John Locke, philosophe anglais du 18 ème siècle

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John Locke, philosophe anglais du 18 ème siècle
Jessica MARTY UE PE12C
John Locke, philosophe anglais du 18 ème siècle, fût le premier à proposer un discours sur
l’éducation. Depuis, de nombreux penseurs ce sont succédés afin de proposer leur théorie.
Nous étudierons dans cet exposé les propos défendus par Philippe Meirieu, puis nous
proposerons une analyse personnelle de ceux-ci.
Pour Philippe Meirieu, spécialiste des sciences de l’éducation et de la pédagogie, « « Savoir »
et « apprendre » ne sont pas synonymes. Le goût d’apprendre s’est effondré … c’est
parcequ’ ils veulent savoir tout de suite qu’ils ne comprennent pas la nécessité
d’apprendre ».
Philippe Meirieu condamne les progrès techniques dans le sens où ceux-ci nous permettent
l’accès au savoir immédiat sans nécessité de compréhension préalable. Face à ce facile et
rapide accès à l’information, l’élève ne prend plus le temps d’ apprendre. Pourtant, pour
être durable et compris le réel apprentissage impose de faire des erreurs, de tâtonner et
d’accepter la remise en cause de ses conceptions initiales. Apprendre c’est comprendre,
c’est accepté le conflit cognitif et s’approprié cette nouvelle connaissance : c’est à dire se
construire. Il est donc important que les élèves acceptent de prendre du temps pour leur
construction. Et c’est cette construction qui permet l’apprentissage. Or le savoir lui ne
nécessite pas de comprendre. Savoir c’est simplement remplir « le vase vide » qui est notre
cerveau. Ainsi s’il veut transmettre un apprentissage de qualité, le professeur devra prendre
conscience que la modernité actuelle pousse certains élèves à renoncer à l’apprentissage au
profit de la facile voie du savoir.
Ce grand écrivain, pense que « l’école n’est pas un lieu de la performance économique, elle
est un lieu de la construction des compétences ».Actuellement, l’école impose la réussite à
tous prix au détriment du « comprendre ».L ‘ école est devenue un lieu de performance.
Pourtant Meirieu souligne que l’un n’empêche pas l’autre et qu’au contraire, la priorité
serait de comprendre. L’école ne considère pas l’élève en tant que tel; ce qui est important
est le pourcentage de réussite de celle-ci. Il s’agit aujourd’hui d’une entreprise qui a
« obligation de résultat »; il est donc primordial que l’école retrouve sa véritable fonction.
Meirieu fait référence ici à la pédagogie par objectifs. Nous savons que selon lui, cette
approche n’est pas une réelle pratique d’enseignement : « c’est un bon tableau de
bord…contraignant à ralentir ou à accélérer en fonction des effets produits…mais elle ne
peut en aucun cas se substituer au carburant ni au moteur ». De plus cette pédagogie rejoint
le courant Behavioriste .En effet, elle suppose de connaitre l’état initial des connaissances
de chaque élève et en fonction de cette information le professeur leur donne les objectifs à
atteindre. Il fixe ceux-ci en fonction du niveau de la classe afin qu’ils soient réalisables par la
majorité. L’enfant est donc conditionné et subit un renforcement positif dû à la faisabilité
des exercices. Ici l’apprenant est passif .La relation entre le savoir et l’enseignant est
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privilégié au détriment de l’élève. Celui- ci peut alors prendre la place du « fou » dans le
triangle pédagogique de Jean Houssaye. Pour être efficace, l’approche par objectifs doit
prendre en considération l’apprenant afin d’instaurer une situation pédagogique.
Ce scientifique rajoute l’importance de l’école et de l’éduction pour la connaissance de notre
vérité. En effet, l’école pour lui, doit nous aider à construire notre personnalité, notre vérité.
Ceci implique une connaissance de soi et du monde. Mais se connaitre n’est pas sans
danger ; puisque se connaitre implique de se remettre en question et accepter d’avoir eu
tort. Se connaitre, c’est devenir adulte, c’est devenir Homme. L’enfant doit accepter d’être
une entité à part entière. Il doit établir une rupture entre lui et ses parents, entre lui et ses
professeurs ; c’est à dire qu’il doit construire la connaissance transmise pour l’adopter à luimême.
Enfin, Meirieu précise que les élèves ont perdu le goût de l’apprentissage. Ceci peut
s’expliquer par un manque de spontanéité et de passion lors de la transmission des savoirs.
L’enseignant ne sort pas de son programme, de sa structure. Il met ainsi en exergue le
caractère essentiel et primordial d’établir une relation de « séduction » entre l’élève et le
maître. Le professeur doit mettre beaucoup d’énergie dans la transmission de ses
connaissances et l’apprenant sera ainsi séduit par la capacité de son enseignant à lui
apporter du bonheur. Nous soulignerons cependant que la transmission du savoir ne se fera
que s’il existe une « relation symétrique » c’est à dire un engagement du professeur mais
aussi de l’élève.
D’un point de vue personnel, je rejoins Philippe Meirieu lorsque celui- ci stipule que les
termes « savoir » et « comprendre » ne sont pas des synonymes. En effet, savoir c’est
apprendre sans comprendre. C’est à dire acquérir des connaissances dans un souci de
rapidité. De plus l’ère du numérique contribue à cet apprentissage dépourvu de la
compréhension.
