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Rapport Fasken Martineau sur le Canada 23 février 2005 Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Budget du gouvernement minoritaire Libéral : tout est question d’équilibre Également dans cette édition: Impôts : légère baisse pour les particuliers, mais les sociétés devront patienter trois ans 4 Un budget « vert » 7 Le budget traite de la mise en application du « nouveau pacte pour les villes et les collectivités » 9 Le « Nouveau pacte » est-il le vrai pacte? 11 Un groupe d'experts révisera les politiques et le cadre réglementaire du secteur des télécommunications 13 Faits saillants du Budget fédéral de 2005 concernant les soins de santé 14 Protéger les consommateurs et alléger le fardeau réglementaire : deux éléments de l’examen du secteur des services financiers 16 On devait s’y attendre. Les spécialistes l’avaient prédit. Les fuites dans les médias semblaient le confirmer au cours des derniers jours. Le budget du 1 gouvernement fédéral minoritaire (le premier en 26 ans) ne comportait pas de surprises majeures; il a respecté la plupart des principales promesses électorales du gouvernement et prend peu de risques politiques qui pourraient mettre en péril le pouvoir des Libéraux. Bref, un budget qui ne devrait pas faire tomber un gouvernement minoritaire2. Le seul risque politique qu’aurait pu prendre Ralph Goodale dans son deuxième budget à titre de ministre des Finances, et, à notre avis, la mise n’était pas haute, aurait pu être la décision de poursuivre le modeste allégement fiscal pour les particuliers et les sociétés sur un horizon de cinq ans, sachant que le fédéral pourrait continuer à enregistrer de nouveaux surplus importants. Les 1 Vancouver Calgary Toronto Montréal Québec New York Londres Johannesburg www.fasken.com 2 Les Libéraux constituent le principal parti à la Chambre des communes mais ne détient pas la majorité des sièges, d’où l’appellation d’un « gouvernement minoritaire ». « Rien dans ce budget ne justifie une élection à ce moment-ci » a déclaré aux journalistes le chef du Parti conservateur, Stephen Harper. « Je suis plus heureux que je ne l’aurais pensé. Les principales priorités de ce budget sont des priorités des Conservateurs » (Radio-Canada, 23 février 2005). Conservateurs fédéraux, le plus important parti au sein de ce parlement minoritaire avec 99 députés, s’est fait le défenseur d’importants allégements fiscaux. Au cours des derniers jours qui ont précédé le dépôt de ce budget, le bavardage politique à Ottawa a porté sur la question de savoir si les compressions budgétaires allaient être suffisantes pour satisfaire Stephen Harper et ses collègues. Dans le cas contraire, le sort du gouvernement aurait reposé entre les mains du Bloc Québécois et des deux députés indépendants. Bien que son parti soit situé à l’opposé de l’éventail politique par rapport aux Conservateurs, il devenait de plus en plus difficile, au cours des dernières semaines, de déterminer si Gilles Duceppe allait s’abstenir de faire tomber le gouvernement minoritaire, dans le cas où Stephen Harper lui en donnait la possibilité. Les conditions pour faire tomber le gouvernement auraient été réunies si le Parti conservateur n’avait pas appuyé le budget. À la fin, le gouvernement Libéral a calculé que les Canadiens étaient plus intéressés à ce que le gouvernement consacre des fonds pour de nouvelles initiatives afin de faire face aux besoins en cours plutôt que d’accorder des allégements fiscaux (et vivre une nouvelle élection!) et il semble maintenant que le Parti conservateur abonde dans le même sens. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada De leur côté, le Bloc Québécois (54 députés) et le NPD (19 députés) se montrent moins impressionnés par la feuille de route économique du gouvernement. En ce qui concerne Gilles Duceppe, l’absence de nouveaux programmes importants de dépenses pour le Québec constitue un motif suffisant pour voter contre le budget. Quant au NPD, même un allégement fiscal modeste pour les sociétés est de trop en regard des défis financiers que rencontrent les étudiants au niveau postsecondaire. Mais grâce à l’appui apparent du Parti conservateur pour le budget, le gouvernement Libéral de Paul Martin semble être en mesure de passer le premier test réel de confiance depuis la lecture du discours du Trône il y a cinq mois. Toile de fond fiscale Le budget a été présenté comme toile de fond d’une croissance économique solide au cours des trois premiers trimestres de 2004, d’une amélioration constante de la productivité et d’un taux enviable du niveau de vie des Canadiens. La seule ombre au tableau a été l’appréciation rapide et le niveau élevé soutenu du dollar canadien par rapport au dollar américain. À l’avant-scène de cette toile de fond, il ne faut pas oublier le discours des Libéraux à Ottawa sur un gouvernement en plein contrôle de la roue économique, qui respectent leurs engagements de façon équilibrée tout en fournissant un nouveau financement pour les soins de santé, les personnes âgées, les communautés autochtones, la garde des enfants, la défense nationale et la sécurité, l’aide internationale et l’environnement, et en prodiguant en même temps un allégement fiscal responsable pour les particuliers, plus particulièrement pour les particuliers à faible revenu et pour les sociétés, et ce en maintenant l’avantage fiscal relatif du Canada par rapport aux États-Unis. C’est un discours qui fait du sens. Les Libéraux semblent en effet avoir produit un budget qui vise à 2 séduire un peu tout le monde, et la compétence fiscale et l’équilibre politique qui en résultent seront difficiles à critiquer. En effet, un des critiques3 avoués et inlassables du gouvernement Libéral, et en particulier du Premier ministre Paul Martin, a été forcé rapidement d’appuyer à contre-cœur l’effort budgétaire. Principaux engagements Militaire Le grand gagnant de ce budget en termes de nouvelles dépenses est la Défense nationale, grâce à près de 12 G $ de nouvelles dépenses sur une période de cinq ans4, qui se traduisent par l’ajout de 5 000 nouveaux militaires et de 3 000 nouveaux réservistes5, 2,5 G $ alloués à de nouveaux hélicoptères de capacité moyenne et 1 G $ pour de nouvelles initiatives dans le domaine de la sécurité nationale. Cette annonce répond aux inquiétudes manifestées par les Canadiens au sujet de la capacité limitée des militaires du Canada de respecter les responsabilités internationales du pays en matière de sécurité et de maintien de la paix. En plus d’améliorer la capacité de défense générale, le budget consacre de nouvelles dépenses en vue d’améliorer le processus de formation et l’état de préparation opérationnelle. Ce qui demeure obscur, toutefois, est la question de savoir si la nouvelle infusion de ressources se traduira par une 3 4 5 http://weblogs.macleans.ca/paulwells/ - “I Surrender” 23 février 2005. L’augmentation du financement se compose de 500 M $ pour l’exercice à venir 2005-2006, 600 M $ pour l’exercice 2006-2007, 1,6 G $ pour l’exercice 2007-2008, 4,5 G $ pour l’exercice 2008-2009 et 5,7 G $ pour l’exercice 2009-2010. Le personnel des Forces armées s’élève à environ 60 000, mais seulement 52 000 sont présentement en service, les autres étant en formation ou assignés à d’autres programmes. Les réserves comptent actuellement 15 000 membres. