Commémoration du 19 mars 1962

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Commémoration du 19 mars 1962
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Discours
Commémoration
du 19 mars 1962
«
Le 19 mars 1962 marque
le cessez-le feu officiel
de la Guerre d’Algérie. Remise
en cause par certains,
cette date reste l’occasion de
nombreuses commémorations
dans les communes de France.
« Chers Anciens Combattants,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
C’est avec une émotion partagée que nous sommes réunis
aujourd’hui afin de commémorer, tous ensemble, la date du
19 mars 1962 qui marque l’arrêt officiel des combats de la
Guerre d’Algérie.
Cette date est le symbole d’un évènement historique qui fut
accueilli avec soulagement par une grande majorité de nos
compatriotes et qui a ouvert au peuple algérien la voie de
l’indépendance. La veille, étaient signés les accords d’Evian
entre les représentants du gouvernement français conduits
par Louis Joxe et ceux du Front de la libération nationale algérien, le FLN.
C’était il y a maintenant 50 ans et ce conflit, cette dernière
guerre coloniale qui ne disait pas son nom, mettait fin à la
présence française en Algérie et tournait ainsi la page de la
France comme puissance coloniale.
Le 3 juillet 1962, était proclamée l’indépendance de l’Algérie,
après que 90 % des Français eurent approuvé les accords
d’Evian lors d’un référendum organisé par le général de
Gaulle le 8 avril de la même année.
Ce n’est qu’en 1999, 37 ans plus tard, que l’Assemblée Nationale reconnaîtra que les évènements d’Algérie ne pouvaient
revêtir d’autre appellation que celle de guerre.
Cette date ne saurait pourtant traduire le retour de la paix.
Pour certains, en effet, le cessez-le-feu correspond à une accélération des drames vécus et au basculement dans les déchirements. Pour nos compatriotes français d’Algérie rapatriés, cela signifiait l’abandon de leur terre natale et de leurs
racines. Pour les harkis, qui n’imaginaient pas d’autre avenir
que dans la France, cette fidélité fut un choix pour lequel ils
ont payé un lourd tribut.
Nous voulons donc, à travers cette commémoration, honorer
la mémoire de celles et ceux, militaires comme civils, français
comme algériens, qui sont tombés sur le sol algérien alors
partie administrative de la France.
Toute une génération, et vous êtes là pour en témoigner, a
été marquée physiquement et psychologiquement par ce
conflit.
Nous devons saluer leur sens du devoir, leur courage !
»
Albert Camus, écrivain déchiré par ce conflit, écrivit en 1958
ces mots prémonitoires : « La France se trouvera forcée de lâcher les Arabes et les Français. Si ce dernier malheur arrivait,
les conséquences seraient nécessairement graves et les Algériens ne seraient certainement pas seuls à entrer en sécession ». « Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté,
alors il échoue à tout » ajoutait-il.
La commémoration de la fin de la guerre d’Algérie nous offre
l’occasion de regarder en face notre histoire et sa vérité, aussi
douloureuse soit elle pour notre pays et notre conscience.
Cette commémoration doit être aussi l’occasion de regarder
vers l’avenir, en exprimant notre volonté d’apaisement et de
réconciliation dans la durée entre deux pays qui comptent
une si longue histoire commune et un même idéal, celui de
la paix. »
B.C.-B.
19 mars ou 5 décembre ?
Depuis 1963, la Fédération nationale des Anciens Combattants
en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), qui revendique 370 000
adhérents, rend hommage aux victimes des combats en Afrique
du Nord le 19 mars de chaque année. Cette date, qui correspond
à la signature du cessez-le-feu officiel de la guerre d’Algérie, serait la seule, selon la Fédération, à avoir un sens historique.
Toutefois, ce point de vue est loin d’être partagé par toutes les
associations d’anciens combattants. Ainsi, l’Union nationale
des combattants (UNC) considère pour sa part que le 19 mars
est une date « inacceptable » car il y a eu « 6,5 fois plus de victimes » après les cessez-le-feu qu’avant.
La date du 5 décembre correspond, quant à elle, à l’inauguration
du monument national érigé en 2003, quai Branly à Paris, à la
mémoire de tous les soldats morts en Algérie de 1952 à 1962.
Selon le secrétaire d’Etat aux Anciens combattants de l’époque,
Hamlaoui Mekachera, « la référence historique qui est pertinente pour la plupart des conflits n’est pas valable dans le cas de la
guerre d’Algérie car elle est un insurmontable facteur de discorde ». Le choix d’une date déliée des événements sur le terrain
visait donc à essayer d’apaiser les différends, ce qui semble encore loin d’être le cas aujourd’hui.
www.journaldesmaires.com mars 2012 Journal des Maires
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