débouchés), en inscrivant la stratégie dans une logique de filière280. 3. Les fusions-acquisitions concentriques concernent les operations de regroupement entre les firmes de métiers complémentaires, en vue d’étendre sa gamme d’offre et sa base de clientèle. On parle dans ce cas de diversification de type concentrique, c’est-à-dire d’une logique de complémentés par l’entremise des produits, du savoir-faire ou de la clientèle. Exemples de ce type de rapprochements sont l’acquisition de Puma par le groupe Pinault Printemps Redoute en 2007, l’achat d’Orangina par le groupe Pernod-Ricard, etc. 4. Les fusions-acquisitions conglomérales sont issues de rapprochements d’entreprises dans des secteurs qui ne presentent aucun point commun. On parle alors de diversification conglomérale. Leur logique se veut essentiellement financière ou patrimoniale. Les spécialistes parlent également d’opération offensive lorsqu’une enterprise fait le choix de la croissance externe pour developper son pouvoir du marché ou pénetrér un nouveau segment de ce marché, prendre possession d’un savoir-faire, d’une technologie ou d’un actif spécifique. Au contraire, une operation est defensive lorsque l’entreprise achète un concurrent gênant (car plus performant) pour le neutraliser ou empêcher un autre acteur du secteur de l’achèter à sa place, consolide une position fragilisée dans un secteur à faibles opportunités de croissance ou fait l’acquisition d’une enterprise pour protéger le contrôle d’une resource essentielle dans la chaîne de valeur281. 3. Les principales modalités des operations de croissance externe Les opérations de fusion-acquisition sont caractérisées par une pluralité de pratiques. On peut distinguer l’existence de quatre modalités de base: l’acquisition par achat d’actions, l’acquisition par échange d’actions, la fusion-absorption et la fusion par création d’une nouvelle société. A. Les acquisitions par achat d’actions Une opération par achat d’actions consiste en un transfert de propriété des titres de contrôle des actionnaires de la société cible vers la société acquéreur. Les actionnaires de la société cible qui acceptent d’apporter leur titre à l’opération sont appelés les cédants ou vendeurs. L’acheteur est la société initiatrice de l’ opération et effectue cela bien sûr à son benefice. En ce type d’acquisition, l’acquéreur rémunère les actionnaires de la cible par un décaissement, au comptant ou à terme, qui correspond à une sortie réelle de fonds. On parle d’acquisition ou de prise de participation majoritaire, lorsque le nombre de titres acquis permet d’obtenir le contrôle de la société cible et de prise de participation minoritaire dans les autres cas. La fixation du prix des actions proposées à l’achat aux actionnaires de la société cible joue un rôle important dans les opérations d’acquisition. Pour convaincre les actionnaires de la cible de participer à l’opération l’acquéreur est souvent contraint de proposer un prix supérieur à la valeur de marché. La difference entre le prix proposé et la valeur de marché de la cible avant l’ opération est appelée prime d’acquisition. Elle doit être suffisamment attractive pour amener les actionnaires de la cible d’accepter de vendre leurs actions. En meme temps, elle doit être réaliste sur le plan économique pour que l’acheteur puisse rentabiliser cet investissement282. B. Les acquisitions par échange d’actions Les acquisitions par échange d’actions s’apparentent avec les opérations d’acquisitions traditionnelles (la société cible devient une filiale de l’acquéreur) mais aussi aves les opérations de fusion (les actionnaires de la société cible deviennent actionnaires d’ acquéreur). On peur remarquer que souvent ces opérations sont a tort considéres des opérations de fusion. À l’opposition de la fusion l’acquisition par échange d’actions ne conduit pas à la disparition de l’ société absorbée. Cela n’ entraîne pas non plus la confusion des patrimonies. Seulement les actionnaires de ces sociétés sont impliques dans ces opérations. 780 Cette opération d’acquisition par échange d’actions ne se realise pas difficilement, bien au contraire ses règles sont assez simples. La société qui initie cet opération propose aux actionnaires de l’entreprise cible de faire un échange d’actions. Ensuite l’acquéreur réalise une hausse de capital par emission de nouveaux titres et propose un échange avec les actions de la société cible. Si l’ opération se réalise, les actionnaires de la cible deviennent actionnaires de la société initiatrice et la société cible devient une filiale de la société initiatrice283. C. Les opérations de fusion Les opérations de fusions au sens strict impliquent la confusion des patrimoines et la mise en commun au sein d'une meme personnalité morale de 1'ensemble de 1'actif et du passif des deux sociétés concernées. Le choix de la fusion est sans aucun doute le