Pathologies dermatologiques fréquentes chez le sujet âgé
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Pathologies dermatologiques fréquentes chez le sujet âgé
Vieillissement cutané et pathologies dermatologiques fréquentes du sujet âgé Dr Feriel FENNIRA Dermatologue Hôpital Rothschild, 5 rue santerre, 75012 Plan 1- Introduction 8- Pemphigoide bulleuse 2- Carcinomes cutanés : CBC/CE/Mélanome 9- Ulcères de jambe 10- Erythème fessier 3- Zona 11- Eczéma 4- Erysipèle 12- Psoriasis 5- Infections mycosiques 13- Toxidermies 6- Gale 14- Carences vitaminiques 7- Prurit Page 1 Structure de la peau Epiderme 1. a) b) c) Kératinocytes et cornéocytes Mélanocytes Cellules immunocompétentes (cellules de Langherans) d) Cellules de Merkel 2. Derme 3. Hypoderme Vieillissement cutané Type VI : - Chronologique - Génétique Facteur déterminant Passage des années Facteurs génétiques (dont phototype) VE : - Photo-induit - Comportemental - Catabolique - Endocrinien UV ou infra-rouges Régime alim., tabac, alcool,drogues Maladies chroniques Dysfonction ou vieillissement des fonctions endocrines Peau exposée à de multiples facteurs = accélération du vieillissement physiologique - VI : vieillissement interne - VE: vieillissement externe Page 2 • Processus inéluctable codé dans les gènes • Continuation du développement : prolifération cellulaire vs différenciation • Accumulation de gènes défectueux et de dommages cellulaires. Perte des télomères • Stress oxydant = déséquilibre entre production / dégradation des intermédiaires réactifs oxydants du métabolisme • Vieillissement : stress oxydant avec l’âge arsenal antioxydant peau état oxydatif marqué Vieillissement photo-induit = héliodermie • Rayonnement UV : • UVA 95 % (320 - 400 nm) • UVB 5 % (290 – 320 nm) • Deux types de réactions délétères • action directe, photochimique, sur l’ADN cellules épidermiques (UVB) • action par l’intermédiaire des formes actives de l’oxygène (UVA) Page 3 UVB Kératinocyte UVA ADN RR O2épiderme Fibroblaste derme Mt ADN O2MEC Fonctions cutanées : VI • Fonction barrière : peu modifiée, pas d’augmentation de l’absorption cutanée des substances xénobiotiques • : taux renouvellement épidermique, desquamation élasticité cicatrisation réponse immunitaire, réactions allergiques et irritatives sécrétion sudorale et sébacée synthèse de vitamine D • Anomalies de la thermorégulation, perceptions sensorielles, réactivité vasculaire Page 4 Fonctions cutanées : VE • Altération des fonctions immunitaires de la peau et immunosuppression systémique • Procarcinogène • Atrophie marquée fragilité Aspects cliniques du vieillissement cutané : VI Page 5 Rides et sécheresse cutanée (xérose) • Deux types de rides • Profondes: perte d’élasticité des structures dermo-hypodermiques • Superficielles: modifications dermiques et épidermiques • Le film lipidique d’origine sébacée et épidermique diminue Sécheresse et rugosité de la peau (Stratum cornéum) • Epaisseur inchangée • taille des cornéocytes (1000/mm2 à 250/mm2) • adhésion des cornéocytes • taux de lipides • hydradation de la couche cornée • Renouvellement : 20 à 30 j entre 20 et 70 ans Page 6 Épiderme et JDE • • • • • • taille et nombre de kératinocytes différenciation conservée cohésion dermo-épidermique taux de renouvellement Aplatissement de la JDE mélanocytes de 20% /10 ans (zones photoprotégées) = tendance à la formation de bulles / décollements cutanés Lésions