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24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS NEUROLOGIE PROGRAMME GÉNÉRAL L’épilepsie Expression clinique et diagnostic différentiel : émergence de nouvelles affections Jérôme COUTURIER DV. Dip. ECVN AZURVET - Hippodrome - 2 bd. Kennedy - 06800 CAGNES-SUR-MER Lorsqu’un animal est présenté pour « crise(s) d’épilepsie », il est primordial de : 1) S’assurer que le chien a bien subi une ou plusieurs crises épileptiformes ou le cas échéant un autre type de crise (syncope, trouble du mouvement, stéréotypie…) 2) Identifier la cause de l’épilepsie si cela est bien le cas. Classification des crises épileptiformes et de l’épilepsie Classification clinique Une crise épileptiforme est un événement corporel anormal paroxystique de courte durée, conséquence d’une hyperactivité ou synchronisation neuronale excessive dans le cortex cérébral. Une crise peut être : - partielle (implique 1 hémisphère) : motrice (myoclonies faciales, palpébrales ou appendiculaires), autonomique (mydriase, ptyalisme, vomissements) et/ou comportementale (anxiété, phobie, déambulations transitoires) - généralisée (implique les 2 hémisphères) : convulsive tonique, clonique ou tonico-clonique, fréquemment associée à des signes autonomiques (miction, défécation, ptyalisme). La conscience est alors altérée mais cela reste difficile à évaluer chez les carnivores contrairement à l’être humain. Une crise épileptiforme peut chronologiquement se décomposer en : - prodrome : changement éventuel de comportement (rarement décelable) - phase préictale : changement de comportement juste avant l’ictus (agressivité, tendance à se cacher ou à chercher le propriétaire) - ictus : la crise proprement dite pouvant être partielle ou généralisée. L’ictus dure entre quelques secondes et 2 à 3 minutes dans la majorité des cas. S’il se prolonge au-delà de 5 minutes, cela devient un status epilepticus. - phase postictale : ataxie, désorientation, amaurose, tendance à boire ou rechercher la nourriture frénétiquement. La durée varie de quelques minutes à plusieurs heures, parfois 24 à 72h chez les chiens souffrant de crises en séries (2 crises ou plus en moins de 24h). Classification étiologique L’épilepsie est une maladie nerveuse (encéphalopathie) chronique caractérisée par la survenue chez un individu de 2 crises épileptiformes ou plus. L’épilepsie peut être : complémentaires sont normaux rentre dans cette catégorie (car trop âgé pour souffrir d’une forme idiopathique en théorie). Diagnostic différentiel des crises (épileptiformes ou non) Toute crise de courte durée n’est pas forcément une crise épileptiforme. Une crise paroxystique de courte durée peut être (Tableau p. 2) : - une crise épileptiforme - idiopathique (ou primaire ou essentielle). La cause peut être génétique prouvée (test existant seulement pour la Lagotto Romagnolo) ou supposée, si la prévalence dépasse 2 % et/ ou que des cas s’accumulent dans une même lignée - une syncope (cardiogénique notamment) - structurelle (ou secondaire ou symptomatique). La cause est une lésion cérébrale vasculaire (AVC), inflammatoire/infectieuse (méningo-encéphalites), traumatique, malformative (congénitale), tumorale ou dégénérative - une faiblesse neuromusculaire - métabolique/toxique (ou réactive). Les causes métaboliques fréquentes sont : l’encéphalose hépatique (shunt porto-systémique, hépatite aiguë ou chronique, cirrhose), l’hypoglycémie, les troubles de la calcémie, l’hypertension artérielle, la polyglobulie (polycythemia vera en particulier), l’insuffisance rénale (terminale), l’hyperthyroïdie (chez le chat). Lors d’intoxication, l’animal ne manifestera plus de crises dans la vie future une fois le toxique éliminé. Au sens strict, cette catégorie n’est pas de l’épilepsie puisque le cerveau est normal mais souffre d’un déséquilibre ou d’un agent toxique. Il convient toutefois de ne pas oublier ce différentiel dans la démarche diagnostique - d’origine indéterminée (ou cryptogénique). Une cause est suspectée mais non identifiable par les examens réalisés (imagerie, cérébrale, analyses sanguines, analyse du liquide céphalo-rachidien, mesure de pression artérielle). Un chien de 8 ans ou plus dont les examens 1 - un trouble du mouvement (dyskinésie paroxystique) - un tremblement de tête idiopathique - une stéréotypie (syndrome compulsif canin) - un syndrome vestibulaire transitoire - une crise de narcolepsie/cataplexie. Il est essentiel de faire décrire très précisément la crise par le propriétaire et de faire enregistrer une vidéo d’une crise systématiquement (crise partielle, chat notamment). Les arguments forts en faveur de crises épileptiformes sont les suivants : - répétition des crises à l’identique des précédentes et de durée courte (mais pas fugace) entre 30 secondes et 3 minutes - altération de la conscience (bien que cela reste