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada harmonisation des priorités en matière de défense avec les attentes à l’échelle nationale et internationale. Villes Une autre grande promesse électorale, qui remonte à la course au leadership Libéral fédéral gagnée par Paul Martin, porte sur l’engagement de transférer une partie de la taxe fédérale sur l’essence aux villes pour payer de nouvelles améliorations à l’infrastructure qui sont si nécessaires. Le budget fédéral énonce à quel rythme cette promesse sera respectée au cours des cinq prochaines années. Avec 600 M $ transférés au cours de chacune des deux premières années, 800 M $ pour la troisième année, 1 G $ pour la quatrième année et 2 G $ pour la cinquième année. La façon de faire est un pas dans la bonne direction, mais à un rythme plus lent que ne l’auraient souhaité les diverses parties intéressées, plus particulièrement les maires des grandes villes confrontés à des défis d’infrastructure de grandes villes. Environnement Les attentes étaient élevées pour que le budget fédéral de 2005 soit un budget « vert » et bien que celui-ci renferme plusieurs nouvelles mesures pour faire face aux changements climatiques du Canada, y compris de nouvelles mesures importantes pour les promoteurs d’énergie verte, l’accent a été mis moins sur des défis spécifiques créés par les engagements du Canada envers le Protocole de Kyoto et plus sur une approche globale en vue d’améliorer le développement durable au Canada. En effet, le mot Kyoto, comme les médias s’empressent de le 3 souligner, n’apparaît pas dans le discours du budget du Ministre. Plutôt, le plan vise à améliorer le rendement global en matière d’environnement par le truchement de divers moyens, notamment : de nouvelles mesures fiscales et d’autres incitatifs et des mesures réglementaires et volontaires dans les domaines du changement climatique; de nouveaux investissements dans l’infrastructure publique et la protection du patrimoine naturel. Santé L’annonce du budget en ce qui concerne de nouvelles dépenses en soins de santé est la preuve que vous ne pouvez annoncer de bonnes nouvelles trop souvent. La pièce maîtresse du plan de soins de santé du budget est une élaboration de l’entente intervenue entre le Premier ministre et les premiers ministres provinciaux en septembre 2004. En plus du transfert de 41,3 G $ sur dix ans par le gouvernement fédéral aux provinces et aux territoires, le budget de 2005 comprend une enveloppe supplémentaire de 805 M $ sur cinq ans afin de financer des secteurs comme les ressources humaines en santé, un mode de vie sain et la prévention des maladies chroniques, la préparation en vue d’une pandémie de grippe, la sécurité des médicaments et la santé environnementale. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Daniel Brock 416 865 4513 [email protected] Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 4 Impôts : légère baisse pour les particuliers, mais les sociétés devront patienter trois ans Le gouvernement fédéral offre de légères baisses d’impôts pour les particuliers et d’éventuelles réductions d’impôts pour les sociétés, y compris un allégement fiscal pour les particuliers qui se traduira par 16 $ l’année prochaine pour le contribuable type, somme qui gonflera à près de 200 $ en 20096. L’impôt des sociétés demeurera stable au cours des trois prochaines années, puis commencera à baisser en 2008. La surtaxe des sociétés sera également éliminée. Impôt des sociétés D’ici 2010, le taux d’imposition général des sociétés au Canada sera ramené à 19 %, un niveau jamais vu depuis les années 1940. Actuellement de 21 %, le taux sera réduit de un demi pour cent à chacune des années 2008 et 2009, puis de 1 % en 2010. Tous les changements de taux prennent effet le 1er janvier. Le taux d’imposition spécial de 12 % applicable aux petites entreprises demeurera inchangé, et la réduction ne s’appliquera pas aux revenus de placement des sociétés privées sous contrôle canadien, aux revenus des coopératives de crédit admissibles à la réduction de taux d’imposition des sociétés, et aux revenus des sociétés de fonds commun de placement, des sociétés de placement hypothécaire et des sociétés d’investissement. 1,12 % au taux d’imposition des sociétés8. Elle a été introduite en 1987 à titre de mesure de réduction du déficit9. La position minoritaire des Libéraux au Parlement (ils ont besoin de l’appui des autres partis pour passer des lois) rend la question des réductions d’impôts des sociétés plutôt délicate. Le Nouveau Parti Démocratique a fait campagne en promettant d’accroître le taux d’imposition des sociétés et le Bloc Québécois, quoique plus évasif, était froid à l’idée des réductions d’impôts des sociétés. Seuls les Conservateurs ont fait campagne en promettant certaines réductions du taux d’imposition des sociétés, et seulement dans la mesure où elles pourraient être compensées par l’élimination des subventions aux entreprises. Il est important de noter que les réductions d’impôts des sociétés n’entreront en vigueur qu’à une date qui pourrait bien tomber après la prochaine élection, alors que les Libéraux espéreront détenir à nouveau la majorité à la Chambre des Communes. En outre, le Budget propose d’éliminer la surtaxe des sociétés en 2008. Calculée à raison de 4 % sur le taux net de 28 %7, la surtaxe ajoute dans les faits 6 7 Cette économie d’impôts sera légèrement supérieure pour le contribuable qui déclare son époux ou conjoint de fait à titre de personne à charge. Entre 2000 et 2004, le taux général a été ramené de 28 % à 21 %. Cependant, la surtaxe est prélevée sur le taux de 28 %. 8 9 Après l’abattement de 10 % applicable au revenu gagné dans une province, mais avant les crédits comme le crédit à la formation de la petite entreprise et les crédits pour impôts étrangers versés. Le budget du gouvernement fédéral du Canada a été équilibré en 1997. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Année 2005 2006 2007 2008 2009 * Rapport Fasken Martineau sur le Canada 5 EXEMPTION PERSONNELLE DE BASE* Exemption actuelle Budget 2005 Incidence fiscale 8 148 $ 8 148 $ 0 8 311 $ 8 411 $ -16 % 8 477 $ 8 679 $ -32 % 8 647 $ 9 253 $ -97 $ 8 820 $ 10 038 $ -195 $ Les données pour 2006 et les années subséquentes sont des estimations. Elles tiennent compte d’un taux d’inflation annuel de 2 %, ce qui est le point médian de la fourchette cible du gouvernement et de la Banque du Canada. En outre, le Budget apporte divers changements aux taux de la déduction pour amortissement, afin qu’ils reflètent mieux la durée de vie utile des biens. Parmi les changements, mentionnons les suivants : · Accroissement de 8 % à 15 % du taux applicable aux turbines à combustion qui produisent de l’électricité. · Accroissement de 4 % à 8 % du taux applicable aux actifs de transport et de distribution de l’électricité. · Accroissement de 5 % à 12 % du taux applicable aux câbles utilisés pour les infrastructures de télécommunications. · Hausse de 4 % à 8 % du taux applicable aux pipelines pétroliers et gaziers. · Établissement d’un taux de 15 % pour le matériel de compression et de pompage afférent aux pipelines pétroliers et gaziers. Impôt des particuliers Même si les réductions de l’impôt des particuliers ne faisaient pas partie de la plateforme électorale des Libéraux, elles constituent une priorité pour chacun des trois autres partis. L’automne dernier, les Conservateurs ont obtenu du Premier ministre l’engagement de réduire le fardeau fiscal des contribuables à revenu faible ou moyen en échange du consentement de ne pas défaire le gouvernement. Les réductions d’impôts promises prennent la forme d’une augmentation du « montant personnel de base », soit le revenu qu’un contribuable peut gagner en franchise d’impôt. Étant donné que cette exemption touche les revenus se situant dans la tranche inférieure d’imposition (16 %), elle produit un crédit d’impôt non remboursable équivalant à 16 % du montant personnel de base. Ainsi, chaque tranche de 100 $ d’augmentation du montant réduit les impôts de 16 $. Indexé à l’inflation10, le montant personnel de base était de 8 012 $ en 2004 et de 8 148 $ en 2005. Selon le Budget, il est proposé de majorer l’exemption – en sus de l’indexation – de 100 $ en 2006, puis de l’accroître davantage jusqu’à ce qu’il atteigne 10 000 $ en 2009. De la même manière, l’exemption applicable à l’époux et au conjoint de fait à charge11 progressera des niveaux actuels (6 803 $ en 2004, 6 919 $ en 2005) jusqu’à ce qu’elle atteigne au moins 8 500 $ en 2009. La première phase de l’augmentation sera 10 L’indexation est fondée sur la variation de l’indice des prix à la consommation au cours des 12 mois se terminant le 30 septembre précédant le début de l’année d’imposition. 11 Officiellement connu sous le nom de « montant de l’époux ou du conjoint de fait ». Il existe une exemption équivalente (ou un « montant ») pour un parent entièrement à charge; il sera assujetti aux mêmes augmentations Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada de 85 $ en 2006, ce qui se traduit en une économie d’impôts de 13,60 $. Même si le gouvernement fait remarquer que, d’ici 2009, ces mesures retireront 860 000 contribuables à faible revenu du rôle d’imposition, elles pourraient se révéler insuffisantes pour les trois partis d’opposition. Le NPD a fait campagne en promettant d’accroître l’exemption de base à 15 000 $12, alors que le Bloc Québécois appuyait aussi une augmentation du revenu minimal assujetti à l’impôt. La réduction d’impôts des particuliers constituait également une partie importante de la plateforme des Conservateurs. Il reste à voir si l’opposition sera satisfaite des légères réductions d’impôts des particuliers proposées dans le Budget de 2005. Parmi les autres changements touchant particuliers, mentionnons les suivants : 12 les · Hausse de la limite des cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite, qui atteindra 19 000 $ en 2006 et qui sera suivie d’autres hausses annuelles d’au moins 1 000 $, jusqu’à ce que le plafond atteigne 22 000 $ en 2009. · Prolongation jusqu’à 25 ans de la période maximale pour cotiser aux régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) et prolongation jusqu’à 30 ans de la période maximale de l’existence d’un REEE. · Ajout d’achats admissibles au crédit d’impôts pour frais médicaux, y compris l’oxygène à domicile, le matériel de photothérapie pour les maladies de la peau et la marijuana à des fins thérapeutiques. · Création d’un crédit d’impôt pour frais d’adoption d’au plus 10 000 $ (soit une Il est intéressant de noter que la Fédération des contribuables canadiens a plaidé en faveur d’une augmentation équivalente. 6 économie d’impôts éventuelle maximale de 1 600 $). · Élimination de la règle relative aux biens étrangers, qui limitait à 30 % le montant des biens étrangers pouvant être détenus dans des fonds de pension et autres régimes de retraite à imposition reportée. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Guy W. Giorno 416 865 5149 [email protected] Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 7 Un budget « vert » Dans son budget, le ministre fédéral des Finances se donne comme objectif d’avoir un « Canada plus vert et plus viable », mais la question est de savoir si l’économie et les instruments qu’il se donne dans son budget lui permettront d’atteindre cet objectif. Les méthodes proposées dans le budget pour améliorer le rendement environnemental sont variées et comprennent notamment : de nouvelles mesures fiscales, d’autres mesures incitatives ainsi que des mesures réglementaires et volontaires. Au chapitre de l’environnement, le Budget vise quatre domaines clés. Changement climatique Comme il fallait s’y attendre, bon nombre des éléments du Budget portent sur le changement climatique et le besoin de favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, ce qui surprend, c’est le fait que Kyoto n’est aucunement mentionné ou souligné dans le discours du Budget. Même si le Budget renferme de nombreuses mesures visant à faire face au changement climatique, il semble que le changement climatique soit abordé comme une question indépendante des engagements pris à Kyoto. Le Budget prévoit 4,0 G $ sur cinq ans pour des mesures liées au changement climatique, que ce soit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou développer des innovations scientifiques et technologiques. L’un des aspects positifs du Budget à cet égard est la promesse d’évaluer l’ensemble des programmes existants liés au changement climatique de sorte qu’uniquement les programmes qui sont les plus efficaces reçoivent un financement. Il s’agit d’une composante importante des mesures gouvernementales à