traumatiques Page 7 Derme • Moins cellulaire, désorganisé, moins vascularisé épaisseur à partir 70 ans • Bande hypoéchogène sous-épidermique • fibroblastes et de leur activité, altérations du compartiment EC (collagène, glycosaminoglycanes, fibres élastiques) • Laxité Page 8 Lacs sanguins séniles • Ectasies vasculaires en rapport avec un vaisseau nourricier profond (muqueuses, lèvres, peau) Purpura sénile de Bateman (fragilité vasculaire) • Dos des mains et des avant-bras • Spontané • Taches purpuriques uniques ou multiples disparaissant sans laisser de trace • Pas de trouble de la crase Page 9 Pseudo-cicatrices stellaires • • • • Associées souvent à un purpura sénile Non traumatiques Correspondent à des déchirures du derme sans brèche épidermique Indélébiles Pseudo cicatrice stellaires spontanées Page 10 Hypoderme • Atrophie sous-cutanée au visage, dos, mains, voûte plantaire • Augmentation du panicule adipeux abdomen (homme), hanches (femme) Annexes • Glandes sudorales: • Glandes sébacées: • Poils terminaux: densité et volume nombre et débit excrétion taille densité poils terminaux • Mélanocytes du bulbe pilaire: nombre • Ongles: •mains: amincis, fragiles •pieds: épaissis Page 11 Milium colloïde (glandes sudorales) Hyperplasie adénomateuse sénile des glandes sébacées Page 12 Ongles: mains Ongles: pieds • Épaississement • Axe modifié • Onychogriffose Page 13 Proliférations épidermiques et annexielles • Adénomes sébacés • Taches rubis • Kératoses séborrhéiques • Lentigos séniles Aspects cliniques du vieillissement cutané : VE • Essentiellement photo-vieillissement • S’ajoute au VI • L’élastose est le principal signe auquel s’ajoutent des irrégularités pigmentaires (hypo et hyper) • Peau grossière, rugueuse, jaunâtre, laxe, affaissée, et parcourue de rides et de sillons profonds Page 14 Lentigo actinique « tache de vieillesse » • Épiderme : mélanocytes irrégulièrement répartis, pigmentation hétérogène Elastose solaire Page 15 Rides Elastoïdose nodulaire à kystes et comédons de Favre et Racouchot Page 16 Peau rhomboïdale de la nuque Erythrosis interfollicularis colli • Phototype clair • Faces latérales du cou • Sillons très finement entrecroisés (papules jaunâtres) sur fond de télangiectasies • Red neck des anglo-saxons Page 17 Cancers cutanés • Carcinomes basocellulaires et spinocellulaires • Mélanomes Ménopause et peau • Accentuation du vieillissement chronologique • Rupture de l’équilibre: œstrogènes/progestérone/androgènes • Signes fonctionnels flushs impression de sécheresse cutanée peau rêche peau « qui tire » peau qui s’amincit Page 18 • Signes cliniques • Pli cutané marqué • Rides plus manifestes • Kératodermie climatérique • Hyperpilosité, chute de cheveux Tabac et peau • Accentuation de l’héliodermie accentuation des rides élastose tabagique l’altération de la microcirculation liée au tabac accentue les modifications liées au vieillissement Page 19 Au total • Vieillissement cutané = phénomène complexe âge UV hormones chez la femme tabac maladies (diabète, insuffisance rénale…) Maladies dermatologiques fréquentes du sujet âgé Page 20 2- CARCINOMES CUTANES EPITHELIAUX Epidémiologie •Incidence annuelle dans la population blanche (variation géographique ++) – 10 à 550 / 100 000 (homme) – 5 à 340 / 100 000 (femme) •Sous estimée (sous enregistrement) •Faible mortalité < 1 / 100 000 •CBC= 3/4 +++; CSC (CE)= ¼ •10-20% des patients ont des