subjectif) - présence de myoclonies orales ou faciales - présence de signes autonomiques - présence de convulsions - identification d’une phase postictale typique : amaurose (chien qui se cogne), déambulations, polyphagie/polydipsie. Attention chez le chat pour lequel certains propriétaires décriront une crise convulsive comme « une crise d’agressivité » voire une « malpropreté ». En effet, les crises épilepti- 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS Crise épileptiforme Troubles du mouvement Etat entre crises Facteur favorisant Normal ou signes du prosencéphale Stress Normal Signes crise Anxiété Déambulation, Contact/évitement Agressivité Vocalises Crise partielle ou généralisée NON avant Signes pendant crise Conscience Signes autonomiques Tonus musculaire Latéralisation des signes Durée Signes crise Autre après Variable Tremblements de tête idiopathiques Normal Stéréotypies (syndrome compulsif canin) Normal Non ou Stress Fatigue Excitation NON Anxiété NON Tremblements Hypertonie Crampes Collapsus Normale NON Normale NON Tournis Chasseur de queue Gobage de mouche Léchage… Normale NON Augmenté Normal Normal Possible Possible NON NON 30 secondes - 3 minutes > 5 min (status epilepticus) Désorientation Déambulation Agressivité Sommeil profond Soif/faim +++ Ataxie Déficits proprioceptifs Amaurose Muscles faciaux souvent impliqués Secondes à heures Secondes à heures Minutes à heures NON (fatigue rare) NON NON Souvent interrompable propriétaire Races à risque Interrompable par propriétaire Races à risque : Bouledogues/Boxer Doberman Labrador Anxiété Diminuée souvent Ptyalisme Miction Défécation Augmenté souvent Mouvements de tête verticaux ou horizontaux par 2 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS SUITE Etat crises Syncope entre Facteur favorisant Signes avant crise Signes pendant crise Degré de conscience Signes autonomiques Tonus musculaire Latéralisation des signes Durée Signes crise Autre après Faiblesse neuromusculaire Normal tétraparésie MNP Normal Normal Dort plus Exercice NON NON NON Excitation Repas NON Normal ou Arythmies Souffle cardiaque Cyanose Bruits pulmonaires Exercice Excitation NON Crise flasque (collapsus) fugace Raideur collapsus Diminué à absente Normal Arythmies NON Diminué corps) NON (tout le Secondes (souvent < 30 secondes) NON Toux possible formes du chat sont aussi souvent partielles que généralisées dans une étude et peuvent se traduire pour un propriétaire novice par des signes éloignés de l’image classique de l’épilepsie du chien ou de l’homme. Un différentiel important dans cette espèce est le syndrome d’hyperesthésie féline. Des crises de grattage ou léchage/mordillement frénétiques souvent associées à des ondulations de la peau du dos (« rowling skin ») sont déclenchables le plus souvent par un grattage en région lombaire. Elles affectent le chat adulte. La cause est inconnue. Les troubles du mouvement sont des maladies caractérisées par des dyskinésies paroxystiques, c’est-à-dire des contractions soudaines involontaires d’un groupe de muscles squelettiques. Ils sont parfois très difficiles à différencier de crises épileptiformes car les chiens sont normaux entre les crises. L’absence de signes autonomiques et d’altération de la conscience sont toutefois la norme lors de troubles du mouvements. D’autre part, les chiens continuent souvent leur activité en crise (jeu notamment) qui peut être interrompue par le propriétaire le plus souvent. Les troubles du mouvement les plus connus sont : - syndrome de chute épisodique (Cavalier ou avec Narcolepsie Cataplexie Syndrome vestibulaire puis Diminué souvent Collapsus soudain Ataxie vestibulaire Collapsus ipsilatéral à tête penchée Normal souvent Normal : cataplexie Absent : narcolepsie NON NON NON Diminué (ipsilatéral) OUI NON Minutes à heures Secondes à heures Secondes à minutes NON NON NON Dysphagie Dysphonie Régurgitations Signes vestibulaires persistant souvent plusieurs jours Jeunes race King Charles spaniel, « episodic falling syndrome »). Les signes apparaissent entre 3 mois et 1 an, à l’excitation et se manifestent par des chutes liées à une hypertonicité marquée postérieure +/- antérieure. Un test génétique est commercialisé (mutation gène BCAN). - crampes du Scottish terrier Les signes apparaissent souvent entre 1 et 3 ans. Une hypertonie postérieure puis antérieure s’observe à l’effort en quelques minutes ; un décubitus avec cyphose thoraco-lombaire et flexion de la tête et de la queue peut ensuite être observée. Bien que connues depuis longtemps, les crampes du Scottish terrier (hypertonicité/crampes postérieures à l’effort) n’ont pas vu leur origine génétique identifiée à ce jour même si une mutation autosomale récessive est suspectée (impliquant une dysfonction sérotoninergique) - crampes épileptiformes du Border terrier (« Spike’s disease ou canine epileptoid cramping syndrome ») Les