3 - Les Raisins de la Colère

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3 - Les Raisins de la Colère
Ciné-Histoire
Jeudi 2 octobre 2008 (14h00)
LES RAISINS DE LA COLÈRE (The Grapes of Wrath) de John Ford (1940- 2h08)
Le réalisateur :
John Ford (1894-1973) est un cinéaste américain connu essentiellement pour ses westerns (La Chevauchée
Fantastique, 1939; La Poursuite infernale, 1946; la Charge héroïque, 1949; La Conquête de l'Ouest, 1962), mais
qui a également réalisé des chroniques sociales. Il se lance ainsi en 1940 dans l'adaptation du roman de
John Steinbeck, Les Raisins de la colère, paru l'année précédente.
Le public réserve un accueil enthousiaste au film. En 1941, Les Raisins de la colère remportent deux
Oscars (meilleur réalisateur pour John Ford et meilleur second rôle féminin pour Jane Darwell qui incarne
la mère du héros).
Ce que raconte le film :
Après avoir purgé une peine de prison pour homicide involontaire, Tom Joad, un modeste paysan de
l'Oklahoma, regagne la ferme de ses parents. Il trouve la maison familiale abandonnée et les champs
alentours déserts. La plupart des fermiers de la région, incapables de rembourser les dettes contractées à la
suite de plusieurs mauvaises récoltes, ont été expulsés de leurs terres. Tom retrouve ses parents chez son
oncle, qui est également sur le point d'être expulsé. Tous les membres de la famille prennent alors la route
de la Californie, où ils espèrent trouver du travail comme ouvriers agricoles.
Un témoignage sur la crise des années 1930 :
La crise des années 1930 est avant tout financière et industrielle. L'intérêt du film est de montrer que la
dépression touche également le monde rural. En effet, certaines régions du Middle West connaissent
plusieurs années de suite une grave sécheresse et des tempêtes de poussière. Ces tempêtes détruisent les
récoltes et entraînent l'érosion des sols. On donne aux régions touchées le surnom de « Dust Bowl »
(cuvette de poussière). Les compagnies agricoles qui possèdent les terrains en profitent pour expulser les
fermiers et y installer des exploitations mécanisées.
Les Toad sont représentatifs de ces familles d'agriculteurs qui ont tout perdu et sont contraints de prendre la
route. Le film met en scène la déchéance progressive de cette famille. Après avoir perdu leur terre et leur
maison, ces paysans perdent leur dignité. Partis dans l'espoir de bâtir rapidement une nouvelle vie en
Californie, ils se rendent compte que la crise a jeté sur les routes des dizaines de milliers de migrants, alors
que les emplois restent rares. Les Toad se retrouvent ainsi dans des bidonvilles et sont contraints d'accepter
des emplois sous-payés.
Un film engagé :
Le destin de cette famille révèlent les injustices sociales causées par la crise des années 1930. Les pratiques
des grands propriétaires terriens sont ainsi dénoncées: ces derniers profitent du chômage de masse pour
imposer des salaires dérisoires aux ouvriers agricoles. La connivence des possédants avec la police leur
permet de briser par la force toute tentative de grève.
Le film montre l'engagement progressif du héros, Tom Joad, dans la lutte syndicale. Alors que, pour nourrir
sa famille, Tom était au début du voyage prêt à accepter n'importe quelles conditions de travail, il annonce,
dans l'avant-dernière scène, son intention d'être désormais partout « où on se bat pour que des gens qui ont
faim puissent manger ». Cette scène apparaît à certains égards comme une véritable profession de foi du
réalisateur.
Le film a aussi été interprété comme une prise de position en faveur du New Deal. Certains passages
peuvent être considérés comme un plaidoyer pour la politique menée par l'administration de Roosevelt
(l'année même où le président brigue un troisième mandat). Les Toad se retrouvent ainsi à un moment
dans un camp tenu par le gouvernement, où les conditions de vie sont nettement plus acceptables et où ils
retrouvent un peu de leur dignité.

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