Infos culturelles Mars 2016

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Infos culturelles Mars 2016
Infos culturelles
Mars 2016
 Théâtre
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Théâtre d’O
http://www.domaine-do-34.eu/spectacles/tous-les-spectacles
„ Histoire du soldat“. Conte musical de Igor
Stravinski et Charles Ferdinand Ramuz. Direction
musical Jean-Marc Boudet. Le 19/03 à 20h00.
Un pauvre soldat vend son violon contre un livre qui lui permet de
prédire l’avenir. Faust, en 1917, prend les traits d’un soldat dans le livret
de Ramuz mis en musique par Igor Stravinsky. Le conte musical, où se
mêlent les mélodies populaires et les rythmes naissants du jazz, est
précédé d’une courte comédie signée de Jean-Marc Boudet, l’Histoire
d’un Postillon. Une mise en abyme de la fable diabolique qui a, pour
arrière-fond, la terrible épidémie de grippe espagnole qui sévit à la fin du premier conflit mondial. Comme d’habitude, le
diable joue et gagne.
« Le théâtre ambulant Chopalovitch ». Par le Collectif Théâtre de Pierre. Les 23 et 24/03
à 20h00.
Une troupe de comédiens pose ses tréteaux à Oujitsé, dans la chaleur de l’été
serbe. L’été 1941. Le pays, occupé par les armées allemandes, se divise entre
collaborateurs, résistants et une population terrorisée. Faut-il jouer Les Brigands
du grand auteur romantique Friedrich von Schiller au cœur de la barbarie ? Les
comédiens, le jeu, la poésie, ont-il leur place au milieu du malheur et de la
violence ? Une pièce subtile, parfois drôle, toujours émouvante, écrite il y a trente
ans quand l’Europe semblait connaître enfin, et définitivement, la paix. Son
propos, aujourd’hui, résonne d’une très étrange manière.
« Le stress de l’hippocampe ». De Yann Guégan. Par le cie
des Nuits Claires. Les 30 et 31/03 à 20h00.
Monsieur Plouarmel a un métier peu commun, il est mnémoniste. Mnémo quoi ?
Jamais entendu parler. C’est pourtant un métier passionnant et très utile, qu’il n’a
pas choisi par hasard. Au collège, il ne retenait rien, mais alors rien du tout.
Cancre et as de l’antisèche, il n’aimait que deux choses, le théâtre et les filles.
Mais il a eu son bac et il est entré dans une grande école de théâtre. Son secret ?
Il le dévoile dans sa conférence hilarante et de salubrité publique. L’échec scolaire n’est pas une fatalité.
« Dans Le stress de l'hippocampe, je m’inspire de ma propre histoire. Dès le collège, je me suis vu entravé dans mon
parcours scolaire par des oublis récurrents et une incapacité à retenir les matières enseignées. En tant que comédien, la
hantise du trou de mémoire m’a poursuivi longtemps, à tel point qu'elle a influencé mes choix, puisque j’ai décidé d'abord
d'aller vers un théâtre gestuel plutôt qu'un théâtre de texte, renonçant ainsi à l’un de mes rêves. Longtemps, j’ai vécu ces
empêchements comme une vraie entrave dans ma vie et considère que j’ai fait certains choix par défaut. Comme une
réponse à ce « handicap », je vais ensuite m'intéresser de près aux phénomènes de mémorisation. Là, je découvre un
monde passionnant : celui des neurosciences, des mécanismes du cerveau, des processus de mémoires à court et long
terme. Surtout je comprends quelques vérités : le manque de mémoire n'est pas une donnée objective, un bagage
génétique donné à la naissance, mais il est conditionné. Le stress, l'inattention, le manque de confiance, altèrent les
processus de mémorisation. De plus, les capacités mémorielles ne sont pas figées, la mémoire se développe et s'entraîne.
Ces vérités qui paraissent simples, sont pour moi libératrices. Je comprends que je n’ai pas une mémoire défaillante, mais
que j’ai avant tout manqué de confiance, en moi et en mon fameux hippocampe. De cette révélation nait une nouvelle
confiance mais aussi le désir de faire un spectacle à mi-chemin entre la confession intime et la fiction, le théâtre et les
sciences neurologiques pour partager mon histoire. »
Yannick Guégan, auteur et interprète
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Théâtre Jacques Cœur (Lattes)
„ La cerisaie“ D’Anton Tchekhov. Mise en scène : Gilles
Bouillon. Les 10 et 11/03 à 20H30.