l’égard du changement climatique puisque les programmes existants ont été critiqués comme étant inefficaces et dépourvus de fondements. En outre, le gouvernement envisage de créer le « Fonds Éco-net », dans lequel seraient initialement versés 1,0 G $. Le Fonds servira à investir dans des projets environnementaux et à fournir un marché pour le commerce des crédits de réduction des émissions. Dans un effort de collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, le gouvernement fédéral entend créer un « Fonds du partenariat », qui visera aussi à investir dans des projets permettant de réaliser d’importantes réductions des émissions de gaz à effet de serre. Comme exemples de projet, citons le captage du CO2, les systèmes de collecte et d’entreposage, la technologie fondée sur le charbon épuré, l’utilisation à grande échelle des déchets de sites d’enfouissement afin de produire de l’électricité et l’amélioration du réseau électrique d’interconnexion est-ouest. Même si le Budget mentionne aussi l’utilisation d’ententes volontaires et de règlements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il n’y a pas beaucoup de détails sur le fonctionnement de ces mécanismes. Cependant, on s’engage à finaliser les arrangements dans le secteur des transports et auprès des grands émetteurs industriels. Afin d’encourager le développement de nouvelles technologies capables de faire face au changement climatique, le gouvernement prévoit investir 200 M $ dans une stratégie scientifique et technologique relative à l’énergie durable. En outre, le Budget favorise la production d’« énergie verte ». À cet égard, le gouvernement quadruple les fonds investis dans le programme canadien Encouragement à la production d’énergie éolienne, projet par lequel on prévoit alimenter un million de foyers au Canada afin de favoriser l’utilisation de sources d’énergie renouvelables comme les centrales hydroélectriques de petite taille, la biomasse et les gaz d’enfouissement. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada Pour les consommateurs, le gouvernement a quadruplé son programme ÉnerGuide pour la modernisation des maisons et des logements, en vue d’améliorer les économies énergétiques. Dans son budget, le fédéral entend investir 225 M $ sur cinq ans pour quadrupler le nombre de maisons modernisées dans le cadre du programme Encouragement éconergétique ÉnerGuide pour les maisons. Ce nouvel effort du gouvernement fédéral aidera à améliorer l’efficience énergétique de 500 000 foyers d’ici 2010. Des milliers de propriétaires ont déjà eu recours à ce programme et ont amélioré leur performance énergétique. Ils ont reçu des subventions s’élevant en moyenne à 630 $ et ont réalisé des économies de 27 % sur leur facture d’électricité chaque année. Pour une facture d’électricité annuelle de 2 400 $, cela se traduit par une économie annuelle de 600 $ en énergie. Incitatifs fiscaux De plus, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, on propose certaines mesures fiscales, y compris une exception aux règles d’amortissement, de sorte que la préférence serait donnée au matériel de production d’énergie plus écologique. Le taux actuel de déduction pour amortissement, soit 30 %, serait porté à 50 % pour certaines centrales qui produisent de l’énergie de façon efficiente ou à partir de sources renouvelables, y compris le matériel de cogénération, les éoliennes, les petites installations hydroélectriques et les systèmes d’énergie géothermique. Investissement dans les infrastructures publiques En outre, le budget prévoit accorder 1,0 G $ de plus sous forme de financement pour l’environnement. Le gouvernement s’est engagé à verser aux municipalités la moitié des nouveaux revenus tirés de la taxe fédérale sur l’essence, pour financer des projets d’infrastructure durable tels que les 8 transports en commun, les réseaux d’aqueduc et les systèmes énergétiques de quartier. Cette proposition devrait être bien reçue par les municipalités, dont bon nombre ont longtemps critiqué la façon dont les revenus tirés de la taxe fédérale sur l’essence ont été appliqués. Le gouvernement a également promis 300 M $ additionnels pour les Fonds municipaux verts afin d’appuyer les projets environnementaux locaux. La moitié du financement versé par le biais des Fonds municipaux verts servira à assainir des friches industrielles. Étant donné que le manque d’encouragement financier continue d’être un obstacle majeur au réaménagement des friches industrielles, il s’agit là d’une mesure budgétaire fort bienvenue et indispensable. Protection du patrimoine naturel Le Budget prévoit également un certain nombre de mesures, notamment l’amélioration de l’infrastructure publique dans les parcs nationaux du Canada et la restauration de l’intégrité écologique de ces parcs. Il traite de questions relatives aux Grands Lacs, y compris des mesures visant à réduire le risque posé par des espèces envahissantes et à améliorer l’intégrité écologique de l’écosystème des Grands Lacs. Il entend également mettre au point un Plan d’action pour les océans. Il est également intéressant de noter que le gouvernement s’engage à évaluer les risques de substances toxiques pour la santé et à mener des recherches en vue de réduire l’exposition des Canadiens à ces substances. Le gouvernement a fait face à bien des critiques dans le passé pour son manque de rapidité dans l’évaluation des substances toxiques, et le financement à cet égard sera essentiel pour assurer la poursuite des progrès. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Rosalind H. Cooper 416 865 5127 [email protected] Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 9 Le budget traite de la mise en application du « nouveau pacte pour les villes et les collectivités » Un élément important du budget porte sur les projets d’infrastructure durable et la mise en application de la vision annoncée précédemment par le gouvernement pour un « nouveau pacte pour les villes et les collectivités ». Le ministre a annoncé les mesures suivantes relativement aux infrastructures publiques : · Offrir aux municipalités de partager, au cours des cinq prochaines années, 5 G $ des revenus tirés de la taxe sur l’essence · Renouveler au besoin les programmes d’infrastructure existants · Accroître les contributions aux Fonds municipaux verts par un nouveau financement de 300 M $ L’enveloppe de 5 G $ doit être dépensée de concert avec les provinces et les municipalités afin d’appuyer une infrastructure durable et respectueuse de l’environnement dans les domaines du transport en commun, du traitement de l’eau potable et des eaux usées, des systèmes énergétiques de quartier, du traitement des déchets solides, de la