Les produits pharmaceutiques, médicinaux et aromatiques Les

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Les produits pharmaceutiques, médicinaux et aromatiques Les
Les produits pharmaceutiques, médicinaux et aromatiques
Les plantes médicinales font partie de la médecine traditionnelle d’une grande proportion de la population mondiale.
En effet, dans les pays d’Afrique et d’Asie, ce sont 80 % des habitants qui ont recours à cette médecine et cela ne date pas
d’hier ! On retrace les premiers écrits en la matière vers 3400 ans av. J.-C., un document chinois rédigé par l’empereur et
médecin Shen Nung. Nombre de civilisations ont également des documents sur les usages des plantes dont l’Inde en 2500
av. J.-C., l’Égypte en 1600 av. J.-C et finalement en Grèce avec le célèbre médecin Hippocrate qui a donné naissance au
serment qui porte son nom et qui est encore prêté de nos jours par les nouveaux médecins.
Malheureusement, la méconnaissance
du fonctionnement de ces plantes sur le
corps humain a entraîné l’Église catholique
dans une chasse aux sorcières. Pendant
longtemps, les prétendus pouvoirs magiques
des plantes auront entaché leur popularité.
Aujourd’hui, il existe toujours des
superstitions de ce genre qui nuisent à leur
crédibilité. Il a été souvent question de
croyance autour de leurs propriétés. N’avezvous pas déjà entendu quelqu’un dire : «
Non, je ne crois pas au pouvoir des plantes »
ou « Oui, je crois aux plantes » ? Cela
démontre à quel point l’image des herbes
médicinales a été réduite à l’état de simples
croyances. Heureusement, d’irréductibles
amants de la nature s’évertuent à leur
redonner leurs lettres de noblesse.
Les PFNL entrant dans cette catégorie ont des applications variées. Ils sont médicinaux, AROMATIQUES, cosmétiques
ou NUTRACEUTIQUES et ont pour objectif de traiter et prévenir les maladies ou d’entretenir la santé. Ils servent à la fabrication
de produits de santé naturels, de médicaments ou d’huiles essentielles. Dans cette catégorie entrent les herbes
médicinales, sirops, onguents, CONCENTRÉS LIQUIDES, crèmes, capsules, parfums, extraits, etc. Ils sont fabriqués à partir de
feuilles, de fleurs, de racines, d’écorces, de branches et de gommes. En Amérique du Nord, on compte plus de 2 000
plantes aux vertus médicinales. Au Québec, un peu plus d’une centaine d’herbes sauvages sont utilisées en herboristerie,
mais seulement quelques-unes ont un réel potentiel de commercialisation. Elles sont utilisées par les gens qui souhaitent
prendre leur santé en main et qui se soucient de l’environnement.
L’industrie pharmaceutique fabrique encore des médicaments à partir d’extraits de plantes puisque les laboratoires ne
sont pas en mesure de fabriquer leurs molécules actives. De façon générale, les médicaments sont souvent le fruit de
recherches sur les plantes médicinales dont les molécules actives sont copiées de façon synthétique afin d’en tirer profit à
moindre prix.
Pour ce qui est des produits de santé naturels, contrairement aux médicaments, ils sont tous à base de plantes
cultivées ou sauvages. Ils sont produits à partir de procédés simples et parfois plus complexes. En voici quelques-uns :
Le séchage : technique qui consiste à évaporer l’eau contenue dans une plante jusqu’à ce qu’elle soit complètement
sèche. C’est de cette façon que sont faites les tisanes par exemple.
La macération : procédé qui permet d’extraire les principes actifs des plantes dans un solvant (alcool, vinaigre,
glycérine, vin, huile) pour obtenir un concentré. On pourra ensuite s’en servir pour fabriquer des TEINTURES MÈRES ou
CONCENTRÉS LIQUIDES que l’on prend sous forme de gouttes.
La pulvérisation : action de mettre en poudre une plante sèche, pour en faire des capsules par exemple.
L’extrait : concentré de plante obtenu après un séchage ultra rapide suivi d’une macération dans l’alcool. La solution
est par la suite évaporée pour ne conserver que la poudre concentrée en principes actifs. Les extraits entrent dans la
fabrication de produits standardisés.
La DISTILLATION : procédé utilisant un ALAMBIC qui permet d’extraire les huiles essentielles contenues dans
certaines plantes.
Les plantes aromatiques sont transformées par distillation en huiles essentielles. Leur fabrication est tout un art.
L’ALAMBIC contient un réservoir d’eau chauffée pour produire son évaporation. La vapeur traverse les plantes et fait éclater
les minuscules poches contenant l’huile et la transporte avec elle. La vapeur est ensuite refroidie et redevient sous sa forme
initiale. Elle est récoltée dans un vase et doucement, les gouttelettes d’huile se séparent de l’eau et remontent à la surface.
L’huile et l’eau peuvent maintenant être séparées.