Entre un monde qui finit et un monde qui va naître. Le chef d’oeuvre de Tchekhov,
l’un des sommets absolus de l’esprit humain. Autour d’une maison qu’on perd, d’un
jardin des cerises à l’abandon, s’affrontent des êtres aimantés par le profit et
l’avenir, d’autres en proie aux souvenirs et à la passion de l’inutile. Il n’y a pas de
héros dans La Cerisaie. C’est une pièce chorale qui offre une partition pour des
«ensembles» qui convoque le collectif. C’est le temps qui est le personnage
principal : le temps des saisons, l’enfance, le temps d’aimer, le temps qui passe, le
temps perdu, la vieillesse, la mort. Ce que j’écris, c’est la vie, confie Tchekhov à sa
femme. Comme dans Shakespeare qu’il aimait par dessus tout, Tchekhov orchestre
les timbres, les rythmes, les tempi, temps blancs et galops. Les gestes, les objets,
les sons, les mouvements, les situations, les voix se croisent, s’entrecroisent, se
chevauchent parfois, s’interrompent brusquement, suggèrent à peine avant de
s’évanouir. Mosaïque, dramaturgie en éclats, en figures chorégraphiques sans
cesse recomposées, décentrées, dans le tissu serré du dialogue et des silences, dans le mouvement même de la vie. Le
génie de Tchekhov, c’est que le drame est aussi une comédie.
Théâtre Jean Vilar
http://theatrejeanvilar.montpellier.fr/
« My secret garden » de
Falk Richter. Mise en scène Stéphane Laudier. Par
le Cie V-2 Schneider. Les 10 et 11/03 à 20h00.
Un jeune auteur allemand passe à l’introspection. Mais s’agit-il d’un
journal intime ? D’une autofiction ? Ou d’une charge épique contre son
propre pays ? Avec une fulgurance rare, de la pensée et de la langue,
Falk Richter livre une vision de l’Allemagne où tout vient se heurter au
passé nazi et où l’invasion du capitalisme se substitue à toute forme de pensée. S’y mêlent ses souvenirs d’enfance
chargés de peurs, ses dégoûts d’adolescent et ses indignations d’adulte. Pièce à trois personnages sur le souvenir, la
mémoire et l’Histoire, My secret garden est une charge à la fois poétique et politique, actuelle et universelle.
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Théâtre Carré Rondelet
http://carrerondelet.pagesperso-orange.fr/
„Paroles“ de Prévert : entre vous et moi“. De Jacques Prévert.
Par Anne Marlange. Du 10 au 12 à 21h et les dimanche 13 à 18h.
C'est un vrai spectacle "mosaïque"tiré du recueil " Paroles":
29 poèmes, que la comédienne restitue dans leur intégralité.
S'y côtoient dans le même désordre apparent, avec leur langage d'une étonnante simplicité : des mots entendus
chaque jour dans la rue, le bistrot, le métro, des histoires cruelles qui font à la fois rire et grincer des dents. Les vers,
souvent libres, qui peuvent sembler faciles d'une apparente candeur, cachent une poésie discrète, prenante, offrant
les thèmes fondateurs de l'humanité.
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Théâtre Pierre Tabard
http://www.theatretabard.com/
„Comment élever un ado d’appartement ?“ De Helene ZidiCheruy. Du 25 au 28/03 à sem. 20h30 et sam. et dim. 17h30
Les études scientifiques l’ont démontré : on peut fort bien élever un ado
d’appartement, sans danger majeur, pour peu que l’on respecte un certain nombre
de conseils. De sa chambre à son alimentation, tout y est pour permettre aux parents
de survivre en compagnie de cette espèce en voie d’extension et leur apprendre à
gérer leur trop-plein d’heures de sommeil, leur manque de zèle scolaire, leur saison
des amours, leur régime à base de pâtes et de frites, et leur langage pour le moins…
exotique !
Vos ados d’appartement sont admis dans l’enceinte du théâtre!
„Phèdre“ De J. Racine. Mise en scène Damiane Goudet.
Du 09 au 20/03, sem. 18h et dim. 19h.
Phèdre cache son amour pour Hippolyte. Elle est sa belle-mère. Impossible de lui avouer son sentiment ?
Tiraillée entre passion et morale, folie ou raison, Phèdre ne voit d’autre issue que la mort. L’annonce du décès
de Thésée son époux pourra-t-elle la faire changer d’avis ? Fille de Pasiphaé qui s’accoupla avec un taureau,
petite-fille du Soleil, Phèdre hérite du feu des passions contre-nature et tente vainement de combattre la
confusion qui noircit sa raison. Ce conflit est un héritage qui coule dans ses veines. Quelle est sa part de
responsabilité
?
