DES ENFANTS À CROQUER D`après Modeste proposition et autres

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DES ENFANTS À CROQUER D`après Modeste proposition et autres
DES ENFANTS À CROQUER
D’après Modeste proposition et autres écrits de Jonathan Swift
Opéra d’Etienne ROCHE et Claude TABET
Création Mai 2015
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DES ENFANTS À CROQUER- LES INGRÉDIENTS
Opéra – comédie musicale
pour Voix d’enfants, Chanteurs solistes, Comédiens et Figurants
Commande d’Etat
Musique : Etienne ROCHE
Livret : Claude TABET
Mise en scène : Mike GUERMYET Charlotte NESSI
Scénographie, lumières : Gérard CHAMPLON
Chanteurs solistes :
Fernand Bernardi, Richard Bousquet, Maja Pavlovska, Laura Tejeda Martin
Comédiens :
Christian Pageault, Eric Wolfer
Chœur d’enfants issus des chœurs de la Compagnie
5 figurants
Un chœur d’enfants participatif dans la salle qui réagit, qui questionne et peut aussi reprendre les
morceaux- refrains.
Ce qui implique la mise en place d'ateliers chœurs dans les écoles en associant le travail vocal à une
découverte de l'œuvre de Swift (Modeste proposition mais aussi Le voyage de Gulliver).
Ce chœur participatif peut également être proposé aux spectateurs.
Mise en place de 3 ateliers en amont de la représentation
Orchestre de 9 musiciens :
Christine Massetti - violon 1 / Anna Schott - violon 2 / Vimala Sitthisack - violon, alto
Bohdana Horecka Aubrun - violoncelle / Carjez Gerretsen - clarinette
Patrick Rudant - flûtes / Jean-Paul Autin - banjo, guitare, sax, bois
Nathanael Malnoury – contrebasse / Enguerrand Ecarnot - percussions, marimba, claviers
Durée : 75 minutes
Création en mai 2015
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Du côté de chez SWIFT
On connaît Jonathan Swift (1667-1745) comme l’auteur des Voyages de Gulliver. On connaît moins
en revanche le féroce pamphlétaire d’un humour et d’une radicalité que les situationnistes n’auraient pas
reniés. Puisque chacun doit contribuer à la richesse commune, il pousse la logique à son terme : les pauvres
et leurs enfants doivent être réinsérés dans le cycle économique ; la mendicité doit être rationalisée. Quitte
à ce que cela soit de la plus folle manière.
Jonathan Swift écrira plusieurs essais à l’humour noir et décapant, redoutable antidote à toute langue de
bois dont :
MODESTE PROPOSITION POUR EMPÊCHER LES ENFANTS DES PAUVRES
D’ÊTRE À LA CHARGE DE LEURS PARENTS OU DE LEUR PAYS ET POUR LES RENDRE UTILES AU PUBLIC
est un pamphlet publié anonymement par Jonathan Swift en 1729.
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« Voilà quelques réflexions sur l’un des plus anciens exercices humains : le processus par lequel, au fil des
années, et même au cours des siècles, nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au
sujet des pauvres. Pauvres et riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de
manière périlleuse…Les problèmes résultant de cette coexistence, et particulièrement celui de la justification
de la bonne fortune de quelques-uns face à la mauvaise fortune des autres, sont une préoccupation
intellectuelle de tous les temps. Ils continuent de l’être aujourd’hui. »
John Kenneth GALBRAITH
L’art d’ignorer les pauvres
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SYNOPSIS
Trois hommes, des notables, voyagent en train à travers un pays ravagé par la crise. Quand ils
arrivent en ville, assaillis par une horde d’enfants mendiants et voleurs, les trois hommes sont bien résolus à
trouver le moyen de sortir la ville et, par extension, le pays de la situation dramatique où il se trouve.
Coup de projecteur sur un des petits voleurs de la gare que nous suivons jusque dans la masure qui abrite sa
famille nombreuse, trop nombreuse pour que les parents la nourrisse à sa faim. Le père travaille à l’usine de
pâté de la ville et la mère est serveuse au pub local, entre deux accouchements. Leurs trop maigres salaires
les contraignent à s’endetter et leurs dettes impayées attirent les huissiers.
Ces mêmes huissiers qui festoient avant d’aller saisir, dans le pub où déjeunent les trois voyageurs du début.