crampes du Border terrier se manifestent souvent avant 3 ans. On observe des crises d’hypertonicité avec contractions appendiculaires des 4 membres sans altération de la 3 Diminué (flasque) chiens de conscience. Les crises peuvent durer 2 à 30 minutes. Des signes digestifs (vomissements, diarrhée) peuvent être observés dans la moitié des cas. Des borborygmes peuvent aussi être associés (hypermotilité intestinale). L’origine semble être une intolérance au gluten. Les tremblements de tête idiopathiques (« head bobbing ») se caractérisent par des oscillations répétitives verticales ou horizontales de la tête chez des chiens conscients. Ils surviennent souvent au domicile dans un environnement calme. Les races Bouledogue (anglais et français), Boxer, Beagle et Labrador semblent les plus affectées (aussi décrit chez des races croisées). Les crises durent quelques secondes à plusieurs heures. La première crise apparaît avant 4 ans le plus souvent. Les crises peuvent être interrompues dans 87 % des cas dans une étude si la tête est posée sur un support. L’origine est inconnue mais semble liée au réflexe myotatique (ou d’étirement). Les stéréotypies (syndrome compulsif canin) sont un troisième diagnostic différentiel important des crises épileptiformes. Cela regroupe les plus ou moins poétiques : « suceurs de flanc », « chasseurs de queue » ou « tourneurs », « gobeurs de mouches » et « observateurs d’étoiles ». Des études tendent 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS à montrer un lien possible avec l’autisme chez l’homme (locus CDH2 sur le chromosome 7). Les plus connues à ce jour semblent les suivants : - suceur de flanc : Doberman - gobage de mouches : Cavalier King Charles spaniel - chasseur de queue (« spining ») : Bull terrier, Berger allemand. Les autres diagnostics différentiels des crises d’épilepsie sont en principe plus faciles à différencier : - l’auscultation cardiaque et l’examen clinique sont souvent modifiés lors de syncopes (cardiopathie sous-jacente) - la faiblesse neuromusculaire (myasthenia gravis, myopathies notamment) est souvent induite par l’effort et s’accompagne de signes entre les crises (atteinte MNP, régurgitations, dysphonie etc.) - l’identification d’une tête penchée avec nystagmus est en général assez aisée lors d’épisodes vestibulaires même transitoires - enfin la rarissime narcolepsie est littéralement un endormissement complet de l’animal. La cataplexie souvent associée ressemble plus à une crise de faiblesse généralisée soudaine sans perte de conscience. La prise alimentaire et l’excitation sont des facteurs favorisants. proach to epilepsy in dogs. BMC Veterinary Research 2015;11:148. doi:10.1186/s12917-015-0462-1. 4. Richter A. Dystonia and Paroxysmal Dyskinesias: Under-Recognized Movement Disorders in Domestic Animals? A Comparison with Human Dystonia/ Paroxysmal Dyskinesias. Front Vet Sci 2015;2:65 5. Schriefl et coll. Etiologic classification of seizures, signalment, clinical signs and outcome in cats with seizure disorders : 91 cases (2000-2004). J Am Vet Amer Assoc 2008;233:1591-7 Bibliographie 1. Berendt et coll. International veterinary epilepsy task force consensus proposal: consensus report on epilepsy definition, classification and terminology in companion animals. BMC Veterinary Research 2015;11:182. doi:10.1186/s12917-015-0461-2 2. De Lahunta D, Glass E. Veterinary neuroanatomy and clinical neurology, 3rd ed. Ed. Saunders Elsevier; 2009. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : 3. De Risio L et coll. International veterinary epilepsy task force consensus proposal: diagnostic ap- • Membre du groupe d’experts Epica (laboratoire Boehringer) 4 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS NEUROLOGIE PROGRAMME GÉNÉRAL L’épilepsie Quels progrès pour le diagnostique ? Aurélien JEANDEL DV, Dip. ECVN, MRCVS ENVA - 6 Rue Pierre Curie – 94700 MAISON-ALFORT Jérôme COUTURIER DV, Dip. ECVN 329 Chemin Hugues Berenguier – 06610 LA GAUD L’épilepsie est définie comme la répétition de plusieurs crises convulsives durant la vie d’un patient. Ainsi, tout animal ayant eu plus de deux crises convulsives peut être qualifié d’épileptique. Lorsqu’aucune cause sous-jacente n’est pas décelée, on parle alors d’épilepsie idiopathique, ou primaire, voire encore génétique. Il s’agit à l’heure actuelle d’un diagnostic basé sur l’exclusion des autres causes de crises convulsives, d’origine métabolique (épilepsie réactive) ou intracrânienne (épilepsie structurelle). Ainsi, il est souvent admis qu’un animal souffre d’épilepsie idiopathique lorsque l’exploration biochimique et intracrânienne (imagerie IRM ou tomodensitométrique) est normale. Ces examens étant onéreux, il est parfois mis en place un traitement anticonvulsivant sans réalisation d’examen d’imagerie avancée, et le diagnostic se fait par exclusion d’apparition d’autres signes cliniques les