Les parties fraîches doivent être cueillies au bon moment de l’année et au bon moment de la journée pour en extraire
l’huile précieuse. Leur grande valeur est en fonction du rendement de la plante. Parfois, plusieurs kilos d’une même plante
seront nécessaires pour donner quelques millilitres d’huile. C’est ce rendement qui est le plus déterminant dans le prix
d’une huile essentielle. On comprend donc pourquoi elles sont souvent falsifiées, coupées avec des fragrances ou diluées
avec de l’huile végétale.
L’eau florale, qui est le second résultat de la récolte d’huiles essentielles, est également conservée. Il existe d’autres
méthodes pour extraire les huiles : la pression, qui est une technique utilisée seulement pour les agrumes, et l’usage des
solvants. Cette dernière méthode est vivement contestée dans le domaine de l’aromathérapie puisque les solvants sont
essentiellement de nature chimique.
Les huiles essentielles sont utilisées dans différentes formulations pour leurs propriétés thérapeutiques. On s’en sert
pour la fabrication d’huiles à massage, de parfums, de cosmétiques et de produits ménagers écologiques. Les eaux florales
servent en parfumerie, en cosmétologie et dans le domaine alimentaire.
Dans la région, quelques entreprises dont les Huiles essentielles Branchex, située à Saint-Odilon ainsi que les
Produits forestiers S.L. Cloutier, de Saint-Jules, distillent des branches de cèdre, sapin et pin. Il n’y a pas que les
conifères qui servent à la fabrication d’huiles essentielles, quelques plantes sauvages sont également recherchées à cette
fin, mentionnons la verge d’or, l’achillée millefeuille et le thé du Labrador.
Il n’est pas rare de voir sur l’emballage des cosmétiques des images de fruits ou d’herbes. En effet, cette industrie
utilise des extraits standardisés très concentrés de plantes pour ajouter des bienfaits thérapeutiques à leurs produits.
Quoi qu’il en soit, il faut rester critique face à cette publicité puisque les techniques utilisées pour obtenir ces extraits
ont pour autre effet de dénaturer les plantes et affecter leurs propriétés. C’est ainsi que l’on retrouve sur les tablettes des
pharmacies et des épiceries toute une gamme de produits de soins personnels, dont des shampooings, savons et crèmes
hydratantes pour ne nommer que ceux-là. Il existe aussi une approche plus artisanale de fabrication de cosmétiques qui
s’applique mieux à la définition d’un produit naturel. Ce sont les produits que l’on peut fabriquer soi-même à la maison à
partir d’ingrédients très simples dont vous trouverez quelques recettes plus loin dans ce document.
Les nutraceutiques forment une classe particulière. En effet, ce sont à première vue des aliments, mais qui regorgent
de principes actifs aux propriétés médicinales et ils sont parfois appelés aliments fonctionnels dépendant sous quelles
formes nous les consommons. Lorsque des procédés d’extraction sont utilisés pour isoler un principe actif dans le but de le
concentrer et d’en faire une poudre, une pilule ou un supplément, il est d’usage de parler de nutraceutique. Prenons par
exemple le lycopène de la tomate qui est extrait du fruit et vendu sous forme de supplément pour ses propriétés
ANTIOXYDANTES et anti-cancer. Lorsqu’il s’agit d’un produit qui se consomme comme un aliment dans le but de nous nourrir
et qui en plus contribue à améliorer notre santé, nous dirons plutôt que c’est un aliment fonctionnel.
Pour se lancer dans la transformation des plantes, il nous faut des connaissances sur leurs propriétés, usages,
procédés de transformation et réglementations, en particulier le règlement sur les produits de santé naturels qui restreint
leur vente au Canada et à l’étranger. Les producteurs choisissant l’exportation ou le marché de masse produisent des
plantes fraîches ou sèches aux acheteurs qui en font la transformation. Puisqu’il semble difficile de concurrencer avec les
autres pays producteurs, certaines entreprises opteront pour faire elles-mêmes la transformation de la matière première et
d’en faire la distribution. De plus, depuis quelques années, les exportations diminuent pour différentes raisons dont la
concurrence et la mauvaise presse faites aux produits naturels. Par contre, les recherches sur les plantes et leurs
propriétés n’en sont qu’à leur début et suite à ces recherches, certaines plantes jusqu’à maintenant peu utilisées risquent
de devenir à la mode comme cela a été le cas de l’échinacée il y a quelques années.
En production, il est important de respecter certains critères, pour tenir compte des tendances en matière d’écologie et
d’environnement. La certification biologique est de plus en plus demandée, car, logiquement, les produits naturels doivent
être exempts de produits dits chimiques. De plus, la certification permet d’ajouter de la valeur aux produits. Les plantes
cueillies dans la nature doivent être d’excellente qualité et il est également possible d’obtenir une certification biologique
pour ce type de production.
Les acheteurs potentiels sont les laboratoires de produits pharmaceutiques, les détaillants, les distributeurs ou
fournisseurs de produits naturels en gros, les transformateurs, les herboristes et les thérapeutes (naturopathe,
aromathérapeute…). Il sera donc important de bien connaître leurs exigences avant d’entreprendre une production.

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