Revue belge de numismatique et de sigillographie
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Revue belge de numismatique et de sigillographie
z REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE, PUBLIEE LES AUSPICES DE LA SOCIÉTÉ ROÏALE DE NUMISMATIÛUE. 1883. '?4 TRENTE-NEUVIÈME ANNÉE. BRUXELLES, LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BELGE DE DECQ ET 9 , RITE DE l.i MAHELEINF.. 188S DUHENT ôiO DOCUMENT NUMISMATIQUE. du impérial Édit monnaies 25 août 1759^ frappant mauvais de de aloi la d'interdit des principauté d'Anhalt- Bernbourg. En considérant aujourd'hui les belles et excellentes monnaies de l'empire d'Allemagne, frappées en vertu de la loi du 4 décembre 1871 éprouver le fonctionner et que Ton ne peut voir sans regret qu'elles n'aient pas été destinées à comme instruments d'échange dans la circu- lation internalionaîe, on a de la peine à se représenter l'état monétaire de l'Allemagne antérieurement époque et surtout tel qu'il était Chacun des lait États, même il siècle. les plus petits, jadis l'Allemagne, et dont le a été y a un nombre notablement réduit, d'abord par à cette si dont fourmilconsidérable les invasions fran- çaises de la première république et du premier empire, ainsi que par les créations napoléonniennes qui en résul- tèrent, et ensuite en verlu des traités de Vienne, et enfin, plus Annke 1883. tard, par émanant du congrès les événements de 23 - - 350 1866; chacun de ces États, disons-nous, l'année non seulement des espèces de types encore la avait, différents, mais plupart d'entre eux avaient un système mone'- taire particulier, surtout pour ce qui concernait la mon- naie divisionnaire. C'était une véritable tour de Babel en types, noms systèmes. Grâce à féconde de l'initiative grande amélioration fut déjà introduite raire métallique de l'Allemagne, par taire signée à Vienne, le Prusse, une la à l'égard du numé- convention moné- 24 janvier 1857, par fut adopté, dans toute la l'exception la et laquelle il Confédération germanique, à du Schleswig, du Holstein de Hambourg et de Brème, la livre et des villes libres de 500 grammes comme poids monétaire et les comme étalon commun, sous les trois d'argent pur (ZoUpfiind) monnaies d'argent termes de l'équation 5 V^ florins : 2 thalers =5 florins de Francfort. Enfin par la loi d'Autriche = monétaire, du 4 décembre 1871, l'empire d'Allemagne a été doté de d'or unique, l'étalon thaler, comme avec le marc =V tle l'ancien unité de compte. L'Allemagne, subdivisée comme elle l'était en innom- brables souverainetés féodales, qui chacune voulait avoir sa monnaie particulière, poids et de nom, différant de type, offrait jadis de titre, de une véritable confusion monétaire, qui ne contribuait pas peu à faciliter l'abus d'altérer le titre Cette ou immense là poids des espèces. diversité des lement l'exercice de de le la police relâchement dans A propos de la monnaies rendait naturel- du monnayage très difficile ; discipline, abus et fraude. cette triste situation, le poète allemand Abraham nous Gottlielf Kiistner, a laissé mort en 1800, à Gcittingue, Tépigramme suivante : Das Kupfer bannie der Arzt aus Kach' und Keller hinaus, Nun machen die Fursten Silbergeld draus; dem andern zuvor, Und macbte daraus gar ..... d'or. Ein Kônig that es (Des cuisines et caves, De Un la roi alla Et en le monnaie d'argent, fit cuivre, les médecins bannirent, alors les princes en firent des d'or.) L empereur François pouvoir et de son autorité pour mettre, sinon un terme Il que pos- 1", voulant parer autant sible à ce désordre croissant, usa de son moins un frein ; plus loin encor'. définitif, eut recours à une mesure exemplaire qui ne pas de produire son Un au à cet abus. manqua effet. édit impérial, daté de Vienne le 25 août i7o9, frappa d'interdit certaines espèces sortant de l'atelier monétaire de principauté d'Anhalt-Bernbourg, la comme étant de mauvais aloi. Ledit signale comme des pièces telles de hnitj de quatre et d'un gros (Gutc Grosclien), empreints aux coins de principauté d'Anhalt