Ceux-ci ont cogité, cogité, cogité et la lumière, pensent-ils, a jailli. Ils savent comment sauver le pays. Mais le
bruit alentour ne nous permet pas d’entendre leur plan.
A la suite des huissiers nous retournons à la maison des pauvres où les hommes de loi dressent l’inventaire
de ce qu’ils vont pouvoir emporter.
Les enfants sont affolés et leur mère envoie l’un de ses fils chercher le père à l’usine.
Cela nous donne l’occasion de découvrir le lieu où l’ouvrier met les bocaux dans des cartons qui filent vers
une autre salle où on prépare les colis pour les acheminer vers les lieux de vente.
Quand le père et son fils regagnent leur domicile, il n’y reste plus rien Seul un vieux téléviseur qui annonce
l’ouverture d’une fête foraine dont l’entrée est gratuite pour tous les enfants et leurs parents.
Puisque c’est gratuit, allons-y ! Les occasions de s’amuser sont tellement rares. Sur ces paroles pleines de
bon sens, la famille prend gaiement le chemin de la fête foraine.
Là, les enfants ravis s’extasient. Des barbes à papas, des pommes d’amour au bout de leur bâton, des tirs à la
carabine et surtout, surtout le circuit en petit train. Les enfants embarquent tandis que les parents à quai
agitent des mouchoirs.
Mais le train ne reviendra pas. Voyage sans retour… les voilà pris au piège du sinistre processus industriel mis
sur pied par nos 3 notables
Comme en un long traveling, défilent des saynètes qui nous montrent le processus industriel de la
transformation d’être vivant en pâté réputé.
Cette suite de scènes fait le pendant du voyage des trois hommes.
Le petit héros prend soudain conscience du danger qui guette ses frères et lui. Il saute du train en marche et
traverse en sens inverse toute l’usine afin d’y récupérer sa fratrie.
Quand c’est chose faite ils rentrent tous à la maison où les parents étonnés et gênés les accueillent,
interrompant la cérémonie de remise de médaille, pour citoyen méritant, que le maire et ses deux acolytes
venaient leur remettre avec pompe et emphase.
Le spectacle se terminera sur un long monologue de l’enfant héros qui avec une lucidité déconcertante tente
de prouver que la vie n’est qu’au commencement de son histoire et non à sa fin désenchantée comme on
tente de leur faire croire à eux enfants, qu’il faut fuir cette tristesse gluante, cette méfiance sur le monde,
que d’immenses chantiers les attendent et dire qu’il faut être sûr que la genèse n’est pas terminée mais
qu’elle leur appartient.
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Vu par le bout de la lorgnette, J.SWIFT serait juste un conteur extravagant. Mais sans lui dénier cette
propension à l'extravagance, il suffit de se plonger dans ses écrits pour relever son art de la provocation et sa
lecture visionnaire des maux d'une société où la cruauté n'est due qu'à une seule nature: celle de l'homme
en tant qu'animal.
Il est désormais bien compréhensible que le salut de cet homme ''Swiftien'' puisse venir des enfants,
« lilliputiens », nourriture salvatrice au propre comme au figuré, David contre Goliath. L'enfant comme
métaphore de la faiblesse, de la pauvreté et d'une certaine idée de l'injustice.
Les questions que pose SWIFT au travers de ses écrits nous font osciller entre le pessimisme le plus noir
auquel seul un cynisme bien assumé semblerait pouvoir répondre, et un optimisme dû au traitement
provocateur hilarant d'une nature humaine à la cruauté inexorable que seule l'innocence supposée de
l'enfance pourrait contrecarrer.
Quoi de plus naturel dès lors, que mettre l'enfant au centre d'une mise en musique de ces élucubrations,
telle une chanson de geste dont les héros ne se contenteraient pas de lever le petit doigt mais de l'appuyer,
comme on dit, là où ça fait mal.
L'opéra en trois actes met en scène :
- Quatre chanteuses et chanteurs lyriques (soprano, alto, ténor, basse) représentant un éventail adulte de la
société irlandaise de l'époque (fin XVIIe /début XVIIIe) transposable à n'importe quelle société
contemporaine occidentale. En lien avec la proposition de J. Swift, ces quatre adultes chanteurs revêtiront
tour à tour les costumes de notable, d'ouvrier, de mendiant, de tenancière de pub, de politicien, de
bourgeoise, de mère de famille, d'abbé...
