le brevet de maîtrise - Chambre de Métiers d`Alsace

Transcription

le brevet de maîtrise - Chambre de Métiers d`Alsace
journal de
la Chambre
de Métiers
d’Alsace
MARS 2014
DOSSIER
> p.15
Le Brevet
de Maîtrise
L’excellence
du Métier
ENTRE NOUS
Sélection régionale
des Olympiades
des Métiers
> p.5
OBLIGÉE
DE M’ARRÊTER
VOTRE PERTE
DE REVENUS
COMPENSÉE
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75008 Paris ; 340 427 616 RCS Paris. Entreprises régies par le Code des assurances. Document et visuels non contractuels - Crédits photos : Getty Images – Being – Février 2014.
édito
Sommaire
>4
À NE PAS MANQUER
Agenda : les rendez-vous de la CMA
Les conférences territoriales du CG67
ENTRE NOUS
Les Olympiades des Métiers
>5
Un boucher-charcutier maltais
en formation au CFA d’Eschau > 7
Deux trophées pour l’installateur
sanitaire Ramundi-Raly
La certification engagement de service
de la CMA a été renouvelée
Salon Régional Formation Emploi :
promouvoir les métiers
et l’apprentissage
>8
Strasbourg mon amour :
un salon de thé éphémère
Les trophées Madame Artisanat
d’Alsace
>9
> 10
L’invitéE du mois
Christine Durringer,
directrice régionale des douanes
> 11
Un jour avec...
Être artisan, c’est s’engager !
Au moment où vous lirez ces lignes, la France sera en pleines élections
municipales, dans lesquelles de nombreux artisans sont engagés à divers titres,
y compris comme têtes de liste, briguant donc le poste de maire.
J’ai souvent eu l’occasion de dire combien il me paraît nécessaire que les artisans
s’engagent dans la vie publique. Leur vision, leur dynamisme, leur pragmatisme
sont indispensables à notre société et à la résolution de ses difficultés.
Pour autant, l’implication dans la vie politique n’est jamais évidente pour un
chef d’entreprise, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une petite structure. Je tiens donc
à saluer celles et ceux d’entre vous qui franchissent le pas, tout comme je salue
ceux qui, après des années d’engagement, ont décidé, à l’occasion de cette
échéance, de tourner la page.
L’artisanat est un élément essentiel de ce que l’on appelle l’économie de
proximité et ces élections de proximité concernent donc notre secteur au
premier chef. Et ce d’autant plus que la situation globale de l’artisanat, comme
celle de l’économie en général, reste difficile même si, ça ou là, des signes
plus positifs apparaissent.
Cécilia Kieffer, chargée de mission
« transfrontalier »
> 12
GALERIE
Mutzig à l’heure olympique…
des métiers
Convention de partenariat
entre ÉS Énergies Strasbourg
et la Chambre de Métiers d’Alsace
Signature d’une convention entre
le Crédit Agricole et la Chambre
de Métiers d’Alsace
Beauté Sélection et Festival
Régional de la Coiffure
LE DOSSIER
Le Brevet de Maîtrise
TALENT D’ARTISAN
> 15
> 21
Aurélien Stoehr fait son lit
du Brevet de Maîtrise
> 22
THÉMATIQUE Prendre un apprenti, pourquoi pas ?
> 23
Formation
Semaine « découverte d’un métier »
ACTUS JURIDIQUES
IMPRIM’VERT est une garantie
de qualité qui renforce les valeurs
éco-citoyennes, et implique les
imprimeurs dans une démarche
de production où le respect de
l’environnement est une donnée
majeure.
Bien sûr, les pouvoirs publics ne peuvent pas tout pour régler ces
difficultés. La ou les solution(s) se trouvent d’abord dans les
entreprises elles-mêmes.
Et les soucis d’aujourd’hui ne doivent pas nous empêcher
d’anticiper les jours meilleurs, notamment en se dotant des
qualifications qui seront nécessaires demain et qui, pour
l’essentiel, sont déjà indispensables aujourd’hui.
Le Brevet de Maîtrise, qui fait l’objet du dossier de ce mois,
est le niveau le plus adapté pour se former à la conduite d’une
entreprise artisanale. Que ce soit traditionnellement par la
voie de la formation continue ou, de plus en plus souvent, par
l’apprentissage, préparer et passer le Brevet de Maîtrise est
un choix important. C’est un choix de vie.
Que ce soit pour les élections ou pour la formation, le maître
mot c’est donc bien l’engagement.
Cet engagement, pour ce qui me concerne, je le mets à votre service
pour la cause artisanale.
C’est parce que l’engagement est dans notre nature que nous artisans
sommes indispensables à notre société pour soigner ses maux.
Bernard Stalter
> 24
Bulletin officiel de la Chambre de Métiers d’Alsace
Mars 2014 - 108e année
Chambre de Métiers d’Alsace - BP 10011 Schiltigheim
67013 - Strasbourg Cedex - Tél. 03 88 19 79 79
Directeur de la publication : Claude Gassmann
Publicité au journal : Caroline Hermen
Tél. 03 88 19 79 39
Président de la Chambre de Métiers d’Alsace
Impression : Valblor - Groupe Graphique F-67 Illkirch
Tirage : 27 500 exemplaires
Photos : Studio F40, sauf indications contraires
Photo de couverture : www.stephanefrancois.com
ISSN 1765-0283
Par respect pour l’environnement, cette
Gazette a été imprimée sur papier sans
chlore et avec des encres à bases végétales.
G azette des M étiers | M ars 2014
3
À NE PAS MANQUER
Les
Lesrendez-vous
rendez-vous
de
delalaCMA
CMA
> 17 Atelier auto-entrepreneur
MARS Colmar
Élisabeth Roesch 03 89 20 84 58
> 18 Conférence reprise
mars Saverne
Nathalie Weiser 03 88 19 79 28
Atelier Pr@TIC Thann
La Dématique
Malika Rezzik 03 89 20 84 64
> 19 Conférence
mars auto-entrepreneur
Schiltigheim
Nathalie Weiser 03 88 19 79 28
> 20 Conférence Développement
mars Haguenau (CAIRE)
La retenue de garantie
dans le bâtiment Séverine Brézé 03 88 19 79 72
> 23 Portes Ouvertes
mars CFA Eschau – Colmar - Mulhouse
> 26 Bourse de l’apprentissage
mars Orientoscope
Mulhouse
> 3 Atelier Pr@TIC
AVRIL Sundgau
La Dématique
Malika Rezzik 03 89 20 84 64
> 8 Atelier Pr@TIC
AVRIL Saverne
L’E-réputation
Nathalie Weiser 03 88 19 79 28
> 10 Atelier Pr@TIC
AVRIL Soultz
L’E-réputation
Élisabeth Roesch 03 89 20 84 58
> 15 Atelier Pr@TIC
AVRIL Mulhouse
L’E-réputation
Malika Rezzik 03 89 20 84 64
> 24 Réunion d’information
AVRIL Schiltigheim
Les formalités pour travailler en Suisse
Cécilia KIEFFER 03 88 19 79 34
4
G azette des M étiers | M ars 2014
Les conférences territoriales CG67
LE «PACTE DE RÉUSSITE» POUR UN RETOUR À L’EMPLOI
Pour favoriser le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA, le Conseil
Général du Bas-Rhin a mis en place « Le pacte de réussite », un dispositif
qui prévoit un accompagnement spécifique et la prise en charge d’une partie
de leur salaire.
D’un côté, 32 000 allocataires (46 %
d’entre eux sont qualifiés) dans le seul
département du Bas-Rhin, soit 10 %
de la population active. En face, des
entreprises qui ne trouvent pas la
main-d’œuvre dont elles ont besoin
pour leur développement !
Depuis 2012, le nombre des
bénéficiaires du RSA a augmenté
de 9,5 % générant pour la collectivité
départementale un coût de
140 millions d’euros. Aider à se
réinsérer dans le monde du travail
est l’objectif pour diminuer cette
dépense et c’est ce qu’a voulu faire
le Conseil Général du Bas-Rhin,
avec son « pacte de réussite ».
Avec le Conseil Général sont
mobilisés l’État, le Conseil Régional
d’Alsace, la CCI de Strasbourg et du
Bas-Rhin, la Chambre de Métiers
d’Alsace, l’Union des Corporations
Artisanales du Bas-Rhin, Pôle Emploi
et les organismes paritaires
collecteurs agréés pour la formation.
Objectif 1 100 retours
à l’emploi
Les signataires de la convention du
«pacte de réussite» se sont fixés pour
objectif le retour à l’emploi de 1 100
allocataires du RSA dans un délai de
24 mois. Différents moyens ont d’ores
et déjà été mis en œuvre. Ainsi, les
conférences territoriales organisées
dans cinq secteurs géographiques en
janvier et février derniers ont permis
de sensibiliser les entreprises et de
procéder à un état des lieux de
l’emploi. À tour de rôle, Jean-Luc
Hoffmann, Jean-Louis Freyd, Laurent
Weinstein et Bernard Stalter ont été
les ambassadeurs du « pacte » auprès
de leurs collègues artisans.
Alors que la CCI de Strasbourg et
du Bas-Rhin s’est engagée à créer
1 000 offres d’emplois - un objectif
plausible compte tenu du grand
nombre d’emplois offerts et non
satisfaits dans des activités exigeant
une moindre qualification l’UCA 67 a souscrit à un engagement
de 100 emplois effectivement
pourvus. Ils seront conditionnés par
une qualification professionnelle
adaptée aux emplois proposés.
Le dispositif prévoit en effet une
© Denis Guichot CG67
ag
end
a
Age
nda
Des conférences au service de l’emploi .
période de professionnalisation sur
la base d’une alternance entreprise/
formation, et d’une validation des
compétences des candidats susceptibles d’être présentés aux employeurs.
Une aide financière
Afin de réduire le coût de l’embauche,
le Conseil Général du Bas-Rhin pour
la plus grande part, et l’État pour
le solde, prennent en charge
35 % du salaire sur la base du SMIC,
de sorte que pour une entreprise de
moins de 10 salariés le coût mensuel
pour une embauche dans ce cadre
s’élève, charges patronales comprises,
à 1 166,70 € au lieu de 2 032,80 €
(pour une entreprise de plus
de 10 salariés : 1 193,80 € au lieu
de 2 059, 90 €).
Les candidats sont préparés à l’emploi
et formés aux besoins des entreprises.
L’UCA 67 vérifie leur employabilité et
un tutorat exercé par des professionnels du Conseil Général les accompagne afin que ces retours à l’emploi
s’inscrivent dans la durée.
Les artisans ayant un besoin
d’embauche ont tout intérêt à entrer
dans le dispositif car les bénéficiaires
du RSA, proches de l’emploi, peuvent
être une solution, surtout avec
l’accompagnement de la CMA
et de l’UCA 67. Le 30 avril prochain,
un grand « job dating » sera organisé
dans plusieurs territoires de la
région. Sa dénomination est une
alternative à la fête du travail, elle
s’intitule : « Faites du travail ».
