1 ENRON – Chronique d`une faillite record

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1 ENRON – Chronique d`une faillite record
ENRON – Chronique d'une faillite record
(D'après Clemens von Frentz, manager magazin, 25/09/2003)
La fusion prévue avec Dynegy n'a pas eu lieu. Au lieu de cela, les 16 années
d'existence d'Enron s'achevèrent sur la plus grande faillite de l'histoire des ÉtatsUnis. Revenons sur les événements marquants du scandale.
Juillet 1985 : L'entreprise américaine Houston Natural Gas fusionne avec Internorth,
un groupe d'Omaha (Nebraska) spécialisé dans le gaz naturel. Il en résulte le groupe
Enron, qui concentre dans un premier temps son activité principalement sur la
gestion d'un réseau de gazoducs.
1989 : Enron s'engage dans le commerce du gaz naturel et devient en seulement
quelques années le plus grand fournisseur de gaz aux États-Unis et en GrandeBretagne.
Décembre 2000 : Le groupe annonce que Jeffrey Skilling, occupant jusqu'alors le
poste de Président et Chief Operating Officer (COO), assumera à partir de février
2001 les fonctions de président-directeur général. L'ancien PDG Kenneth Lay doit
prendre le poste de Président du comité directeur. L'action Enron atteint le 28
décembre un nouveau plafond annuel et clôture à 84,87 dollars.
Août 2001 : Jeffrey Skilling abandonne ses fonctions au bout de seulement six mois
et présente sa démission. Le groupe replace Kenneth Lay à la tête de la direction et
lui restitue son poste de PDG.
15.10.01 : À l'occasion d'une visite officielle en Russie, Lay a une conversation avec
le ministre de l'économie américain Don Evans au sujet d'un projet qu'Enron mène
en Inde. De source officielle, les éventuelles difficultés que pouvait traverser Enron
ne furent pas mentionnés lors de cette conversation.
16.10.01 : Enron publie ses résultats pour le troisième trimestre. Selon les
informations fournies par le directeur financier Andrew Fastow, les pertes s'élèvent à
638 millions de dollars. On apprend au même moment que le capital propre d'Enron
a chuté de 1,2 milliards de dollars. Cette perte serait principalement la conséquence
de contrats de participation dont Fastow était responsable.
22.10.01 : Enron confirme que la SEC (Securities and Exchange Commission),
l'autorité américaine de régulation des marchés boursiers, a ouvert une enquête
préliminaire à son sujet, afin de clarifier les conflits potentiels autour des contrats de
participation.
24.10.01 : Enron licencie son directeur financier, Andrew Fastow.
28.10.01 : Le PDG Kenneth Lay informe par téléphone le ministre des finances
américain, Paul O'Neill, des problèmes financiers rencontrés par son groupe. Selon
les informations fournies par la porte-parole d'O'Neill, les deux hommes ont une
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nouvelle discussion le 8 novembre. En tout état de cause, le ministre des finances
n'aurait initié aucune mesure visant à venir en aide au groupe, car on ne suspectait
pas alors que les problèmes rencontrés par Enron pourraient affecter les marchés
financiers.
29.10.01 : Nouvelle conversation téléphonique entre Kenneth Lay et le ministre
américain de l'économie, Don Evans. La conversation porte alors sur le
déclassement d'Enron par l'agence de notation Moody's. Kenneth Lay demande
alors à Don Evans s'il peut user de son influence dans cette affaire. Le ministre
consulte son équipe et décide de ne pas intervenir selon le porte-parole du ministère,
Jim Dyke.
31.10.01 : Le groupe annonce que la SEC a lancé une enquête officielle sur les
affaires d'Enron.
09.11.01 : Le fournisseur d'énergie américain Dynegy prend le monde financier au
dépourvu en annonçant son intention de racheter Enron, son concurrent, beaucoup
plus grand que lui. Selon les indications fournies par la société, le prix convenu aurait
dépassé les huit milliards de dollars, réglés sous la forme d'un échange d'actions.
19.11.01 : Enron présente une version remaniée de ses résultats pour le troisième
trimestre. La direction annonce également qu'elle a entamé des négociations afin de
convertir des obligations pour un montant de 690 millions de dollars arrivant à
échéance fin novembre.