mois suivants l’initiation du traitement. Or, en cas d’absence de réponse au traitement anticonvulsivant, ou en cas d’apparition de signes cliniques qui pourraient soit être dus à la présence d’une lésion intracranienne ou être secondaires au traitement anticonvulsivant, il arrive que le clinicien se trouve désarmé. Il convient alors de revenir sur le diagnostic d’épilepsie idiopathique, et de proposer les examens complémentaires adéquats. Les recommandations de cette présentation se basent sur des récents consensus réalisés à l’échelle européenne. Il est conseillé dans un premier temps de vérifier auprès du propriétaire qu’il s’agit bien d’une crise convulsive. La description est très souvent difficile, et les propriétaires peuvent arriver en affirmant qu’il s’agit d’une crise convulsive alors qu’il peut en être tout à fait différemment. Une crise convulsive peut être confondue avec une syncope, un syndrome vestibulaire suraigu, un désordre du mouvement, de la narcolepsie, un désordre neuromusculaire ou encore des tremblements idiopathiques. La première avancée technologique dans ce domaine est le smartphone. En effet, la démocratisation de la vidéo numérique accessible à portée de main et partageable permet de mieux caractériser ses affections paroxystiques. Il est désormais conseillé de faire filmer les événements à tous les propriétaires, sans quoi le diagnostic pourra toujours être remis en cause. Il peut être parfois délicat pour le clinicien de deviner avec certitude la nature de l’affection même avec la vidéo. Ne pas hésiter à partager avec un collègue. A retenir néanmoins que la seule façon d’affirmer qu’il s’agit bien d’une crise convulsive est de réaliser un électro-encéphalogramme (EEG). Cette vérité s’applique chez l’homme, et l’on souhaiterait qu’elle s’applique chez le chien. Le problème est la difficulté de réalisation chez le chien : disponibilité de l’examen, positionnement des électrodes, enregistrements lors d’une crise, présence de volumineux muscles masticateurs. De plus, il n’existe à l’heure actuelle aucun protocole de standardisation de l’examen, et l’interprétation est laissée libre aux quelques personnes pratiquant régulièrement cette analyse. La modernisation des technologies rendra probablement cet examen plus facile dans le futur, mais actuellement, il n’est pas recommandé en routine. En dehors de ces deux outils (vidéo et EEG), la description du propriétaire doit être analysée avec soin. Il faut une description complète de la crise, insister sur la vigilance de l’animal et les troubles neurovégétatifs. La durée est informative : rares sont les crises convulsives de plus de quelques minutes. La phase postictale est très généralement présente également : insister sur ce que fait l’animal après la crise (troubles comportementaux, PUPD, amaurose etc.). Cette phase peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Une fois établie la forte probabilité d’avoir affaire à une crise convulsive, il convient d’en rechercher une cause sous-jacente. Il existe différents critères qui ont été décrits depuis longtemps comme très évocateurs d’épilepsie idiopathique : l’âge d’apparition de la première crise convulsive, la race de l’animal, la nature de la crise convulsive, et la présence ou non de troubles interictaux. Ces critères ont tous été 5 revus durant ces dernières années et malheureusement aucun n’est entièrement sensible ou spécifique et la suspicion clinique doit être proportionnelle au nombre de critères rencontrés. Ainsi, il existe beaucoup d’animaux diagnostiqués avec une épilepsie idiopathique ou d’origine non déterminée en dehors de la fourchette classique des 6 mois et 6 ans. De même, certains animaux atteints d’épilepsie idiopathique ont des signes cliniques interictaux, probablement liés à des lésions cérébrales secondaires à des crises convulsives, ou encore à la présence de traitements anticonvulsivants. Dès lors, la réalisation d’un examen IRM de l’encéphale (ou tomodensitométrique en cas d’absence de disponibilité) est fortement recommandée dans les cas suivants : première crise <6 mois ou >6 ans, présence de signes cliniques nerveux entre les crises, crises convulsives groupées ou status epilepticus, et enfin absence de réponse avec un traitement anticonvulsivant reconnu comme efficace et utilisé dans ses concentrations hautes. Avant l’examen d’imagerie de l’encéphale, les causes extracrâniennes ou métaboliques doivent être suspectées et recherchées, notamment lors de présence de crises groupées ou de status epilepticus sur une courte période de temps. En cas de suspicion d’intoxication, ne pas hésiter à contacter le CNITV qui pourra vous fournir les éléments diagnostics pour confirmer votre suspicion. En ce qui concerne les causes métaboliques (hypoglycémie, hypocalcémie, troubles de ionogramme, hyperviscosité sanguine, insuffisance hépatique ou