Que pouvons-nous apprendre du Pacte de Juba
Transcription
Que pouvons-nous apprendre du Pacte de Juba
Apprentissage en équipe, note nº4 METTRE EN ŒUVRE LE NEW DEAL Que pouvons-nous apprendre du Pacte de Juba ? Le New Deal identifie les pactes communs gouvernement bailleurs de fonds comme une façon importante de mettre en œuvre la vision du New Deal. Les pactes ont été utilisés par le passé pour rassembler les bailleurs de fonds et le gouvernement autours d'objectifs spécifiques et il y a beaucoup à apprendre de leurs résultats bons ou moins bons. En 2009, le Gouvernement du Soudan du Sud et la communauté internationale ont adopté le « Pacte de Juba » en réponse à une crise financière provoquée par l'effondrement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Le pacte avait pour but de créer une nouvelle collaboration plus étroite entre le gouvernement et les partenaires du développement et visait à : (1) améliorer la responsabilité fiscale ; (2) renforcer la gestion des finances publiques, et ; (3) accélérer la croissance économique. En participant, le gouvernement cherchait à atteindre deux résultats : premièrement, à réaligner le mécanisme de financement par les bailleurs de fonds sur une base sectorielle et de mettre fin aux contributions du gouvernement au Fonds fiduciaire multi-bailleurs sous-performant. Deuxièmement, le gouvernement souhaitait démontrer son engagement à combattre la crise financière causée par l'effondrement des cours du pétrole en 2008. Pour les partenaires du développement, le pacte était une réponse claire à la crise financière et une opportunité d'influencer le programme de réforme du secteur public du gouvernement. Cependant, le pacte n'a pas été à la hauteur des attentes. Les partenaires du développement n'ont pas pu ou pas voulu s'engager à changer les conditions dans lesquelles ils fourniraient leur soutien. Le document final stipule explicitement que « les partenaires bailleurs de fonds, opérant chacun selon leurs propres règles, procédures, et avec les contreparties normales, et en fonction de la disponibilité des fonds...» soutiendraient le gouvernement. Pendant ce temps, le gouvernement donnait son accord pour s'engager de façon significative sur la transparence, la lutte contre la corruption, la gestion des finances publiques et les réformes du secteur public. Chacun de ses engagements demandait un niveau significatif de soutien politique sur une longue période de temps. Cela n'était pas réaliste dans un contexte fragile, où la priorité politique majeure était l'obtention de l'indépendance et la mise en place d'élections et d'un processus référendaire couronnés de succès. Le document final contenait donc un ensemble trop ambitieux et finalement inatteignable d'engagements gouvernementaux, aux côtés d'engagements des bailleurs de fonds qui, au contraire, manquaient d'ambition ; le tout basé sur un calendrier de mise en œuvre irréaliste. Au final, le « Pacte de Juba » n'aura pas survécu une année. Son contenu a formé un noyau d'informations pour l'élaboration ultérieure des documents conjoint gouvernement - bailleurs de fonds, y compris le Plan de développement du Soudan du Sud pour 2011 -2013. Toutefois, sa principale contribution réside dans les leçons que l'on peut tirer du processus initial. Les trois principales leçons furent : (1) Le pacte doit rester simple et concentré sur ses objectifs : un pacte dit se concentrer sur un nombre relativement restreint de problèmes qui peuvent être raisonnablement résolus dans les délais impartis. Il convient de veiller au maintien de l'équilibre entre les engagements des bailleurs de fonds et ceux du gouvernement afin de maintenir les incitations à la réforme pendant la période de mise en œuvre. Il doit se concentrer sur un ensemble restreint de priorités convenues (le « quoi ») et sur les méthodes de mise en œuvre du soutien (le « comment »). Cela répond bien aux principes TRUST du New Deal et au besoin d'avoir « une vision, un plan ». (2) Le pacte doit être à relativement court terme avec des délais impartis réalistes : les pactes doivent chercher à obtenir des résultats pour les deux parties au cours de la même période. Les circonstances changent rapidement dans les contextes fragiles et dans deux ans la situation semblera très différente. Dès que l'une des parties n'est plus activement impliquée dans la mise en œuvre d'un pacte, sa motivation à s'engager dans le processus diminue rapidement. De même, les pactes ne peuvent être la réponse à une crise, mais devraient être un cadre flexible qui accorde la même importance aux intérêts des bailleurs de fonds et à ceux du gouvernement. (3) Ne soyez pas trop ambitieux : le gouvernement doit avoir une position de négociation claire, des actions qu’il peut raisonnablement promettre de mener à bien, plus et il y a alors de sérieux risques pour sa réputation. Cela est essentiel si le gouvernement cherche à modifier le comportement des bailleurs de fonds. À gauche: Le Pacte de Juba entre le Gouvernement du Soudan du Sud et les partenaires du développement Pour de plus amples renseignements, visitez le site du ministère des Finances du Soudan du Sud www.gossonline.org/magnoliaPublic/en/ministries/Finance.html Contactez le correspondant du g7+ en Sierra Leone M. Moses Mabior Deu à [email protected] Préparé pour le secrétariat du g7+ par Moses Mabior Deu, Ben French et Nicholas Travis