Quel
pouvoir
a-t-elle
sur
les
générations
qui
l’on
engendrée
?
Cette pièce est un cantique aux amours contrariées
„Le silence de la mer“ de Vercors. Distribution en cours. Du 30/03 au
10/04.
En pleine Seconde Guerre mondiale, un homme et sa nièce se voient forcés d’accueillir chez eux
un officier allemand. A défaut de s’y opposer et pour ne pas non plus être accusés de collaborer,
ils prennent le parti de s’emmurer dans le silence, de faire comme si l’étranger n’était pas là. Ce
mutisme qui pèse, page après page, jour après jour, uniquement rompu par les considérations
exaltées de l’officier sur la France et sur l’avenir de l’Europe, est loin d’effrayer les comédiens. Au
contraire, ils jouent le jeu et l’assument pleinement.
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Théâtre « La Vista, théâtre de la Méditérranée »
http://www.theatrelavista.fr/
„La tempête“ De W. Shakespeare. Par la Cie les têtes de bois. Du 17 au 20/03, 18h30,
19h ou 20h00.
Prospero, Duc de Milan exilé par son frère Antonio sur une île mystérieuse, est devenu une sorte de magicien illusionniste.
Il a asservi le monstre Caliban, et a fait d’Ariel, esprit du vent, son ami. Ariel déchaîne une tempête qui jette sur les rivages
de l’île Ferdinand, le fils d’Antonio et le Roi de Naples Alonso. Des complots vengeurs vont se tramer…
La Tempête est une tragi-comédie, pleine d’ironie où cohabitent avec bonheur un comique truculent et une poésie
aérienne.
 Littérature
„18ème printemps des poètes“. A Montpellier, organisé par la
Maison de la Poésie Jean Joubert/Languedoc-Roussillon. Du 05 au
20/03. Pour plus d’informatiuon sur le programme :
http://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=agenda/fiche_orga.php&cl
e=5692
 Sciences
humaines et culture scientifique et
technique
«7ème édition de l’Agora des
savoirs ». Les mercredis à
20H30, salle Rabelais
 « Si proche et si lointain,
le rayonnement
cosmologique ». Par
Joseph Silk, professeur d'astrophysique à l'Institut d'Astrophysique de Paris
Le 09/03 Aujourd'hui, les astronomes peuvent scruter dans le passé grâce aux plus grands télescopes
du monde. Ils y voient des milliards de galaxies, et trouvent des indications sur l'évolution et les premiers
âges. Avant les premières galaxies, il y avait l'âge des ténèbres. Et avant cela, le Big Bang. Joseph Silk
décrira comment le rayonnement fossile du début de l'univers, le rayonnement de fond diffus cosmologique,
a ouvert une fenêtre pour sonder les conditions initiales qui ont permis l'évolution de la structure. Les infimes
variations de température dans le ciel, découvertes pour la première fois en 1992, fournissent des données
fossiles sur les fluctuations qui ont présidé à la formation des galaxies et de la totalité de la structure à
grande échelle de l'univers.
 Sagalassos. Première ville de la Pisidie et perle du Taurus (turquie). En
partenariat avec les mercredis de l’Antiquité et le musée des Moulages de
l’université Paul Valéry. Par Marc Walekens, archéologue. Le 16/03.
Découverte par un envoyé de Louis XIV en 1706, la ville de Sagalassos, située au sud-ouest de la Turquie,
était réputée au XIXe siècle comme l’une des villes antiques les mieux conservées. Quelque peu oubliée à
l’époque des grands chantiers de fouilles des métropoles de la côte égéenne, elle devint à partir de 1989 le
lieu d’une des plus grandes fouilles du monde classique. Conquise par Alexandre le Grand, la population
indigène de la ville (les Pisidiens) fut vite hellénisée. Après son incorporation par Auguste dans l’Empire
romain en 25 av. J.-C., la ville subit une vraie métamorphose urbanistique qui la plaça au rang des grandes
métropoles contemporaines de l’Anatolie. Reconnue comme centre officiel du culte impérial pour toute la
Pisidie en 118/119 ap. J.-C., puis christianisée dès le IVe siècle, la ville protégea encore pendant des siècles
son patrimoine païen, tout en maintenant sa prospérité. Touchée par un premier tremblement de terre vers
500 ap. J.-C., la ville fut réduite à une grande agglomération agricole par la peste et finalement à un village
fortifié par un deuxième séisme, en 602-610 ap. J.-C. Les Seldjoukides, devenus maîtres de la région au
début du XIIIe siècle, déplacèrent les derniers habitants dans les vallées en contrebas. L’altitude de la ville et
une érosion spectaculaire ont épargné le site des pillages. De grands programmes de restauration en ont fait
aujourd’hui un des sites les mieux conservés et les plus spectaculaires de Turquie.