tumeurs multiples Tumeurs cutanées: épidémiologie chez les SA institutionnalisés • Étude prospective conduite à Charles Foix • Examen systématique de 308 patients de SSR et SLD (pas d’avis dermato demandé) • 43 lésions suspectes (18 patients) • 25 carcinomes cutanés (64% CBC, 20% Bowen, 8% CE, 8% Dubreuilh) => Incidence = 8,1% • Reste= KS, lentigo, naevus, hyperplasie sébacée etc • Localisation: 80% tête et cou Page 21 • Moyenne d’âge des CBC + CSC: • Environ 65-69 ans • 78 % après 60 ans • Moyenne d’âge des mélanomes: • environ 56 ans Scrivener Y. Br J Dermatol 2002;147:41-7 Katalinic A. Br J Dermatol 2003;149:1200-1206 Carcinome basocellulaire • Pas de lésion pré cancéreuses Page 22 Carcinome basocellulaire Carcinomes spinocellulaires et Bowen • Lésion pré cancéreuses = kératoses actiniques • Processus par étapes • Avec potentiel métastatique Page 23 • Kératoses actiniques Evolution invasive :1/1000 à 10 % • Corne cutanée • Maladie de Bowen Page 24 • Carcinome épidermoïde évolué Mélanome Incidence • France: 7 à 9 nvx cas / 100 000 hbts/an • Augmentation de l’incidence chez SA Bernard P.Ann Dermatol Venereol 2001;128:883-7 Dreno B. Presse Med 2003;32:30-2 Page 25 Mélanome • 5 à 10% des cancers cutanés • Augmentation +++ de l ’incidence (environ x 2 en 10-20 ans) • Probabilité d’avoir un mélanome au cours de sa vie : - 0,6% pour un homme (prostate 8% - cancer 47%) - 0,9% pour une femme (sein 10% - cancer 36%) - 4% en Australie et 1,3% aux USA • Augmentation de la fréquence avec l’âge dès 20 ans, rapidement jusqu’à 50 ans, puis plus lentement. • Mélanome type SSM • Mélanome nodulaire • Mélanome acral • Page 26 Mélanome de Dubreuilh Mélanome • Nécessité de marges de sécurité de 1 à 3 cm d’où reprise d ’exérèse avec parfois greffe et AG • Risque de rechute • Risque de 2ème mélanome • Surveillance régulière à vie • Augmentation de la mortalité par mélanome si > 60 ans mais stabilisation voire diminution de la mortalité par mélanome si < 40 ans. Qui opérer ? Anesthésie locale Anesthésie générale Co-morbidité (foie, neuro, cœur) État nutritionnel Taille et aggressivité de la lésion Intervention Traitements alternatifs Page 27 3 - ZONA • Fréquence et gravité du zona avec l ’âge • Sévérité des complications • Algies post zostériennes (1 cas sur 2 après 60 ans, 3/4 après • • • • 70 ans) Paralysie radiculaire régressive Méningites lymphocytaires Cellulite Atteinte occulaire • Diagnostic clinique +++ • Rarement: IF, PCR, culture Lésions élémentaires: • Papules érythémateuses puis vésiculeuses regroupées en bouquets -> évolution croûteuse •Suivent un métamère (unilatéral) Page 28 Zona intercostal: 50% • Début par une douleur radiculaire, unilatérale à type de brûlure • Cicatrices hypochromiques ! Evolution nécrotique et ulcérante, surtout chez les immunodéprimés. Page 29 Zona ophtalmique Indication examen oph - Aile nez touchée Œdème palpébral Diminution AV Hyperhémie conjonctivale Sujet immunodéprimé Complications oculaires : 50-70% des cas (kératites, uvéites, autres…) ZONA: Consensus thérapeutique. Méd Mal Infect 1998;28:692-746 • Débuter dans les 48 à 72 heures • Zona ophtalmique, prévention des algies post zostérienne si âge > 50 ans • Aciclovir (Zovirax®): 800 mg x 5/j pendant 7 j • Valaciclovir (Zélitrex®): 1 g x 3/j pendant 7 j • Sujet immunodéprimé: • Aciclovir IV 10 mg/kg/8 heures x 7-10 jours • 500 mg/m2/8 heures si dénutri Page 30 Algies post