rénale), il existe très souvent des troubles inter-ictaux. Chez tous les animaux ayant présenté des crises convulsives, un bilan biochimique complet, incluant électrolytes dont calcium ionisé, acides biliaires pré-postprandiaux, hématologie doit être réalisé en première intention avant de prévoir une anesthésie générale pour l’examen d’imagerie. L’examen d’imagerie (IRM plus sensible que l’examen tomodensitométrique) et la ponction de liquide cérébrospinal normaux, ajoutés 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS à l’absence d’anomalie métabolique, conduiront au diagnostic d’épilepsie idiopathique par exclusion des autres causes. Il est à noter que si la suspicion initiale de crise convulsive est fausse, et qu’il s’agit en réalité de désordre du mouvement par exemple, l’ensemble de ses examens sera aussi négatif. Ainsi, les examens complémentaires ne vont pas permettre de confirmer qu’un chien est atteint d’épilepsie, c’est à dire de manifestation répétée de crises convulsives, mais seulement d’en rechercher une cause. Il manque à ce jour un test spécifique à l’identification d’une crise convulsive chez le chien (EEG dans un futur proche ?). Dans les cas d’épilepsie idiopathique, après une crise convulsive, l’IRM et la ponction de LCS peuvent être anormaux. Les modifications observées se retrouvent dans la plupart des cas en regard de l’hippocampe ou du lobe piriforme, jusqu’à deux semaines après une crise convulsive. Il est parfois impossible de savoir si ses lésions sont uniquement liés aux crises ou non, et il convient de répéter l’examen quelques mois après. Le LCS peut être également légèrement inflammatoire. Heureusement, ses situations perturbantes restent rares, mais il convient d’être au courant de ses situations qui peuvent parfois gêner le diagnostic, et avertir les propriétaires des hésitations légitimes que l’on éprouve. En ce qui concerne l’IRM, des recommandations de réalisation de séquence ont été récemment publiées dans le but d’uniformiser les études. A l’échelle de l’individu, l’utilité est limitée. L’épilepsie idiopathique chez l’homme est souvent d’origine génétique. Il est donc tentant de rechercher chez le chien une origine génétique qui pourrait être testée et permettre au clinicien d’établir un diagnostic uniquement à l’aide d’un prélèvement ADN. Une base génétique a été proposée dans de nombreuses races, telles que le berger australien, le beagle, le berger belge, le tervueren, le bouvier bernois, border collie, dalmatien, English springer, sptiz, berger allemand, golden retriever, Irish Wolhound, labrador, lagotto romagnolo, petit basset Griffon vendéen, Schipperke, Shetland, caniche, et Vizsla. Même si des modes de transmission sont suspectés, rares sont les études ayant identifié un gène de l’épilepsie. Citons le Lagotto Romagnolo et l’épilepsie juvénile bénigne. Dans cette race, l’épilepsie est observée à l’âge de quelque mois puis finit par se guérir spontanément. Ses animaux souffrent d’une mutation du gène LGI2 qui peut être testée. Attention, cette race souffre aussi d’abiotrophie cérébelleuse et de maladie dégénérative de l’encéphale qui sont génétiques également, ne pas se tromper de test. Les bergers belges souffrent plus souvent d’épilepsie en cas de mutation au niveau du gène ADAM23. Il s’agit à l’heure actuelle des seules informations disponibles. Enfin, il pourrait y avoir une influence génétique sur la réponse au traitement anticonvulsivant. Ainsi, chez les Border Collie, la mutation du gène ABCB1 (ou MDR1) aurait une influence sur le contrôle des crises convulsives. Il existe de nombreux autres tests de maladie génétique pouvant entraîner des crises convulsives. Il s’agit pour la plupart de maladie de surcharge lysosomiale, ou encéphalopathie dégénératives. Ces animaux ne sont pas atteints d’épilepsie idiopathique. L’utilité des tests génétiques chez le chien aura donc un avenir au sein même d’une race plus à des fins de sélection qu’à des fins diagnostiques. Ces tests seront dans la plupart des cas des tests permettant de révéler une susceptibilité à manifester de l’épilepsie idiopathique. Le diagnostic de l’épilepsie bénéficie de quelques avancées technologiques ou scientifiques, mais il est de l’avis de l’auteur que c’est l’apport de la vidéo au chevet de l’animal qui est le plus révolutionnaire. L’EEG ne sera 6 efficace que lorsque les problèmes techniques seront résolus. Les tests génétiques permettront peut être de réduire l’épilepsie au sein d’une race, moins souvent d’établir un diagnostic. Bibliographie 1. De Risio L, Platt S., 2014, Canine and Feline epilepsy : diagnosis and management, CABI edition 2. De Risio L, Bhatti S, Muñana K, et al. International veterinary epilepsy task force consensus proposal: diagnostic approach to epilepsy in dogs. BMC Veterinary Research. 2015;11:148. doi:10.1186/s12917-0150462-1. 