- 8 enfants chanteurs et solistes (maîtrise) véritable tête de pont d'une communauté ou le radicalisme sur la
façon de préserver les nantis ne le cède en rien à la cruauté envers les plus faibles d'entre eux, les enfants.
- Un chœur de 20 à 30 enfants, véritable « chair à chanter », appelée tout au long de la pièce à disparaître
selon les préceptes sociétaux locaux.
Construit sur le non-dit et le déni, en tant qu'attitudes incontournables pour aboutir au mensonge qui
préserve un système fondamentalement injuste, l'opéra tissera les liens évidents des écrits de J.Swift avec
une réalité contemporaine où les ressorts sociétaux liés à la peur et au profit ont résisté au temps et au
« progrès ».
Une appréhension convergente de ces écrits par Claude TABET et moi-même coloriera les textes autant que
la musique des teintes à la fois populaires de l'époque de SWIFT et modernes en relation directe avec
l'actualité de sa démarche visionnaire.
Considérant que la musique a été de tout temps, comme le théâtre, l'un des médias inaltérable de la liberté
d'expression, il me semble que l'Opéra devra retracer de manière légitime et divertissante l'immersion d'un
pamphlétaire tel que J. Swift dans le fleuve tumultueux des contradictions de l'homme.
Etienne ROCHE
Compositeur
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Des enfants à croquer s’inspire très librement d’un court texte de Jonathan Swift intitulé : Modeste
proposition concernant les enfants des classes pauvres.
A la suite de l’auteur des Voyages de Gulliver, nous exploitons jusqu’à l’absurde, jusqu’à l’ignominieux, les
résultats d’une application aveugle d’un système visant à résoudre la crise économique qui ravagea l’Irlande
du 18ème siècle, décimant des villes entières, jetant sur les routes des hordes affamées d’enfants décharnés
qu’une hypothétique obole gardait en vie un jour de plus.
Notre version, truffée d’anachronismes volontaires, se propose d’agrandir le tableau jusqu’à notre époque.
En effet, la crise économique mondiale continue de faire des victimes par milliers, au premier rang desquels
se trouvent les enfants. Il ne se passe de jour sans qu’on entende parler de la Dette abyssale, de subprimes
iniques et d’autres joyeusetés inventées dans le but d’asservir l’homme au dieu argent.
De Swift à Malthus, de Dickens à Taylor, de Huxley à Keynes, le monde persiste à « bouffer » du gamin, qu’il
se trouve sur des collines d’immondices dans les faubourgs de mégapoles, dans des mines sud-américaines
ou dans des ateliers de confection asiatiques, quand on ne l’arme pas pour qu’il tue ou qu’il soit tué.
Conservant l’humour grinçant et décapant de l’œuvre initiale, nous nous proposons de distraire par le biais
de la comédie et par celui de l’opéra et offrons au public de tout âge une interactivité avec l’œuvre.
Claude Tabet
Librettiste
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Entre satire et philosophie, l’univers du conte avec la dynamique d’une
comédie musicale.
Des scènes courtes, efficaces, souvent portées par l’image et la musique, intrusion de chorégraphies et de
fondu- enchainés, scènes de théâtre, chansons et chœurs écrits par le librettiste Claude Tabet.
Un travail d’écriture particulier qui ne cesse de faire des allers retours entre texte et musique, musique et
mise en scène, texte et image.
La présence d’un cinéaste dans le travail de mise en scène.
Un spectacle sans direction musicale comme pour s’éloigner de la forme opératique avec 9 musiciens sur
scène.
Montrer la modernité de la langue et du propos, garder des extraits du texte de Swift qui, sans passer par
un récitant, seront adaptés théâtralement.
Donner à ce texte toutes ses résonances actuelles mais garder une esthétique intemporelle, de fable, de
conte.
Cela doit être grinçant, incisif.
Le point de départ:
Une grosse bourgade du nord de l’Irlande où la famine fait rage.
Mais ce pourrait être n’importe quelle autre ville du monde, hier ou aujourd’hui.
Gros plan fait sur une famille pauvre, le père à l’usine, la mère enceinte, 4 enfants – rien à manger…
A l’orée de la ville, une affiche annonce un parc d’attraction :
WELCOME IN PARADISE, entrée gratuite !