20.11.01 : Enron subit une pression croissante sur le marché boursier à mesure que
les difficultés du groupe deviennent de plus en plus évidentes. L'action perd 23 pour
cent et atteint ainsi son niveau le plus bas depuis le début des années 1990.
21.11.01 : Les négociations menées par la direction d'Enron concernant la
conversion des obligations aboutissent. Les 690 millions de dollars d'obligations sont
prolongés.
26.11.01 : L'action de la société perd 15 pour cent pour s'approcher des quatre
dollars.
28.11.01 : Dynegy fait machine arrière lorsque la note de crédit d'Enron est
considérablement revue à la baisse. L'action tombe sous le dollar et termine à la
clôture avec un volume de transactions record : jamais une action cotée au New York
Stock Exchange ou au Nasdaq ne connut un volume de transactions aussi important
qu'Enron ce jour-là.
02.12.01 : Enron demande à être placé sous la protection de la loi sur les faillites et
tient Dynegy responsable de ses déboires. S'étant retiré, le prétendant à la fusion
doit verser des dommages et intérêts : dix milliards de dollars.
09.01.02 : Le ministère de la justice américain confirme qu'une enquête est diligentée
contre Enron.
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10.01.02 : La Maison Blanche confirme que le directeur d'Enron, Kenneth Lay, a
sollicité l'aide de l'administration Bush peu de temps avant son insolvabilité. On
apprend au même moment que des collaborateurs de la société d'audit financier et
comptable Arthur Andersen ont détruit un grand nombre de pièces du dossier et de
documents comptables. Les actions Enron sont retirées du marché. Leur cours à la
clôture s'élevait ce jour-là à 0,67 dollar. À l'été 2000, le titre était encore vendu à plus
de 100 dollars. La valeur en bourse de l'entreprise a également connu une baisse
record en ne plafonnant plus qu'à 500 millions de dollars.
22.01.02 : On apprend que des banques américaines et des fonds de pension
doivent faire une croix sur des centaines de millions de dollars. Des banques
européennes restent elles aussi avec les crédits pourris d'Enron sur les bras.
23.01.02 : Kenneth Lay, président du comité directeur et PDG d'Enron, annonce sa
démission. À 59 ans, il justifie ce geste en déclarant « Je veux qu'Enron survive ».
Pour cela, l'entreprise a besoin de quelqu'un capable de s'investir « à cent pour
cent » dans sa réorganisation. Kenneth Lay reste dans l'intervalle membre du comité
directeur.
25.01.02 : Clifford Baxter, ancien cadre dirigeant d'Enron, est retrouvé mort dans sa
Mercedes. La police conclut à un suicide. Cet homme de 43 ans avait quitté
l'entreprise en faillite en avril et était particulièrement critique vis-à-vis des pratiques
discutables d'Enron.
On apprend au même moment que Kenneth Lay a perçu suite à sa démission un
bonus non mérité. Ce versement est justifié par une clause dans le contrat de Lay qui
prévoit le versement d'une indemnité au dirigeant. Selon les indications fournies par
la chaîne d'information américaine CNN, Kenneth Lay aurait perçu près de 80
millions de dollars.
27.01.02 : Les audiences du Congrès consacrées à l'affaire Enron commencent à
Washington.
30.01.02 : Stephen F. Cooper est nommé directeur par intérim en charge de la
restructuration d'Enron. Cooper était jusqu'alors associé principal de la société newyorkaise Zolfo Cooper LLC, spécialisée dans le redressement d'entreprises.
05.02.02 : La situation de Kenneth Lay devient de plus en plus délicate. La
commission sénatoriale américaine désire convoquer l'ancien directeur d'Enron, en
usant si nécessaire de la contrainte. Le sénateur Byron Dorgan déclare que cette
décision a été approuvée à l'unanimité par la commission des finances du sénat
américain.
Kenneth Lay est également sous la menace d'une assignation à comparaître devant
la commission des finances de la Chambre des représentants. Il n'est néanmoins
pas certain que l'ancien directeur d'Enron puisse être contraint de déposer.
Pour les autres membres de la direction d'Enron, c'en est trop. Ils prennent de plus
en plus leurs distances vis-à-vis de Kenneth Lay. Ce dernier en tire les
conséquences, et annonce son départ du conseil d'administration.