plus impliquant pour les differentes parties prenantes puisqu'il s'agit veritablement d'une mise en commun de 1'ensemble des moyens mais aussi d'une évolution du pouvoir de contrôle, les actionnaires devenant communs. Si une seule des deux sociétés disparait, on parle de fusion-absorption. En revanche, si les deux sociétés disparaissent, on parle de fusion par creation d'une société nouvelle. Cette distinction implique des consequences juridiques differentes, notamment pour les parties prenantes de la societe initiatrice. Dans la pratique, les operations les plus frequentes sont les fusions- absorptions. La fusion-absorption se réalise par l’inclusion d’une société dans une autre société existante déjà, cette dernière gardant sa personnalité juridique, tandis que la première société cesse d’exister en tant que personnalité juridique. Le patrimoine de la société absorbée est transmis dans sa totalité à la société absorbante. La fusion-absorption implique la realisation simultanée de plusieurs opérations: − l’augmentation du capital de l’absorbant; − l’échange de titres entre les actions des sociétés absorbées et absorbante; − la transmission du patrimoine de l’ absorbée vers l’absorbante; − la dissolution de l’ absorbée. La fusion par absorption a de multiples conséquences: a) La modification de la répartition du pouvoir de contrôle des actionnaires: lors d’une fusion, les actionnaires de la société cible deviennent des actionnaires souvent importants du nouvel ensemble, ce qui entraîne une modification de la répartition du pouvoir du contrôle. b) La modification de la répartition du pouvoir managérial des dirigeants: la fusion-absorption implique la dissolution de l’entreprise absorbée, ce qui conduit à la réduction de quelques postes clés du management. La discussion de la répartition de ces postes est par conséquent un enjeu central à toute opération de fusion. c) La modification des certaines conditions de travail des salariés de la société absorbée: les contrats de travail, les statuts, les conventions collectives et les organismes de représentation du personnel disparaissent avec la dissolution de la société absorbée. Au cours d’une fusion, l’entreprise absorbante reprenant l’ensemble des engagements de l’ absorbée, les contrats de travail sont repris automatiquement. En revanche, les statuts, les conventions collectives et les organismes de représentation du personnel qui s’appliquent sont ceux du nouvel ensemble et donc de la société absorbante. La fusion par création d’une nouvelle société est une opération au cours de laquelle les deux sociétés initiales disparaissent pour créer une troisième nouvelle société. Les mécanismes de fusion sont relativement similaires à ceux de la fusion-absorption. On ne parle plus ici de société absorbante puisque les deux sociétés concernées sont absorbées ( l’absorbat est la société nouvellement crée). La fusion par création d’une nouvelle société implique aussi plusieurs opérations: − la creation d’une nouvelle société; − l’échange des actions des deux sociétés contre les actions de la nouvelle société; − la dissolution des deux sociétés réunies; − un double augmentation de capital par la société nouvellement crée. Dans le cas de la fusion par création d’une nouvelle société, les deux sociétés initiales subissent le même traitement que la société absorbée dans le cas de la fusion absorption. Ce type de fusion se justifie quand 781 les differences sociales entre les deux sociétés sont trop grandes pour pouvoir imposer à un des deux systèmes préexistants au nouveau ensemble. Dans le but d’éviter certaines inerties inhérentes à la survie de l’une ou l’autre des deux sociétés, la fusion par création d’une nouvelle société permet de définir une nouvelle logique organisationelle qui tienne compte de la stratégie du nouvel ensemble284. Les fusions-acquisitions ont connu un essor important ces dernières années et sont devenues des monoeuvres importantes dans les stratégies des grands groupes et des enterprises de taille plus modeste. Cette stratégie de developpement est reconnue comme offrant à l’entreprise un degré de liberté mais il reste à réaliser l’intégration des entités co-contractantes, et là, doivent y être consacrés beaucoup d’efforts. Les fusions-acquisitions engendrent leurs propres risques, et il n’est pas evident de réussir à améliorer les résultats du nouvel ensemble. Bibliographie: 1. 2. 3. 4. 5. 6. Borza, Anca, Management strategis si competitivitate in afaceri, Editura Dacia, Cluj-Napoca, 2003 Ceddaha, F. Fusions Acquisitions, Évaluation, Négotiation, Ingénierie, Ed. Economica, Paris, 2007 Meier, O., Schier, G., Fusions Acquisitions- Strategie, Finance, Management, Ed. Dunod, Paris, 2006 Onofrei, Mihaela, Finantele intreprinderii, Ed. Economica, Bucuresti, 2004 Robinson, Steve, Management financiar, Editura Teora, Bucuresti, 1999 www.concurenta.ro 782