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Dossier pédagogique MY WINNIPEG 5 novembre 2011 – 22 avril 2012 La petite épicerie du Musée International des Arts Modestes La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 1 Dossier pédagogique MY WINNIPEG 5 novembre 2011 – 22 avril 2012 Sommaire > Présentation de l’exposition p3 > Parcours de l’exposition p5 > Liste des artistes p8 > Visuels de l’exposition p9 > Liens avec les scolaires- pistes pédagogiques p 10 > LOR p 15 > Informations pratiques p 16 La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 2 Présentation de l’exposition A la fin des années 90, Hervé Di Rosa découvrait les premiers films de Guy Maddin et par la lecture de nombreux magazines d’art et de catalogues, il remarquait les œuvres du collectif Royal Art Lodge (RAL). Toujours à l’affût de productions étonnantes, incomparables, sortant de l’ordinaire du flux majoritaire d’images dont nous sommes abreuvés quotidiennement et mondialement, Hervé Di Rosa trouvait dans les créations de ces artistes une force peu commune et qui sortait des sentiers battus de l’art contemporain. Le MIAM s’intéresse depuis plusieurs années à ces images et ces formes foisonnantes nées hors des réseaux et des capitaux culturels. On y a par exemple présenté le « narco-culture » des Etats du nord du Mexique, la culture Surf et Tiki des Iles du Pacifique ou les artistes natifs de toutes les îles des Caraïbes. Winnipeg est l’exemple parfait d’une ville improbable, berceau de nombreux et talentueux artistes. C’est en 2010, lors de son second voyage à Winnipeg, qu’Hervé Di Rosa, accompagné d’Antoine de Galbert et de Paula Aisemberg de La Maison Rouge met sur les rails le projet de l’exposition My Winnipeg. Commissariat : Paul Aisemberg, Hervé Di Rosa, Anthony Kiendl Cette exposition a été présentée à La Maison Rouge du 23 juin au 25 septembre 2011 et sera présentée au Plug-In ICA à Winnipeg durant l’été 2012. Cette exposition est organisée en partenariat avec le Centre culturel canadien à Paris La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 3 Présentation de l’exposition Winnipeg signifie en langage Cree « eau boueuse ». Des millénaires avant la colonisation, Winnipeg fut la terre des Cris, des Ojibwes et de nombreux peuples autochtones. En 1738, les Européens se sont installés sur le site de Fort Rouge qui devient la ville de Winnipeg en 1873. Fort Rouge est le premier comptoir français de fourrures et au 19ième siècle nombreux sont les Français et Écossais qui s’installent dans la région. Grâce aux deux fleuves (Rivière Rouge et Rivière Assiniboine) et au chemin de fer qui font de Winnipeg une plaque tournante entre l’Atlantique et le Pacifique, la ville connaît une expansion, en taille et en nombre d’habitants jusqu'à la construction du canal de Panama en 1919 qui dévie le transport des marchandises vers le sud. La crise économique de 1929 n’a pas épargné la ville qui n’a pas connu de réelle croissance par la suite. Aujourd’hui, Winnipeg figure parmi les trois premières villes canadiennes en légère croissance économique avec un taux de criminalité très élevé et elle reste une des villes les moins chères à habiter. 1919 est aussi l’année d’une grande grève générale. Pendant plus d’un mois presque toute la population de Winnipeg est mobilisée et cette grève est considérée comme la plus importante dans l’histoire du Canada. L’événement pose les fondations du mouvement ouvrier nord-américain au 20ème siècle, un mouvement de soutien et d’organisation collectif. (Il faut attendre encore 30 ans avant que les travailleurs canadiens n'obtiennent la reconnaissance syndicale et la négociation collective). L’arrivée des Européens change aussi le « visage de la ville ». De nombreux migrants s’y installent : ukrainiens, russes, islandais (dont les Gimli qui proclament un État indépendant qui dura jusqu’en 1881), mennonites, italiens, grecs, polonais, chinois se rencontrent à Winnipeg. Les mariages ième interraciaux à partir du 19 siècle donnent des enfants Métis, on y parle plus de cent langues et dès 1885 Louis Riel, fondateur de la province de Manitoba et grand activiste politique, défend les droits, le territoire et la culture des Métis. Winnipeg est bâtie sur une plaine inondable et a connu dans son histoire des crues dévastatrices particulièrement en 1950 et 1997. Toute la province de Manitoba jouit d’un climat très rude où la température en hiver peut atteindre -30 ° et en été +30°. Avec des maisons essentiellement construites en bois et de l’eau gelant dans les lances à incendie, il était bien difficile de lutter contre le feu en hiver jusqu’au 20ième siècle. Eau boueuse? Loin d’être englués par un tel nom, les Winnipegois ont l’esprit créatif, un esprit formé (comme cela a été suggéré par Marshall McLuhan, philosophe et théoricien de la communication) par le lien entre la géographie, l’environnement et la production culturelle. La ville se dote progressivement d’institutions pour la danse, la musique, le théâtre et des structures associatives. Le centre d’art contemporain Plug In, coproducteur de l’exposition, a ainsi été crée par des artistes au début des années 1970. A cette époque, les artistes avaient le sentiment d’habiter une ville n’ayant aucun attrait particulier ; la ville est plate, il fait très froide en hiver, elle est ennuyeuse et isolée ! Winnipeg semble insipide comparée à l’éclat des villes américaines. C’est pourquoi certains Winnipegois ont investi les arts comme moyen de lutter collectivement contre l’ennui et comme marque distinctive de leur ville. Animés par un esprit de collaboration, de résistance (aux éléments naturels comme le grand froid et aux événements locales), de conscience sociale, de radicalité et de subversion, ils ont créé de toutes pièces leur propre mythe autour de Winnipeg dont l’écho est parvenu jusqu’en France. My Winnipeg est une grande exposition où vous pouvez découvrir la diversité des médiums employés par ces artistes (photos, sculptures, peintures, films...). C’est aussi une exposition qui tente de cerner Winnipeg comme un espace spécifique de création. Winnipeg est une ville qui a son histoire, sa géographie, son humour, ses politiques, ses mythes et où existent des scènes artistiques d’une effervescence exceptionnelle, qui gagnent à être connues. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 4 Parcours de l’exposition Afin de présenter l’exposition, construite à la manière d’un ouvrage collectif, en une série de chapitres commandés aux artistes et commissaires, en voici quelques-uns qui regroupent des thématiques récurrentes. Chapitre 1 : Histoire L’histoire, narrations, mythes et fantômes Le visiteur est accueilli par le dessin à l’encre d’un amérindien allongé sur une carte ancienne de Paris. D’origine Anishnabe, Robert Houle s’est intéressé à une rencontre culturelle insolite : la découverte de Paris en 1845 par une troupe d’indiens ojibwa quand un paysagiste américain les avait fait venir pour réaliser des «tableaux vivants» en complément de la présentation de ses peintures. Houle imagine l’étonnement de ces hommes et femmes qui finirent par se produire devant la cour du roi Louis-Philippe… ! L’exposition se poursuit sur des vues de Winnipeg prises par le réalisateur Noam Gonick pour son film Stryker (2007). Tourné à Winnipeg, le film raconte l’histoire d’un autre jeune amérindien qui fuit sa réserve natale de Brokenhead et doit se confronter à la criminalité locale. Déployées en une ligne qui court le long de la galerie du MIAM, ces photos s’apparentent à un long travelling non idéalisé et bien réel à travers la ville de Winnipeg. Une vision panoramique mène le visiteur au projet de Sigrid Dahl qui dessine un portrait de la ville intitulé There’s no place like home où se mêlent histoire, géographie, climatologie, sociologie et est composé de photographies, cartes postales, objets trouvés. Les œuvres de Shary Boyle qu’il s’agisse de petites sculptures en porcelaine, peintures, dessins, performances font une large place à la figure féminine autour de laquelle elle imagine des narrations aux accents tantôt mythologiques, tantôt surréalistes, tantôt érotiques. Sarah Anne Johnson a fait d’un drame familial le sujet de son projet House on Fire. La maison de poupée, des petites sculptures de bronze, des photos de famille lui permettent d’évoquer un événement qui s’est déroulé dans les années 1950-60, avant qu’elle soit née, mais qui a marqué son enfance. Sa grand-mère a servi de cobaye, à son insu, pour des expériences financées par la CIA sur les méthodes de contrôle et de « lavage » de cerveau qui l’ont laissée psychotique et sujette à des hallucinations. Johnson tente de donner une forme plastique à ce qu’elle imagine être les souffrances psychiques et les troubles vécus par sa grand-mère. Hauntings (2010) par Guy Maddin sont onze courts-métrages en noir et blanc qui « revisitent » l’histoire du cinéma. Un médium selon lui hanté et nourri de projections, où les lieux et les événements n’ont pas de réalité tangible. Guy Maddin ici redonne vie à des films perdus dont il a retrouvé la trace (des films, par exemple, de Fritz Lang, Hollis Frampton, Kenji Mizoguchi, Josef von Sternberg…) En les retranscrivant et en les rejouant, il sort des limbes ces films qui hantent depuis leur création l’histoire du cinéma. A l’étage, l’installation de Kent Monkman nous immerge dans un autre espace, celui d’un intérieur bourgeois de l’Europe du 19ième siècle et dans une autre histoire, celle de la colonisation au Canada fondée sur l’oppression identitaire et sexuelle. L’ancien et le nouveau monde, la nature et la culture se télescopent dans cet intérieur cossu, hanté par les animaux et les sons des prairies canadiennes. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 5 Parcours de l’exposition Chapitre 2 : Paysages Intérieurs et extérieurs Le paysage est l’une des grandes thématiques qui traversent l’exposition. Depuis les premières peintures de paysage du « Group of Seven », qui rassemblait dans les années 1920 les pionniers d’un nouvel art canadien, ce genre n’a eu de cesse de se renouveler à Winnipeg. Dans les années 1970, le « Indian Group of Seven » (Professional Native Indian Artists Inc) défendait les cultures et traditions amérindiennes qui nourrissaient leur art et cherchaient à leur donner une visibilité au sein de l’art contemporain. Caractérisée par des couleurs vives et des images stylisées, leur œuvre peint et dessiné interprète visuellement les éléments fondamentaux de la culture autochtone et notamment son rapport à la nature où paysages, humains et animaux sont souvent reliés par des « lignes d’énergie ». Les œuvres présentées ici sont des éditions, les artistes utilisant volontairement ce médium pour diffuser leurs œuvres au plus large public. L’artiste Diana Thorneycroft s’est réappropriée les paysages du « Group of Seven » et a crée des dioramas ayant pour toile de fond les peintures du groupe, soulignant les relations qui s‘opèrent entre paysage canadien et identité nationale. Dans la série intitulée «Group of Seven Awkward Moments », de petites figurines en plastique et des jouets sont mis en scène sur fond de paysages iconiques de ces paysagistes. Les saynètes, dont elle s’est inspirée, sont ancrées dans l’imaginaire national canadien. La grande toile Native Fires de Wanda Koop représente un vaste paysage nocturne qui incite à une méditation sur la chronologie de la civilisation nord-américaine: les feux des indiens autochtones («natives» en anglais), premiers habitants de Winnipeg, continuent de briller sur les bords de la Rivière Rouge ; les deux foyers qui illuminent le paysage prennent la forme de larmes, se détachant sur l’arrière-plan des symboles du pouvoir religieux (clocher), politique (coupole) et économique (gratte-ciel). Les artistes Simon Hughes, Eleonor Bond, KC Adams, Bob Kovitz, Shawna Dempsey & Lori Milan, Aganetha Dyck et Daniel Barrow nous livrent d’autres regards sur le paysage et sur sa représentation de l’homme à l’objet dans la nature, du paysage intérieur et intime aux profondes perspectives du Nord du Canada ou de Winnipeg. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 6 Parcours de l’exposition Chapitre 3 : Collectifs et individualités Le collectif Royal Art Lodge (1996-2008) était constitué de six jeunes artistes : Michael Dumontier, Marcel Dzama, Neil Farber, Drue Langlois, Jonathan Pylypchuk et Adrian Williams. Tout en menant une pratique artistique individuelle, le groupe se retrouvait pour dessiner ensemble ou juste pour discuter. Les œuvres sont en général des collages ou des dessins de petite dimension, exécutés assez rapidement, dans un style volontairement naïf ou enfantin, souvent accompagnés de textes qui vont du comique à l’absurde. Ils sont toujours l’œuvre de plusieurs membres qui réagissent l’un après l’autre au dessin du précédent et ne sont jamais signés (mais datés à la main ou au tampon). Leur œuvre est aussi composé de vidéos, de sculptures, de marionnettes, de costumes. Leur imagerie de personnages hybrides est inspirée par la BD, la science fiction, la télévision, le cinéma noir ou d’horreur, l’univers dans lequel ont baigné les artistes pendant leur enfance. Les dessins de Marcel Dzama sont reconnaissables à leur palette brune (à base de la boisson gazeuse, Root