zostériennes • Emla® • Antalgiques usuels selon paliers de l’OMS, petites doses pour les morphiniques • Laroxyl® 12,5 à 25 mg/j le soir, dose progressive (12,5 mg/semaine) • Rivotril ou Neurontin en plus si besoin • Pas de corticothérapie préventive N Engl J Med 1996; 335:32-42 4 - ERYSIPELE Facteurs de risque • • • • • Ulcère de jambe Intertrigo inter orteil Lymphœdème, œdème Obésité Insuffisance veineuse ! Diabète, âge : -> associés aux formes graves, nécrosantes Dupuy BMJ 1999;318:1591-4 Page 31 Traitement des dermohypodermites bactériennes aigües: consensus. • Erysipèle: • Hospitalisation: pénicilline G (IV; 10 à 20 M/j), relais par amoxicilline (PO; 50mg/kg/jour) 10 -21 jours • Domicile: amoxicilline 50mg/kg/j x 10-21 jours • Si allergie : Pristinamycine 3 g/j • Apyrexie 72 heures, amélioration des signes locaux: 7 jours • Dermohypodermites nécrosantes: • Urgence médico-chirurgicale +++ • Péni G + clindamycine (dalacine) ; uréidopénicilline (piperilline) + métronidazole (flagyl) • ± aminoside Ann Dermatol Vénéréol 2000;127:336-40 5 - INFECTION MYCOSIQUE • Éruption : • érythémateuse • à bords émiettés • recouverte de pustules Page 32 INFECTION MYCOSIQUE • Atteinte cutanée primitive rare • Atteinte digestive et/ou vaginale (antibiothérapie à large spectre) • Débute au niveau des plis inguinaux Atteinte primitive des plis MYCOSES UNGUEALES • Prévalence: 8 à 27 % de la population Augmente avec l’âge +++ T.Rubrum, T.Mentagrophytes 80% Candidoses rares chez le sujet âgé ! Surinfection pyocyanique possible Prélèvement et traitement si demande, complications ou diabète. Page 33 MYCOSES UNGUEALES • Prélever avant de traiter • Atteinte distale • Traitement local (vernis Mycoster® ou Locéryl®) ou avulsion chimique (Amycor Onychoset®) + crème antifongique • Atteinte proximale ou polydactylique: • Terbinafine 1 cp/j x 3-6 mois • Associé à un traitement local sur orteils • Alternatives: Itrakonazole, Griséfulvine Br J Dermatol 2001;145:446-452 6 - GALE • Prélèvement du cas princeps • Traitement simultané du patients • • • • et des sujets contacts Linge : lavage 60° ou Apar poudre 48 h Traitement simultané du personnel médical et paramédical en institution Ivermectine (Stromectol®): 200 µg/kg prise unique Emollients +++ Page 34 7 - PRURIT : enquête étiologique avant de conclure au prurit sénile +++ • Médicaments : aspirine, amiodarone, captopril, bétalactamines • Examen clinique (cancer profond) • Gale, ectoparasites, arthropodes : localisation, entourage… • Glycémie (diabète) • Bilan hépatique (cholestase) • Bilan rénal et Ca++ (insuffisance rénale chronique/ hyperpara) • NFS, VS, EPP, fer, ferritine, Rx thorax et écho abdo (lymphome, polyglobulie, anémies ferriprives, MM, Waldenström) • TSH us (dysthyroïdie) • Sérologie VIH et hépatite C • Parasito des selles (onchocercoses, bilharzioses, distomatoses, trypanosomiase, filaires) • Histologie et IFD (pemphigoïde pré-bulleuse) 2ème intention 8 - PEMPHIGOIDE BULLEUSE Page 35 Page 36 Groupe des pemphigoides • Pemphigoide bulleuse • Pemphigoide cicatricielle Sujets âgés -Plus rare -Expression principalement muqueuse .bouche 80-90%, œil 50-70%, peau 25% • Pemphigoide gravidique (anciennement: herpès gestationnis) PB = la plus fréquente des DBAI • Incidence: - 43 cas /106/an ↑ avec l’ ’âge : > 400 cas/106/an chez >80 ans - Incidence en augmentation: x 5 entre 1996 et 2006 . Vieillissement population . Diagnostic