Sermon du 13ème dimanche après la Pentecôte 2011 par le

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Sermon du 13ème dimanche après la Pentecôte 2011 par le
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13e dimanche après la Pentecôte
Libreville, le 11 septembre 2011
« Où sont les neuf autres ? »
Chers Postulants,
Très Chers Fidèles,
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9… 9. Non, ce n’est pas le nombre de fois que R. Kelly
m’a salué vendredi soir, ni le nombre de fois qu’il dit fiesta fiesta dans son célèbre
chanson. 9, ce n’est pas non plus le nombre de fois que la chorale a été félicitée
par les médias pour leur prestation à Nkok. Non, 9 c’est le nombre d’ingrats
envers Notre Seigneur dans l’Évangile aujourd’hui. 9, non pas 9 sur 100, ni 9 sur
50, mais 9 sur 10. Une statistique frappante qui démon re l’ingratitude des
hommes !
10 lépreux s’écrient, « Jésus, notre maître, ayez pitié de nous ! » Notre
Seigneur les aperçoit. Il leur commande d’aller se montrer aux prêtres. En chemin
ils se trouvent guéris. L’un d’eux se vit guéri et aussitôt il retourne sur ses pas
glorifiant Dieu à haute voix. Il se prosterne devant Jésus et Lui rend grâce. Oui, il
remercie Jésus. Mais ce lépreux est tout seul. Pourtant, il y en avait dix. Alors
Jésus demande, « Où sont les neuf autres ? » Ah, les neuf autres ne Le remercient
pas. Hélas les neuf autres n’ont pas été bien éduqués. Si leurs mères les avaient
attrapés en ce moment-là je suis sûr qu’elles les auraient pris par l’oreille en
disant, O petits, vous vous trouvez guéris, eh bien qu’est-ce qu’on dit ? Merci Mon
Dieu !
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« Où sont les neuf autres ? »
Ce gémissement du Sacré-Cœur que l’Évangile nous révèle aujourd’hui a
été répété par Notre Seigneur lui-même à Sainte Marguerite-Marie Alacoque.
« Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à
s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance
je ne reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris,
irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour
i dans ce sacrement
d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est ue ce sont des cœurs qui
me sont consacrés. » Votre curé en est donc le premier coupable.
L’ingratitude. L’ingratitude est le vice par lequel nous refusons de
reconnaître le bienfait reçu. Ce matin prenons la résolution de cultiver la vertu
opposée. C’est une vertu tant aimée par notre patron Saint François de Sales.
C’est une vertu qui montre l’humilité, la simplicité, et la délicatesse de l’âme.
C’est la vertu de la gratitude. Saint François énumère les traits que cette vertu
doit avoir : 1) que nous estimions le bienfait reçu et surtout l’ ffection avec
laquelle la personne nous le donne 2) que nous le recevions cordialement 3) que
nous le remercions 4) que nous en gardions le souvenir et en faisions volontiers
mention 5) et que selon notre pouvoir nous tachions de lui rendre service aussi.
Soyons reconnaissants. Témoignons de la gratitude. Nou avons reçu tant
de bienfaits et malgré toutes ces grâces nous sommes souv
ne remercient pas Notre Seigneur.
« Où sont les neuf autres ? »
parmi les neuf qui
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Ne soyons plus rangés avec les neuf autres. Disons sin rement, merci Mon
Dieu ! Rappelons-nous tous ses bienfaits. Dieu nous a créé un monde qui est en
soi bon. La nature est belle (prenez nos parcs nationaux p r exemple). Dieu nous a
muni des facultés du corps pour apercevoir ses bienfaits, u mémoire pour s’en
souvenir, une bouche pour Le louer et Le remercier. Mais nous avons péché. Dieu
nous a aimés en premier et nous avons bafoué cet amour.
Mais l’Amour de Dieu est plus grand que la misère des
es. Dieu nous
a donné Son propre Fils et ce Fils nous a aimés jusqu’ u sacrifice suprême de la
Croix. Ce Fils nous a donné Sa Mère. Il nous a donné l’Église. Il nous a donné les
sacrements. Et dans les sacrements Il se donne encore ; ce sacrement d’amour,
l’Eucharistie qui veut dire action de grâces. Mais pour perpétuer cette présence
sacramentelle Il a daigné instituer un sacerdoce nouveau. Les prêtres de la
Nouvelle Loi offrent le Sacrifice Unique distribuant les bienfaits e la Rédemption.
Ils pardonnent les péchés au Nom de la Sainte Trinité t ils nourrissent les
hommes du Corps de Jésus.
Sommes-nous reconnaissants pour toutes ces grâces ? Posons-nous des
actes qui montrent réellement et concrètement cette gratitude ? Une forme de
gratitude est d’utiliser le cadeau que nous avons reçu Quelqu’un est ingrat si l’on
lui offre beau tableau et puis au lieu de l’accrocher il le cache dans un placard. On
fait de même quand la Sainte Communion ou la confession sont à notre portée
mais on passe à côté. Pour chaque confession entendue, le prêtre gémit mais où
sont les neuf autres.
Nous sommes toujours dans le mois d’inscription. Vous avez une bonne
formation catéchétique dans la Paroisse, mais est-ce que vous en profitez ? Vous
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êtes nombreux en catéchisme, mais loin d’atteindre le chiffre qu’il faudrait. Pour
chaque enfant qui s’inscrit le curé se demande mais où sont les neuf autres. Un
autre exemple serait peut-être le groupe Caritas. Vous êtes des centaines et des
centaines de paroissiens, et il n’y a que dix membres e Caritas ?! La semaine
dernière quand quelqu’un s’est inscrit c’est sûr que l
pauvres de nos quartiers
gémissaient mais où sont les neuf autres. Un garçon s’inscrit aux enfants de
chœur, mais Notre Seigneur dans la solitude de Son Tab rnacle répète mais où
sont les neuf autres. Et ainsi de suite.
La grâce, donc, qui nous est offerte ce matin à la Sainte Messe est la grâce
de la gratitude. Soyons moins ingrats et sachons montrer
tre gratitude par
notre don de soi. Disons merci et posons des actes qui jaillissent de notre
reconnaissance. Ainsi la question où sont les neuf autres ne s’appliquera plus à
nous.
Ainsi soit-il !