 « Je ne suis pas raciste mais… ». Par Magali Bessone, professeur de
philosophie politique. Le 30/30
On estime parfois que le racisme, comme idéologie soutenant qu'il existe des races humaines par nature et
que certaines races « valent » mieux que d'autres, est la seule source des discriminations raciales ou ethnoraciales – c'est-à-dire de comportements différenciés et provoquant un impact négatif, visant des individus
en raison de leur appartenance à une race supposée. Ainsi la législation française s'est-elle concentrée sur
la criminalisation du racisme d'expression. Or les études de psychologie sociale montrent que les
discriminations peuvent procéder de manière non intentionnelle, voire totalement à l'insu des agents, qui
professent ouvertement, et de bonne foi, une détestation du racisme. Tenir compte de nos biais et
distorsions cognitives permettrait de mettre en place une législation plus adaptée à la réalité des
discriminations, moins culpabilisante pour tous, enfin de lutter plus efficacement contre le racisme
aujourd'hui.
Arts, expositions
Exposition « Senofo : arts et identités en Afrique de L’Ouest.
Du 28/11 au 06/03, Musée Fabre.
« YOD » Instalation d’art contemporain
de Carole Benzaken. Du 27/01 au 22/05, Carré St Anne.
Le livre d'Ezéchiel est un texte d'une richesse poétique et d'une puissance symbolique
inégalées. Les visions mystérieuses de ce prophète hébreu en exil à Babylone, qui apparaît également dans le Coran sous
le nom de Dhul Kifl, ont donné naissance à des mots et des images dont le souffle a nourri l'histoire des hommes et de l'art.
La tradition chrétienne interprète la vision du chariot de Dieu, le tétramorphe, quatre animaux qui « avaient la ressemblance
d'un homme » et qui étaient « comme des charbons de feu ardent », comme la représentation allégorique des Evangélistes
Luc, Marc, Mathieu et Jean. Elle apparaît dans d'innombrables peintures et sculptures, La Vision d’Ezéchiel de Raphaël au
Palazzo Pitti de Florence, le tympan préservé de la Cathédrale de Maguelone. Les paraboles du livre d’Ezéchiel, le bois de
vigne, le grand aigle et la cime d'un cèdre, la lionne et ses lionceaux, illustrent le courroux de Dieu, ses reproches et
menaces contre l'idolâtrie, des prophéties contre les nations, mais aussi la promesse des temps messianiques et de
l'Alliance de paix, l'espérance et la fin de l'exil. Ainsi la vallée désertique des ossements, la vision des os desséchés qui
reprirent vie, cette résurrection que Michel-Ange a peinte dans la fresque du Jugement dernier : « Mon peuple, voici, je vais
ouvrir vos sépulcres et je vous tirerai hors de vos sépulcres » (Ezéchiel 37, verset 12).
« Hélène Hoppenot. Le monde d’hier, 1933-1956 ». Du 16/03
au 29/05 Pavillon Populaire du musée Fabre.
« J'ai le plus grand désir d'aller au bout du monde et non de m'arrêter en chemin »,
Hélène Hoppenot.
Visages, situations, paysages toujours animés par un monument, un arbre ou une
personne, les photographies d'Hélène Hoppenot prises entre 1933 et 1956 sont un
véritable témoignage historique. Du Guatemala au Cambodge en passant par
l'Amérique du nord, la Tunisie et la Sicile, ce sont plus de 150 photographies, petits et
moyens formats, classées par continents, qui seront exposées pour la première fois,
durant 10 semaines au Pavillon Populaire.
« Mohamed Lekleti : esprit éclairé, esprit
libre ». Du 09/03 au 29/. Espace Dominique Bagouet.
