FR_ LaBarcaSublime_doc_fr
Transcription
FR_ LaBarcaSublime_doc_fr
La Barque Sublime. Une scène de théâtre royale sur l’eau L’ouvrage le plus incroyable et féérique de la Maison de Savoie : le « Bucentaure du roi de Sardaigne », le dernier navire vénitien original du XVIIIe siècle encore existant au monde. Un authentique « palais sur l’eau » voulu par la Maison de Savoie, qui fit appel à Filippo Juvarra et à son génie pour les décors. Après des décennies de conservation et un délicat travail de restauration il est enfin exposé, pour la première fois. Réalisation Consorzio di Valorizzazione Culturale La Venaria Reale, en collaboration avec : Consulta per la valorizzazione dei beni artistici e culturali di Torino, Fondazione Torino Musei – Museo Civico d’Arte Antica Palazzo Madama, et Centro Conservazione e Restauro La Venaria Reale. Musiques d’Antonio Vivaldi Mise en scène de Davide Livermor ÉCURIES DE JUVARRA La somptueuse embarcation des Savoie, jadis symbole du pouvoir, destinée aux loisirs de la cour, sera à partir du 16 novembre 2012 exposée pour la première fois après une restauration complexe dans la monumentale Grande Écurie du palais de Venaria : les visiteurs pourront admirer la Peota Reale (la péotte ou piote royale) dans un spectaculaire projet scénographique qui permettra de voir de près la coque et les somptueuses décorations, sculpturales et picturales. Le « Bucentaure des Savoie » est actuellement l'unique exemplaire vénitien original d’embarcation ancienne d’apparat utilisée pour le cérémonial de cour au XVIIIe siècle. La propriété en est du Palazzo Madama, le musée municipal d’Art antique de Turin, qui le laisse au palais de Venaria avec un contrat de prêt à usage. Le Conseil de valorisation des biens artistiques et culturels de Turin a promu et financé avec 250 000 euros sa restauration, confiée au Centre de conservation et de restauration de La Venaria Reale. Le « Bucentaure des Savoie » , Le Bucentaure turinois (dénomination de l’époque, qui dérive du Bucintoro , le grand bateau doré des doges) est une somptueuse embarcation d’apparat pour la navigation fluviale. C’est aussi une sorte de « scène de théâtre » sur l’eau, présentée dans les moments les plus emblématiques du cérémonial de cour, et donc un formidable moyen de communication pour le pouvoir royal. La muséalisation en a marqué la fortune critique et garanti sa conservation jusqu’à nos jours. Sa forme particulière à coque plate pour la navigation en basses eaux et à pont unique indique une typologie qui peut être définie comme Peota (péotte). Elle fut commandée en 1729 par le roi Victor- Amédée II de Savoie comme « palais sur l’eau », symbole prestigieux en vogue dans les cours de l’époque : en dehors des Savoie, François Ier roi de France, la Maison d’Este, et la Maison de Gonzague en possédèrent. L’achat de ce bateau était probablement lié à l’acquisition du titre royal de roi de Sicile à partir de 1713 et de roi de Sardaigne après 1720, qui signifiait le « débouché » sur la mer, tant désiré. Vraisemblablement sous la direction du célèbre architecte de cour Filippo Juvarra, qui ces années-là contribue à la construction d’une image internationale du royaume piémontais avec le grandiose agrandissement du palais de Venaria et la construction du Pavillon de chasse de Stupinigi, la Peota est réalisée à Venise dans les squeri, les chantiers navals où étaient construites et réparées les barques de petite taille comme les gondoles, les pupparini, les sandoli et autres bateaux typiques de la tradition navale vénitienne (le Bucentaure des Doges était construit en revanche dans les chantiers de l’arsenal de la République sérénissime). La barque turinoise reste aujourd’hui l’unique grand exemple de l’excellence de l’art vénitien à l’époque moderne pour les bateaux d’apparat et toutes leurs décorations sculpturales et picturales, puisque le dernier Bucintoro des Doges fut détruit par le feu en 1824. La Péotte des Savoie mesure près de 16 mètres de longueur et environ 2,60 mètres de