Magique, lumineuse, colorée, chorégraphique, cette fête où les enfants se gavent de tous les bonbons du
monde.
On ne le voit pas mais les enfants disparaissent un à un et la scène se termine, tous les parents cherchant
leurs enfants.
Toute la suite de l’intrigue sera : que sont devenus ces enfants ?
Garder le suspens le plus longtemps possible.
………
Mais nous voulons aussi si cela dénonce le monde, en donnant à voir et à entendre l'incroyable modernité
du texte de Swift, finir sur une note « optimiste » qui ne fasse pas porter aux enfants toute la misère du
monde, ni le subir, dans la tonalité du texte d'Ariane Mouchkine:
… Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non
pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée
dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.
Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec
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leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les
désespère. Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse
n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient. Qu’attendons-nous ?.....
Charlotte Nessi
Metteur en scène
Note de travail – Février 2014
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Dès la première lecture de la Modeste proposition, le texte satirico-pamphlétaire de Jonathan Swift,
ce sont certains comiques britanniques, grands partisans de l'humour noir et de l'absurde, qui nous sont
apparus comme point de départ évidents en vue d'une adaptation en spectacle musical. Au début du film
des Monty Pythons Le sens de la vie, nous découvrons, par exemple, un sketch mettant en scène le
patriarche d'une famille catholique très nombreuse, annonçant à ses dizaine d'enfants qu'ils vont devoir, par
manque d'argent, être vendus à un laboratoire expérimental. Le tout en chanson et en danse dans la plus
pure tradition du musical américain. Il y a quelque chose de cet ordre dans le texte de Swift, un décalage
entre les horreurs du discours et le ton du discours lui même: dépassionné, tantôt administratif, tantôt
amical.
Un deuxième angle de travail fut naturellement celui du conte, domaine littéraire largement hanté par les
enfants disparus et les ogres affamés. Du petit poucet au joueur de flute, en passant par Hansel et Gretel, on
ne compte plus les récits condamnant d'innocents bambins à la marmite. Sauf que dans notre cas, point de
vieilles légendes ni d'histoire de monstres mais des décrets et des lois proposées par des hommes politiques
désireux d'améliorer la vie de tous en période de crise.
C'est donc à partir de ces deux pistes (le conte pour enfants et la comédie musicale, type Broadway) que
nous nous attellerons à mettre en scène ce pamphlet de Swift. Nous nous inspirerons effectivement de la
structure type du conte pour mettre en récit les idées développées dans le texte (à la base non narratif) et
c'est l'univers inventif et décalé de la comédie musicale qui guidera nos choix esthétiques et rythmiques.
Bien que le chant sera naturellement au centre de ce projet musical, une minutie particulière sera portée
aux mouvements des corps (d'abord libres et gracieux chez l'enfant pickpocket puis mécaniques et froids
chez l'enfant d'élevage).
Cela se concrétisera sur scène par des décors très modulables permettant la figuration d'une multitude de
lieux, s'enchaînant dans de furtives transitions, plongeant le spectateur dans un univers en perpétuelle
transformation, et lui donnant ainsi une sensation de mouvement ininterrompu. Le dispositif,
ponctuellement agrémenté par des projections vidéo, devra donner l'impression d'une course infernale vers
l'avant, comme si les engrenages de la machine étatique étaient inarrêtables.
Le défi sera, à travers les différents choix de mise en scène, de direction ou d'intention chez les comédiens et
les chanteurs, de tenir l'équilibre entre un thème assez violent à base de massacre d'enfants et de
cannibalisme légiféré et un ton mordant, distancié et irrévérencieux, parfois drôle. Le tout mené par la
musique à la fois populaire et exigeante d'Etienne Roche.
Parmi les spectateurs, un chœur participatif contribuera à cette impression d'immersion totale, impliquant
physiquement et moralement le public à qui Swift a adressé, voilà plus quatre siècles, sa modeste
proposition...
Mike Guermyet
Metteur en scène
Note de travail- Novembre 2014
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La composition : Etienne Roche
Ni attiré par les titres prestigieux, ni affilié à une quelconque mouvance, Etienne ROCHE se réclame
des styles qu’il a côtoyés depuis son enfance, avec la particularité de n’avoir jamais « craché dans la soupe».