3. Rusbridge C, Long S, Jovanovik J, et al. International Veterinary Epilepsy Task Force recommendations for a veterinary epilepsy-specific MRI protocol. BMC Veterinary Research. 2015;11:194. doi:10.1186/s12917015-0466-x. 4. Hülsmeyer V-I, Fischer A, Mandigers PJJ, et al. International Veterinary Epilepsy Task Force’s current understanding of idiopathic epilepsy of genetic or suspected genetic origin in purebred dogs. BMC Veterinary Research. 2015;11:175. doi:10.1186/s12917015-0463-0. 5. Seppälä EH, Jokinen TS, Fukata M, et al. LGI2 Truncation Causes a Remitting Focal Epilepsy in Dogs. Horwitz MS, ed. PLoS Genetics. 2011;7(7):e1002194. doi:10.1371/journal.pgen.1002194. 6. Koskinen LLE, Seppälä EH, Belanger JM, et al. Identification of a common risk haplotype for canine idiopathic epilepsy in the ADAM23 gene. BMC Genomics. 2015;16(1):465. doi:10.1186/s12864-015-1651-9. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • COUTURIER : Membre du groupe d'experts Epica (laboratoire Boehringer) • JEANDEL : Aucun conflit d'intérêt 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS NEUROLOGIE PROGRAMME GÉNÉRAL L’épilepsie Nouveautés thérapeutiques Aurélien JEANDEL DV, Dip. ECVN, MRCVS ENVA - 6 Rue Pierre Curie – 94700 MAISON-ALFORT L’épilepsie idiopathique chez le chien est une maladie nerveuse fréquemment rencontrée en clientèle. Le diagnostic de cette maladie passe par la synthèse des informations obtenues via le signalement, l’historique, l’examen clinique, les examens biochimiques et hématologiques, l’imagerie de l’encéphale, et l’analyse du liquide cérébrospinal. Le traitement est symptomatique, les deux molécules les plus couramment utilisées par les vétérinaires chez le chien étant historiquement le phénobarbital et bromure de potassium. Jusqu’à récemment, les recommandations concernant le traitement étaient basées sur des avis individuels d’experts, souvent non uniformes et parfois contradictoires. Depuis les dix dernières années, la littérature vétérinaire internationale sur le sujet s’est étoffée, s’interrogeant sur les moyens d’évaluer et de comparer l’efficacité des différents traitements. Ces différents travaux de recherche ont permis la création en 2015 et en 2016 de deux consensus américains et européens sur le traitement de l’épilepsie [1,2]. L’objectif de cette conférence est de présenter l’utilisation raisonnée des différentes molécules faisant partie de l’intervalle thérapeutique chez le chien en se basant sur ce récent consensus. Il est néanmoins nécessaire de rappeler que les recommandations qui vont suivre ne s’appliquent que dans le cadre du traitement de l’épilepsie idiopathique chez le chien. L’une des causes d’échec thérapeutique est en effet un mauvais diagnostic initial, soit parce qu’il ne s’agit pas de crises convulsives mais d’autres évènements paroxystiques (syncopes, désordres du mouvement…), soit parce qu’une cause sousjacente existe mais n’a pas été diagnostiquée (cause métabolique ou cause intracrânienne structurale). Après avoir établi le diagnostic d’épilepsie idiopathique, il convient de savoir s’il faut traiter ou non. Actuellement, il est recommandé de mettre en place un traitement antiépileptique 1) lorsqu’un chien a présenté au moins deux crises sur une période de 6 mois, 2) ou s’il a présenté des crises groupées (plus de deux crises sur une période de 24h) ou un status epilepticus (durée de la crise supérieure à 5 minutes, 3) ou si la période post-ictale est longue, grave ou inhabituelle. [4) si l’animal présente des crises convulsives secondaires à une lésion intracrânienne ancienne ou suspectée lors de l’examen neurologique, un trai- 7 tement doit être mis en place. Cette remarque s’éloigne du sujet, qui traite uniquement de l’épilepsie idiopathique]. A partir du moment où le traitement est décidé, il faut obtenir le consentement du propriétaire, tout en l’informant de la durée du traitement (probablement à vie), du coup et de ses effets secondaires. En cas de refus du propriétaire, ne pas oublier de noter quelque part que le traitement a été proposé. Le traitement de choix de l’épilepsie est actuellement basé sur l’utilisation d’antiépileptiques. Il existe sur le marché vétérinaire trois noms déposés : CRISAX (mélange de phénorbarbital et de bromure de potassium), PHENOLEPTYL (phénobarbital) et PEXION (imépitoïne). L’autre utilisation d’autres molécules a été décrite, citons par exemple le lévétiracétam et le zonizamide, qui ne possèdent pas d’AMM vétérinaire. Récemment, une revue systématique est parue concernant l’utilisation de ces molécules chez le chien [3]. Le choix de la molécule va être motivé par l’efficacité des molécules [3], leurs effets secondaires [4], mais aussi la réponse au traitement. 