beer) et à leurs personnages hybrides. Une petite salle de projection a été aménagée pour la présentation d’un de ses films. The Lotus Eaters (phonétiquement : The Odyssey !) raconte l’histoire d’un homme (joué par le père de l’artiste) hanté par son passé et par sa création. Adrian Williams travaille essentiellement avec des matériaux de récupération, notamment des couvertures et intérieurs de livres anciens et Jon Pylypchuk affectionne les matériaux de récupération et réalise des œuvres dont l’esthétique flirte parfois avec celle de l’art brut. Des créatures anthropomorphes en fourrure synthétique et bouts de tissus y sont souvent dans des situations dont le sens nous échappe, mais qui semblent toujours critiques, voire désespérées. Les titres fonctionnent comme les bulles d’une bande dessinée et nous éclairent sur les situations de désillusion, d’anxiété, de menace que vivent ses personnages. On peut diviser les œuvres de Neil Farber en deux catégories. Certaines sont habitées de personnages un peu enfantins, mi-hommes, mi-animaux, comme dans New Fosston, où l’artiste imagine la fondation d’une nouvelle ville. D’autres œuvres grouillent littéralement d’individus tous identiques et à l’allure un peu démodée dont la répétition fait motif, comme dans Little Town of Georgia Street. Les collages, dessins, installations et sculptures de Michael Dumontier se caractérisent par leur économie de moyens, leur élégance, leurs petits formats et sont rarement narratives. Des éléments prélevés dans le quotidien (allumettes, crayons, boutons, etc.) y deviennent des signes graphiques d’une grande force. Collage Party de Paul Butler : Artiste de Winnipeg et galeriste itinérant, Paul Butler organise depuis plus d’une dizaine d’années des Collage Parties, invitant le temps d’une exposition artistes et visiteurs à réaliser des collages à partir de publications tirées des médias de masses. Pour l’exposition My Winnipeg, Paul Butler a collaboré avec le designer Craig Alun Smith pour concevoir dans le hall du MIAM, une large table de travail sur laquelle les participants de la Collage Party pourront réaliser et accrocher leurs travaux, la transformant jour après jour en une œuvre collective. Dans le hall d’accueil du MIAM, sous la forme d’une bibliothèque mobile l’intégralité des numéros de la revue trimestrielle Border Crossings est mise à disposition des visiteurs. Cette revue Winnipegoise, depuis sa création en 1985, rend compte de l’activité internationale de l’art contemporain. Richement illustrée et s’intéressant indifféremment aux artistes du Manitoba comme du monde entier, la revue dirigée par Meeka Walsh a acquis une solide réputation. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 7 Liste des artistes 70 artistes 250 œuvres à découvrir ED ACKERMAN, KC ADAMS, SHARON ALWARD, C. GRAHAM ASMUNDSON, LOUIS BAKÓ, DANIEL BARROW, JACKSON BEARDY, H. ERIC BERGMAN, ELEANOR BOND, SHARY BOYLE, JOANNE BRISTOL, AA BRONSON, PAUL BUTLER, SHAWNA DEMPSEY / LORRI MILLAN, DAN DONALDSON, MICHAEL DUMONTIER, AGANETHA DYCK, MARCEL DZAMA, WILLIAM EAKIN, CLIFF EYLAND, IVAN EYRE, ERICA EYRES, NEIL FARBER, ROSALIE FAVELL, CHRISTINE FELLOWS, KAREL FUNK, JEFF FUNNELL, TIM GARDNER, GENERAL IDEA, LARRY GLAWSON, NOAM GONICK, GILLES HÉBERT, ROBERT HOULE, SIMON HUGHES, IMAGETAKER, ALEX JANVIER, SARAH ANNE JOHNSON, KRISJANIS KAKTINS-GORSLINE, WANDA KOOP, JAKE KOSCIUK, ROB KOVITZ, GUY MADDIN, KAVAVAOW MANNOMEE, BONNIE MARIN, DOUG MELNYK, BERNIE MILLER, KENT MONKMAN, SHAUNMORIN / THE SLOMOTION, DARRYL NEPINAK, DAPHNE ODJIG, ROBERT PASTERNAK, LINDA PEARCE, HOPE PETERSON, ALEX PORUCHNYK & VERN HUME, DON PROCH, JON PYLYPCHUK, CARL RAY, PAUL ROBLES, MÉLANIE ROCAN, ROYAL ART LODGE, COLLEEN SIMARD, CRAIG ALUN SMITH, KEVIN B. C. STAFFORD, DIANA THORNEYCROFT ANDREW VALKO, JORDAN VAN SEWELL, ANDREW WALL, ESTHER WARKOV, GORD WILDING, ADRIAN WILLIAMS, RICHARD WILLIAMS, SHARRON ZENITH CORNE. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 8 Visuels de l’exposition Winnipeg, Automne ©Travel Manitoba Royal art Lodge, Winnipeg, 1997 Wanda Koop, Native Fires, 1996 Diana Thorneycroft, Early Snow with Bob and Doug, 2005 H. Eric Bergman, The East Kildonan Roadn 1932 Sarah Anne Johnson, House of fire, 2009 Kent Monkman, The Collapsing of Time and Space in an Ever-expanding Universe, 2011 La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 9 Liens avec les scolaires - Pistes pédagogiques Les visites et ateliers de la Petite Epicerie Avant la visite : Rappeler la signification de l’acronyme MIAM : Musée International des Arts Modestes. Arts modestes : un art d’une certaine simplicité, d’une naïveté revendiquée et de l'humour, surtout issu d’un pur plaisir des artistes à créer de façon indépendante et en toute liberté. Certains artistes modestes utilisent des objets du quotidien, tout objet populaire ou récupéré de nos sociétés de consommation. Le MIAM a aussi comme vocation la volonté et l’engagement de montrer des artistes contemporains qui s’inspirent du monde « modeste » et qui possèdent une force peu commune qui sort des sentiers battus de l’art d’aujourd’hui. Rappeler les fonctions du musée « Établissement où est conservée, exposée une collection d'œuvres d'art, d'objets d'intérêt historique, scientifique ou technique » : Le Petit Larousse Rappeler le vocabulaire du musée Collection : « ensemble d'objets choisis et conservés pour leur beauté, leur rareté, leur intérêt ou leur prix » : Le Petit Larousse Collection permanente : les vitrines de l’art modeste de Bernard Belluc Exposition temporaire : « My Winnipeg » Winnipeg est la capitale de Manitoba, Canada. Le titre se réfère au film de Guy Maddin « Winnipeg mon amour ». Cartel : étiquette d’information sur l’artiste et l’oeuvre Cimaise : mur temporaire dans le musée Muséographie : la présentation, mise en scène et installation des œuvres dans le musée Pendant la Visite Afin de donner des clefs au public scolaire pour qu’il apprenne à regarder, analyser et commencer à remplir ses propres valises culturelles, la première visite guidée encourage les élèves à repérer le support, la matière, les outils, la couleur voire la lumière, le cadrage, l'espace et la structure ainsi que les gestes de l’artiste (construire, assembler, répéter, symboliser, cacher…) et les moyens plastiques utilisés (peinture, collage découpage, sculpture, modelage, objet…). Ces premiers repérages peuvent étonner car, par exemple, le support n’est pas nécessairement de la toile, la matière n’est pas forcement du bronze… On dépasse parfois la notion du classement des œuvres par genre, par époque ou par école. Les expositions mettent en avant des créations marginales souvent dépréciées ou les œuvres d’artistes peu connus en France. On donne aux élèves les clefs traditionnelles pour apprendre et donner sens aux œuvres mais on leur donne également ces clefs pour ouvrir les portes d’un musée où se trouvent les créations Winnipegoises qui posent et répondent à des questions parfois très différentes : • • • on interroge le support : o est-ce du bois ? du grillage ? du carton ? pourquoi/comment l’utilise-t-on ? on s'attache à rechercher la composition : o symétrique, géométrique, répétition … on s'intéresse à la couleur : o la matière picturale et sa qualité (peinture pour murs, gouaches, feutres, boisson gazeuse…) o la couleur (laquelle domine ? y a-t-il des jeux de contrastes ? quelle « palette de couleurs » a été utilisée ? comment a-t-elle été appliquée ? La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 10 Liens avec les scolaires - Pistes pédagogiques • • • • • • • • • on parle de l'espace : o espace réduit, perspective, profondeur, … et « le manque de » ou «l’absence» on décrit le tableau/ dessin/ collage : o dans quel lieu/pays sommes-nous ? à quel moment ? peut-on le savoir, où sont les éléments qui nous sont étrangers ? s'agit-il d'une scène d'intérieur, d'extérieur ? o comment sont traités les personnages ? y en a-t-il un qui domine ? o les figures sont-elles symboliques ou bien réelles ? o les corps sont-ils habillés, statiques, en mouvement ? Peut-on aborder la notion des genres : o historique, et quelle histoire ? mythologique, et de quel pays ? imaginaire (la folie ?), paysage, portrait, nature morte… Si on parle de la sculpture o S’agit-il d’un objet ou plusieurs? Comment a-t-elle été fabriquée ? S’agit-il d’un assemblage, d’une collection, une construction, a-t-elle été taillée, modelée… ? o S’agit-il d’une installation ou d’une œuvre in situ ? Y- a- t- il du mobilier, des objets quotidiens, une ambiance sonore ou lumineuse particulière ? o Est-ce un élément de décoration, d’architecture, servait-il à quelque chose ? Si on parle de la photographie ou du film o Est -ce un documentaire ou une fiction ? o Est-ce en noir et blanc ou en couleur, une vidéo ou en super 8, et pourquoi ces choix ? o Est-ce un portrait, paysage, nature morte, un collage avec