1 Les pardons, les troménies et le Tro Breiz… Un pardon est une

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1 Les pardons, les troménies et le Tro Breiz… Un pardon est une
Les pardons, les troménies et le Tro Breiz…
Un pardon est une forme de pèlerinage et une des manifestations les plus traditionnelles de la foi
populaire en Bretagne, cette tradition date de l'évangélisation du pays par les moines celtes dès le
Vème siècle, et s'apparente aux parades de la Saint Patrick en Irlande.
La troménie, beaucoup plus grande, 12km par exemple pour celle de Locronan, qui compte
l’ascension du Menez Lokom, justifiant l’étymologie du mot Tro Menez (le tour de la montagne).
Le Tro Breiz, quant à lui s’inscrit dans une quête du paradis comme l'indique son nom, un pardon
étant une démarche pénitentielle chrétienne : les pèlerins se rendent soit sur la tombe du saint,
soit en un lieu qui lui est dédié en raison d'une apparition ou de la découverte miraculeuse d'une
statue, comme à Sainte-Anne-d'Auray.
Des paroisses, des mouvements ou des corporations s'y rendent en
corps constitués, portant bannières et croix de processions, toutes plus
magnifiques et ouvragées les unes que les autres.
Le déplacement jusqu'au lieu de rendez-vous comme la procession,
traduisent le désir de se mettre en marche en offrant les fatigues du
chemin (on y vient de fort loin, souvent à pied, parfois nu-pieds) pour
obtenir du saint fêté qu'il intercède en sa faveur.
De préférence effectué à jeun, le trajet pouvant être balisé par des calvaires dont on fait trois fois
le tour de l’édifice dans le sens des aiguilles d’une montre), et parfois on contourne une fontaine
(comme à Kermaria-Nisquit en Plouha) avant de s’en retourner à la chapelle, certains participants
désignés "par les pardonneurs" (prêtres officiant les pardons) brandissant des reliques, des croix
ou des statues de saints, et menant le cortège de pèlerins sur le chemin du pardon.
Le rôle des fontaines n’étant pas que de désaltérer les pèlerins, mais aussi de soigner les membres
malades dans les bassins aménagés à cet effet, pour accroître les vertus de l’eau, le célébrant la
bénit et peut y plonger la statue du saint.
Dans cette logique, les pèlerins sont invités à se confesser de leurs fautes aux prêtres présents,
avant de participer à la messe, souvent suivie des vêpres solennelles, une fois l'absolution
accordée, il faut se réjouir et il n'est pas de vrai pardon sans dimension festive, qui peut prendre la
forme d'une kermesse ou même d'une fête foraine.
On dit que tous les villages bretons ont leurs pardons, mais aussi toutes les chapelles, tous les
oratoires et quelquefois jusqu'aux simples calvaires eux-mêmes.
Anatole Le Braz écrit qu'en allant en voiture de Spézet à Châteaulin, il vit sur le bord du canal à
l'endroit où la route franchit l'Aulne une grande foule assemblée : « Que fait-là tout ce monde ? »
demanda-t-il au conducteur, « C'est le pardon de Saint-Iguinou » lui répondit-on, mais il chercha
des yeux la chapelle, il ne la vit pas…
Il y avait seulement en contrebas du pré une fontaine que voilait de longues lianes pendantes, et
un peu au-dessus, au flanc du coteau dans une excavation naturelle en forme de niche, une
antique statue sans âge, presque sans figure, un bâton dans une main et dans l'autre, un bouquet
de digitales fraîchement coupées, nul emblème religieux, pas l'ombre d'un prêtre, le recueillement
cependant était profond et c'étaient les fidèles eux-mêmes qui officiaient...
Certains d'entre eux se déroulent à l'occasion de fêtes religieuses comme l'Assomption le 15 août,
par exemple à La Clarté en Perros-Guirec ou à l'abbaye du Relec en Plounéour-Ménez.
Les pardons dédiés à la sainte mère de Dieu sont d'ailleurs les plus nombreux, suivis par ceux de
sa propre mère, sainte Anne (Sainte-Anne-la-Palud, Sainte-Anne-d'Auray), patronne de la
Bretagne, cependant la plupart honorent des saints locaux en raison de leur capacité à soigner telle
ou telle maladie ou à protéger telle ou telle catégorie de personnes ou d'activités.
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Les troménies de Landeleau et de Locronan (la Grande Troménie qui
a lieu tous les 6 ans, et la petite tous les ans), sont caractérisées
entre autre par des processions de longueur particulièrement
importante, d'autres, comme celle de saint-Goueznou à Gouesnou,
de saint Thudon à Guipavas ou encore celle de saint-Conogan dans la
paroisse désormais disparue de Beuzit-Conogan, sont très
fréquentées.
Le mot Tro Breiz est une appellation du 19ème siècle qui provient du breton Tro (tour) et Breiz
(Bretagne) et qui désigne le pèlerinage en l'honneur des Sept Saints fondateurs de la Bretagne, le
pèlerin devant se recueillir sur les tombes de 7 évêques :
- Patern, à Vannes,
- Corentin, à Quimper,
- Pol Aurélien, à Saint-Pol-de-Léon,
- Tugdual, à Tréguier
- Brieuc, à Saint-Brieuc,
- Malo, à Saint-Malo,
- et Samson, à Dol-de-Bretagne.
Le Tro Breiz historique s’effectuait en un mois ou plus.
Le pèlerinage a été relancé en 1994 par
l'association Les Chemins du Tro Breiz.
La légende nous dit que tout Breton qui fait le Tro Breiz est certain de gagner le Paradis, par
contre, ceux qui ne le font pas de leur vivant devront le faire après leur mort en avançant chaque
année de la longueur de leur cercueil…
Ce qui est certain c'est que le Tro Breiz n'est pas une marche comme les autres, il se singularise
par son tracé circulaire en sept étapes, le pèlerin du Tro Breiz, n'ayant pas un lieu à gagner mais
une boucle à boucler, et en reliant les sept villes fondées par les saints qu'il est venu honorer, il
encercle un territoire pour le sacraliser…
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