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10.02.02 : Nous savons à présent qu'environ 500 dirigeants d'Enron encaissèrent
d'énormes bonus peu avant la faillite de leur groupe. Parmi eux se trouvaient
manifestement les cadres dirigeants qui nouèrent les partenariats douteux qui
déclenchèrent en définitive la faillite du groupe.
11.02.02 : Kenneth Lay comparaît devant la commission du Congrès, mais déçoit les
espoirs d'élucidation de la faillite d'Enron : l'ancien directeur du groupe refuse de
s'exprimer. Kenneth Lay fait figurer au procès-verbal qu'il est au regret de devoir faire
valoir son droit de refuser de témoigner, ses avocats l'ayant enjoint à ne faire aucune
déclaration.
18.02.02 : Les enquêteurs découvrent que Kenneth Lay avait vendu ses actions
Enron au cours de l'année précédente pour une valeur de près de 100 millions de
dollars. Une partie des ventes a manifestement eu lieu à un moment où il était
informé des problèmes financiers traversés par son entreprise.
08.03.02 : On apprend aux États-Unis que le ministère de la justice envisage de
déposer plainte contre la société d'audit financier et comptable Arthur Andersen.
11.03.02 : Selon les informations fournies par différents médias américains,
Andersen serait en négociations avec Deloitte Touche Tohmatsu. Le groupe en
difficulté aurait pressé son concurrent d'accepter de le reprendre.
Le « New York Times » avait au préalable annoncé qu'Andersen était sous la
menace d'une plainte pour entrave à la justice suite à la faillite spectaculaire d'Enron.
Le ministère public fédéral aurait déjà préparé l'acte de mise en accusation complet
et pourrait le publier dans la semaine à venir.
28.08.02 : Le groupe d'audit financier et comptable Andersen Worldwide, tombé en
discrédit suite au scandale Enron, a donné son approbation pour une première
transaction de paiement de 60 millions de dollars aux investisseurs, créanciers, et
collaborateurs de l'ancien distributeur mondial d'énergie. 40 de ces 60 millions de
dollars doivent être versés aux collaborateurs et aux investisseurs, les 20 millions
restants revenant aux créanciers.
26.09.02 : Un logo du groupe Enron de 1,50 mètre de haut est vendu pour
44 000 dollars (45 000 euros) à l'occasion d'une vente aux enchères des biens de
l'entreprise. « Nous souhaitions simplement conserver cette icône du business »,
déclare l'avocat de l'acheteur, Microcache. « Il symbolise beaucoup de sueur, de
cupidité et de fraude financière. » Microcache est une entreprise informatique à
succursales multiples basée à Houston.
03.10.02 : La banque d'investissement américaine Merrill Lynch fait savoir qu'elle n'a
« jamais aidé sciemment » Enron à falsifier ses bilans. Les autorités judiciaires
américaines avaient auparavant mis en accusation l'ancien directeur financier
d'Enron, Andrew Fastow. Il tirait probablement les ficelles de la conspiration ayant
dépouillé les investisseurs et l'entreprise de centaines de millions de dollars.
Les autorités ont alors laissé entendre qu'elles partaient du principe que Fastow avait
maquillé les bilans avec l'aide de Merrill Lynch. Le nom de la banque
d'investissement n'apparaît cependant pas dans l'acte d'accusation.
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04.10.02 : L'ancien directeur financier Andrew Fastow se présente devant les
autorités. Ce quadragénaire est notamment accusé de fraude, de blanchiment
d'argent et de conspiration à des fins d'enrichissement personnel aux dépens
d'Enron et de ses actionnaires. L'un de ses anciens collaborateurs, Michael J.
Kopper (37), avait été le premier à avouer en août devant le tribunal ses agissements
criminels et avait plaidé coupable pour les chefs d'accusation concernant le
blanchiment d'argent et la conspiration pour fraude. Le témoin principal espère grâce
à ses aveux obtenir une réduction considérable de la peine de 15 ans
d'emprisonnement encourue.
15.10.02 : Suite à la faillite d'Enron, une filiale de la banque londonienne Abbey
National dépose plainte contre sept banques d'investissement, dont J.P. Morgan
Chase & Co, le Groupe Crédit Suisse et la Deutsche Bank. Le motif de la plainte est
la fraude. Elle accuse les banques d'investissement et Arthur Andersen d'avoir
donné, par négligence ou avec préméditation, une image erronée de la situation
financière d'Enron. La filiale d'Abbey National avait acquis des obligations pour un
volume total de 100 millions de dollars, garanties par Enron.