réfection des routes et des ponts et d’autres projets d’infrastructure urbaine qui contribuent à un environnement plus sain. John Godfrey, ministre d’État (Infrastructures et Collectivités) a formulé le commentaire suivant : « Cela a beaucoup à voir avec la mise en application de Kyoto ». Le financement de cet investissement de l’infrastructure découle de l’engagement annoncé précédemment par le gouvernement d’affecter une partie de la taxe sur l’essence aux municipalités pour l’infrastructure du développement durable. Les 5 G $ seraient répartis en fonction du nombre d’habitants et il a été établi un montant forfaitaire pour le Nunavut, les Territoires du Nord Ouest, le Yukon et l’Île du Prince Édouard. Sur une période de cinq ans, l’Ontario devrait recevoir environ 1,865 G $. Les villes et les collectivités devraient recevoir presque 600 M $ au cours de la première année du programme. Le financement annuel devrait totaliser 2 G $ à compter de la cinquième année. Le détail de la répartition des fonds sera dévoilé une fois que les ententes bilatérales avec les provinces auront été signées. Le ministre des Finances a mentionné que ces investissements s’ajoutaient aux programmes d’infrastructure actuels du gouvernement, tels que le Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique, le Fonds sur l’infrastructure frontalière et le Fonds sur l’infrastructure municipale rurale. Le Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique vise des projets d’importance majeure à l’échelle fédérale et provinciale; le Fonds sur l’infrastructure frontalière vise à améliorer les passages frontaliers et les routes y donnant accès; le Fonds canadien sur l’infrastructure municipal rural vise à soutenir des projets d’infrastructures municipales de plus petite envergure « visant l’amélioration de la qualité de vie, le développement durable et la saisie de possibilités économiques » de plus petites collectivités. Le ministre des Finances s’est engagé à fournir d’autres détails sur la prolongation de ces programmes dans les budgets futurs. Le ministre des Finances a prévu 300 M $ pour bonifier les Fonds municipaux verts. Ces Fonds seront administrés par la Fédération canadienne des municipalités et « fourniront des subventions, des prêts à faible taux d’intérêt et du financement novateur permettant d’accroître les investissements dans des projets d’infrastructures qui protègent la qualité de l’air, de l’eau, du sol et du climat ». Dans le passé, ces Fonds sont allés chercher plus de 1 G $ de financement auprès des municipalités, des provinces et du secteur privé. La moitié du nouveau Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada financement sera affecté au nettoyage des friches industrielles. Bien qu’on ne connaisse pas les détails sur l’application du nouveau financement à des projets particuliers, le secteur privé pourra probablement saisir des occasions de partenariat avec au moins un des niveaux de gouvernement en proposant des projets d’infrastructures publiques novateurs. Ce budget poursuit également la tendance établie dans les derniers budgets à l’égard de la participation de 10 plus en plus grande du gouvernement fédéral dans le financement des infrastructures publiques, aux côtés des gouvernements provinciaux et municipaux, tout en établissant les priorités en matière d’infrastructures. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : W. Thomas Barlow 416 868 3403 Sean Morley 416 865 4362 [email protected] [email protected] Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 11 Le « Nouveau pacte » est-il le vrai pacte? Tel qu’il est présenté, le « Nouveau pacte pour les collectivités canadiennes » porte essentiellement sur la réalisation de l’engagement du Premier ministre Paul Martin de partager la taxe sur l’essence avec les villes et les villages du Canada. Peut-on dire que les nouvelles annonces faites dans le Budget constituent la réalisation d’un « nouveau pacte » fort tapageur? Le gouvernement Martin a-t-il su donner suite aux demandes pressantes des municipalités canadiennes? L’idée principale sous-tendant la création d’un « nouveau pacte » pour les villes peut se résumer en un mot : durabilité. Selon la Fédération canadiennes des municipalités (FCM), l’infrastructure municipale actuelle du Canada accuse un déficit de 60 G $, qui s’accroît au rythme de 2,0 G $ par année13. De surcroît, l’Association canadienne du transport urbain estime que le déficit canadien du transport urbain pour 2004-2008 se rapproche de 21 G $ 14. Dans bon nombre de cas, ce manque à gagner signifie des reports de réparations, des coupes dans les dépenses en immobilisations et l’élimination de programmes, même dans une situation où la croissance de la population atteint des niveaux records. De plus, divers groupes, comme la FCM et le Caucus des maires des grandes villes, ont exigé que les municipalités du Canada reçoivent une aide immédiate dans un certain nombre de domaines : 13 Fédération canadiennes des municipalités, « A New Deal for Canadian Municipalities – Submission to the Minister of Finance », 27 janvier 2005. 14 Association canadienne du transport urbain, « Transit applauds federal budget measures », 23 février 2005. 15 · répartir le financement de la taxe fédérale sur l’essence en fonction du nombre d’habitants15; · faire en sorte que les négociations fédéralesprovinciales aboutissent à un financement adéquat capable de répondre aux besoins du transport en commun16; · entreprendre une consultation officielle sur les politiques et les projets qui touchent les municipalités canadiennes (par ex. l’immigration)17; · élaborer une stratégie permettant d’améliorer la coordination des programmes municipaux et des politiques municipales entre tous les ordres de gouvernement18; · créer un engagement permanent et récurrent de 2,5 G $ au titre du partage des revenus annuels avec les municipalités19; · s’engager à maintenir des programmes d’infrastructures cibles en fonction d’un montant moyen minimum de 1,1 G $ par année 20. Fédération des municipalités canadiennes, « FCM Fuel Tax Proposal Statement », 4 décembre 2004. 16 Caucus des maires des grandes villes, « Federal Budget Must Spell Out Permanent Funding Commitment and Plan, Say Mayors », 18 février 2005. 17 Ann MacLean, « A New Look at the New Deal », Newsmakers’ Breakfast Remarks, Ottawa, 1er novembre 2004. 18 Ibid. 19 Caucus des maires des grandes villes, « Federal Budget Must Spell Out Permanent Funding Commitment and Plan, Say Mayors », 18 février 2005. 20 Ibid. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada Comme on l’a souvent entendu, le budget de 2005 a donné suite à la contribution annoncée par le Premier ministre Martin au sujet de la taxe sur l’essence. Cependant, dans son budget, le ministre des Finances, Ralph Goodale, a aussi satisfait à un certain nombre de demandes importantes des villes et des villages du Canada. En plus de confirmer l’engagement du gouvernement de partager les revenus tirés de la taxe sur l’essence avec les municipalités, M. Goodale a engagé le gouvernement fédéral à continuer de financer « indéfiniment » les municipalités au moyen de la taxe sur l’essence. Si le financement provenant de la taxe sur l’essence devait être soutenu à un niveau supérieur ou égal au montant annoncé pour la cinquième année sur une base continue, les municipalités canadiennes pourraient alors s’attendre à recevoir chaque année 2,0 G $ pour financer leurs infrastructures, et ce à perpétuité. Comme l’a annoncé le ministre d’État, John Godfrey, au début de février, le gouvernement fédéral a aussi réagi à la recommandation de la FCM voulant que la taxe sur l’essence soit répartie en fonction du nombre d’habitants. Les grandes provinces s’attendront à recevoir un montant précis par année en fonction de leur population, alors que les petites provinces et les territoires, comme l’Îledu-Prince-Édouard, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, recevront un montant forfaitaire de 37,5 M $ par année21. Cependant, les modalités exactes de la répartition de ces fonds n’ont pas encore été déterminées. Au cours des prochains mois, les négociations fédéralesprovinciales sur le financement au moyen de la taxe sur l’essence devraient commencer, tout comme le Fonds sur l’infrastructure municipale rurale, pour 21 Gouvernement du Canada, « Governement on Track to Deliver New deal for Cities and Communities », 1er février 2005. 12 lequel six provinces ont déjà signé des ententes avec le gouvernement fédéral. Pour ce qui est de la consultation et de la coordination des programmes fédéraux, le Budget 2005 a annoncé la création du ministère de l’Infrastructure et des Collectivités (actuellement Infrastructure Canada), qui constituerait le « principal point de contact du gouvernement du Canada pour les questions relatives aux municipalités ». En plus de maintenir un « siège municipal » à la table du Cabinet par l’intermédiaire du ministre d’État, M. Godfrey, le gouvernement s’est également engagé à poursuivre les consultations officielles qui ont eu lieu avec les municipalités dans le cadre des consultations prébudgétaires de cette année. En plus des revenus tirés de la taxe sur l’essence et des Fonds municipaux verts de 300 M $, selon le Budget le gouvernement fédéral s’est aussi engagé à accroître les programmes d’infrastructures existants (y compris le Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique et le Fonds sur l’infrastructure municipale), qui totalisent actuellement 1,1 G $ par année. Jumelé aux revenus de la taxe sur l’essence, si le niveau actuel du financement de ces programmes est maintenu (voire accru), les municipalités pourraient alors commencer à réduire leur déficit d’infrastructure actuel une fois le financement pleinement versé à la cinquième année. Dans l’ensemble, le Budget fédéral répond aux exigences des organismes représentant les municipalités canadiennes. Même si bon nombre des organismes municipaux ont exprimé leur déception quant au fait que le financement fédéral ne serait pas entièrement en place avant 2010, la presque totalité de ces groupes ont unanimement perçu le financement annoncé dans le Budget fédéral comme une étape importante vers la durabilité des municipalités. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 13 À maints égards, le « Nouveau pacte » est devenu le « Vrai pacte ». Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Brett Bell (Consultant) 416 865 5150 [email protected] Un groupe d'experts révisera les politiques et le cadre réglementaire du secteur des télécommunications Comme tout le monde s’y attendait, le gouvernement a annoncé qu’il entendait former un groupe d’éminents Canadiens chargé de revoir la politique et le cadre réglementaire des télécommunications canadiennes et de soumettre un rapport au ministre de l’Industrie d’ici la fin de l’année, y compris des recommandations sur la façon d’améliorer le régime. Cependant, étant donné que les modifications proposées semblent se rapporter plus à la politique gouvernementale qu’aux mesures fiscales, il est quelque peu curieux que ce projet ait été inclus dans le Budget. Quoi qu’il en soit, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pourrait ne pas être des plus enthousiastes au sujet de l’annonce officielle d’aujourd’hui, mais il est certain que bon nombre des joueurs de l’industrie accueilleront la nouvelle avec plaisir, eux qui croient que le coût exorbitant des exigences réglementaires et la vitesse à laquelle le CRTC a pris ses décisions ont considérablement nui à la concurrence. D’aucuns estiment que le cadre réglementaire du Canada, établi avant l’ère d’Internet, n’a pas su suivre la cadence des progrès technologiques. À mesure que de nouveaux services, comme le système vocal sur Internet (VoIP), seront lancés sur le marché, le besoin d’un cadre réglementaire moderne pour les télécommunications deviendra de plus en plus évident. Dans l’intervalle, en attendant la constitution du groupe d’experts, le gouvernement propose de déposer des modifications à la Loi sur les télécommunications, qui devraient permettre au CRTC de réglementer plus efficacement le secteur, car il aurait le pouvoir d’imposer des pénalités. Le gouvernement s’attend aussi à demander au CRTC de rapidement mettre en œuvre la transférabilité des numéros de téléphone sans fil et demandera au Groupe de travail sur le pourriel de rapidement terminer son rapport de sorte que des mesures de contrôle de diffusion des pourriels et des « espiogiciels » (spyware) soient mis en place dès que possible. Même si le budget n’en parle pas, il a été rapporté dans les médias que le groupe d’experts ne se pencherait pas sur la question litigieuse de la propriété étrangère à ce moment-ci. Les règles concernant la propriété étrangère, qui limitent les investissements par des non-Canadiens, devraient être étudiées après ce processus d’examen. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Barbara Miller 416 865 4410 [email protected] Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 14 Faits saillants du Budget fédéral de 2005 concernant les soins de santé Il est rare que les importantes dépenses affectées aux soins de santé soient éclipsées par d’autres annonces budgétaires, mais cela pourrait bien être le cas dans ce Budget 2005 livré par le gouvernement minoritaire libéral. Même si les nouvelles dépenses pour la défense canadienne et l’environnement feront sans doute les manchettes ces prochains jours, cela ne devrait pas diminuer l’importance de l’investissement sans précédent du gouvernement fédéral dans les soins de santé. faisant suite à l’établissement de l’Agence de santé publique du Canada en septembre 2004, vise à promouvoir un mode de vie sain et la prévention de la maladie tout en réduisant la pression sur le système de soins de santé. Le budget prévoit notamment une hausse de 3,0 M $ par année du financement de la Stratégie canadienne sur le diabète, pour laquelle le gouvernement a reçu immédiatement les louanges de l’Association canadienne du diabète24. Faisant suite au Plan décennal pour consolider les soins de santé de 200422, dont ont convenu les premiers ministres en septembre 2004, le Budget de 2005 prévoit un investissement additionnel de 800 M $ dans les soins de santé sur cinq ans. · plus de 34 M $ sur cinq ans pour favoriser le développement et l’essai de vaccins contre toute épidémie de grippe. · 170 M $ sur cinq ans pour mettre en œuvre une série de mesures ciblées visant à améliorer la sécurité et l’efficacité des médicaments et autres produits thérapeutiques. · 90 M $ sur cinq ans à Santé Canada pour effectuer une évaluation du risque lié aux substances toxiques pour la santé et les recherches connexes afin de réduire le risque des Canadiens à l’égard de ces substances. L’objectif du gouvernement est de réduire l’incidence du cancer et des maladies développementales. Dans le Budget de 2005, les 800 M $ sont répartis comme suit : · · 22 200 M $ sur cinq ans pour appuyer les ressources humaines en santé, les temps d’attente et l’information sur la performance. De cette somme, 110 M $ seront utilisés par l’Institut canadien d’information sur la santé23 afin d’améliorer la collecte des données et la présentation de l’information sur la performance en santé. 300 M $ sur cinq ans pour une stratégie intégrée sur les modes de vie sains et les maladies chroniques. Cet investissement, Selon le Plan décennal, le fédéral s’engageait à donner 41,3 G $ sur dix ans aux provinces et aux territoires. Parmi les domaines ciblés par un tel financement, mentionnons les soins à domicile et la couverture des médicaments onéreux, la réduction des temps d’attente, les ressources humaines en santé et l’accroissement des programmes de soins communautaires et ambulatoires. 23 L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) est un organisme indépendant à but non lucratif qui fournit des statistiques et des données sur la santé, allant des dépenses en santé aux temps d’attente (www.cihi.ca) En outre, le Budget de 2005 propose plusieurs mesures fiscales visant à rehausser l’« équité fiscale » en reconnaissant les coûts associés à l’incapacité, aux soins et à l’adoption. · 24 Le Budget propose que le montant maximum des frais médicaux et des frais liés à l’incapacité que peuvent réclamer les Association canadienne du diabète, Seriousness of Diabetes Recognized in Budget, communiqué de presse, 18 h 51 (HNE), 23 février 2005. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada aidants naturels soit doublé, de sorte qu’il passe de 5 000 $ à 10 000 $, à compter de l’année d’imposition 2005. Cette mesure devrait accroître l’aide fiscale d’environ 15 M $ en 2005-2006, progressant à 20 M $ en 2009 2010. · Le Budget propose d’instaurer un crédit d’impôt non remboursable pour tenir compte de certaines dépenses liées à l’adoption, jusqu’à concurrence de 10 000 $. Cette mesure entrerait en vigueur à l’année d’imposition 2005 et devrait réduire les revenus fédéraux de 5,0 M $ par année. La réaction initiale du secteur des soins de santé a été de façon générale positive au sein de divers groupes, allant de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada à l’Association canadienne des soins de santé, en passant par la Coalition for Active Living, qui ont exprimé leur soutien à l’égard de l’orientation du gouvernement en matière de soins de santé25. Les commentaires élogieux des principaux intéressés du secteur indiquent que, même si le financement des soins de santé n’a pas été à l’avant-scène et au centre du Budget d’aujourd’hui, le financement est suffisant pour satisfaire les critiques éventuelles … au moins pour l’instant. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Louise Shap 416 865 5499 [email protected] 25 Communiqués de presse de Canada NewsWire, 23 février 2005. 15 Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada 16 Protéger les consommateurs et alléger le fardeau réglementaire : deux éléments de l’examen du secteur des services financiers L’abolition des restrictions sur les hypothèques L’examen comprend la consultation par le ministère résidentielles à petit versement initial, la des Finances, l’élaboration de propositions simplification du processus d’approbation lié à stratégiques à publier dans un « livre blanc » et l’accès des banques étrangères et la limitation de la l’étude par le Comité permanent des finances de la période pendant laquelle les banques peuvent Chambre des communes et le Comité sénatorial « retenir » des chèques comptent parmi les permanent des banques et du commerce. Ensuite, un propositions projet de loi serait EXAMEN DE LA LÉGISLATION DES SERVICES FINANCIERS er stratégiques à présenté au début Du 23 février au 1 juin 2005 Consultation inclure dans un de l’année 2006, Livre blanc et propositions Automne 2005 examen de la l’objectif étant que stratégiques législation du la nouvelle loi soit Examen par les comités de la Automne 2005 Chambre des communes et du secteur des adoptée et en Sénat services financiers. vigueur au plus Hiver 2005-2006 Rédaction du projet de loi tard en octobre Début 2006 Dépôt du projet de loi 2006. Comme prévu, le Date cible pour l’adoption et la Budget trace les Octobre 2006 sanction royale paramètres pour le La période de troisième examen consultation qui quinquennal de la Loi sur les banques26, la Loi sur débute prendra fin le 1er juin 2005. Les les sociétés d’assurances 27, la Loi sur les sociétés de commentaires seront affichés sur le site Web du fiducie et de prêt 28 et la Loi sur les associations ministère.30 coopératives de crédit . Le réexamen est nécessaire parce que, autrement, les banques, les sociétés Même si le gouvernement sera, bien entendu, ouvert d’assurances et autres institutions financières à toute suggestion pertinente, les fonctionnaires du fédérales ne pourraient plus exercer leurs activités ministère seront particulièrement intéressés à 29 d’ici avril 2007. recevoir des commentaires sur une série de propositions, notamment les suivantes : 26 L.C. 1991, ch. 46. L.C. 1991, ch. 47. 