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS A l’heure actuelle, il est conseillé de commencer par une monothérapie. En première intention, il est conseillé d’utiliser le phénobarbital, l’imépitoïne ou le bromure de potassium. Le bromure de potassium seul n’existe pas en France. Récemment, une étude a suggéré l’infériorité et l’inefficacité du lévétiracétam vs phénobarbital en monothérapie [5]. Les preuves d’efficacité du zonisamide en monothérapie sont assez faibles. Le choix se portera donc essentiellement sur le phénobarbital ou l’imépitoïne en tant que médicament de première intention. Le phénobarbital est la molécule qui le plus été étudiée chez le chien, et celle dont l’efficacité est incontestable avec un recul de plusieurs dizaines d’années. Le principal mécanisme d’action est lié à sa liaison sur les récepteurs GABA du système nerveux central. Sa demivie de quelques jours chez le chien fait que la concentration optimale n’est atteinte qu’après 2 semaines. C’est un inducteur enzymatique du cytochrome P450, son utilisation chronique peut donc entraîner une diminution de sa concentration sérique. Il a l’avantage d’avoir une concentration sérique mesurable. Ses effets secondaires sont connus et doivent être annoncés aux propriétaires : sédation et ataxie en début de traitement (réversible, disparaît en une dizaine de jours généralement), polyphagie, polyuro-polydypsie. Le phénobarbital a la triste réputation d’être hépatotoxique. En réalité, il s’agit là d’un effet secondaire idiosyncrasique rare. Une élévation des PAL et des ALAT est souvent observée, mais elle est souvent asymptomatique. Il convient néanmoins de surveiller cette complication. D’autres effets idiosyncrasiques ont été rapportés, comme des dermatoses ou anomalies hématologiques. La dose initiale est de 2,5-3 mg/kg/12h chez le chien. Un dosage de phénobarbitalémie doit être réalisé 2 semaines après le début du traitement, puis à 6 semaines, puis tous les 6 mois si l’animal répond au traitement (voir paragraphe correspondant). En cas d’absence d’efficacité, la dose de phénobarbital peut être augmentée si la concentration sérique le permet. La formule suivante permet de calculer la nouvelle dose à donner : Nouvelle dose PB = (concentration sérique désirée en PB x dose actuelle PB) / concentration sérique actuelle PB Il est conseillé de mesurer la phénobarbitalémie à chaque changement de dose 2 semaines après. Si la concentration maximale a été atteinte, une bithérapie avec du bromure de potassium doit être initiée. L’imépitoïne est une molécule récente mise sur le marché vétérinaire récemment. Le labo- ratoire responsable de sa conception et commercialisation a mis au point plusieurs études comparatives relativement au phénobarbital, démontrant une efficacité similaire, des effets secondaires moindres, et son innocuité. Son efficacité a été récemment contestée au Royaume-Uni par les vétérinaires praticiens, néanmoins, après enquête de pharmacovigilance, il semblerait que dans la majorité des cas, l’utilisation s’est faite hors AMM. L’indication officielle européenne est la suivante : « réduction de la fréquence des crises généralisées d’épilepsie idiopathique chez le chien, après évaluation soigneuse des alternatives de traitements »[6]. L’imépitoïne agit principalement sur le même récepteur que le phénobarbital, mais sur une autre sous-unité. La demi-vie est de quelques heures, sa concentration optimale est donc atteinte dès le premier jour. Le métabolisme est essentiellement hépatique et rénal. Les principaux effets secondaires sont similaires au phénobarbital. La concentration sérique optimale n’étant pas connu, et l’absence de toxicité dose dépendante reconnue actuellement font qu’il n’est pas nécessaire d’en suivre la concentration, ce qui est un avantage certain par rapport au phénobarbital. Néanmoins, un bilan biochimique et hématologique devrait être réalisé tous les 6 mois-1 an. Il est conseillé de commencer le traitement avec une dose de 10-20 mg/kg/12h. En cas d’absence d’efficacité, une augmentation à 30 mg/kg/12h est recommandée. Si le traitement n’est toujours pas efficace, il n’existe à l’heure actuelle pas d’étude sur l’utilisation de l’imépitoïne en combinaison avec une autre molécule. Ma recommandation personnelle est de commencer le traitement phénobarbital ou bromure de potassium et d’arrêter l’imépitoïne après trois semaines (suivre alors les recommandations précédentes). En cas d’effets secondaires importants du phénobarbital, une transition vers l’imépitoïne peut être considérée. Attention néanmoins : l’imépitoïne peut avoir les mêmes effets secondaires, et si les crises étaient bien contrôlées, on risque d’aggraver la situation. Il n’existe pas à l’heure actuelle de protocole basé sur les preuves concernant le changement en se basant sur la demi-vie des molécules, on pourrait considérer initier le traitement imépitoïne et diviser la dose de phénobarbital par deux après 2 jours, puis arrêter une semaine après. Un traitement anticonvulsivant est jugé