Dernbourg et portant les mil- la lésimes 1758 et 1759, dont un nombre considérable avait paru. Il résultait, lisons nous plus loin dans ce document, de répreuve à laquelle ces pièces avaient été soumises, que leur titre était encore inférieur à celui des monnaies royales de Prusse-Brandebourg-électorale. Cette petite méchanceté lancée à l'adresse de respire le dépit mal contenu, éprouve par la la Prusse, perle alors — encore (le récente de si Glaz, que - Sile'sie siipe'rieure la Frédéric 352 le Grand de paix signé à Breslau, le complètement payement, ; que tous donner ou la que quinze jours après, ceux la circulation et qui du saint- continueraient de ces espèces en paye- à recevoir payer une amende s'élevant au seraient tenus à double de et interdites dans toute l'étendue romain à qu'à partir du jour de sa entièrement retirées de elles seraient ment le traité personne ne pouvait être forcé à recevoir lesdites espèces en nonobstant céder par 11 juin 1742. Cet édit ordonna ensuite, publication, empire lui comté le conquise et que avait Marie-Thérèse avait été obligée de avec valeur nominale de pièce, qui, en outre, la confisquée, tandis que ceux qui désormais encore serait se procureraient de ces but de les mettre dans perte de monnaies au la dans le circulation, subiraient, outre la la pièce, la confiscation corporelles ou la titre altéré, de biens, des punitions peine de mort, suivant Toute livraison à l'atelier la nature du cas. monétaire d'Anhalt Bern- bourg, d'or, d'argent ou de cuivre était désormais défendue, sous peine de confiscation, tandis que les essayeurs, maîtres de la monnaie, employés et ouvriers étaient tenus de quitter cet atelier monétaire vailler. En et de ne plus jamais y tra- cas de contravention, les transgresseurs seraient jetés en prison, pour y attendre leur condamnation, ou, dans le publiés cas qu'ils dans empêcher auraient fuit, leurs noms toute l'étendue de l'empire, d'être reçus n'importe où, procéder à leur arrestation tions en vertu de la loi. et comme de leur seraient afin de les ouvriers, de infliger les puni- — — 353 La non exécution des ordonnances de cet e'dit serait punie d'une amende de 10 marcs d'or lorrain. L'édit imprimé sur grand papier est l'empereur François ï"; signé par et sceau impérial y est empreint le au moyen d'une hostie. et fixé La pièce est contre-signée par Rodolph-Joseph comte Colloredo, conseiller privé, ministre et vice-chancelier de l'empire, qui obtint, par diplôme le titre du 29 décembre 1765, de prince, pour être transmis par droit de primo- géniture. Au on bas, à gauche, voit encore signature de Jean- la Égide baron de Borie, qui avait été créé baron par l'empereur Charles VI, nom 20 octobre 1722, le et dont le primitif était Beauricaix, ancienne famille noble de Bourgogne A et de Brabant. cause de son importance et de que ce document offre législation monétaire, valeur historique pour la science numismatique et nous le reproduisons lextuellement la de cette notice. à la suite Au la bas, à droite, les monnaies incriminées sont repré- sentées en gravure, en cuivre, telles que nous les décri- vons ci après La premir : une pièce de huit gros, c est thaler, et représente la tète, de profil, à droite, Frédéric, pi'nce d'Anhalt Bernbourg, légende : P(rinceps) • • ^ \{ictor) ' • FKID(e//c'M.s) A(nhaltiai') ^\(estph(iliae) \j((r}ilmr(jiac) ' ' ^ * DVX C(o7ncs) ' soit • • ^^ de Victor- entouré de cette ï)((h) G(ralia) ' S(axoniae) \SC(aniae) S(erbstiac). */' • ' * A(ngriae) DÇominus) — Rev, Dans le champ — 55'* : e 8 <5 GUTE GROSCHEN 1759 ^ B (Huit bons gros, 1759 ) Le 4: B est la marque monétaire de Bernbourg. La deuxième, qui quatre gros, soit '/c plus petite, est une pièce de est de thaler. Sa face est en tout semblable Rev. Dans le champ à la précédente. : «82 VI «3 EINEN REICHS THALER 1758 o B o (Six de ces pièces équivalent à un reichsthaler, 1758. B, marque monétaire de Bernbourg.) La troisième, qui est également une pièce de quatre gros, soit 7e de thaler, porte le buste de profil, à droite, du prince Victor-Frédéric, avec cuirasse et décoré de croix de l'ordre de Saint- Joachim suspendue à la un ruban passé en écharpe de gauche à droite. Au tour, la même légende que sur les deux précédentes. — Rev. Semblable rence près que 355 — de la celui à précédente, à B, signe monétaire de le la diffé- l'atelier Bern- bourg, y est remplacé par une rosace. La quatrième, encore une pièce de quatre gros, '/g de thaler, porte sur la face les initiales V. F. entre- surmontées de lacées (Victor- Friedrich), entourées de princière et G(oUes) G(nade) ' ' 7.