plus précoce . Raisons encore inconnues Langan SM. BMJ 2008 Page 37 Facteurs de risque de PB et mortalité • Médicaments: • Étude cas-témoins: ⇒ seulement anti-aldostérone et neuroleptiques Bastuji-Garin S. Arch Dermatol 1996. • Pathologies neurologiques dégénératives • Présentes chez 36% des patients avec PB • Démence (20%), Parkinson, AVC Cordel N. Dermatology 2007 • Pas d’ ’association avec K ou pathologies auto-immunes • Mortalité: 25 à 40% à 1 an - 26% dans une étude française prospective récente 2 fois plus que mortalité attendue Sepsis, embolie pulmonaire, AVC Pronostic: . Non lié à extension de la maladie ou ATCD . Lié à traitement par hautes doses de corticoïdes systémiques . Lié à âge et score Karnofsky pour traitement égal (corticoïdes locaux) Langan SM. BMJ 2008 Langan SM. Br J Dermatol 2009 Joly P. Arch Dermatol 2005 Joly P. BMJ 2008 • Formes atypiques • Prurit et prurigo (même anciens) • Plaques eczématiformes et/ou urticariennes ou annulaires • Forme érythrodermique • Dishydrosique • Formes localisées (sur hémicorps paralysé, pré-tibiale, sur traumatismes, SAV dialysé, radiothérapie, cicatrices, poche de colostomie, moignon amputation) Page 38 PB: Diagnostic clinique • Au moins 3 des 4 critères cliniques suivants: • • • • Âge > 70 ans Absence de cicatrices atrophiques Pas de prédominance sur tête et cou Pas de lésions muqueuses ⇒Valeur prédictive positive de 97% (validation dans une étude prospective sur 231 patients avec bullose dont 157 PB) Joly P. Dermatology 2004 Vaillant L. Arch Dermatol 1998 Diagnostic (1). Histologie (sur bulle): Bulle sous épidermique Infiltrat Peo (lymphocytes et PNN) IFD (peau péri bulleuse): dépôts d’IgG et C3 ( LB) ± IFD sur peau clivée: marquage du toit Page 39 Diagnostic (2). • Hyperéosinophilie fréquente • Anticorps anti-MB circulants: 70 % des patients (≠ évolutivité) • Soit par IFI (± IFI sur peau clivée) • Soit par ELISA • BP 180 (NC 16A): sensibilité 70-80% mais corrélé à évolutivité • BP 230 (moins répandu) • Immunoblot: antigènes 230 et 180 Kd • Immunomicroscopie électronique Dermocorticoïdes: • Corticothérapie classe I en première intention =>Dermoval crème : • 40 g/j x 1 mois • 20 g/j x 1 mois • 10g/j x 2 mois • 10 g 1j/2 x 4 mois • 10g 2 fois/sem x 4 mois • Contrôle plus rapide, moins de récidive et d’effets secondaires sévères avec le traitement local N Engl J Med 2002;346:321-327 Page 40 Dermocorticoïdes: 2ème scoop. • Schéma allégé: - > Dermoval crème: • M1:10 à 30 g/j ; M2: 1j/2 ; M3: 2 fois/sem ; M4: 1 fois/sem • 10 gr: PB localisée; 20 gr: PB diffuse pauci bulleuse; 30 gr: PB diffuse multibulleuse • Comparé au schéma habituel: : • 98% efficacité vs 100% • Diminution par 2 de la morbi-mortalité • Diminution des effets secondaires (infections systémiques, atrophie cutanée) • Diminution dose de corticoides de 70%/an • 47% vs 36% de rechutes à 1 an Joly P. J Invest Dermatol 2009 Problèmes du traitement local. • Contre-indication transitoire des DC sur zones surinfectées • Pas d’arrêt sans avis médical • TOUT le tégument sauf visage et cuir chevelu (pas seulement là où il y a les bulles!) • Logistique quelquefois difficile (disponibilité du personnel, tarification de l’acte en ville, compréhension des soins, malade difficile à mobiliser) • Alternative: corticothérapie 0,5 mg/kg/j mais plus d’effets secondaires… Page 41 Surveillance du traitement local. • Tolérance systémique? • Dermoval à 