Le « pacte de réussite » est une
initiative intéressante, à l’actif du
Conseil Général du Bas-Rhin
et de ses partenaires. L’assistanat
n’a pas vocation à perdurer, et avoir
un travail pérenne est indissociable
de la dignité humaine.
entre nous
L’équipe officielle
des Olympiades
des Métiers
LES LAURÉATS
DES MÉTIERS
DE L’ARTISANAT
500 jeunes ont participé aux sélections régionales.
Sélections régionales
des Olympiades des Métiers,
Dans l’immédiat, ils sont 31.
Mais ce nombre va augmenter
puisque les sélections dans
les métiers arts graphiques
et prépresse en imprimerie
vont bientôt avoir lieu.
Nous publions ci-dessous
les lauréats des différents
métiers de l’artisanat :
31 médailles d’or
pour l’artisanat
52 jeunes médaillés d’or dans 47 métiers constitueront l’équipe d’Alsace
qui participera en janvier 2015, à Strasbourg, aux finales nationales
des Olympiades des Métiers, qualificatives pour les finales internationales
Le budget 2014 est adopté à l’unanimité.
programmées en août 2015 à Saô Paulo, au Brésil.
D
epuis le début de cette année,
les sélections régionales des
Olympiades des Métiers se sont
déroulées, métier par métier, dans
les Centres de Formation d’Apprentis et les
lycées professionnels de la région. Au total,
ils étaient plus de 500 (le double des
éliminatoires précédentes) à postuler pour la
plus haute des trois marches du podium. Le
secret des délibérations des jurys a été bien
gardé jusqu’au 21 février dernier où, lors
d’une soirée au Dôme de Mutzig, les résultats
ont été proclamés. Une grosse part de
l’incertitude avait déjà été levée puisque seuls
les trois premiers de chaque discipline étaient
conviés à l’événement, soit 150 jeunes assurés
d’une médaille. Seule la nature du métal
entretenait encore le suspense.
« En Alsace, nous croyons
en les métiers »…
…. a dit Philippe Richert, Président du Conseil
Régional d’Alsace. Et de poursuivre à l’intention des lauréats régionaux : « gonflée de vos
compétences et de l’esprit qui vous anime,
l’Alsace a les yeux sur vous ». De son côté,
Robert Hermann, 1er adjoint au Maire de
Strasbourg, s’est félicité « de l’accord scellé
entre une Région et une Ville pour que ces
Olympiades soient une parfaite réussite».
Quant à Alain Gaudré, Vice-Président de
Worldskills, organisateur des Olympiades
des Métiers, il a mis l’accent sur « le travail
de préparation et le perfectionnement que les
lauréats auront à faire pour se mesurer à ceux
des autres régions françaises ». Une perspective
que Bernard Stalter s’est empressé de positiver
en prédisant que « beaucoup de jeunes alsaciens
seront sur le podium aux finales nationales ».
Une formidable opportunité
Au siège de la CMA à Schiltigheim, une
horloge égrène les jours qui restent à courir
jusqu’à l’ouverture des finales nationales, histoire d’entretenir une tension qui s’emballe
d’ores et déjà. À la Région, à la Ville de
Strasbourg, à la CMA et dans les organisations professionnelles, on s’affaire, on prépare,
on imagine. Chacun est dans son rôle et se
surpasser est la moindre des choses. Du 28
au 31 janvier 2015, l’Alsace fera en sorte
qu’au-delà du regard de la France des métiers
ce sera aussi celui de toute la société française
qui sera braqué sur Strasbourg.
L’autre soir à Mutzig, Alain Gaudré a annoncé
que la France était candidate à l’organisation
des finales internationales des Olympiades
des Métiers, mais il n’a cité aucune ville, ni
aucune région. Pour une candidature, tous les
espoirs sont donc permis.
Pâtisserie : Dorinda Laborie.
Cycles et motocycles : Guillaume Boulet.
Mécanique véhicules industriels : Yann
Hirschmuller.
Peinture automobile : Fabien Royal.
Technologie automobile : Jonathan
Kniebely.
Tôlerie-carrosserie : Alexis Haffner.
Carrelage : Adrien Alvarez.
Charpente : David Veltz.
Couverture et bardage : Guillaume
Schneider.
Ébénisterie : Romain Kauffmann.
Installation électrique : Fabrice Sorg.
Maçonnerie : Jessy Messmer. Métallerie :
Kevin Mona.
Miroiterie : Alexandre Gauthier. Peinture
et décoration : Stéphane Schlupp.
Plâtrerie et constructions sèches :
Steeve Ambeis.
Plomberie-chauffage : Laurent Terrien.
Taille de pierre : Jules Haag.
Art floral : Lucie Goupilleau.
Bijouterie-joaillerie : Robin Sipion.
Coiffure : Omer Maden.
Mode et création : Élisa Boriel.
Soins esthétiques : Tania
Schauffhauser.
Chaudronnerie : Fabrice GILLIER.
Menuiserie : Morgan MARLOT.
Construction de route : Maxime SPAHN.
Tournage : Joris BISCHOFF.
Soudage : Lucas CHRISMANN.
Fraisage : Kevin OSTER.
Maintenance des matériels : Anthony
JOBIN.
Canalisation : Florent TSCHIEB.
G azette des M étiers |M ars 2014
5
entre nous
Les espoirs de l’artisanat alsacien
aux Olympiades des Métiers
Le 21 février dernier, à Mutzig, ils ont gravi la plus haute marche du podium régional des Olympiades
des Métiers. Ces jeunes filles et jeunes gens sont les espoirs de l’artisanat alsacien pour les finales
nationales qui se dérouleront à Strasbourg en janvier 2015.
Dans ses prochaines éditions, la Gazette des Métiers présentera tour à tour ces lauréats qui auront
la lourde tâche de défendre les couleurs de l’Alsace. Ils attireront d’autant plus l’attention
qu’ils «joueront» à domicile, un avantage certes mais aussi un sacré regain de pression.
Pour inaugurer cette série d’articles consacrée à ces jeunes méritants, coup de projecteur
sur la pâtissière, Dorinda Laborie, et le technicien automobile, Jonathan Knibiely.
6
Jonathan Knibiely
sous haute surveillance !
DORINDA LABORIE
Douceurs aztèques
Fils de mécanicien, travaillant au garage Maurice à Mulhouse
où il prépare un BTS en alternance au CFA de l’Artisanat,
Jonathan Knibiely est médaillé d’or des sélections régionales
des Olympiades des Métiers, catégorie technologie
automobile. Déjà titulaire d’un titre de Meilleur Apprenti de
France, il a surmonté les 11 épreuves du concours pour gagner
son titre. Épris de voitures et de ce qui se passe sous leurs
capots, le jeune homme est coaché par Jérôme Kuentz,
le « sorcier » de la mécanique automobile, qui affiche à son
palmarès 27 Meilleurs Apprentis de France et 3 participations
à l’international des Olympiades des Métiers.
Jonathan est donc entre de bonnes mains, mais la réputation
de son mentor et du CFAA de Mulhouse font de lui l’adversaire
désigné de tous les autres sélectionnés régionaux.
Une pression supplémentaire pour Jonathan, pas autrement
impressionné d’en découdre au plan national « car il y va
de l’honneur de l’Alsace qui se doit de briller pour les finales
nationales de 2015 ». Gageons qu’en janvier prochain,
Jonathan sera fin prêt pour faire vrombir les chevaux moteurs
du côté du Wacken.
Dorinda Laborie officie à la pâtisserie Gaugler à MulhouseBourtzwiller, où elle prépare en 1re année le BTM Pâtisserie.
Poussée par son entourage confiant dans son talent (ses amis,
ses connaissances ainsi que ses parents qui tiennent une
boulangerie-pâtisserie à Seppois), elle s’est inscrite aux
Olympiades et s’est préparée avec beaucoup de conviction.
Tous les apprêts pâtissiers qu’il lui a fallu réaliser étaient
placés sous la thématique des Aztèques, cette brillante
civilisation amérindienne qui occupait le centre du Mexique
jusqu’à l’arrivée des conquistadors. Au programme, une pièce
en sucre, une autre en chocolat, deux entremets, des bonbons
au chocolat et des modelages en pâte d’amande. Ce qui
passionne Dorinda, c’est le côté artistique de la pâtisserie car,
au-delà de la rigueur quasi-arithmétique qui procède à
l’élaboration des préparations, toutes les audaces sont
autorisées dans les décors et la présentation. La première
intervention de Dorinda en public a eu pour cadre la journée
des écoles au salon Egast à Strasbourg, où la jeune fille
a déployé son talent face à 600 collégiens et lycéens.
Un premier bain de foule avant celui des finales nationales
des Olympiades qu’elle va préparer assidûment, avec le soutien
d’un coach qu’il lui reste à choisir.
G azette des M étiers | M ars 2014
entre nous
Un boucher-charcutier
maltais en formation
au CFA D’ESCHAU
DEUX TROPHÉES
POUR L’INSTALLATEUR
SANITAIRE
RAMUNDI-RALY
Dirigée par Sylvia Pierson
et Robert Ramundi,
l’entreprise Ramundi-Raly
(chauffagiste installateur
sanitaire à Ruelisheim) a
Pour les époux Boné, les saucisses alsaciennes n’ont plus de secret.
été distinguée récemment
Plus petit état de l’Union européenne, mais aussi le plus densément peuplé, Malte
est une destination touristique très prisée. Sa gastronomie est fortement influencée
par la proximité de la Sicile et le soleil méditerranéen fait du barbecue un accessoire
incontournable. Pour autant, le répertoire culinaire de la boucherie insulaire manque
singulièrement de spécialités de saucisses, domaine dans lequel l’Alsace excelle ! C’est
pourquoi, arrivé en janvier dernier de La Valette (capitale de l’île), un couple de bouchers
lié d’amitié avec un Alsacien est venu suivre un stage de formation au laboratoire de
boucherie-charcuterie du CFA d’Eschau. Plusieurs jours durant, les époux Boné se sont
initiés à la riche diversité des saucisses : blanches, paysannes, aux herbes, aux épices,
sans oublier les stars locales, les knacks et cervelas. Une expérience enrichissante
et un nouveau savoir-faire qu’ils ne manqueront pas de conférer aux saucisses qu’ils
proposeront à leur clientèle l’été prochain avec un délicieux goût d’Alsace !
de deux premiers prix des
LA CERTIFICATION ENGAGEMENT DE SERVICE DE LA CMA
A ÉTÉ RENOUVELÉE
Afnor Certification, organisme
certificateur indépendant, a renouvelé
la certification « Engagement de service »
de la Chambre de Métiers d’Alsace (CMA),
pour son accompagnement à l’installation
des créateurs et repreneurs d’entreprises
artisanales. Le respect des engagements
pris par la CMA a été constaté par l’Afnor
après une analyse et une évaluation
rigoureuses des services concernés par
la démarche. Au nombre de six, les
engagements portent sur : un accueil
disponible, agréable et efficace ;
la fourniture d’informations claires et
actualisées ; la facilitation des démarches
de création et de reprise d’entreprise ;
l’orientation à chaque étape de
l’installation ; une proposition de services
délivrée par une équipe compétente ;
une écoute pour satisfaire les attentes
des clients. Le renouvellement de la
certification s’inscrit dans la durée,
elle est validée jusqu’en décembre 2016.