Le dessin de Mohamed Lekleti se présente avec assurance comme porteur d'une énigme symbolique : le jeu de Tarot est
sa matrice, le dessin son vecteur. Ainsi la proposition artistique de Mohamed Lekleti fait partie de l'expression de ceux qui
savent que l'homme s'ingénie autant à faire qu'à défaire le monde. D'où la présence de figures dynamiques toutes
emportées dans un moment de mutation et de métamorphose vers on ne sait quel destin : ce que nous voyons est en
mouvement et propose un pont vers des récits oniriques. Le vocabulaire de l'artiste n'est pas pour autant celui de la
dissimulation occulte mais d'une affirmation ouverte dont le sens est provisoirement suspendu au profit de la capacité que
peut avoir un regardeur pour ranimer les ressorts de sa propre culture : culture savante ou culture intuitive, culture de l'œil
en tout cas. En effet, à peine esquissé, le dessin de Mohamed Lekleti n'est déjà plus un dessin, il voyage : la
photographie est parfois une aire de départ, le dessin technique un principe d'énergie, le dessin anatomique le témoin
d'une jouissance possible, comme la représentation de la métamorphose des corps peut lancer un pont vers les
mythologies.
 Musique
« Geneviève de Brabant ». Opéra-bouffe en trois actes de
Jacques Offenbach, livret d’Hector Crémieux et Étienne Tréfeu
d’après la légende de Geneviève de Brabant, création le 19
novembre 1859 au théâtre des Bouffes-Parisiens, version de
1867, révisée par Jean-Christophe Keck en 2015. Les 16, 18 et
20/03. Opéra Berlioz
Dans la lignée résolument loufoque d’Orphée aux Enfers, Jacques Offenbach et ses
librettistes s’emparent en 1859 de la légende médiévale de Geneviève de Brabant,
alter ego de Jeanne d’Arc. Plusieurs fois remaniée, l’œuvre devient en 1875 un opéraféerie : les enjeux ont été détournés et les traits des personnages déformés. Un
spectacle désopilant sublimé par la dinguerie d’Offenbach dont la musique allie
élégance et efficacité.
 Cinéma, actuellement en salle (Diagonal, Utopia et
Nestor Burma)
„L’homme qui répare les femmes“. Documentaire, Congo,
2015. Réal. Thierry Michel.
Prix Sakharov 2014, le docteur Mukwege est internationalement connu comme
l’homme qui répare ces milliers de femmes, violées durant 20 ans de conflits à l’Est
de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la
planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante, pour mettre fin à
ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Il est
l’objet d'une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il échappe miraculeusement.
Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son
hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus. Mais il n’est plus seul à
lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur
dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.
« Nahid ». Iran, 2015. Réal. Ina
Panahandeh.
Malgré les restrictions politiques et la censure qui plane toujours sur la création, le cinéma iranien continue de nous
étonner. Dans la veine de "Une Séparation" de Asghar Farhadi, voici le dernier exemple en date avec "Nahid", premier
film de la cinéaste Ida Panahandeh. Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au
bord de la mer Caspienne. Selon la loi iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la
céder à son ex femme à condition qu'elle ne se remarie pas... Le film tourne tout entier autour de cet astre féminin qui
refuse la fatalité de sa condition première, être femme. Si la situation est bien sûr propre à la société iranienne, le
propos est tristement universel
« Fatima » France, 2015. Réal Philipe
Faucon (cinéma Utopia)
Fatima, un prénom de princesse presque devenu un nom commun tant on l'associe aux dames de ménage
corvéables à merci, prolétaires de l'ombre destinées à la serpillière. Notre Fatima ne rompt pas avec ce cliché. Le pâle
sourire qui illumine son visage débonnaire, son allure de quarantenaire plantureuse, vêtue soigneusement mais sans
souci d'effets de mode, son voile qui cache ses cheveux : tout contribue à en faire une Fatima semblable à ces milliers
d'autres qu'on voit circuler dans l'indifférence générale de nos cités. Dans la grisaille du petit jour, elle semble presque
glisser, anodine et frêle, pour aller travailler dans divers lieux où l'on s'adresse à elle avec une condescendance
déshonorante (plus encore d'ailleurs pour ceux qui en font preuve que pour elle qui la subit). Le soir, rentrée à
l'appartement, il lui reste encore à affronter l'arrogance de sa plus jeune fille, Souad, qui du haut de ses quinze ans la
juge de manière tranchante. Comme si Fatima était le symbole de l'entrave à son intégration, l'empêcheuse de se
normaliser en rond. Sa révolte se trompe d'ennemie, elle est le fruit d'une société qui l'incite à avoir honte d'une mère
qui n'est bonne qu'à « laver la merde des Français » et qui ne sait même pas parler leur langue…