largeur, et a un mât de 12,20 mètres. C’est au Vénitien Matteo Calderoni qu’on doit la riche décoration. Elle porte à la proue un ensemble sculpté et doré représentant un Narcisse, avec à ses côtés des silhouettes de vieillards barbus qui symbolisent les fleuves Pô et Adige. Un autre ensemble doré à la poupe est constitué de deux hippocampes, avec au centre la barre du gouvernail en forme de dragon. Un haut-relief décore toute la coque, une frise dorée avec des représentations de Néréides, tritons et autres divinités marines. Le tiemo, la cabine des invités, mesure environ 5 mètres ; le toit en bois est soutenu par 12 petits piliers de bois formant 9 fenêtres fermées par une vitre et des volets en bois décoré. Il est muni de bancs destinés à la cour, mais à l’origine il contenait également deux petits trônes, qui n’existent plus aujourd’hui, et une table dorée pour les souverains. Sur le plafond du tiemo, qui porte à l’entrée les insignes royaux, le projet iconographique élogieux représente dans une peinture, de facture vénitienne, « la paix entre le pape Nicolas V et Amédée VIII duc de Savoie ». Cet épisode marquait la renonciation de ce dernier à monter sur le trône de saint Pierre, acte par lequel en 1449 il conjura un schisme et porta aux Savoie des bénéfices et des privilèges ecclésiastiques, confirmés par le concordat de 1727 entre Benoît XIII et Victor-Amédée II. Sur les pendentifs, les inscriptions FERT et OPPORTUNE se réfèrent aux exploits et aux devises de la dynastie. Le Bucentaure des Savoie fut payé par l’administration piémontaise plus de 34 000 lires du Piémont, soit environ 3 millions d’euros actuels, une somme colossale si on la compare par exemple à ce que les Savoie investirent en 1741 dans l’achat de la collection d’art du prince Eugène de Savoie-Soissons, composée de près de 200 tableaux de très haute qualité : environ 90 000 lires du Piémont (environ 9 millions d’euros). D’autres comparaisons significatives sur la valeur attribuée à l’embarcation : la somme totale payée équivalait à 15 ans de salaire du médecin du roi, ou même à 100 ans du salaire reconnu au grand ébéniste de cour Pietro Piffetti. La Péotte des Savoie arriva à Turin après un voyage de 32 jours sur le Pô, halée par des animaux : le 4 septembre 1731 elle fut remise au concierge du château du Valentino, accompagnée d’une gondole et d’une burchiella, bateau de charge qui transportait les décorations et la charpente démontées de la barque. La barque fut au centre d’importants événements. Elle fut d’abord utilisée sur le fleuve par le roi Charles-Emmanuel III en 1734, puis pour les célébrations à Turin d’une série de mariages : Charles-Emmanuel IV et Marie-Clotilde de Bourbon en 1775, Victor-Emmanuel II et Marie-Adélaïde en 1842, Amédée d’Aoste et Marie Dal Pozzo della Cisterna en1867. En 1869 Victor-Emmanuel II, le premier roi d’Italie, décida de faire don du bucintaure à la ville de Turin, qui en 1873 la destina au musée municipal. La péotte quitte donc la remise du Valentino, et arrivera par la suite à Palazzo Madama, où elle restera jusqu’en 2000, année où elle est transférée à l’atelier Nicola Restauri à Aramengo d’Asti. En septembre 2011 elle parvient au Centre de conservation et restauration de La Venaria Reale pour être soumise, avant son exposition au palais de Venaria, à de complexes travaux de restauration préliminaire, promus par le Conseil de la valorisation des biens artistiques et culturels de Turin. Au cours de sa longue période de conservation dans le musée turinois, la péotte fut demandée, mais jamais accordée, pour l’Exposition générale italienne de Turin de 1884. De cet événement il reste l’affiche avec la représentation de la barque, qui fut ensuite transportée au palais Carignan pour l’exposition du Baroque piémontais (mai-octobre 1937), et au palais du Travail pour l’exposition d’Antiquités (mai-juin 1982), toujours à Turin. La Venaria Reale – Presse et communication tél.: +39 011 4992300 - www.lavenariareale.it [email protected] – [email protected]