comme efficace si la fréquence des crises convulsives est réduite de 50 % par rapport à la fréquence avant traitement. On considère également que l’animal ne doit plus présenter de crises groupées ni de status epilepti- 8 cus. Les propriétaires doivent être prévenus qu’il est rare qu’un traitement anticonvulsivant parvienne a supprimer complètement les crises convulsives (seulement 15-30 % des cas) ; on parle alors de rémission. Il est conseillé alors d’attendre 1-2 ans sans crise avant de discuter l’arrêt du traitement. Celuici se fera progressif, en diminuant la dose de 20 % par mois. En cas de rechute, réintroduire le traitement pour encore au moins 2 ans. Ces recommandations ne sont pas basées sur des preuves scientifiques. Le bromure de potassium est actuellement la molécule conseillée pour initier une bithérapie. La bithérapie doit être prescrite lorsque les doses maximales sériques de phénorbarbital ou prescrites d’imépitoïne ont été atteintes, et si les crises ne sont toujours pas contrôlées. L’imépitoïne, levetiracetam et zonisamide n’ont pas été suffisamment étudiées pour être utilisée en tant que deuxième anti-convulsivant. La dose est de 3040 mg/kg de bromure en entretien. A cause de sa longue demi-vie, il est conseillé d’effectuer une dose de charge en début de traitement : 50 mg/kg trois fois par jour pendant 4 jours. Les animaux subissent d’important effets secondaires lors de cette dose de charge, à annoncer aux propriétaires : sédation profonde, ataxie. Polyphagie et PUPD viennent se surajouter. La molécule a une élimination rénale dont la réabsorption est en compétition avec le chlore : il ne faut surtout pas changer la teneur en sel des aliments. Il est conseillé de doser le bromure une semaine après dose de charge, ou 2 mois après changement de dose. Les dosages phénobarbital et bromure sont à réaliser tous les 6 mois. On peut augmenter la dose de bromure selon la formule suivante : (2000 mg/L – concentration actuelle se KBr) x 0,02 = dose à ajouter à la dose actuelle en mg/kg/j En cas d’échec de bithérapie, il n’y a pas de recommandations actuelles claires dans la littérature. La plupart des neurologues vont considérer l’utilisation de lévétiracetam (20 mg/kg 2-3 fois pas jour), mais l’efficacité n’a pas été démontrée. Il est conseiller dans ces cas de référer l’animal à un spécialiste en neurologie, pour étudier l’historique complet et identifier les potentielles failles diagnostiques et thérapeutiques. Des alternatives aux traitements antiépileptiques classiques ont été étudiées. Plusieurs régimes alimentaires ont été étudiés : régime cétogène, régime supplémenté en oméga 3, et régime à base de triglycérides à chaine moyenne. Seul le dernier régime a montré une efficicacité chez des animaux déjà traités avec des antiépileptiques [7]. L’étude a été 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS financée par l’entreprise commercialisant le produit (Nestlé Purina PetCare, Vibrant Maturity 7+ Formula Dog Food). L’efficacité de l’homéopathie et de l’acuponcture n’a pas été démontrée, d’autant plus que l’effet placebo a été reconnu lors du traitement des crises convulsives chez le chien [8]. 3*) Charalambous M, Brodbelt D, Volk HA. Treatment in canine epilepsy – a systematic review. BMC Veterinary Research. 2014;10:257. doi:10.1186/s12917-0140257-9. 4*) Charalambous M, Shivapour SK, Brodbelt DC, Volk HA. Antiepileptic drugs’ tolerability and safety – a systematic review and meta-analysis of adverse effects in dogs. BMC Veterinary Research. 2016;12:79. doi:10.1186/s12917-016-0703-y. Bibliographie 5) Fredso N, Sabers A, Toft N, Moller A, Berendt M: A single-blinded phenobarbital-controlled trial of levetiracetam as mono-therapy in dogs with newly diagnosed epilepsy. Vet. J. 2015;208:44–9 Principales références (les références marquées d’un astérisque sont en accès libre via le site Pubmed.com): 6*) Pexion, Imepitoïne, Résumé caractéristique du produit 1*) Podell M, Volk HA, Berendt M, et al. 2015 ACVIM Small Animal Consensus Statement on Seizure Management in Dogs. Journal of Veterinary Internal Medicine. 2016;30(2):477-490. doi:10.1111/jvim.13841 7*) Law TH, Davies ESS, Pan Y, Zanghi B, Want E, Volk HA. A randomised trial of a medium-chain TAG diet as treatment for dogs with idiopathic epilepsy. The British Journal of Nutrition. 2015;114(9):1438-1447. doi:10.1017/S000711451500313X. 2*) Bhatti SFM, De Risio L, Muñana K, et al. International Veterinary Epilepsy Task Force consensus proposal: medical treatment of canine epilepsy in Europe. BMC Veterinary Research. 2015;11:176. doi:10.1186/ s12917-015-0464-z. 8*) Muñana, K.R., Zhang, D. and Patterson, E.E. (2010), Placebo Effect in Canine Epilepsy Trials. Journal of Veterinary Internal Medicine, 24: 166–170. doi:10.1111/j.1939-1676.2009.0407.x 9 Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • Aucun conflit d'intérêt