Issu d’une famille protestante, il filait tous les dimanches au culte, avec l’excitation de pouvoir y chanter à
gorge déployée les cantiques accompagnant l’office. Plus tard adolescent, il accompagnera souvent les
offices à l’harmonium et autres cérémonies sur les grandes orgues de tel ou tel temple et église. Nul dessein
mystique ou liturgique dans cette démarche, mais la possibilité d’ores et déjà d’appliquer à une forme
musicale vivante, quelle qu’elle soit, des compétences harmoniques et improvisatrices déjà bien assumées.
Pourvu d’une solide formation pianistique classique, Etienne Roche aborde par la suite d’autres instruments
d’accompagnement, en l’occurrence la guitare, la mandoline et autre trombone ou contrebasse dont il fait
son instrument de prédilection.
Nourri aux accents des musiques classiques, du Folk, du Blues, du Jazz, du Gospel et plus tard du free jazz et
des musiques africaines, ce parcours l’a amené naturellement vers la composition pour des ensembles tout
aussi éclectiques que ses influences (quatuors à cordes, ensembles symphoniques, fanfares, ensembles de
musique de chambre, chœurs, etc.…).
Actuellement membre de:
Musicabrass, fanfare emblématique du grand sud est qui crée actuellement Ruemeur, spectacle sur la rue et
le son (création le 23 et 24 juillet 2010 à Chalon dans la rue), Bomonstre, quartet de trombones de l'ARFI de
Lyon, actuellement en création avec Boris Jolivet de « paysages sonores » (enregistrements en milieu
naturel), Le Grand Bal des cousins, grand orchestre de musiques arrangées et originales dédiées à la danse
(compositions et arrangements), Besace, quintet de musiques éclectiques et originales (composition et
contrebasse).
Auteur de nombreuses musiques pour orchestres amateurs (écoles de musique, fanfares, harmonies,
chorales).
A travaillé en 2009 sur le spectacle de la Compagnie Justiniana Sans Crier Gare en tant que compositeur et
chef d'orchestre mais aussi sur Bête de Scènes en 2010 et 2011 puis Quichotte en 2012.
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Le livret : Claude Tabet
Titulaire d’un diplôme de lettres et d’italien, Claude Tabet est à la fois librettiste, parolier et auteur
de nouvelles.
Il a écrit quatre livrets d’opéras : La guerre des boutons (opéra des champs – musique Philippe Servain), Les
nymphéas (fantaisie lyrique – musique de Philippe Mion), Choc (livret original – musique Philippe Mion) ainsi
que l’opéra-promenade Sans Crier Gare.
Il est l’auteur des textes de 2000 voix pour l’an 2000 (spectacles de rue et concerts mettant en scène toute la
ville de Saint-Priest) et a signé l’adaptation des dialogues de la création Oliver ! de Lionel Bart et de la
comédie Musicale West Side Story de Leonard Bernstein, produites par l’Ensemble Justiniana.
Au-delà de l’art lyrique, il a aussi une activité de parolier. Il a collaboré à plusieurs projets avec André
Manoukian et est auteur pour plusieurs artistes tels que Yassine Dahbi, dont il a écrit les textes de deux
albums (Cavalier solitaire – Plus rien qui presse). Il est également co-auteur du dernier album de Philippe
Léotard et a signé les textes de l’album de Manon Laframboise (Esthétique du chagrin d’amour).
Il est également l’auteur de deux nouvelles, J et Lydie
Artiste complet, il s’exerce aussi à la peinture. Sa toile intitulée Chaise bleue aux poivrons a été récompensée
au salon « Clam’art vivant ».
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La mise en scène : Mike Guermyet et Charlotte Nessi
MIKE GUERMYET
Après un diplôme national d’arts plastiques aux Beaux Arts de Lyon, Mike Guermyet réalise de
nombreux courts métrage (Les Oiseaux brillent le soleil chante en 1998, L’inversion des Pôles en 2007, North
by northwest en 2008...) mais aussi un documentaire (Le chantier Pasolini en 2004) et un clip (L’amour et la
cuisine, clip du chanteur Reno Bistan en 2009). En 2003, il coréalise Le Principe du canapé, un court-métrage
qui, après une sélection cannoise, obtiendra de nombreux prix dans les festivals du monde entier. Il
supervise ensuite pour la télévision, Alice et James, une série d’animation bilingue pour le jeune public.