10 gr/j: pas de surveillance particulière • Dermoval ≥20 gr/j : surveillance poids, TA, glycémie, température, état CV, amyotrophie, insuffisance surrénale à l’arrêt du traitement • Tolérance locale? • Risque d’atrophie cutanée (purpura, dermabrasion, peau sèche et fragile) Facteurs pronostics • 12 à 40 % décès à un an • Mauvais pronostic • Sexe féminin • Âge > 80 ans, Karnofsky < 50, autonomie réduite • Antécédent AVC ou démence • Insuffisance cardiaque, coronaropathie • Pathologie thyroïdienne • Taux bas d’albumine (< 36 g/l) • Infections pulmonaires et défaillance cardiaque • Décroissance plus rapide du TTT • Pas les anticorps Page 42 Mesures générales • Biopsie, dosage des anticorps • Soins locaux • Comptage et perçage des bulles • Désinfection par chlorhexidine 0.5% • Nitrate d’argent en solution aqueuse à 0.5 ou 1 % en cas de suintement • Prise en charge nutritionnelle et des complications de décubitus • Mesures classiques associées à la corticothérapie (supplémentation vitamino-calcique et potassique, régime diabétique, protecteurs gastriques) 9 - ULCERES DE JAMBE • Prévalence estimée : • 1 % dans la population générale • 3 % après 65 ans • Durée d’évolution supérieure à 1 an pour 24 à 54 % des plaies • Prépondérance féminine (1,2 à 2 femmes/ 1 homme) • Age médian : 70 à 75 ans Page 43 ULCERES DE JAMBE • Étiologies des ulcères : • Ulcères veineux ou mixtes : 60 à 80 % • Ulcères artériels : 10 à 30 % • Angiodermites et autres causes : 10 % • Ulcères veineux : • Post-phlébitiques : 50 à 60 % • Insuffisance veineuse superficielle : 40 à 50 % Ulcère veineux • Terrain : • Femme > homme • Obèse dans 1/3 des cas • Aspect de la plaie : • Grande taille, péri-malléolaire, contours découpés • Fond fibrineux, sale • Peu douloureux en dehors des soins • Peau péri-ulcéreuse : lymphœdème, dermite ocre, atrophie blanche, varices sous-jacentes, eczéma • Pouls périphériques présents (mais œdème…) Page 44 Page 45 Ulcère artériel • Terrain : • Homme >femme, • Tabagique, hypertendu … • Aspect de la plaie : • Petite taille, suspendu ou dessus du pied • Contours nets, fond propre, creusant • Douloureux, même en-dehors des soins • Peau péri-ulcéreuse : pâle, atrophique • Claudication intermittente, douleurs de décubitus • Pouls périphériques absents Page 46 BILAN : ce qui est nécessaire • Bilan vasculaire ++++ • Échodoppler artériel et veineux des membres inférieurs avec prise des pressions distales (IPS) ++++ • Artériographie en milieu spécialisé indispensable si • ischémie critique • mauvaise évolution locale d’un ulcère artériel ou mixte • Bilan des facteurs de risque associés • Biopsie sur plaie hyperbourgeonnante ancienne (! cancer) Ce qui est souvent rentable • Bilan nutritionnel minimal • CRP, albuminémie, hémoglobinémie • Bilan allergologique : patchs tests • 82,5 % des sujets ont au moins 1 test + • Positivité aux produits utilisés : • Baume du Pérou = Tulle gras™ : 37,3 % • Antibiotiques locaux (néomycine) +++, Antiseptiques +++ • Biogaze™, Madecassol™, Biafine™ +++ • Taux faible (3 %) de sensibilisation aux pansements modernes : • dermite irritative >> réelle allergie Page 47 Ce qui est rarement utile • Prélèvement bactériologique de surface (écouvillon) • Sauf pour rechercher un streptocoque ß hémolytique • Sauf pour connaître la flore hospitalière • Bilan exhaustif de l’hémostase • Sauf si thrombophilie familiale ou personnelle Traitement : ulcères