Trophées L’INSTALLATEUR,
catégories « génie
climatique » et « dynamique
commerciale ». Ces trophées
récompensent l’engagement
de l’entreprise dans le
développement durable, sa
labellisation éco-artisan et
sa démarche dynamique de
services à la clientèle. Très
active dans son secteur
professionnel, Sylvia Pierson
est également Présidente
de la FEFICA (Fédération des
Entrepreneurs Ferblantiers,
Installateurs et Couvreurs
d’Alsace) et fait partie de la
représentation artisanale
au CESER depuis novembre
2013.
G azette des M étiers | M ars 2014
7
entre
nous
??????????
Salon Régional Formation Emploi :
promouvoir les métiers et l’apprentissage
Les 23 et 24 janvier derniers, au salon SRFE de Colmar,
le stand du service « Jeunes & Entreprises »
de la Chambre de Métiers d’Alsace a accueilli
de nombreux visiteurs intéressés par la filière artisanale.
Le stand « tout-artisanat » de la CMA.
L
a 36e édition du SRFE de Colmar a
connu son habituel succès avec 317
exposants et 24 000 visiteurs.
Très sollicité 2 jours durant, le stand de
la Chambre de Métiers d’Alsace attirait
l’attention grâce à la présence de différentes
réalisations signées par des artisans : un fauteuil « médaillon » Louis XVI du tapissierdécorateur Christophe Hett ; une sculpture en
marbre gris, blanc et noir du sculpteur sur
pierre Jean-Luc Schicke ; une robe en patins
(semelle de protection de chaussure) du cordonnier Olivier Erhard et des cubes décoratifs
du métallier Clément Bettinger. Ces réalisations interpellaient les visiteurs sur des objets
en lien direct avec des métiers de l’artisanat et
permettaient d’engager la conversation sur
l’apprentissage.
Devenir artisan,
une question de méthode
Plus de 400 contacts ont été pris sur le stand de
la CMA et de nombreuses questions ont été
posées sur la filière artisanale : quelle différence
entre titres et diplômes ; comment faire un
stage découverte et trouver un employeur ;
comment se reconvertir dans un métier artisanal ; quelle est la réglementation encadrant
l’apprentissage ? Telles étaient les questions les
plus récurrentes. Dans une période où les chif-
fres de l’apprentissage sont en recul, les agents
du stand de la CMA ont orienté leurs interlocuteurs vers les métiers de l’artisanat, privilégiant une méthode qui a fait ses preuves : celle
de la formation en alternance.
Simultanément sur le stand de l’ANFA, le
CFAA avait organisé pour la maintenance
automobile, la première partie des sélections
régionales des épreuves pratiques comptant
pour les Olympiades des Métiers.
4 jeunes issus de 3 établissements ont été
confrontés aux difficultés du démontage et
remontage d’une boite de vitesse, sous l’œil
aguerri des jurys professionnels et des
visiteurs.
période réputée sans relief commercial. Ils avaient alors créé
un délicieux entremets en forme de cœur, à savourer à deux !
Cette année, ils sont montés en puissance en installant dans
un local momentanément désaffecté de la Galerie de l’Aubette
un salon de thé éphémère, ouvert pendant toute la durée
de l’opération « Strasbourg mon Amour ».
Une douceur… mon amour ?
Amour et douceurs, un accord parfait !
STRASBOURG MON AMOUR :
UN SALON DE THÉ ÉPHÉMÈRE
Éphémère, comme les amours le sont parfois… Imaginé par
la corporation des pâtissiers-chocolatiers-glaciers-confiseurs
du Bas-Rhin dans le cadre de la 2e édition de « Strasbourg
mon amour », ce salon de thé a été une des attractions fortes
d’un événement appelé à s’inscrire dans la durée.
En 2013, pour la 1re édition, les pâtissiers bas-rhinois s’étaient
déjà associés à la manifestation initiée par l’Office du Tourisme
de Strasbourg et sa région, soucieux de booster l’activité dans une
8
G azette des M étiers | M ars 2014
Sous cet intitulé, et dans un cadre élégamment tendu de rouge
et de noir, les pâtisseries Maxime de Haguenau, Amande & Cannelle
et Litzler de Strasbourg, proposaient des desserts aux
dénominations évocatrices, à savourer en solo ou en duo : « cœur
d’amour », « impatience », « éclair amoureux », « M intense »…
toute une collection d’apprêts sucrés ou salés et une riche gamme
de macarons fourrés d’exotisme et de fruits, de la passion en
particulier ! Chaque jour une animation différente était proposée
avec, en point d’orgue, au lendemain de la Saint-Valentin,
une « slow party » déroulée de 21 h à 1 h du matin. De son côté,
le Club des Jeunes Pâtissiers de la corporation effectuait
des démonstrations de créations pâtissières. Enfin, pour faire
le buzz, dans l’un des entremets proposés à la dégustation était
dissimulée une fève peu ordinaire : une bague créée par un artisan
joaillier. Forts de leur succès, les pâtissiers rêvent à présent
d’investir carrément la place Kléber en 2015 ! À suivre…
entre nous
La veille de la Journée Internationale des Femmes, la Chambre de Métiers d’Alsace
organisait la cérémonie de remise des trophées Madame Artisanat d’Alsace 2014
au Musée Würth à Erstein, pour un hommage à la réussite au féminin.
Des trophées en forme de flamme pour des femmes qui s’enflamment pour leur métier.
Les trophées Madame Artisanat d’Alsace :
éloge de l’entrepreneuriat au féminin
S
imone de Beauvoir aimait à dire : « on
ne naît pas femme, on le devient ».
Tout ce que cette affirmation sousentend, on l’a compris au cours de
la remise des trophées Madame Artisanat
d’Alsace, avec l’évocation filmée des parcours
des six récipiendaires, illustrant ce qu’il a
fallu à chacune d’entre elles d’engagement,
d’initiative et de courage pour devenir
« femme dans son métier ».
« Relaxez-vous messieurs, laissez faire les
femmes », a dit aux hommes présents une
Michèle Lutz pétillante, très à l’aise dans
son rôle de maîtresse de cérémonie, leur
rappelant avec une pointe d’ironie finement
acidulée « qu’ils n’avaient pas en ce jour droit
à la parole ». Pour autant, la gent masculine
- du moins celle officielle - n’a pas été
confinée dans l’ombre puisqu’elle fut
conviée à remettre aux lauréates le précieux
trophée en forme de flamme, signé de
Jean-Paul Simon, le responsable de l’atelier
ébénisterie du CFA d’Eschau.
La preuve par six
Élisabeth Badinter, autre grande figure de la
cause des femmes, n’a eu cesse de rappeler
que « lorsqu’elle n’a pas la possibilité de
gagner sa vie, même mal, la femme se met
pieds et poings liés sous les fourches de
son compagnon », un constat que les six
lauréates ont bien assimilé, en créant leur
propre activité professionnelle et en la
menant à bien.
Peggy Dehout met la main à la pâte au sens
propre dans sa boulangerie « Le Venezuela »,
à Keskastel. Entre la production, la vente et la
gestion, elle est au four et au moulin, de sorte
qu’elle a obtenu le trophée de la catégorie
« femme chef d’entreprise cumulant plusieurs
fonctions ».
Diplômée en management, Frédérique
Fischer a longuement œuvré dans de grands
groupes industriels. Un plan social l’incite
à prendre une autre orientation et cette
passionnée d’art floral s’est lancée dans une
reconversion totale en se formant à la
fleuristerie. Dix ans après, elle est à la tête
de deux boutiques : Folie Fleurs et City
Bloom à Strasbourg. Elle est distinguée dans
la catégorie « femme ayant brillamment
réussi sa reconversion dans un métier de
l’artisanat ».
Aujourd’hui PDG d’une entreprise d’installation sanitaire, Franck SA, Michèle
Steimer a été contrainte, suite au décès
prématuré de son père, d’endosser très
jeune (18 ans) les responsabilités de chef
d’entreprise. Empirique malgré elle, elle
voue une véritable passion à la formation
(87 apprentis ont été formés dans la PME)
qui a permis à son entreprise d’intégrer avec
succès toutes les évolutions technologiques.
Elle a décroché fort logiquement le trophée
« femme ayant formé de nombreux
apprentis ».
Titulaire d’un BTS en œnologie, Aurore
Holtzheyer a créé à 22 ans « Le Pressoir de la
Vallée Noble » à Westhalten, qui ne produit
pas de jus de treille mais des jus de fruits
qu’elle commercialise dans son magasin
« Saveurs et Terroirs ». Son dynamisme lui
a valu le trophée « femme chef d’entreprise
ayant réalisé une création ou une reprise
d’entreprise particulièrement performante ».
Selon Kerstin Petrazoller, « brasser
déstresse ». C’est une des raisons qui a poussé
cette amatrice de dive mousse à embrasser
une carrière de micro-brasseuse. Ses « Bières
de Moon », brassées à Hatten, sont très
appréciées des connaisseurs, à la recherche de
flaveurs inédites. Seule brasseuse en Alsace,
elle est récompensée du
trophée « femme ayant créé « On ne naît
son entreprise depuis moins pas femme,
de cinq ans et dont la réussite on le devient »
est remarquable ».
On ne présente plus Sylvia Pierson,
Présidente de la Fefica, représentante de
l’artisanat au Céser et co-dirigeante de
l’entreprise d’installation sanitaire RamundiRaly à Ruelisheim. Le trophée Marlène
Schaeffer qui lui est attribué couronne une
« femme qui s’investit dans l’artisanat ». Sa
devise, empruntée à Henri Ford, « se réunir
est un début, rester ensemble est un progrès,
travailler ensemble est la réussite », elle la
met en œuvre dans toutes ses activités.
Récompensées, les six dames l’ont aussi été
par le partenaire AG2R La Mondiale qui
leur a offert un week-end pour deux
personnes dans un Relais et Châteaux.
G azette des M étiers | M ars 2014
9
L’INVITÉE DU MOIS
« Gagner à l’international », ce slogan convient bien à l’action menée en Alsace
par Christine Durringer, directrice régionale des Douanes. Car au-delà de la lutte contre la fraude,
les contrôles et autres missions répressives, les Douanes soutiennent les entreprises
dans leur développement à l’international. Objectif partagé par la Chambre de Métiers d’Alsace,
soucieuse d’étendre le champ d’activité de ses ressortissants.