(it) ' couronne la inscription cette F(ûrst) • soit : \(on) . A(;nhan). (Victor- Frédéric, par la grâce de Dieu, prince d'Anhalt.) Rcv. Dans le champ : ^ M <^ EINEN THALER cg3 L(and). M(ûnz), cg^ 1758. (Six de ces pièces équivalent à un thaler. Monnaie du pays, 1758.) La cinquième, enfin, qui est une pièce d'un gros, *A* de thaler, représente dans le champ soit (d'argent), un ours (de sable) accolé et couronné (d'or), passant sur un pan de muraille (de gueules) à une porte (d'or), de Beringen, maison originaire de celle d'Anhalt (•) celles Les armoiries do la armes ('). seigneurie de Berubourg sont semblables à de Beringen à l'e^epliou que l'ours n'y est pas couronné. ~ licc. Dans le champ - 380 : EINEN REICHS THALER 1759. (Vingt-quatre de ces pièces équivalent à un reichstha- 1759.) 1er, Au un bas, lis, une petite figure qui ressemble bien un peu probablement son père, le mourut, le et prince Charles Fréde'ric, le 18 mai 1765, cette principauté' 9 avril marque du maître de la monnaie. prince d'Anhalt-Bernbourg, succe'da Victor-Fréde'ric, à la à à son laissant le fils 22 avril 1721, gouvernement de Fre'de'ric-Albert, mort le 1796. O' Maurin Nahuys. Bruxelles, 4 septembre 1882. «» Wir Franz, von Gottes Gnaden, Erwahiter Rômischer Kayser, zu allen Zeiten Mehrer des Reichs, in Germanien und zu Jérusalem Konig, Herzog zu Lothringen und Bar, Grosz-Herzog zu Toscana, Herzog zu Calabrien, Geldern, Montferat, in Schlesien zu Teschen, Fiirst zu Charleville, Marggrafzu Pont-à-Mousson, und Nomeny, Graf zu Provence, Vaudemont, Blanckenberg, Zutphen, Saarw^erden, Salm, Falckenstein, « etc., etc. Entbieten N. allen und jeden Churfiirsten; Fiirsten geistlich- Herren, 357 — und weltlichen, Praelaten, Grafen, Knechten, Landvogten, Rittern, Freyen, Hauptleuten, Vitzdomen, Vôglen, Pflegeren, Verweseren, Amtleuten, Land-Richtern, Schiillheissen, Rurgermeisteren, Richteren, Gemeinden, und sonst Rathen, Biirgeren, allen Unseren und des Reichs Unterthanen und Getreuen, was VVurden, Stand oder Weesen in die seynd, denen dièses Unser Kayserliches Patent lurkommet, Unsern Freund Vetter- und und oheimlichen Willen, Kayserl. Huld, Gnade und ailes gutes, fiigen Ew, Libd. Libd. And. And. Lbden Lbden und Euch biemit zu wissen : bey der vorgenommenen Prob deren unter Anhalt-Bernburgischen Stampf jezt lauffenden Jahr gekommen 8. 4. in in haufiger und 1. dem Wasmassen dem Fiirstl. necbstvorigen und Menge zum Vorschein gute Groschen-Stiicken es sich befunden babe, dasz solcbe ihrem Gebalt noch gerin- in ger als die Konigl. Preuszische- Churbrandenburgische Miinzen seyen. « Wann nun es notbig seyn will, dasz auch hierwegen Vorsehung gebiihrende die geringhaltige Miinzen nicbt geschebe, mogen damit derley verbreitet werden, sondern vielmebr wider solcbe denen Reichs-Gesetzen gemiisz, allenthalben verfabren, und damit das werthc teutsche Vatterland bewahret werde « fiir weitern Sebaden und Nachtbeil ; So vei'ordnen und gebieten Wir biemit Kayser, dasz die giscbe Miinzen, obbenannte deren Fiirstl. als Romiscber Anbalt-Rernbur- Abzeicbnung diesem Unserm von dem Tag der l^iblication dièses Unscrs Kayserl. Edicts in Ziiblun- Kayserl. l^atent beygedrucket ist, solurt — gen jemanden nicht Wandel aber in allen mehr ôî)8 aiifgedrungen, im Handel und 14 Tiigen, nacli des Heil. — à Dato dièses anzurechnen Rom. *Reichs Landen und Gebieten ausser allem Cours geselzet, und ganzlichen verbotten seynsollen; AIso unddergestalten, dasz diejenige sowohl, welche dièse Miinzen