Forum AREDVI 2002 : Catalogue

Flash d’actualités : dépérissement de la syrah,
conservatoire de Mourvèdre, cépages secondaires
des côtes du Rhône.
Isabelle Le Goff - AREDVI / ITV
D’après les éléments communiqués par l’ENTAV,
la Chambre d’Agriculture du Var et le Syndicat des Côtes du Rhône
n certain nombre d’actions sont en cours ou en phase d’initiation au sein de l’AREDVI sur les problématiques liées au matériel végétal. Bien que nous ne disposions pas encore de suffisamment de résultats sur
ces sujets pour une présentation complète, il nous a paru intéressant de faire un point d’information sur
ces actions importantes pour notre vignoble.
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Dépérissement de la syrah
Face à l’augmentation anormale du taux de mortalité observée sur le cépage Syrah, des recherches ont été initiées sur les régions Languedoc Roussillon et PACA. Coordonnées par l’ENTAV, elles sont relayées sur PACA,
dans les départements, par les Chambres d’Agricultures (13, 83 et 84) et le Syndicat Général des Vignerons des
Côtes du Rhône. Plusieurs pistes sont explorées afin de mieux comprendre ce phénomène, ses causes et les
solutions qu’on peut y apporter.
1) La progression du dépérissement au sein d’une parcelle :
les démarches de cartographies
Dans les trois départements (Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse), la progression des symptômes de dépérissement (crevasses du point de greffe et rougissement du feuillage) au cours des années est suivie sur une dizaine de parcelles. L’évolution de ces cartographies est actuellement analysée statistiquement.
Les premiers éléments semblent montrer une progression ciblée à partir d’une zone atteinte. De plus, on observe que l’apparition des symptômes de rougissement est très variable d’une année sur l’autre ; et que la majorité des souches mortes proviennent de souches rougissantes et crevassées l’année précédente.
2) Etude de la transmission par le matériel végétal
Des plants ont été produits à partir de bois prélevés sur des souches de syrah présentant des symptômes de
crevasses et de rougissement (notés ultérieurement " Syrah+ "), ou de repousses de porte-greffe prélevées sur
des souches atteintes de dépérissement (notés ultérieurement " 110R+ "). Ces bois ont été associés, en greffe
ligneuse et herbacée, à des variétés extériorisant facilement des rougissements ou des variétés génétiquement
proches de la Syrah (Syrah, Cabernet sauvignon, Pinot, Grenache, Durif, Dureza, Mondeuse, Viognier), Le
110R+ en tant que porte-greffe, la Syrah+ en tant que porte-greffe ou de greffon.
Les plants produits en 2000 ont été plantés dans le Vaucluse, ceux produits en 2001 le seront à Pic St Loup.
Des symptômes de rougissements ressemblant à ceux observés dans les cas de dépérissement sont observés
sur quelques plants des greffages herbacés 2001 : Syrah+/Syrah, Syrah/110R+, Syrah+/110R. Toutefois, il est
encore trop tôt pour affirmer qu’il s’agit de dépérissement. Les observations sur ces plants continuent et les
combinaisons les plus intéressantes sont reprogrammées en 2002.
Forum Aredvi - 30 mai 2002
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3) Etude de la formation du cal de soudure (3 volets)
*Des plants Syrah/140R font l’objet d’une étude histologique du point de greffe, de leur fabrication jusqu’à leur
deuxième année de végétation, afin de mieux comprendre comment se forment les crevasses apparemment fortement liées aux problèmes de dépérissement. Différentes modalités d’hormonage, de paraffinages sont ainsi
testées.
* L’évolution histologique des jeunes plants de Syrah est également comparée à celle de deux autres cépages
(Cabernet sauvignon et Grenache) pour les différents types de greffage. Et ceci à partir du greffage
* Enfin on étudie l’histologie de points de greffe crevassés sur plants de 4 ans.
On observe sur ces points de greffes des indices d’une croissance anormale (Zones nécrotiques importantes
et non résorbées, cernes irrégulières, crevasses profondes) qui pourraient révéler un dysfonctionnement du
cambium. Mais cette étude en est à ces débuts.
4) Recherche d’agent pathogène
Aucun virus majeur de la vigne, aucune bactérie pathogène n‘ont été identifiés sur les souches à symptômes.