Par contre, je rejoins Skinner qui pense que la pédagogie par objectifs, qui tend au
Behaviorisme, est une réelle forme d’apprentissage. En effet, celui-ci a prouvé, lors
d’expériences faites sur des rats, que le comportement était modifié en présence de
stimulis. Nous assistons donc à un renforcement positif ou négatif des animaux en fonction
des situations. Dans ce courant de pensée l’enseignant proposera des « bons points »ou
donnera de bonnes notes ce qui poussera l’élève à réitérer sa démarche d’apprentissage. Ou
au contraire celui- ci donnera des punitions, des mauvaises notes ce qui poussera l’élève à
travailler davantage afin de ne plus obtenir de sanctions. Je conçois que cette façon
d’enseigner ne peut pas être permanente mais elle semble essentielle lors de l’apprentissage
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des tables de multiplication par exemple ou de la lecture syllabique. Au départ, il y a
réflexion, l’enfant sait que 6*4 correspond à 6+6+6+6.Mais plus tard ceci doit devenir un
automatisme afin de pouvoir procéder plus rapidement à la réalisation de problèmes. La
lecture syllabique elle aussi est une procédure Behavioriste, l’apprentissage y est progressif
et le but de cette activité est d’apprendre à lire et non de comprendre ce que l’on lit. La
compréhension des mots et des phrases se fera plus tard. L’élève n’a pas la capacité
intellectuelle d’apprendre à lire et de comprendre ses lectures simultanément. Il faut ici
procéder par étape. Cependant je reconnais le fait que cet enseignement connait des limites.
Il n y a pas de lien établi entre les choses, entre les matières enseignées. L’enfant ne peut
donc pas réfléchir dans la globalité. L’enseignant doit en quelques sortes faire preuve de
« polyvalence » c’est à dire qu’ il doit enseigner de manière différente suivant les situations
mais aussi suivant les contenus. De plus, afin que l’élève ne s’ennuie pas, ne discute pas, bref
ne prenne pas la position du « fou », l’enseignant proposera de courtes plages horaires
destinées à ces apprentissages.
Je pense que Philippe Meirieu a raison lorsqu’il parle de l’importance de l’école dans la
construction de soi. Celui-ci fait référence au socio- constructivisme ou la construction de
l’enfant bien que personnelle s’effectue dans un cadre social. C’est en ce sens que l’on peut
dire que l’école devrait être le lieu d’apprentissage de notre vérité. Lev Vygotski rejoint
Meirieu puisqu’ il stipule que pour construire ses propres connaissances, sa propre vérité,
l’apprenant a besoin des autres, de sa famille, de l’école, des autres apprenants. D’ailleurs,
Vygotski parle de ZPD (Zone Proximale de Développement).Cette zone représente la
différence entre ce que l’enfant sait faire accompagné, et ce qu’il sait faire seul. Nous
admettrons alors que ce qu’il sait faire accompagné correspond à ce qu’il est capable de
faire, à ses compétences. L’élève apprend avec l’aide de ses parents, de ses maitres, qui lui
enseignent un savoir, une base. Puis il réussit à comprendre, à assimiler ce savoir à sa propre
sensibilité, à sa propre personnalité.
En ce qui concerne la perte du goût de l’apprentissage je confirme également le rôle
essentiel de l’enseignant. Celui- ci doit réussir à motiver son auditoire. L’enseignant doit
transmettre sa passion de manière vivante, de manière enjouée. Il doit sortir du cadre qui
l’enferme. L’enseignant est un orateur capable de parler avec son cœur, et de transmettre
avec son âme. Michel Serres, explique également le rôle primordial du professeur et de
l’envie que celui-ci doit transmettre. Ainsi, la curiosité des élèves est en effervescence .Par
contre il rajoute que pour provoquer cette envie d’apprendre il est nécessaire de s’adapter
aux nouveaux apprenants et aux nouvelles technologies. En effet ceux- ci sont bercés dans
l’ère du numérique ce qui suppose que le professeur doit « vivre avec son temps »et
proposer par exemple un enseignement adapté : via internet, ou des tableaux interactifs…
qui conviendra mieux aux élèves. De plus aujourd’hui l’accès à l’information est facilité, en
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deux clics ils trouvent une réponse à leurs questions. L’enseignant doit donc prouver sa
légitimité. Il est alors d’autant plus important pour lui d’être bon pédagogue, d’être créatif
afin de susciter l’intérêt des élèves et prouver sa place indispensable dans la transmission
du savoir.
Je pense qu’il n y a pas de bonnes ou de mauvaises pédagogies. Que ce soit un
enseignement Behavioriste, constructiviste, socio-constructiviste…toutes les manières
d’enseigner sont bonnes. Il est évident que le professeur en choisira une plus
particulièrement en fonction de sa sensibilité, de son attirance …Par contre il semble
essentiel de ne pas s’enfermer dans la routine et de proposer occasionnellement d’autres
approches. Au delà du choix de l’apprentissage, le pédagogue devra posséder une bonne
connaissance des matières enseignées, être capable de s’adapter aux situations, à son
auditoire et posséder un réel talent oratoire. Ce sont ses qualités de séduction, son
charisme, son autorité et surtout sa passion qui fascineront l’apprenant et retiendront toute
son attention. En effet, le professeur peut connaitre parfaitement son cours et enseigner de
la meilleure manière qui soit, si l’élève n’éprouve pas le désir d’apprendre, il n’y aura pas de
transmission possible. Je terminerai en citant Michel de Montaigne : « Eduquer ce n’est pas
remplir des vases, mais c’est allumé des feux ».
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