LA RECONNAISSANCE, UNE VERTU QUI REND HEUREUX
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LA RECONNAISSANCE, UNE VERTU QUI REND HEUREUX
Relax LA RECONNAISSANCE, UNE VERTU QUI REND HEUREUX Christoph Eichhorn, psychologue diplômé de l’Université Les vertus telles que la gratitude sont passées de mode. Pourtant, selon des recherches modernes, la reconnaissance est ce qu’il y a de mieux pour l’équilibre intérieur et l’harmonie. Par ailleurs, elle permet de diminuer le stress et favorise les relations avec les autres. M adame Sutter se réjouissait énormément de la venue de son premier enfant. Mais quand il arriva enfin, soudain, tout parut très différent. Elle ne dormit plus la nuit, et le jour, le petit mobilisa son attention en permanence. Le temps sembla lui filer entre les doigts. Elle sentit ses forces l’abandonner. C’est alors qu’elle trouva une issue salvatrice: la reconnaissance. Elle était reconnaissante d’avoir un bébé en bonne santé, de pouvoir être là pour lui et d’avoir une santé qui lui permette de Relax s’occuper pleinement de lui. Et plus le temps passait, plus elle lui était reconnaissante pour l’affection et l’amour qu’il lui apportait. Madame Sutter avait intuitivement découvert une importante stratégie de maîtrise de la situation. La gratitude aide les mères de famille surmenées à mieux gérer leur situation difficile et atténue leur stress. D’ailleurs, ces bienfaits ne s’appliquent pas qu’aux mères de famille stressées. En effet, comme le montrent les recherches sur la reconnaissance, c’est l’une des méthodes à la fois les plus simples et les plus efficaces pour se détendre et surmonter les situations difficiles. Et cela aussi bien dans la vie privée que dans la vie professionnelle. Cicéron, déjà, avait insisté sur l’importance de la reconnaissance: «La gratitude n’est pas seulement la plus grande des vertus, c’est aussi la mère de toutes les autres.» La reconnaissance – un moyen d’échapper à l’engrenage du «vouloir toujours plus» Vouloir toujours un peu plus, même quand en fait on a déjà tout; envier ceux qui, apparemment, possèdent tellement plus que nous ou savent tout mieux que nous. Qui, en son for intérieur, ne connaît pas ce genre de pulsions ou de comparaisons qui rendent insatisfait et malheureux? Ces dernières parsèment notre vie de mécontentement. Car même en ayant tout, nous aurions encore l’impression de manquer de beaucoup de choses. Au bout du compte, il y a la peur de perdre les biens acquis jusque-là. Même les grands de ce monde ne sont pas immunisés contre le virus de la jalousie et de la comparaison, comme l’a déjà fait remarquer le philosophe Bertrand Russel: «Napoléon enviait César, César Alexandre le Grand, et Alexandre probablement Hercule, qui n’a jamais existé.» La gratitude est bien le meilleur moyen d’échapper à l’engrenage du «vouloir toujours plus». Selon le philosophe Epictète, «est un homme sage celui qui ne regrette pas ce qu’il n’a pas, mais se réjouit de ce qu’il possède.» Une attitude modeste et reconnaissante rend intérieurement plus satisfait et plus équilibré. Ainsi, on peut se détendre plus facilement et, en même temps, s’ouvrir aux beautés de la vie. De plus, la reconnaissance présente un avantage: elle ne demande aucun effort à fournir préalablement. La reconnaissance, une attitude On n’a pas besoin d’attendre que tout soit parfait ou qu’il nous arrive quelque chose de particulièrement positif pour avoir de la gratitude. Au contraire, la reconnaissance est comme un fil rouge tout au long de notre vie. Elle nous rend attentifs aux petites choses qui font que la vie vaut la peine d’être vécue, mais que l’on remarque à peine dans l’agitation quotidienne. Ce qui est surprenant, c’est que plus on est reconnaissant, plus on trouve de raisons de l’être. Ou, selon un proverbe nigérian: «Aie de la reconnaissance pour peu de choses et tu trouveras beaucoup.» La clé pour y accéder est entre nos mains. En fin de compte, tout que ce que nous obtenons dans la vie est un cadeau. Que ce soit l’amour, la satisfaction ou autre chose. Par contre, si nous croyons détenir ou avoir des droits légitimes sur quelque chose, nous ne fixons plus de limites à nos exigences. Dans notre for intérieur, nous dépérissons au milieu de l’abondance. La gratitude et la satisfaction nous donnent la liberté de porter notre regard et notre engagement sur des éléments essentiels de notre vie. Apprendre à être plus reconnaissant Au fait, peut-on apprendre à être plus reconnaissant? Aujourd’hui, la réponse des scientifiques est clairement «oui». Dans le cadre d’une étude, deux groupes de personnes ont reçu les consignes suivantes: Groupe 1: Dans la vie, il y a tant de choses agaçantes, comme les feux rouges, les files d’attente aux caisses des supermarchés, les clients arrogants au travail, le partenaire qui ne range jamais ses affaires, etc. Deux fois par semaine, réfléchissez à tous les événements qui vous ont énervés au cours des derniers jours et résumez-les en quelques mots. Groupe 2: Dans la vie, il y a tant de choses qui méritent de la reconnaissance. Ce n’est pas forcément grand-chose: des clients satisfaits, des fleurs dans le jardin, une promenade dans les Alpes, une bonne tasse de café avec une amie, un nouveau Relax À QUEL POINT ÊTES-VOUS RECONNAISSANT? Vous aimeriez connaître le rôle que la gratitude joue actuellement dans votre vie? Le test suivant peut vous y aider: 1. Dans ma vie, il y a beaucoup de choses qui méritent ma reconnaissance. 