Christine Durringer, Directrice Régionale.
INTERV IE W
Gagner à l’international avec la douane
Gazette des Métiers : Dans l’Union
européenne, les personnes et les biens
circulent librement. Dans ce contexte
d’ouverture, comment les Douanes
interviennent-elles ?
Christine Durringer : Il y a toujours ce que
nous appelons des frontières tierces : le
port autonome de Strasbourg, l’aéroport
d’Entzheim et la Suisse voisine, où nous
exerçons une surveillance des marchandises
prohibées en mouvement, telles que les
stupéfiants, les contrefaçons, le tabac, etc.
Cette surveillance est déployée sur tout le
territoire et à proximité des frontières intracommunautaires. La lutte contre la fraude
est une action prioritaire qui a pour but de
protéger nos concitoyens et consommateurs
des marchandises prohibées pouvant mettre
leur sécurité en danger.
GM : L’Alsace est-elle une zone sensible ?
CD : Tout le territoire national est sensible, la
France est un pays de transit, et l’Alsace est
traversée par d’importants axes routiers et
autoroutiers prédisposant à la circulation
de marchandises frauduleuses.
GM : De quels moyens disposez-vous
pour enrayer un trafic frauduleux ?
CD : En Alsace, nous avons 200 douaniers
sur le terrain qui obtiennent des résultats
remarquables.
10
G azette des M étiers | M ars 2014
GM : Quelles sont les autres missions
des Douanes ?
CD : Nous assurons le recouvrement des
droits et taxes à l’entrée de l’Union européenne, fournissons aux ministères compétents les statistiques du commerce extérieur
mais, surtout, nous sommes une administration de services qui aide les entreprises
à se développer à l’international, à maîtriser
les règles douanières internationales et
européennes et utiliser au mieux les accords
de libre-échange pour diminuer leurs coûts
et gagner en compétitivité sur les marchés
extérieurs. Nos procédures sont dématérialisées, à l’instar des programmes Delt@ pour
les opérations de dédouanement, ou DEB
pour les livraisons intracommunautaires.
GM : La Chambre de Métiers d’Alsace
incite les entreprises artisanales exporter.
Que peuvent-elles attendre des Douanes ?
CD : Les PME et ETI (Entreprises de Taille
Intermédiaire) ont vocation à être suivies de
près par nos services, notamment la cellule
de conseils aux entreprises de notre pôle
action économique, animée par Mathieu
Spanu. Les artisans intéressés par l’export
(dans ou hors CEE) peuvent s’adresser à
nous pour obtenir toutes les informations
nécessaires. Nous accompagnons également
les entreprises dans l’acquisition du statut
d’exportateur agréé, véritable passeport
pour faciliter les exportations. Précision
importante : nos conseils s’adressent aussi
à toute entreprise n’ayant encore jamais
exporté !
GM : Votre compétence s’étend aussi au
travail clandestin et au travail détaché
qui faussent singulièrement les règles
de concurrence, notamment entre la
France et l’Allemagne.
CD : Les Douanes sont notamment associées
au Comité Opérationnel Départemental
Anti-Fraude (CODAF), placé sous la coprésidence du Préfet et du Procureur de la République. Avec les autres administrations et
organismes associés (URSSAF, impôts,
inspection du travail, etc.), nous travaillons
contre toute forme de fraude en matière de
travail, y compris le travail dit « détaché » qui
met en œuvre des réglementations différentes
au sein de l’Union Européenne. Ensemble,
nous veillons à ce que les conditions du travail
« détaché » soient respectées (le droit du travail
prépondérant étant celui du pays d’accueil).
Les infractions que nous constatons sont
automatiquement transmises au Procureur de
la République, compétent pour les poursuivre
et les sanctionner.
un jour avec...
Cécilia Kieffer,
chargée de mission « transfrontalier »
à la Chambre de Métiers d’Alsace
Les entreprises artisanales allemandes sont de plus en plus nombreuses à se positionner
sur le marché alsacien. Rien n’interdit aux entreprises alsaciennes de riposter Outre-Rhin,
et la Chambre de Métiers d’Alsace les y encourage en mettant à leur disposition un service
transfrontalier animé depuis 2012 par Cécilia Kieffer, une jeune femme parfaitement bilingue
et rompue à toutes les subtilités administratives du voisin allemand, de la Suisse, mais aussi
du Luxembourg et de la Belgique.
Au bureau, Cécilia commence par
répondre aux questions qui lui sont
parvenues la veille par e-mail. Parmi
les demandes d’informations, un
menuisier a besoin de savoir si les
formalités déclaratives pour
l’Allemagne s’appliquent aussi au
montage et au démontage d’un
stand sur un salon. Ce dirigeant avait
déjà fait appel à la CMA
précédemment pour connaître les
formalités obligatoires pour son
activité lors de chantiers en
Allemagne. Le téléphone sonne.
Un artisan peintre a terminé un
chantier en Allemagne et a besoin
de renseignements sur la facturation et la TVA. Cécilia vérifie si le document transmis est conforme,
puis assiste l’artisan pour le règlement en ligne, via internet.
La Chambre de Métiers d’Alsace
défend les intérêts de l’artisanat
alsacien et remonte les doléances
des entreprises artisanales au
niveau régional et européen. Pour
cela, Cécilia assiste régulièrement
aux réunions organisées par ses
partenaires.
La Chambre de Métiers d’Alsace est
membre du réseau TransInfoNet
qui l’associe aux Chambres de
Métiers de Landau, Karlsruhe,
Fribourg, Bâle-Campagne. Les
rencontres trimestrielles du réseau
permettent de s’informer
mutuellement sur les évolutions
législatives dans chaque pays
et d’échanger sur les dossiers
d’actualités de chaque participant.
La fonction de Cécilia implique des déplacements en entreprise
pour appréhender in situ l’activité de ses interlocuteurs,
et les renseigner en connaissance de tous les paramètres. Cet
après-midi, elle rencontre José Ochavo, dirigeant de Glassdebourg
à Erstein, une société spécialisée dans la conception, la fourniture
et la pose de vitrerie-miroiterie, qui souhaite se lancer sur le
marché suisse. Cécilia va l’informer des formalités douanières,
de la règlementation applicable dans le canton et l’aider pour
la déclaration en ligne du chantier et des salariés.
Sollicitée par Denis Kuster,
tapissier-décorateur à Eguisheim,
Cécilia l’a accompagné dans
le montage de son dossier
de participation à la Muba de Bâle.
À mi-parcours de la manifestation,
elle s’enquiert des résultats
de l’artisan et de son degré
de satisfaction. Le service
transfrontalier s’occupe aussi de
l’export. Tous les 15 jours, Cécilia
fait ainsi le point sur les opérations
proposées par les différents
partenaires de la CMA (l’équipe
Alsace Export ou le réseau national
des chambres de métiers) puis elle
prescrit ces actions aux artisans
susceptibles d’être intéressés.
Artisans, que vous ayez un projet de développement transfrontalier
ou l’intention d’exporter, adressez vous à Cécilia Kieffer.
Elle sera en mesure de vous apporter des réponses ou de vous mettre
en relation avec d’autres personnes compétentes de son réseau.
Cécilia Kieffer : 03 88 19 79 34 - mail : [email protected]
G azette des M étiers | M ars 2014
11
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galerie
Mutzig à l’heure olympique… des métiers
Un public de 700 personnes a assisté au Dôme
à la proclamation des résultats des sélections régionales
des Olympiades des Métiers. Plus de 500 jeunes
représentaient 44 métiers. Ils sont 49 à avoir été
sélectionnés pour rejoindre l’équipe d’Alsace qui jouera
à domicile en 2015 (voir pages 3 et 4).
Philippe Richert, Alain Gaudré (Worldskills) et Bernard Stalter
au cours de leur intervention.
Signature d’une convention
entre le Crédit Agricole
et la Chambre
de Métiers d’Alsace
Jean-Marie Sander
(à droite) a signé
la convention,
à ses côtés
Estelle Daull,
coiffeuse
à la Belle Boucle.
Estelle Daull dirige le salon de coiffure « La Belle Boucle »
à Ohlungen, dont le maire n’est autre que Jean-Marie Sander,
également Président du Crédit Agricole S.A. Pour la reprise
de cette entreprise dont elle était précédemment salariée,
Estelle Daull a bénéficié d’un prêt de la banque verte, garanti par
la Siagi (présidée par Bernard Stalter). Cela légitimait que son
salon accueille la signature d’une convention de partenariat
entre le Crédit Agricole et la CMA. Comme celles déjà conclues
avec d’autres organismes financiers, cette convention, signée en
février dernier, a pour objet de faciliter les relations entre les
banques et les artisans. Michel Lefrançois, Directeur Général du
Crédit Agricole, a souligné que « le métier de la banque était de
faire confiance », après avoir annoncé le dispositif « livret utile »
destiné à financer des investissements dans les Très Petites
Entreprises (TPE) de la région.
12
G azette des M étiers | M ars 2014
Convention
de partenariat
entre ÉS Énergies
Strasbourg
et la Chambre
de Métiers d’Alsace
Jean-Louis Freyd, Bernard Gsell (ES Énergies)
et Bernard Stalter ont scellé le pacte.
En janvier dernier, le premier fournisseur d’électricité
alsacien, ÉS Énergies Strasbourg, a signé avec la CMA
une convention de partenariat, apportant ainsi son
soutien aux actions promotionnelles de la CMA et des
corporations artisanales. Différents engagements pris
de part et d’autre ont scellé ce partenariat de 3 ans.
galerie
Beauté Sélection
et Festival Régional de la Coiffure
un cocktail ébouriffant
Des Miss très entourées.
Trop petite pour contenir l’essor du Festival Régional de la Coiffure
organisé par la Fédération Départementale de la Coiffure du Bas-Rhin,
Brumath a passé la main à Strasbourg.
Les 2 et 3 février derniers, les acteurs et les fournisseurs de la coiffure
et de l’esthétique ont investi le hall 20 du Parc des Expositions du
Wacken, alternant conférences, démonstrations, shows, défilés et
concours dans une ambiance survoltée. Dans les allées, il fallait jouer
des coudes et sur les podiums les animations se succédaient sur fond
de décibels déchaînés, de créatures éthérées et d’éphèbes couronnés
de houppettes artistiquement sculptées. Apothéose du spectacle :
la présence simultanée de Flora Coquerel, Miss France 2014,
et de Delphine Wespiser, « notre » Miss France 2012. Le bien nommé
salon « Beauté Sélection » a fait la preuve de la vitalité des métiers
de la coiffure et de l’esthétique, qui se sont fixé l’objectif, repris
par Bernard Stalter, de « faire rêver les clients ».
➤ Titres décernés : « Meilleur Apprenti »,
« Meilleur Coiffeur Junior d’Alsace ».
➤ Trophées : les très disputés BCB et l’Oscar de l’Artisanat
mettant en compétition coiffeurs, esthéticiennes et fleuristes.