28 L.C. 1991, ch. 45 29 Chacune de ces lois renferme une clause de temporisation comme celle qui suit (tirée de l’article 21 de la Loi sur les banques). « (1) Sous réserve du paragraphe (2), les banques ne peuvent exercer leurs activités ni les banques étrangères autorisées leurs activités au Canada après la date du cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur du présent article; toutefois, si le Parlement est dissous à cette date ou au cours des trois mois qui précèdent, elles peuvent exercer leurs activités jusqu’à cent quatre-vingts jours 27 après le premier jour de la première session de la législature suivante. (2) Le gouverneur en conseil [c.-àd. le Cabinet fédéral] peut, par décret, proroger jusqu’à concurrence de six mois la période au cours de laquelle les banques peuvent exercer leurs activités et les banques étrangères autorisées leurs activités au Canada. Un seul décret peut être pris aux termes du présent paragraphe. » Cette clause de temporisation est entrée en vigueur le 24 octobre 2001, de sorte que la date d’expiration sera le 24 octobre 2006, ou le 24 avril 2007, si le Cabinet la proroge de six mois. 30 Sous réserve du consentement de leurs auteurs. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. · · · Préciser les responsabilités en cas de perte financière pour toutes les formes d’opérations électroniques, y compris les cartes de crédit, les cartes de débit, les opérations faites par téléphone et par Internet. On veut savoir, entre autres, si la loi devrait remplacer les codes volontaires comme le « Code de pratique canadien des services de cartes de débit ».31 Supprimer la restriction législative imposée à l’égard des hypothèques résidentielles représentant plus de 75 % de la valeur de la propriété visée. La restriction actuelle oblige les acheteurs de maisons à obtenir une assurance si leur versement initial est inférieur à 25 %. Limiter la période durant laquelle une banque peut « retenir » des fonds lorsqu’un chèque est déposé, particulièrement lorsque le chèque est tiré sur une autre institution financière canadienne. · Simplifier les règles régissant l’accès des banques étrangères au Canada. · Supprimer l’obligation l’approbation du ministère opérations dites « de routine ». · Élargir le pouvoir réglementaire du Bureau du surintendant des institutions financières relativement à l’assurance maritime, afin de couvrir les sociétés qui souscrivent uniquement des polices d’assurance maritime. · 31 Rapport Fasken Martineau sur le Canada 17 · Permettre l’utilisation de l’imagerie électronique dans le processus de compensation des chèques. · Modifier éventuellement la gouvernance et le fonctionnement de l’Association canadienne des paiements, qui est responsable du système de règlement et de compensation du pays.32 · Accroître le pouvoir des institutions financières fédérales d’investir dans des entités commerciales et d’exercer des activités commerciales. · Abroger la législation fédérale régissant les garanties grevant les prêts bancaires33 , ce qui laisserait le champ libre aux lois provinciales existantes qui s’appliquent à tous les participants du secteur des prêts garantis. Parmi les autres sujets sur lesquels le gouvernement sollicite des avis, mentionnons les suivants : · Les exigences liées au régime de divulgation de renseignements des institutions financières, notamment en ce qui touche les produits d’investissement, les régimes enregistrés, les comptes de dépôt et les procédures de traitement des plaintes. · Les modifications à apporter à la loi fédérale régissant les coopératives de crédit et les caisses populaires, notamment les exigences concernant la participation aux associations. d’obtenir pour les Consolider la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt et la Loi sur les banques en une seule et même loi. Publié pour la première fois en 1992 et revu pour la dernière fois en 2002, ce code est le produit du Groupe de travail sur le transfert électronique de fonds, groupe constitué volontairement par le gouvernement et le secteur privé et présidé par des fonctionnaires fédéraux. 32 L’Association a été constituée par la Loi canadienne sur les paiements, L.R.C. 1985, ch. C-21. 33 Loi sur les banques, art. 427 à 429. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada Nous serions heureux de pouvoir vous aider à préparer vos avis ou de vous fournir des renseignements additionnels au sujet de cet important examen. Pour de plus amples renseignements au sujet de cet article, veuillez communiquer avec : Guy W. Giorno 416 865 5149 Robert W. McDowell 416 865 4408 [email protected] [email protected] Robert E. Elliott 416 865 4382 [email protected] 18 Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. Rapport Fasken Martineau sur le Canada Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de ce rapport, veuillez communiquer avec les auteurs de chacune des sections ou avec les principaux contacts du groupe de pratique Consultation stratégique : Francis Fox, c.p., c.r., Montréal 514 397 5251 [email protected] Daniel Brock, Toronto 416 865 4513 [email protected] 19 Montréal: Raymond Chrétien 514 397 5230 [email protected] Pierre B. Meunier 514 397 4380 [email protected] André Turmel 514 397 5141 [email protected] New York: Guy W. Giorno, Toronto 416 865 5149 [email protected] Philippe David 212 935 0910 [email protected] or one of the following members of our team: Londres: Vancouver: John M. Elias 44 20 7929 8524 [email protected] George W. Hungerford, o.c., q.c. 604 631 4833 [email protected] Peter Hyndman 604 631 4899 [email protected] James H. Lisson 44 20 7929 8528 [email protected] Johannesburg: Peter H. Stafford, c.r. 27 11 685 0804 [email protected] Calgary: David H. Field, c.r. 403 261 5360 [email protected] Les auteurs tiennent à exprimer leurs remerciements envers Kevin McCarthy, conseiller, et Ian Collins, étudiant en droit, pour leur précieuse contribution et leur présence au huis clos du gouvernement fédéral à Ottawa. Ce bulletin se veut un outil d’information à l’intention de nos clients sur les récents développements en droit provincial, national et international. Les articles présentés ne constituent pas des avis juridiques; aucun lecteur ne devrait agir sur le fondement de ces articles sans avoir consulté auparavant un avocat, qui saura analyser sa situation particulière et lui fournir des conseils appropriés. Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. est une société à responsabilité limitée créée sous le régime des lois de l’Ontario et comprend des sociétés juridiques professionnelles. © 2005 Fasken Martineau DuMoulin s.r.l. 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