artériels Reperfuser avant tout +++ • Traitement endovasculaire : • Angioplastie endoluminale percutanée (± pose de stent) • Indication de choix pour les sténoses > 50 %, courtes, proximales. • Traitement chirurgical : • Pontage axillo-fémoral : en sauvetage de membre chez sujet âgé • Pontages fémoro-poplités, fémoro-jambiers Page 48 Traitement : ulcères veineux • Suppression de l'hypertension veineuse avant tout • Traitement médical : • Contention obligatoire, forte • Lutte contre l’obésité • Kinésithérapie : pompe musculaire, cheville, drainage • Absence d ’intérêt des phlébotropes au stade d’ulcère • Traitement chirurgical : si insuffisance veineuse superficielle (stripping) Greffes cutanées autologues • En résille (en chirurgie) • En pastilles (en dermatologie ou en médecine vasculaire) • Indications : • Ulcères artériels après revascularisation • Angiodermite nécrotique +++ • Ulcères veineux en voie d’amélioration ! Dans tous les cas sur fond propre, détergé, bourgeonnant Page 49 Page 50 Quand adresser le patient au spécialiste : - Toute plaie ne cicatrisant pas au bout de 3 mois - Toute plaie nécrotique et/ou hyperalgique en l’absence d’insuffisance artérielle significative (suspicion d’angiodermite nécrotique). - Toute plaie hyperbougeonnante, surtout en cas d’hyperbourgeonnement non homogène, non réductible pas les corticoïdes locaux (suspicion de plaie tumorale). 10 - ÉRYTHEME FESSIER • Bien documenté en pédiatrie • Pas d’étude étiologique en gériatrie • Facteur de risque d’escarres +++ • Objectifs de l ’étude: • Déterminer les différentes causes des érythèmes fessiers du SA • Déterminer l ’efficacité du traitement empirique reposant sur RHS + antimycosiques Page 51 ÉRYTHEME FESSIER • Étude prospective, 46 patients consécutifs âge moyen 85 ans, 75% grabataires • Pour chaque patient: histologie + IF, prélèvement bactériologique et mycologique, tests épicutanés (batterie standard + caoutchouc) • Traitement: • 1er mois: RHS + bifonazole crème • 2ème mois: fluconazole 100 mg/j ou Diprosone crème ® selon résultats ÉRYTHEME FESSIER • Diagnostic final: selon clinique/examens/évolution • Établi en aveugle sur 38/46 patients (8 perdus de vue ou décès) • 63% candidoses • 16% dermites irritatives • 10.5% eczémas, 10.5% psoriasis => mais 54% avaient reçus des antifongiques locaux avant l’inclusion Page 52 • Évolution sous traitement à 1 mois: 41/46 patients • 32% guéris (8 mycoses, 5 DI) • 56% améliorés • 12% stables ou aggravés (5 patients dont 2 mycoses) • Évolution à 2 mois (28 patients): • Guérison par dermocorticoides: 3 • Traitement par fluconazole: 25 patients (mais 4 perdus de vue) • 67% guérison • 24% améliorés Conclusion: • Haute prévalence de candidoses (63%) et de dermites irritatives (16%) • 65% des hypothèses cliniques ont été confirmées par les examens • Histologie non contributive (41% aspécifique) • RHS + antifongiques pendant 1 à 2 mois: 73% de guérison. N Foureur. Page 53 DERMITE D’IRRITATION • Aspect • vernissé • rouge • parfois squameux • Localisations : convexités • Fesses • Scrotum • Racine des cuisses ÉRYTHEME FESSIER • Règles d’hygiène simples : • eau et savon doux • savons surgras en cas de contact avec selles • pas de corps gras occlusifs mais émollients rapidement absorbés • augmenter changes (>6/j) • sécher à chaque change sans frotter sans oublier les plis • déplacer le patient à 2 pour éviter cisaillement • adapter