G azette des M étiers | M ars 2014
13
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LE DOSSIER
Jean-Pierre Bechler
« Le Brevet de Maîtrise
est synonyme de qualité
et de qualification »
Le Président de la Section de Colmar de la Chambre
de Métiers d’Alsace préside la Commission formation
de la CMA et celle de l’Assemblée Permanente
des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (APCMA).
Ces différentes fonctions, ajoutées à la passion
que Jean-Pierre Bechler accorde à tout ce qui touche
La Chambre de Métiers d’Alsace délivre à
Marie DUPONT
aux filières artisanales de formation, lui confèrent
née le 1er mai 1987 à Strasbourg (67)
une légitimité certaine à préfacer ce dossier du mois
consacré au Brevet de Maîtrise, justement qualifié
de « diplôme d’excellence de l’artisanat ».
T
out comme l’artisanat en général, le
Brevet de Maîtrise a considérablement évolué. Les 100 artisans qui,
en moyenne, obtiennent chaque
année le titre après avoir sacrifié près de 160
jours de repos sur une période de trois ans,
ont d’autres motivations que celles de leurs
ainés, même si sur le fond ils sont animés
par les mêmes valeurs. Longtemps le Brevet
de Maîtrise a été le sésame qui permettait à
son titulaire d’être honoré du titre de
Maître, et d’être de ce fait en mesure de
former des apprentis. Ceci impliquait bien
évidemment compétence et qualification,
car pour être transmis dans de bonnes
conditions, le savoir-faire doit être hissé au
plus haut niveau. La quête actuelle des
candidats au Brevet de Maîtrise va toujours
dans ce sens, mais ce qui a changé c’est
l’éventail des compétences nécessaires, qui
s’est considérablement élargi, pour celles et
ceux qui projettent de créer ou de reprendre
une entreprise. Savoir monter un business
plan, lire un bilan, analyser son marché et
son environnement, lancer un nouveau
produit et le commercialiser, gérer les
ressources humaines sont
des connaissances qu’un
chef d’entreprise doit
avoir (ou acquérir) faute
de quoi il s’expose à de
graves désillusions. Détenir
un Brevet de Maîtrise
n’est pas un aboutissement,
mais il ouvre l’esprit à
de nouveaux espaces de
compréhension et permet
ainsi aux artisans de
rebondir et de rester compétitifs face à des évolutions
toujours plus rapides.
Encourager les jeunes, ou moins jeunes,
artisans à préparer le BM est pour les
élus consulaires et les professionnels un
véritable devoir. « Depuis mon élection à
la présidence de la Commission Formation
de l’APCMA, je me bats pour accélérer la
procédure de certification des Brevets de
Maîtrise des différents métiers. Mon objectif
est de parvenir rapidement à 24 métiers
certifiés. Deux titres ont été certifiés en
janvier dernier (génie climatique, peintre en
le Brevet de Maîtrise
Esthéticienne cosméticienne
Schiltigheim, le 11 juillet 2013
ns Professionnelles
Ce titre est enregistré au Répertoire National des Certificatio
2008 -modifiéau niveau III, code NSF 336t, par arrêté du 3 octobre
publié au Journal Officiel des 13 et 21 novembre 2008
sous l’intitulé Coiffeur (brevet de maîtrise)
Son titulaire a le droit de former des apprentis
conformément à l’article R.6261-14 du Code du Travail
LE TITUL AIRE
PAR DÉLÉGATION DU PRÉSIDENT DE L’APCM,
LE PRÉSIDENT DE
L A CHAMBRE DE MÉTIERS D’ALSACE
LE PRÉSIDENT DU JURY
bâtiment) et on attend la certification imminente du BM bouchers charcutiers traiteurs,
mais nous sommes encore loin du compte
avec 12 BM certifiés et il faut en permanence
agir sur la Commission de certification pour
que les certifications soient plus rapides. » A l’heure où il est beaucoup question de
« coût » du travail, l’artisanat met en exergue
la « qualité » du travail, et le Brevet de
Maîtrise est en quelque sorte son bras armé.
Jean-Pierre Bechler
G azette des M étiers | M ars 2014
15
le dossier
LE BREVET DE MAÎTRISE,
l’excellence du métier
UNE FORMATION DIPLOMANTE DE NIVEAU 3 (certifiée Bac + 2)
Le Brevet de Maîtrise s’adresse à tous ceux qui exercent déjà leur métier et souhaitent progresser dans
leur vie professionnelle, qu’ils soient chefs d’entreprise ou salariés.
Une formation modulable pour obtenir un diplôme spécifique au secteur de l’artisanat
Reconnu au plan national, le Brevet de Maîtrise est un titre qui valide l’excellence professionnelle et la compétence de gestion managériale
de l’entreprise artisanale. Il permet d’acquérir les compétences nécessaires pour piloter et encadrer une équipe, innover, créer ou reprendre
et développer une entreprise dans de bonnes conditions.
>>
SES ATOUTS
>
une haute qualification
professionnelle
permettant l’accès au titre
de Maître Artisan
>
l’acquisition d’outils
et d’une méthodologie
indispensables pour la création
ou le développement d’entreprise
la possibilité
de former
des apprentis
Six modules généraux et un module professionnel
La formation s’articule autour de 6 modules généraux de 329 heures et un module professionnel dont le contenu de formation et la durée
sont propres à chaque métier.
La validation est organisée au niveau de chaque module. Elle repose sur des contrôles continus et des épreuves terminales définies au plan
national. Chaque module est indépendant de l’autre. Une fois acquis, le module est valide durant 5 ans.
Module A : fonction entrepreneuriale
(49 heures)
- situer l’entreprise et ses acteurs dans leur
environnement ;
- communiquer efficacement avec son environnement
professionnel.
Module B : fonction commerciale (56 heures)
- situer l’entreprise dans son environnement commercial ;
- définir une stratégie commerciale et mettre
en œuvre les plans d’action commerciale ;
- maîtriser les différents outils de l’action commerciale
au quotidien ;
- maîtriser les techniques de vente et d’après vente.
Module C : gestion financière et économique
de l’entreprise artisanale (84 heures)
- élaborer, équilibrer et analyser un plan de financement ;
- lire et établir un compte de résultat et un bilan simplifié ;
- analyser la rentabilité et la situation financière.
Module D : gestion des ressources humaines
(56 heures)
- recruter et développer les compétences ;
- organiser le travail et manager le personnel ;
- analyser les dysfonctionnements ;
- communiquer dans le cadre professionnel ;
- intégrer les principes du droit du travail dans la gestion
quotidienne de la relation de travail.
16
G azette des M étiers | M ars 2014
Module E : formation et accompagnement
de l’apprenant (maître d’apprentissage)
(42 heures)
- situer l’apprentissage dans son environnement ;
- accompagner l’apprenant dans la construction de son
projet d’insertion professionnelle et sociale ;
- acquérir les compétences pédagogiques et partenariales
nécessaires à la fonction de tuteur et/ou de maître
d’apprentissage.
Module F : communiquer à l’international
(42 heures)
- se présenter ;
- correspondre et converser au quotidien ;
- correspondre et converser dans le milieu professionnel.
Module G : fonction production
(durée selon le métier)
Maîtrise du métier, technologie, réglementation, réalisation
et organisation de travaux spécifiques au métier.
Pour tout renseignement, contactez le conseiller
en formation de votre secteur :
• Bas-Rhin
Marcelle MEYER
[email protected] - Tél. 03 88 19 79 18
• Haut-Rhin
Loïc FRESSE
[email protected] - Tél. 03 89 20 84 55
le dossier
Formations diplômantes
Formations diplômantes de niveau III (certifiées bac+2)
BREVET DE MAITRISE
Le Brevet de Maîtrise forme à l’excellence dans l’artisanat
6 modules généraux pour gérer et manager une entreprise
et 1 module professionnel spécifique à votre métier.
Ce dernier se déroule sur une plate-forme technique régionale.
Métiers
Session
Lieux
Durée
Coiffeur
17 Mars 2014
Schiltigheim
Mulhouse
Schiltigheim
+ plate-forme
technique
De 470 à 593
heures
de formation
1 jour par semaine
Colmar
Schiltigheim
+ plate-forme
technique
De 546 à 616
heures
de formation
1 jour par semaine
Esthéticienne cosméticienne
Boulanger
Pâtissier confiseur glacier traiteur
29 Septembre 2014
Mulhouse
Carrossier - Peintre en carrosserie
Installateur en équipements électriques
Installateur de systèmes de génie climatique
Menuisier de bâtiment et d’agencement
27 Septembre 2014
Peintre en bâtiment
Réparateur-gestionnaire en maintenance
automobile
La CMA vous accompagne pour établir un plan de financement personnalisé en fonction de l’entreprise et/ou du stagiaire.
Éliane Haeflinger,
HairStyle Studio à Obersaasheim
Elle a toujours rêvé d’ouvrir un jour son propre salon
de coiffure, alors Éliane Haeflinger a chaussé des bottes
de sept lieues pour parfaire sa formation, sans s’accorder
le moindre répit.
CAP et BP en poche, elle enchaîne
immédiatement avec le BM qu’elle
prépare en alternance avec une
activité salariée au salon de coiffure
« Authentique » à Colmar. Le titre lui
est décerné en 2013 et sans plus
attendre, elle ouvre SON salon à
Obersaasheim (village de 1 000
habitants), en association avec Tina
Nguyen, dirigeante d’un institut de
beauté BNC Espace Design. Les deux
jeunes femmes conservent une
autonomie dans la direction de leurs
entreprises, mais travaillent en réseau
et fidélisent mutuellement leur
clientèle. À l’issue d’un parcours mené
tambour battant, il n’est pas besoin de
discourir longuement sur la motivation
d’Éliane. Chaque module de formation
du BM a été pour elle l’occasion
d’acquérir de nouvelles compétences,
aussitôt transposées dans la
perspective de sa future entreprise.
Elle tire profit des cours
de marketing en créant un site
internet, construit une campagne
publicitaire et accompagne à coups
de sponsoring ciblé les activités
des associations locales. Une manière
efficace d’être admise dans la vie
communale. « Les cours du Brevet de
Maîtrise m’ont beaucoup appris, aussi
bien au niveau théorique que pratique.
J’ai pu me familiariser avec des
techniques de coupe nouvelles et
d’autres, anciennes, que je n’aurai
peut-être pas souvent l’occasion de
mettre en œuvre dans mon salon mais
qui complètent avantageusement mon
bagage professionnel » souligne cette
jeune femme de 23 ans, épanouie
et heureuse d’avoir réalisé son projet
professionnel.
G azette des M étiers | M ars 2014
17
le dossier
BREVET
DE MAÎTRISE,
ils l’ont fait
et ils en sont
fiers !