Quelques bactéries saprophytes et champignons ont parfois été identifiés mais sans écart net entre plants crevassés et plants non crevassés.
Les recherches s’orientent vers la recherche de virus récemment identifiés sur vigne ou impliqués dans des
incompatibilités au greffage d’autres arbres fruitiers ou complètement inconnus. La piste d’un phytoplasme est
également explorée.
5) Etudes des facteurs favorisant ou limitant le dépérissement
Influence du porte-greffe : la comparaison de 16 porte-greffe d’une collection permet de dégager quelques différences à confirmer.
Essai type de greffe : pas de différences significatives entre greffe anglaise et greffe oméga, ni au niveau de l’influence de l’hormonage pour des vignes de 4/5 ans. A cette date on a encore peu de mortalité, l’étude doit donc
se poursuivre.
Toutes ces études sont actuellement en cours et il est encore trop tôt pour conclure formellement. Ce sujet
mobilise fortement les techniciens et est d’une grande importance pour l’équilibre de l’encépagement de nos
vignobles. Une nouvelle personne, Anne–Sophie Renault Spilmont a été recrutée fin 2001 à l’ENTAV pour travailler précisément sur ce sujet.
Conservatoire génétique de Mourvèdre
Actuellement 12 clones de Mourvèdre sont utilisés. Ces clones ont été choisis sur des critères de qualité d’actualité au moment de leur sélection. Or, les critères de sélection peuvent être amenés à évoluer dans le temps
(changement du milieu, du climat, des conditions de production, du type de produit recherché…), et il est primordial de conserver un maximum de diversité génétique de manière à pouvoir s’adapter aux changements à
venir. C’est l’objectif d’un conservatoire : garder un patrimoine génétique aussi riche que possible.
Pour le cépage Mourvèdre il n’existait pas jusqu’alors de conservatoire régional, la Chambre d’Agriculture du
Var en collaboration avec les partenaires régionaux et nationaux (Associations des vins de Bandol, Chambres
d’Agriculture de l’arc méditerranéen, INRA, ENTAV, ENSAM) a donc entrepris d’en créer un.
La parcelle qui a été choisie pour abriter ce conservatoire est située dans sur l’aire d’appellation Bandol sur la
commune de St Cyr/mer. Elle appartient au conservatoire du littoral et est en friche depuis 40 ans. Elle présente donc un maximum de garanties en terme de pérennité et de viroses.
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Le sol est moyennement profond, caillouteux sur altération de calcaire du trias et du jurassique. La parcelle est
orientée sud-est et présente de bonnes qualités pour l’implantation du Mourvèdre.
Sur ces 0,45ha, seront plantés environ 300 clones différents (8 souches par clones) et un clone agréé servira
de témoin et sera dispersé dans toute la parcelle pour permettre de gérer l’hétérogénéité naturelle.
Pour sélectionner les clones qui seront conservés, une prospection débutera en juin sur des parcelles de sélection massale de plus de 30 ans. Les parcelles prospectées seront situées dans le pourtour méditerranéen mais
aussi dans d’autres régions dans lesquelles le Mourvèdre a été planté jadis (Charente, Gironde…). Le maximum
de diversité sera le critère de choix des souches sélectionnées. Les bois issus de ces souches seront récoltés,
testés contre les viroses puis multipliés. On espère entamer la plantation en 2004.
Conservatoire de cépages secondaires des Côtes du Rhône
Dans le même objectif le Syndicat général des Vignerons des côtes du Rhône a implanté, en partenariat avec
l’ENTAV, un conservatoire regroupant des clones de Counoise, de Muscardin et de Vaccarèse (Brun argenté).
La prospection (de 1998 à 1999), les tests de viroses et les opérations de multiplication, ont permis une première étape de plantation en 2001. Un complément de plantation sera nécessaire sur Brun Argenté car la reprise a été mauvaise et le matériel végétal disponible en final insuffisant. Il est prévu pour 2003.
Ce même cépage a également vu son nombre de modalités diminué lors de la sélection virale.
Actuellement, sont ainsi conservés 5 clones de Brun Argenté, 9 de Counoise et 18 de Muscardin.
Les prospections pour le conservatoire Mourvèdre pourront être l’occasion de compléter ce dispositif.
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