ou sans textes... ? L’artiste revendique quelque chose en particulier… ? Évoquer l’ « histoire » de l'œuvre, de son titre, les références aux autres œuvres dans l’histoire et l’appropriation d’images Placer l'œuvre dans le parcours de l’artiste et l’artiste dans une culture/géographie Évoquer l’idée et l’engagement des artistes travaillant en collectivité Évoquer et raconter la vie de ce créateur/ artiste Pour les plus petits (maternelles et primaires) Le niveau : repérer, ressentir, observer, comparer, définir, construire du sens, créer, explorer. Pour les élèves en cycles 1 et 2, on prévoit une valise, le caddie, dans lequel se trouvent des matériaux et objets qu’ils peuvent toucher, peser, frapper et qui remplacent le toucher interdit des œuvres même. La rencontre tactile avec ces matériaux est une des premières étapes avant qu’ils passent à la création. Pour les élèves en cycle 1, 2 et 3, apprendre à se déplacer dans un musée (entre et devant les œuvres), prendre son temps pour regarder, écouter et se rendre compte qu’il y a des œuvres qui sollicitent une attention particulière et verbaliser/attribuer des mots face aux œuvres dans le musée sont aussi les premiers objectifs de la visite dans le musée. Les domaines d'apprentissage, par exemple, « langage au cœur des apprentissages », « découvrir le monde », « agir et s'exprimer avec son corps » et « vivre ensemble » se trouvent largement exprimés au cœur de l’expérience dans le musée et les pratiques artistiques engagées dans l’atelier. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 11 Liens avec les scolaires - Pistes pédagogiques Collèges et lycées Le niveau : observer, analyser, confronter, se questionner, interpréter, créer, tisser des liens avec le contexte contemporain Pour les élèves en collège ou lycée, la visite du musée est un grand moment de découverte et d’observation ; c’est surtout un temps privilégié pour analyser les principales formes d'images. L'analyse des œuvres (techniques, couleurs, composition, structure, formes…) donne à chaque élève un vocabulaire croissant pour qu’il puisse comprendre (lire) et décrire (narrer) une œuvre. L’analyse formelle des œuvres permet aussi aux élèves d’utiliser des techniques plastiques dans leurs propres créations (et comprendre pourquoi et avec quelle intention). Une connaissance de l'artiste, le contexte social, historique, géographique enrichissent cette analyse et établissent pour chaque élève une identité (un pays, un temps) de l’artiste afin de pouvoir le situer en relation avec d’autres artistes dans le monde. Une exposition est un événement qui révèle des créations, les situe dans un contexte de musée avec certaines thématiques, mais on cherche aussi à faire comprendre aux élèves que les œuvres peuvent exister ailleurs et que leur lecture pourrait être « autre ». L’atelier de la Petite Epicerie pour tous les âges Dans le musée même et dans la salle pédagogique de La Petite Epicerie, des ateliers d’expérimentation et de création sont proposés aux élèves de tous âges. Les travaux réalisés sont toujours en relation avec une (ou des) œuvre(s), un thème ou une idée abordées dans l’exposition actuelle et/ou une technique artistique. La durée d’une visite et d’un atelier, en fonction des classes, est de 2 heures maximum. Nous pouvons aussi élaborer des projets artistiques spécifiques avec un enseignant ou professeur sur un temps de travail plus étendu au MIAM et/ou dans les établissements scolaires. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 12 Liens avec les scolaires - Pistes pédagogiques Les thématiques / pistes de travail Histoire(s) Qu’elles soient fictives, vraies, rêvées, imaginées, la narration d’une histoire figure dans les œuvres de beaucoup de ces artistes. Références dans l’exposition: Guy Maddin, Noam Gonick, Sigrid Dahl, Shary Boyle, Sarah Ann Johnson, Kent Monkman, Robert Houle Références : Christian Boltanski, Sophie Calle, Cindy Sherman, Glen Baxter, Louise Bourgeois… Quelques pistes de travail : - Faire son photoreportage d’un événement local, créer une page de journal. - Illustrer et représenter le déroulement d’une histoire en BD ou en série de photos et d’objets. Créer ses protagonistes (de leurs habits aux habitudes), le « story board » et l’environnement pour son histoire. -Enregistrer les voix qui racontent une histoire (parents, amis…) et les utiliser comme bande sonore dans une création. Expérimenter avec la transmission