A
vec plus d’un siècle d’existence,
le Brevet de Maîtrise a changé,
tant sur la forme que sur le
fond. Le précieux parchemin
illustre aussi l’évolution des arts graphiques,
mais qu’il soit enluminé de lettres gothiques ou de caractères contemporains, il
est toujours soigneusement encadré et
ostensiblement accroché au mur d’un
bureau, d’un atelier, d’une boutique, bien
en vue des visiteurs, témoin silencieux et
pourtant éloquent du niveau de qualification du maître artisan maison. Stylisé
sous l’aspect d’un A écarlate, il s’affiche
aussi dans toute la communication de
l’entreprise : en-têtes de lettres, dépliants
publicitaires, site internet, devis, véhicules
professionnels… Il est partout, attestant
de la fierté de son titulaire et de sa volonté
de le faire savoir.
Préparer un Brevet de Maîtrise est
généralement une décision mûrement
réfléchie, prise à l’aune de parcours
différents mais visant des objectifs
similaires. D’abord, c’est souvent un
challenge que les postulants s’imposent
par le besoin irrépressible de se dépasser,
d’entrer par la grande porte dans une
sorte d’aristocratie professionnelle, au
sens noble. « Je dois le faire » est une
expression qui revient souvent, révélant
que son auteur est disposé à des sacrifices
pour mener à bien son projet. Ensuite,
qu’ils soient salariés, créateurs ou
repreneurs d’entreprise, ils ont en
commun la volonté d’acquérir de
nouveaux savoirs, de perfectionner ce
qu’ils savent déjà faire, en somme être à
la hauteur pour réaliser ultérieurement
l’objectif qu’ils se sont fixé. Nous avons
rencontré six titulaires du Brevet de
Maîtrise. Dans leurs appréciations, on
retrouve bien sûr des similitudes mais
aussi des éclairages plus personnels qui
démontrent que le titre de l’excellence
artisanale a toujours la même aura et que
l’obtenir est un gage de réussite dans la vie
professionnelle.
18
G azette des M étiers | M ars 2014
Mickaël Gramfort,
boulangerie-pâtisserie Gramfort
à Auenheim
Deux ans après l’ouverture de sa boulangerie-pâtisseriesalon de thé, Mickaël Gramfort a ouvert un dépôt de pain
à Auenheim, également assorti d’un salon de thé.
Il emploie à présent 9 salariés. Cette réussite professionnelle,
doublée d’une rapide expansion, il la doit bien sûr à un travail
sans relâche mais aussi « à l’application concrète des outils
de gestion, de commercialisation et de management »,
acquis de son propre aveu « grâce au Brevet de Maîtrise
Supérieur de pâtisserie, que j’ai obtenu après un CAP
de boulangerie et un BTM de pâtisserie ». Assidu tout au
long d’une formation cofinancée par une aide du Conseil
Régional d’Alsace et un apport personnel, il a tout
particulièrement apprécié les modules de gestion :
« j’ai appris à calculer les ratios, les coûts des matières
premières, les charges salariales et sociales, que je peux
suivre au plus près et rectifier le tir si besoin, sans
attendre le bilan ». Si l’on en juge par le développement
rapide de son entreprise, Mickaël a bien compris le sens
des enseignements dispensés et pour lui il n’y a pas
de doute : « la formation au Brevet de Maîtrise est
indispensable pour celui qui veut créer ou reprendre
une entreprise ».
le dossier
Sébastien Loos,
Responsable d’affaires senior,
installateur électrique Vonthron à Reichstett
Steve Godecke,
Menuiserie Godecke
à Ernolsheim-Bruche
Cette entreprise de menuiserie générale, employant
4 collaborateurs, est actuellement dirigée par Heinz
Godecke, le père de Steve. Ce dernier a obtenu
le BTM (Brevet Technique des Métiers) bois en
2005 et a enchaîné immédiatement avec le BMS
(Brevet de Maîtrise Supérieur) qu’il a mis dans son
escarcelle en 2008. Appelé le moment venu
à reprendre la direction de l’entreprise familiale,
il a suivi la formation du BMS dans cette
perspective. Élu de la commission des compagnons
de la CMA et également membre de commission
d’examen dans son métier, il donne du Brevet
de Maîtrise un avis très positif. « Ce qui m’a le plus
frappé, c’est le caractère complet de la formation.
A priori, 3 ans cela peut sembler long, mais
la densité et l’approfondissement des matières
abordées sont tels qu’il faut leur consacrer le temps
nécessaire » explique Steve qui a pu se familiariser
avec le marketing, la commercialisation,
la relation client, la gestion « qui me sont d’ores
et déjà utiles dans l’entreprise ». Autre volet très
apprécié, la partie informatique : « je n’étais pas trop
ouvert à l’informatique » reconnaît Steve,
« mais grâce au BM je m’y suis mis et j’ai même
suivi une formation parallèle qui m’a encore permis
de progresser ». Enfin, et ce n’est pas le moindre
mérite de la formation au Brevet de Maîtrise,
elle a donné à Steve « le goût d’en savoir plus
et de poursuivre d’autres formations ».
Au sein de l’entreprise Vonthron,
Sébastien Loos a gravi successivement différents échelons.
Il débute comme ouvrier monteur,
puis chef d’équipe, technicien
d’affaires et responsable d’affaires
junior. Sans être titulaire du Brevet
de Maîtrise, il exerçait déjà la
fonction de responsable d’affaires
senior, mais il tenait à obtenir le
titre « par satisfaction personnelle
et me prouver que je pouvais
le faire ». Objectif atteint en 2013 !
Sa fonction de responsable
d’affaires senior consiste à encadrer
une équipe de monteurs, démarcher
la clientèle, réaliser des études
techniques et financières, rédiger les
devis, suivre les chantiers, établir les
factures et veiller à leur règlement.
« Grâce au BM, je réagis
différemment dans mon travail.
Je maîtrise mieux les aspects
juridiques, la gestion, la comptabilité et la présentation des
dossiers » reconnaît Sébastien
également très satisfait par
la qualité des formateurs :
« des hommes de terrain qui n’ont
pas que des connaissances
théoriques ». Il évoque « une
dernière année difficile, comptant
600 heures de travail à côté de
celles réalisées dans l’entreprise,
c’était du costaud mais je suis allé au
bout ». Pour Sébastien, le BM est une
consécration qui le rend encore plus
légitime dans son travail et vis-à-vis
des collègues dont il assure
l’encadrement.
Franck Cichecki, Garage Franck à Issenheim
Ce jeune mécanicien automobile a passé les BEP et Bac Pro en entreprise et
au CFA de l’Artisanat de Mulhouse, véritable pépinière de tout ce qui touche aux
véhicules à deux ou quatre roues. En août 2012, il crée son atelier de réparation
automobile à Soultz et, parallèlement, entame la préparation du Brevet de Maîtrise
dans sa spécialité, qu’il vient juste d’obtenir en février dernier. Sur le BM, il ne tarit pas
d’éloges : « c’est une super formation, avec des intervenants hautement compétents.
Je n’ai pas eu l’impression de retourner à l’école, j’ai trouvé au contraire une ambiance
de travail conviviale, une émulation avec les autres stagiaires ». Franck Cichecki a
aussi apprécié « le côté concret de l’enseignement dispensé, ce que j’ai appris me sert
à présent dans le quotidien de mon entreprise ». Il n’hésite pas à dire qu’il dispose
à présent de « toutes les clés pour exercer le métier de chef d’entreprise qui ne se
limite pas à la technique professionnelle ». Durant ses trois années de formation,
il s’est astreint à une grande assiduité qui lui a ouvert les portes de la réussite.
« Si on suit régulièrement les cours, on est tellement bien préparé qu’on ne peut pas
rater l’examen final » affirme ce néo-titulaire qui n’a qu’un regret : « c’est dommage
que les candidats au BM ne soient pas plus nombreux ».
G azette des M étiers | M ars 2014
19
le dossier
David Kintz,
vice-Président de la commission d’examen du Brevet de Maîtrise peinture
Dirigeant d’une entreprise de peinture
employant 25 salariés à Geispolsheim, David
Kintz est engagé dans de multiples fonctions
professionnelles et syndicales. Mais celles
qu’il privilégie ont trait à la formation,
puisqu’il coiffe la double casquette de
Président de la commission d’examen
du BTM peintre en bâtiment et celle de
vice-Président de la commission d’examen
du BM peintre en bâtiment. Titulaire du BM
depuis 1996, il avait fait de l’obtention du
titre un objectif absolu ! « Alors que je n’étais
qu’apprenti, puis compagnon, il m’arrivait
dans mes différents emplois de fixer du
regard le diplôme accroché au mur derrière
le dos de mes patrons successifs,
et je n’avais qu’un seul but, le décrocher
à mon tour pour pouvoir l’accrocher aussi
un jour dans mon bureau » raconte-t-il, avec
dans la voix une pointe d’émotion mêlée
d’excitation. Presque 20 ans après,
il a conservé des relations avec ses
camarades de promotion : « se former
ensemble, trois ans durant, crée des liens
et le besoin d’échanger, de confronter les
expériences est toujours vivace ». Ce constat
est le résultat « de la piqûre BM. Quand on
en sort, on n’est plus le même » ! A l’affût
de toutes les évolutions de son métier,
il n’a cessé de les adapter aux référentiels
des examens et d’expliquer : « le BM
d’aujourd’hui s’inscrit dans son époque,
les modules théoriques l’emportent sur la
pratique. Pour celle-ci, le diplôme majeur est
le BTM. Le BM, lui, vise plus haut ».
Mais pour David Kintz, promouvoir
l’excellence exige aussi des moyens et il se
félicite « de la mise en place, avec le soutien
des financeurs, de pôles de formation
animés par des formateurs compétents,
souvent issus du terrain et disposant des
outils les plus performants ». Il encourage
vivement les jeunes à préparer le BM peintre
pour plusieurs raisons : « porter le titre de
Maître peintre est un signe de reconnaissance
de ses pairs, et valorisant vis-à-vis du grand
public. Obtenir le diplôme est la garantie
d’avoir entre les mains tous les atouts pour
diriger une entreprise et la pérenniser ».
David Kintz est formel : « il faut écarter cette
idée reçue que le BM ne s’adresse qu’aux fils
d’artisans établis, appelés à reprendre
l’entreprise paternelle ». Au contraire,
insiste-t-il, « le BM permet à un jeune, même
s’il ne souhaite pas s’installer, de se doter
d’un sacré bagage et de se positionner
avantageusement sur le marché du travail ».
Il préconise que chacun progresse à son
rythme : « après le CAP et le BTM, il est
normal de s’accorder une pause, de prendre
de la bouteille dans son travail et de profiter
des loisirs de l’existence ». Il admet aussi
que « c’est parfois dur de retourner en
formation quand on a interrompu le cycle,
mais là intervient la motivation et les
candidats au BM en sont rarement
dépourvus ».
David Kintz est fier d’avoir contribué à créer
une filière complète de formation dans son
métier. « Les échelons doivent être gravis
un à un, jusqu’au sommet, chacun à son
rythme ».