2. Si je devais établir une liste de tout ce qui mérite ma reconnaissance, elle serait très longue. 3. Quand je vois ce qui se passe dans le monde, je me rends compte qu’il n’y a pas beaucoup de choses qui méritent ma reconnaissance. 4. Je suis reconnaissant à beaucoup de monde. 5. En vieillissant, je me rends compte que j’arrive mieux à apprécier les personnes, les événements et les situations qui ont fait partie de ma vie. 6. Il faut du temps pour que je témoigne de la reconnaissance à quelqu’un ou pour quelque chose. Pour répondre aux questions: pas du tout d’accord: 1 point pas d’accord: 2 points plutôt pas d’accord 3 points sans opinion 4 points plutôt d’accord 5 points d’accord 6 points tout à fait d’accord 7 points Pour évaluer le test: O Additionner les points des questions 1, 2, 4 et 5. O Pour les questions 3 et 6, inverser l’ordre des points. Donner 1 point au lieu de 7 ou 2 points au lieu de 6, etc. O Ajouter les points inversés des questions 3 et 6 à la somme des points des autres questions. Le résultat vous donne votre quotient de reconnaissance. Resultat O 30 points et moins: la gratitude ne joue pas encore un grand rôle dans votre vie. Vous vous situez en bas de l’échelle de la gratitude. O 31-34 points: vous vous situez sur la partie inférieure de l’échelle de la gratitude. O 35-38 points: vous vous situez sur la partie supérieure de l’échelle de la gratitude. O 39 points et plus: vous êtes au sommet de l’échelle de la gratitude. Relax livre, la répétition hebdomadaire du chœur, le fait d’avoir assez à manger, des gens qui nous sont proches, un travail, etc. Deux fois par semaine, réfléchissez à tous les événements qui ont mérité votre reconnaissance et résumez-les en quelques mots. Au bout de quelques semaines, les chercheurs ont questionné les sujets sur leur humeur et analysé leur sang pour y dépister des traces de stress et d’irritation. Les sujets du groupe «reconnaissance»: O se sentaient subjectivement mieux que les sujets du groupe «irritation» O avaient moins de traces de stress et d’irritation dans le sang et O étaient plus équilibrés et plus satisfaits; leurs proches l’ont d’ailleurs remarqué. La reconnaissance entretient les amitiés et en suscite de nouvelles. Nos relations nous marquent et marquent notre vie. Pourtant, bien que nous aimions ceux qui nous sont proches, nous savons que dans une communauté, les conf lits et les disputes sont presque inévitables. Même des sources de conflits relativement insignifiantes peuvent saper les fondements d’une bonne relation si elles s’accumulent. Que faire? Nous ne pouvons qu’en partie influencer le comportement d’un partenaire ou d’un ami à notre égard. Cependant, il nous appartient toujours de décider sur quoi nous voulons porter notre regard. Nous pouvons nous attarder sur ce qui nous énerve chez les autres ou sur ce qui mérite notre reconnaissance, comme le fait que des personnes pensent à nous, qu’on puisse rire avec elles, qu’elles soient prêtes à partager une partie de leur vie avec nous ou, simplement, qu’elles nous invitent à dîner. Se montrer reconnaissant dans le malheur Quand il vit la limousine surgir brusquement, il sut qu’il n’avait aucune chance. La dernière chose dont Robert Schnider se souvienne, c’est le coffre se déformant quand il le heurta avec sa moto. Il se réveilla à l’hôpital, gravement blessé. Dans un premier temps, il nous paraît impossible que quelqu’un puisse témoigner de la gratitude pour un tel accident. Et pourtant, selon un nombre croissant d’études, beaucoup de gens sont reconnaissants d’avoir vécu un malheur. De quoi Robert Schnider devrait-il donc être reconnaissant? D’avoir survécu. D’avoir pu voir la vie, après l’accident, sous un angle totalement nouveau, à savoir comme un cadeau et non comme une évidence. Et dès lors, d’avoir pu mobiliser plus d’énergie que jamais pour atteindre ses objectifs. La vie lui parut plus précieuse qu’avant. Trop précieuse pour être gaspillée. Chaque expérience peut enrichir notre vie, à condition de se montrer réceptif. La gratitude est un moyen de sortir grandi et fortifié d’une tragédie, car ce n’est pas tant pour les circonstances tragiques que nous ressentons de la gratitude, mais plutôt pour les perspectives et les facultés révélées. C’est pourquoi les personnes reconnaissantes sont plus à même de surmonter des crises et de gérer des circonstances difficiles. Bibliographie O Eichhorn, C. (2007): Gut erholen – besser leben. Das Praxisbuch für den Alltag. Klett-Cotta. O Emmons, R., McCullough, M. (2004): The Psychology of Gratitude. New York, Oxford Press. Avez-vous des questions sur cet article ou sur les thèmes de la maîtrise du stress et de l’épuisement professionnel? Christoph Eichhorn, psychologue diplômé de l’université, répond volontiers à vos questions. Psychothérapeute et psychologue clinicien, superviseur et auteur d’ouvrages, il dispose d’une longue expérience comme entraîneur spécialisé en psychologie de la santé et maîtrise du stress. Prenez contact avec lui par e-mail, à l’adresse suivante: [email protected] Cette prestation de service est gratuite pour les assurés de CONCORDIA.