d’information (le « téléphone arabe ») et utiliser aussi les transformations de l’histoire, le détournement et le non-sens. - Créer des dioramas, petits théâtres avec personnages qui « jouent ». Evoquer un titre, élaborer une histoire, faire de courts films d’animation. - Créer un scénario à plusieurs, le jouer et le filmer ! Paysage Qu’elle soit représentée, évoquée, détournée avec humour, la ville de Winnipeg (et ses maisons, alentours et la vie des gens) figure en premier ou arrière plan dans plusieurs œuvres. Références dans l’exposition: Indian Group of Seven, Wanda Koop, Diana Thorneycroft, Simon Hughes, Eleonor Bond, KC Adams, Bob Kovitz, Shawna Dempsey & Lori Milan, Aganetha Dyck, Sigrid Dahl, Daniel Barrow Références: Group of Seven Canadien (Franklin Carmichael, Lawren Harris, A.Y. Jackson…), peinture romantique du XIXe siècle, les Surréalistes, Ansel Adams, Anselm Kiefer, Land Art, Julian Opie, Bernd et Hilla Becher… Quelques pistes de travail : -Faire le portrait d’une ville ou d’un paysage avec des collections d’images (photos, cartes postales, tickets de bus…) et d’objets qui on été prélevés ou trouvés (feuilles, déchets…) ou fabriqués. Trouver des façons diverses de le présenter : par exemple en cabinet de curiosités, en sorte de « travelling », dans un objet (Marcel Duchamp invente en 1936-1941 La Boîte-en-Valise et Robert Filliou imagine en 1961, lui aussi, un musée portatif qu'il présente dans son chapeau) - Créer des paysages, vrais ou imaginés, d’après photos ou reproductions de tableaux en collage. Ajouter du dessin, des textes. - Créer des dioramas, petits théâtres, avec paysage ou vue de ville en arrière plan et figurines en volume au premier. Evoquer un titre, une histoire, choisir de montrer le moment « clef » ou pas. - Inventer un paysage où se trouvent des objets ou constructions qui lui sont étrangers et incongrus (un phare dans la forêt, un chapeau sur une montagne…) Expérimenter avec l’échelle, les proportions, les couleurs… La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 13 Liens avec les scolaires - Pistes pédagogiques - Faire des photos de paysages, un quartier d’une ville, avec des prises de vues peu ordinaires (vues du sol, vues d’un étage…) Chercher à les rendre abstrait, mystérieux… Collectifs d’artistes Par le plaisir, la curiosité artistique, affinités personnelles ou politiques, beaucoup d’artistes travaillent ensemble ou ont établi d’étroits liens entre leurs productions, leurs œuvres et le public. Références dans l’exposition : Royal Art Lodge, General Idea, Shawna Dempsey & Lori Milan, Paul Butler Références : Manifeste d’artistes (surréalistes, le mouvement Dada, suprématisme…), Support/ Surface, Gilbert et George, Frédéric Magazine… Quelques pistes de travail : - Jeu du cadavre exquis - Créer un magazine, une revue d’images et textes réalisés par la classe - Ecrire un manifeste artistique et ludique et appliquer ses règles ! - Imaginer et créer une œuvre qui nécessite la participation du spectateur Le collage et l’assemblage Dans un grand nombre d’œuvres, nous retrouvons les techniques de collage et d’assemblage inventées par Picasso et Braque pendant les périodes du Cubisme Analytique (élimination de la perspective, réduction des objets aux formes géométriques) et Synthétique (la déconstruction et reconstruction des objets). Au départ, une étude de forme et de couleur, le collage est aussi utilisé comme moyen de s’approprier des images et des mots et de détourner leur sens. La pratique de l’assemblage dès 1912 avec les constructions cubistes de Picasso est poursuivie par des artistes surréalistes, les artistes américains des années 1950-60 et encore par des artistes d’aujourd’hui. Références dans l’exposition : Paul Butler, Rob Kovitz, Guy Maddin, Kent Monkman Références: Cubisme, Dadaïsme (Kurt Schwitters,Marcel Duchamp), Kasimir Malevitch, John Heartfield, Max Ernst, Raoul Haussman, Joseph Cornell, Robert Rauschenberg, Richard Hamilton, Raymond Hains, Bertrand Lavier, Barbara Kruger, Tony Cragg… Quelques pistes de travail : - Collages et assemblages en volume, par exemple, par matériaux/par affinité (que du plastique, que du bois, par couleur…) et par leurs différences (expérimenter avec le poids, le dur, le mou, la transparence, l’élasticité...) - Collages en papiers de textures, poids et couleurs différents, - Expérimenter avec l’épaisseur et les couches de papier. Couper, coller, déchirer ! - Jouer avec des