in Ausgab anbieten, als diejenige, welche solche annehmen, derselben nicht allein hiemit ausdriicklich verlustiget erklaret werden, sondern iiber dem auch vonjeglichen Stuckden doppelten Werth sen, worzu es ausgepriiget dig, jene aber, diesen an Straf zu eilegen schul- welche von nun an weiters etwas von verruffenen kommen ist, des- geringhaltigen Miinzen vorsetzlich lassen, nebst der Confiscation, Gestalt der Sachen an Guth, Leib auch noch nach und Leben gestraffet, und darunter von keiner Obrigkeit nachgesehen, sondern von allen deren mit Ernst und Nachdruck darob gehalten, auch, dasz es geschehe, von denen ausschreibenden Fûrsten jeden Creyses das Einsehen solle. Und da solchergestalt genommen werden der Miszbrauch der zu Bernburg angerichteter, und ohnehin verbottener HeckenMiinzstadt so offenbar, auch gemeinschadlich ist; So wollen und verordnen Wir weiter, dasz zu sothaner verbottenen Mûnzstadt einiges Gold, Silber oder Kupter, es seye geschmelzet, oder ungeschmelzet, nicht geliefert, noch gebracht, noch dessen eigener Einkauff gestattet, sondern in dem zuwiderhandlungs-Fall dessen, oder eines deren, dasselbe aller Orten angehalten und confisciret, und annebst die daran einen Theil habende Werth dessen bestraffet werden, dann um den gleichen aile Waradein, Mùnzmeistere, Gesellen und iibrige Arbeitere sothane — Mûnzstadt verlassen, und sollen, ailes Gesetzen auf und Poenen — 359 in dieser nicht melir arbeilen F.eib, ; Leben und Guth verordneten Strafen Gleichwie dann insonderbeit diejenige Waradein, Mùnzmeistere, Gesellen und deme die und des Heichs unier denen in Unseren also zu iibrige Arbeitere, wider handien, und in der Anbalt- Bernburgischen Miinzstadt ferner verbleiben und arbeiten, auf den Fall ihrer Betrettungallentbalben gefanglicb niedergeworfen Nahmen , deren nicht zu betretten seyenden aber in allen Zunft-Buchern vorgemerket, sofort dieselbe nicht allein zu einiger Arbeit in anderen Mùnz- oder bcy Handwerkeren nicht mehr ein- und stiidten, angenommen, sondern vielmehr sogleich, als dieselbe eikannt werden, jeden Orts-Obrigkeit angezeiget, und von dieser solche, wie vorbesagt, gefanglich niedergeworfen; dann gegen schrift sie, es seye ùber kurz oder lang, nach Vor- deren Gesetzen auf Leib und I.eben verfahren werden. « Wir gebieten darauf allen Churfiirsten, Fùrsten und Standen, und wollen, dasz sie dièses Unser Kayserl. Edict in dero Chur-Fùrsîenthumen und Landen, aucli Herrschaften, Oberkeilen und Gebieten gebiihrend ver- kùnden, und darob halten, auch durch die Ihrige halten lassen, soniit, ob dièses also geschehe, in dero Landen, sonderlich aber bey Jahr-Markten, und Zusammenkùnften, wie auch bey Land-Pàszen, Ilaven, mit allem Fieisz Zollstiidten, Stappel und aufmerken und inquiriren, und daferne sich jemand, wer der auch seyn mochte, dieseiu Unsern Kayserl. Gcbott zuwider zu handien, unterstehen soUte, dieselbe solchen ohne Uespect der Person, und — 560 — olingeachtet einigen Geleits oder andere Vorwendung, zu gebûhrender Straf annehmen, und gegen ihn, seinen Leib, Haab, und Gûter, nach Innbalt dièses Unsern Kay- serl. Edicts, handlen und verfahren, auch weiter denen Creysz-ausschreibenden Fiirsten, und Unseren Kayserl. Commissarien an Vollziehung dessen nicht verbinderlicb, sondern vielmebr befôrderlich erscheinen sollen; Ailes bey Straf iO Mark lothigen Goldes, auch weitern und scharfern Einsehens. An welchem allem erstalten Euer Liebden Liebden, Andacht Andacht, Lbden Lbden und Unsern endlichen Willen und Meinung. Darnach sich Ihr rnanniglich zu richten. zwanzigsten Augusti und - Geben zu Wienn den Fùnf und Annô Siebenzehen-Hundert Neun funfzig, Unsers Reichs im Vierzehenden. « (Signe) Franz. «• (Signé) R. J. Graf Colloredo. Abbildung deren Fùrstl. AnhaltSilber- Ad Mandatum Mùnzen von denen Jahren 1758 und Sac* Caes^^ Bernburgischen J759, alï^z Jahrigen in welche lestre denen vor dem Stampf ganz seijnd. (Suivent verriffenen « les gleich Majestatis proprium. (Signé) J. Egid. Freyh. von Borie. dessins de cinq espèces de monnaies.) -•