17.10.02 : Le groupe d'audit financier et comptable Arthur Andersen, impliqué dans le
scandale Enron, est condamné à verser une amende de 500 000 dollars US
(510 000 euros) pour entrave à la justice. Une période de probation de cinq ans est
en outre prononcée à l'encontre de cette société à la renommée jadis internationale.
Au cours de cette période, l'entreprise est passible de nouvelles amendes en cas
d'infraction aux obligations précises imposées par le tribunal.
Bien que la juge Melinda Harmon ait ainsi prononcé la peine maximale, cette
dernière reste sans grande importance pour la société d'audit financier et comptable,
puisqu'Andersen avait déjà été condamné en juin dans le cadre de l'affaire Enron, un
jugement lui interdisant de poursuivre les audits de sociétés cotées en bourse.
L'entreprise a depuis perdu la majorité de ses clients américains et étrangers. Des
28 000 collaborateurs qu'elle employait avant, seuls 2 000 sont encore actifs au sein
de la société.
21.02.03 : La banque d'investissement américaine Merrill Lynch & Co annonce
qu'elle paiera 80 millions de dollars en guise d'arrangement dans le cadre d'une
enquête de la SEC portant sur deux transactions avec Enron. En liaison avec
l'effondrement d'Enron, la SEC, la commission américaine de régulation des marchés
boursiers et des valeurs mobilières, a également minutieusement examiné les
sociétés financières ayant fait affaire avec Enron, telles que Merrill Lynch.
Le groupe financier comptabilisera ce paiement a posteriori pour le quatrième
trimestre 2002. L'entreprise explique que cet accord dépend encore de l'élaboration
des documents régissant l'arrangement et de l'accord de la commission.
14.03.03 : Les enquêteurs portent un nouveau coup dur à Enron : ils appréhendent
Kevin Howard (40) et Michael Krautz (34), accusés d'avoir réalisé des manipulations
financières à hauteur de 110 millions de dollars. Les deux dirigeants, licenciés peu
de temps auparavant sans préavis, travaillaient dans le secteur de la bande
passante, où ils avaient négocié une co-entreprise avec la société de distribution de
films Blockbuster. Mais l'entreprise ferma ses portes onze mois seulement après sa
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création. Enron affirma néanmoins avoir réalisé un bénéfice de 110 millions de
dollars.
01.05.03 : Le ministère public intente de nouvelles actions à l'encontre d'anciens
collaborateurs d'Enron. Le ministère américain de la justice annonce que 31
nouveaux chefs d'accusation sont retenus à l'encontre de l'ancien directeur financier,
Andrew Fastow. De nouvelles actions sont également intentées à l'encontre de dix
autres anciens collaborateurs d'Enron, dont l'épouse d'Andrew Fastow, Lea Fastow.
Sur les onze personnes mises en accusation, le parquet de Houston (Texas) en
poursuivait déjà trois. Andrew Fastow était jusqu'alors poursuivi pour 78 chefs
d'accusation. Il est désormais notamment accusé de délit d'initié portant sur des
actions Enron, supposé lui avoir rapporté près de 18 millions de dollars. L'épouse de
Fastow, qui a occupé un poste au sein du département financier d'Enron, est
accusée de fraude et de blanchiment d'argent. Ses avocats rejettent les accusations.
02.05.03 : Enron fait à nouveau scandale. L'entreprise demande la restitution des
impôts payés sur ses profits gonflés artificiellement. Le groupe n'avait de toute façon
payé entre 1996 et 2001 que 63 millions de dollars d'impôts. Un porte-parole déclare
qu'Enron est en « discussion » avec les autorités fiscales.
10.09.03 : La première peine d'emprisonnement est prononcée dans le cadre de la
procédure menée à l'encontre des responsables de la débâcle d'Enron.
Ben Glisan, ancien comptable de la société, est reconnu coupable et condamné pour
conspiration à cinq ans de prison. Il est également condamné à verser une amende
de 938 000 dollars.