couches à taille • Pâtes à l’eau utilisables • PAS DE DERMOCORTICOIDES (aggravation, complications, retard diagnostic) Page 54 11 - ECZEMA • Éruption érythémato- squameuse ou vésiculeuse et prurigineuse ECZEMA • Topiques et antiseptiques+++ (tests allergologiques) • Allergie aux couches? • Lucky Luke syndrome : partie latéro-externe des fesses et des hanches Page 55 12 - PSORIASIS • Rouge foncé, bien limité • Non prurigineux (mais possible) • Localisation : convexités (plus exposées aux frottement / effet Köbner) PSORIASIS • Psoriasis inversé des plis (inguinaux, sous-mammaires, axillaires, ombilic) • Pustules possibles • Rechercher autres localisations classiques et ATCD • Biopsie nécessaire Page 56 13 - TOXIDERMIES • Le plus fréquent des effets secondaires des médicaments : • 20% des notifications spontanées • 2 à 3% des traitements hospitaliers • Risque augmenté chez le sujet âgé, chez le polymédicamenté, VIH, LLC • Imputabilités intrinsèque et extrinsèque • Risque élevé (> 3%): • Allopurinol, produits de contraste iodés • Amoxicilline, ampicilline • Carbamazépine, phénytoïne • INH, rifampicine, sulfamides antibactérins • D pénicillamine, sulfasalazine • AINS oxicams • Risque faible (<0,5%): • Aspirine, prednisone, codéïne, insuline, paracétamol • Atropine, propanolol, spironolactone, digoxine • Morphine, méthyl dopa, sels ferreux • Hydroxyde de Mg2+ ou d’aluminium, …. Page 57 TOXIDERMIE: Aspects cliniques • Exanthèmes maculo papuleux (7-21 j, antibio, anticomitiaux) • Urticaire, angio-œdème (qq minutes, IEC +++) • PEAG (<48 h, péni, macrolides, carbamazépine, inh calciques) • Réactions photosensibles (toxiques- amiodarone, cyclines, quinolones- et allergiques- AINS, thiazidiques) • Vascularite (allopurinol, AINS, hydantoïne, péni, furosémide) • DRESS ou syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse • Stevens Johnson, Lyell (oxicams, anticonvulsivants, sulfamides) Page 58 CAT • Evaluation des signes de gravité, de l’imputabilités • Dosage des éosinophiles et bilan hépatique • Anti-H1: uniquement urticaire • Pas de corticoïdes per os sauf certains DRESS • ± corticoïdes locaux (toxidermie eczématiforme) • Arrêt précoce du médicament= facteur pronostic • Traitement symptomatique • Déclaration • Eviction Roujeau JC. N Engl J Dermatol 1994; 331:1272-1282 Page 59 14 – CARENCES VITAMINIQUES du SA • Peu de bonnes études de prévalence • Carences en zinc: jusqu ’à 50% en court séjour, 18 à 60% en institution • Carences en folates: jusqu ’à 50% en institution ou à l ’hôpital • Déficits en vitamine D: 80% • Déficits en vitamine C: 30 à 70% en institution Ferry M. In Berger-Levrault (eds). Nutrition de la personne âgée • Vitamine A et trouble de la cicatrisation, xérose, hyperkératinisation, trouble de la vision nocturne • Hypocalcémie (hypo PTH) et pustulose • Vitamine PP et éruption érosive, œdémateuse photodistribuée, fragilité cutanée • Vitamine B2 et atteinte occulo-orogénitale LeeY.Br J Dermatol 2005; 152:591-2 Carences vitaminiques du SA • Carence en acides gras essentiels (acides linoléique,linolenique, arachidonique) et eczéma craquelé • Vitamine C et purpura, acné inflammatoire chronique, hyperkératose folliculaire, altération de l’état général (dosage difficile) => scorbut si taux de vitamine C <à 1-2 mg/l Safa G. Ann Dermatol Venereol 2001;128:1225-8 • Intérêt de supplémentation à l’aveugle? Page 60 MERCI DE VOTRE ATTENTION Page 61