Ces évolutions ont permis au métier de
retrouver des lettres de noblesse, d’être plus
attrayant et de proposer un véritable plan de
carrière. « Pouvoir dire qu’on est étudiant en
métier est une avancée formidable » conclut
ce passionné qui reconnaît qu’en formant
les autres il se forme aussi lui-même.
La filière de formation professionnelle dans l’artisanat
Formation en apprentissage
3e de collège
20
G azette des M étiers | M ars 2014
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Formation continue (promotion sociale)
talent d’artisan
Aurélien
Stoehr,
fait son lit
du Brevet
de Maîtrise
À 23 ans, plus jeune lauréat
de sa promotion, Aurélien Stoehr
a brillamment obtenu le diplôme
d’excellence de l’artisanat
en créant pour sa pièce
de maîtrise un superbe lit
à bascule.
I
mmergé dès son plus jeune âge dans
l’entreprise familiale de Gunsbach (la
menuiserie générale Pierre Stoehr, créée
en 1983) Aurélien a tout naturellement
suivi la voie paternelle : après un apprentissage à la menuiserie Graff à Munster et un
passage chez les Compagnons du Devoir,
il enchaîne CAP, Brevet de Compagnon
et Brevet Professionnel avant d’intégrer
l’entreprise familiale et de s’attaquer au
Brevet de Maîtrise.
Un chef-d’œuvre horizontal
Trois ans durant, Aurélien sacrifiera tous
ses samedis à la préparation du précieux
diplôme. Cours théoriques à Colmar et
Schiltigheim, et partie pratique au CFA
d’Eschau. Pour sa pièce de maîtrise, il
imagine un lit à bascule qui a nécessité
100 heures de conception et 300 heures de
fabrication. Mais le résultat est au diapason
de l’effort consenti : Aurélien obtient la note
de 16,70 / 20 et empoche le Brevet de
Maîtrise. Conçu dans un design contem-
porain, inclinable par télécommande, son
chef-d’œuvre horizontal a pris place chez
lui et, chaque nuit, Aurélien valide le dicton
« comme on fait son lit on se couche ».
Remontées d’expérience
Aurélien Stoehr ne tarit pas d’éloges sur la
pertinence du Brevet de Maîtrise : « quand
on a un projet, il faut y aller, c’est la préparation idéale pour ceux qui veulent créer
ou reprendre une entreprise » affirme-t-il.
Pourvu d’un sens aigu de l’observation,
son expérience dans la quête du BM lui a
inspiré quelques commentaires. Ainsi, le
module de langue étrangère du référentiel
- l’allemand en l’occurrence - a amené
Aurélien à s’informer sur le système de
formation d’Outre-Rhin, et il a découvert
que les jeunes allemands dotés de l’intelligence de la main sont orientés vers les
métiers dès la sixième, en multipliant les
stages découvertes en entreprise. Rien à voir
avec la version française de l’orientation !
Pour Aurélien, « on ne met pas assez en
valeur le savoir-faire des artisans ; c’est en
allant vers les jeunes avec des réalisations
concrètes que l’on parviendra à convaincre
les meilleurs de rejoindre les rangs de
l’artisanat ».
Son avenir est tout tracé : le BM est le
sésame qui lui permettra, le moment venu,
de prendre la succession de son père. En
attendant, il parfait chaque jour son
savoir-faire dans l’atelier et réfléchit aux
perspectives de sortir son lit à bascule de
son statut de pièce unique !
G azette des M étiers | M ars 2014
21
THÉMATIQUE
Prendre un apprenti,
pourquoi pas ?
De 2012 à 2013, le nombre de contrats d’apprentissage dans
les entreprises artisanales a baissé de 12 %. De quoi inquiéter
les responsables de l’artisanat alsacien craignant, à raison, un manque
de main-d’œuvre qualifiée quand la reprise se montrera.
En février dernier, le Président Stalter a convié la presse à une explication de texte sur les raisons
de la baisse sensible des contrats d’apprentissage. Entouré de Jean-Pierre Bechler, Président de la
commission formation à la CMA, de Jean-Louis Freyd Président de la Section du Bas-Rhin et des
directeurs des Centres de Formation d’Apprentis gérés ou cogérés par la Chambre de Métiers
d’Alsace, Bernard Stalter a décrit une situation préoccupante, arguments à l’appui. « Nous avons
les jeunes mais nous n’avons plus les entreprises » a constaté le Président. Au banc des accusés, la
crise économique bien sûr. « Ne pas embaucher d’apprenti est devenu une variable d’ajustement de
charges » a regretté Bernard Stalter. D’autres raisons sont également mises en avant : la suppression
de l’indemnité compensatrice à la formation (pour les entreprises de plus de 10 salariés), la
réduction du crédit d’impôt lié à l’embauche d’un apprenti et l’interdiction de recruter un jeune qui
n’a pas 15 ans révolus.
JULIEN SEYLLER,
« Le tutorat a du sens. »
Julien Seyller est prothésiste dentaire
à Mulhouse. Travaillant seul,
il recherche d’un collaborateur pour
le seconder sans penser, a priori,
prendre un apprenti. Quand Stefano
Viterisi est venu frapper à sa porte
«Renoncer à la formation, c’est se priver de possibilités de reprises»
en quête d’un employeur en vue
Cette affirmation, Bernard Stalter la scande inlassablement. Il est plus que temps « d’enrayer la
chute des contrats » car la crise cessera à un moment ou à un autre, et alors la reprise risque d’être
douloureuse, faute d’effectifs qualifiés. De la même manière se posera plus fortement encore le
problème de la reprise des entreprises. L’apprentissage est depuis quelques années une alternative
au lancinant problème du chômage des jeunes. Son image jadis controversée n’a cessé de
s’améliorer, et il dispose à présent d’encouragements nombreux, notamment dans la sphère
politique. Renoncer à former n’est pas la bonne solution. Le repli sur soi ne présage rien de bon.
Du côté de la Chambre de Métiers d’Alsace, les développeurs de l’apprentissage continuent de
battre la campagne pour prêcher la bonne parole. Sans eux, le reflux des contrats aurait encore été
plus fort. Il faut que les artisans les entendent et relaient leurs recommandations. Transmettre son
savoir-faire est une valeur récurrente de l’artisanat. Dans la période actuelle c’est aussi un devoir.
de préparer un BTM de prothésiste
dentaire (étant déjà titulaire d’un
Bac pro), il a d’abord hésité, imprégné
d’idées préconçues sur la moindre
motivation des jeunes générations.
« Les échanges verbaux que j’ai eus
avec Stefano et la détermination qui
l’animait ont fini par me convaincre
et je l’ai pris » explique Julien.
Pour obtenir la dérogation pour
former des apprentis, il suit un stage
axé sur la pédagogie, bien utile selon
THIBAULT BURCKEL
« Prendre un apprenti,
je le referais ! »
En 2012, Thibault Burckel a créé son
entreprise d’installation sanitaire à
Marmoutier. Un démarrage satisfaisant l’incite
à envisager une embauche. Mais un salarié
à part entière était une solution prématurée,
et l’apprenti une sorte de loterie à l’issue
incertaine. Le hasard a placé sur sa route Noé
Sigrist, volontaire pour effectuer un stage
découverte dans son entreprise, stage durant
lequel le jeune est venu s’imprégner du travail
et de l’ambiance. Des affinités se créent et les
deux protagonistes décident d’aller plus loin.
Fort de son expérience professionnelle, de
son parcours d’ancien Compagnon du Devoir
et d’une volonté convaincante de former,
Thibault a obtenu une dérogation pour signer
son premier contrat d’apprentissage avec Noé.
Ce dernier se forme au contact quotidien
22
G azette des M étiers | M ars 2014
lui. Dans un métier de haute précision,
exigeant habileté, patience et rigueur,
Julien a mis au point une
méthodologie qui lui sert de fil
conducteur pour la formation de son
apprenti. Autour de la table de travail
ce ne sont pas uniquement des
conseils ou des questionnements qui
s’échangent, mais peu à peu s’érige
une complicité patiemment élaborée
entre le maître qui transmet et
l’apprenti qui reçoit. « C’est là tout
de son maître d’apprentissage et, comme lui,
a rejoint les rangs des Compagnons du Devoir.
Thibault estime avoir trouvé « la perle rare ».
Noé quant à lui se coule chaque jour un peu
plus dans la peau du plombier qu’il veut être,
en dispensant « confort et bien-être ».
« Si c’était à refaire, je recommencerais »
assure Thibault, heureux de transmettre
sa passion et d’avoir un retour.
le sens du tutorat » explique Julien
« le tuteur délivre un savoir, en retour
il a la reconnaissance ». Stefano
passera son BTM chez Julien en un an
(son Bac pro l’y autorise). Il parfait sa
maîtrise pratique et leur collaboration
ne cessera sans doute pas avec
l’obtention du diplôme.
formation
S’immerger une semaine durant dans le monde de l’entreprise, découvrir un ou plusieurs
métiers, vérifier ses aptitudes à exercer l’un d’eux, échanger avec un chef d’entreprise
© Thinstock/Wavebreakmedia
et pourquoi pas, conclure ultérieurement un contrat d’apprentissage,
tel est le sens de la semaine découverte d’un métier qui s’adresse aux jeunes
de 14 ans (révolus) à moins de 26 ans.
SEMAINE DE « DÉCOU VERTE D’ UN MÉTIER »
La semaine « découverte d’un métier »
une étape de l’orientation
E
n Allemagne, la sensibilisation des
collégiens aux métiers se fait dès la
sixième (11/12 ans). En France, elle
intervient plus tardivement, mais elle
existe et c’est l’essentiel grâce au dispositif
« semaine découverte d’un métier ».
Vocation ou orientation ?
Chez certains sujets, l’intérêt pour telle ou
telle activité professionnelle peut se manifester de manière précoce et s’affirmer
ensuite au fur et à mesure que l’âge évolue.
On parle alors de vocation, une inclinaison
irrésistible, qui mobilise entièrement son
adepte et l’incite à tout mettre en œuvre
pour atteindre l’objectif fixé. Avoir la vocation n’est heureusement pas rare, l’artisanat
recrute chaque année des jeunes remarquablement motivés, mais ils ne sont pas les
plus nombreux et ne sauraient à eux seuls
satisfaire le besoin de main-d’œuvre d’un
secteur où la main est le prolongement de
l’idée. S’agissant d’orientation, le monde
artisanal demeure dubitatif sur l’égalité
d’estime qu’il est censé partager avec
d’autres activités. Parce qu’ils ont le sentiment d’être un peu les oubliés de l’orientation, les artisans ont été de tout temps des
partisans enthousiastes des stages découvertes proposés aux jeunes. Aujourd’hui
encore, les plus anciens regrettent le
pré-apprentissage qui permettait aux moins
de 16 ans de découvrir sur une année, les
réalités de l’entreprise, tout en conservant
un statut scolaire. C’est dire que les artisans
sont favorables à l’immersion des jeunes en
entreprise et cette semaine, ils la prolongeraient volontiers, car elle peut paraître un
peu courte pour provoquer un déclic.