En 2009 il réalise un film pour le spectacle La Petite Renarde rusée mis en scène par Charlotte Nessi à
l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille. Par ailleurs, Mike Guermyet est également comédien (Bébé requin court
métrage réalisé par Pascal Alex Vincent), compositeur de musique (musique du film La Chaîne du froid de
Samuel Hercule et Métilde Weyergans) et réalise le montage et les effets spéciaux de nombreuses
productions. Il réalise clips et œuvres de fiction et collabore à divers projets dans le monde du cinéma, de
l’animation ou du spectacle vivant. Son dernier film, La Tragédie de Michel est sorti en 2011.
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CHARLOTTE NESSI
Après des études en classe supérieure de piano au conservatoire de
Strasbourg et un doctorat de musicologie à la Sorbonne, Charlotte Nessi met
désormais ses compétences musicales au service de la démocratisation de l'opéra.
Elle fonde en 1982 l'Ensemble Justiniana – Compagnie nationale de Théâtre Lyrique et
musical - avec lequel elle tente de renouveler l’approche du répertoire lyrique et de
produire des œuvres nouvelles, ouvertes à différentes formes d’expression musicale.
Désireuse de sensibiliser de nouveaux publics, la compagnie va à leur rencontre, les
forme et les intègre à ses productions.
Depuis près de 30 ans, plus de 40 spectacles ont vu le jour, aussi bien sur des scènes d’Opéra qu’au détour
des villages de Franche-Comté et d’ailleurs. Chaque production est pensée comme un objet unique mêlant
artistes professionnels et amateurs : leur recréation est elle aussi chaque fois accompagnée d’ateliers de
formation permettant à tous de prendre part aux représentations.
Quel que soit le lieu de création des spectacles, l’envie d’aller au-devant des publics, de les former et de
proposer un nouveau regard sur l’art lyrique définit chaque projet.
Depuis 1988, Charlotte Nessi et L’Ensemble Justiniana travaillent très régulièrement avec l’Opéra national
de Paris, où ils ont déjà proposé 8 créations. Chaque année, la compagnie présente par ailleurs ses
productions sur la scène de nombreux théâtres et Opéras de France, comme dernièrement au Théâtre du
Capitole, à l’Opéra de Lille et à l’Opéra national de Bordeaux.
Un véritable travail sur le terrain mène également la compagnie à créer des spectacles originaux dans des
lieux et formes parfois inhabituels. Ainsi, en 2000 ont été mises en place des productions originales appelées
opéras-promenade : il s’agit de spectacles itinérants, joués en plein air en décor naturel. Ces productions,
destinées à des petites communes, se réalisent avec la complicité des habitants. En effet, pour la plupart de
ces projets, des ateliers de formation chant, théâtre ou danse accompagnent les productions en amont sur 9
mois et permettent aux habitants de participer aux spectacles.
La Voix d’enfants occupe également une place essentielle dans le travail de Charlotte Nessi et de l’Ensemble
Justiniana : depuis plus de 20 ans sont proposés des ateliers de formation à l’attention des plus jeunes et
des productions avec voix d’enfants. Parallèlement, de nombreux projets sont menés en milieu scolaire et
depuis 2000, l’Ensemble Justiniana et l’ADDIM 70 ont mis en place une collection « La Voix d’enfants dans les
musiques d’aujourd’hui » et proposent des résidences à de nombreux compositeurs pour l’écriture d’œuvres
pour voix d’enfants.
Depuis février 2009, Charlotte Nessi est également directrice du Théâtre Edwige Feuillère de Vesoul (70),
devenu scène conventionnée « Voix d’Enfants » depuis novembre 2012.
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Scénographie / lumières: Gérard Champlon
Depuis 1985, Gérard Champlon est de tous les chantiers de l’Ensemble Justiniana. Il a récemment
participé à plusieurs spectacles, notamment Le Château de Barbe-Bleue, Cendrillon, On devine la mer tout
près, Der Mond et Aventures et Nouvelles Aventures.
Décors et lumières éclosent ensembles, et il assure aussi la direction technique des tournées : à lui les cadres
à l’italienne, l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, l’ancienne tannerie de La Petite sirène à Poligny, la fabrique
de pipes de La Guerre des boutons à Baume-les-Dames!