lettres et des mots. Les mots écrits peuvent constituer les lignes, les formes et couleurs d’un dessin (référence au Lettrisme et Isodore Isou). Expérimenter avec les typographies, tailles et couleurs diverses des lettres pour faire un collage des mots (un poème, une lettre anonyme, une affiche …ou de courts écrits « non-sens »). La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 14 LOR Les matériaux : un lieu ressource LOR Le Lieu des Objets à Ravir (LOR) de l’école municipale des Beaux-arts de Sète réunit des matériaux et des rebuts propres provenant d’usines ou d’entreprises artisanales et industrielles. Situé dans l’ancienne maison du concierge à l’entrée du jardin de l’école, il réunit : papiers à dessin, papiers de soie, papiers colorés autocollants, bobines de fil colorés, boîtes en tous genres et de toutes couleurs, fils de silicone, sachets plastiques, prothèses en silicone, éponges d’enfants pour ardoise, sachets argentés à gonfler…. Cette tentative inventaire loufoque mais réel, montre la diversité des matériaux collectés grâce aux entreprises et à leur personnel. Ils sont stockés dans ce lieu qui devient ainsi un « magasin gratuit » pour tous les usagers de l’école des Beaux-arts (enfants, adultes, étudiants, enseignants) mais qui est destiné à s’ouvrir à tous ceux, pédagogues, enseignants, animateurs, artistes, qui souhaitent utiliser ces matériaux. En échange, l’école et les entreprises demandent que ces utilisateurs leur envoient des images de ce que sont ces matériaux devenus. Sylvette Ardoino, enseignante à l’école des Beaux-arts où elle travaille avec les enfants et les adolescents lors de cours hebdomadaires ou de stages, est à l’initiative et en charge de ce projet. La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 15 Informations pratiques Les visites accompagnées de la petite épicerie Les groupes sont accueillis sur réservation uniquement. Les groupes ayant un effectif supérieur à 30 personnes sont obligatoirement divisés en deux. Que les visites soient libres ou avec un médiateur, le professeur est toujours responsable de sa classe et portera une grande attention aux règles de comportement dans le MIAM (respect des œuvres, du lieu, du public et du personnel). Les ateliers de la petite épicerie Les ateliers de pratiques artistiques sont réalisés par Vanessa Notley, enseignante de l’Ecole des Beaux-arts dans un état d’esprit proche de celui du MIAM et par des approches spécifiques liées aux expositions temporaires. Trois formules ont été imaginées et peuvent s’adapter en fonction de la demande. « La formule d’aval » La petite épicerie propose de recevoir les enfants et les adolescents pour une visite dont le temps sera adapté à l’âge des enfants puis un atelier de pratique artistique lié à l’exposition dans la salle pédagogique du MIAM. L’enseignant recevra avant la visite un dossier pédagogique pour la préparer et des matériaux après l’atelier pour le poursuivre. « La formule d’amont » Il nous semble aussi important que les enseignants et les enfants puissent préparer une exposition à venir dont ils deviendront ainsi les acteurs et qu’ils auront encore plus d’impatience à découvrir.. La petite épicerie fera pour la préparation de chaque exposition des ateliers qui seront proposés aux enseignants qui pourront soit venir au MIAM soit recevoir la petite épicerie dans leur établissement. Ensuite une visite de l’exposition aura lieu. « La formule spéciale » La petite épicerie est prête aussi à participer ou à monter avec les enseignants des projets d’école liés aux problématiques de l’Art modeste ou celles spécifiques des expositions, pour créer des liens plus approfondis et sur le long terme. L’accueil des classes et des groupes se fera sur rendez-vous. Les droits d’entrée: Visites libres ou accompagnées Groupes scolaires : 25 € la classe Gratuit pour les scolaires sétois Les contacts [email protected] Visites guidées groupes : Vanessa Sans-Boëdot Ateliers pédagogiques : Vanessa Notley et Sylvette Ardoino MIAM 23, Quai Maréchal de Lattre de Tassigny 34200 Sète Tél. 04 99 04 76 44 Fax 04 67 18 64 01 Site : www.miam.org Ouverture : er Du 1 avril au 30 septembre : ouvert tous les jours de 9h30 à 19h00 sans interruption er Du 1 octobre au 31 mars: ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h sauf lundis er er er Fermeture le 1 /01, 1 /05, 1 /11, 25/12 La petite épicerie du MIAM – dossier pédagogique « My Winnipeg » - octobre 2011 16