Comment ça marche ?
Le dispositif fonctionne bien, puisqu’en
2013, 1060 « découvertes d’un métier » ont
été programmées dans le Bas-Rhin et 1041
dans le Haut-Rhin. Les métiers les plus
sollicités sont ceux de l’alimentation, du
bâtiment, de la beauté/santé et de l’automobile. L’âge des stagiaires est majoritairement
entre 15 et 17 ans mais les plus de 20 ans,
souvent venus d’autres horizons profes-
sionnels ou titulaires de diplômes ne leur
ayant pas permis de trouver un emploi, sont
de plus en plus nombreux. Pour ce qui est
des formalités, la semaine découverte
d’un métier donne lieu à une convention
(modèle disponible à la Chambre de Métiers
d’Alsace) que le chef d’entreprise doit
remplir en quatre exemplaires. Un est
transmis à la compagnie d’assurance de
l’entreprise, un autre au jeune et un autre
encore à la CMA. Le quatrième est conservé
par l’entreprise. À la fin de la semaine,
l’employeur remplit la fiche de bilan (jointe
avec la convention), avec le jeune et il
transmet une copie au Service « Jeunes et
Entreprises » de la CMA.
Contacts :
Services « Jeunes et Entreprises »
• Section du Bas-Rhin
03 88 19 55 81 : [email protected]
• Section de Colmar
03 89 20 84 50 : [email protected]
• Section de Mulhouse
03 89 46 89 00 : [email protected]
G azette des M étiers | M ars 2014
23
actus juridiques
TÉ L É P HONIE
T VA AU TO L I Q U IDATION
Contrats
de téléphonie :
SOYEZ VIGILANTS
auto-liquidation de la TVA
Nous attirons l’attention des chefs
d’entreprises artisanales sur les offres
émanant de sociétés proposant de
souscrire à des contrats de téléphonie
apparemment très compétitifs.
Les contrats peuvent s’avérer très
contraignants, tant par leur durée
(plusieurs années fermes, sans
possibilité de résiliation anticipée)
que par les conditions financières
exorbitantes imprévues qui s’imposent
aux entreprises artisanales une fois
qu’elles se sont engagées.
Ces contrats peuvent également
s’accompagner d’un contrat de
leasing de matériels de type standard
téléphonique ne répondant pas aux
besoins spécifiques des entreprises
artisanales en termes de volume
d’appels, et dont les conditions
financières et de durée peuvent mettre
en péril la survie de l’entreprise.
Nous conseillons vivement aux chefs
d’entreprise de lire très attentivement
toutes les clauses des contrats qui
leur sont proposés (dont il convient
de rappeler qu’ils ne bénéficient pas
des possibilités de rétractation des
consommateurs privés).
En cas de doute, n’hésitez pas à
contacter le service juridique de la CMA.
Contrats de sous-traitance dans le bâtiment :
Depuis le 1er janvier 2014, la TVA due au titre des travaux de construction
réalisés par un sous-traitant pour le compte d’un donneur d’ordre doit
désormais être payée par le donneur d’ordre.
Par conséquent, les entreprises sous-traitantes n’ont plus à déclarer
ni à payer la TVA due au titre des travaux de construction (elles restent
néanmoins redevables de la TVA pour les travaux de construction qu’elles
confient à leurs propres sous-traitants).
Quelles sont les opérations visées ?
Les opérations visées sont les opérations de
construction, y compris les travaux de
réparation, de nettoyage, d’entretien, de
transformation et de démolition effectués en
relation avec un bien immobilier (bâtiments,
ouvrages de génie civil).
Les travaux doivent être effectués pour
le compte d’un donneur d’ordre assujetti
à la TVA.
Qui sont les prestataires concernés ?
Les prestataires concernés sont les
entreprises sous-traitantes au sens de
l’article 1er de la loi du 31 décembre 1975
relative à la sous-traitance.
• La facture du sous-traitant relative aux
opérations concernées par l’auto-liquidation
ne doit pas mentionner la TVA exigible :
toutefois, elle doit faire apparaître
distinctement que la TVA est due par le
donneur d’ordre assujetti et porter la mention
« auto-liquidation » justifiant l’absence de
collecte de la TVA par le sous-traitant.
Exploitants de pressing : Aides financières
en faveur de l’aquanettoyage
• La TVA ainsi acquittée est déductible dans
les conditions de droit commun.
Le défaut de déclaration par le donneur
d’ordre (entrepreneur principal) expose
à une amende de 5 % du montant de la TVA
déductible qui n’a pas été auto-liquidée.
• Le sous-traitant doit également mentionner
sur la ligne « autres opérations non
imposables » de sa déclaration de chiffre
d’affaires le montant total HT de l’opération.
Quelle est la procédure d’autoliquidation ?
AQ UA P R O
• Le donneur d’ordre (entrepreneur principal)
mentionne sur la ligne « autres opérations
imposables » de sa déclaration de chiffre
d’affaires le montant HT des prestations qui
lui sont fournies et qui sont soumises à
l’auto-liquidation.
• Le sous-traitant (bien qu’il ne collecte pas
lui-même la taxe) peut déduire la TVA qu’il
supporte sur ses propres dépenses dans
les conditions de droit commun (cette
déduction peut intervenir sous forme d’une
imputation de taxe ou d’un remboursement
de crédit de taxe).
ache ?
L’aquanettoy
vironnement
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En 2013, le Régime Social des Indépendants s’est engagé en faveur de l’aquanettoyage suite à
l’interdiction par un arrêté du 5 décembre 2012 de l’usage du perchloréthylène dans les pressings.
L’aide financière porte sur un montant correspondant à 40 % de l’investissement hors taxe
plafonnée à 12 500 €. Elle s’applique pour l’achat d’un combiné lavage-séchage-finition.
Pour bénéficier de cette offre, il convient d’adresser un dossier de réservation à sa caisse régionale
RSI au plus tard le 30 juin 2014.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter la caisse RSI Alsace à l’adresse mail suivante :
sante-precarité@alsace.rsi.fr
* Une aide financière (Aquabonus) est, en outre, accessible aux pressings de moins de 50 salariés :
pour en savoir plus vous pouvez contacter la CARSAT Alsace-Moselle (Monsieur Pascal SCHOCH)
au 03 88 14 33 53 ou par courriel [email protected]
24
G azette des M étiers | M ars 2014
© Illustration : Hugo Mairelle
Le RSI a mis en place un dispositif dénommé Aqua Pro s’adressant uniquement aux exploitants
de pressing sans salarié* qui doivent remplacer leur machine de plus de 15 ans, fonctionnant
au perchloréthylène, avant le 1er septembre 2014.
ACTUS JURIDIQUES
ATTESTATION T VA
co n j o i n t s co ll a b o r at e ur s TVA à taux réduit :
nouveaux modèles
d’attestations CERFA
Indemnités journalières : des droits
supplémentaires pour les conjoints collaborateurs
Le particulier qui réalise des travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement
ou d’entretien du logement dans des locaux
à usage d’habitation construits depuis plus
de deux ans au début des travaux, ou des
travaux de rénovation énergétique, peut
bénéficier du taux réduit de TVA.
Pour en bénéficier, le particulier doit remplir
une attestation sur formulaire CERFA
(nouveaux formulaires en vigueur depuis le
1er janvier 2014).
L’attestation normale n° 13947*03 et
l’attestation simplifiée n° 13948*03 sont
accessibles sur le site internet
http://www.impots.gouv.fr/
(rubrique professionnels formulaires)
en renseignant les numéros CERFA
(13947*03 et/ou 13948*03)
à l’emplacement prévu à cet effet.
Depuis le 1er janvier 2014, les conjoints collaborateurs des artisans, commerçants et industriels
peuvent, comme les chefs d’entreprises, bénéficier d’indemnités journalières en cas de maladie
ou d’accident.
Le conjoint collaborateur doit avoir cotisé pendant un an au RSI, et le chef d’entreprise doit être
à jour de l’ensemble de ses cotisations.
La cotisation indemnités journalières des conjoints collaborateurs est forfaitaire et non régularisée.
Son montant est fixé à 105 € au 1er janvier 2014 (la cotisation des conjoints collaborateurs
en 2014 permet, le cas échéant, une indemnisation à partir du 1er janvier 2015).
Pour en savoir plus, contacter la Caisse RSI ALSACE au 0811 88 67 68.
C a r t e d ’a r t i s a n
De nouveaux avantages accessibles
aux artisans
G U IDE B AN Q U ES Chefs d’entreprises :
comment améliorer
vos relations avec
vos banques ?
La médiation du crédit aux entreprises
vient de rééditer son guide intitulé «Chefs
d’entreprises, facilitez vos relations avec vos
banques».
Ce guide comporte sept parties :
Fiche 1 : Présenter son entreprise
et son activité
Fiche 2 : Établir une stratégie d’entreprise :
le business plan
Fiche 3 : Offrir de la visibilité à ses partenaires
Fiche 4 : Déterminer le bon financement
Fiche 5 : Garantir son financement
Fiche 6 : Appliquer quelques bons conseils de
management d’une TPE / PME
Fiche 7 : Ne pas rester seul et se faire
accompagner
Annexe 1 : Les principaux documents
financiers
Annexe 2 : Typologie des principaux crédits
bancaires
Annexe 3 : Typologie des principales garanties
Ce guide est téléchargeable à l’adresse
internet suivante :
http://www.economie.gouv.fr/
mediation-credit-entreprises-guidepratique-financement-pme
Votre carte d’artisan vous permet de vous identifier comme chef d’une entreprise artisanale
auprès de vos clients et fournisseurs. Désormais, elle vous permet également de bénéficier
d’avantages personnels dont pourront également profiter votre conjoint collaborateur et votre
famille.
Ces avantages prennent la forme d’offres préférentielles dans le domaine du sport, des loisirs,
du bien-être et de la culture.
Ils vous sont proposés gracieusement par la société OBIZ.
Pour accéder à ces avantages
• connectez-vous sur le site internet : http://www.artisanat.fr/avantages
• entrez le numéro figurant au dos de votre carte artisan 2014, sur le côté gauche
• téléchargez gratuitement l’application OBIZ
Pour publier un avantage
• complétez les informations demandées dans l’espace « devenir partenaire » du site internet
• vous pouvez activer et désactiver ces avantages à tout moment
Source : Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat
G azette des M étiers | M ars 2014
25
TAXE D’APPRENTISSAGE 2014
Les apprentis
DE l’artisanat
vous disent
crédit photo : gettyimages
merci !
G azette des M étiers | Févr ier 2014
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Caisse d’Epargne d’Alsace, RCS STRASBOURG B 383 984 879 / Photo : Fotolia.
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