Parallèlement à sa collaboration avec l’Ensemble Justiniana, il travaille à l’Opéra de Montpellier (décors de
Didon et Enée, Les Contes d’Hoffmann, Samson et Dalila au Corum, décors et lumières pour Les Mamelles de
Tirésias et Die Lustigen Nibelungen) mais également à Lille, Besançon, Caen, Paris et Nanterre
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Chef de chœur – formation vocale : Scott Alan Prouty
De nationalité américaine et connu en France surtout comme un spécialiste des voix d'enfants, Scott
Alan Prouty fait partie dès son plus jeune âge d'ensembles vocaux, de barbeshop quartets, joue dans de
nombreuses comédies musicales et accompagne très vite les chœurs au piano. Il effectue ses études à
l'Eastman School of Music de New York où il obtient un Master of Arts Degree en Direction de Chœur et de
Pédagogie Musicale pour Enfants. Parallèlement, il poursuit des études de piano, de chant et de théâtre.
Venu en France en 1986, comme Directeur Musical Assistant de la Maîtrise de Paris, il dirige des concerts et
effectue des tournées en France, en Europe, en Corée du Sud, en Thaïlande, en Chine, au Japon et aux ÉtatsUnis. En 1990, Claude Bessy le nomme professeur d'expression musicale/corporelle et de chant des “Petits
Rats de l'Opéra” à l'École de Danse de l'Opéra National de Paris. Chaque année, ces cours font partie des
"Démonstrations" de l'Ecole de Danse à l'Opéra Garnier. En 1992, il crée le chœur d'enfants Sotto Voce avec
la complicité de Marc-Olivier Dupin. Considéré aujourd’hui comme un des meilleurs chœurs d’enfants de
France, le chœur est désormais en résidence au célèbre Théâtre du Châtelet à Paris. Scott Alan Prouty est
souvent sollicité pour préparer des enfants solistes et des chœurs pour des spectacles présentés dans des
salles prestigieuses telles que le Théâtre du Châtelet, l'Opéra Bastille, le Palais de l'UNESCO, le Théâtre des
Champs-Élysées, le Palais des Sports ou la Cité de la Musique. Il dirige de nombreux stages sur la voix
d'enfant et intervient aussi dans les Cours Supérieurs de Direction à l'intention des chefs de chœur,
professeurs de musique et instituteurs auprès des conservatoires nationaux de musique, de la Ville de Paris,
de l’ARIAM, de l'Éducation Nationale et de l'Institut Européen de Chant Choral. Il travaille régulièrement à
l'Opéra National de Paris où il dirige des opéras d'enfants en particulier en collaboration avec le metteur en
scène Charlotte Nessi et l'Ensemble Justiniana. Dans un autre domaine, il dirige depuis 1999 l'Atelier de
Chant proposé aux enfants dans le cadre des Concerts du Dimanche Matin des Productions Jeanine Roze au
Théâtre des Champs-Elysées. En 2004, Elisabeth Platel le nomme responsable des études musicales à l’Ecole
de Danse. Il dirige également des productions jeune public au Théâtre du Châtelet à Paris, au Théâtre Edwige
Feuillère à Vesoul et au Théâtre du Capitole à Toulouse.
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Ensemble Justiniana
Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical Région Franche-Comté
Bien campé sur ses bases franc-comtoises, épaulé par des soutiens fidèles, l’Ensemble Justiniana
tend, depuis sa création en 1982, à développer de nouvelles formes de production. Avec une équipe à
géométrie variable, il tente de renouveler l’approche du répertoire lyrique et de produire des œuvres
nouvelles, ouvertes à différentes formes d’expression musicale. Désireux de sensibiliser de nouveaux publics,
l’Ensemble Justiniana va à leur rencontre, les forme et les intègre à ses productions. Depuis 1982, plus de 40
spectacles ont vu le jour.
Depuis 30 ans, l’Ensemble Justiniana propose des productions très différentes, s’attachant à tous les
répertoires et les formes de production :
Œuvres du répertoire : Didon et Enée d’H. Purcell, Naïs de J-Ph. Rameau, l’Arche de Noé de B. Britten, La
Petite Messe Solennelle de G. Rossini, Le Voyage dans la lune et Bataclan de J. Offenbach, Carmen de G.