25.09.03 : On apprend qu'Enron a également déposé plainte. La direction d'Enron
accuse six banques d'avoir contribué à la faillite de la société en lui prodiguant de
mauvais conseils. Les institutions mises en accusation sont la Deutsche Bank,
Citigroup, J.P. Morgan Chase & Co, Merrill Lynch & Co, Barclays plc, London, et la
Canadian Imperial Bank of Commerce.
Selon les informations communiquées par le « Wall Street Journal » (WSJ), Enron
exige le remboursement d'une somme encore indéterminée. Même si cette plainte
peut sembler absurde au regard des accusations de fraude qui pèsent contre Enron,
le « WSJ » ajoute qu'une entreprise protégée par la loi sur les faillites est dans
l'obligation de dédommager ses créanciers du mieux possible.
http://www.manager-magazin.de/unternehmen/artikel/0,2828,178836,00.html
À l'insolvabilité du groupe Enron s'ajoutent différentes actions civiles. Les
actionnaires lésés (parmi lesquels figurent de nombreux anciens employés d'Enron,
qui perdirent la quasi totalité de leur patrimoine dans l'effondrement du groupe), les
propriétaires des obligations d'Enron, essaient de se voir adjuger au moins une petite
partie de leurs créances par voie de justice.
Parmi les plaignants on retrouve notamment : Arthur Andersen, Bank of America, la
banque CIBC (Canada), Citigroup, Enron Board of Directors, JP Morgan Chase et
Lehman Brothers. Le tribunal leur adjuge des indemnités d'une valeur totale de 7,1
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milliards de dollars US. Mais l'insolvabilité d'Enron a réduit la valeur en bourse de 60
milliards de dollars US de la société à néant. Depuis novembre 2004, les créanciers
ont reçu d'Enron près de 5,8 milliards de dollars US.
Janvier 2005 : Les anciens membres de l'Enron Board of Directors (conseil
d'administration d'Enron) sont condamnés au versement de 168 millions de dollars
US d'indemnités. Ils sont contraints de verser 13 millions de dollars US pris sur leur
fortune personnelle, le reste de la somme étant couvert par leur assurance
responsabilité civile.
En exigeant le versement d'une somme prélevée sur leur fortune personnelle, le
tribunal tente de mettre l'accent sur la responsabilité personnelle du Board of
Directors, du conseil d'administration, dans l'effondrement de l'entreprise, Enron,
qu'ils étaient chargés de contrôler.
Printemps 2005 : D'innombrables poursuites judiciaires pour fraude sont en instance
à l'encontre des anciens membres de l'équipe de direction d'Enron. Sur le banc des
accusés on retrouve notamment : Kenneth Lay (PDG et fondateur d'Enron), Jeffrey
Skilling (PDG) et Andrew Fastow (directeur financier).
Pendant la phase préparatoire des procès, tous ces accusés, à l'exception de
Fastow, se sont déclarés « non coupables ». Fastow a quant à lui fait des aveux et
s'est mis à disposition des autorités comme témoin à charge contre les autres
accusés.
28.12.05 : Richard Causey, l'ancien chef comptable d'Enron, reconnaît sa culpabilité
dans la fraude boursière. Causey admet avoir rendues publiques de fausses
informations afin d'escroquer sciemment des investisseurs. À l'instar de ses anciens
patrons d'Enron, il est lui aussi poursuivi pour conspiration. Avant Causey, 20 autres
anciens dirigeants d'Enron s'étaient également reconnus coupables dans le cadre du
scandale de la faillite de leur société.
25.05.06 : Une cour d'assises déclare le fondateur du groupe, Kenneth Lay, et
l'ancien directeur d'Enron, Jeffrey Skilling, coupables de fraude.
Juillet 2006 : Kenneth Lay décède d'une crise cardiaque avant que la peine ne
puisse être prononcée.
Septembre 2006 : L'ancien directeur financier, Andrew Fastow, apparu lors du
procès comme principal témoin à charge et ayant largement incriminé ses deux
patrons, est condamné à une peine de dix ans d'emprisonnement.
Octobre 2006 : Jeffrey Skilling est condamné à une peine de 24 ans
d'emprisonnement pour fraude.
Novembre 2006 : Richard Causey est condamné à une peine de cinq ans et demi
d'emprisonnement.
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