Bizet, Barbe Bleue de B. Bartok et dernièrement Renard d’I. Stravinsky.
Créations lyriques : Journal d’un usager de l’espace I et II de G. Perec avec les compositeurs André Litolff et
Didier Lockwood, CHOC, lyrique de Chocolat du compositeur Philippe Mion, La petite Sirène de M. Yourcenar
avec le compositeur D. Probst, Le Sourire au pied de l’échelle de H. Miller avec le compositeur F. Raulin, Sans
crier gare sur un texte de Claude Tabet, avec les compositeurs Ph. Mion, E. Roche et O. Urbano.
Projets pluriculturels permettant à des compositeurs de différentes nationalités de s’associer le temps d’une
création : Quichotte, opéra jazz franco-britannique (texte de Jean-Luc Lagarce, musique de Mike Westbrook),
Les Marimbas de l’exil, opéra franco-mexicain (texte de Pedro Serrano, musique de Luc Le Masne).
Mais aussi des opéras promenades, spectacles itinérants, joués en plein air en décor naturel. Ces
productions, destinées à des petites communes, se réalisent avec la complicité des habitants. Actuellement
près de 100 villages ont déjà accueilli ces productions en Franche-Comté et en Ile-de-France (en collaboration
avec le Festival d’Ile-de-France), avec plus de 200 représentations.
Par ailleurs, la compagnie propose chaque année des ateliers de formation totalement gratuits à l’attention
des plus jeunes et en montant des productions lui étant spécialement destinées.
L’Ensemble Justiniana travaille par ailleurs régulièrement à l’Opéra national de Paris : depuis 1988 avec
l’Arche de Noé de Benjamin Britten jusqu’à Siegfried et l’Anneau Maudit de Richard Wagner (2013), sans
oublier Brundibar de H. Krasa en 1997 (également recréé à l’Opéra de Lyon), Celui qui dit oui de K. Weill, Le
Journal d’un usager de l’espace II de D. Lockwood, Le Sourire au pied de l’échelle de F. Raulin en 2005, Der
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Mond de C. Orff (2007), Aventures et Nouvelles Aventures de G. Ligeti (2007) et
la Petite Renarde Rusée de L. Janacek en 2009.
D’autres collaborations ont eu lieu ces dernières années avec l’Opéra de Lille (Petite renarde rusée de L.
Janacek, Aventures Nouvelles Aventures de G. Ligeti) l’Opéra de Rennes (Carmen de G. Bizet), le Théâtre du
Capitole de Toulouse (West Side Story de L. Bernstein, Aventures et Nouvelles Aventures de G. Ligeti), l’Opéra
National de Bordeaux (La Petite Renarde Rusée de L. Janaceck) l’Opéra Théâtre de Saint Etienne, l’Opéra
national de Lorraine, la Scène nationale de Besançon, (Siegfried et l’Anneau maudit de R. Wagner), l’Opéra de
Vichy (La Petite Messe Solennelle de G. Rossini).
Depuis 1998, l’Ensemble Justiniana est une Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical.
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CALENDRIER DE CRÉATION
Mai 2015
Création en Région Franche Comté
Les 2 scènes, Scène nationale de Besançon
Mardi 12 mai 2015 à 14h15
Mercredi 13 mai 2015 à 20h
Théâtre Edwige Feuillère de Vesoul, Scène conventionnée
Jeudi 21 mai 2015 à 14h
Vendredi 22 mai 2015 à 19h
Dimanche 24 mai 2015 à 17h
Théâtre Granit, Scène nationale de Belfort
Jeudi 28 mai 2015 à 19h
Vendredi 29 mai 2015 à 20h
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Production Ensemble Justiniana
Compagnie nationale de théâtre lyrique et musical- Région Franche Comté
coproduction Théâtre Edwige Feuillère Vesoul –Scène nationale de Besançon
Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France
Contact :
Ensemble Justiniana
Charlotte Nessi
2 Impasse Fleurier
70000 Vesoul
[email protected]
03 84 75 36 17
L'Ensemble Justiniana est subventionné par le
Ministère de la culture et de la communication/ DRAC de Franche-Comté
Conseil Régional de Franche-Comté
Conseil Départemental du Doubs
Conseil Départemental de la Haute-Saône
Conseil Départemental du Territoire de Belfort
Conseil Départemental du Jura
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